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La coopération intercommunale; le nouvel dispositif de mise en œuvre de la territorialisation des politiques publiques axée sur la stratégie de développement agricole: cas de l'agropole de l'ouest (Malicounda-Nguéniène-Sandiara)


par Anne Marie GUEYE
UCAD - Master 2022
  

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II- Un secteur agricole parsemé d'embûches :

La situation des sous-secteurs de l'agriculture et l'élevage dans les communes de Malicounda,

Nguéniène et Sandiara est très complexe. Les agriculteurs et éleveurs de la zone sont confrontés à de nombreuses contraintes similaires dans l'ensemble des villages des communes de l'Entente. Ces problèmes freinent la performance du secteur agricole ainsi que la compétitivité des productions au niveau des marchés.

II-1- Problèmes constatés au cours de la phase de collecte :

Les informations recueillies auprès des populations durant la phase de collecte démontrent que

le secteur agricole de ces communes est assujetti à plusieurs contraintes. La plupart des paysans de cet espace rural souffrent pour l'essentiel des mêmes « pathologies ».

a- Une production essentiellement destinée à l'autoconsommation :

Avec la diversité des filières agricoles développées dans la zone avec les cultures céréalières

(mil, sorgho, mais...), les cultures de rente (arachide), la plupart des productions de ces paysans sont destinées à la consommation familiale. La faiblesse voir le manque de revenues mensuelles, marqué par la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité, conduit les populations à faire de leurs productions agricoles un moyen de subsistance pour faire face à cette situation.

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Graphique 8 : Diagramme de répartition de la destination des productions agricoles dans la zone intercommunale

commercialisation consommation

96,19%

3,81%

Source : enquête de terrain Anne Marie GUEYE 2022

L'analyse statistique du graphique 8 conforte les allégations émises. Une partie importante de la population (96,19%) préfèrent garder leurs récoltes pour assurer la ration alimentaire familiale. Une infime partie (3,81%) des chefs de famille qui commercialisent leurs productions. Cette commercialisation est rendue possible grâce à la présence de marché hebdomadaire dans certaines communes permettant à ces paysans de commercialiser une partie de leurs cultures pour se procurer d'autres denrées telles que le riz, l'huile, le sucre pour varier de temps à autre leur alimentation.

b- Un système de production agricole archaïque :

Dans un monde dans lequel le système de mécanisation agricole est avancé, il est certes étonnant de voir des producteurs agricoles s'adonnant à un système de production dominé par l'attelage d'animaux pour assurer les travaux champêtre. Malgré l'existence d'une main d'oeuvre familiale, la complexité et la lourdeur des tâches agricoles ne saurait être pratiqué par la seule aide familiale. Ainsi, la traction animale des équidés et bovinés constituent l'alternative majeure pour assurer le labour des champs du fait du manque ou pour certains de la vétusté des machines agricoles.

Toutefois, on note la présence de certains tracteurs communautaires à l'occurrence celle de « Nguelmag »44 pour permettre le labourage des champs à certains agriculteurs nécessitant une

44 Association des jeunes du village de Ndiemane appuyé par un blanc aux villageois avec l'offre d'un tracteur pour labourer les champs, d'un terrain de 10ha et d'un forage.

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redevance de 25 000 FCFA pour les adhérents à l'association et de 30 000 FCFA pour les non-adhérents. En outre, certains projets maraichers de la zone ainsi que les collectivités contribuent aussi au labourage des champs par l'envoie de tracteurs dans les périmètres agricole moyennant une certaine somme d'argent. Cependant, en dépit des aides apportées, celles-ci n'assouvissent pas les difficultés, car le manque d'argent des paysans demeure un réel problème pour bénéficier de cette offre.

Encadré 4 : Entretien avec Ngor Senghor, chef de village de Nguéniène peulh à son domicile sis à Nguéniène Peulh

Au cours de cet entretien, le chef de village nous à informer sur la venue de certains tracteurs envoyés soit par la collectivité locale de Nguéniène, soit par les gestionnaires de certains projets agricoles se situant dans ledit village pour labourer les champs. Cependant, il nous a fourni l'information selon laquelle cette présence de tracteurs en vue de labourer les champs nécessitait une redevance de 30000 FCFA qu'ils reversent aux détenteurs des tracteurs.

Image 14 : Terrain agricole labouré par un tracteur dans le village de Nguéniène Peulh

Cliché Anne Marie Gueye prise le 13 Décembre 2022 à 16h34

Le secteur de l'élevage est aussi purement traditionnel. Les éleveurs ne disposent pas de techniques modernes leur permettant d'assurer la productivité animale. L'insuffisance, pour ne pas dire l'absence de parc de vaccination, constitue un réel frein à la performance de l'élevage, mais aussi à la survie du bétail. L'élevage se fait par l'accompagnement des troupeaux par les bergers pour le pâturage, ce qui ne favorise pas la pratique d'autres activités par les bergers. Le

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manque de croisement entre les races modernes et locales justifie la seule présence de race de petites tailles.

c- Une faible intégration des populations aux groupements d'agriculteurs et d'éleveurs : On note dans la zone une faible appartenance des paysans et éleveurs à un groupement paysan.

Le manque d'efficacité des quelques groupements d'agriculteurs et d'éleveurs a conduit à une faible adhésion des paysans et des éleveurs aux associations existantes.

Graphique 9 : Appartenez-vous à un groupement.

160 140 120 100 80 60 40 20

0

 

141

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

15

 
 
 

OUI

NON

nombre de réponses

15

141

Source : Enquête de terrain A.M.GUEYE 2022

Les données du graphique 9 traduisant la répartition des réponses données par les villageois à la question de savoir s'ils appartiennent à un groupement révèlent que sur 156 chefs de ménages, on dénombre 15 adhérents et 141 non adhérents. Ceci dû pour les non adhérents à un manque de confiance pour certains et un manque d'efficacité pour d'autres. Néanmoins, il n'est pas étonnant qu'une grande part de la population n'adhère pas à l'organisation. En effet, la fréquence de réponse négative donnée par les 15 chefs de ménage à propos l'importance qu'ont ces groupements pour eux constitue un élément de justification de non-appartenance ou de retrait de ces producteurs.

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TABLEAU 10 : Récapitulatif des réponses collectées sur l'importance des groupements pour certains adhérents

Ça ne nous aide pas

Aucune

Aucune importance

Le groupement d'éleveurs ne nous aide en rien

Le groupement ne nous aide en rien car on entend parler des financements mais on ne les voit pas

Si on nous donne de l'aide le groupement nous tient au courant

Ça n'a aucune importance pour nous.

Aucun car on mène nos propres initiatives

Il n'a pas encore une grande importance car nous ne disposons pas de récépissé

Aucune car il ne nous fournis pas d'aide

C'est le gouvernement qui nous donne de l'engrais à travers la mairie mais ça ne nous sert à rien, du fait qu'ils font un tirage pour voir qui va avoir ou pas

Il ne nous aide pas encore car on vient de démarrer

Source : enquête de terrain A. M. GUEYE 2022

Les réponses recueillies prouvent que les groupements existants au sein du territoire intercommunal manque d'efficacité. En effet, pour certains c'est le mode de gestion au sein de ces groupements qui pose défaut car les dirigeants font un ciblage des personnes à qui ils attribuent soit des semences ou financements qui leurs ont été alloués par les autorités.

d- Un manque de zones de pâturage :

La zone intercommunale fait ainsi face à un déficit de zone de pâturage pour le bétail. Ceci est un problème largement constaté. En effet, ce fléau est causé par la délimitation des terres en champs de cultures ainsi qu'à une disparition des étendues forestières qui servait de zone de pâturage pour le bétail. En outre, les populations indexent leurs municipalités comme instigateurs de ce manque d'espaces de pâturage du fait de l'octroi d'anciennes surfaces destinées à faire paitre le bétail à des multinationales. Ces derniers, qui, non seulement utilisent ces espaces pour mener des projets maraichers, dont les cultures en ce qui concernent le premier et le deuxième choix sont destinées au marché étranger donc à l'exportation et le troisième

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choix au marché local, exploitent la jeunesse de ces localités et leur paient des sommes jugées dérisoires.

Le secteur agricole du territoire intercommunal traverse divers problèmes qui se résument au niveau du schéma 5

Schéma 5 : Schéma synthétique des problèmes du secteur agricole de la zone intercommunale

Divagation du bétail
pour la recherche de
nourriture

manque de zone de pâturage lié A la disparition des forêts et au bradage de ces derniers pour la mise en oeuvre de projets agricole

maladies du bétail et
manque de services
vétérinaire de
proximité

insuffisance de bonnes pistes d'acheminement des productions et d'accès aux marchés

problème de sélection des races

difficultés d'accès à
l'engrais et aux
semences certifiés

vétusté des
machines agricoles

difficultés d'accès

aux financements accaparement des
terres agricoles par des étrangers pour la mise en oeuvre de projet agicole maraicher

situation du secteur agricole

de la zone
intercommunale

invasion des champs
par les oiseaux
ravageurs et les
insectes

Difficulté d'accès à
l'eau pour les projets
maraichers de la
population

appauvrissement
des sols et début de
salinisation des
terres agricoles

manque de résultats
et de performance
agricoles

difficultés d'accès à
l'eau pendant la
saison sèche pour le
maraichage

Source : Enquête terrain A.M.GUEYE 2022

Face à ces problèmes, les populations proposent certaines solutions pour remédier à ces fléaux. Ils préconisent :

- L'octroi de financements pour soutenir le secteur ;

- Le traitement des champs pour faciliter leur régénération ainsi que la productivité du sol ;

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- Mise à disposition des populations d'engrais à temps et en quantité suffisante, de machines telles que des tracteurs pour faciliter les récoles ;

- Le renouvellement du matériel agricole ;

- La mise en oeuvre de projet agricole communautaire ;

- La création de zones de parcours de bétail et de pâturage permet l'approvisionnement quotidien du bétail en paille ;

- Mise en place de poste de vétérinaire dans chaque village pour soigner le bétail ; - La récupération et l'octroi aux populations des terres vendues aux étrangers ;

- La multiplication des forages pour l'approvisionnement en eau des projets maraichers ; - La construction de routes praticables pour l'acheminement des récoltes.

Ces pistes repérées par les populations des trois communes méritent réflexion pour faire de ce secteur phare, qui occupe l'essentiel de la population, un levier de fortification et d'enclenchement du secteur agricole.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci