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La sociotherapie et la résilience communautaire en situation des conflits en groupement Mbinga-Sud, territoire de Kalehe


par Solange FURAHA BAHIZIRE
ISTD/Kalehe - Graduat 2022
  

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1.

2. INTRODUCTION

2.1 Etat de la question

Le domaine scientifique, plus précisément celui de la recherche reste un domaine où complémentarité, reformulation et critique se succèdent.

Ainsi, il nous a semblé judicieux de chercher si notre préoccupation n'aurait pas fait objet d'un autre travail. Il s'avère que la thématique de résilience communautaire face aux conflits a été déjà abordée par des chercheurs et différents organismes tant nationaux qu'internationaux bien que la littérature sur la sociothérapie communautaire demeure quasi-inaccessible. Nous avons retenu, parmi les résultats antérieurs, pour mieux cerner l'état actuel de la question les quelques auteurs qui se sont intéressés presqu'au même thème que celui de notre étude. Ainsi, nous avons parcouru les travaux suivants :

Retraçons ici les résultats d'Interpeace(2020) et six organisations partenaires dans leur rapport sur la résilience pour la réconciliation dans la sous-régions de grand lac qui ont les mérites de démontrer que , dans les communautés où l'enquête a été menée des capacités tant individuelles, relationnelles que culturelles de résilience aux conflits ont été développées par celle-ci

D'après ce rapport, ces capacités permettent aux populations de la région de rebondir après une crise importante et surtout facilitent un vivre ensemble harmonieux et une cohésion  sociale même dans le cas des conflits très violents.

Ce rapport a manqué de faire vouloir que pour espérer bâtir une paix durable, seules ces capacités ne suffisent pas ; mais qu'il leur faut associer à différentes initiatives à l'instar de la sociothérapie communautaire. Celle-ci pourra permettre de soigner les blessures internes et de favoriser la consolidation de la paix et le rétablissement du tissu social.

BOSCO MUCHUKIWA (2021) revenant sur la résilience et la transformation des conflits dans les états des états des grands lacs africains souligne que, globalement ; le dialogue, la médiation, l'arbitrage et le pardon sont les principales capacités de résilience.

Cependant , l'auteur montre que l'usage transversal de ces capacités ne garantit pas la réussite total car les capacités de résilience exogène inhibent les capacités d'adaptation, de rebondissement et ne s'attaquent pas aux facteurs structurels des conflits.

Ainsi, faire la résilience en situation post-conflit exige ; selon l'auteur , une nouvelle approche qui selon nous est la sociothérapie débouchant sur des zones de résultats susceptibles de rétablir la confiance et l'engagement de tous à la cohésion sociale.

Dans son manuel sur la sociothérapie à base communautaire au Rwanda, à l'Est de la RDCongo et au Liberia ; CORA Dekker (2016) décrit le processus de développement d'un programme de formation sur la façon de supérieur et d'encadrer des groupes de sociothérapie dans le contexte post-conflit africain.

Cette chercheuse démontre que , par la formation et la pratique des principes de la sociothérapie, les stagiaires apprennent à apporter leur contribution sur pied d'égalité, à établir n et à engager un dialogue commun, à prendre des décisions ensemble et à oeuvrer en faveur d'une coopération mutuelle.

Bien que ce travail a le mérite d'avoir jeté le jalon d'une littérature sur la sociothérapie, il est reprochable d'un manque d'analyse profonde suivant une méthode scientifique admise.

Jeans de Dieu BASABOSE(2016) souligne qu'après le génocide et la guerre qui a détruit le tissu social entre les Rwandais, différentes approches ont été utilisées pour redonner espoir, guérir les bleuissures du passé et construire la cohésion sociale ; et la sociothérapie à base communautaire en est proche et présente sa contribution à l'efficacité dans la construction d'une société de restauration.

RWABIRA MAKUBULI Moïse(2006),dans son mémoire portant sur les ONGs et la Gestions des conflits en Territoire d'Uvira, montre la façon dont les ONGs s'attèlent à résoudre les conflits communautaires en Uvira. Les résultats de sa recherche affirment que les conflits entravent le développement de ce Territoire. Pour ce faire, il a proposé un schéma d'analyse minutieuse par lequel les ONGs devront se circonscrire dans leurs initiatives pour la transformation des conflits afin de contribuer à la restauration de la paix dans ce Territoire.

NAHANO MUNGANGA Modeste(2014),analysantles conflits armés et leur impact sur les activités économiques à Ninja, dresse un tableau sombre qui illustre les effets de ces conflits sur le développement socioéconomique de la Chefferie de Ninja. De cela, il démontre que les groupes armés empêchent la population à accéder à leurs champs, ceci limite leur capacité à réaliser les travaux agricoles qui concourent à la production. Cette situation entrave la disponibilité et par ricochet l'accès aux denrées alimentaires dans cette contrée favorisant ainsi l'insécurité alimentaire. Il signala en suite d'autres ingrédients qui qui viennent aggraver la situation, entre autre les effets vécus du génocide au Rwanda, la conquête des postes, la déception de la jeunesse du milieu qui se rallie aux rebelles, mais aussi la faiblesse de l'Etat congolais. Pour y faire face, il propose un dialogue permanent entre les parties prenantes pour restaurer la paix et favoriser l'accès de la population aux champs, mais aussi entreprendre des travaux de construction des routes pour permettre le désenclavement de la chefferie de Ninja.

SADIKI KATOKE Patrick(2013),dans son mémoire intitulé « analyse des conflits entre les peuples pygmées autochtones et les bantous vivant sur l'île d'Idjwi (Sud-Kivu) » ; chercher à savoir l'efficacité des efforts locaux pour résoudre toutes ces multitudes de conflits entre pygmées et bantous, les stratégies à mettre en place pour intervenir en faveur des opprimés. Il suggère la mise en application des règlements prévus par le droit de l'homme et mise en place d'une structure de travail pour la promotion des méthodes non-violentes, tout en suscitant l'implication de l'autorité de l'Etat quant à ce car souvent les bantous longtemps ne cessèrent à négliger les pygmées et à les marginaliser.

Les chercheurs précédents ont développé des thématiques avec un focus sur l'un ou l'autre aspect de notre travail et cela de façon très singulier. En se plaçant au prolongement des analyses faites par nos prédécesseurs, notre recherche se démarque par une analyse factuelle. Ainsi, à travers notre recherche axée sur la sociothérapie et la résilience communautaire en groupement Mbinga-sud, nous voulons identifier les conflits les plus perceptibles, leurs enjeux et acteurs en groupement Mbinga sud, relever les zones de résultats de la sociothérapie appliquées pour la résilience communautaire face aux conflits et proposer des stratégies d'intervention pour assurer l'efficacité de l'approche socio thérapeutique pour la résilience communautaire face aux conflits Mbinga-sud. Réalisée sur base d'une méthodologie rigoureusement la présente recherche a pour finalité de contribuer à la cohésion sociale et au rétablissement du tissu socio-économique détruit par divers conflits en groupement Mbinga-sud.

2.2 Problématique

Des études menées prouvent que les pays de la région de grands lacs africains constituent une zone secouée depuis des années par des conflits extrêmes. Ceux-ci , souvent interconnectés entre le Burundi, la R D Congo et le Rwanda ; puisent leurs racines sous une forme ou une autre dans l'exclusion politique, sociale ou économique, et dans la perception subséquente d'injustice(Interpeace, 2020).

Les États de la région des Grands Lacs africains se disputent depuis près de quatre décennies le trophée du plus grand violateur des droits humains : massacres répétitifs et à grande échelle au Rwanda, au Burundi, les conflits interethniques en République Démocratique du Congo, etc (M. Boyce et F. Vigaud-Walsh, 2015).

Il faut noter que la période de guerres cycliques que connait la Région des Grands Lacs a eu pour conséquence la destruction du tissu social, le relâchement des liens de solidarité ainsi que l'érection et l'agrandissement d'un fossé rendant sans cesse difficile, si pas impossible, le dialogue entre divers pays et groupe sociaux de la région(MuchukiwaRukakizaB, 2021).

A l'intérieur des communautés, familles et villages sont également déchirés par des conflits fonciers ou par la compétition pour le contrôle des structures locales de pouvoir ou d'accumulation.

Dans un tel contexte, les contestations de nationalité et la récusation de la présence des « non originaires » qualifiés généralement d'« usurpateurs » occultent les yeux et enjeux des acteurs des conflits.

Plus récemment, au début de la 2e moitié des années 90, les interventions conjuguées des armées rwandaises, ougandaise et burundaise en R.D. Congo, aux coté des rebellions mises en scène par leurs stratégies (AFDL, RCD, RCD/ML, MLC, ...) ont entrainé la (re)naissance et la prolifération des groupes des résistants connus sous le nom générique des « Maï- Maï »(MuchukiwaRukakizaB, 2006).

L'action conjuguée de toutes ces armées et tous ces groupes armés a entrainé, à ce jour, plus de 2,5millions des morts d'après un rapport d'une ONG américaine, International RescueCommitee (IRC).

La dynamique des alliances et les atrocités dont se sont rendues coupables les différentes factions armées ont fait naitre de nouvelles oppositions entre ou à l'intérieur des communautés, ou cristallisé des oppositions plus anciennes.

De son côté , la partie Est de la R D Congo est considérée comme l'épicentre des violences des exactions et des violations des droits des humains qui ont secoué le pays durant deux dernières décennies.

Les guerres de 1996 et 1998 ont fait ressurgir des conflits qui étaient, jusqu'en 1995, de plus ou moins faible intensité. C'est le cas notamment des conflits Hema-Lendu, entre banyarwanda et les autres communautés du Nord et Sud-Kivu, entre barundi de la plaine de la Ruzizi et le Bafulero. En même temps perdurent des conflits latents entre Baluba et « Katangais » au Katanga, entre Bashi-bahavu d'une part et les Barega-Babembe-Bavira au Sud -Kivu d'autre part, etc.

La Province du Sud-Kivu a connu aussi des conflits entre communautés locales liés à l'identité, à la terre et aux droits politiques pendant de nombreuses années, et ces conflits sont devenus de plus en plus violents.

La trilogie Terre -Pouvoir-identité expliquant la complexité et la permanence des conflits inter et intracommunautaires en Territoire de Kalehe suggère que les conflits qui portent sur l'accès à la terre, et, par ricochet , aux ressources naturelles dont elle est le support, et leur usage ont, par essence, un caractère politique, mais aussi anthropologique . Le foncier en milieu rural dépasse donc le seul aspect de la gestion de la terre pour donc le seul aspect de la gestion de la terre pour embrasser l'ensemble des rapports sociaux, économiques juridiques et politiques qui en découlent (MuchukiwaRukakizaB,2006).

Dans un tel contexte, c'est la violence qui dicte la règle de jeu dans tout le Territoire et spécifiquement en groupement Mbinga-sud. Cette faiblesse renforce l'idée selon laquelle le recours à la force représente le seul moyen de protéger les biens et les libertés individuelles. Cette idée a servi de soubassement pour exacerber les tensions entre les commutés locales, et elle a plus spécifiquement provoqué une division entre les groupes sociaux dits autochtones, les communautés dont la présence était la plus solidement établie et les groupes ethniques.

Les conséquences sociales d'un tel contexte sont notamment que les es individus qui se trouvent impliqués dans ces conflits engagent certes leur responsabilité individuelle au regard de la société, mais; cette responsabilité est malheureusement étendue aux groupes ethniques auxquels ils se rattachent. Ces derniers sont ainsi chargés de préjugés, notamment celui de producteurs et propagateurs de la culture de violence et de la désolation. Les acteurs sur terrain sont perçus, eux, comme étant que les exécutants d'un projet culturel, ethnique et hégémonique venu d'ailleurs. D'où une sorte de socialisation de la responsabilité par la transformation de la responsabilité individuelle en responsabilité collective.

En plus, les acteurs de ces conflits et, par extension, les groupes sociaux auxquels ils appartiennent sont tous irrévocablement condamnés, privés de toute possibilité de prouver, à base d'éléments tirés de leur patrimoine culturel, ce que leur culture renferme de fondamentalement pacifique. Compte tenu de l'aversion dont ils sont l'objet et à se comporter en conséquence; ceci - ont sans doute- contribué à donner raison, à posteriori, aux constructeurs des préjugés et dans tous les cas, compromet les chances de dialogue et pervertit fondamentalement les relations entre les individus et communautés. Pourtant une écoute attentive de ces cultures pourrait révéler une grande richesse en expérience de sagesse, de vertu et de paix.

NGAYABERURA BUREGEYA, J D(2019) pense finalement que le cercle vicieux des conflits dans lequel est enfermé le peuple tend à devenir un destin. Son constat est qu'au niveau institutionnel, les alliances et mésalliances entre les leaders politiques congolais, de fois instables et contradictoires ne font que produire une paix en dents de scie. Il soutient que la raison en est que le plus souvent, la gouvernance traduite par la volonté des politiciens congolais à tous les niveaux, privilégie les intérêts privés et égoïstes à la satisfaction de l'intérêt général des communautés, car ils trouvent en la politique un raccourci pour l'enrichissement facile sur le dos de la population. Une raison de plus est que les solutions aux conflits ont toujours été une émanation d'une infime élite, qui d'ailleurs, ignore en tout ou en partie, sinon elle fait fi des besoins fondamentaux et des aspirations de la large majorité à la base. « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi » disait Ghandi.

Pendant qu'au niveau institutionnel les démarches pour la paix présagent d'une mauvaise augure, au niveau local, beaucoup d'initiatives en matière de consolidation de la paix, dont les mèches fument encore aujourd'hui, ont porté des fruits non négligeables. Malheureusement, par manque d'appui au niveau institutionnel, elles manquent, la plus part de fois, de tonalité. En plus, ces initiatives ont été parfois d'une efficacité très limitée en raison notamment de l'amateurisme des activistes de DH, l'opportunisme des structures officielles de pacification (Comité des sages, commission de pacification, CBDM, CDV, Barza, etc); la capacité réduite de mobilisation collective des associations de défenses des DH; le caractère conjoncturel et sectoriel des approches mises en oeuvre ; l'absence d'instruments de sensibilisation aux DH et à la problématique de la paix ; l'absence de capacité d'anticipation; une documentation insuffisante en amont de problématiques étudiées etc.

Pour un meilleur rendement, on doit arriver à faire en sorte que les méthodes et solutions aux problèmes et/ou aux conflits, soient entre les mains des acteurs locaux. Voilà pourquoi, nous avons pensé mener cette recherche portant sur la sociothérapie et la résilience communautaires en situation des conflits en groupement Mbinga-sud.

L'impératif ici est de s'employer à créer des espaces ouverts au dialogue, à la participation et à l'initiative des tous, en particulier les femmes et les autres groupes marginalisés pour rétablir la confiance et les relations au niveau individuel, familial et communautaire. Cette recherche se focalise sur la sociothérapie à base communautaire qui a prouvé son efficacité dans des pays comme le Rwanda devant être utilisée pour redonner espoir et construire la cohésion social en s'inscrivant dans la dynamique de résolution des conflits à travers le développement des capacités des acteurs, des leaders locaux au moyen des analyses participatives .

Toutefois, d'après CORA Dekker, (2018) ; bien que cette approche, comme les autres initiatives de pérennisation de la paix doivent être entre les mains de locaux, elles doivent bénéficier bien sûr d'un ancrage national et d'un soutien international. Sinon elles ne seraient qu'un feu de pailles. Elles doivent viser à raffermir les institutions dans la façon de gérer le patrimoine national, mais aussi à autonomiser les citoyens au bas de l'échelle, en veillant tout particulièrement à renforcer les facteurs sociaux et économiques qui rendent les communautés plus résilientes aux divers conflits auxquels elles font face sans recourir à la violence.

Considérant la problématique ci-haut établie, des questions ont jailli à l'esprit et auxquelles la présente étude se propose de répondre :

0.3 Questions de recherche

1 Quels sont les conflits les plus perceptibles , leurs enjeux et leurs acteurs en groupement Mbinga-sud ?

2 Quelles sont les zones des résultats de la sociothérapie communautaire qui contribuent au renforcement de la résilience communautaire face aux conflits en groupement Mbinga-Sud ?

3 Quelles stratégies peut-on mettre en place pour renforcer les capacités contributives de la sociothérapie à la résilience communautaire face aux conflits en groupement Mbinga-sud ?

0.4 Hypothèses

Au regard des questions ci-haut soulevées, les hypothèses suivantes ont été émises :

1. Les conflits tribalo- ethnique , les conflits de pouvoir ou de succession, les conflits fonciers, les conflits liés aux aides humanitaires, les conflits liés aux services sociaux de base et conflits identitaires seraient le plus perceptibles serrant lies aux enjeux socio-économique et politiques alors que les membres de la familles , les autorités politique- administratifs et coutumier et autochtones seraient les acteurs des conflits en groupement Mbinga-sud.

2. Le bien être mental, la cohésion sociale, la dynamique de la famille et l'intégration du genre, la participation civique et le bien être socio-économique seraient les zones des résultats de la sociothérapie qui impliquent le renforcement de la résilience communautaire face aux conflits en groupement Mbinga-Sud,

3. La formation de base sur la sociothérapie , la constitution des groupes de sociothérapie, l'intégration de l'approche dans la dynamique communautaire de gestion et résolution des conflit seraient des stratégies pour assurer l'efficacité de la sociothérapie pour la résilience comme face aux conflits en groupe Mbinga-sud.

0.5 Objectifs du travail

0.5.1 Objectif général

Généralement ce travail vise à contribuer à la cohésion sociale et au rétablissement du tissu socio-économique détruit par divers conflits en groupement Mbinga-sud.

0.5.2 Objectifs spécifiques

Spécifiquement, ce travail poursuit les objectifs ci-après :

1. Identifier les conflits les plus perceptibles, leurs enjeux et acteurs en groupement Mbinga sud,

2. Relever les zones de résultats de la sociothérapie appliquées pour la résilience communautaire face aux conflits, en groupement Mbinga-sud ;

3. Proposer des stratégies d'intervention pour assurer l'efficacité de l'approche socio thérapeutique pour la résilience communautaire face aux conflits Mbinga-sud.

0.6 Choix et intérêt du sujet

Des recherches sur la région des Grands-Lacs témoignent que la partie Est de la RDCongo fait face à un cycle infernal des conflits qui déchirent le tissu social de la communauté, mettant en mal les personnes qui en sont victimes. Le Territoire de kalehe en général et le groupement Mbinga-sud, étant circonscrits dans cette zone se trouve aussi affectés par ce phénomène car de multiples cas des conflits y ont été enregistrés. Il reste évident qu'en situation des conflits des personnes en sont victimes et se trouve obligées de vivre des stress et des traumatismes de tout genre. Dans un tel cas, il est du devoir des acteurs sociaux de penser des stratégies qui permette le rétablissement de liens sociaux qui ont été brisés suite aux conflits récurrents.

C'est ainsi que, nous-mêmes ; en tant qu'actrice sociale avons été touchée par cette situation et y avons attaché notre attention pour tenter d'analyser les contours du problème et comprendre en quoi la sociothérapie comme approche communautaire peut contribuer à guérir les blessures internes de cette communauté meurtrie par divers conflits en groupement Mbinga-sud.

Bien appliquée, nous estimons au départ que la sociothérapie peut renforcer les capacités de résilience de la communauté face aux conflits. Avec cette conviction, nous avons orienté nos lunettes de recherche sur ce sujet qui porte sur la sociothérapie et la résilience communautaire en situation des conflits en groupement Mbinga-sud.

Ce travail revêt un triple intérêt :

Ø Intérêt pratique et social : ce travail offre à la population du groupement Mbinga-sud, une analyse objective sur les capacités contributives de la sociothérapie au renforcement de la résilience en situation des conflits. En d'autres termes, ce travail va aider la communauté à se situer, à comprendre l'approche et son fonctionnement (principes, phases, rôles des acteurs, etc) afin de prendre des décisions qui impliquent l'interaction des tous pour faire face aux conflits et construire une société où la cohésion sociale est au rendez-vous.

Ø Intérêt scientifique : un déficit quant aux traces écrites sur la sociothérapie et la résilience communautaires en situation des conflits se laisse constater à tous les niveaux (national, provincial et local). Ce travail vient jeter les jalons et ouvrir ainsi la voie aux autres chercheurs qui voudront bien s'intéresser sur cette thématique.

Ø Intérêt académique et du domaine : ce travail s'inscrit dans le cadre social et répond à l'impératif académique opposé à tout finaliste de pouvoir produire un Travail devant couronner de son cycle .La réalisation de ce travail est le fruit de cette exigence, en plus, ce travail nous permet d'approfondir les notions acquises pour la préparation quotidienne dans la vie professionnelle.

0.7Délimitation spatio-temporelle du travail

07.1 Délimitation spatiale

Sur le plan spatial, notre travail se réalise en groupement Mbinga-sud en Territoire de Kalehe, Province du sud-kivu à l'Est de la RDCongo. Le choix de cette zone n'est plus justifié considérant que les réflexions précédentes soulignent la prévalence de conflits qui sévissent en groupement Mbinga-sud.

07.2 Délimitation temporelle

Les données rapportées dans cette recherche couvrent une période allant de 2017 à 2022. Cette délimitation rime non seulement avec le processus électoral en RDC avec son lot de défis ayant entrainé de conflits au sein des communautés, mais aussi va de pair avec le programme d'implémentation de l'approche socio thérapeutique en Territoire de Kalehe par le Consortium ZOA-PDD.

1.8 Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, le présent travail s'articule autour de quatre chapitres à savoir :

Ø Le premier chapitre porte sur approche conceptuelle et généralités sur le conflit, la sociothérapie et la résilience communautaires,

Ø Le deuxième est axé sur la présentation du milieu d'étude et la méthodologie de recherche ;

Ø Le troisième est axé sur la présentation des données, analyse et interprétation des résultats ;

Ø Quant au quatrième, il présente les stratégies d'intervention pour assurer l'efficacité de l'approche socio thérapeutique pour la résilience communautaire face aux conflits Mbinga-sud sous forme de projet de développement.

0.9 Difficultés rencontrées

Dans le processus de réalisation de ce travail, nous nous sommes butés à de multiples difficultés dont les plus remarquables sont :

- Le difficile accès aux données suite à l'insuffisance d'ouvrages et autres traces écrites traitant de la sociothérapie appliquée pour une résilience face aux conflits,

- Les conditions climatiques très précaires avec des pluies intempestives en périodes de collecte de données ;

- L'insistance financière en période de recherche limitant notre capacité d'explorer toute la zone de recherche, mais que nous avons bravée par la technique d'échantillonnage

- La combinaison des activités de recherche, les cours et le stage qui a perturbé notre calendrier de travail.

Chapitre Premier: APPROCHE CONCEPTUELLE ET GENERALITES SUR LE CONFLIT, LA SOCIOTHERAPIE ET LA RESILIENCE COMMUNAUTAIRES

Dans ce chapitre, il s'agira de mettre en évidence les concepts-clés ; les définir et les clarifier.

I.1 LE CONFLIT

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