WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration régionale en Afrique Centrale CEMAC


par Yvan Nathanaël NOUBISSI
Université Yaoundé 2 Soa - Master 2 en science politique 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARAGRAPHE2 : LA REVALORISATION DES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION A TRAVERS LES ACCORDS ENTRE ETATS.

Par là nous voulons dire que les dynamiques socioculturelles sont mises en avant dans le processus d'intégration de la sous-région à travers les coopérations204(*). En effet celles-ci peuvent être multilatérales dans le sens où elles peuvent s'appuyer sur des organismes internationaux tel que la coopération des Etats au sein de la cemac. Elle peut également être bilatérale, entendu comme la collaboration entre deux pays souverains tant au niveau économique, diplomatique, social, culturel, scientifique, etc. ce type de coopération trouve son fondement dans le souci qu'ont deux pays de défendre en commun leur intérêt, de réaliser en commun des projets, de s'entraider mutuellement. C'est une coopération qui procède par la signature d'accords. C'est ainsi les accords entre le Cameroun et la Guinée équatoriale (A) et ceux entre le Cameroun et le Gabon (B) seront mobilisés comme canaux de revalorisation des dynamiques socioculturelles dans la construction de l'intégration sous régionale.

A- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LA GUINEE EQUATORIALE COMME BASE PERTINENTE POUR L'INTEGRATION SOUS REGIONALE.

La coopération exige un minimum de normes pour qu'elle soit définie. A cet, les Etats généralement se concertent et posent ensemble des règles qui constituent le début de la base d'une coopération continue. Leur relation débute par des accords-cadres qui fixent le fond de la conduite générale des relations bilatérales entre les parties ensuite s'élargir par des accords spécifiques qui portent sur des questions particulières. L'instrument de base de toute coopération est le traité. Celui-ci est défini comme « tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets de droit international destiné à produire des effets de droit et régi par le droit international 205(*)».c'est ainsi qu'un traité de bon voisinage va être signé entre le Cameroun et la Guinée équatoriale à Yaoundé le 26 janvier 1980 et est ratifié par le Cameroun le 04 février 1980 au terme de cet accord206(*) entre autre les objectifs ci-après sont poursuivis :

- Maintenir la paix permanente, une amitié solide et un bon voisinage découlant de la fraternité des peuples.

- Préserver, sauvegarder, respecter l'intégrité territoriale, la personnalité et la souveraineté de chacun des deux Etats ;

- Renforcer les relations communes dans tous les domaines, afin de contribuer à l'élargissement du champ de compréhension mutuelle entre les peuples frères de la guinée équatoriale et du Cameroun.

Il apparait donc claire que les objectifs de ce texte se résument à quelques principes directeurs que sont la fraternité à travers la recherche de l'instauration d'un climat d'amitié et de bon voisinage. A travers ce traité les deux Etats manifeste un besoin explicite de véritablement des relations dans la durée. Cette réalité est perceptible à travers la mobilisation des paramètres ethnique, sociologique et même anthropologique dans le sens ou ces deux pays sont parcouru par le peuple fang béti ou entité infra du grand ensemble bantou qui à travers sa transversalité et même sa transnationalité lui permet de se mouvoir de part et d'autre des frontières. Ce qui fait de ses deux Etats des frères à la base.

Ce souci de consolider leur lien est également perceptible à travers les accords signés au sorti de la 8ème session de la grande commission mixte qui s'est tenu du 27 au 30 août 2012 à Yaoundé au Cameroun. Comme accords nous pouvons citer entre autre :

- l'accord relatif à l'exemption réciproque de visas pour les titulaires des passeports diplomatiques, de services ou officiels ;

- l'accord portant création de la commission mixte permanente de sécurité transfrontalière ;

- l'accord portant dans le domaine de l'éducation et de la culture ;

- l'accord portant dans le domaine de la promotion de la femme et du genre

Une convention de partenariat a également été signée entre le ministère de relations extérieures du Cameroun et le ministère équato-Guinéen des affaires étrangères et coopération internationale pour la formation des fonctionnaires Equato-Guinéen via l'IRIC.

Il est claire au travers de ces différents accords que l'objectif est de valoriser et consolider leur relation dans la mesure où pour ce qui est de l'accord sur l'éducation et la culture, on peut apprécier la facilité et la mobilité des étudiants et des enseignants ce qui contribue à la dynamique d'intégration entre les deux. En témoigne ce propos : « les équato guinéens et gabonais viennent étudier ici parce que notre système éducatif est adapté au leur. Et les diplômes qu'ils obtiennent chez nous sont reconnus dans leur pays 207(*)» ainsi cette harmonisation des enseignements et cette reconnaissance des diplômes permettent une formation de qualité et par ricochet une intégration sous régionale.

B- LES ACCORDS ENTRE LE CAMEROUN ET LE GABON COMME UNE VOIE PERTINENTE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE

Damien come Awoumou dans le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique centrale208(*) présentait déjà cette coopération comme vitale pour l'intégration de la sous-région. Ainsi dès l'établissement de leur relation qui a abouti à la mise en place de la grande commission mixte Cameroun-Gabon en mars 1968 les deux Etats ont scellé leur lien par la signature d'accords dans le cadre de leur coopération bilatérale parmi ces accords on note :

- L'accord en matière culturelle qui fut signé le 02 janvier 1972

- L'accord en matière de main d'oeuvre et de réalisation de l'axe routier lourd de Libreville-Yaoundé Signé le 09 aout 1974 et ratifié 1978

- La convention de partenariat entre l'institut des relations internationales du Cameroun et le ministère des affaires étrangères, de la coopération, de la francophonie et de l'intégration régionale fut signée le 13 décembre 2008

- La convention de partenariat entre la direction générale des impôts et de l'école d'administration et de magistrature (ENAM) du Cameroun

De manière spécifique les accords portant sur l'éducation et la culture retiendront particulièrement notre attention. En effet à travers la convention de partenariat entre l'IRIC et le ministère des affaires étrangères du Gabon, on souligne la volonté qu'ont les Etats de mutualiser leurs efforts dans la consolidation des liens qui les unissent. Ainsi les ressortissants Gabonais pourront être formé au Cameroun ensuit rentrer dans leur pays pour occuper des fonctions diplomatiques et parfois administratives.

Sur le plan culturel à travers l'accord portant sur la culture du 02 janvier 1972, on peut apprécier le besoin qu'ont les deux pays frères de faire asseoir leur relation sur les bases ethnologiques et anthropologiques sachant qu'une partie de leur territoire à savoir la région du woleu-ntem dans le Nord du Gabon et le sud Cameroun sont constitués de peuples fang-béti. Ainsi au travers de cet accord il est purement question de la valorisation de leurs atouts culturels en vue de viabiliser l'intégration. Cette volonté est manifeste à travers l'existence dans les différentes représentatives diplomatiques des attachés culturels qui sont comme des garants et des portes étendards de leur culture. Ainsi, l'existence de ce service chargé des affaires culturelles caractérise également cette profonde considération et estime que les deux Etats accordent à la culture dans les relations qu'ils entretiennent. Cette fraternité à base culturelle est mise en évidence avec un accent particulier lors des fêtes nationales des différents Etats ou les représentations diplomatiques de chaque Etats se permettent d'ouvrir leurs portes pour des moments d'exhibitions culturelles pendant lesquels l'art gastronomique, l'art musicale et rythmes traditionnels sont au menu. Ainsi chaque 17 Août l'ambassade du Gabon au Cameroun ouvre ses portes pour célébrer avec leur ressortissant mais également avec les nationaux. C'est le même esprit qui est manifesté par la représentation diplomatique du Cameroun au Gabon.

* 204 La coopération est une politique d'aide économique, financière, culturelle et technique, mise à l'échelle internationale

* 205N.QuochDinhn, droit international public, Paris, LGDJ, 4ème édition, 1992, p.166

* 206 Décret N°80/051 Du 4 Février 1980, portant ratification du Traité d'Amitié et de Bon Voisinage signé à Yaoundé le 26 Janvier 1980, entre le Gouvernement de la République Unie du Cameroun et la République de Guinée Equatoriale

* 207 Entretient avec Mr Elonoelono surveillent général lycée bilingue de kyé-ossi le 19/10/2018, (45 mn)

* 208 Damien come Awoumou, « le couple Cameroun-Gabon : moteur de l'Afrique centrale »in enjeux n°17, octobre-décembre 2003, p.03

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme