WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intuition des décideurs : stress test inversé sur le risque du crédit de la bfpme


par Ghadhab Wassim
Institut de financement du développement du Maghreb arabe -  2023
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

Ce chapitre se concentre sur une étude empirique du stress test inversé lié au risque de crédit au sein de la BFPME. Dans un premier temps, nous avons tenté d'expliquer le risque de crédit en utilisant à la fois des variables macroéconomiques et des variables spécifiques à la banque. Nous avons employé un modèle vectoriel à correction d'erreur pour cette modélisation. Cette approche nous a permis de comprendre la dynamique des variables économiques et de prévoir comment elles réagiraient face à divers chocs potentiels dans l'économie tunisienne.

Cependant, la littérature théorique et empirique met en évidence les limites de l'approche économétrique fréquentiste, qui repose entièrement sur les données historiques. Pour surmonter ces limites, des études récentes suggèrent l'intégration d'informations supplémentaires dans la modélisation, notamment à partir d'une matrice de restrictions et d'informations à priori. C'est dans ce contexte que nous avons cherché à améliorer notre étude en introduisant une distribution à priori pour la matrice des effets instantanés avant de procéder à l'estimation du modèle en question.

Dans ce cadre, pour procéder à une comparaison des performances entre le modèle VECM et le modèle BSVAR, nous avons appliqué différents tests basés sur la comparaison des prévisions. Cependant, d'après les tests nous pouvons conclure que les prévisions fournies par le modèle BSVAR sont meilleures que celles fournies par le modèle VECM.

Dans un deuxième lieu, nous avons choisi les hyperparamètres qui nous ont conduits à des réflexions problématiques de la part des décideurs lors de l'application des scénarios de stress test, afin de prévoir le niveau des prêts non performants après chaque scénario proposé. Les résultats indiquent que le niveau des prêts non performants augmente rapidement sous le scénario de stress, ce qui conduit à un taux de NPL qui atteint 100% vers la fin de l'année 2025. Cela démontre l'importance d'appliquer régulièrement des stress tests pour calibrer la réflexion des responsables et prendre des décisions en temps opportun, ce qui permet de maintenir la continuité de la banque.

76

CONCLUSION GENERALE

Le stress test de risque de crédit constitue un complément important aux approches quantitatives de la gestion du risque de crédit. Il permet à la fois de comprendre les modèles de risque de crédit et l'analyse des portefeuilles des banques. Le stress test fournira toujours une mesure de l'intuition qui n'est généralement pas réalisable. L'exercice de sélection des facteurs, de création de scénarios et d'évaluation de l'impact de ces scénarios induit une connexion à la fois aux modèles et aux risques du portefeuille qui est généralement beaucoup plus riche qu'avec l'analyse quantitative de portefeuille seule. Les scénarios fournissent des descriptions intuitives de certaines situations qui pourraient se produire mais qui ne se sont jamais produites auparavant, ainsi que les pertes associées à ces situations. Cela donne un aperçu à la fois du comportement du portefeuille et des facteurs du risque de crédit.

L'objectif de notre étude est, d'une part, d'intégrer l'approche structurelle et bayésienne pour modéliser le risque de crédit de la BFPME, et, d'autre part, d'utiliser les hyperparamètres de la distribution à priori dans la construction des scénarios de stress test inversé appliqués au risque de crédit. Cette étude s'articule autour de trois chapitres : le premier chapitre présente une généralité sur les risques, en mettant particulièrement l'accent sur le risque de crédit ; le deuxième chapitre traite de l'aspect théorique du stress test du risque de crédit, et le dernier chapitre a mené à la réalisation de notre étude empirique afin de montrer l'importance de l'inférence bayésienne dans l'élaboration d'un modèle du risque de crédit à travers le modèle BSVAR. Cette démarche vise à comprendre la nature de la relation entre les variables explicatives et le ratio des prêts non performants, tout en enrichissant le modèle grâce à l'aspect intuitif des décideurs.

L'étude empirique met en lumière les faiblesses de l'approche VECM, qui ne tient pas compte de l'aspect théorique des interactions entre les variables, du caractère subjectif du principe de parcimonie, et de l'acceptation des hypothèses à un intervalle de confiance de 5%, ce qui va à l'encontre de l'objectif du stress test. Pour corriger ces lacunes, nous avons tout d'abord recouru à l'intégration de la matrice des restrictions entre les variables afin de donner un sens économique à notre estimation, tout en préservant la dynamique entre les variables. De plus, nous avons également intégré l'approche bayésienne, qui permet de résoudre plusieurs problèmes, tels que la stationnarité des séries, le raisonnement en termes de plausibilité des hypothèses, ce qui nous permet de prendre en compte toutes les hypothèses sans les rejeter,

77

nous rapprochant ainsi au plus près de la réalité. Cela a conduit à une amélioration significative de la précision des prévisions par rapport au modèle VECM, notamment en ce qui concerne la variable NPL sur 20 périodes, passant de 14,2% à 2,3% pour l'erreur des prévisions.

Les back testing sont plus approfondis et portent sur toutes les variables sur des périodes de 10, 15 et 20 périodes pour démontrer la robustesse et la stabilité dans le temps du modèle BSVAR. Nous avons également prouvé que les différences des erreurs sont statistiquement significatives, montrant que le modèle VECM ne surpasse pas celui de BSVAR. Une idée novatrice a été d'analyser l'impact des chocs sur la réaction des décideurs face à l'entrée de nouvelles informations. En cherchant le niveau des hyperparamètres susceptibles de conduire les responsables à prendre de mauvaises décisions, nous considérons cette démarche de réflexion comme un choc extrême, et nous évaluons ses répercussions sur les NPL. L'avantage ici est de ne pas rechercher un nombre arbitraire d'écart-types.

Les résultats obtenus nous conduisent à la conclusion qu'à la fin de l'année 2025, tous les prêts de la BFPME seront qualifiés de non performants, ce qui accélérera la faillite de la banque. Pour faire face à ce problème, des recommandations ont été élaborées pour orienter les décideurs vers la prise de décisions judicieuses.

En conclusion, l'application du stress test sur le portefeuille de crédit de la banque se révèle très utile, car elle peut compléter les autres méthodes de gestion. Elle améliore la qualité des informations disponibles et éclaire les décideurs dans l'élaboration de leur stratégie, ou les aide à ajuster leurs plans d'action afin d'éviter que la banque ne subisse d'importantes pertes en cas de problèmes de gouvernance et de décisions malheureuses prises par les responsables.

Les limites de recherche :

L'une des limites de ce travail réside dans le nombre limité de variables choisi dans notre modèle, ce qui ne nous permet pas d'étudier et d'expliquer la totalité du risque de crédit. Une autre difficulté réside dans l'interprétation des hyperparamètres pour bien comprendre l'orientation de l'intuition des décideurs. De plus, nous n'avons pas calculé l'impact des NPL sur le coefficient de solvabilité de la BFPME vue l'existence d'un coefficient négatif, ainsi qu'un retard dans la clôture des années comptable. Pour mieux évaluer le choc sur le risque de crédit de la banque, il serait préférable de prendre en considération une combinaison de chocs, à la fois en termes d'écart-type et d'intuition. Il est recommandé d'intégrer d'autres risques pour généraliser le choc, tels que le risque de liquidité supporté par la banque.

78

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme