B. Réserves internationales en
baisse
Après la crise de change des années 1990, il
s'est confirmé que de faibles niveaux de réserves de change
accroissent sans aucun doute la vulnérabilité des pays aux crises
financières. Par conséquent, la crise a moins d'impact sur les
pays ayant des niveaux plus élevés de réserves de change.
De même, la durabilité d'un régime de taux de change
flexible dépend de la détention de niveaux de réserves
inférieurs à ceux d'un régime de taux de change fixe qui
nécessite une large base de réserves de change.
Plus généralement, l'examen de la balance
commerciale du Maroc montre que le déficit a continué de se
creuser, les importations ayant augmenté plus que proportionnellement
aux exportations. Ce déficit commercial est plus important au niveau des
paiements internationaux, limitant le niveau des réserves de change.
La figure 13 ci-dessous montre que
depuis le début de la crise financière fin 2007, les
réserves de change mensuelles en termes d'importations ont fortement
chuté. Cette baisse s'est poursuivie jusqu'à la fin de 2013,
passant d'environ 8 mois d'importations à 4,3 en 2013. Les importations
de biens et de services se sont poursuivies pendant plus de cinq mois en 2017,
et les réserves de change ont continué d'être fortement
sollicitées.
Source : Office des Changes
Figure 13 : Évolution des réserves
de change au Maroc 2010-2017 (En mois d'importations)
Ce changement est principalement dû à la hausse
des prix internationaux des matières premières, à la
baisse des exportations, à la baisse des investissements directs
étrangers et à la baisse des envois de fonds des Marocains vivant
à l'étranger. Cette évolution des réserves de
change engage les banques centrales et peut remettre en cause la
soutenabilité du régime de change actuel.
C. L'ouverture graduelle du compte
capital
Dans le cadre de sa volonté de renforcer
l'intégration de l'économie marocaine dans l'économie
mondiale, les autorités monétaires marocaines ont engagé
depuis le début des années 1980 un vaste programme de
réforme pour libéraliser son système financier. Dans ce
sens, une série de mesures d'ouverture du compte de capital ont
été mises en place afin de favoriser les investissements directs
étrangers, soutenir l'ouverture commerciale et l'intégration du
Maroc dans l'économie mondiale, notamment à travers la conclusion
de plusieurs accords de libre-échange (voir Figures
14et15).
Parmi les déréglementations les plus importantes
qui méritent d'être mentionnées, citons :
ü Libéralisation des investissements
étrangers et du financement externe des entreprises résidentes au
Maroc au début des années 1990 ;
ü Se conformer à l'article VIII de l'accord de
1993 avec le FMI, qui traite de la libéralisation des opérations
courantes ;
ü Le marché des changes a été
créé en 1996 ;
ü En 2002, l'investissement à l'étranger
des banques commerciales résidentes a été
libéralisé conformément à la position
réglementaire des changes ;
ü Autorisation des banques commerciales à
effectuer des placements en devises à l'étranger, à
acheter des titres souverains et à émettre des crédits en
dirhams aux étrangers non-résidents pour financer des achats
immobiliers au Maroc ;
ü Mettre en place des outils de couverture du risque de
fluctuation des prix et des taux d'intérêt et un système
d'options de change pour couvrir le risque de change ;
ü Les entreprises peuvent investir jusqu'à 30
millions AED dans des projets liés à leurs activités ;
ü La possibilité pour les OPCVM (SICAV ou FCP)
d'effectuer des opérations de placements en devises à
l'étranger dans la limite de 10% de la valeur de l'ensemble des actifs
constituant leur portefeuille (Titres, Créances, liquidités et
autres actifs) ;
ü Les banques intermédiaires
agréées, les entreprises d'assurances et de réassurance,
les organismes de retraite, les OPCVM et les sociétés
gestionnaires pour le compte des OPCVM sont autorisés à ouvrir
des comptes en devises à l'étranger et à acquérir
des instruments de couverture contre les risques de change, de taux ou de prix
et ce, dans la limite des positions autorisées ;
ü Possibilité pour les OPCVM (SICAV ou FCP)
d'effectuer des opérations de placement en devises dans la limite de 10%
de la valeur de l'ensemble des actifs composant son portefeuille (Titres,
Créances, liquidités et autres actifs) ;
ü Etc.
Figure 14 :
Échanges commerciaux du Maroc dans le cadre des ALEs
Figure 15 :
Benchmarks ; degré d'ouverture commerciale
Source : Direction du Trésor et des Finances
Extérieurs
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