Le droit à la justice au cameroun (à l'origine de l'accélération de la modernisation du code pénal camerounais)( Télécharger le fichier original )par Amadou Mbeyap Kutnjem Chaire Unesco des Droits de la personne et de la démocratie,Université d'ABOMEY-CALAVI - DEA Droits de la personne et de la démocratie 2005 |
3- Le refus manifeste de recourir à la justice étatique.Les administrés refusent délibérément de recourir à la justice étatique parce qu'ils ont peur d'attaquer les pouvoirs publics. Le faire serait une audace qui les exposerait à des représailles. M. Achille MBEMBE affirme d'ailleurs à ce sujet « nolens volens, la culture du droit à l'occidental, et des droits de l'homme en particulier, est essentiellement déficitaire dans une société camerounaise nourrie depuis des lustres de la sève de l'autocratie , de la répression et de l'asservissement de l'homme »147(*). Pour Madame Yves Marie MORISETTE, « il se crée ainsi des zones de résistance à la justice. Certaines sectes religieuses, des communautés autochtones, la famille isolent l'individu qui a engagé ou a l'intention d'engager le procès et le privent des moyens effectifs pour exercer ses droits fondamentaux »148(*). Cette attitude est souvent adoptée au nom des traditions établies. Les traditions qui font que la communauté préfère des solutions négociées ou amiables au procès à l'occidental qui tranche et fait des gagnants et des perdants. Pour le justiciable africain en général, mieux vaut un « mauvais arrangement qu'un bon procès ». * 147 . MBEMBE `' tradition de l'autoritarisme et problème de gouvernement en Afrique subsaharienne `', revue Afrique et développement, Volume XVI, n ° - 1, 1992. * 148 MORISSETTE Yves Marie, op. Cit. , P. 271. |
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