CONCLUSION
Pour clore ce chapitre, nous sommes parties de deux approches.
L'une positive et l'autre négative. Pour l'approche positive, nous avons
souligné quatre aspects comme mérite de l'auteur. Le premier
aspect est son combat pour le principe de non-séparabilité.
La séparation a fait que,d'un côté, il y a
l'humain et de l'autre la nature ; d'un côté le sujet et
l'autre côté l'objet. Cette séparation est visible dans
plusieurs domaines. Le concept contrat a introduit une valeur sur les deux
valeurs diamétralement opposées : humaine et naturelle. Le
contrat acréé une entente. Le deuxième mérite est
l'idée de la nouvelle relation entre l'humain et la nature.
Celle-là, grâce au contrat, confère à la nature le
statut du sujet de droit. Ceci étant, l'humainest obligéd'adopter
une nouvelle manière de vivre.
Le troisième aspect est la relation droit-politique qui
introduit le principe de non-appropriation. Le nouveau rapport fait que
l'humain est interdit de s'approprier les choses de la nature, puisqu'elles
sont devenues les biens communs. En tant que bien commun, personne ne peut
poser un acte allant à l'encontre de la volonté de tous. Par ce
principe, la nature n'est plus une propriété privée de
l'humain, mais un bien collectif avec lequel le dialogue, la
réciprocité est au centre. Le quatrième aspect est
l'éthique serrésienne. Celle-ci est fondée sur le principe
sujet-sujet, objet-objet. Elle n'est pas seulement du point de vue subjectif,
mais objectif aussi. Elle tient compte du mal que l'humain pose sur les objets
de la nature.
Le deuxième aspect de ce chapitre est négatif,
celui-ci se fonde sur certaines analyses comme limites de notre auteur. La
première faille vient de la concrétisation du contrat naturel si
nous nous referons à la théorie du droit positif. L'auteur
construit le contrat naturel en se référant aux thèses du
contrat social, mais enl'excluant. Pourtant, dans la vie pratique, seul
l'humain est capable de signer un contrat. Et même si celui de Michel
Serres est métaphysique, relavant de la conscience, l'humain ne peut
être conscient de cela que s'il trouve son intérêt. Par
conséquent ; c'est du contrat humain que peut naitre le contrat
naturel.
CONCLUSION GENERALE
Pour conclure notre mémoire. De quoi avons-nous
discouru ? Dans ce travail de mémoire, nous avons discouru de
la part de l'humain dans les problèmes écologiques chez
Michel Serres. Ce travail nous a permis grâce à la
pensée de Michel Serres de découvrir le rôle et la place de
l'humain dans la nature. Après cette longue littérature et
découverte, nous avons en effet le devoir de
donner les conclusions de nos recherches. Nous sommes partis du postulat selon
lequel, les êtres vivants sur la planète terre courent un danger.
Ils sont menacés par les conséquences
écologiques liées au réchauffement et changement
climatique. Les conséquences écologiques depuis un temps sont
devenues récurrentes et mettent l'ensemble d'éléments de
la nature en danger de disparition. De postulat surgit des questions
fondamentales : d'où sont venus ces conséquences ou
problèmes écologiques et qui est à l'origine de ces
conséquences ? Ces deux questions ont fait l'objet même du
premier chapitre.
De ce qui précède, le premier chapitre,
intitulé, Les causes profondes à l'origine des
problèmes écologiques, a fait l'objet d'une enquête
historique pour savoir où, quand, comment et qui est à l'origine
des problèmes écologiques. Nous sommes partis questionner les
événements historiques de la terre pour trouver la cause de ces
évènements qui sont en effets le premier scandale
écologique : la première extinction des espèces. De
cette enquête, il résulte que, avant l'action humaine ne soit un
problème majeur en écologie, la nature elle-même dans son
fonctionnement et dynamisme est la cause première des
conséquences écologiques. Ainsi, l'humain n'est pas responsable
dans cette réorganisation de la nature. Il s'agit là des
phénomènes naturels de la terre. Par ailleurs, comment maintenant
expliquer l'accélération des problèmes écologiques
aujourd'hui ? Tout est parti de l'idée que l'on se fait de la
nature. L'héritage scientifique et culturel de la nature comme une chose
vide de sens.
A ce propos, du côté de la philosophie,
déjà avec Parménide, la nature sera rangée du
côté du non-être et l'humain de l'être. Quand
bien-même ce dualisme parait être métaphysique,
Parménide manifeste déjà un mépris sur les choses
de la nature. Ainsi va naitre une certaine hostilité envers la nature.
Francis Bacon va venir avec l'empirisme avec sa méthode de l'induction
pour dire ; l'esprit humain doit enquêter sur la nature de deux
façons : premièrement de manière théorique
découvrir les lois de la nature et deuxièmement de manière
pratique développer les techniques pour arriver à
découvrir ces lois. L'objet de Bacon est que, l'esprit humain apprend de
la nature pour qu'en retour, il triomphe et domine sur elle. De cette
idée, Descartes va venir avec le rationalisme. Celui-ci part des
théories baconiennes, il introduit un dualisme : d'une part, il y a
sujet pensant et de l'autre part un objet pensé. D'un côté,
il y a un sujet et de l'autre côté l'objet. Tout ça dans
l'objectif de donner à l'humain le pouvoir d'être maitre et
possesseur de la nature. De leurs conceptions, nous avons découvert une
pensée hostile à la nature comme chose sans valeur. Et même
le déterminisme et scientisme vont construire leur théorie
partant de ces deux penseurs.
Le déterminisme et le scientisme vont être
influencés par le rationalisme cartésien. Celui de vouloir rendre
l'humain maître et possesseur de la nature. Pour le déterminisme,
il faut que l'humain arrive à être maître et possesseur de
la nature par la raison. Malheureusement, cette interprétation sera une
exaltation de la réalité puisque le monde est fixe,
déterminé par les lois mathématiques. Les lois
scientifiques doivent s'appliquer sur les lois de la nature grâce
à la technique. Conséquence, la nature devient une chose soumise
à la nécessité de l'humain selon sa rationalité. De
cette conséquence s'inscrit le scientisme d'après lequel, seule
la science est décideuse des choses du monde.
Tout compte fait, les éléments du premier
chapitre ont présenté une certaine idéologie sur la nature
et sur l'humain. Une représentation d'une nature inférieure
à l'humain et qui n'a rien de valeureux. Nos recherches ont abouti
à la conclusion selon laquelle les problèmes écologiques
sont des problèmes de conceptions, des idées et croyances que
nous avons hérités d'une culture dualiste et méprisant la
nature comme une réalité extérieure à l'humain.
Voilà pourquoi, l'anthropocentrisme comme idéologie est une
idée exaltant l'humain comme maître de tout. Cette culture est
aujourd'hui au coeur de notre pensée et notre agissement. Michel Serres
n'avait pas tort de dire que la crise écologie provient de la culture
héritée de l'histoire.
En outre, de cette culture, la nature se voit aujourd'hui
transformer et marchander comme une chose à valeur extrinsèque.
C'est là que nait le problème écologique de notre
époque : la marchandisation de la nature comme bien. Le
deuxième chapitre est une analyse sur la problématique
du progrès technique, capitalisme et leurs conséquences dans la
nature. Cette analyse part des deux ordres qui règlent le monde
aujourd'hui. Le premier est la problématique du progrès
technique. Celui-ci est cette association entre la science et la technique.
D'un côté, la science fournit à la technique les
méthodes et procédures et la technique les récupère
pour matérialiser de l'autre côté. Ce mariage fait de la
nature un objet en vue d'agir sur elle. La technoscience a des
conséquences sur les vivants avec les pratiques de la biotechnologie,
l'émission des gaz, etc. Le progrès technique vient de cette
culture cherchant toujours à rendre l'humain maitre, dominant et
possesseur de la nature ou du monde dans lequel il vit. Le deuxième
ordre vient du développement capitaliste. Cet ordre a une logique
marchande. Cette logique considère les choses de la nature comme des
marchandises avec lesquelles les humains usent selon leur propre gré. De
cet ordre marchande, né le problème de l'intérêt, du
profit et de l'accumulation des biens. Le capitalisme embarque la nature dans
un nouveau navire où les valeurs sont mises en parenthèses. La
nature est privatisée par l'humain comme un bien revenant à lui
seul.
Cependant, ces deux ordres sont les clés qui
interprètent le monde aujourd'hui puisqu'ils forment une structure. Dans
l'écologie, l'ordre technologique et économique objectivent et
marchandent les autres êtres vivants en créant des ruptures dans
la relation humain-nature. Ces ruptures transforment le visage et la
beauté du monde à long terme. Aujourd'hui, le
développement technologique et économique crée des
problèmes graves dans les écosystèmes : le
réchauffement et développement climatique, les extinctions des
espèces, les inondations, etc. En effet, de ce que nous venons de dire,
nous découvrons que les problèmes écologiques viennent de
cette association de la technologie et système économique.
L'humain actuel, héritier de la culture, méprisant la nature est
le premier acteur dévastateur de la nature. Par l'accumulation des
biens, la nature devient un bien rendant des services à l'humain sans
que ce dernier puisse la protégér. La question reste à
savoir comment résoudre ces problèmes auxquels l'humanité
toute entière est confrontée ?
De ce qui précède, devant une telle question
où l'avenir de l'humanité est mis en danger, Michel Serres
propose une solution qu'est l'objet du troisième chapitre. Le
troisième chapitre est nommé : l'écologie du
contrat ou du sujet de droit. Celui-ci est une proposition que Michel
Serres nous offre. Face aux conséquences écologiques, à la
violence objective où les humains se battent tous contre les choses du
monde, Michel Serres vient introduire la notion du contrat naturel. L'humain
depuis le contrat social considère la nature comme un objet sans valeur
et sans droit. Cette conception est, depuis le moderne, la déclaration
des droits de l'homme. La nature est livrée aux mains des
prédateurs. Le contrat naturel est un contrat qui vise à
valoriser la nature en la rendant d'abord sujet, ensuite un sujet ayant ses
droits et enfin partenaire de l'humain. Ce contrat est une exclusivité
du contrat social par le fait qu'il est universel et tient compte de tous les
éléments de la nature. Michel Serres défend en premier
lieu l'idée d'un droit de propriété. Il recourt au droit
classique qui tient compte du monde en sa totalité. L'enjeu du contrat
naturel comme proposition à la solution des problèmes
écologiques est la reconnaissance de la nature comme un être
vivant, un sujet de valeur, une âme, une mère, une maison
accueillante avec laquelle l'humain serait en parfaite harmonie en tant que
symbiote. Par contemplation, réciprocité, l'humain et la nature
doivent vivre une relation symétrique, synchronique et transversale.
L'humain rentre dans la nature en tant que fils de la nature et la
naturelereçoit, le protège.
Le quatrième chapitre est une analyse critique sur
notre recherche effectuée dans la pensée écologique de
Michel Serres. Il s'intitule : approche critique de l'écologie
du sujet de droit. L'analyse part d'un aspect positif où, nous
avons relevé que l'originalité des travaux de notre auteur est le
fait de briser le dualisme écologique qui sépare l'humainde la
nature. Séparer l'humain de la nature est l'origine même des
problèmes écologiques. Une autre originalité est
l'idée du contrat introduisant une nouvelle relation et un nouveau
rapport où la nature n'est plus un objet sans valeur, mais un sujet
de droit et partenaire de l'humain. Un autre mérite est le fait de biser
l'appropriation de la nature par l'humain en introduisant le principe de
non-appropriation. Ce deuxième principe limite en fait la conception de
l'humain sur la nature. Et enfin, la morale objective. Celle-ci tient compte du
mal objectif poser sur la nature. Le deuxième aspect est négatif.
Celui-ci se positionne sur la matérialité ou la
concrétisation du contrat naturel. Il est difficile de mettre en
pratique un papier signifiant une signature du contrat entre l'humain et
l'arbre, l'animal, etc. Même si MichelSerres évoque de la
conscience, le contrat naturel n'est qu'un contrat social sur la nature. Que
dire de la part de l'humain dans les problèmes
écologiques ?
Nos recherches nous ont permis d'aboutir à la
conclusion selon laquelle ; les problèmes écologiques
viennent en premier lieu de la conception que l'humain se fait de la nature.
Cette conception conditionne la perception ou la vision que l'humain se fait
des autres êtres de la nature. L'idée qu'il se fait du monde vient
de ce qu'il conçoit et croit. A savoir, les autres êtres sont pour
lui des objets sans valeurs et exclu du statut de sujets des droits.En second
lieu, les problèmes écologiques émanent dudualisme entre
l'humain et la nature. Ce dualisme constitue un problème fondamental
dans leur rapport. Séparer l'humain de la nature ou la nature de
l'humain crée entre lui une dépréciation et un esprit de
supériorité. Ainsi, l'humain pense être plus important que
les autres êtres de la nature. En ce sens, les non-humains se trouvent
conditionnés par la volonté de l'humain.
En outre, la part de l'humain dans les problèmes
écologues est la prise de conscience et la responsabilité. Cette
conscience et responsabilité sont une réponse pour limiter la
crise écologique. Car sans elles,ils ne prendront pas fin et l'humain ne
peut qu'être victimede ses propres actes (destructions de
l'environnement, pollution, déforestation, etc.). Néanmoins,
c'est avec la prise conscienceet la responsabilité qu'il peut vivre en
harmonie avec la nature en sa totalité.
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