3.2.3. Les populations à risques.
Nous avons constaté que les populations de
Talangaï vivent dans une situation socio-économique précaire
le plus souvent au bord des cours d'eau comme : la rivière
Tsiémé, Kélékélé ou encore celles qui
vivent sur le lit du fleuve Congo de l'autre côté du viaduc et
vers les quartiers qui ont un sol humide comme Gaston Lenda, Mpila Yoro,
intendance ;
84
Texaco-Tsiemé et bien d'autres compte tenu des
conditions précaires de la plupart des ménages tombent souvent
malade.
85
DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Discussion
Au terme de cette étude, il s'agit de faire une
discussion c'est-à-dire une comparaison sur les résultats que
nous avons obtenu avec ceux des travaux antérieurs se rapportant sur le
lien qui existe entre l'environnement urbain et problèmes de
santé. En effet, nous faisons un rapport de nos résultats avec
ceux des travaux faits sur d'autres zones d'études ou d'autres villes.
Ensuite nous proposerons quelques suggestions dans le but de sensibiliser la
population de Talangaï sur le lien qui existe entre leur cadre de vie et
leur santé et dans d'autres zones ayant des problèmes
similaires.
1.1.L'arrondissement 6 Talangaï présente
un environnement urbain sous équipé qui reste marqué par
une insuffisance des infrastructures sanitaires et
d'assainissements.
Nous avons mené cette étude dans
l'arrondissement 6 Talangaï et ses différents quartiers ; il
ressort que malgré la présence de quelques équipements
socio-collectifs ; mais les populations de Talangaï dans l'ensemble sont
confrontées à des problèmes comme celui d'assainissement ;
des inondations, les ensablements, l'insécurité ;
l'inaccessibilité aux soins de santé de qualité ;le
problème d'électricité ; l'évacuation des eaux
usées et des ordures, le mode d'alimentation, le problème des
sachets plastiques dont la prolifération est inquiétante ; des
difficultés réelles d'approvisionnement en eau potable surtout en
saison sèche, et celui de recours aux soins. En effet, l'insuffisance
des infrastructures d'assainissements de qualité et un manque
d'équipement sanitaire efficace ; le manque d'éducation
environnementale par la population dudit arrondissement y compris la
pauvreté font que de l'arrondissement 6 Talangaï soit toujours sous
équipé. Ces résultats se rapportent à ceux de
KAFONDO YAMBA (2004), qui a également travaillé sur le même
thème environnement urbain et problèmes de santé à
Ouagadougou : cas du quartier Cissin. Dans son travail il présente
également l'environnement urbain du quartier Cissin « Des
conditions physiques et climatiques difficiles : les vents asséchants et
la poussière en saison sèche, les problèmes d'inondations
en saison pluvieuse. - Une faiblesse du réseau d'évacuation des
eaux pluviales et des eaux usées par rapport aux besoins de la ville.
Les solutions éparses et individuelles apportées par les
populations ne font que résoudre partiellement ces problèmes
».
86
Dans la même perspective, Famagan-Oulé (2008),
cité par BILUBI, (2013). P 138139) dans son
étude sur l'insalubrité dans la ville de Niono en Zone office du
Niger au Mali a révélé que les systèmes des
collectes des excrétas sont rudimentaires et la population dans
l'ensemble est peu soucieuse de la qualité de l'environnement. La
municipalité et les autres acteurs de l'assainissement manquent de
moyens matériels, humains et financiers. La salubrité de la ville
nécessite un plan d'action sur l'amélioration des ouvrages
d'assainissement, le renforcement des moyens des acteurs de l'assainissement et
enfin l'amélioration du comportement des populations. Dans cette
même étude il constate que quelques-unes des défaillances
tiennent à l'autorité Office du Niger qui a en charge la gestion
des terres. Des erreurs d'aménagement du tissu urbain sont perceptibles.
En effet, les quartiers lotis ne disposent pas d'un minimum d'équipement
de voirie. Les parcelles sont de petite taille (15m X 15m) ce qui a conduit la
plupart des ménages (80 %) à installer leurs latrines en dehors
de la concession. La municipalité et ses services de voirie n'ont mis en
139 place aucun ouvrage d'assainissement semi collectif excepté les
latrines scolaires et celles au niveau de l'auto gare. Il n'existe aucune
station de traitement des boues de vidange
1.2. Les principaux facteurs de risques sanitaires
sont rattachés aux conditions socio-économiques des
ménages et aux mauvaises pratiques de ces populations sur les questions
d'hygiène et assainissement
S'agissant de ce point, portant sur les principaux facteurs de
risques sanitaires qui se rattachent aux conditions socio-économiques
des ménages et aux pratiques de ces populations sur les questions
d'hygiène et assainissement, il résulte de nos recherches ce qui
suit : les conditions socio-économiques des ménages et les
mauvaises pratiques de ces populations sur les questions d'hygiène et
assainissement constituent des principaux facteurs de risques sanitaires pour
les populations de Talangaï. En effet, En dehors des principaux facteurs
précités, Il existe également d'autres facteurs de risques
sanitaires liées plus spécifiques aux conditions
socio-économiques des ménages (unités collectives
d'habitation, à leurs comportements vis-à-vis des questions
d'hygiène, d'alimentation et surtout avec la dégradation de
l'environnement qui présente maintenant plusieurs endroits propices pour
la propagation des vecteurs de maladies (moustiques, mouches, rats, insectes,
cafards, etc.). Ces résultats sont similaires à ceux de KASSENGA
(1999) p 9, qui stipule : « Il existe des aspects négatifs de son
action notamment ceux relatifs à la santé. La
déforestation, la dégradation des sols, la
désertification, la pollution de l'eau et de l'air, entre autres
phénomènes, sont dus à
87
l'homme ; ils ont des effets plus ou moins directs sur la
santé ». (André KALONDA PANDI (2009) cité par BILUBI
p 136-137) pour sa part, identifie les dangers d'une mauvaise évacuation
des excrétas en disant : « Les dangers d'une mauvaise
évacuation des excrétas sont nombreux, mais les principaux sont :
La contamination du sol, la 137 contamination des sources d'eau, la
prolifération des mouches, l'attraction de rongeurs et vermines. Ces
dangers miment et nuisent la santé de l'homme, d'où la
morbidité et la mortalité élevée dans les
espèces humaines.
Ces résultats se rapportent à ceux de Carel
TAMBA MOUDOUROU (2020) cité par Winner BVOUKA 2021 p122, travaillant sur
l'organisation de l'offre de soins de santé dans la commune de Madingou
(République du Congo), affirme : « Les maladies peuvent être
provoquées par les conditions de vie des populations et l'environnement
écologique (DORRIER APPRIL E., 1993). Les enquêtes
réalisées à Madingou auprès des ménages dans
six quartiers répartis en deux zones géographiques (Madingou
poste et Madingou gare) montrent que (...) toutes les maladies dont souffrent
ces personnes ont été causées par de nombreux
problèmes, comme le manque d'hygiène alimentaire, le manque d'eau
potable, la mauvaise gestion des ordures ménagères, des latrines
(...).
Cette situation est identique à celle de Bukavu qui
contribue gravement à la problématique qui fait l'objet de ce
travail. Et pour prouver que la situation est quasi générale en
République Démocratique du Congo Rex BANZA KATSHEKEKWA (2007)
(cité par BILUBI 2013p 138-139 ) dans son mémoire de DEA à
l'Université de Lubumbashi intitulé la perception du risque
lié à l'habitat insalubre en milieu fait état d'un tableau
déplorable de Kamalondo dans la ville de Lubumbashi en disant : 75%
d'habitants sont conscients de la promiscuité vécue, plus de 75%
sont peu préoccupés par le drainage des eaux, 45% gèrent
mal les excrétas, 66% méconnaissent l'importance de l'air
intérieur, 70% utilisent leur latrine comme douche ; 75,7% ignorent
l'impact des bruits sur la vie humaine et 58% méconnaissent l'existence
du comité d'assainissement dans la commune. Partant, l'habitat de
Kamalondo ne réunit que peu de critères sur ceux requis pour un
habitat convenable recommandé par l'OMS. L'infrastructure urbanistique
de base est délabrée, le logement moins sécurisant et mal
assaini pour les occupants ; qui demeurent insuffisamment avertis sur les
risques.
88
1.3.Les pathologies responsables du recours aux
formations sanitaires à Talangaï sont : le paludisme, la
fièvre typhoïde, les maladies diarrhéiques, etc.
Selon notre enquête sur les pathologies responsables du
recours aux structures sanitaires à Talangaï ; nous avons
trouvés des résultats suivants : le paludisme représente
33% et occupe la première place ; suivi des maladies diarrhéiques
23% ensuite la grippe avec 17% ; le typhoïde représente 9% et la
toux 5%.
Ces résultats sont similaires à celui de Winner
BVOUKA 2021 p122. Ce dernier affirme : Les résultats sur les principales
pathologies responsables du recours aux structures sanitaires, montrent que le
paludisme occupe la première place parmi tant d'autres pathologies dont
la grippe, l'hypo et l'hypertension artérielle, la gastrite et le
diabète. Ces travaux se rapportent aussi à ceux de Ferdinand
NDZANI (2014) cité par Winner BVOUKA 2021 p122, qui a travaillé
sur les principales pathologies traitées à l'hôpital de
base de Makélékélé à Brazzaville. Il
écrit « Le profil épidémiologique est
constitué des pathologies suivantes : paludisme, (...). Pour finir ces
résultats sont similaires de Djourdebbé F. B, 2019, p194. Il
affirme ce qui suit : « Le rapport de l'OMS estime que l'environnement
influe de manière directe ou indirecte sur plus de 28% des maladies en
Afrique (WHO, 2012). En Afrique subsaharienne, le paludisme, les maladies
diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës sont pour la
plupart liés aux aspects de l'environnement et sont comptés parmi
les principales causes de décès des enfants de moins de cinq ans)
».
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