VII Le rôle de l'Etat dans le mouvement
En raison de l'absence du sentiment physique face à la
question de la dégradation des archives, c'est au niveau de l'Etat que
les grandes décisions se prennent pour leur sauvegarde et leur
valorisation. En France, la question est devenue un choix politique majeur et
fait l'objet d'une préoccupation au sommet. Dans cette mouvance qu'on
est amené à créer à partir des archives
audiovisuelles, l'Etat doit être le premier partenaire. Au Bénin,
où les dangers de l'inaction seront suicidaires pour l'avenir du
patrimoine audiovisuel, il est quasiment indispensable que les décideurs
s'investissent à fond pour impulser les efforts qui seront entrepris
dans ce sillage.
1- La mise en oeuvre d'un cadre juridique
Il urge d'encadrer les actions à engager en les
inscrivant dans une démarche juridique qui en fixe les bases. Cela
permettra par exemple dans le cadre du réchauffement des attributions
des Archives Nationales et de la mise en route d'un centre culturel des
Archives Nationales de clarifier les démarches. Car, il n'est pas
superflu de rappeler que le droit est intimement lié à la
question de l'audiovisuel. La pratique de l'INA prend fermement en compte cet
aspect juridique44.
44 Voir au Chapitre IV (V- De la protection
juridique des documents audiovisuels), p.90
2- La mise à disposition de moyens
Les aspects liés à la conservation, la
sauvegarde, la mise en valeur du patrimoine audiovisuel au Bénin font
inéluctablement appel à un débat sur l'investissement.
Autrement, la réalisation des objectifs nécessite de la part de
l'Etat un appui aux initiatives. Au regard des urgences, il lui revient de
donner l'exemple avant que les autres partenaires plausibles
(collectivités, fondations culturelles, mécènes etc)
n'apportent leur contribution. C'est une dynamique qui s'ouvre aux moyens et il
est extrêmement important d'y prendre soin.
3- Nécessité de mise en oeuvre de
programmes de formation et de renforcement des capacités en gestion et
promotion culturelle des archives audiovisuelles
Si l'archivage audiovisuel au Bénin a toujours du plomb
dans l'aile, cela s'explique entre autres par des questions de formation. Les
compétences dans les secteurs de la conservation, de la valorisation et
de la communication d'archives sont rares. Un secteur d'activité ne se
sent mieux que s'il compte des gens formés, qualifiés
bénéficiant des atouts techniques sérieux. La formation
doit être aussi appuyée par des programmes périodiques de
renforcement de capacités. Car toute connaissance a besoin d'être
renouvelée et remise en cause en permanence. Dans le domaine des
archives ni la formation, ni les renforcements de capacité ne sont pris
au sérieux. Dans un contexte de nécessité de valorisation
culturelle des archives, la question est à prendre au sérieux.
Les efforts au plan national doivent intégrer fortement cet aspect. Des
programmes de formation appuyés par l'Etat doivent être
fréquemment initiés tant au plan national qu'international. Des
sessions de formation initiale ou continue permettront d'avoir un corps
élevé de spécialistes dans tous les métiers de
l'archivistique audiovisuelle.
Les enjeux actuels et modernes que suppose l'archivage
audiovisuel exigent que les professionnels anciens actualisent les
connaissances grâce à l'engagement de l'Etat qui indique la
dynamique à mettre en oeuvre.
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