INTRODUCTION
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« L'eau c'est la vie » dit un adage populaire. L'eau
est un élément indispensable à la croissance et au
développement des tous les êtres vivants de la terre en
général et de l'homme en particulier. D'après l'UNICEF et
l'OMS en 2004 l'Afrique subsaharienne et l'Océanie dispose des taux les
plus faibles de couverture en eau potable. Toujours selon ces deux
institutions, 42% de la population Afrique subsaharienne n'a toujours pas
accès à de l'eau de bonne qualité. Pour atteindre les OMD
concernant l'approvisionnement en eau, 260 000 personnes par jour jusqu'en 2015
doivent encore obtenir l'accès à des sources en eau de bonne
qualité. Or un accès insuffisant à l'eau et à
l'assainissement a des graves conséquences sur la santé humaine.
C'est pourquoi, la communauté internationale à travers
l'Organisation des Nations Unis a reconnu en novembre 2002 l'accès
à l'eau au-delà d'un besoin, mais comme un droit de l'être
humain.
Dans les PVD, les problèmes de pénurie d'eau
potable se posent avec acuité ; dans ces pays il y a parfois absence
d'infrastructures hydriques de qualité pouvant permettre ou faciliter un
approvisionnement meilleur en eau potable d'une façon durable dans leurs
milieux (urbains et ruraux). Le problème de captage de source d'eau se
trouvant à des longues distances, insuffisance des infrastructures
hydriques qualifiées ainsi que le sous-développement du secteur
énergétique.
La RDC n'est pas épargnée de ce
phénomène de pénurie d'eau potable ; malgré qu'elle
dispose d'énormes potentialités pour garantir un
approvisionnement meilleur et durable à toute la population, telles que
les fleuves, les lacs, les rivières, les sources d'eau... pouvant
permettre le captage voir même le forage pour faciliter
l'approvisionnement, chose étonnante est que la RDC n'a pas encore
réussi à développer son secteur énergétique.
Et cela suite aux multiples problèmes tels que l'insuffisance
d'infrastructure hydriques de qualité, la part du budget national
alloué à ce secteur qui reste toujours faible,
l'irresponsabilité des services ayant la distribution d'eau dans ces
attributions, l'explosion démographique sur toute l'étendue du
territoire national expliquée notamment par le phénomène
d'exode rural, la vétusté des installations de la REGIDESO, etc.
font en sorte que la pénurie d'eau potable s'accentue.
Il existe plusieurs sources dans la ville de Bukavu
situées généralement à la base des niches de
décollement, au point de jonction avec les lits argileux rouges.
Certaines de ces sources ont été aménagées pour
l'alimentation en eau potable de la population de Bukavu dès
l'époque coloniale, bien avant la construction de l'usine de Murundu
située dans le territoire
Bref, les gens sont obligés d'acheter de l'eau pour ne
pas être coincés à entreprendre leurs travaux
ménagers. Comme l'eau c'est la vie, d'habitude on remarque que dans
le
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de Kabare. Parmi ces sources il s'agit des celle de Kahwa,
Funu, Kadutu, Wesha, Lubemba et Bushi.
En fin, il faut retenir que les ODD, une nouvelle
planification des objectifs du millénaires pour le
développement(OMD) qui ont été expérimentés
de 2000 à 2025 fixent parmi ces objectifs : L'eau propre et
assainissement dont l'enjeu est d'augmenter la production alimentaire en
utilisant moins d'eau car d'ici 2025, 1,8M des personnes vivront dans les
régions confrontées à des pénuries d'eau estime les
ODD.
L'eau revêt une importance capitale. Elle pose un
problème pour la boisson, la cuisson des aliments, l'hygiène
personnelle, l'élevage et la culture. Dans certains cas extrêmes,
il n'y en a pas toujours assez pour faciliter à la population de mieux
avoir d'eau potable. Souvent il dit l'eau c'est la vie et qu'elle peut
être aussi source de la mort, sous elle aucun être vivant
n'existera sur notre planète.
L'homme a toujours besoin de cette ressource (l'eau) pour
reconstituer les tissus qui contiennent 60 à 70% des substances liquides
de l'ensemble du corps humain. Une fois infectée, elle devient un milieu
favorable au développement des microbes dus aux mauvaises conditions
d'hygiènes consommées par les paysans dans ces conditions ; elle
constitue le problème le plus majeur qui est présenté dans
ce rapport entre la population, l'alimentation et santé.
En effet, la Ville de Bukavu en général et la
Quartier Nyalukemba en particulier n'échappent pas à cette
réalité des pénuries d'eau potable. On y observe
qu'à certains endroits l'eau potable arrive rarement au moins deux ou
trois fois par semaine et la grande surprise, aussitôt que cette eau
arrive ne dure pas plusieurs heures pour permettre aux gens de munir de grande
provision d'eau pouvant leur servir pour toute la semaine.
Cette situation pèse lourdement sur la vie de tous les
jours de la population ; cette dernière est obligée de se
déplacer à des longues distances en se réveillant dans des
petites heures de la matinée à la quête de cette
denrée avec des objets de puisage : bidon, bassin, seau, etc. dans les
quartiers où l'eau arrive régulièrement et cela le prix
d'un bidon de 20l vari selon l'humeur de chacun ; et d'autre se contente de
creuser des puits dans leurs parcelles communément appelés «
Bizola ».
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quartier Nyalukemba, les gens qui se trouvent proche de source
d'eau notamment : la Ruzizi, le Lac Kivu utilisent cette eau pour les travaux
ménagers et quelque fois pour la consommation ; contrairement aux gens
qui se trouvent à des endroits où ses sources ne se trouvent pas
sont obligés d'aller puiser chaque fois pour avoir une quantité
suffisante d'eau à utiliser, mais cette eau de source les mettent en
danger sur le plan sanitaire.
Eu égard à ce qui précède, les
questions suivantes méritent d'être posées :
? Quelles sont les causes de cette pénurie d'eau
potable dans la ville de Bukavu et dans le quartier Nyalukemba?
? Quelles sont ses incidences socio-sanitaires sur la
population du Quartier Nyalukemba ?
? Quelles stratégies peut-on mettre en place pour
éradiquer ce fléau dans la ville de Bukavu
généralement et dans le quartier Nyalukemba
particulièrement ?
Pour P. RONGER (1965), l'hypothèse est une proposition
de réponse aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de
recherche formulé en des termes tel que l'observation et l'analyse
puissent fournir une réponse.
D'après LEGRANT (1972), l'hypothèse est une
proposition avancée provisoirement comme explication des faits,
phénomènes naturelles et qui doit être
ultérieurement contrôlé par la déduction ou par
l'expérience.
Ceci dit, les hypothèses de notre travail se
résument en ces termes :
- La vétusté des installations
de la REGIDESO, la construction anarchique, l'explosion démographique de
la Ville de Bukavu causée notamment par l'exode rural et avec comme
conséquence la construction anarchique principalement sur les
réseaux (conduites) de la REGIDESO, le manque des moyens financiers par
la REGIDESO, les déviations de la source de Murundu qui alimente la
ville de Bukavu par les habitants de Kabare seraient parmi les causes de cette
pénurie ;
- Les maladies d'origine hydriques, les
infections urinaires et vaginales chez les femmes et filles, le risque de
viols, agressions, tortures de la part des bandits que les femmes croisent
à leur passage à la quête de l'eau, et les noyades des
enfants enregistrés dans la Ruzizi ou alors dans le Lac Kivu à la
recherche de
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l'eau, le risque d'accident de circulation des personnes
à la quête de l'eau; seraient parmi les conséquences sur le
plan social et sanitaire de cette pénurie d'eau potable dans la ville de
Bukavu ;
- Le réaménagement des
installations de la REGIDESO, la lutte contre la construction anarchique dans
la ville de Bukavu, la dotation par le Gouvernement des moyens financiers
conséquents en fin de bien servir la population de cette denrée
vitale, mais également pour aller loin la mise en place d'un projet
d'adduction d'eau potable à partir de la Rivière Ruzizi qui
pourra desservir une bonne partie de la population de la commune d'Ibanda
seraient les stratégies durables pour protéger la population
contre les différentes conséquences citées ci-haut.
Ce travail vise généralement à
étudier l'impact socio-sanitaire de la pénurie d'eau potable dans
la Ville de Bukavu, particulièrement dans le Quartier Nyalukemba.
Spécifiquement cette étude poursuit les objectifs
suivants :
? Déterminer les causes de cette pénurie d'eau
potable et son incidence socio-sanitaire à la population dans le
quartier Nyalukemba ;
? Définir les stratégies à long terme
pour éradiquer la pénurie d'eau dans la ville de Bukavu et dans
le quartier Nyalukemba.
A partir d'une longue constatation et observation de la vie de
la population du Quartier Nyalukemba, dans la commune d'Ibanda depuis un
certain temps nous avons trouvé que cette population n'est pas
assurée en rapport à la desserte de l'eau potable.
Nous avons été guidés par
l'intérêt personnel, après une longue observation, nous
avons été témoins des difficultés que connaissent
certains quartiers de la ville Bukavu dans l'approvisionnement en eau potable.
Entant que Manager, nous ne devrions pas rester silencieux vis-à-vis de
ce fléau, qui pourtant, mérite d'être étudié
afin d'apporter une petite contribution sur le processus de
développement socio-sanitaire de la ville et du quartier Nyalukemba tout
entier.
Sur le plan scientifique, nous avons voulu compléter
les recherches de nos prédécesseurs qui ont eu chacun dans son
domaine à étudier les problèmes de l'eau sous un angle
sectoriel en suite faire une étude globalisante des faits,
problèmes que connaisse la population en matière
d'approvisionnement en eau potable, dégager les causes qui ont
conduit
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à cette situation et ainsi chercher à expliquer
les incidences de ce fléau de pénurie d'eau sur la santé
et le social de la population.
Et sur le plan Social, le choix de ce sujet a
été motivé par le souci de réduire les risques de
viols, agressions, tortures, les maladies hydriques, les infections. Nous avons
été également poussé à choisir ce sujet par
le souci de pouvoir inciter la population de Bukavu généralement
d'éviter la construction anarchique, et à l'Etat Congolais de
doter la REGIDESO des moyens suffisants pour la desserte en eau potable un
problème qui frappe toute la République entière.
Outre l'introduction et la conclusion générale
qui interviendra à la fin, le présent travail s'articule sur
quatre chapitres à savoir :
? Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature
théorique et empirique ;
? Le deuxième chapitre présente le milieu
d'étude et l'approche méthodologique ;
? Le troisième chapitre concerne la présentation
et l'interprétation des résultats d'enquête ;
? Et enfin le quatrième chapitre présentera
à la face du lecteur la discussion des résultats.
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