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Problématique de la Mise en Oeuvre de la communication sur les médias à base de réseaux
:
1.1.
Des contradictions culturelles :
Robinson est un mythe, l'humain est un être social. La
diversité des cultures est un bien précieux de l'humanité.
Au travers de notre culture se fonde notre identité.
Nous communiquons aussi pour nouer des relations, afin de
partager des émotions et des sentiments, d'agir sur autrui, ou de
conforter notre identité et celle des autres. Comme l'a identifié
Pierre Bourdieu les enjeux influencent le processus d'expression et de
communication au niveau des acteurs. Du côté du locuteur, le
discours tenu peut apparaître comme une sorte de compromis entre un
mouvement expressif
( intérêt, motivation, intention...) qui le pousse
à communiquer, et une force de répression (inhibition, censure,
précaution...) qui l'amène à contrôler ses messages
et se traduit par des mécanismes de défense communicationnels.
Le partage entre le dit et le non-dit, par exemple,
résulte de ce conflit, et certaines modulations sémantiques et
syntaxiques du discours.
Côté récepteur s'opère un processus
d'interprétation qui le conduit, en raison de sa position, à
mettre en oeuvre des mécanismes de sélection et
d'interférence qui sont autant de réactions à l'intention
du locuteur qu'à la façon dont il perçoit celle-ci
à travers le prisme de sa subjectivité.
Chaque récepteur contribue ainsi à produire le
message qu'il perçoit, et l'apprécie en y important tout ce qui
fait son expérience singulière et collective.
L'accroissement des échanges ne garantit nullement une
meilleure communication. La vitesse de circulation des informations donne
l'illusion de pouvoir contourner également la résistance de
l'espace mais l'expérience personnelle constate l'impossibilité
à s'affranchir de cette frontière. L'individu ne peut pas
à distance éprouver des climats, des odeurs, connaître les
habitudes et les modes de vie. Hier, le temps du déplacement permettait
de se préparer à la rencontre de l'autre. Aujourd'hui, cet espace
temps ayant disparu, l'autre est presque immédiatement présent,
donc plus rapidement menaçant.
Avec les réseaux, Internet (Réseau de
réseaux), la cyberculture, pas de stock ou de pérennité,
seuls des flux sont échangés à un moment donné du
temps. Le volume des messages, la vitesse et l'interactivité ne
suffisent pas à constituer une culture quand on sait que celle-ci se
construit par accumulation de mémoire vive c'est-à-dire vivante,
dans un rapport constant entre patrimoine et nouveauté, tradition et
modernité.
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