III.4.3 Tableau N° 14 : Appréciation de
l'existence des conflits en groupement Mbinga-Sud
Appréciation
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Effectif
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Pourcentage
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Positive
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365
|
95
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Négative
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19
|
5
|
TOTAL
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384
|
100
|
Au regard de données dans le tableau ci-dessus, nous
constatons que la plupart des enquêtés affirment avoir vécu
et ou observé des cas de conflits en groupement Mbinga-Sud. Bien de
recherches confirment cette situation. Le Groupement Mbinga-Sud, étant
situé dans la partie Est de la RDC, se retrouve affecté par de
conflits récurrents qui touchent qui touchent cette partie depuis plus
de quatre décennies. Le travail de KABENE SH (2020) souligne que le
Territoire de Kalehe n'a pas été épargné par le
cycle infernal des conflits qui sévissent à l'Est de la R.D
Congo. Des tensions naissent et mettent aux prises des communautés tant
autochtones qu'allochtones sur base de divers enjeux.
Une infime partie de nos enquêtés soit 5%
s'alignent en contrario à l'existence des conflits en groupement
Mbinga-Sud. Il va sans doute que ceux-ci aient minimisé
l'appréhension du phénomène et l'aient mal
observé.
Considérant le fait de l'existence des conflits en
groupement Mbinga-Sud, la suite de l'analyse dans le tableau suivant,
présente les divers conflits identifiés.
III.4.4 Tableau NO 15 : Types des conflits
identifiés en groupement Mbinga-Sud
Type des conflits
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Effectif
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Pourcentage
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Conflits tribalo-ethniques
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57
|
15
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Conflits de pouvoir
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77
|
20
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Conflits de succession
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54
|
14
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Conflits fonciers
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127
|
33
|
Conflits identitaires
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38
|
10
|
Conflits liés aux services sociaux de base
|
31
|
8
|
TOTAL
|
384
|
100
|
L'histoire du Territoire de Kalehe en général et
du groupement Mbinga-Sud en particulier relève des conflits qui
interfèrent les uns avec les autres, une analyse transversale de ces
conflits fait état des six principaux conflits identifiés de
grandes ampleurs.
En observant les données du tableau ci-dessus, on
constate que les conflits fonciers sont plus récurrents et plus
épineux selon 33% des enquêtés. Ces conflits, liés
à la terre ruinent l'économie des paysans pauvres, qui au lieu de
faire multiplier leurs capitaux en AGR, les dilapident dans des procès
interminables devant les tribunaux et créent un cycle perpétuel
de pauvreté au sein des communautés.
Aujourd'hui, alors que la pression sur la terre s'est accrue
et avec la croissance démographique encore plus forte que d'ordinaire,
la recherche des terres pour l'agriculture, exploitation des minerais et
surtout la recherche effrénée de grands espaces pour
l'élevage; les conflits fonciers sont devenus des situations
obsédantes.
Il se dégage des données ci-dessus que 20% des
enquêtés soulignent les conflits de pouvoir qui se trouve
alimenté et nourri par une confusion totale observée entre
l'administration publique et coutume.
Il s'observe que certains représentants des
communautés cherchent à tout prix à se considérer
comme de gouvernants, se battent et perdent tout leur temps dans de chicanes
interminables.
Les conflits tribalo-ethniques ont été
soulignés par 15% des enquêtés. Les ethnies dites
autochtones (Havu et Tembo) se dressent contre celles dites allochtones (Hutu
& Tutsi) alors que le tribalisme et les sentiments de
supériorité de certaines tribus alimentent des tensions en
groupement Mbinga-Sud. Au tour de ce dynamique se sont
développées des guerres, de rebellions et beaucoup
d'affrontements meurtriers ayant causé des milliers de victimes et
d'importants dégâts matériels, y compris la destruction du
tissu social.
Par ailleurs, 14% des enquêtés ont
identifié les conflits de succession. Ces conflits sont liés aux
biens matériels ou non matériels que les enfants héritent
de leurs parents. Cette situation est due au fait qu'au décès des
parents, les fils privent les filles (leurs soeurs) de leur droit
d'héritage. Il s'avère que ce conflit est accentué par
l'ignorance de la loi sur la succession et par la non-application de celle-ci
par les instances habilitées. Les us et coutumes rétrogrades
à l'encontre des femmes en sont également l'un des facteurs.
10% des enquêtés affirment l'existence des
conflits identitaires en groupement Mbinga-Sud. Pour accéder à
certains avantages politico-économiques; identité est devenue un
enjeu majeur en R.D. Congo. Il dégage de multiples tensions qui en
découlent et qui embrasent les membres de diverses communautés
place sur le territoire national.
On constate à travers les données ci-dessus que
8% des enquêtés affirment que l'accès aux services sociaux
de base (l'eau, l'électricité, l'éducation, la
santé, la protection, etc.) entraine des conflits en groupement
Mbinga-Sud.
La compréhension des divers enjeux des conflits est
essentiellement pour penser renforcer la capacité contributaire des
approches choisies pour réduire les impacts négatifs des conflits
et rendre les communautés résilientes, c'est ce que nous
présente le tableau ci-dessous :
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