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La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serres


par Faustin MBUYU
Université de Lubumbashi - Licence 2023
  

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II.2.1.2. La pollution de l'air, de l'espace, atmosphérique

Pour évoquer la pollution de l'air, de l'espace ou de l'atmosphère comme une des conséquences de la crise écologique, il est important de savoir de quoi ceux-ci sont composés et quand est-ce qu'on peut dire qu'il y a la pollution et quel est l'agent causal. Selon l'écologiste Robert Barbault le terme pollution peut être défini comme « une modification défavorable du milieu naturel en totalité ou en partie de l'action humaine, au travers d'effets directs ou indirects altérant les critères de répartition des flux d'énergie des niveaux de radiation, de la constitution physico-chimique du milieu naturel et de l'abondance des espèces vivantes206(*) ». Par cette définition, nous pouvons maintenant analyser la question de la pollution comme conséquence écologie résultante du réchauffement climatique.

Au demeurant, notre air que nous respirons est dans l'atmosphère et cette dernière dans l'espace. D'après les données recueillies de la chimie, de l'astronomie ; elle est composée d'un mélange de différents gaz ou vapeurs classés en deux catégories : les constituants permanentes qui sont présents dans l'air et les constituants variables qui sont variables avec le temps et le lieu. Les constituants permanents sont composés de : l'azote, oxygène, l'argon, néon, hélium, hydrogène, méthane, xénon, krypton et monoxyde. Le pourcentage pour chaque élément est bien spécifique. Les constituants variables sont composés de : l'eau, le dioxyde de carbone, le dioxyde de soufre, l'ozone et le dioxyde d'azote. De ce fait, chaque élément à un taux spécifique dans l'air ; le problème ou la conséquence survient lorsqu'il y a augmentation de pourcentage d'un élément, celui-ci engendre un problème dans la composition et dans les systèmes. Ou lorsqu'il y a d'autres éléments en dehors des composants bouleverse ces deux compositions comme : les ordures chimiques et toxique, les déchets, la fumée des combustibles, etc. De nos jours, il y a pollution c'est-à-dire perturbation de ce système. D'après Michel Serres : « Il y'a deux fonctions de la pollution. Une centripète de propriété. L'autre centrifuge d'exclusion207(*) ».

Il y a trois types de pollution : le premier est la pollution physique, Celle-ci est dû aux radionucléides ; le deuxième est chimique provenant des produits naturels minéraux et autres ; le dernier type de pollution est biologique dû aux différentes contaminations microbiologiques. Ces trois pollution Michel Serres le regroupe une pollution qu'il appelle : la pollution matérielle, technique et industrielle qui nous expose à des risques concevables venues des industries.208(*) Une autre pollution qu'il appelle culturelle. D'après lui, elle est invisible ; elle « met en danger le temps qui passe et coule209(*) ». Nous l'avons fait passé de génération en génération. Ainsi, reste maintenant à savoir qui en est l'agent et le responsable.

L'humain contemporain est méfiant de savoir comment fonctionne son milieu, selon Michel Serres, il verse le pétrole en mer, l'oxyde carbonique évaporé dans l'air par millions de tonnes, ces produits acides et toxiques revenus avec la pluie a comme conséquence l'asthme que souffre les enfants, vient de la philosophie qui cherche toujours à maîtriser et posséder la nature.210(*) Sans le savoir, l'humain a empiété le droit de la nature. Par la mauvaise culture, il a souillé le monde par sa marque d'humanité avec « le sceau ordurier de leur prise et de leur appropriation211(*) ».

Selon Michel Serres, la pollution vient du fait que l'humain a fait une rupture avec sa raison. Cependant, « si notre rationnel épousait le réel, et le réel notre rationnel, [ajoute-t-il] nos entreprises raisonnées ne laisseraient pas de résidu ; or si l'ordure foisonne dans l'écart qui les sépare, c'est que celui-ci produit la pollution212(*) ». La pollution de l'espace et d'atmosphère est un danger pour le corps des vivants. Telle que dit Michel Serres, elle est un problème de tête lorsqu'il y a séparation entre le rationnel et le réel. Ce divorce provoque cette méconnaissance et cette sympathie envers les choses du monde. Notre auteur le surnomme le mal propre, une équipollence ; cette rupture entre rationnel et réel.

Le fait que le rationnel a divorcé avec le réel ceci engendre de dégâts énormes. Cette distanciation entre les deux s'aggrave selon notre auteur il y a alors : la laideur s'ensuit de la dysharmonie et réciproquement213(*). A cet effet, Michel Serres conclu que la pollution est une violence de la raison humaine contre les choses du monde. Du fait que, celle de l'air, de l'espace vient à cause de nos interventions technologiques qui varie dans sa composition, et donc ses propriétés physiques et chimiques ont changé214(*). Ceci explique la présence des pluies acidiques. Ces dernières ont comme source les centrales électriques, les aérosols acides émis par leurs cheminées se combinent avec la vapeur d'eau pour former des précipitations acides. Les conséquences sont que ; les forêts et plantes sont touchées et deviennent jaunâtres. L'eau change des compositions chimiques. La pollution de l'eau est causée par les rejets des égouts et de nombreux effluents industriels.215(*) Le résultatest que la pollution de l'eau provoque et accélère un phénomène dangereux sur l'ensemble des vivants : l'eutrophisation.

En plus, dans Hominescence, Michel Serres présente la pollution comme une perte d'un profit que les esclaves doivent rentabiliser par le rendement du travail. Par la fabrique de la machine, il y a production la chaleur qui entre dans le travail mécanique. Cette chaleur n'a jamais été calculée, elle se volatilise dans l'atmosphère sur des objets exclus de toutes valeurs. Pourtant, la pollution est composée des résidus, des ordures, de la boue et de la crasse qui n'ont jamais été connus. En conséquence ; « le prix devient commensurable à une dimension du monde : et par exemple la mer monte216(*) ». Cependant, la pollution est la perte de nos profits dont on n'arrive pas à mesurer son ampleur ou impact dans la nature. Au paragraphe précédent, nous avons évoqué le problème du divorce entre le rationnel et le réel. Ici, Michel Serres dit entre autres, que la conséquence de la pollution provient aussi de nos rivalités entre nous les humains. Cette rivalité, « peut mettre en danger la planète et la vie en leur totalité217(*) ». Plus il y a pollution, plus, nous allons dépendre des choses dont nous croyons dépendre de nous.

Par ailleurs, parlant de la montée de la mer, Michel Serres a donné comme exemple au sujet de la pollution, Hubert Reeves souligne que, l'avant l'ère industrielle, il y avait un quasi-équilibre entre les quantités de CO2 absorbé et rejeté par la mer et la terre.218(*) Cet équilibre atmosphérique était maintenu par un espace sain. Mais pour le philosophe français, depuis la dispersion de l'ordure matérielle et sensorielle, nous recouvrons et effaçons la beauté du monde et réduisons la prolifération luxueuse de ses multiplicités à l'unicités désertiques219(*) ». S'il y a augmentation concentrant le CO2 par effet de serre, cette concentration entrainerait l'augmentation de la température moyenne et la vie sera compliquée. Il y aura comme conséquence ; les modifications profondes sur l'ensemble du climat : relèvement des niveaux des mers, la fonte des glaces polaires.220(*) La présence des ordures dans l'air, dans l'espace, etc., augmente de plus en plus de 25% le gaz carbonique. Pour reprendre l'expression de notre maître à penser, nous sommes une espèce qui laisse tomber les ordures parce que nous n'habitons pas l'espace, et donc partout où, nous passons, laissons, en conséquence la souillure de l'espace.221(*)

La question écologique soulevée là-dessus se pose sur l'accélérationdes phénomènes naturels. L'émission du gaz à effet de serre devient plus en plus accéléré qu'au paravent. Soulignons à cet effet, les conséquences sont dangereuses, provoquent des perturbations dans la nature et les régulateurs (terre, océan, mer, etc.) absorbent une moitié de ce gaz. Les restes vont dans l'espace, perforent la serre et laisse le trou dans la couche d'ozone. Hubert Reeves, écrit à ce propos que la liste des pollutions de l'air est hélas très longue. Mais ce qui nous inquiète davantage est la question du changement climatique qui détraque de plus en plus les écosystèmes dont les dommages sont irréversibles. A force de polluer, l'humain augmente la concentration des toxiques dans son milieu d'habitat par le phénomène du stock. Michel Serres dit à ce sujet que « l'homme est un stock, le plus fort et connecté de la nature222(*) ». Il est plus dangereux s'il stock les toxines dans son organisme par diverse sorte de pollution : l'usage d'engrais chimiques, nucléaire, les pesticides, etc.

* 206 Robert BARBAULT, Ecologie générale. Structure et fonctionnement de la biosphère, Paris, Éd. Dunod, 2008, p. 273.

* 207 Michel SERRES, « Le droit peut sauver la nature », in Pouvoirs, Paris, Éd. Seuil, 2008/4, N° 127, p. 7.

* 208 IDEM, Le contrat naturel, p. 57.

* 209Ibidem, p. 57.

* 210Ibidem, p. 58.

* 211Ibidem, p. 60.

* 212Ibidem, p. 47.

* 213 Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd Flammarion, 1992,p. 47.

* 214Ibidem, p. 18.

* 215 Robert BARBAULT, Op. Cit., p. 281.

* 216 Michel SERRES, Op. Cit., p. 185.

* 217Ibidem, p. 186.

* 218 Hubert REEVES, et Fréderic LENOIR, Op. Cit., p. 43.

* 219Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd Flammarion, 1992, p. 46.

* 220 Gilles BILLEN, et Georges THIL, Art. Cit., p. 282

* 221 Michel SERRES, Op. Cit, p. 53.

* 222Ibidem, p. 37.

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