CHAPITRE 4. Les limites de la puissance rwandaise et de
son deploiement en afrique 83
4.1. La dépendance du Rwanda vis-à-vis de ses
partenaires étrangers 83 
4.2. Les stratégies rivales et la lutte pour l'influence
dans les grands lacs et au-delà 89 
CONCLUSION GÉNÉRALE 97 
BIBLIOGRAPHIE 97 
TABLE DES ILLUSTRATIONS 97 
iv 
LISTE DES SIGLES 
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Zaïre-Congo 
APR : Armée Patriotique Rwandaise 
BCDC : Banque commerciale du Congo 
BAD : Banque africaine de développement 
BM : Banque Mondiale 
BNR : Banque Nationale du Rwanda 
BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du
Sud 
CEEAC : Communauté Économique des États
d'Afrique Centrale 
CEPGL : Communauté Économique des Pays des
Grands Lacs 
CIRGL : Conférence Internationale sur la Région
des Grands Lacs 
CNDD-FDD : Conseil National pour la Défense de la
Démocratie - Forces de Défense de la 
Démocratie 
COMESA : Marché Commun de l'Afrique Orientale et
australe 
EAC : Communauté des États de l'Afrique de
l'Est 
FAR : Forces armées rwandaises 
FARDC : Forces armées de la République
démocratique du Congo 
FDLR : Front de Libération du Rwanda 
FIFA : Fédération Internationale de Football 
FISNUA : Force intérimaire de sécurité
des Nations Unies pour Abiyé 
FPR : Front Patriotique Rwandais 
FRONASA : Front For National Salvation 
ICCA : International Congress and Convention Association 
KCB : Kenya Commercial Bank 
KCC : Kigali Convention Centre 
M23 : Mouvement du 23 Mars 
MINUAD : Mission conjointe des Nations Unies et l'Union
africaine au Darfour 
MINUSCA : Mission Multidimensionnelle Intégrée
des Nations Unies pour la stabilisation en 
Centrafrique 
V 
MINUSMA : Mission multidimensionnelle intégrée
des Nations Unies pour la stabilisation au 
Mali 
MINUSS : Mission des Nations Unies au Soudan du Sud 
MLC : Mouvement de Libération du Congo 
MONUSCO : Missions des Nations Unies pour la Stabilisation en
RD Congo 
NRA : National Resitance Army 
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie 
OTAN : Organisation du Traité d'Atlantique Nord 
PIB : Produit Intérieur Brut 
PNB : Produit National Brut 
RCA : République Centrafricaine 
RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie 
RDC : République Démocratique du Congo 
RED Tabara : Résistance pour un Etat de droit au
Burundi 
RFI : Radio France Internationale 
RNC : Congrès national du Rwanda 
RPA : Rwanda Peace Academy 
SDN : Société des Nations 
TMB : Trust Merchant Bank 
UA : Union Africaine 
UE : Union Européenne 
URSS : Union des République Socialistes
Soviétiques 
ZLECAF : Zone de Libre Échange Continentale
Africaine 
7 
1. Justification du sujet 
1.1. Intérêt du sujet
Au lendemain de la guerre civile et du génocide des
Tutsis entre 1990 et 1994, le Rwanda était quasiment un État
failli1. En plus de considérables pertes humaines
estimées à plus de 800 000 morts, l'économie du pays
était totalement en ruine, le PIB par habitant était
réduit de moitié, passant de 420 à 221 de dollars US entre
1993 et 1994.2 Dans ce contexte, les perspectives de
développement économique du pays apparaissaient sombres. De plus,
la configuration géographique du Rwanda présente de nombreux
désavantages : territoire enclavé, il dispose d'une superficie de
26 338 km2 pour une population estimée à 13 millions
d'habitants, soit une forte densité de population (460 h/Km2)
et, par conséquent, une intense pression sur les terres cultivables pour
ce pays essentiellement agricole. 
Bien que handicapé par le manque de ressources
naturelles stratégiques, l'enclavement et l'étroitesse de son
territoire, le Rwanda a réussi à décoller sur le plan
économique et à s'imposer sur la scène africaine comme un
acteur géopolitique majeur, grâce à de bons
résultats économiques, une stabilité politique et
sécuritaire incarné par la gouvernance de Paul Kagame, au pouvoir
depuis mars 2000. Celui-ci a ainsi réussi à faire du Rwanda un
pays attractif et qui compte au niveau africain par son leadership, la
qualité de sa gouvernance et le dynamisme de son économie. En
effet, si ce micro-État3 a longtemps été
tristement célèbre en raison du génocide des Tutsis,
aujourd'hui la situation a bien changé ; il est désormais
apprécié pour ses performances économiques, au point de
susciter l'admiration des plus grandes puissances du monde, notamment les
États-Unis d'Amérique, la Grande Bretagne et la Chine, avec
lesquelles il a établi des partenariats dans divers domaines. Ce
revirement de situation est à la fois fort intéressant et
surprenant, car rien ne prédestinait le Rwanda à jouer les
premiers rôles sur le continent, encore moins au sortir du
génocide de 1994. Ce pays se distingue désormais par un
déploiement diplomatique important, comme en témoigne la
présence de ses forces armées sur plusieurs théâtres
de conflits, notamment dans le cadre des missions de maintien de la paix de
l'ONU (Darfour, République Centrafricaine, Mozambique). De fait, le
Rwanda prend de plus en plus de place sur le continent et affiche une politique
étrangère active, recherchant des 
1 D. BAUCHARD. (2011). Introduction. Politique
étrangère, (1), pp.10-15. 
Selon le Crisis States Research Centre de la London School of
Economics cette qualification s'applique quand un État est incapable de
remplir ses fonctions de base, et notamment d'assurer la
sécurité, intérieure comme extérieure, bien qu'il
dispose de la force légitime. 
2 J. PORTE. (2021). Rwanda : un modèle de
développement efficace face au défi de sa soutenabilité.
In Rwanda : un modèle de développement efficace face au
défi de sa soutenabilité. Agence française de
développement, pp. 136. 
3 Du point de vue de la morphométrie
territoriale, c'est un Etat dont la superficie oscille entre 50 000
km2 et 100 000 km2. 
8 
opportunités économiques et stratégiques
partout dans le monde. Les contrats de partenariats signés avec les
prestigieux clubs de football européens du Paris Saint-Germain et
d'Arsenal, entre autres exemples, sont des éléments qui
témoignent de ses ambitions dans la quête de puissance au niveau
international. Le Rwanda déjoue ainsi les analyses classiques au sujet
des « petits pays enclavés » et parvient à jouer un
rôle géopolitique généralement dévolu
à d'autres.4 
L'intérêt de la présente étude est
d'apporter un éclairage sur les motivations du Rwanda et les leviers
qu'il mobilise pour peser sur les affaires du continent en tant que puissance
émergente. Elle vient compléter les études qui ont
déjà été réalisées sur ce pays en
matière de politique étrangère, notamment ceux de Samia
Chabouni5 et Paul-Simon Handy6. 
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