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Dosage des amylases et lipases pancréatiques chez les consommateurs chroniques d'alcool en zone de santé de Beni, cas de l'aire de santé Kasabinyole


par Victoire SIRIWAYO
Institut Supérieur des Techniques Médicales de Beni - Gradué en Techniques de Laboratoire 2023
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

« E.S.U. »

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE BENI

B.P :16 BENI/NORD-KIVU

E-mail: istmbeni@gmail.com

DOSAGE DES AMYLASES ET LIPASES PANCREATIQUES CHEZ LES ALCOOLIQUES

« Cas spécifique de l'aire de santé KASABINYOLE »

Par

KAMBALE SIRIWAYO Victoire

Travail de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de gradué en techniques médicales.

Option : Techniques de Laboratoire

Directeur : KWEREKWERE MUGHANIA Thomas

Chef de travaux

Encadreur : MASEREKA ISEMIGHAMBO Guillaume

Assistant 1

ANNEE ACADEMIQUE 2022 - 2023

EPIGRAPHE

« L'alcool ne procure pas de la gaieté mais la cirrhose

Michael AUDIARD

IN MEMORIUM

En mémoire de notre grand-mère Regine MWANAKI et Salatin KASUBEBE que la mort a arraché sans avoir goûté au fruit des oeuvres de leur petit-fils ; notre camarade étudiante Florence KIKUFI et l'Assistant KALWAGHE Thierry ayant disparus avant que nous finissons notre cursus académique.

DÉDICACE

À nos parents, Roger MADAHI et Mme Feza KAVUGHO KASONDOLI, pour ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être pour nous  durant les temps forts de notre formation scientifique et surtout leur encadrement pour devenir ce que nous sommes,

REMERCIEMENTS

Nous adressons nos sincères remerciements à tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce modeste travail ;

De prime abord, nous tenons à remercier aux membres du comité de gestion de l'ISTM-BENI pour les efforts fournies tout au long de nos années d'étude à l'enseignement supérieur.

Au chef de travaux KWEREKWERE MUGHANIA Thomas, pour la direction et l'Assistant MASEREKA ISEMIGHAMBO Guillaume pour l'encadrement de ce travail ;

Aux Honorables chefs de travaux Henri MAKOMBANI et Fidèle MBUSA TSONGO, Assistant TSWALE Maxime, pour leur soutien spirituel, matériel et surtout leur encouragement ;

Aux membres du laboratoire du Centre Hospitalier Evangélique de BENI, du Centre Hospitalier La brèche et du Laboratoire de biologie médicale Beni (Lwanzo Hospital Center) pour les renforcements des capacités et les encouragements ;

A nos chers frères et Soeurs, proches et collaborateurs Rebecca KASONDOLI, Chance SIRIWAYO , Sagesse KASUBEBE, Nadine SIRIWAYO, David SIRIWAYO, Daniel INNOCENT, Gloria MUHEKWA, Kivase MADAHI, Espérance MADAHI, Mavengi MADAHI, Baraka MUDEDELYA ainsi que tous ceux dont les noms ne sont pas cités, pour leur inestimable soutien tant moral, matériel, financier que spirituel ;

Aux amis Vianney VATHUNDI, Magloire BALIKWISHA, Joseph KASONGO et Moïse VWIRAWAHALI pour notre amitié renforçant l'intérêt éducationnel et scientifique ;

A nos vaillants compagnons de lutte : Oscar MUPARATSA, Dieu merci MISUBAHO, Asifiwe ISOMA, Aimée KITABU, Richard MUYISA, Baraka KITSAMA et tant d'autres, pour l'éclat de leurs encouragements.

Que chacun de vous tous trouve ici l'expression de notre profonde gratitude.

KAMBALE SIRIWAYO Victoire

SIGLES ET SIGNES

%  : Pourcentage

<  : Inférieur

>  : Supérieur

?  : Somme

Fa  : Fréquence Attendue

Fo  : Fréquence

Ft  : Fréquence Total

g/dl  : Gramme par décilitre

HGR  : Hôpital Général de Référence

Km  : Kilomètres

UI/L : Unité Internationale par Litre

Mg/dl  : Milligrammes par décilitre

ul : Microlitre

ni  : Taille de l'échantillon

NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide

NADP : Nicotinamide Adénine Dinucléotide Phosphate

OMS  : Organisation Mondial de la Santé

RDC  : République Démocratique du Congo

RÉSUMÉ

Ce travail portant sur le dosage des amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques (cas spécifique de l'aire de santé KASABINYOLE) a comme objectif de déceler les risques sanitaires de l'alcoolisme sur le pancréas. C'est une étude descriptive dans son approche transversale s'étendant sur une période de 4 mois, allant d'Avril au Juillet 2023.

Après analyse au laboratoire des 35 échantillons dont 29 soit 83% constitué des enquêtés du sexe masculin et 51,4 % de ceux qui avaient une durée de consommation de l'alcool de plus de 6 ans ; la perturbation des enzymes pancréatiques étaient observées ; à la lumière de 54,2% pour la lipase et 28,6% pour l'amylase. Ce qui présente un risque d'intoxication des acini pancréatiques.

ABSTRACT

This work on the measurement of pancreatic amylases and lipases in alcoholic (specific case of the KASABINYOLE health area) aims to detect the health risks of chronic alcohol consumption on the pancreas. It is a descriptive study in its transversal approach extending over a period of 4 months, going from April to July 2023.

After laboratory analysis of the 35 samples, 29 of which, i.e. 83%, consisted of male respondents and 51.4% of those who had consumed alcohol for more than 6 years; disruption of pancreatic enzymes were observed; in the light of 54.2% for lipase and28.6% for amylase. Which presents a risk of pancreatic acini poisoning.

INTRODUCTION

0.1. PROBLÉMATIQUE

La consommation d'alcool est un problème mondial de santé publique et compromet autant le développement intégral de l'individu. (OMS, 2021)

L'OMS rassure que l'abus d'alcool représente plus de 5 % de la charge de morbidité au niveau mondial. Selon un rapport publié par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'abus d'alcool a entraîné en 2016 plus de trois millions de décès, soit un décès sur 20. Plus des trois quarts de ces décès concernaient des hommes. (OMS, 2021)

Au niveau du foie, la première conséquence de la consommation chronique d'alcool est la stéatose qui correspond à l'accumulation de graisses à l'intérieur des cellules du foie. (Ramsay, 2021)

Même sans être un très gros consommateur ou alcoolo-dépendant, la consommation d'alcool a une influence sur le développement de nombreuses pathologies : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, maladies du système nerveux et troubles psychiques. (Michael, 2012)

Cependant, la consommation d'alcool est également à l'origine d'environ 30 % des cas de pancréatite aiguë. Le risque de développer une pancréatite augmente en même temps que les quantités d'alcool consommées (4 à 7 verres par jour chez les hommes et au moins 3 verres par jour chez les femmes). (Michael, 2012)

Selon MICHAEL B., l'alcool provoquerait près de 2,5 millions de décès chaque année et entraîne également des dommages qui vont au-delà de la santé physique et psychologique de celui qui le consomme. Il est le troisième facteur de risque de morbidité ; c'est le principal facteur de risque dans les régions du Pacifique occidental, des Amériques et le deuxième en Europe. Aux États-Unis, environ 50% des cas de pancréatite chronique sont dus à une forte consommation d'alcool et la pancréatite chronique est plus fréquente chez l'homme que chez la femme. (OMS, 2021)

DELFOLIE montre que les troubles liés à la consommation d'alcool sont plus courants dans les pays à revenu élevé. C'est dans la Région Européenne et dans la Région des Amériques que les prévalences sont les plus élevées (14,8 % chez les hommes et 3,5 % chez les femmes et 11,5 % chez les hommes et 5,1 % chez les femmes, respectivement). Le pays qui compte les plus gros buveurs du monde est la Lituanie, avec une moyenne annuelle de 18,2 litres. Sur le continent Américain, c'est le Canada qui arrive en pole position avec 10 litres, talonné par les États-Unis. En Asie du sud-est, la Thaïlande est en tête avec 7,2 litres, suivie de l'Inde avec 5 litres. Dans la région du Pacifique, la Corée du Sud occupe la première place avec 11,9 litres, suivie de l'Australie (11,2 litres). (Delfolie, 2017)

Partant des écrits de LUDOVIC et al, en Afrique, c'est l'Ouganda et la Namibie qui arrivent en tête avec une moyenne de 11,8 litres d'alcool par an. Ils sont suivis par la Guinée équatoriale (11,6 litres), le Rwanda (11,5 litres), l'Afrique du Sud (11,2 litres), le Gabon (10,8 litres) et les Seychelles (10,8 litres). Les populations africaines les plus abstinentes sont situées en Libye avec 0,1 litre d'alcool pur, avec celles de la Mauritanie, suivies de celles des Comores avec 0,2 litre. (Ludovic et al, 2017)

ULRICK rassure qu'en Afrique, particulièrement Au Congo Brazzaville, une étude transversale a été faite chez les adolescents de 10 à 19 ans sur la prévalence de l'alcool et les facteurs déterminants. Il a été constaté que 22,8% d'adolescents consommaient l'alcool, et la consommation était constatée élevée chez les garçons les plus scolarisés. (Lilyan, 2015)

En République Démocratique du Congo, des études menées au Nord Kivu sur la consommation de l'alcool par les jeunes adolescents (élèves) avaient suscitées des préoccupations particulières à Goma, car l'alcool a été constaté comme étant à l'origine de certaines maladies chez les jeunes. (Hamuli, 2012)

Selon une théorie, l'alcool est converti en substances chimiques toxiques dans le pancréas, lesquelles causent des lésions. Une autre théorie rassure que l'alcool peut entraîner l'obstruction des petits canalicules du pancréas qui se déversent dans le canal pancréatique, ce qui finit par causer une pancréatite.

Les taux de lipase et d'amylase sériques augmentent le premier jour de la pancréatite aiguë et reviennent à la normale en 3 à 7 jours. La lipase est plus spécifique de la pancréatite. (OMS, 2021)

La prévalence des alcooliques en ville de BENI n'est pas connue mais les données du responsable du Centre de Santé KASABINYOLE révèle qu'au moins chaque mois, on n'enregistre pas moins de deux cas de coma alcoolique.

Face à cette ampleur de la consommation de l'alcool étant un sérieux problème de santé de la population mondiale en général et en particulier de la ville de BENI, nous nous sommes posé les questions de recherche suivantes :

1. Existe-t-il un risque sanitaire sur le pancréas que l'alcoolisme renseigne-t-il en zone de santé de BENI ?

2. Quel est le taux des amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques en zone de santé de BENI ?

0.2. HYPOTHESES

1. Il existerait une incidence entre l'alcoolisme et le dysfonctionnement du pancréas.

2. L'alcoolisme perturberait le taux sanguin des amylases et lipases pancréatiques chez les consommateurs chroniques de l'alcool en zone de santé de BENI.

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL

0.3.1. Objectifs généraux

Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous nous sommes assigné l'objectif de déceler les risques sanitaires de l'alcoolisme sur le pancréas,

0.3.2. Objectifs spécifiques

- Discerner l'effet de l'alcoolisme sur le métabolisme des glucides et des lipides,

- Mesurer l'activité enzymatique amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques.

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

0.4.1. Choix du sujet

Beaucoup d'études ont été faites sur le dysfonctionnement des drivers organes suite à la consommation chronique de l'alcool, le foie n'est pas l'unique organe, notre recherche est orientée sur le dysfonctionnement du pancréas. Compte tenu de la problématique de l'alcoolisme dans la société avec ses conséquences sur la santé, et après une observation des décès qui surviennent suite à la consommation chronique de l'alcool, nous avons pensé mener une étude sur le dosage des amylases et lipases chez les consommateurs chronique de l'alcool en zone de santé de BENI, plus précisément dans l'aire de santé KASABINYOLE.

0.4.2. Intérêt du sujet

Cette étude est importante car elle permettra de dégager les effets de l'alcoolisme sur le métabolisme des glucides et des lipides dans l'organisme.

Sur le plan sanitaire et du développement communautaire, les résultats de cette étude pourront inspirer les acteurs dans la mise en oeuvre des mécanismes pouvant les méfaits de l'alcoolisme dès les bas âges, dépister précocement l'usage nocif des boissons alcoolisées dans la communauté enfin d'accroître la productivité au travail tout en limitant les causes de morbidité et de mortalité dues à l'alcoolisme ;

Sur le plan social, les résultats de cette étude permettront à ceux-là qui interviennent en faveur des enfants et des jeunes de mener des actions contre l'alcoolisme et d'autres drogues pouvant entraver la bonne formation des futurs cadres du pays.

Pour les chercheurs, ce travail permettra d'initier et de constituer une banque des données de base afin de guider des interventions similaires.

0.5. DÉLIMITATION DU TRAVAIL

Cette présente étude portant sur le dosage des amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques en zone de santé de BENI, dans l'aire de santé KASABINYOLE pour une période de 4 mois allant d'avril au Juillet 2023.

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Excepté l'introduction, la conclusion, les suggestions et recommandations, ce travail comprend trois chapitres entre autre :

· Chapitre premier : Considérations théoriques,

· Chapitre deuxième : Approche méthodologique,

· Chapitre troisième : Présentation, analyse, Interprétation et discussion des résultats.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES

I.1. DÉFINITION DES CONCEPTS

0.1.1.1 a. Alcool

Selon MAYNART, l'alcool c'est une substance liquide comportant une structure chimique appelée hydroxyle (OH) entrant dans la composition des boissons Alcoolisées. L'alcool de la boisson est l'alcool éthylique. (Maynart, 2012)

0.1.1.2 b. Dosage

C'est la détermination de la quantité d'un constituant contenu dans une substance. (Bourdais, 2005)

0.1.1.3 c. Amylases pancréatiques

Ce sont des enzymes secrétées par le pancréas, facilitant la dégradation de par hydrolyse de l'amidon des aliments. (Bernard et Geneviève, 2019)

0.1.1.4 d. Lipases pancréatiques

La lipase est une enzyme principalement produite par le pancréas qui facilite la digestion des graisses alimentaires. (Bernard et Geneviève, 2019)

0.1.1.5 e. Alcoolisme

L'alcoolisme, ensemble de troubles, immédiates ou lointains, résultant de l'intoxication, aiguë ou chronique par l'alcool. (Petit Larousse illustré, 2022)

I.2. ANATOMIE DU PANCRÉAS

I.2.1. RAPPEL ANATOMIQUE

Pour Marieb, le pancréas est une glande située dans le rétro-péritoine, allongée transversalement entre le duodénum à droite et la rate à gauche, un peu aplatie d'avant en arrière, et située entre l'estomac en avant et les premières et deuxièmes vertèbres lombaires en arrière. De couleur rose pâle, le pancréas a une consistance ferme et un aspect granuleux. Il mesure 12 à 15 cm, chez l'adulte, et pèse approximativement 80 g. Son épaisseur diminue en allant de la droite vers la gauche. Seule sa face antérieure est recouverte de péritoine. [13]

On décrit au pancréas, une extrémité droite ou médiale et une extrémité gauche ou latérale. Le pancréas est orienté vers la droite, discrètement vers le haut, et présente également une courbure à convexité antérieure. On lui décrit plusieurs parties, de son extrémité médiale vers son extrémité latérale: la tête, le col, le corps et la queue. (Marieb, 2006)

La tête du pancréas : Elle se place dans le cadre duodénal auquel elle adhère. Elle est de taille volumineuse et présente, en bas et à gauche, le petit pancréas (ou crochet du pancréas) qui délimite l'incisure pancréatique. C'est à cet endroit que se trouvent l'artère et la veine mésentériques qui sont les vaisseaux de l'intestin. Le canal cholédoque et le canal pancréatique traversent la tête du pancréas pour aller former l'ampoule de Vater et se jeter dans le duodénum ; Cette tête porte également, au niveau de son bord inférieur, le processus unciné qui délimite avec son bord libre l'incisure pancréatique.

La tête du pancréas est une portion élargie située à droite de la ligne médiane, encadrée par les trois premières portions du duodénum : supérieure en haut, descendante à droite et horizontale en bas. Sur son bord gauche, la tête se continue avec le processus unciné du pancréas en bas et le col du pancréas en haut. On lui décrit une face antérieure située en regard de l'origine du méso- côlon transverse et une face postérieure, en rapport avec la veine cave inférieure. (Marieb, 2006)

Le col du pancréas(ou isthme) relie la tête à droite et le corps à gauche. C'est la portion du pancréas située le plus en avant. On lui décrit une face postérieure en rapport avec la veine porte, et une face antérieure en rapport avec le pylore. Il est situé devant les vaisseaux mésentériques.

Le corps du pancréas est composé de trois faces (antérieure, postérieure et inférieure) et est séparé de la tête par une partie plus fine qui prend le nom de col ou d'isthme. Le corps du pancréas est la partie la plus longue, située entre le col à droite et la queue à gauche, dirigée vers la gauche, un peu en haut et en arrière. Il a une section triangulaire, qui diminue progressivement de taille en allant vers la gauche. On lui décrit trois faces. La face antéro-supérieure est en rapport avec l'estomac. La face postérieure est en rapport avec la veine splénique, l'aorte et le rein gauche. La face antéro-inférieure est en rapport avec l'angle duodéno-jejunal à droite et les anses jéjunales. Le bord supérieur, entre la face antéro-supérieure et la face postérieure, est en rapport avec le tronc coeliaque, l'artère hépatique commune et l'artère splénique. Le bord antérieur, entre les faces antéro-supérieure et antéro-inférieure, porte l'origine du méso-côlon transverse. Le bord inférieur est en rapport avec l'artère mésentérique supérieure et la veine mésentérique inférieure. (Marieb, 2006)

La queue du pancréas : C'est l'extrémité gauche du pancréas, celle qui est proche de la rate à laquelle elle est réunie par le ligament pancreatico-splénique. La queue est séparée du corps par une échancrure réalisée par les vaisseaux de la rate: les vaisseaux spléniques. La queue du pancréas est la portion la plus fine, en continuité avec le corps à droite.

I.2.2. LES CONDUITS PANCRÉATIQUES

Le pancréas dispose de deux canaux qui déversent leur sécrétion dans le tube digestif :

Le canal pancréatique principal (ou canal de Wirsung) qui, digestif parcourue toute la longueur de la glande, se rétracte et rejoint le cholédoque au niveau de l'ampoule de Vater (hépato-pancréatique) qui s'ouvre dans le duodénum. Ce conduit naît au niveau de la queue et se dirige avec un trajet descendant vers la tête, en augmentant progressivement de calibre de 1 à 3 mm. C'est-à-dire, après le passage au niveau de la partie inférieure de la tête, il rejoint la paroi de la portion descendante du duodénum où il s'unit avec l'extrémité inférieure du conduit cholédoque. Leur réunion forme l'ampoule hépato-pancréatique qui s'ouvre dans la lumière du duodénum.

Le canal pancréatique accessoire (ou canal de Santorini) qui draine, cette fois, la tête du pancréas, et s'ouvre également au niveau du deuxième duodénum, mais un peu au-dessus du canal principal par une papille appelée la petite caroncule. Ce conduit, d'un diamètre plus fin, est situé dans la portion supérieure de la tête. Son trajet est ascendant vers la portion descendante du duodénum, dans laquelle il se jette environ 2 cm au- dessus du conduit pancréatique principal. [13]

Figure 1: les conduits pancréatiques

I.3. PHYSIOLOGIE DU PANCREAS

Partant des écris de MAKOMBANI, (2019), le pancréas comme étant une glande annexe au tube digestif de type amphicrine, c'est-à-dire à la fois exocrine et endocrine: fonctions assurées par des tissus différents. Le pancréas produit en effet, d'un côté, des sécrétions riches en enzymes déversées dans le duodénum et qui participent à la digestion et, de l'autre, des hormones déversées dans le sang qui participent à la régulation de la glycémie. C'est un organe vital. (Makombani, 2019)

Sherwood rassure que le pancréas est la deuxième glande la plus grosse en volume après le foie. C'est une glande qui produit des hormones (endocrine) et des sucs digestifs (exocrine) et qui fait partie du tube digestif auquel il est relié par ses canaux excréteurs. De ce qui précède, le pancréas a deux fonctions: une fonction exocrine et une fonction endocrine jouant un rôle prépondérant dans la digestion. (Sherwood, 2010)

I.3.1. SÉCRÉTIONS ENZYMATIQUES

La fonction exocrine est assurée par les acini et la fonction endocrine, par les îlots de Langerhans : les cellules pancréatiques sécrètent le suc pancréatique qui contient des enzymes indispensables à la digestion.

Les sécrétions des acini sont déversées dans les canalicules pancréatiques qui confluent dans le conduit pancréatique, puis se déversent dans le tube digestif au niveau du duodénum. Ce conduit pancréatique se jette dans le duodénum au niveau de la papille duodénale entourée d'un sphincter musculaire (sphincter d'Oddi) qui contrôle le passage des sécrétions. (Sherwood, 2010)

Le pancréas est la deuxième plus grosse glande du corps. Il joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses et la régulation de la glycémie. Mais parfois, il peut présenter une dysfonction à l'origine de diverses maladies (pancréatite, cancer...).

La fonction exocrine pancréas produit, d'une part, le bicarbonate de sodium, sous l'action la sécrétine en provenance duodénum et, d'autre part des enzymes pancréatiques.

Les sécrétions pancréatiques ont un pH compris entre 7,5 et 8,2. En 24 heures, le pancréas déverse environ 2 litres de bicarbonates dans le duodénum. Cette substance alcaline a pour fonction de neutraliser l'acidité du chyme stomacal fraîchement arrivé dans duodénum. Cette neutralisation est essentielle, étant que la majorité des enzymes intestinales et pancréatiques sont inactives milieu acide.

Le suc pancréatique contient des pro-enzymes bio-synthétisées par les cellules acineuses. Ces Pro-enzymes sont inactives, elles seront activées dans le tube digestif par les sucs gastriques pour détruire des molécules plus ou moins grosses, elles seront alors appelées hydrolases.

Parmi les enzymes secrétées par les acini, on trouve les enzymes protéolytiques (Trypsine et chymotripsine, carboxypeptidases, ...) mais aussi des ribonucléases (Rnase), des désoxyribonucléases (Dnase) dégradent résidus nucléotidiques. En fin on trouve également des lipases et les amylases pancréatiques. (Makombani, 2019)

I.3.2. SÉCRÉTIONS HORMONALES PANCREATIQUES

Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas synthétise des hormones, c'est-à-dire des molécules qui sont libérées dans la circulation sanguine où elles vont circuler pour agir à distance sur des tissus (ou cellules) cibles. La partie endocrine ne représente que 1 % du pancréas (en nombre de cellules et en masse) mais octroie 10 % de son irrigation sanguine. Les produits synthétisés par le pancréas endocrine sont principalement les quatre hormones suivantes :

· L'insuline (seule hormone hypoglycémiante) ;

· Le glucagon (hormone hyperglycémiante) ;

· La somatostatine (diminue la plupart des mécanismes digestifs et inhibe la sécrétion de l'insuline et du glucagon) ;

· Le polypeptide pancréatique (diminue la contraction de la vésicule biliaire, et la sécrétion exocrine du pancréas).

Le glucagon et l'insuline sont deux hormones nécessaires à la régulation de la glycémie (concentration du glucose dans le sang). Ils sont produits au niveau d'îlots de cellules appelés îlots de Langerhans ; par les cellules « alpha » (pour le glucagon) et « bêta » (pour l'insuline). Les cellules « delta » sécrètent quant à elles la somatostatine qui a un effet inhibiteur sur la sécrétion d'insuline et de glucagon ; les cellules « F » (aussi nommées cellules PP) produisent le polypeptide pancréatique. Les proportions des cellules alpha, bêta, delta et F au sein du pancréas endocrine représentent 20, 70, 5 et 5 % respectivement. La distribution de ces cellules est particulière, chaque îlot de Langerhans étant constitué d'une masse centrale de cellules à insuline, les cellules à glucagon, les cellules à somatostatine et les cellules à polypeptide pancréatique se retrouvant à la périphérie. La proportion de ces cellules varie selon qu'elles se situent dans la partie basse de la tête du pancréas ou, au contraire, dans la partie haute, le corps ou la queue du pancréas. (Sherwood, 2010)

Le glucagon accélère la glycogénolyse c'est-à-dire la transformation du glycogène (forme de stockage du glucose dans le foie) en glucose, afin d'augmenter le taux de sucre dans le sang. L'insuline, elle, fait l'effet contraire, car elle favorise la glycogénogenèse, c'est-à-dire la transformation du glucose du sang en glycogène, stocké dans le foie pour abaisser la glycémie. Lorsque la sécrétion de l'insuline est diminuée, cela peut entraîner un diabète sucré. (Sherwood, 2010)

I.4. METABOLISME DES ENZYMES PANCREATIQUES

I.4.1. L'amylase pancréatique

L'amylase pancréatique, est une enzyme digestive classée comme saccharidase (enzyme qui brise les polysaccharides). C'est surtout un constituant du suc pancréatique, requis pour le catabolisme des glucides à longue chaîne (comme l'amidon) en unités plus petites. L'amylase est également synthétisée dans de nombreuses espèces de fruits pendant leur maturation, ce qui les rend plus sucrés, et aussi durant la germination des grains de céréales. (Clerk et Pierre, 2011)

L'amylase joue un rôle important dans la dégradation des glucides. En découpant les glucides complexes tels que l'amidon en sucres plus simples, donc plus facilement assimilables par l'organisme, elle facilite la digestion et se révèle utile en cas de dyspepsie. (Clerk et Pierre, 2011)

I.4.2. Lipase pancréatique

La lipase pancréatique est le principal enzyme responsable de la digestion des lipides alimentaires. Elle agit principalement sur les diglycérides libérés par la lipase gastrique. Elle est déversée dans le duodénum et fonctionne à des pH légèrement alcalins, contrairement à la lipase gastrique. Les produits de la lipolyse sont, suite à son action, véhiculés à l'aide des agents tensioactifs naturels que sont les sels biliaires. L'activité de la lipase pancréatique peut s'exercer en présence ou en absence des sels biliaires. En leur absence, la lipase s'adsorbe d'abord à l'interface lipide / eau avant d'hydrolyser les esters carboxyliques. Par contre, en présence de ces sels biliaires, la lipase pancréatique est inactive, mais son activité est restaurée par un cofacteur protéique appelé colipase. Les sels biliaires sont essentiels pour l'assimilation des lipides. En effet, sans l'interface eau / lipide de l'émulsion formée avec les sels biliaires, la lipolyse des triglycérides serait 2 à 4 fois moins efficace. (Clerk et Pierre, 2011)

I.5. LES PATHOLOGIES DU PANCRÉAS

I.5.1. PANCRÉATITE AIGUË

La pancréatite aiguë est une inflammation brutale du pancréas, d'intensité plus ou moins sévère. Le pancréas devient le siège d'un oedème ou d'une nécrose d'intensité et de gravité variable. (Makombani, 2019)

La pancréatite aiguë se caractérise, ajoutent-ils, par la libération massive et l'activation d'enzymes pancréatiques impliquées dans la digestion : ces substances commencent à s'attaquer au pancréas et créent des lésions. En résumé, le pancréas s'auto-digère. Dans certains cas, les enzymes pancréatiques provoquent la destruction (nécrose) du pancréas.

Cette maladie, qui peut survenir sous forme de poussées, touche en particulier les personnes autour de la quarantaine. En général, la guérison est totale mais, parfois, les complications sont létales : le taux de mortalité varie entre 10 et 15%.

Ø Etiologie

Les deux principales causes à l'origine de l'inflammation brutale ou fulgurante du pancréas sont la consommation excessive d'alcool et la migration de calculs biliaires.

Les calculs biliaires : Formés dans la vésicule biliaire, les calculs biliaires (appelés aussi lithiases biliaires) peuvent migrer et bloquer le canal commun qui permet l'écoulement de la bile et des sucs pancréatiques dans l'intestin. Le blocage, par les calculs, crée soit une hyperpression dans les canaux, soit un reflux de bile responsable de la pancréatite aiguë. La pancréatite à lithiase touche principalement les femmes.

L'alcoolisme : C'est la deuxième cause de pancréatite aiguë. Cette forme de pancréatite survient le plus souvent chez les hommes, autour de cinquante ans, qui souffrent d'alcoolisme chronique et sont en surpoids. La pancréatite aiguë survient souvent lors d'une intoxication alcoolique massive et aigue.

Ø Les causes rares

A côté des calculs biliaires et de l'alcoolisme, on trouve d'autres causes à la survenue des pancréatites aigués un traumatisme, les opérations de l'abdomen, la prise de médicaments en désordre, uni dérèglement de la glande parathyroïde à l'origine d'un excès de calcium, hypertriglycéridémie ou encore une infection virale.

Certaines personnes présentent également une malformation congénitale du système des canaux pancréatiques. Cette anomalie embryonnaire se nomme le « pancréas divisum » Il existe également une forme génétique familiale de la pancreatite qui débute vers 10-12 ans. Mais, dans environ 15% des cas, aucune cause n'est retrouvée.

Comme le souligne Sherwood, normalement, les enzymes pancréatiques sont sécrétées sous forme de précurseurs qui ne deviennent actifs qu'une fois arrivés dans l'intestin. Mais alors, dans la pancréatite aiguë, les enzymes sont activées à l'intérieur même du pancréas et sont disséminées par le sang et la lymphe. En effet, il semblerait que les systèmes de protection soient annihilés ou débordés Sans que l'on sache vraiment pourquoi. L'activation des enzymes est à l'origine de réactions en cascade qui conduisent à la destruction des cellules et à la formation de caillots et d'hémorragies. Cela provoque la nécrose (destruction) des tissus pancréatiques. (Clerk et Pierre, 2011)

La dissémination de ces substances est à l'origine de lésions graves, notamment de choc circulatoire (hypotension artérielle), de manque d'oxygène par altération des poumons et d'insuffisance rénale due au choc. Par ailleurs, la nécrose peut s'infecter à cause de bactéries intestinales qui atteignent le pancréas par la circulation sanguine ou par l'intermédiaire des canaux pancréatiques.

Ø Symptômes

La personne ressent une douleur intense et soudaine dans le haut de l'abdomen. Cette douleur, décrite souvent comme un « coup de poignard », peut s'étendre dans le dos. Parfois, elle augmente après l'absorption de nourriture. Elle est toutefois atténuée quand la personne se met dans la position en «chien de fusil »

En outre, la personne qui est touchée par une pancréatite aiguë a souvent de la fièvre, des nausées et des vomissements. Elle se sent très faible et remarque une accélération de son rythme cardiaque. Parfois, les symptômes sont encore plus graves : chute de la pression artérielle.

I.5.2. PANCRÉATITE CHRONIQUE

Le Figaro ajoute que la pancréatite chronique est une maladie caractérisée par une destruction progressive du pancréas (par sclérose de la glande). Non réversible, cette destruction progressive du pancréas provoque la perte de ses fonctions, ce qui peut engendrer de nombreuses complications métaboliques, telles que l'excès de glucose dans le sang (diabète) par manque de l'insuline, une diarrhée graisseuse due au manque des lipases,... (Clerk et Pierre, 2011)

Ø Etiologie

Dans la grande majorité des cas, la pancréatite chronique est due à la consommation excessive d'alcool pendant de nombreuses années. Il Existe également une forme familiale de pancréatite chronique.

L'alcool est responsable de 80 à 90 % des pancréatites chroniques. Il n'existe pas de seuil de toxicité de l'alcool ; mais le risque est important pour une consommation régulière de plus de 60 grammes d'alcool (environ 6 verres de vin) par jour pendant cinq à dix ans. Les premiers symptômes apparaissent en 10 15 ans chez les femmes Et 15-20 ans chez les hommes. Comme l'alcoolisme chronique touche Plus les hommes que les femmes, ce sont les hommes qui souffrent majoritairement de pancréatite chronique.

Les autres causes de pancréatite chronique qui représentent environ 10% des cas sont : Un obstacle sur le canal drainant le suc pancréatique (canal de Wirsung) ;

- Un excès de calcium lié à une anomalie des glandes parathyroïdes ;

- Les formes familiales, parfois dans le cadre d'une mucoviscidose ;

Une carence en lipides : il s'agit alors de pancréatites chroniques tropicales observées en Inde, dans certains pays d'Afrique ou d'Amérique latine. Elles se rencontrent chez l'enfant ou l'adolescent et se présentent comme un diabète associé à une cirrhose. Dans 10 à 20% des cas, aucune cause n'est retrouvée.

Ø Symptômes

Le signe le plus évocateur d'une pancréatite est la douleur située Au milieu de la partie supérieure de l'abdomen (creux épigastrique). Dans la plupart des cas, l'intervalle entre deux crises de pancréatite Chronique peut varier de quelques jours à plusieurs mois. La douleur de la pancréatite chronique est de longue durée : elle Se compte en jours, contrairement à celle de la pancréatite aiguë qui est Plus intense et ne dure que quelques heures. (Clerk et Pierre, 2011)

La personne perd beaucoup de poids, malgré ses habitudes alimentaires et un appétit non modifiés. Cet amaigrissement est en rapport avec la survenue d'un diabète ou d'une diarrhée graisseuse, En effet, le trouble de la digestion, lié à une sécrétion insuffisante d'enzymes pancréatiques indispensables à la digestion, est à l'origine de la présence de graisses dans les selles (stéatorrhée). Le diabète est manifeste quand les cellules productrices d'insuline sont altérées. Certaines personnes remarquent également que leur peau est colorée (ictère). Ceci est causé par la compression du canal drainant la bile (le cholédoque) par le pancréas qui est fibrose.

Ø Les complications de la pancréatite chronique

Elles sont nombreuses. C'est d'ailleurs souvent à l'occasion de la survenue d'une complication que le diagnostic de la maladie est posé. Dans les cinq premières années d'évolution de la maladie, la complication la plus fréquente est la poussée de pancréatite aiguë.

Les kystes, pancréatiques : Il s'agit de poches contenant du suc pancréatique retrouvées dans la moitié des cas. Quand ils n'occasionnent pas de symptôme, ces kystes sont découverts de façon fortuite, au cours d'une échographie ou d'un scanner. Ils peuvent également être révélés par une douleur. Les risques sont la compression des organes voisins, notamment le cholédoque (provoquant un ictère) et le duodénum (causant des vomissements). Ils peuvent également s'infecter, se rompre dans le ventre ou saigner.

- Hémorragies digestives : elles peuvent résulter d'une rupture des veines de l'estomac ou de l'oesophage. Il peut également s'agir d'une hémorragie par un ulcère.

- Le diabète : au bout de quinze ans d'évolution de la pancréatite chronique, le diabète touche environ 80% des cas.

- La stéatorrhée : Cette diarrhée graisseuse est la conséquence d'une malabsorption des graisses par carence en enzymes pancréatiques.

I.5.3. CANCER DU PANCRÉAS

Les cancers du pancréas sont des tumeurs malignes développées à partir des cellules du pancréas.

Les cancers du pancréas se développent, la plupart du temps, à partir des cellules du pancréas chargées de produire les sucs et les enzymes digestifs (cellules pancréatiques exocrines). Dans 90 % des cas, les tumeurs pancréatiques exocrines sont des adénocarcinomes. Dans certains cas, des cancers du pancréas peuvent se développer à partir des cellules du pancréas dites endocrines, impliquées dans la production d'hormones (insuline, glucagon...).

La maladie touche autant les hommes que les femmes. Elle n'est que très rarement diagnostiquée avant l'âge de 50 ans. Malgré les progrès médicaux récemment réalisés, elle reste de très mauvais pronostic. (Clerk et Pierre, 2011)

I.5. CONSOMMATION D'ALCOOL

Le terme alcool est un nom vulgaire de l'alcool éthylique. L'alcool éthylique est une substance liquide comportant une structure chimique appelée hydroxyle (formé d'un atome d'hydrogène et d'un atome d'oxygène) entrant dans la composition des boissons alcoolisées et utilisée comme antiseptique.

I.5.1. SOURCE DE L'ALCOOL ÉTHYLIQUE

Le mot alcool évoque dans l'esprit de beaucoup de boissons alcoolisées, fort rependues dans nos sociétés, ou l'alcool à 90% utilisé pour désinfecter les petites blessures. Il évoque moins souvent tout ensemble des composés naturels comme la vitamine A1 dont la carence provoque des troubles visuels ou lianol, l'alcool terpénique utilisé en parfumerie pour l'odeur.

L'alcool éthylique des boissons est obtenu par fermentation à partir des fruits ou des (Vin, bière, cidre) ou par distillation (eaux-de-vie, liqueurs). Il est absorbé sans subir des modifications par l'estomac et l'intestin grêle, en une heure en moyenne, moins vite s'il est mélangé avec d'autres aliments. La quantité d'alcool pur dans un volume peut être calculée en fonction du degré d'alcool indiqué sur la boisson, à partir de la formule suivante: qui donne la quantité d'alcool en grammes. L'alcool apporte beaucoup d'énergie par gramme d'alcool , il est rapidement transformable en graisse. (Grumbach, 2003)

I.5.2. NATURE CHIMIQUE DE L'ALCOOL

Les alcools sont structurellement voisins de l'eau : R-OH est comparable à HOH. On pourrait donc s'attendre à ce que les alcools soient miscibles à l'eau à toutes proportions, par la suite de la formation de liaison hydrogène entre les molécules d'alcool et les molécules d'eau. Il sied de rappeler que l'alcool éthylique de formule chimique CH3-CH2OH reste l'alcool de la boisson. (Bourdais, 2005)

I.5.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE L'ALCOOL

Ø Effet physiologique

Les alcools réagissent avec les acides carboxyliques pour conduire, par une réaction équilibrée à un ester et à l'eau. L'alcool éthylique agit sur le système nerveux central, le méthanol entraîne rapidement des troubles nerveux graves et à la mort. Pendant la période de la prohibition aux États-Unis, certaines organisations fabriquaient clandestinement un Whisky par fermentation de bois.

Celui-ci contenait d'importantes quantités de méthanol et était mortel. L'action catastrophique de l'éthanol ingéré régulièrement en quantité modérée par exemple plus de 70 de vin par jour est connue (éthylisme, et cancer du foie) et ses conséquences constituent une source très importante d'accident de la route et de dépenses d'assurance maladie de la sécurité sociale. (Grumbach, 2003)

Ø Effets indésirables

L'alcool modifie le fonctionnement du système nerveux sans que le sujet en soit nécessairement conscient ; levée des inhibitions psychologues, relaxation, se poursuivant par une somnolence, euphorie (sensation de bien-être ou confiance en soi) pouvant être suivie d'une fatigue et d'une humeur dépressive, diminution des capacités de concentration et de jugement. Une consommation excessive d'alcool entraîne une ivresse se traduisant par des vomissements et des troubles respiratoires, parfois compliqué d'un coma dit éthylique (alcoolisme aiguë) et de nombreuses lésions organiques à long terme (alcoolisme chronique). Dans le cadre d'un coma éthylique (on dit que le sujet est live mort), la mort peut survenir par collapsus (construction du vaisseau à la diminution d'équilibre de vaisseau). (Grumbach, 2003)

Ø L'alcoolisme aiguë ou chronique

L'alcoolisme, ensemble de troubles, immédiatement ou lointains, résultant de l'intoxication, aiguë ou chronique par l'alcool. L'alcoolisme aigu est dû à l'ingestion, habituelle et modérée des vins ou des boissons alcooliques.

Celle le compte la quantité d'alcool absolu continu dans la boisson. C'est ainsi que l'intoxication, peut être obtenue par l'ingestion d'une quantité de vin supérieur à un litre par jour, aussi bien que par la prise quotidienne de quelques apéritifs.

Il y en a deux formes d'alcoolisme :

- L'alcoolisme aigue ou Coma éthylique: l'ivresse peut être provoquée par des doses d'alcool très différentes d'un sujet à un autre, selon la susceptibilité. Au début, l'ivresse se manifeste par des troubles psychiques puis l'ivresse peut aboutir à un coma plus au moins profond (sujet ivre-mort) avec parfois des vomissements ou des crises épileptiformes ; de ce Coma, le sujet sortira au bout d'un temps plus au moins long, fatigué, la bouche pâteuse, ayant perdu le souvenir de ce qui s'est passé.

- L'alcoolisme chronique : il s'installe insidieusement et sans manifestations apparentes. A côté de la dose l'alcool, il faut insister sur le rôle du régime (Carence protidique et vitaminique), qui aggrave l'intoxication. L'alcoolisme chronique peut se greffer des accidents aigus ou subaigus. A l'occasion d'un excès d'alcool, d'un surmenage, d'une fatigue, d'une infection intercurrente (pneumonie). A ce moment peut s'éclater une crise de l'alcoolisme subaigu. La mort peut être la conséquence d'une crise de l'alcoolisme elle peut être aussi due à une complication viscérale (cirrhose de foie, myocardite) néphrite chronique, ... L'alcool fait le lit de la tuberculose.

Mais même sans complications, l'alcoolique évolue spontanément vers la déchéance physique, intellectuelle et morale, qui le conduira à la cachexie et à la mort. (Berilon, 2007)

L'OMS défini les doses, en gramme par jour, de consommation d'alcool avec ou sans risques pour la santé. Un verre de boisson alcoolisée (verre de vin rouge, demi de bière, verre d'apéritif ou de liqueur) Contient environ 10 grammes d'alcool. Pour les hommes, une consommation de moins de 40 grammes par jour (moins de 4 verres) est considérée comme sans danger ; une consommation de 40 à 100 grammes (4 à 10 verres) comporte des risques pour la santé ; une consommation de plus de 100 grammes (plus de 10 verres) définit l'alcool dépendance. Les doses admises pour les femmes sont la moitié de celles tolérance chez les hommes à cause de leur très grande sensibilité à la toxicité de l'alcool. (Grumbach, 2003)

I.6. L'EFFET DE L'ALCOOL SUR LE PANCREAS

Les écrits de LOLY et al renseignent que l'alcool exerce de multiples effets toxiques pancréatiques. D'une part, il inactive la lithostatine et la glycoprotéine 2, deux enzymes pancréatiques qui inhibent la précipitation du HCO3- en cristaux de CaCO3 au sein des canalicules pancréatiques ; ce phénomène entraîne l'apparition de calculs pancréatiques responsables d'érosions ou d'obstructions canalaires, et de cicatrices fibreuses. D'autre part, l'alcool active les cellules dendritiques pancréatiques, entraînant la libération de cytokines pro-inflammatoires. Enfin, l'alcool est dégradé en métabolites tels que l'acétaldéhyde avec un effet toxique direct, mais qui entraînent également une instabilité des granules zymogènes. Ceux-ci isolent les enzymes pancréatiques, destinées à être sécrétées dans la lumière intestinale, du contenu pancréatique intracellulaire. Dès lors, leur dysfonction cause une libération intracellulaire des enzymes digestives et, rapidement, une réaction inflammatoire avec nécrose cellulaire. Ce mécanisme est communément utilisé pour expliquer la première étape de la pancréatite aiguë. Cependant, il nécessite probablement la présence de cofacteurs encore inconnus, car il n'y a que très peu de consommateurs chroniques d'alcool qui développent une pancréatite aiguë. (Loly et al, 2019)

La cause majeure de la pancréatite chronique est l'intoxication alcoolique chronique qui est responsable de la maladie dans plus de 80 % des cas. (Loly et al, 2019)

En 2012, bien que la consommation d'alcool ait été reconnue comme un agent cancérigène de type 1 par la monographie du CIRC, les preuves d'une association entre la consommation d'alcool et le risque de cancer du pancréas sont considérées comme suggestives et limitées par les groupes d'experts internationaux. (Loly et al, 2019)

Depuis, des études ont monté que la consommation excessive d'alcool est un facteur de risque de pancréatite chronique, cette condition est impliquée dans les mécanismes sous-jacents du cancer du pancréas. Sur la base de ces études, des méta-analyses récentes confirment que la consommation d'alcool augmente le risque de cancer du pancréas d'au moins 15 % chez les buveurs consommant plus de 25 g/jour par rapport aux buveurs légers dont la consommation d'alcool est inférieure à 12 g/jour.

Plus récemment, l'étude de Gaudin et al ont observés une augmentation modérée mais statistiquement significative du risque de cancer du pancréas en cas de consommation élevée d'alcool, quelle que soit la période de consommation dans la vie, et plus particulièrement la bière et les spiritueux. Ces résultats fournissent des preuves épidémiologiques du rôle de la consommation d'alcool en tant que carcinogène potentiel du pancréas. (Gaudin et al, 2019)

I.7. DOSAGE DES ENZYMES

Les tests de dosage de l'activité enzymatique sont principalement réalisés par les chercheurs pour détecter la présence d'une enzyme donnée ou la quantifier dans un organisme, un tissu ou un échantillon. Il existe une multitude de réactifs et de techniques qui permettent d'étudier les interactions entre des enzymes et des substrats donnés. Le choix d'une solution de dosage adaptée dépendra de la sensibilité attendue par le chercheur. Si les solutions colorimétriques sont utiles pour la détection, les réactifs fluorescents sont mieux adaptés à la quantification de l'activité enzymatique.

I.7.1. DÉTERMINATION DES CONDITIONS OPTIMALES À L'ACTIVITÉ ENZYMATIQUE

Selon BADIN, si de nombreux dosages enzymatiques sont décrits dans la littérature, il est nécessaire de modifier ces procédures pour s'adapter aux particularités de l'enzyme étudiée. L'activité propre à une enzyme dépend de nombreux facteurs, notamment le pH, la température, la force ionique et la concentration de tous les constituants du test. Pour des conditions comme le pH, l'activité enzymatique suit souvent à une courbe en cloche. L'activité maximale à un pH donné et notée Vmax et on observe une décroissance de l'activité aux deux extrémités de la courbe. Certaines enzymes peuvent nécessiter la prise en compte d'autres facteurs pour des composants non directement impliqués dans la réaction, comme les ions métalliques, les détergents et les molécules hydrophobes. (Badin, 2013)

A. Méthodes cinétiques directes

La mesure de la vitesse de la réaction est effectuée de façon continue. En fait, la variation d'un signal est appréciée dans des temps très rapprochés. Cette façon d'opérer permet de calculer, dans de bonnes conditions, la pente de la droite correspondant à la vitesse de la réaction. Seules quelques méthodes analytiques sont adaptées à cette mesure directe dans le milieu réactionnel. Ce sont essentiellement la spectrophotométrie d'absorption dans le visible et l'ultraviolet, la spectrofluorimétrie, la turbidimétrie, la conductimétrie, la potentiométrie et la polarographie. (Badin, 2013)

1. Spectrophotométrie d'absorbtion

La spectrométrie d'absorption est une méthode de spectroscopie électromagnétique utilisée pour déterminer la concentration d'une substance en mesurant l'intensité du rayonnement électromagnétique qu'elle absorbe à des longueurs d'onde différentes. (Badin, 2013)

B. Méthodes cinétiques indirectes utilisant des réactions consécutives

Quand le substrat ou la coenzyme éventuel ne présente pas de propriétés spectrales utilisables, la réaction enzymatique ne peut pas être étudiée en continu. Par contre, si par chance l'un des produits de la réaction étudiée est le substrat d'une déshydrogénase ayant pour coenzyme le NAD ou le NADP, il devient possible de coupler les deux réactions enzymatiques dans la même cuve de mesure : la deuxième réaction devient indicatrice de la première. Les avantages sont évidents puisque, d'une part, la sensibilité de la mesure spectrophotométrique du NAD est conservée, et, d'autre part, la spécificité des réactions enzymatiques permet le dosage du produit de la première réaction dans un milieu complexe. (Badin, 2013)

CHAPITRE II : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

II.1. CHAMP D'ÉTUDE

II.1.1. PRÉSENTATION DU CHAMP D'ÉTUDE

Notre travail s'est effectué en ville de BENI, dans l'aire de santé KASABINYOLE, dans le quartier portant le même nom, en Commune RUWENZORI.

II.1.2.SITUATIONGÉOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE

L'aire de santé KASABINYOLE est limitée :

? A l'Est par l'aire de santé PAIDA séparé par la rivière MUNYABELU ;

? A l'Ouest par l'aire de santé MABAKANGA séparé par la rivière MABAKANGA ;

? Au Nord par l'aire de santé BOIKENE séparé par la rivière MUNYABELU ;

? Au Sud par l'aire de santé MALEPE séparé par la Route Nationale N°04 axe BENI-KASINDI.

II.1.3. SITUATION DÉMOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE

Comme la ville de BENI est cosmopolite et très généreuse en plusieurs ethnies de la RDC vivant en parfaite convivialité. L'aire de santé KASABINYOLE n'est pas épargnée de cette situation ; néanmoins les tribus dominantes sont le NANDE et le MBUBA.

II.1.4.BREVE HISTORIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE

L'historique de l'aire de santé KASABINYOLE se rapporte verticalement à celui du centre de santé KASABINYOLE qui avait commencé par l'implantation de l'église anglicane de BENI en 1971 par l'évangéliste METHUSELA MUNZENDA. A cette époque, la majorité de la population de BENI en général et plus particulièrement de celle de KASABINYOLE était constitué des paysans agriculteurs.

Vu cette vie misérable, l'évangéliste METHUSELA MUNZENDA décida l'implantation d'un petit dispensaire des soins successivement aux années 1974 et 1978. Avec le concours de la population locale, l'église anglicane va réussir à construire un deuxième bloc en bois qui servira comme bloc d'hospitalisation.

En 1984 le paquet de la maternité sera octroyé au dispensaire KASABINYOLE, grâce aux multiples démarches des autorités épiscopales. En 1985le dispensaire KASABINYOLE change de nomination et passe au centre de santé KASABINYOLE d'où il va chapoter l'aire de santé KASABINYOLE en jour.

II.1.5. STATISTIQUE DE CONSOMMATEURS CHRONIQUE DE L'ALCOOL DANS L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE

Les statistiques des consommateurs chroniques de l'alcool ne sont pas connues, néanmoins durant notre étude, nous avons procédé par l'interview direct dans la communauté pour s'assurer de la consommation chronique de l'alcool dans l'aire de santé KASABINYOLE suite à la rareté des données au cantre de santé KASABINYOLE et même au bureau de la commune RUWENZORI. Pendant cette descente nous avons eu à identifier 35 points chaux de vente de l'alcool, répartis dans 4 sites ; KASABINYOLE-KALVARI (9), KASABINYOLE-TERMINAL (13), KASABINYOLE-ITIKA (8) et KASABINYOLE-ISLAMIQUE (7).

II.1.6. LE LABORATOIRE

Le laboratoire du Centre La brèche nous a servi pour les analyses. Ce dernier se trouve au quartier MATONGE, en ville de BENI. Il organise à son sein le service de parasitologie, d'hématologie, de Biochimie, d'immuno-sérologie, ...

II.2. Approche méthodologique

II.2.1. Type d'étude

Notre étude est du type descriptif. Pour notre cas il s'agit d'une approche transversale sur le dosage des amylases et lipases pancréatiques chez les consommateurs chroniques de l'alcool en ville de BENI. Elle s'étend sur une période allant d'Avril au juillet 2023, dans l'aire de santé KASABINYOLE.

II.2.2. Population d'étude

En référence des notes de cours de statistique, MBUSA MANENO (2015), définit la population comme étant l'ensemble d'individus sur lequel porte la recherche. Tandis que l'échantillon est une portion de la population sur laquelle les recherches sont réellement effectuées. Par contre, l'échantillonnage est l'opération qui consiste à prélever un certain nombre d'éléments de l'échantillon dans l'ensemble d'éléments qu'on veut observer (population).

Dans le cas présent, notre population d'étude est constituée des consommateurs chroniques de l'alcool en zone de santé de BENI, dans l'aire de santé KASABINYOLE, fréquentant les points chauds de vente.

II.2.3. Échantillonnage et échantillon

1. Échantillonnage

Notre échantillonnage est aléatoire sélectionné d'une manière occasionnelle dans l'aire de santé KASABINYOLE dans la ville de BENI durant la période d'étude.

2. Échantillon

Notre échantillon est constitué de 35 consommateurs chroniques de l'alcool de l'aire de santé KASABINYOLE dont les échantillons du sang ont été prélevés et acheminés au laboratoire du centre hospitalier la brèche pour le dosage des amylases et lipases pancréatiques.

II.2.4. Critères de sélection

a. Critère d'inclusion

Est inclus dans notre échantillon tous les alcooliques de l'aire de santé KASABINYOLE avec une expérience de prise de consommation d'alcool d'une année et plus, rencontré dans les points chauds de vente durant notre période de collecte des données.

b. Critère d'exclusion

Ont été exclus de notre échantillon, tous les éléments ne correspondant pas à nos critères d'inclusion cités ci-haut.

C. Critère de jugement

ü Le résultat du dosage de l'amylase sanguine est pathologique lorsqu'il n'est pas compris entre 20 à 140 UI/L (unité internationale par litre).

ü Le résultat du dosage des lipases sanguines est pathologique lorsqu'il n'est pas compris entre 10 à 45 UI/L (unité internationale par litre).

II.2.5. Techniques

a. Technique de prélèvement

La technique est un moyen précis pour atteindre le résultat partiel à un niveau et à un moment donné de recherche.

Pour le prélèvement du sang, nous avons eu à prélevé au-moins 5 ml du sang veineux de chaque consommateur chronique de l'alcool avec une seringue graduée de 5 ml. Ce dernier était recueilli dans un tube à Héparine de Lithium où on devrait récupérer le sérum après centrifugation.

b. Technique d'analyse

1. Principes

Principe du spectrophotomètre

D'une manière générale, le spectrophotomètre repose sur la loi de BEER LAMBERT, consistant à déterminer l'absorbance d'une solution en lui faisant passé dans une cuve spécifique un rayon lumineux, d'où plus la solution est concentrée l'absorbance augmentera automatiquement.

2. Matériels et appareils

v Seringues

v Garrot

v Ouates imbibés d'alcool et secs

v Tubes à essai sans anticoagulant

v Spectrophotomètre

v Centrifugeuse électrique

v Gants

v Boite isotherme

3. Réactifs

Kits d'amylases et lipases

1. Dosage des á - AMYLASES PANCRÉATIQUES

ü Principe

La détermination cinétique-colorimétrique de l'activité de l'á - amylase se fait suivant la réaction :

10CNPG3 9CNP+ 1CNP2+G3+G á - amylase hydrolyse le 2-choro-4-notrophenol-á -D-maltrioside (CNP3) afin de donner du 2-chloro-4- nitriophonols (CNO) et 2-choro-4-nitriophenol-á -D- maltose (CNPG2) maltotriose (G3) et glucose (G).

La vitesse de production de CNP peut être lue par un lecteur à 450 nm et est proportionnelle à l'activité de l'á - amylase dans l'échantillon.

ü Composition du réactif

Tampon MES Ph 6.0.............................................100mmol/l

CNPG3............................................................2.25mmol/l

Sodium chloride...................................................350mmol/l

Calcium acétate......................................................6mmol/l

Potassium Thio cyanate..........................................900mmol/l

Azoture de sodium....................................................0.95g/l

ü Procédure

1. La longueur d'onde 450nm ; température 37°C ; cuvette trajet optique 1cm.

2. Ajuster le zéro de l'instrument avec l'eau distillée.

3. Pipeter dans une cuvette ;

 

Sérum ou plasma

Réactif 

Echantillon 

1000ul

25ul

4. Suivre les commandes du spectrophotomètre en aspirant la solution demandée une à une.

Valeur de référence : 20 à 140 UI/L (unité internationale par litre).

2. Dosage des LIPASES PANCRÉATIQUES

ü Principe

L'ordre des réactions impliquées dans le dosage enzymatique direct de la lipase est le suivant :

1-2-D-dilauryl-rac-glycero-3-glutarique-(6'-methylresorufine)-ester lipase 1-2-D-dillauryl-rac-Glycerol+glutarique-6'-methylresorufine-ester OH- Acide glutarique + Methylresorufine

La vitesse de formation de methylersorufine est proportionnelle à la concentration de lipase.

ü Composition des réactifs

Réactif 1

tampon

Tampon tris pH : 8,3 ......... .......................................40 mol/l

Colipase .................................................................>1 mg/l

Désoxychlorate ....................................................1,8 mmol/l

Taurdésoxychlorate ...............................................7,2 mmol/l

Réactif 2

Substrat

Tartrate pH : 4,0......................................................15 mmol/l

Substrat lipase......................................................0,7 mmol/l

CaCl.....................................................................................0,1 mmol/l

ü Procédure

1. Longueur d'onde 580 nm, température 37°C, cuvette trajet otique de 1cm

2. Ajuster le zéro de l'instrument avec l'eau distillée ou l'air

3. Pipeter dans la cuvette :

 

Réactif blanc

Echantillon

Echantillon

Réactif 1

Réactif 2

...

800 ul

200 ul

10ul

800ul

200ul

Suivre les commandes du spectrophotomètre en aspirant la solution demandée une à une.

Valeur de référence : 10 à 45 UI/L (unité internationale par litre).

II.2.6. Variables retenues

Pour l'élaboration de notre travail, trois variables ont été pris en considération à savoir ; le sexe des consommateurs chroniques d'alcool, leurs âges mais aussi l'expérience dans la prise de l'alcool.

II. 2.7. Analyse Statistique

Nos données ont été regroupées sous forme de fréquence, en suite elles ont été commentées en utilisant la formule du pourcentage via SPSS.

1. CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS

III.1. PRÉSENTATION, analyse ET INTERPRETATION des résultats

Tableau I : Répartition des enquêtés selon leur sexe

Sexe

Effectif

%

Masculin

29

83

Féminin

6

17

Total

35

100

Les informations fournies dans ce tableau indiquent que 83% de nos enquêtés sont du sexe masculin.

Tableau II : Répartition des enquêtés selon la tranche d'âge

Tanche d'âge

Effectif

%

17-25 ans

10

28,5

26-34 ans

11

31,4

35 ans et plus

14

40,1

Total

35

100

En référence de ce tableau, nous constatons que toutes les tranches d'âges sont représentées presque équitablement.

Tableau III : Répartition des enquêtés selon la durée dans la consommation de l'alcool.

Durée

Effectif

%

1-5 ans

17

48,6

6 et plus

18

51,4

Total

35

100

De ce tableau, il ressort que 51,4 % des alcooliques situés entre 6 ans et plus était plus représentés et 48,6% qui ont une durée comprise entre 1 à 5 ans dans la consommation de l'alcool.

Tableau IV : Répartition des alcooliques selon le taux d'amylase

Amylasémie(20-140 UI/L)

Effectif

%

Supérieur

9

25,6

Normale

25

71,4

Inférieur

1

3

Total

35

100

Parmi le 35 sujets alcooliques prélevés, 71,4% qui ont un taux normal d'amylase.

Tableau V : Répartition des alcooliques selon le taux de lipase

Lipasémie(10-45 UI/L)

Effectif

%

Supérieur

0

00

Normale

16

48,8

Inférieur

19

54,2

Total

35

100

Ce tableau renseigne que sur 35 alcooliques l'alcool prélevés, 54,2% ont présenté un taux bas de la lipase sérique contre et 45,8% ont gardés leur taux normal.

III.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS

Ce travail ayant pour but d'évaluer le fonctionnement du pancréas chez les consommateurs chroniques d'alcool dans l'aire de santé KASABINYOLE a connu la participation de 35 alcooliques dont les échantillons de sang ont été prélevés et analysé au laboratoire.

En analysant les résultats de nos recherches, le tableau I montre que 83% de nos enquêtés sont du sexe masculin. Notre étude rejoint celle d'HAMULI à BUKAVU sur les Déterminants de la consommation des boissons alcoolisées par les élèves de la ville de Bukavu, dans son étude, 55,9% des élèves de sexe masculin consomment les boissons alcoolisées contre 44,1% des élèves qui consomment des boissons alcoolisée étaient du sexe féminin. (Hamuli, 2012)

En référence du tableau II, nous constatons que toutes les tranches d'âges sont représentées presque équitablement, nos résultats s'éloignent de ceux de MASIKA M., en 2016 dans son étude sur la recherche des pigments et sels biliaires dans les urines des alcooliques de la commune BEU en ville de BENI, qui avait eu une tranche d'âge élevée comprise entre 13 et 19 ans. (Masika, 2013)

Le tableau III affirme que 51,4 % des consommateurs chroniques d'alcool situés entre 6 ans et plus de durée de la consommation d'alcool était plus représentés.

Les tableaux IV et V; 71,4% ont un taux normal d'amylase et 54,2% ont présenté un taux bas de la lipase sérique contre. Le taux de lipasémie a été plus perturbé que celui d'amylasémie. Les écrits de la revue Haute Autorité de Santé rassurent que la lipasémie est un premier marqueur des troubles pancréatiques car celle-ci atteint rapidement son pic sanguin.

L'intoxication des cellules productrices des enzymes pancréatiques (acini pancréatiques) est possible. Les effets de l'intoxication des acini pancréatiques atteignent le site de production, le taux sanguin des amylases et lipases pancréatiques est perturbés.

CONCLUSION

Ce présent travail porte sur le dosage des amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques en zone de santé de BENI (travail effectué pendant 4 mois allant d'Avril à Juillet 2023) C'est une étude descriptive dans son approche transversale. Elle a comme objectif de déceler les risques sanitaires de l'alcoolisme sur le pancréas.

Pour arriver au bon terme de ce travail, nous avions prélevé 35 échantillons du sang chez les alcooliques en ville de BENI. Nous avons recouru à la technique analytique des données, afin d'interpréter statistiquement les résultats obtenus pour évaluer le niveau de perturbation sérique de ces enzymes.

A la lumière des résultats, nous avons constaté que 83% de nos enquêtés étaient du sexe masculin, toutes les tranches d'âges reprises dans le tableau II étaient représentées presque équitablement ; mais aussi 51,4 % des alcooliques ayant une durée de consommation située entre 6 ans et plus était plus représentés ; d'où aboutissant à la conclusion suivante :

? 71,4% des consommateurs chroniques d'alcool ont un taux normal d'amylase ;

? 54,2% ont présenté un taux inférieur de la lipase sérique.

Ce qui présente un risque d'intoxication des acini pancréatiques.

0 RECOMMANDATIONS

En égard de cette conclusion, nous pouvons recommander ce qui suit :

Aux autorités politico-administratives du pays

- D'améliorer la vie de la population pour réduire les causes de la consommation chronique d'alcool en renforçant la sécurité et de limiter les tueries à l'origine de plusieurs stress, dépressions, ... ;

- De renforcer le contrôle et l'éradication des sites de vente abusive de l'alcool.

Aux corps soignants

- De sensibiliser la population sur les risques de la consommation chronique de l'alcool ;

- D'encourager cette même population de chaque fois bien gérer les stress, car la majorité boivent suit aux circonstances de la vie.

Aux futurs chercheurs

Pour compléter nos investigations, demandons à ceux qui sont intéressé par notre sujet d'étude, d'approfondir avec les recherches dans le but de promouvoir la santé communautaire ;

- Doser l'insuline et le glucagon chez les consommateurs chroniques d'alcool pour évaluer la physiologie des îlots de Langerhans pancréatiques ;

- Doser l'ion bicarbonate sérique chez les consommateurs chroniques d'alcool.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I. OUVRAGES

1. Berillon A. (2007), Larousse médical, Canada, page 28

2. Bernard et Geneviève, (2019, Dictionnaire médical pour les régions tropicales, Mediaspoul, KANGU-MAYUMBE, Kinshasa, RDC, pages 114 ; 219

3. Bourdais J. (2005), Chimie, Flammarion, Paris, France, page 38

4. Clerk M, et Pierre B., (2011), Anatomie physiologie, MEDIASPAUL, Kangu-Mayumbe, KINSHASA RDC, page 166-167

5. Grumbach, (2003), petit Larousse, cedex, Paris, France, page 32-39

6. Makombani K., (2019), Biochimie médicale, édition Blessing, Kampala, Ouganda, page 106-108

7. Marieb N., (2006), Biologie humaine : principe d'anatomie et physiologie, 8ème édition, nouveaux Horizons, France, page 108

8. Maynart I., (2012), Le Larousse médical, Cedex, Paris page 27

9. Petit Larousse illustré, 2022, cedex, France, page 74

10. Sherwood, 2010, Physiologie humaine, 2ème Ed. Nouveaux Horizons, de Boeck, France, page 90

II. TFC, MEMOIRES, ARTICLES ET REVUES

11. Badin, (2013), Méthodes de mesure des activités enzymatiques, Service de biochimie, Université Paris-Sud, France, page 923-934

12. DELFOLIE L., (2017), la consommation d'alcool explose en Afrique, Revue jeune Afrique, TUNISIE, page 3

13. Gaudin et al, (2019), les facteurs de risque du cancer du pancréas, Pub Med, Liège, Belgique, Page 46

14. Hamuli F., (2012), Déterminants de la consommation des boissons alcoolisées par les élèves de la ville de Bukavu. Cas de la commune de Kadutu, Université Officielle de Bukavu, médecine et pharmacie, mémoire online, RDC, page 6-40.

15. Lilyan U., (2015), Institut Sous régionale des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur 2006 Dans la catégorie, Congo BRAZZAVILLE, page 16

16. Loly et al (2019), Alcool et complications pancréatiques, Revue Med Liège, Belgique, page 342

17. LUDOVIC T. et alliés, (2017) la consommation d'alcool en Île-de-France, institut Paris région, France, page 2

18. Maneno M. (2015), Notes de cours de statistiques descriptive, Cours inédit, ISTM-BENI, RDC, page 4

19. Masika K., (2016), Recherche des pigments et sels biliaires dans les urines des alcooliques de la commune BEU en ville de BENI, TFC Inédit, ISTM-BENI, RDC, page 39

20. Michael, B., (2012), Pancréatite aiguë, MANUEL SD, Temple University, USA, page 4-6

21. OMS, (2018), Troubles de la consommation de l'alcool, Genève, Suisse, page 6-8

22. Ramsay S. (2021), Toxicité de l'alcool sur le foie, revue tropicale, France, page 2

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

IN MEMORIUM ii

DÉDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

ABRÉVIATIONS, SIGLES et SIGNES v

RÉSUMÉ vi

ABSTRACT vii

INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. HYPOTHESES 3

0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL 3

0.3.1. Objectifs généraux 3

0.3.2. Objectifs spécifiques 3

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3

0.4.1. Choix du sujet 3

0.4.2. Intérêt du sujet 4

0.5. DÉLIMITATION DU TRAVAIL 4

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 4

Chapitre I : CONSIDERATIONS THEORIQUES 5

I.1. DÉFINITION DES CONCEPTS 5

I.2. ANATOMIE DU PANCRÉAS 5

I.2.1. RAPPEL ANATOMIQUE 5

I.3. PHYSIOLOGIE DU PANCREAS 8

I.3.1. SÉCRÉTIONS ENZYMATIQUES 8

I.3.2. SÉCRÉTIONS HORMONALES PANCREATIQUES 9

I.4. METABOLISME DES ENZYMES PANCREATIQUES 10

I.4.1. L'amylase pancréatique 10

I.4.2. Lipase pancréatique 11

I.5. LES PATHOLOGIES DU PANCRÉAS 11

I.5.1. SOURCE DE L'ALCOOL ÉTHYLIQUE 15

I.5.2. NATURE CHIMIQUE DE L'ALCOOL 16

I.5.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE L'ALCOOL 16

I.6. L'EFFET DE L'ALCOOL SUR LE PANCREAS 18

I.7. DOSAGE DES ENZYMES 19

I.7.1. DÉTERMINATION DES CONDITIONS OPTIMALES À L'ACTIVITÉ ENZYMATIQUE 20

CHAPITRE II : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE 22

II.1. CHAMP D'ÉTUDE 22

II.1.1. PRÉSENTATION DU CHAMP D'ÉTUDE 22

II.1.2.SITUATIONGÉOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE 22

II.1.3. SITUATION DÉMOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE 22

II.1.4.BREVE HISTORIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE 22

II.1.5. STATISTIQUE DE CONSOMMATEURS CHRONIQUE DE L'ALCOOL DANS L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE 23

II.1.6. LE LABORATOIRE 23

II.2. Approche méthodologique 23

II.2.1. Type d'étude 23

II.2.2. Population d'étude 23

II.2.3. Échantillonnage et échantillon 24

1. Échantillonnage 24

2. Échantillon 24

II.2.4. Critères de sélection 24

a. Critère d'inclusion 24

b. Critère d'exclusion 24

c. Critère de jugement 24

II.2.5. Techniques 25

II.2.6. Variables retenues 27

II. 2.7. Analyse Statistique 27

CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE, INTERPETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS 28

III.1. PRÉSENTATION, analyse ET INTERPRETATION des résultats 28

III.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS 30

0 Conclusion 31

1 Recommandations 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 33






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