La gestion des risques de taux d'intérêt et de change par l'approche ALM: Le cas de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD)par Arouna Soro CESAG - Master en Banque et Finance 2006 |
5.5/- L'allocation Des Fonds PropresEn matière d'octroi de crédits, la BOAD distingue deux (2) activités principales : - l'activité Banque à laquelle est alloué environ un tiers (1/3) des fonds propres consacrés à l'activité de prêts95(*). Elle représente 64% des concours de la Banque pour la période 2004-200896(*) et génère de ce fait le plus de risques pour elle. Cette activité se rapporte aux interventions de la BOAD dans le secteur marchand sous forme de prêts et de prises de participations, ainsi que la garantie d'émissions d'emprunt sur le marché régional des capitaux. C'est donc une activité d'intermédiation bancaire. - l'activité du Fonds de Développement et de Cohésion (FDC) qui reçoit deux tiers (2/3) des fonds propres. C'est cette activité qui octroie les prêts aux Etats dans le secteur non marchand et particulièrement dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Elle est moins risquée que la précédente, l'Etat étant réputé toujours solvable. Outre ces deux activités, d'autres champs sont couverts par la BOAD. Il s'agit notamment des études qu'elle réalise ou fait réaliser, la bonification d'intérêt et l'assistance aux Etats et institutions de l'UEMOA. Le coût des fonds propres est pris en compte dans la politique de tarification qui suit. 5.6/- La Tarification : taux de référence et taux emprunteur97(*)En attendant que n'entre en vigueur la mesure de tarification à taux variables selon la disponibilité des ressources et à la demande des emprunteurs, le taux client actuel de la BOAD porte sur des taux d'intérêt fixes. Pour chaque activité (Banque ou FDC), un taux de référence et un taux emprunteur sont calculés tels que illustrés dans le tableau ci-dessous. Tableau 7 : Calcul des taux clients à la BOAD Le taux de référence inclut : - toutes les charges de l'activité (coût des ressources + coût de fonctionnement) - une marge (0.5%) pour couvrir le risque de change pour l'activité concernée dans la mesure où l'indexation des prêts de la BOAD n'est pas encore effective ; elle disparaîtra donc avec l'entrée en vigueur de la mesure d'indexation des prêts sur le panier des devises d'emprunt. - une marge (0.15%) pour couvrir la perte de change sur intérêt suite à la dévaluation du franc CFA de janvier 1994. Il convient de rappeler ici que la BOAD continue d'assurer le service de la dette pour tous les emprunts effectués avant cette dévaluation et qui n'ont pas encore été totalement remboursés. Le taux emprunteur, par contre, diffère selon le type d'activité. Pour l'activité Banque, il est encore ajouté, au taux de référence, une marge qui prend la forme d'une prime de risque. Son montant varie donc en fonction du risque attaché au projet ou à l'organisation à financer. Quant à l'activité du FDC, une bonification qui réduit le taux emprunteur final est effectuée sur le taux de référence. Elle a pour objet de tenir compte de l'élément-don contenu dans les concours aux pays membres. Outre ce taux emprunteur, une commission de garantie d'émission est payée par les clients (Etats et secteur privé). Nous venons de présenter le dispositif ALM de la BOAD. Dans le chapitre suivant nous confrontons ce dispositif aux enseignements théoriques pour en déterminer les forces et faiblesses. * 95 BOAD, « Perspectives Financières Actualisées, 2004-2008 », Décembre 2004, p.35 * 96 BOAD, « Perspectives Financières Actualisées, 2004-2008 », Décembre 2004, p.6 * 97 BOAD, « Perspectives Financières Actualisées, 2004-2005 », Décembre 2004, p.20 |
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