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La libéralisation progressive du dirham marocain: quel impact sur l'économie marocaine?


par Rime Kamel
Université Moulay Ismail - Licence fondamentale en sciences économiques et de gestion 2022
  

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B. Réserves internationales en baisse

Après la crise de change des années 1990, il s'est confirmé que de faibles niveaux de réserves de change accroissent sans aucun doute la vulnérabilité des pays aux crises financières. Par conséquent, la crise a moins d'impact sur les pays ayant des niveaux plus élevés de réserves de change. De même, la durabilité d'un régime de taux de change flexible dépend de la détention de niveaux de réserves inférieurs à ceux d'un régime de taux de change fixe qui nécessite une large base de réserves de change.

Plus généralement, l'examen de la balance commerciale du Maroc montre que le déficit a continué de se creuser, les importations ayant augmenté plus que proportionnellement aux exportations. Ce déficit commercial est plus important au niveau des paiements internationaux, limitant le niveau des réserves de change.

La figure 13 ci-dessous montre que depuis le début de la crise financière fin 2007, les réserves de change mensuelles en termes d'importations ont fortement chuté. Cette baisse s'est poursuivie jusqu'à la fin de 2013, passant d'environ 8 mois d'importations à 4,3 en 2013. Les importations de biens et de services se sont poursuivies pendant plus de cinq mois en 2017, et les réserves de change ont continué d'être fortement sollicitées.

Source : Office des Changes

Figure 13 : Évolution des réserves de change au Maroc 2010-2017 (En mois d'importations)

Ce changement est principalement dû à la hausse des prix internationaux des matières premières, à la baisse des exportations, à la baisse des investissements directs étrangers et à la baisse des envois de fonds des Marocains vivant à l'étranger. Cette évolution des réserves de change engage les banques centrales et peut remettre en cause la soutenabilité du régime de change actuel.

C. L'ouverture graduelle du compte capital

Dans le cadre de sa volonté de renforcer l'intégration de l'économie marocaine dans l'économie mondiale, les autorités monétaires marocaines ont engagé depuis le début des années 1980 un vaste programme de réforme pour libéraliser son système financier. Dans ce sens, une série de mesures d'ouverture du compte de capital ont été mises en place afin de favoriser les investissements directs étrangers, soutenir l'ouverture commerciale et l'intégration du Maroc dans l'économie mondiale, notamment à travers la conclusion de plusieurs accords de libre-échange (voir Figures 14et15).

Parmi les déréglementations les plus importantes qui méritent d'être mentionnées, citons :

ü Libéralisation des investissements étrangers et du financement externe des entreprises résidentes au Maroc au début des années 1990 ;

ü Se conformer à l'article VIII de l'accord de 1993 avec le FMI, qui traite de la libéralisation des opérations courantes ;

ü Le marché des changes a été créé en 1996 ;

ü En 2002, l'investissement à l'étranger des banques commerciales résidentes a été libéralisé conformément à la position réglementaire des changes ;

ü Autorisation des banques commerciales à effectuer des placements en devises à l'étranger, à acheter des titres souverains et à émettre des crédits en dirhams aux étrangers non-résidents pour financer des achats immobiliers au Maroc ;

ü Mettre en place des outils de couverture du risque de fluctuation des prix et des taux d'intérêt et un système d'options de change pour couvrir le risque de change ;

ü Les entreprises peuvent investir jusqu'à 30 millions AED dans des projets liés à leurs activités ;

ü La possibilité pour les OPCVM (SICAV ou FCP) d'effectuer des opérations de placements en devises à l'étranger dans la limite de 10% de la valeur de l'ensemble des actifs constituant leur portefeuille (Titres, Créances, liquidités et autres actifs) ;

ü Les banques intermédiaires agréées, les entreprises d'assurances et de réassurance, les organismes de retraite, les OPCVM et les sociétés gestionnaires pour le compte des OPCVM sont autorisés à ouvrir des comptes en devises à l'étranger et à acquérir des instruments de couverture contre les risques de change, de taux ou de prix et ce, dans la limite des positions autorisées ;

ü Possibilité pour les OPCVM (SICAV ou FCP) d'effectuer des opérations de placement en devises dans la limite de 10% de la valeur de l'ensemble des actifs composant son portefeuille (Titres, Créances, liquidités et autres actifs) ;

ü Etc.

Figure 14 : Échanges commerciaux du Maroc dans le cadre des ALEs

Figure 15 : Benchmarks ; degré d'ouverture commerciale

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieurs

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