I.1.1: Notions sur le conflit
Le conflit représente une des préoccupations
fondamentales des organisations contemporaines. Il pose un défi
complexe, omniprésent et universel à tous ceux et celles qui
évoluent dans l'enceinte d'une société (Tjosvold, 1997).
Ce phénomène organisationnel est central (Alper et al.,2000) et
représente un point tournant des relations dans une
société (Tjosvold, 1986).
Afin d'aider les praticiens, les chercheurs produisent des
études et mettent à leur disposition des informations pertinentes
pour leur travail quotidien. Cette littérature permet de comprendre ce
que représente un conflit au sens restreint de sa définition mais
aussi dans un sens plus large. Les paragraphes qui suivent constituent une
recension des écrits réalisés sur les conflits en
société.
Etymologiquement le terme « conflit » vient du
latin : « conflictus » et signifie choc,
lutte et combat. Le conflit, d'après Thomas (1992), se définit
comme étant un processus qui commence quand un individu ou un groupe
perçoit des différences entre ce que la personne et un individu
ou le groupe perçoivent et que cette différence est importante
pour les parties». Cette définition comporte beaucoup
d'avantages:
· elle est simple
· elle sous-entend l'existence d'interdépendance
et d'interaction entre les parties en conflit puisque celles-ci peuvent
influencer les éléments considérés comme importants
pour chacune. Elle suggère aussi la probabilité de perception
d'incompatibilité entre les parties au niveau de l'objet du conflit;
· elle semble capter le point de départ du
conflit;
· elle est assez large pour couvrir une bonne
variété de possibilités, de types et de causes de conflits
et ne se limite pas aux activités.
Ainsi, en termes généraux, le conflit se
définit comme étant un processus impliquant des actions et des
comportements qui commencent lorsqu' une partie perçoit qu'elle a
été, selon elle, lésée par une autre partie ou que
cette autre partie s'apprête à le faire, il dit ensuite que le
conflit a lieu lorsqu'une partie est considérée comme obstacle
à la satisfaction des préoccupations de l'autre(FOUCHER R.,
Cité par BIDJONGOU DOUKAGA C. M., 2008).
Le conflit est un précepte intégrant des
rapports humains, il est présent aussi bien dans la vie privée
que dans la société. Les communautés ne sont en fin de
compte rien d'autre qu'un univers de conflits (CROZIER M., 1977).
Dans la langue française, le terme
« conflit » est très fréquemment
associé aux notions de tension et violence. Dans ce travail, nous ne
voulons pas dresser la liste de tous les concepts synonymes du mot conflit,
mais nous ferons tout de même la distinction entre ces termes.
A partir du XVIIe siècle, le mot
«conflit» est appliqué aux relations interpersonnelles et
est envisagé comme «dualisme intérieur» et par
extension, il désigne alors «l'antagonisme possible dans le
champ intellectuel, moral, affectif ou social, voire juridique et
psychologique» (MARSAN C., 2005).
Le terme « tension », pour sa part, vient du latin
« tensio », « tensionas »
et signifie «la manière de tendre et de contracter les
nerfs » (MARSAN C., 2005).
C'est à la fin du XVIe siècle que l'usage du mot
s'applique au champ psychologique et plus précisément à un
effort soutenu. Il signifie également « querelle et
opposition » ; la « violence », quant à elle,
correspond au mot latin « violentus » qui signifie
« emporté », en parlant du caractère impétueux
appliqué aux personnes et aux choses. Elle signifie également
« ce qui est excessif, qui sort de la mesure, qui agit et s'exprime sans
retenue et avec grande intensité ; et aussi ce qui agit avec force
contre soi-même ou contre autrui (HELLRIEGEL D, 1992).
Finalement, nous retenons que la différence entre ces
termes réside dans le fait que le conflit est bien la
divergence, l'antagonisme entre des personnes qui cherchent à obtenir
une même chose. La tension constitue alors, en quelque sorte,
l'énergie sous-jacente du conflit, c'est-à-dire
l'intensité relationnelle, la pression que l'opposition amène
entre les protagonistes. Le conflit crée une tension entre les individus
ou les groupes. La violence peut alors être le résultat du
conflit, ou décharge dudit conflit ; c'est-à-dire, un
débordement excessif d'agressivité vis-à-vis d'autrui ou
d'un objet. Le conflit correspond à une situation dans laquelle se
trouvent des individus dont les objectifs, les cognitions ou émotions
sont incompatibles et les conduisent à s'opposer.
En effet, il y a conflit lorsque deux ou plusieurs
antagonistes ont un intérêt en commun qui fait l'objet d'un
désaccord (HELLRIEGEL D., 1992).
Nous retiendrons dès lors que pour qu'il y ait conflit,
trois conditions doivent être présentes :
Ø Il faut qu'il y ait des acteurs ;
Ø Il doit exister une relation entre les acteurs;
Ø Il y a des enjeux entre lesdits acteurs.
A partir du moment où il y a interaction entre des
personnes ou des entités sociales autres que la nôtre, nous
soulignons que les possibilités de conflit peuvent émerger et se
révéler inévitable. Plusieurs modèles
décrivent ce processus conflictuel. Le modèle le plus populaire
est celui de Robbins, dans lequel l'auteur décrit le processus
conflictuel en cinq grandes étapes :
- L'oppositionpotentielle ;
- La personalisation ;
- L'intension ;
- Le comportement ;
- Les conséquences.
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