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Environnement urbain et problèmes de sante à  Brazzaville: cas de l'arrondissement 6 Talangaà¯


par Enock Jortial BOKATOLAT EKANDZA
Université Marien Ngouabi - Master  2022
  

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3.2.3. Les populations à risques.

Nous avons constaté que les populations de Talangaï vivent dans une situation socio-économique précaire le plus souvent au bord des cours d'eau comme : la rivière Tsiémé, Kélékélé ou encore celles qui vivent sur le lit du fleuve Congo de l'autre côté du viaduc et vers les quartiers qui ont un sol humide comme Gaston Lenda, Mpila Yoro, intendance ;

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Texaco-Tsiemé et bien d'autres compte tenu des conditions précaires de la plupart des ménages tombent souvent malade.

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DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS

1. Discussion

Au terme de cette étude, il s'agit de faire une discussion c'est-à-dire une comparaison sur les résultats que nous avons obtenu avec ceux des travaux antérieurs se rapportant sur le lien qui existe entre l'environnement urbain et problèmes de santé. En effet, nous faisons un rapport de nos résultats avec ceux des travaux faits sur d'autres zones d'études ou d'autres villes. Ensuite nous proposerons quelques suggestions dans le but de sensibiliser la population de Talangaï sur le lien qui existe entre leur cadre de vie et leur santé et dans d'autres zones ayant des problèmes similaires.

1.1.L'arrondissement 6 Talangaï présente un environnement urbain sous équipé qui reste marqué par une insuffisance des infrastructures sanitaires et d'assainissements.

Nous avons mené cette étude dans l'arrondissement 6 Talangaï et ses différents quartiers ; il ressort que malgré la présence de quelques équipements socio-collectifs ; mais les populations de Talangaï dans l'ensemble sont confrontées à des problèmes comme celui d'assainissement ; des inondations, les ensablements, l'insécurité ; l'inaccessibilité aux soins de santé de qualité ;le problème d'électricité ; l'évacuation des eaux usées et des ordures, le mode d'alimentation, le problème des sachets plastiques dont la prolifération est inquiétante ; des difficultés réelles d'approvisionnement en eau potable surtout en saison sèche, et celui de recours aux soins. En effet, l'insuffisance des infrastructures d'assainissements de qualité et un manque d'équipement sanitaire efficace ; le manque d'éducation environnementale par la population dudit arrondissement y compris la pauvreté font que de l'arrondissement 6 Talangaï soit toujours sous équipé. Ces résultats se rapportent à ceux de KAFONDO YAMBA (2004), qui a également travaillé sur le même thème environnement urbain et problèmes de santé à Ouagadougou : cas du quartier Cissin. Dans son travail il présente également l'environnement urbain du quartier Cissin « Des conditions physiques et climatiques difficiles : les vents asséchants et la poussière en saison sèche, les problèmes d'inondations en saison pluvieuse. - Une faiblesse du réseau d'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées par rapport aux besoins de la ville. Les solutions éparses et individuelles apportées par les populations ne font que résoudre partiellement ces problèmes ».

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Dans la même perspective, Famagan-Oulé (2008), cité par BILUBI, (2013). P 138139) dans son étude sur l'insalubrité dans la ville de Niono en Zone office du Niger au Mali a révélé que les systèmes des collectes des excrétas sont rudimentaires et la population dans l'ensemble est peu soucieuse de la qualité de l'environnement. La municipalité et les autres acteurs de l'assainissement manquent de moyens matériels, humains et financiers. La salubrité de la ville nécessite un plan d'action sur l'amélioration des ouvrages d'assainissement, le renforcement des moyens des acteurs de l'assainissement et enfin l'amélioration du comportement des populations. Dans cette même étude il constate que quelques-unes des défaillances tiennent à l'autorité Office du Niger qui a en charge la gestion des terres. Des erreurs d'aménagement du tissu urbain sont perceptibles. En effet, les quartiers lotis ne disposent pas d'un minimum d'équipement de voirie. Les parcelles sont de petite taille (15m X 15m) ce qui a conduit la plupart des ménages (80 %) à installer leurs latrines en dehors de la concession. La municipalité et ses services de voirie n'ont mis en 139 place aucun ouvrage d'assainissement semi collectif excepté les latrines scolaires et celles au niveau de l'auto gare. Il n'existe aucune station de traitement des boues de vidange

1.2. Les principaux facteurs de risques sanitaires sont rattachés aux conditions socio-économiques des ménages et aux mauvaises pratiques de ces populations sur les questions d'hygiène et assainissement

S'agissant de ce point, portant sur les principaux facteurs de risques sanitaires qui se rattachent aux conditions socio-économiques des ménages et aux pratiques de ces populations sur les questions d'hygiène et assainissement, il résulte de nos recherches ce qui suit : les conditions socio-économiques des ménages et les mauvaises pratiques de ces populations sur les questions d'hygiène et assainissement constituent des principaux facteurs de risques sanitaires pour les populations de Talangaï. En effet, En dehors des principaux facteurs précités, Il existe également d'autres facteurs de risques sanitaires liées plus spécifiques aux conditions socio-économiques des ménages (unités collectives d'habitation, à leurs comportements vis-à-vis des questions d'hygiène, d'alimentation et surtout avec la dégradation de l'environnement qui présente maintenant plusieurs endroits propices pour la propagation des vecteurs de maladies (moustiques, mouches, rats, insectes, cafards, etc.). Ces résultats sont similaires à ceux de KASSENGA (1999) p 9, qui stipule : « Il existe des aspects négatifs de son action notamment ceux relatifs à la santé. La déforestation, la dégradation des sols, la désertification, la pollution de l'eau et de l'air, entre autres phénomènes, sont dus à

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l'homme ; ils ont des effets plus ou moins directs sur la santé ». (André KALONDA PANDI (2009) cité par BILUBI p 136-137) pour sa part, identifie les dangers d'une mauvaise évacuation des excrétas en disant : « Les dangers d'une mauvaise évacuation des excrétas sont nombreux, mais les principaux sont : La contamination du sol, la 137 contamination des sources d'eau, la prolifération des mouches, l'attraction de rongeurs et vermines. Ces dangers miment et nuisent la santé de l'homme, d'où la morbidité et la mortalité élevée dans les espèces humaines.

Ces résultats se rapportent à ceux de Carel TAMBA MOUDOUROU (2020) cité par Winner BVOUKA 2021 p122, travaillant sur l'organisation de l'offre de soins de santé dans la commune de Madingou (République du Congo), affirme : « Les maladies peuvent être provoquées par les conditions de vie des populations et l'environnement écologique (DORRIER APPRIL E., 1993). Les enquêtes réalisées à Madingou auprès des ménages dans six quartiers répartis en deux zones géographiques (Madingou poste et Madingou gare) montrent que (...) toutes les maladies dont souffrent ces personnes ont été causées par de nombreux problèmes, comme le manque d'hygiène alimentaire, le manque d'eau potable, la mauvaise gestion des ordures ménagères, des latrines (...).

Cette situation est identique à celle de Bukavu qui contribue gravement à la problématique qui fait l'objet de ce travail. Et pour prouver que la situation est quasi générale en République Démocratique du Congo Rex BANZA KATSHEKEKWA (2007) (cité par BILUBI 2013p 138-139 ) dans son mémoire de DEA à l'Université de Lubumbashi intitulé la perception du risque lié à l'habitat insalubre en milieu fait état d'un tableau déplorable de Kamalondo dans la ville de Lubumbashi en disant : 75% d'habitants sont conscients de la promiscuité vécue, plus de 75% sont peu préoccupés par le drainage des eaux, 45% gèrent mal les excrétas, 66% méconnaissent l'importance de l'air intérieur, 70% utilisent leur latrine comme douche ; 75,7% ignorent l'impact des bruits sur la vie humaine et 58% méconnaissent l'existence du comité d'assainissement dans la commune. Partant, l'habitat de Kamalondo ne réunit que peu de critères sur ceux requis pour un habitat convenable recommandé par l'OMS. L'infrastructure urbanistique de base est délabrée, le logement moins sécurisant et mal assaini pour les occupants ; qui demeurent insuffisamment avertis sur les risques.

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1.3.Les pathologies responsables du recours aux formations sanitaires à Talangaï sont : le paludisme, la fièvre typhoïde, les maladies diarrhéiques, etc.

Selon notre enquête sur les pathologies responsables du recours aux structures sanitaires à Talangaï ; nous avons trouvés des résultats suivants : le paludisme représente 33% et occupe la première place ; suivi des maladies diarrhéiques 23% ensuite la grippe avec 17% ; le typhoïde représente 9% et la toux 5%.

Ces résultats sont similaires à celui de Winner BVOUKA 2021 p122. Ce dernier affirme : Les résultats sur les principales pathologies responsables du recours aux structures sanitaires, montrent que le paludisme occupe la première place parmi tant d'autres pathologies dont la grippe, l'hypo et l'hypertension artérielle, la gastrite et le diabète. Ces travaux se rapportent aussi à ceux de Ferdinand NDZANI (2014) cité par Winner BVOUKA 2021 p122, qui a travaillé sur les principales pathologies traitées à l'hôpital de base de Makélékélé à Brazzaville. Il écrit « Le profil épidémiologique est constitué des pathologies suivantes : paludisme, (...). Pour finir ces résultats sont similaires de Djourdebbé F. B, 2019, p194. Il affirme ce qui suit : « Le rapport de l'OMS estime que l'environnement influe de manière directe ou indirecte sur plus de 28% des maladies en Afrique (WHO, 2012). En Afrique subsaharienne, le paludisme, les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës sont pour la plupart liés aux aspects de l'environnement et sont comptés parmi les principales causes de décès des enfants de moins de cinq ans) ».

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