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Communication via les médias à  base de réseaux

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par Marie-Josèphe Couturas
Université Paris 1 Sorbonne - DEA Sciences Politiques 2000
  

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II. Contenus et communication via les Médias à base de Réseau(x) :

1 Quels contenus pour Internet ?

1.1 Communication, Récit(s) et Information :

1.1.1 La mise en intrigue :

Il faut comprendre la production communicationnelle comme une production de récits visant à structurer et à configurer un groupe et une action collective. La notion de récit permet de comprendre les productions symboliques et langagières visant l'unification, la structuration et le fonctionnement de groupes constitués autour d'un objectif de production de biens et de services.

L'essor des communications d'entreprises participe du déplacement de l'entreprise qui s'inscrit dans l'espace public considéré comme espace d'apparition et de visibilité, opérant un soigneux travail de construction de soi auprès de l'opinion, de présentation et d'exposition de soi orchestré, afin d'asseoir sa présence auprès des médias, auprès de l'opinion publique et de tous les publics essentiels (pouvoirs publics, consommateurs, milieux financiers, élus etc.). Ici, la côte de l'expérience a baissé au profit du règne de l'information, règne du plausible, du vérifiable et de son cortège de connexions logiques.

La construction de récits par les organisations économiques engage un rapport au temps et un rapport au groupe social, configure une expérience individuelle et collective, et propose un sens.

Ricoeur parle de la "mise en intrigue" se rapportant à l'univers de l'intrigue et la relation créée entre émetteur et récepteur.

Il se produit une imbrication étroite et nécessaire du dire et du faire. Il faut comprendre le soubassement de l'activité économique.

"Le temps devient temps humain dans la mesure où il est articulé sur un mode narratif".

La reconstruction du passé a une dimension politique, économique et sociale.

Parmi les formes de mémoire, l'approche muséale se développe depuis quelques années et conjugue l'approche patrimoniale et l'approche communicationnelle, la perspective de conservation et de notoriété. Les entreprises des économies occidentales s'ouvrent au public.

L'appel au passé s'inscrit dans une stratégie de communication. L'Art, lui, s'inscrit dans une perspective de recherche et de construction du futur ou plutôt des futurs comme le suggérait déjà l'usage de la notion de vies.

Les récits interviennent toujours après coup, ils s'inscrivent dans une perspective de continuité, de reconstitution, de mémoire, alors que l'action et les choix opérés sont toujours nouveaux, surprenants et

discontinus. Ils sont un artefact visant à retrouver et à construire un continuum dans la nécessaire discontinuité. L'entreprendre comme action sur le présent, comme création permanente et comme initiative toujours surprenante est fondamentalement en tension avec l'activité narrative qui

reconstruit la continuité des choix et l'inscrit dans la durée. Le temps long de la mémoire et la reconstitution historique fait de constance s'oppose au temps court de la décision présente toujours surprenante.

Consignation et transmission des connaissances constituent désormais l'enjeu essentiel de cette discipline nommée "knowledge management". La notion de projet fait rebondir la problématique du temps sur trois points : elle engage une même logique de l'actualisation, le présent du futur correspondant à un travail de formalisation. Elle suppose une démarche volontariste visant à maîtriser le destin au lieu de le subir.

L'enjeu : elle repose enfin sur une même valeur supposée de l'information qui est le ressort de l'imbrication du futur et du présent. La disparition de grands projets politiques et sociaux dans les

sociétés occidentales, postmodernes selon les termes de JF Lyotard, s'accompagne de l'émergence et de la prolifération de projets de nature économique.

Ricoeur : "l'utopie désespère l'action, elle est incapable de formuler un chemin praticable".

Les pratiques de veille reposent implicitement sur une théorie de la valeur de l'information qui conçoit l'information et la capacité à repérer les grandes lignes du présent et les contours d'un avenir proche sont devenues une fonction vitale pour la survie et le développement des entreprises.

L'information peut être vue comme un élément essentiel de la stratégie économique, comme facteur de prévision et de maîtrise des marchés.

Cette théorie de l'information repose en partie sur une approche mathématique et probabiliste de l'information, il est donc essentiel de réduire le degré d'incertitude, de collecter ou de construire un système d'informations mis au service de la prise de décision.

Trop d'information est aussi nuisible que peu d'informations.

La sophistication des systèmes fait souvent perdre de vue leur finalité et finit par occulter la valeur d'usage des informations.

La valeur de l'information est aussi un problème dont il faut tenir compte. L'information ne s'oppose pas à la communication comme l'objectif au subjectif, comme l'individuel au collectif, comme la connaissance à

l'action.

Le "Dictionnaire des termes officiels" : définit l'information comme "élément connaissance, susceptible d'être représenté à l'aide de conventions, pour être conservé, traité, communiqué".

L'information n'est une ressource que dans la mesure où elle est l'objet d'une gestion et d'une interprétation appropriées. Il faut de l'intelligence, c'est essentiel.

Dans l'approche de Shannon et Weaver, l'information est corrélée aux notions d'entropie et de désordre : l'information annule ou réduit l'entropie et constitue la mesure de la réduction de l'incertitude ou du désordre. Un message créé de l'ordre dans le désordre. Adhésion donc ici au point de vue de Philippe Breton.

La formule que donne Shannon pour calculer la quantité d'informations est fondée sur le rapport entre les possibles avant l'information et ce même nombre après l'information.

La surprise, l'effet de surprise est l'un des constituants de la valeur d'une information; une information surprenante est une information qui a une valeur élevée.

L'information s'inscrit ici encore dans une perspective probabiliste, elle renvoie au différentiel de gain généré par une décision sans information préalable et une décision prise après information, elle est une valeur ajoutée. Ceci rejoint la théorie de la rationalité limitée.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille