REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
« E.S.U. »
INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE
BENI
B.P :16 BENI/NORD-KIVU
E-mail:
istmbeni@gmail.com
DOSAGE DES AMYLASES ET LIPASES PANCREATIQUES CHEZ LES
ALCOOLIQUES
« Cas spécifique de l'aire de
santé KASABINYOLE »
Par
KAMBALE SIRIWAYO Victoire
Travail de fin d'étude
présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade de gradué en techniques médicales.
Option : Techniques de Laboratoire
Directeur : KWEREKWERE MUGHANIA
Thomas
Chef de travaux
Encadreur : MASEREKA ISEMIGHAMBO
Guillaume
Assistant 1
ANNEE ACADEMIQUE 2022 - 2023
EPIGRAPHE
« L'alcool ne procure pas de la gaieté mais la
cirrhose
Michael AUDIARD
IN
MEMORIUM
En mémoire de notre grand-mère Regine
MWANAKI et Salatin KASUBEBE que la mort a arraché sans avoir
goûté au fruit des oeuvres de leur petit-fils ; notre
camarade étudiante Florence KIKUFI et l'Assistant KALWAGHE Thierry ayant
disparus avant que nous finissons notre cursus académique.
DÉDICACE
À nos parents, Roger MADAHI et Mme Feza KAVUGHO
KASONDOLI, pour ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être pour nous
durant les temps forts de notre formation scientifique et surtout leur
encadrement pour devenir ce que nous sommes,
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos sincères remerciements à tous
ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la
réalisation de ce modeste travail ;
De prime abord, nous tenons à remercier aux membres du
comité de gestion de l'ISTM-BENI pour les efforts fournies tout au long
de nos années d'étude à l'enseignement
supérieur.
Au chef de travaux KWEREKWERE MUGHANIA Thomas, pour la
direction et l'Assistant MASEREKA ISEMIGHAMBO Guillaume pour l'encadrement de
ce travail ;
Aux Honorables chefs de travaux Henri MAKOMBANI et
Fidèle MBUSA TSONGO, Assistant TSWALE Maxime, pour leur soutien
spirituel, matériel et surtout leur encouragement ;
Aux membres du laboratoire du Centre Hospitalier
Evangélique de BENI, du Centre Hospitalier La brèche et du
Laboratoire de biologie médicale Beni (Lwanzo Hospital Center) pour les
renforcements des capacités et les encouragements ;
A nos chers frères et Soeurs, proches et collaborateurs
Rebecca KASONDOLI, Chance SIRIWAYO , Sagesse KASUBEBE, Nadine SIRIWAYO, David
SIRIWAYO, Daniel INNOCENT, Gloria MUHEKWA, Kivase MADAHI, Espérance
MADAHI, Mavengi MADAHI, Baraka MUDEDELYA ainsi que tous ceux dont les noms ne
sont pas cités, pour leur inestimable soutien tant moral,
matériel, financier que spirituel ;
Aux amis Vianney VATHUNDI, Magloire BALIKWISHA, Joseph
KASONGO et Moïse VWIRAWAHALI pour notre
amitié renforçant l'intérêt éducationnel
et scientifique ;
A nos vaillants compagnons de lutte : Oscar MUPARATSA,
Dieu merci MISUBAHO, Asifiwe ISOMA, Aimée KITABU, Richard MUYISA, Baraka
KITSAMA et tant d'autres, pour l'éclat de leurs encouragements.
Que chacun de vous tous trouve ici l'expression de notre
profonde gratitude.
KAMBALE SIRIWAYO Victoire
SIGLES ET SIGNES
% : Pourcentage
< : Inférieur
> : Supérieur
? : Somme
Fa : Fréquence Attendue
Fo : Fréquence
Ft : Fréquence Total
g/dl : Gramme par décilitre
HGR : Hôpital Général de
Référence
Km : Kilomètres
UI/L : Unité Internationale par Litre
Mg/dl : Milligrammes par décilitre
ul : Microlitre
ni : Taille de l'échantillon
NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide
NADP : Nicotinamide Adénine Dinucléotide
Phosphate
OMS : Organisation Mondial de la Santé
RDC : République Démocratique du Congo
RÉSUMÉ
Ce travail portant sur le dosage des amylases et lipases
pancréatiques chez les alcooliques (cas spécifique de l'aire de
santé KASABINYOLE) a comme objectif de déceler les risques
sanitaires de l'alcoolisme sur le pancréas. C'est une étude
descriptive dans son approche transversale s'étendant sur une
période de 4 mois, allant d'Avril au Juillet 2023.
Après analyse au laboratoire des 35 échantillons
dont 29 soit 83% constitué des enquêtés du sexe masculin
et 51,4 % de ceux qui avaient une durée de consommation de l'alcool de
plus de 6 ans ; la perturbation des enzymes pancréatiques
étaient observées ; à la lumière de 54,2%
pour la lipase et 28,6% pour l'amylase. Ce qui présente un risque
d'intoxication des acini pancréatiques.
ABSTRACT
This work on the measurement of pancreatic amylases and
lipases in alcoholic (specific case of the KASABINYOLE health area) aims to
detect the health risks of chronic alcohol consumption on the pancreas. It is a
descriptive study in its transversal approach extending over a period of 4
months, going from April to July 2023.
After laboratory analysis of the 35 samples, 29 of which, i.e.
83%, consisted of male respondents and 51.4% of those who had consumed alcohol
for more than 6 years; disruption of pancreatic enzymes were observed; in the
light of 54.2% for lipase and28.6% for amylase. Which presents a risk of
pancreatic acini poisoning.
INTRODUCTION
0.1. PROBLÉMATIQUE
La consommation d'alcool est un
problème mondial de santé publique et compromet autant le
développement intégral de l'individu. (OMS, 2021)
L'OMS rassure que l'abus d'alcool représente plus de 5
% de la charge de morbidité au niveau mondial. Selon un rapport
publié par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'abus
d'alcool a entraîné en 2016 plus de trois millions de
décès, soit un décès sur 20. Plus des trois quarts
de ces décès concernaient des hommes. (OMS, 2021)
Au niveau du foie, la première conséquence de la
consommation chronique d'alcool est la stéatose qui correspond à
l'accumulation de graisses à l'intérieur des cellules du foie.
(Ramsay, 2021)
Même sans être un très gros consommateur ou
alcoolo-dépendant, la consommation d'alcool a une influence sur le
développement de nombreuses pathologies : cancers, maladies
cardiovasculaires et digestives, maladies du système nerveux et troubles
psychiques. (Michael, 2012)
Cependant, la consommation d'alcool est également
à l'origine d'environ 30 % des cas de pancréatite aiguë. Le
risque de développer une pancréatite augmente en même temps
que les quantités d'alcool consommées (4 à 7 verres par
jour chez les hommes et au moins 3 verres par jour chez les femmes). (Michael,
2012)
Selon MICHAEL B., l'alcool provoquerait près de 2,5
millions de décès chaque année et entraîne
également des dommages qui vont au-delà de la santé
physique et psychologique de celui qui le consomme. Il est le troisième
facteur de risque de morbidité ; c'est le principal facteur de risque
dans les régions du Pacifique occidental, des Amériques et le
deuxième en Europe. Aux États-Unis, environ 50% des cas de
pancréatite chronique sont dus à une forte consommation d'alcool
et la pancréatite chronique est plus fréquente chez l'homme que
chez la femme. (OMS, 2021)
DELFOLIE montre que les troubles liés à la
consommation d'alcool sont plus courants dans les pays à revenu
élevé. C'est dans la Région Européenne et dans la
Région des Amériques que les prévalences sont les plus
élevées (14,8 % chez les hommes et 3,5 % chez les femmes et 11,5
% chez les hommes et 5,1 % chez les femmes, respectivement). Le pays qui compte
les plus gros buveurs du monde est la Lituanie, avec une moyenne annuelle de
18,2 litres. Sur le continent Américain, c'est le Canada qui arrive en
pole position avec 10 litres, talonné par les États-Unis. En Asie
du sud-est, la Thaïlande est en tête avec 7,2 litres, suivie de
l'Inde avec 5 litres. Dans la région du Pacifique, la Corée du
Sud occupe la première place avec 11,9 litres, suivie de l'Australie
(11,2 litres). (Delfolie, 2017)
Partant des écrits de LUDOVIC et al, en
Afrique, c'est l'Ouganda et la Namibie qui arrivent en tête avec une
moyenne de 11,8 litres d'alcool par an. Ils sont suivis par la Guinée
équatoriale (11,6 litres), le Rwanda (11,5 litres), l'Afrique du Sud
(11,2 litres), le Gabon (10,8 litres) et les Seychelles (10,8 litres). Les
populations africaines les plus abstinentes sont situées en Libye avec
0,1 litre d'alcool pur, avec celles de la Mauritanie, suivies de celles des
Comores avec 0,2 litre. (Ludovic et al, 2017)
ULRICK rassure qu'en Afrique, particulièrement Au Congo
Brazzaville, une étude transversale a été faite chez les
adolescents de 10 à 19 ans sur la prévalence de l'alcool et les
facteurs déterminants. Il a été constaté que 22,8%
d'adolescents consommaient l'alcool, et la consommation était
constatée élevée chez les garçons les plus
scolarisés. (Lilyan, 2015)
En République Démocratique du Congo, des
études menées au Nord Kivu sur la consommation de l'alcool par
les jeunes adolescents (élèves) avaient suscitées des
préoccupations particulières à Goma, car l'alcool a
été constaté comme étant à l'origine de
certaines maladies chez les jeunes. (Hamuli, 2012)
Selon une théorie, l'alcool est converti en substances
chimiques toxiques dans le pancréas, lesquelles causent des
lésions. Une autre théorie rassure que l'alcool peut
entraîner l'obstruction des petits canalicules du pancréas qui se
déversent dans le canal pancréatique, ce qui finit par causer une
pancréatite.
Les taux de lipase et d'amylase sériques augmentent le
premier jour de la pancréatite aiguë et reviennent à la
normale en 3 à 7 jours. La lipase est plus spécifique de la
pancréatite. (OMS, 2021)
La prévalence des alcooliques en ville de BENI n'est
pas connue mais les données du responsable du Centre de Santé
KASABINYOLE révèle qu'au moins chaque mois, on n'enregistre pas
moins de deux cas de coma alcoolique.
Face à cette ampleur de la consommation de l'alcool
étant un sérieux problème de santé de la population
mondiale en général et en particulier de la ville de BENI, nous
nous sommes posé les questions de recherche suivantes :
1. Existe-t-il un risque sanitaire sur le pancréas que
l'alcoolisme renseigne-t-il en zone de santé de BENI ?
2. Quel est le taux des amylases et lipases
pancréatiques chez les alcooliques en zone de santé de
BENI ?
0.2.
HYPOTHESES
1. Il existerait une incidence entre l'alcoolisme et le
dysfonctionnement du pancréas.
2. L'alcoolisme perturberait le taux sanguin des amylases et
lipases pancréatiques chez les consommateurs chroniques de l'alcool en
zone de santé de BENI.
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
0.3.1. Objectifs généraux
Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous nous
sommes assigné l'objectif de déceler les risques sanitaires de
l'alcoolisme sur le pancréas,
0.3.2. Objectifs spécifiques
- Discerner l'effet de l'alcoolisme sur le métabolisme
des glucides et des lipides,
- Mesurer l'activité enzymatique amylases et lipases
pancréatiques chez les alcooliques.
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
0.4.1. Choix du sujet
Beaucoup d'études ont été faites sur le
dysfonctionnement des drivers organes suite à la consommation chronique
de l'alcool, le foie n'est pas l'unique organe, notre recherche est
orientée sur le dysfonctionnement du pancréas. Compte tenu de la
problématique de l'alcoolisme dans la société avec ses
conséquences sur la santé, et après une observation des
décès qui surviennent suite à la consommation chronique de
l'alcool, nous avons pensé mener une étude sur le dosage des
amylases et lipases chez les consommateurs chronique de l'alcool en zone de
santé de BENI, plus précisément dans l'aire de
santé KASABINYOLE.
0.4.2. Intérêt du sujet
Cette étude est importante car elle permettra de
dégager les effets de l'alcoolisme sur le métabolisme des
glucides et des lipides dans l'organisme.
Sur le plan sanitaire et du développement
communautaire, les résultats de cette étude pourront inspirer les
acteurs dans la mise en oeuvre des mécanismes pouvant les méfaits
de l'alcoolisme dès les bas âges, dépister
précocement l'usage nocif des boissons alcoolisées dans la
communauté enfin d'accroître la productivité au travail
tout en limitant les causes de morbidité et de mortalité dues
à l'alcoolisme ;
Sur le plan social, les résultats de cette étude
permettront à ceux-là qui interviennent en faveur des enfants et
des jeunes de mener des actions contre l'alcoolisme et d'autres drogues pouvant
entraver la bonne formation des futurs cadres du pays.
Pour les chercheurs, ce travail permettra d'initier et de
constituer une banque des données de base afin de guider des
interventions similaires.
0.5. DÉLIMITATION DU TRAVAIL
Cette présente étude portant sur le dosage des
amylases et lipases pancréatiques chez les alcooliques en zone de
santé de BENI, dans l'aire de santé KASABINYOLE pour une
période de 4 mois allant d'avril au Juillet 2023.
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Excepté l'introduction, la conclusion, les suggestions
et recommandations, ce travail comprend trois chapitres entre autre :
· Chapitre premier : Considérations
théoriques,
· Chapitre deuxième : Approche
méthodologique,
· Chapitre troisième : Présentation,
analyse, Interprétation et discussion des résultats.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
I.1. DÉFINITION DES CONCEPTS
0.1.1.1 a. Alcool
Selon MAYNART, l'alcool c'est une substance liquide comportant
une structure chimique appelée hydroxyle (OH) entrant dans la
composition des boissons Alcoolisées. L'alcool de la boisson est
l'alcool éthylique. (Maynart, 2012)
0.1.1.2 b. Dosage
C'est la détermination de la quantité d'un
constituant contenu dans une substance. (Bourdais, 2005)
0.1.1.3 c. Amylases
pancréatiques
Ce sont des enzymes secrétées par le
pancréas, facilitant la dégradation de par hydrolyse de l'amidon
des aliments. (Bernard et Geneviève, 2019)
0.1.1.4 d. Lipases
pancréatiques
La lipase est une enzyme principalement produite par le
pancréas qui facilite la digestion des graisses alimentaires. (Bernard
et Geneviève, 2019)
0.1.1.5 e. Alcoolisme
L'alcoolisme, ensemble de
troubles, immédiates ou lointains, résultant de l'intoxication,
aiguë ou chronique par l'alcool. (Petit Larousse illustré, 2022)
I.2. ANATOMIE DU
PANCRÉAS
I.2.1. RAPPEL ANATOMIQUE
Pour Marieb, le pancréas est une glande située
dans le rétro-péritoine, allongée transversalement entre
le duodénum à droite et la rate à gauche, un peu aplatie
d'avant en arrière, et située entre l'estomac en avant et les
premières et deuxièmes vertèbres lombaires en
arrière. De couleur rose pâle, le pancréas a une
consistance ferme et un aspect granuleux. Il mesure 12 à 15 cm, chez
l'adulte, et pèse approximativement 80 g. Son épaisseur diminue
en allant de la droite vers la gauche. Seule sa face antérieure est
recouverte de péritoine. [13]
On décrit au pancréas, une
extrémité droite ou médiale et une extrémité
gauche ou latérale. Le pancréas est orienté vers la
droite, discrètement vers le haut, et présente également
une courbure à convexité antérieure. On lui décrit
plusieurs parties, de son extrémité médiale vers son
extrémité latérale: la tête, le col, le corps et la
queue. (Marieb, 2006)
La tête du
pancréas : Elle se place dans le cadre duodénal
auquel elle adhère. Elle est de taille volumineuse et présente,
en bas et à gauche, le petit pancréas (ou crochet du
pancréas) qui délimite l'incisure pancréatique. C'est
à cet endroit que se trouvent l'artère et la veine
mésentériques qui sont les vaisseaux de l'intestin. Le canal
cholédoque et le canal pancréatique traversent la tête du
pancréas pour aller former l'ampoule de Vater et se jeter dans le
duodénum ; Cette tête porte également, au niveau de son
bord inférieur, le processus unciné qui délimite avec son
bord libre l'incisure pancréatique.
La tête du pancréas est une portion
élargie située à droite de la ligne médiane,
encadrée par les trois premières portions du duodénum :
supérieure en haut, descendante à droite et horizontale en bas.
Sur son bord gauche, la tête se continue avec le processus unciné
du pancréas en bas et le col du pancréas en haut. On lui
décrit une face antérieure située en regard de l'origine
du méso- côlon transverse et une face postérieure, en
rapport avec la veine cave inférieure. (Marieb, 2006)
Le col du
pancréas(ou isthme) relie la tête à droite et
le corps à gauche. C'est la portion du pancréas située le
plus en avant. On lui décrit une face postérieure en rapport avec
la veine porte, et une face antérieure en rapport avec le pylore. Il est
situé devant les vaisseaux mésentériques.
Le corps du
pancréas est composé de trois faces
(antérieure, postérieure et inférieure) et est
séparé de la tête par une partie plus fine qui prend le nom
de col ou d'isthme. Le corps du pancréas est la partie la plus longue,
située entre le col à droite et la queue à gauche,
dirigée vers la gauche, un peu en haut et en arrière. Il a une
section triangulaire, qui diminue progressivement de taille en allant vers la
gauche. On lui décrit trois faces. La face
antéro-supérieure est en rapport avec l'estomac. La face
postérieure est en rapport avec la veine splénique, l'aorte et le
rein gauche. La face antéro-inférieure est en rapport avec
l'angle duodéno-jejunal à droite et les anses jéjunales.
Le bord supérieur, entre la face antéro-supérieure et la
face postérieure, est en rapport avec le tronc coeliaque,
l'artère hépatique commune et l'artère splénique.
Le bord antérieur, entre les faces antéro-supérieure et
antéro-inférieure, porte l'origine du méso-côlon
transverse. Le bord inférieur est en rapport avec l'artère
mésentérique supérieure et la veine
mésentérique inférieure. (Marieb, 2006)
La queue du
pancréas : C'est l'extrémité gauche du
pancréas, celle qui est proche de la rate à laquelle elle est
réunie par le ligament pancreatico-splénique. La queue est
séparée du corps par une échancrure réalisée
par les vaisseaux de la rate: les vaisseaux spléniques. La queue du
pancréas est la portion la plus fine, en continuité avec le corps
à droite.
I.2.2. LES CONDUITS PANCRÉATIQUES
Le pancréas dispose de deux canaux qui déversent
leur sécrétion dans le tube digestif :
Le canal
pancréatique principal (ou canal de Wirsung) qui, digestif
parcourue toute la longueur de la glande, se rétracte et rejoint le
cholédoque au niveau de l'ampoule de Vater
(hépato-pancréatique) qui s'ouvre dans le duodénum. Ce
conduit naît au niveau de la queue et se dirige avec un trajet descendant
vers la tête, en augmentant progressivement de calibre de 1 à 3
mm. C'est-à-dire, après le passage au niveau de la partie
inférieure de la tête, il rejoint la paroi de la portion
descendante du duodénum où il s'unit avec
l'extrémité inférieure du conduit cholédoque. Leur
réunion forme l'ampoule hépato-pancréatique qui s'ouvre
dans la lumière du duodénum.
Le canal
pancréatique accessoire (ou canal de Santorini) qui
draine, cette fois, la tête du pancréas, et s'ouvre
également au niveau du deuxième duodénum, mais un peu
au-dessus du canal principal par une papille appelée la petite
caroncule. Ce conduit, d'un diamètre plus fin, est situé dans la
portion supérieure de la tête. Son trajet est ascendant vers la
portion descendante du duodénum, dans laquelle il se jette environ 2 cm
au- dessus du conduit pancréatique principal. [13]
Figure 1: les conduits
pancréatiques
I.3. PHYSIOLOGIE DU PANCREAS
Partant des écris de MAKOMBANI, (2019), le
pancréas comme étant une glande annexe au tube digestif de type
amphicrine, c'est-à-dire à la fois exocrine et endocrine:
fonctions assurées par des tissus différents. Le pancréas
produit en effet, d'un côté, des sécrétions riches
en enzymes déversées dans le duodénum et qui participent
à la digestion et, de l'autre, des hormones déversées dans
le sang qui participent à la régulation de la glycémie.
C'est un organe vital. (Makombani, 2019)
Sherwood rassure que le pancréas est la deuxième
glande la plus grosse en volume après le foie. C'est une glande qui
produit des hormones (endocrine) et des sucs digestifs (exocrine) et qui fait
partie du tube digestif auquel il est relié par ses canaux
excréteurs. De ce qui précède, le pancréas a deux
fonctions: une fonction exocrine et une fonction endocrine jouant un rôle
prépondérant dans la digestion. (Sherwood, 2010)
I.3.1. SÉCRÉTIONS
ENZYMATIQUES
La fonction exocrine est assurée par les acini et la
fonction endocrine, par les îlots de Langerhans : les cellules
pancréatiques sécrètent le suc pancréatique qui
contient des enzymes indispensables à la digestion.
Les sécrétions des acini sont
déversées dans les canalicules pancréatiques qui confluent
dans le conduit pancréatique, puis se déversent dans le tube
digestif au niveau du duodénum. Ce conduit pancréatique se jette
dans le duodénum au niveau de la papille duodénale
entourée d'un sphincter musculaire (sphincter d'Oddi) qui contrôle
le passage des sécrétions. (Sherwood, 2010)
Le pancréas est la deuxième plus grosse glande
du corps. Il joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses et la
régulation de la glycémie. Mais parfois, il peut présenter
une dysfonction à l'origine de diverses maladies (pancréatite,
cancer...).
La fonction exocrine pancréas produit, d'une part, le
bicarbonate de sodium, sous l'action la sécrétine en provenance
duodénum et, d'autre part des enzymes pancréatiques.
Les sécrétions pancréatiques ont un pH
compris entre 7,5 et 8,2. En 24 heures, le pancréas déverse
environ 2 litres de bicarbonates dans le duodénum. Cette substance
alcaline a pour fonction de neutraliser l'acidité du chyme stomacal
fraîchement arrivé dans duodénum. Cette neutralisation est
essentielle, étant que la majorité des enzymes intestinales et
pancréatiques sont inactives milieu acide.
Le suc pancréatique contient des pro-enzymes
bio-synthétisées par les cellules acineuses. Ces Pro-enzymes sont
inactives, elles seront activées dans le tube digestif par les sucs
gastriques pour détruire des molécules plus ou moins grosses,
elles seront alors appelées hydrolases.
Parmi les enzymes secrétées par les acini, on
trouve les enzymes protéolytiques (Trypsine et chymotripsine,
carboxypeptidases, ...) mais aussi des ribonucléases (Rnase), des
désoxyribonucléases (Dnase) dégradent résidus
nucléotidiques. En fin on trouve également des lipases et les
amylases pancréatiques. (Makombani, 2019)
I.3.2. SÉCRÉTIONS
HORMONALES PANCREATIQUES
Comme toutes les glandes endocrines, le pancréas
synthétise des hormones, c'est-à-dire des molécules qui
sont libérées dans la circulation sanguine où elles vont
circuler pour agir à distance sur des tissus (ou cellules) cibles. La
partie endocrine ne représente que 1 % du pancréas (en nombre de
cellules et en masse) mais octroie 10 % de son irrigation sanguine. Les
produits synthétisés par le pancréas endocrine sont
principalement les quatre hormones suivantes :
· L'insuline (seule hormone
hypoglycémiante) ;
· Le glucagon (hormone
hyperglycémiante) ;
· La somatostatine (diminue la plupart
des mécanismes digestifs et inhibe la sécrétion de
l'insuline et du glucagon) ;
· Le polypeptide pancréatique
(diminue la contraction de la vésicule biliaire, et la
sécrétion exocrine du pancréas).
Le glucagon et l'insuline sont deux hormones
nécessaires à la régulation de la glycémie
(concentration du glucose dans le sang). Ils sont produits au niveau
d'îlots de cellules appelés îlots de Langerhans ; par les
cellules « alpha » (pour le glucagon) et « bêta »
(pour l'insuline). Les cellules « delta » sécrètent
quant à elles la somatostatine qui a un effet inhibiteur sur la
sécrétion d'insuline et de glucagon ; les cellules « F
» (aussi nommées cellules PP) produisent le polypeptide
pancréatique. Les proportions des cellules alpha, bêta, delta et F
au sein du pancréas endocrine représentent 20, 70, 5 et 5 %
respectivement. La distribution de ces cellules est particulière, chaque
îlot de Langerhans étant constitué d'une masse centrale de
cellules à insuline, les cellules à glucagon, les cellules
à somatostatine et les cellules à polypeptide pancréatique
se retrouvant à la périphérie. La proportion de ces
cellules varie selon qu'elles se situent dans la partie basse de la tête
du pancréas ou, au contraire, dans la partie haute, le corps ou la queue
du pancréas. (Sherwood, 2010)
Le glucagon accélère la glycogénolyse
c'est-à-dire la transformation du glycogène (forme de stockage du
glucose dans le foie) en glucose, afin d'augmenter le taux de sucre dans le
sang. L'insuline, elle, fait l'effet contraire, car elle favorise la
glycogénogenèse, c'est-à-dire la transformation du glucose
du sang en glycogène, stocké dans le foie pour abaisser la
glycémie. Lorsque la sécrétion de l'insuline est
diminuée, cela peut entraîner un diabète sucré.
(Sherwood, 2010)
I.4. METABOLISME DES ENZYMES PANCREATIQUES
I.4.1. L'amylase
pancréatique
L'amylase pancréatique, est une enzyme digestive
classée comme saccharidase (enzyme qui brise les polysaccharides). C'est
surtout un constituant du suc pancréatique, requis pour le catabolisme
des glucides à longue chaîne (comme l'amidon) en unités
plus petites. L'amylase est également synthétisée dans de
nombreuses espèces de fruits pendant leur maturation, ce qui les rend
plus sucrés, et aussi durant la germination des grains de
céréales. (Clerk et Pierre, 2011)
L'amylase joue un rôle important dans la
dégradation des glucides. En découpant les glucides complexes
tels que l'amidon en sucres plus simples, donc plus facilement assimilables par
l'organisme, elle facilite la digestion et se révèle utile en cas
de dyspepsie. (Clerk et Pierre, 2011)
I.4.2. Lipase
pancréatique
La lipase pancréatique est le principal enzyme
responsable de la digestion des lipides alimentaires. Elle agit principalement
sur les diglycérides libérés par la lipase gastrique. Elle
est déversée dans le duodénum et fonctionne à des
pH légèrement alcalins, contrairement à la lipase
gastrique. Les produits de la lipolyse sont, suite à son action,
véhiculés à l'aide des agents tensioactifs naturels que
sont les sels biliaires. L'activité de la lipase pancréatique
peut s'exercer en présence ou en absence des sels biliaires. En leur
absence, la lipase s'adsorbe d'abord à l'interface lipide / eau avant
d'hydrolyser les esters carboxyliques. Par contre, en présence de ces
sels biliaires, la lipase pancréatique est inactive, mais son
activité est restaurée par un cofacteur protéique
appelé colipase. Les sels biliaires sont essentiels pour l'assimilation
des lipides. En effet, sans l'interface eau / lipide de l'émulsion
formée avec les sels biliaires, la lipolyse des triglycérides
serait 2 à 4 fois moins efficace. (Clerk et Pierre, 2011)
I.5. LES PATHOLOGIES DU PANCRÉAS
I.5.1. PANCRÉATITE
AIGUË
La pancréatite aiguë est une inflammation
brutale du pancréas, d'intensité plus ou moins
sévère. Le pancréas devient le siège d'un
oedème ou d'une nécrose d'intensité et de gravité
variable. (Makombani, 2019)
La pancréatite aiguë se caractérise,
ajoutent-ils, par la libération massive et l'activation d'enzymes
pancréatiques impliquées dans la digestion : ces substances
commencent à s'attaquer au pancréas et créent des
lésions. En résumé, le pancréas
s'auto-digère. Dans certains cas, les enzymes pancréatiques
provoquent la destruction (nécrose) du pancréas.
Cette maladie, qui peut survenir sous forme de
poussées, touche en particulier les personnes autour de la quarantaine.
En général, la guérison est totale mais, parfois, les
complications sont létales : le taux de mortalité varie entre 10
et 15%.
Ø Etiologie
Les deux principales causes à l'origine de
l'inflammation brutale ou fulgurante du pancréas sont la consommation
excessive d'alcool et la migration de calculs biliaires.
Les calculs biliaires : Formés dans la vésicule
biliaire, les calculs biliaires (appelés aussi lithiases biliaires)
peuvent migrer et bloquer le canal commun qui permet l'écoulement de la
bile et des sucs pancréatiques dans l'intestin. Le blocage, par les
calculs, crée soit une hyperpression dans les canaux, soit un reflux de
bile responsable de la pancréatite aiguë. La pancréatite
à lithiase touche principalement les femmes.
L'alcoolisme : C'est la deuxième cause de
pancréatite aiguë. Cette forme de pancréatite survient le
plus souvent chez les hommes, autour de cinquante ans, qui souffrent
d'alcoolisme chronique et sont en surpoids. La pancréatite aiguë
survient souvent lors d'une intoxication alcoolique massive et aigue.
Ø Les causes rares
A côté des calculs biliaires et de l'alcoolisme,
on trouve d'autres causes à la survenue des pancréatites
aigués un traumatisme, les opérations de l'abdomen, la prise de
médicaments en désordre, uni dérèglement de la
glande parathyroïde à l'origine d'un excès de calcium,
hypertriglycéridémie ou encore une infection virale.
Certaines personnes présentent également une
malformation congénitale du système des canaux
pancréatiques. Cette anomalie embryonnaire se nomme le «
pancréas divisum » Il existe également une forme
génétique familiale de la pancreatite qui débute vers
10-12 ans. Mais, dans environ 15% des cas, aucune cause n'est
retrouvée.
Comme le souligne Sherwood, normalement, les enzymes
pancréatiques sont sécrétées sous forme de
précurseurs qui ne deviennent actifs qu'une fois arrivés dans
l'intestin. Mais alors, dans la pancréatite aiguë, les enzymes sont
activées à l'intérieur même du pancréas et
sont disséminées par le sang et la lymphe. En effet, il
semblerait que les systèmes de protection soient annihilés ou
débordés Sans que l'on sache vraiment pourquoi. L'activation des
enzymes est à l'origine de réactions en cascade qui conduisent
à la destruction des cellules et à la formation de caillots et
d'hémorragies. Cela provoque la nécrose (destruction) des tissus
pancréatiques. (Clerk et Pierre, 2011)
La dissémination de ces substances est à
l'origine de lésions graves, notamment de choc circulatoire (hypotension
artérielle), de manque d'oxygène par altération des
poumons et d'insuffisance rénale due au choc. Par ailleurs, la
nécrose peut s'infecter à cause de bactéries intestinales
qui atteignent le pancréas par la circulation sanguine ou par
l'intermédiaire des canaux pancréatiques.
Ø Symptômes
La personne ressent une douleur intense et soudaine dans le
haut de l'abdomen. Cette douleur, décrite souvent comme un « coup
de poignard », peut s'étendre dans le dos. Parfois, elle augmente
après l'absorption de nourriture. Elle est toutefois
atténuée quand la personne se met dans la position en «chien
de fusil »
En outre, la personne qui est touchée par une
pancréatite aiguë a souvent de la fièvre, des nausées
et des vomissements. Elle se sent très faible et remarque une
accélération de son rythme cardiaque. Parfois, les
symptômes sont encore plus graves : chute de la pression
artérielle.
I.5.2. PANCRÉATITE
CHRONIQUE
Le Figaro ajoute que la pancréatite chronique est une
maladie caractérisée par une destruction progressive du
pancréas (par sclérose de la glande). Non réversible,
cette destruction progressive du pancréas provoque la perte de ses
fonctions, ce qui peut engendrer de nombreuses complications
métaboliques, telles que l'excès de glucose dans le sang
(diabète) par manque de l'insuline, une diarrhée graisseuse due
au manque des lipases,... (Clerk et Pierre, 2011)
Ø Etiologie
Dans la grande majorité des cas, la pancréatite
chronique est due à la consommation excessive d'alcool pendant de
nombreuses années. Il Existe également une forme familiale de
pancréatite chronique.
L'alcool est responsable de 80 à 90 % des
pancréatites chroniques. Il n'existe pas de seuil de toxicité de
l'alcool ; mais le risque est important pour une consommation
régulière de plus de 60 grammes d'alcool (environ 6 verres de
vin) par jour pendant cinq à dix ans. Les premiers symptômes
apparaissent en 10 15 ans chez les femmes Et 15-20 ans chez les hommes. Comme
l'alcoolisme chronique touche Plus les hommes que les femmes, ce sont les
hommes qui souffrent majoritairement de pancréatite chronique.
Les autres causes de pancréatite chronique qui
représentent environ 10% des cas sont : Un obstacle sur le canal
drainant le suc pancréatique (canal de Wirsung) ;
- Un excès de calcium lié à une anomalie
des glandes parathyroïdes ;
- Les formes familiales, parfois dans le cadre d'une
mucoviscidose ;
Une carence en lipides : il s'agit alors de
pancréatites chroniques tropicales observées en Inde, dans
certains pays d'Afrique ou d'Amérique latine. Elles se rencontrent chez
l'enfant ou l'adolescent et se présentent comme un diabète
associé à une cirrhose. Dans 10 à 20% des cas, aucune
cause n'est retrouvée.
Ø Symptômes
Le signe le plus évocateur d'une pancréatite est
la douleur située Au milieu de la partie supérieure de l'abdomen
(creux épigastrique). Dans la plupart des cas, l'intervalle entre deux
crises de pancréatite Chronique peut varier de quelques jours à
plusieurs mois. La douleur de la pancréatite chronique est de longue
durée : elle Se compte en jours, contrairement à celle de la
pancréatite aiguë qui est Plus intense et ne dure que quelques
heures. (Clerk et Pierre, 2011)
La personne perd beaucoup de poids, malgré ses
habitudes alimentaires et un appétit non modifiés. Cet
amaigrissement est en rapport avec la survenue d'un diabète ou d'une
diarrhée graisseuse, En effet, le trouble de la digestion, lié
à une sécrétion insuffisante d'enzymes
pancréatiques indispensables à la digestion, est à
l'origine de la présence de graisses dans les selles
(stéatorrhée). Le diabète est manifeste quand les cellules
productrices d'insuline sont altérées. Certaines personnes
remarquent également que leur peau est colorée (ictère).
Ceci est causé par la compression du canal drainant la bile (le
cholédoque) par le pancréas qui est fibrose.
Ø Les complications de la pancréatite
chronique
Elles sont nombreuses. C'est d'ailleurs souvent à
l'occasion de la survenue d'une complication que le diagnostic de la maladie
est posé. Dans les cinq premières années
d'évolution de la maladie, la complication la plus fréquente est
la poussée de pancréatite aiguë.
Les kystes, pancréatiques : Il s'agit de poches
contenant du suc pancréatique retrouvées dans la moitié
des cas. Quand ils n'occasionnent pas de symptôme, ces kystes sont
découverts de façon fortuite, au cours d'une échographie
ou d'un scanner. Ils peuvent également être
révélés par une douleur. Les risques sont la compression
des organes voisins, notamment le cholédoque (provoquant un
ictère) et le duodénum (causant des vomissements). Ils peuvent
également s'infecter, se rompre dans le ventre ou saigner.
- Hémorragies digestives : elles peuvent
résulter d'une rupture des veines de l'estomac ou de l'oesophage. Il
peut également s'agir d'une hémorragie par un ulcère.
- Le diabète : au bout de quinze ans d'évolution
de la pancréatite chronique, le diabète touche environ 80% des
cas.
- La stéatorrhée : Cette diarrhée
graisseuse est la conséquence d'une malabsorption des graisses par
carence en enzymes pancréatiques.
I.5.3. CANCER DU
PANCRÉAS
Les cancers du pancréas sont des tumeurs malignes
développées à partir des cellules du pancréas.
Les cancers du pancréas se développent, la
plupart du temps, à partir des cellules du pancréas
chargées de produire les sucs et les enzymes digestifs (cellules
pancréatiques exocrines). Dans 90 % des cas, les tumeurs
pancréatiques exocrines sont des adénocarcinomes. Dans certains
cas, des cancers du pancréas peuvent se développer à
partir des cellules du pancréas dites endocrines, impliquées dans
la production d'hormones (insuline, glucagon...).
La maladie touche autant les hommes que les femmes. Elle n'est
que très rarement diagnostiquée avant l'âge de 50 ans.
Malgré les progrès médicaux récemment
réalisés, elle reste de très mauvais pronostic. (Clerk et
Pierre, 2011)
I.5. CONSOMMATION D'ALCOOL
Le terme alcool est un nom vulgaire de l'alcool
éthylique. L'alcool éthylique est une substance liquide
comportant une structure chimique appelée hydroxyle (formé d'un
atome d'hydrogène et d'un atome d'oxygène) entrant dans la
composition des boissons alcoolisées et utilisée comme
antiseptique.
I.5.1. SOURCE DE L'ALCOOL
ÉTHYLIQUE
Le mot alcool évoque dans l'esprit de beaucoup de
boissons alcoolisées, fort rependues dans nos sociétés, ou
l'alcool à 90% utilisé pour désinfecter les petites
blessures. Il évoque moins souvent tout ensemble des composés
naturels comme la vitamine A1 dont la carence provoque des troubles visuels ou
lianol, l'alcool terpénique utilisé en parfumerie pour
l'odeur.
L'alcool éthylique des boissons est obtenu par
fermentation à partir des fruits ou des (Vin, bière, cidre) ou
par distillation (eaux-de-vie, liqueurs). Il est absorbé sans subir des
modifications par l'estomac et l'intestin grêle, en une heure en moyenne,
moins vite s'il est mélangé avec d'autres aliments. La
quantité d'alcool pur dans un volume peut être calculée en
fonction du degré d'alcool indiqué sur la boisson, à
partir de la formule suivante: qui donne la quantité d'alcool en grammes. L'alcool apporte
beaucoup d'énergie par gramme d'alcool , il est rapidement transformable
en graisse. (Grumbach, 2003)
I.5.2. NATURE CHIMIQUE DE
L'ALCOOL
Les alcools sont structurellement voisins de l'eau : R-OH
est comparable à HOH. On pourrait donc s'attendre à ce que les
alcools soient miscibles à l'eau à toutes proportions, par la
suite de la formation de liaison hydrogène entre les molécules
d'alcool et les molécules d'eau. Il sied de rappeler que l'alcool
éthylique de formule chimique CH3-CH2OH reste
l'alcool de la boisson. (Bourdais, 2005)
I.5.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE
L'ALCOOL
Ø Effet physiologique
Les alcools réagissent avec les acides carboxyliques
pour conduire, par une réaction équilibrée à un
ester et à l'eau. L'alcool éthylique agit sur le système
nerveux central, le méthanol entraîne rapidement des troubles
nerveux graves et à la mort. Pendant la période de la prohibition
aux États-Unis, certaines organisations fabriquaient clandestinement un
Whisky par fermentation de bois.
Celui-ci contenait d'importantes quantités de
méthanol et était mortel. L'action catastrophique de
l'éthanol ingéré régulièrement en
quantité modérée par exemple plus de 70 de vin par jour
est connue (éthylisme, et cancer du foie) et ses conséquences
constituent une source très importante d'accident de la route et de
dépenses d'assurance maladie de la sécurité sociale.
(Grumbach, 2003)
Ø Effets indésirables
L'alcool modifie le fonctionnement du système nerveux
sans que le sujet en soit nécessairement conscient ; levée
des inhibitions psychologues, relaxation, se poursuivant par une somnolence,
euphorie (sensation de bien-être ou confiance en soi) pouvant être
suivie d'une fatigue et d'une humeur dépressive, diminution des
capacités de concentration et de jugement. Une consommation excessive
d'alcool entraîne une ivresse se traduisant par des vomissements et des
troubles respiratoires, parfois compliqué d'un coma dit éthylique
(alcoolisme aiguë) et de nombreuses lésions organiques à
long terme (alcoolisme chronique). Dans le cadre d'un coma éthylique (on
dit que le sujet est live mort), la mort peut survenir par collapsus
(construction du vaisseau à la diminution d'équilibre de
vaisseau). (Grumbach, 2003)
Ø L'alcoolisme aiguë ou chronique
L'alcoolisme, ensemble de troubles, immédiatement ou
lointains, résultant de l'intoxication, aiguë ou chronique par
l'alcool. L'alcoolisme aigu est dû à l'ingestion, habituelle et
modérée des vins ou des boissons alcooliques.
Celle le compte la quantité d'alcool absolu continu
dans la boisson. C'est ainsi que l'intoxication, peut être obtenue par
l'ingestion d'une quantité de vin supérieur à un litre par
jour, aussi bien que par la prise quotidienne de quelques apéritifs.
Il y en a deux formes d'alcoolisme :
- L'alcoolisme aigue ou
Coma éthylique: l'ivresse peut être provoquée
par des doses d'alcool très différentes d'un sujet à un
autre, selon la susceptibilité. Au début, l'ivresse se manifeste
par des troubles psychiques puis l'ivresse peut aboutir à un coma plus
au moins profond (sujet ivre-mort) avec parfois des vomissements ou des crises
épileptiformes ; de ce Coma, le sujet sortira au bout d'un temps plus au
moins long, fatigué, la bouche pâteuse, ayant perdu le souvenir de
ce qui s'est passé.
- L'alcoolisme
chronique : il s'installe insidieusement et sans manifestations
apparentes. A côté de la dose l'alcool, il faut insister sur le
rôle du régime (Carence protidique et vitaminique), qui aggrave
l'intoxication. L'alcoolisme chronique peut se greffer des accidents aigus ou
subaigus. A l'occasion d'un excès d'alcool, d'un surmenage, d'une
fatigue, d'une infection intercurrente (pneumonie). A ce moment peut
s'éclater une crise de l'alcoolisme subaigu. La mort peut être la
conséquence d'une crise de l'alcoolisme elle peut être aussi due
à une complication viscérale (cirrhose de foie, myocardite)
néphrite chronique, ... L'alcool fait le lit de la tuberculose.
Mais même sans complications, l'alcoolique évolue
spontanément vers la déchéance physique, intellectuelle et
morale, qui le conduira à la cachexie et à la mort. (Berilon,
2007)
L'OMS défini les doses, en gramme par jour, de
consommation d'alcool avec ou sans risques pour la santé. Un verre de
boisson alcoolisée (verre de vin rouge, demi de bière, verre
d'apéritif ou de liqueur) Contient environ 10 grammes d'alcool. Pour les
hommes, une consommation de moins de 40 grammes par jour (moins de 4 verres)
est considérée comme sans danger ; une consommation de 40
à 100 grammes (4 à 10 verres) comporte des risques pour la
santé ; une consommation de plus de 100 grammes (plus de 10 verres)
définit l'alcool dépendance. Les doses admises pour les femmes
sont la moitié de celles tolérance chez les hommes à cause
de leur très grande sensibilité à la toxicité de
l'alcool. (Grumbach, 2003)
I.6. L'EFFET DE L'ALCOOL SUR LE
PANCREAS
Les écrits de LOLY et al renseignent que
l'alcool exerce de multiples effets toxiques pancréatiques. D'une part,
il inactive la lithostatine et la glycoprotéine 2, deux enzymes
pancréatiques qui inhibent la précipitation du HCO3- en cristaux
de CaCO3 au sein des canalicules pancréatiques ; ce
phénomène entraîne l'apparition de calculs
pancréatiques responsables d'érosions ou d'obstructions
canalaires, et de cicatrices fibreuses. D'autre part, l'alcool active les
cellules dendritiques pancréatiques, entraînant la
libération de cytokines pro-inflammatoires. Enfin, l'alcool est
dégradé en métabolites tels que
l'acétaldéhyde avec un effet toxique direct, mais qui
entraînent également une instabilité des granules
zymogènes. Ceux-ci isolent les enzymes pancréatiques,
destinées à être sécrétées dans la
lumière intestinale, du contenu pancréatique intracellulaire.
Dès lors, leur dysfonction cause une libération intracellulaire
des enzymes digestives et, rapidement, une réaction inflammatoire avec
nécrose cellulaire. Ce mécanisme est communément
utilisé pour expliquer la première étape de la
pancréatite aiguë. Cependant, il nécessite probablement la
présence de cofacteurs encore inconnus, car il n'y a que très peu
de consommateurs chroniques d'alcool qui développent une
pancréatite aiguë. (Loly et al, 2019)
La cause majeure de la pancréatite chronique est
l'intoxication alcoolique chronique qui est responsable de la maladie dans plus
de 80 % des cas. (Loly et al, 2019)
En 2012, bien que la consommation d'alcool ait
été reconnue comme un agent cancérigène de type 1
par la monographie du CIRC, les preuves d'une association entre la consommation
d'alcool et le risque de cancer du pancréas sont
considérées comme suggestives et limitées par les groupes
d'experts internationaux. (Loly et al, 2019)
Depuis, des études ont monté que la consommation
excessive d'alcool est un facteur de risque de pancréatite chronique,
cette condition est impliquée dans les mécanismes sous-jacents du
cancer du pancréas. Sur la base de ces études, des
méta-analyses récentes confirment que la consommation d'alcool
augmente le risque de cancer du pancréas d'au moins 15 % chez les
buveurs consommant plus de 25 g/jour par rapport aux buveurs légers dont
la consommation d'alcool est inférieure à 12 g/jour.
Plus récemment, l'étude de Gaudin et al
ont observés une augmentation modérée mais statistiquement
significative du risque de cancer du pancréas en cas de consommation
élevée d'alcool, quelle que soit la période de
consommation dans la vie, et plus particulièrement la bière et
les spiritueux. Ces résultats fournissent des preuves
épidémiologiques du rôle de la consommation d'alcool en
tant que carcinogène potentiel du pancréas. (Gaudin et al,
2019)
I.7. DOSAGE DES ENZYMES
Les tests de dosage de l'activité enzymatique sont
principalement réalisés par les chercheurs pour détecter
la présence d'une enzyme donnée ou la quantifier dans un
organisme, un tissu ou un échantillon. Il existe une multitude de
réactifs et de techniques qui permettent d'étudier les
interactions entre des enzymes et des substrats donnés. Le choix d'une
solution de dosage adaptée dépendra de la sensibilité
attendue par le chercheur. Si les solutions colorimétriques sont utiles
pour la détection, les réactifs fluorescents sont mieux
adaptés à la quantification de l'activité enzymatique.
I.7.1. DÉTERMINATION DES
CONDITIONS OPTIMALES À L'ACTIVITÉ ENZYMATIQUE
Selon BADIN, si de nombreux dosages enzymatiques sont
décrits dans la littérature, il est nécessaire de modifier
ces procédures pour s'adapter aux particularités de l'enzyme
étudiée. L'activité propre à une enzyme
dépend de nombreux facteurs, notamment le pH, la température, la
force ionique et la concentration de tous les constituants du test. Pour des
conditions comme le pH, l'activité enzymatique suit souvent à une
courbe en cloche. L'activité maximale à un pH donné et
notée Vmax et on observe une décroissance de l'activité
aux deux extrémités de la courbe. Certaines enzymes peuvent
nécessiter la prise en compte d'autres facteurs pour des composants non
directement impliqués dans la réaction, comme les ions
métalliques, les détergents et les molécules hydrophobes.
(Badin, 2013)
A. Méthodes cinétiques
directes
La mesure de la vitesse de la réaction est
effectuée de façon continue. En fait, la variation d'un signal
est appréciée dans des temps très rapprochés. Cette
façon d'opérer permet de calculer, dans de bonnes conditions, la
pente de la droite correspondant à la vitesse de la réaction.
Seules quelques méthodes analytiques sont adaptées à cette
mesure directe dans le milieu réactionnel. Ce sont essentiellement la
spectrophotométrie d'absorption dans le visible et l'ultraviolet, la
spectrofluorimétrie, la turbidimétrie, la conductimétrie,
la potentiométrie et la polarographie. (Badin, 2013)
1. Spectrophotométrie
d'absorbtion
La spectrométrie d'absorption est une méthode de
spectroscopie électromagnétique utilisée pour
déterminer la concentration d'une substance en mesurant
l'intensité du rayonnement électromagnétique qu'elle
absorbe à des longueurs d'onde différentes. (Badin, 2013)
B. Méthodes cinétiques
indirectes utilisant des réactions consécutives
Quand le substrat ou la coenzyme éventuel ne
présente pas de propriétés spectrales utilisables, la
réaction enzymatique ne peut pas être étudiée en
continu. Par contre, si par chance l'un des produits de la réaction
étudiée est le substrat d'une déshydrogénase ayant
pour coenzyme le NAD ou le NADP, il devient possible de coupler les deux
réactions enzymatiques dans la même cuve de mesure : la
deuxième réaction devient indicatrice de la première. Les
avantages sont évidents puisque, d'une part, la sensibilité de la
mesure spectrophotométrique du NAD est conservée, et, d'autre
part, la spécificité des réactions enzymatiques permet le
dosage du produit de la première réaction dans un milieu
complexe. (Badin, 2013)
CHAPITRE II : APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
II.1. CHAMP D'ÉTUDE
II.1.1. PRÉSENTATION DU CHAMP D'ÉTUDE
Notre travail s'est effectué en ville de BENI, dans
l'aire de santé KASABINYOLE, dans le quartier portant le même nom,
en Commune RUWENZORI.
II.1.2.SITUATIONGÉOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ
KASABINYOLE
L'aire de santé KASABINYOLE est
limitée :
? A l'Est par l'aire de santé PAIDA
séparé par la rivière MUNYABELU ;
? A l'Ouest par l'aire de santé MABAKANGA
séparé par la rivière MABAKANGA ;
? Au Nord par l'aire de santé BOIKENE
séparé par la rivière MUNYABELU ;
? Au Sud par l'aire de santé MALEPE
séparé par la Route Nationale N°04 axe BENI-KASINDI.
II.1.3. SITUATION DÉMOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE
SANTÉ KASABINYOLE
Comme la ville de BENI est cosmopolite et très
généreuse en plusieurs ethnies de la RDC vivant en parfaite
convivialité. L'aire de santé KASABINYOLE n'est pas
épargnée de cette situation ; néanmoins les tribus
dominantes sont le NANDE et le MBUBA.
II.1.4.BREVE HISTORIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ
KASABINYOLE
L'historique de l'aire de santé KASABINYOLE se rapporte
verticalement à celui du centre de santé KASABINYOLE qui avait
commencé par l'implantation de l'église anglicane de BENI en 1971
par l'évangéliste METHUSELA MUNZENDA. A cette époque, la
majorité de la population de BENI en général et plus
particulièrement de celle de KASABINYOLE était constitué
des paysans agriculteurs.
Vu cette vie misérable, l'évangéliste
METHUSELA MUNZENDA décida l'implantation d'un petit dispensaire des
soins successivement aux années 1974 et 1978. Avec le concours de la
population locale, l'église anglicane va réussir à
construire un deuxième bloc en bois qui servira comme bloc
d'hospitalisation.
En 1984 le paquet de la maternité sera octroyé
au dispensaire KASABINYOLE, grâce aux multiples démarches des
autorités épiscopales. En 1985le dispensaire KASABINYOLE change
de nomination et passe au centre de santé KASABINYOLE d'où il va
chapoter l'aire de santé KASABINYOLE en jour.
II.1.5. STATISTIQUE DE CONSOMMATEURS CHRONIQUE DE L'ALCOOL
DANS L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE
Les statistiques des consommateurs chroniques de l'alcool ne
sont pas connues, néanmoins durant notre étude, nous avons
procédé par l'interview direct dans la communauté pour
s'assurer de la consommation chronique de l'alcool dans l'aire de santé
KASABINYOLE suite à la rareté des données au cantre de
santé KASABINYOLE et même au bureau de la commune RUWENZORI.
Pendant cette descente nous avons eu à identifier 35 points chaux de
vente de l'alcool, répartis dans 4 sites ; KASABINYOLE-KALVARI
(9), KASABINYOLE-TERMINAL (13), KASABINYOLE-ITIKA (8) et KASABINYOLE-ISLAMIQUE
(7).
II.1.6. LE LABORATOIRE
Le laboratoire du Centre La brèche nous a servi pour
les analyses. Ce dernier se trouve au quartier MATONGE, en ville de BENI. Il
organise à son sein le service de parasitologie, d'hématologie,
de Biochimie, d'immuno-sérologie, ...
II.2. Approche méthodologique
II.2.1. Type d'étude
Notre étude est du type descriptif. Pour notre cas il
s'agit d'une approche transversale sur le dosage des amylases et lipases
pancréatiques chez les consommateurs chroniques de l'alcool en ville de
BENI. Elle s'étend sur une période allant d'Avril au juillet
2023, dans l'aire de santé KASABINYOLE.
II.2.2. Population d'étude
En référence des notes de cours de statistique,
MBUSA MANENO (2015), définit la population comme étant
l'ensemble d'individus sur lequel porte la recherche. Tandis que
l'échantillon est une portion de la population sur laquelle les
recherches sont réellement effectuées. Par contre,
l'échantillonnage est l'opération qui consiste à
prélever un certain nombre d'éléments de
l'échantillon dans l'ensemble d'éléments qu'on veut
observer (population).
Dans le cas présent, notre population d'étude
est constituée des consommateurs chroniques de l'alcool en zone de
santé de BENI, dans l'aire de santé KASABINYOLE,
fréquentant les points chauds de vente.
II.2.3. Échantillonnage et échantillon
1. Échantillonnage
Notre échantillonnage est aléatoire
sélectionné d'une manière occasionnelle dans l'aire de
santé KASABINYOLE dans la ville de BENI durant la période
d'étude.
2. Échantillon
Notre échantillon est constitué de 35
consommateurs chroniques de l'alcool de l'aire de santé KASABINYOLE dont
les échantillons du sang ont été prélevés et
acheminés au laboratoire du centre hospitalier la brèche pour le
dosage des amylases et lipases pancréatiques.
II.2.4. Critères de sélection
a. Critère d'inclusion
Est inclus dans notre échantillon tous les alcooliques
de l'aire de santé KASABINYOLE avec une expérience de prise de
consommation d'alcool d'une année et plus, rencontré dans les
points chauds de vente durant notre période de collecte des
données.
b. Critère d'exclusion
Ont été exclus de notre échantillon, tous
les éléments ne correspondant pas à nos critères
d'inclusion cités ci-haut.
C. Critère de jugement
ü Le résultat du dosage de l'amylase sanguine est
pathologique lorsqu'il n'est pas compris entre 20 à 140 UI/L
(unité internationale par litre).
ü Le résultat du dosage des lipases sanguines est
pathologique lorsqu'il n'est pas compris entre 10 à 45 UI/L
(unité internationale par litre).
II.2.5. Techniques
a. Technique de prélèvement
La technique est un moyen précis pour atteindre le
résultat partiel à un niveau et à un moment donné
de recherche.
Pour le prélèvement du sang, nous avons eu
à prélevé au-moins 5 ml du sang veineux de chaque
consommateur chronique de l'alcool avec une seringue graduée de 5 ml. Ce
dernier était recueilli dans un tube à Héparine de Lithium
où on devrait récupérer le sérum après
centrifugation.
b. Technique d'analyse
1. Principes
Principe du
spectrophotomètre
D'une manière générale, le
spectrophotomètre repose sur la loi de BEER LAMBERT, consistant à
déterminer l'absorbance d'une solution en lui faisant passé dans
une cuve spécifique un rayon lumineux, d'où plus la solution est
concentrée l'absorbance augmentera automatiquement.
2. Matériels et appareils
v Seringues
v Garrot
v Ouates imbibés d'alcool et secs
v Tubes à essai sans anticoagulant
v Spectrophotomètre
v Centrifugeuse électrique
v Gants
v Boite isotherme
3. Réactifs
Kits d'amylases et lipases
1. Dosage des á - AMYLASES
PANCRÉATIQUES
ü Principe
La détermination cinétique-colorimétrique
de l'activité de l'á - amylase se fait suivant la
réaction :
10CNPG3 9CNP+
1CNP2+G3+G á - amylase hydrolyse le
2-choro-4-notrophenol-á -D-maltrioside (CNP3) afin de donner du
2-chloro-4- nitriophonols (CNO) et 2-choro-4-nitriophenol-á -D- maltose
(CNPG2) maltotriose (G3) et glucose (G).
La vitesse de production de CNP peut être lue par un
lecteur à 450 nm et est proportionnelle à l'activité de
l'á - amylase dans l'échantillon.
ü Composition du réactif
Tampon MES Ph
6.0.............................................100mmol/l
CNPG3............................................................2.25mmol/l
Sodium
chloride...................................................350mmol/l
Calcium
acétate......................................................6mmol/l
Potassium Thio
cyanate..........................................900mmol/l
Azoture de
sodium....................................................0.95g/l
|
ü Procédure
1. La longueur d'onde 450nm ; température
37°C ; cuvette trajet optique 1cm.
2. Ajuster le zéro de l'instrument avec l'eau
distillée.
3. Pipeter dans une cuvette ;
|
Sérum ou plasma
|
Réactif
Echantillon
|
1000ul
25ul
|
4. Suivre les commandes du spectrophotomètre en
aspirant la solution demandée une à une.
Valeur de référence : 20 à 140 UI/L
(unité internationale par litre).
2. Dosage des LIPASES
PANCRÉATIQUES
ü Principe
L'ordre des réactions impliquées dans le dosage
enzymatique direct de la lipase est le suivant :
1-2-D-dilauryl-rac-glycero-3-glutarique-(6'-methylresorufine)-ester
lipase
1-2-D-dillauryl-rac-Glycerol+glutarique-6'-methylresorufine-ester
OH- Acide glutarique + Methylresorufine
La vitesse de formation de methylersorufine est
proportionnelle à la concentration de lipase.
ü Composition des réactifs
Réactif 1
tampon
|
Tampon tris pH :
8,3 ......... .......................................40 mol/l
Colipase .................................................................>1
mg/l
Désoxychlorate ....................................................1,8
mmol/l
Taurdésoxychlorate ...............................................7,2
mmol/l
|
Réactif 2
Substrat
|
Tartrate pH :
4,0......................................................15 mmol/l
Substrat
lipase......................................................0,7 mmol/l
CaCl2 .....................................................................................0,1
mmol/l
|
ü Procédure
1. Longueur d'onde 580 nm, température 37°C,
cuvette trajet otique de 1cm
2. Ajuster le zéro de l'instrument avec l'eau
distillée ou l'air
3. Pipeter dans la cuvette :
|
Réactif blanc
|
Echantillon
|
Echantillon
Réactif 1
Réactif 2
|
...
800 ul
200 ul
|
10ul
800ul
200ul
|
Suivre les commandes du spectrophotomètre en aspirant
la solution demandée une à une.
Valeur de référence : 10 à 45 UI/L
(unité internationale par litre).
II.2.6. Variables retenues
Pour l'élaboration de notre travail, trois variables
ont été pris en considération à savoir ; le
sexe des consommateurs chroniques d'alcool, leurs âges mais aussi
l'expérience dans la prise de l'alcool.
II. 2.7. Analyse Statistique
Nos données ont été regroupées
sous forme de fréquence, en suite elles ont été
commentées en utilisant la formule du pourcentage via SPSS.
1. CHAPITRE III :
PRESENTATION, ANALYSE, INTERPETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
III.1. PRÉSENTATION,
analyse ET INTERPRETATION des résultats
Tableau I : Répartition des
enquêtés selon leur sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
29
|
83
|
Féminin
|
6
|
17
|
Total
|
35
|
100
|
Les informations fournies dans ce tableau indiquent que 83%
de nos enquêtés sont du sexe masculin.
Tableau II : Répartition des
enquêtés selon la tranche d'âge
Tanche d'âge
|
Effectif
|
%
|
17-25 ans
|
10
|
28,5
|
26-34 ans
|
11
|
31,4
|
35 ans et plus
|
14
|
40,1
|
Total
|
35
|
100
|
En référence de ce tableau, nous constatons que
toutes les tranches d'âges sont représentées presque
équitablement.
Tableau III : Répartition des
enquêtés selon la durée dans la consommation de
l'alcool.
Durée
|
Effectif
|
%
|
1-5 ans
|
17
|
48,6
|
6 et plus
|
18
|
51,4
|
Total
|
35
|
100
|
De ce tableau, il ressort que 51,4 % des alcooliques
situés entre 6 ans et plus était plus représentés
et 48,6% qui ont une durée comprise entre 1 à 5 ans dans la
consommation de l'alcool.
Tableau IV : Répartition des alcooliques
selon le taux d'amylase
Amylasémie(20-140 UI/L)
|
Effectif
|
%
|
Supérieur
|
9
|
25,6
|
Normale
|
25
|
71,4
|
Inférieur
|
1
|
3
|
Total
|
35
|
100
|
Parmi le 35 sujets alcooliques prélevés, 71,4%
qui ont un taux normal d'amylase.
Tableau V : Répartition des alcooliques
selon le taux de lipase
Lipasémie(10-45 UI/L)
|
Effectif
|
%
|
Supérieur
|
0
|
00
|
Normale
|
16
|
48,8
|
Inférieur
|
19
|
54,2
|
Total
|
35
|
100
|
Ce tableau renseigne que sur 35 alcooliques l'alcool
prélevés, 54,2% ont présenté un taux bas de la
lipase sérique contre et 45,8% ont gardés leur taux normal.
III.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS
Ce travail ayant pour but d'évaluer le fonctionnement
du pancréas chez les consommateurs chroniques d'alcool dans l'aire de
santé KASABINYOLE a connu la participation de 35 alcooliques dont les
échantillons de sang ont été prélevés et
analysé au laboratoire.
En analysant les résultats de nos recherches, le
tableau I montre que 83% de nos enquêtés sont du sexe masculin.
Notre étude rejoint celle d'HAMULI à BUKAVU sur les
Déterminants de la consommation des boissons alcoolisées par les
élèves de la ville de Bukavu, dans son étude, 55,9% des
élèves de sexe masculin consomment les boissons
alcoolisées contre 44,1% des élèves qui consomment des
boissons alcoolisée étaient du sexe féminin. (Hamuli,
2012)
En référence du tableau II, nous constatons que
toutes les tranches d'âges sont représentées presque
équitablement, nos résultats s'éloignent de ceux de MASIKA
M., en 2016 dans son étude sur la recherche des pigments et sels
biliaires dans les urines des alcooliques de la commune BEU en ville de BENI,
qui avait eu une tranche d'âge élevée comprise entre 13 et
19 ans. (Masika, 2013)
Le tableau III affirme que 51,4 % des consommateurs
chroniques d'alcool situés entre 6 ans et plus de durée de la
consommation d'alcool était plus représentés.
Les tableaux IV et V; 71,4% ont un taux normal d'amylase et
54,2% ont présenté un taux bas de la lipase sérique
contre. Le taux de lipasémie a été plus perturbé
que celui d'amylasémie. Les écrits de la revue Haute
Autorité de Santé rassurent que la lipasémie est un
premier marqueur des troubles pancréatiques car celle-ci atteint
rapidement son pic sanguin.
L'intoxication des cellules productrices des enzymes
pancréatiques (acini pancréatiques) est possible. Les effets de
l'intoxication des acini pancréatiques atteignent le site de production,
le taux sanguin des amylases et lipases pancréatiques est
perturbés.
CONCLUSION
Ce présent travail porte sur le dosage des amylases et
lipases pancréatiques chez les alcooliques en zone de santé de
BENI (travail effectué pendant 4 mois allant d'Avril à Juillet
2023) C'est une étude descriptive dans son approche transversale. Elle a
comme objectif de déceler les risques sanitaires de l'alcoolisme sur le
pancréas.
Pour arriver au bon terme de ce travail, nous avions
prélevé 35 échantillons du sang chez les alcooliques en
ville de BENI. Nous avons recouru à la technique analytique des
données, afin d'interpréter statistiquement les résultats
obtenus pour évaluer le niveau de perturbation sérique de ces
enzymes.
A la lumière des résultats, nous avons
constaté que 83% de nos enquêtés étaient du sexe
masculin, toutes les tranches d'âges reprises dans le tableau II
étaient représentées presque équitablement ;
mais aussi 51,4 % des alcooliques ayant une durée de consommation
située entre 6 ans et plus était plus
représentés ; d'où aboutissant à la conclusion
suivante :
? 71,4% des consommateurs chroniques d'alcool ont un taux
normal d'amylase ;
? 54,2% ont présenté un taux inférieur de
la lipase sérique.
Ce qui présente un risque d'intoxication des acini
pancréatiques.
0 RECOMMANDATIONS
En égard de cette conclusion, nous pouvons recommander
ce qui suit :
Aux autorités politico-administratives du
pays
- D'améliorer la vie de la population pour
réduire les causes de la consommation chronique d'alcool en
renforçant la sécurité et de limiter les tueries à
l'origine de plusieurs stress, dépressions, ... ;
- De renforcer le contrôle et l'éradication des
sites de vente abusive de l'alcool.
Aux corps soignants
- De sensibiliser la population sur les risques de la
consommation chronique de l'alcool ;
- D'encourager cette même population de chaque fois bien
gérer les stress, car la majorité boivent suit aux circonstances
de la vie.
Aux futurs chercheurs
Pour compléter nos investigations, demandons à
ceux qui sont intéressé par notre sujet d'étude,
d'approfondir avec les recherches dans le but de promouvoir la santé
communautaire ;
- Doser l'insuline et le glucagon chez les consommateurs
chroniques d'alcool pour évaluer la physiologie des îlots de
Langerhans pancréatiques ;
- Doser l'ion bicarbonate sérique chez les
consommateurs chroniques d'alcool.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGES
1. Berillon A. (2007), Larousse
médical, Canada, page 28
2. Bernard et Geneviève, (2019, Dictionnaire
médical pour les régions tropicales, Mediaspoul,
KANGU-MAYUMBE, Kinshasa, RDC, pages 114 ; 219
3. Bourdais J. (2005), Chimie, Flammarion, Paris,
France, page 38
4. Clerk M, et Pierre B., (2011), Anatomie
physiologie, MEDIASPAUL, Kangu-Mayumbe, KINSHASA RDC, page 166-167
5. Grumbach, (2003), petit Larousse, cedex, Paris,
France, page 32-39
6. Makombani K., (2019), Biochimie
médicale, édition Blessing, Kampala, Ouganda, page
106-108
7. Marieb N., (2006), Biologie humaine : principe
d'anatomie et physiologie, 8ème édition, nouveaux
Horizons, France, page 108
8. Maynart I., (2012), Le Larousse médical,
Cedex, Paris page 27
9. Petit Larousse illustré, 2022, cedex,
France, page 74
10. Sherwood, 2010, Physiologie humaine,
2ème Ed. Nouveaux Horizons, de Boeck, France, page 90
II. TFC, MEMOIRES, ARTICLES ET REVUES
11. Badin, (2013), Méthodes de mesure des
activités enzymatiques, Service de biochimie, Université
Paris-Sud, France, page 923-934
12. DELFOLIE L., (2017), la consommation d'alcool explose
en Afrique, Revue jeune Afrique, TUNISIE, page 3
13. Gaudin et al, (2019), les facteurs de risque
du cancer du pancréas, Pub Med, Liège, Belgique, Page 46
14. Hamuli F., (2012), Déterminants de la
consommation des boissons alcoolisées par les élèves de la
ville de Bukavu. Cas de la commune de Kadutu, Université Officielle
de Bukavu, médecine et pharmacie, mémoire online, RDC, page
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15. Lilyan U., (2015), Institut Sous régionale
des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur
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16. Loly et al (2019), Alcool et complications
pancréatiques, Revue Med Liège, Belgique, page 342
17. LUDOVIC T. et alliés, (2017) la consommation
d'alcool en Île-de-France, institut Paris région, France,
page 2
18. Maneno M. (2015), Notes de cours de statistiques
descriptive, Cours inédit, ISTM-BENI, RDC, page 4
19. Masika K., (2016), Recherche des pigments et sels
biliaires dans les urines des alcooliques de la commune BEU en ville de
BENI, TFC Inédit, ISTM-BENI, RDC, page 39
20. Michael, B., (2012), Pancréatite
aiguë, MANUEL SD, Temple University, USA, page 4-6
21. OMS, (2018), Troubles de la consommation de
l'alcool, Genève, Suisse, page 6-8
22. Ramsay S. (2021), Toxicité de l'alcool sur le
foie, revue tropicale, France, page 2
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
IN MEMORIUM
ii
DÉDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
ABRÉVIATIONS, SIGLES et SIGNES
v
RÉSUMÉ
vi
ABSTRACT
vii
INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. HYPOTHESES
3
0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
3
0.3.1. Objectifs généraux
3
0.3.2. Objectifs spécifiques
3
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
0.4.1. Choix du sujet
3
0.4.2. Intérêt du sujet
4
0.5. DÉLIMITATION DU TRAVAIL
4
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
4
Chapitre I : CONSIDERATIONS THEORIQUES
5
I.1. DÉFINITION DES CONCEPTS
5
I.2. ANATOMIE DU PANCRÉAS
5
I.2.1. RAPPEL ANATOMIQUE
5
I.3. PHYSIOLOGIE DU PANCREAS
8
I.3.1. SÉCRÉTIONS ENZYMATIQUES
8
I.3.2. SÉCRÉTIONS HORMONALES
PANCREATIQUES
9
I.4. METABOLISME DES ENZYMES PANCREATIQUES
10
I.4.1. L'amylase pancréatique
10
I.4.2. Lipase pancréatique
11
I.5. LES PATHOLOGIES DU PANCRÉAS
11
I.5.1. SOURCE DE L'ALCOOL ÉTHYLIQUE
15
I.5.2. NATURE CHIMIQUE DE L'ALCOOL
16
I.5.3. PHYSIOPATHOLOGIE DE L'ALCOOL
16
I.6. L'EFFET DE L'ALCOOL SUR LE PANCREAS
18
I.7. DOSAGE DES ENZYMES
19
I.7.1. DÉTERMINATION DES CONDITIONS
OPTIMALES À L'ACTIVITÉ ENZYMATIQUE
20
CHAPITRE II : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
22
II.1. CHAMP D'ÉTUDE
22
II.1.1. PRÉSENTATION DU CHAMP
D'ÉTUDE
22
II.1.2.SITUATIONGÉOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE
SANTÉ KASABINYOLE
22
II.1.3. SITUATION DÉMOGRAPHIQUE DE L'AIRE DE
SANTÉ KASABINYOLE
22
II.1.4.BREVE HISTORIQUE DE L'AIRE DE SANTÉ
KASABINYOLE
22
II.1.5. STATISTIQUE DE CONSOMMATEURS CHRONIQUE DE
L'ALCOOL DANS L'AIRE DE SANTÉ KASABINYOLE
23
II.1.6. LE LABORATOIRE
23
II.2. Approche méthodologique
23
II.2.1. Type d'étude
23
II.2.2. Population d'étude
23
II.2.3. Échantillonnage et
échantillon
24
1. Échantillonnage
24
2. Échantillon
24
II.2.4. Critères de sélection
24
a. Critère d'inclusion
24
b. Critère d'exclusion
24
c. Critère de jugement
24
II.2.5. Techniques
25
II.2.6. Variables retenues
27
II. 2.7. Analyse Statistique
27
CHAPITRE III : PRESENTATION, ANALYSE,
INTERPETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
28
III.1. PRÉSENTATION, analyse ET
INTERPRETATION des résultats
28
III.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS
30
0 Conclusion
31
1 Recommandations
32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
33
|