V-La politique culturelle des archives à
l'échelle réduite d'une chaîne de radio et de
télévision
Une partie de notre stage professionnel s'est
déroulée à la sonothèque de Radio France
Internationale et à la vidéothèque de TF1 sous
l'égide de l'INA. Cette étape nous a permis d'observer de
près la gestion du patrimoine sonore à l'échelle
réduite d'un média et d'observer le degré de communication
et de valorisation culturelles des archives.
1- La sonothèque de RFI
La sonothèque de RFI possède globalement un fonds
hérité de Radio France et qui date des années 70. Le
magasin situé au 15è étage de la Maison de Radio France
possède dans ses rayons environ 45 000 bandes analogiques,
essentiellement de la production maison soit 1 km linéaire d `archives
sonores.
La sonothèque conserve en effet depuis 1975 ses propres
archives et est investie essentiellement d'une double mission : l'appui
à la production et la conservation du patrimoine sonore de RFI.
En effet, elle a reçu carte blanche pour archiver les
productions de la chaîne, notamment les productions en langue
française qui seront réutilisées par les producteurs.
En dehors de ceci, elle joue un rôle patrimonial de
taille. Car à l'origine de sa création se greffe l'idée de
la création d'une structure de centralisation des archives des
émissions disséminées ici et là dans les tiroirs de
leurs producteurs. Partant de là, RFI pourra disposer d'un grand
réceptacle de ses archives exploitables par elle en temps réel.
Le souci est notamment de ne pas voir ces documents sombrer dans l'oubli et la
perte.
2- L'archivage audiovisuel à TF1
Chaîne privée française de
télévision, TF1 démarre son propre archivage en 1989, soit
7 années après sa privatisation en 1982. Avant cette date, elle
était encore une chaîne publique et en tant que tel, ses archives
étaient récupérées par l'INA au titre de
l'archivage officiel. Avec le démarrage de son archivage en interne, TF1
a récupéré une grande partie de ses archives. Mais
à la différence de l'INA, TF1 n'est pas mue par des
préoccupations de gestion patrimoniale. Deux types d'archivages
cohabitent.
Archivage d'information, premier
souci
Le but de l'archivage à TF1 est d'alimenter les journaux
d'information avec les images d'archives. Le premier critère d'archivage
comme on peut le constater est la fabrication. On archive des documents en vue
de leur réutilisation pour des productions. Les éléments
conservés sont les journaux, les magazines, les images d'agences. Une
politique de double spécialité conduit à conserver aussi
bien les rushes que les diffusés. Le magasin de l'archivage
d'information comporte 150 000 cassettes soit un total de 30 000 heures.
Archivage de production
L'archivage d'antenne porte sur les lourdes productions de la
chaîne à savoir les documentaires de création, les
émissions de jeux, les actualités musicales, les émissions
culturelles etc. Une partie de ces productions sont conservées à
des fins patrimoniales dans le magasin annexe de la chaîne et l'autre est
aux mains des sous-traitants extérieurs. Le fonds est constitué
de 160 000 supports soit environ 32 000 heures.
3- De la valorisation culturelle des archives sur les
deux chaînes
On ne peut pas dire que les deux chaînes de radio et de
télévision mises à l'étude ont au coeur de leur
pratique un souci de valorisation culturelle des archives. Jalouses de leur
production, généralistes dans la démarche et dans les
choix, il y a plus pour elles nécessité de production pour les
besoins stricts de l'actualité que pour des préoccupations
d'ordre culturel. Les archives communiquées sont destinées
à des fins professionnelles et servent journalistes, producteurs,
réalisateurs et autres professionnels dans leur travail quotidien.
Si au niveau de TFI, aucune restriction n'est possible au
regard du développement fait plus haut, du côté de Radio
France Internationale par contre, il y a des efforts qui s'opèrent par
moments grâce à la coopération avec l'INA pour
l'édition de supports qui s'inspirent des archives des deux structures
au service des initiatives scientifiques, culturelles et pédagogiques.
C'est le cas des CD sur la vie et l'oeuvre de Léopold Sédar
Senghor, Cheikh Anta Diop, Amadou Ampaté Ba. On peut également
citer le coffret « Afrique, une histoire sonore »
qui retrace avec attention et suite la longue marche de l'histoire
pré-décolonisation et post-indépendance de l'Afrique
à travers les faits et les grands hommes. Ces supports
édités servent souvent d'appui aux programmes pédagogiques
et culturels.
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