WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Causes de la vulnérabilité du sol à  l'érosion dans la localité de Bweremana en territoire de Masisi


par Biteko Abdoul KARIM
Université Libre des Pays des Grands Lacs - Licence en Santé Environnementale 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Tableau 3 : Principales agricoles de la localité de BWEREMANA

Localité

Plantes

Elevage

Autres activités

Vivrières

Industrielles

BWEREMANA

Bananes

Manioc

Haricot

Maïs

Patates douces

Sorgho

Arachides

Café arabica

Gros et petits bétails

Fruits : mangues, avocats

Pêche

La localité de BWEREMANA et autres localités sont des entités qui ravitaillent les villes de GOMA et BUKAVU en denrées alimentaires et autres fruits.

Notons que la culture de bananes plantains semblait dominée mais a disparue suite à l'épidémie de wilt bactérien, suivie de manioc ; l'agriculture de Bweremana connaît des sérieux problèmes dont les plus importants sont les suivants :

· La non disponibilité des terres suite au système féodal qui prive des terres aux paysans ;

· La surexploitation des champs qui entraîne leur épuisement ;

· L'insuffisance des intrants agricoles et la dégénération de matériels agricoles ;

· Le manque d'encadrement des agriculteurs à la fois au niveau technique qu'au niveau organisationnel.

3. Pêche

La pêche est de type artisanal et est pratiquée par un nombre insignifiant des pêcheurs. Le rendement n'est pas satisfaisant même pour la petite population vivant au bord du lac Kivu. Cette pêche est effectuée d'une manière désordonnée et les services maritimes implantés sur terrain ne laissent corrompre pour survivre car ils sont mal payés ou même impayé.

4. Infrastructure

a) Route 

La route est entretenue par l'initiative du gouvernent provincial qui organise une taxation aux camionneurs pour rémunérer les cantonniers. Les taxes sont perçues pour un organisme dénommé PEAGE ROUTE et servent à rémunérer le cantonnier manuel sous le patronage de la FEC18(*).

b) Marché, Transport et Communication :

La localité de Bweremana compte un seul marché public situé à la limite entre le Nord et le Sud Kivu. Le marché ouvre chaque mardi et vendredi de la semaine et les jours ; la population a mal à se tirailler, d'où, la présence de quelques petits marches dans les quartiers.

Le lac Kivu et la route Goma -BUKAVU mettent les populations du Nord et du Sud Kivu en communication et assurent l'écoulement des produits alimentaires vers les viles de Goma et Bukavu. Parfois, même celle du Rwanda, la majorité des commerçants font le détail et s'alimentent en produits manufacturés par la voie Goma Bukavu.19(*)

Les voies d'accès aux milieux ruraux sont mal entretenues sauf par volontariat des usagers de ces pistes de dessertes agricoles.

5. Eglises

La localité de Bweremana n'est dotée d'un certain nombre d'églises et diverses sectes ; la religion qui domine est celle des chrétiens groupant 80% des fidèles parmi les quels sont classés les confessions catholiques, protestantes et diverses communautés ; à part la religion chrétienne, on peut ajouter d'autres cultes, telles que les musulmans qui de la chefferie de Bahunde. En outre, il y a présence d'autres sectes qui naissent du jour le jour par division ou séparation, soit pour des intérêts personnels.

6. Ecoles

La localité de Bweremana compte neuf écoles primaires et trois écoles secondaires, elle a aussi deux instituts supérieurs.

Les neufs écoles primaires sont :

v L'école primaire Miteetso ;

v L'école primaire Kishongya ;

v L'école primaire Kyabondo ;

v L'école primaire Rweni ;

v L'école primaire Ngerero;

v L'école primaire Munoza ;

v L'école primaire Mungaza ;

v L'école primaire Kashenda ;

v L'école primaire Renga.

Les écoles secondaires sont :

v Institut Bweremana ;

v Institut Kashenda ;

v Institut Mupfuni.

Les instituts supérieurs sont:

v ISEA / MWESO campus de bweremana

v ISP/ MATSHUMBI, qui fonctionne en extension de Bweremana à l'Institut Lwanga20(*).

6. Centres de santé

Bweremana dispose d'un centre de santé au chef lieu de la chefferie de la localité et supervise quatre postes de santé qu'il alimente en médicaments essentiels, il s'agit de :

Ø Le poste de santé de BUYAGA ;

Ø Le poste de santé de RENGA ;

Ø Le poste de santé de KYABONDO ;

Ø Le poste de santé de KASHENDA.

Le centre de santé de BWEREMANA est sous la supervision de la zone de santé de KIROTSHE.

En dehors de ce centre de santé, suite à l'étendue de localité, ainsi qu'à l'accroissement de la population, des dispensaires privés et pharmacies y fonctionnent parmi les quels, nous pouvons citer :

Ø La pharmacie MBALIPHAR,

Ø La pharmacie KALAMOPHAR,

Ø La pharmacie KABIPHAR.21(*)

7. Sport et loisir

Les activités sportives et de loisirs ne sont pas du tout opérationnel, ce dernier temps, cette localité est dotée d'un seul stade de football et un de basketball. Ces deux stades se trouvent à côté de l'institut BWEREMANA ; mais aussi, quelques maisons de cinéma se trouvent dans cette localité, comme celle de père WABO située à quelques mètres de la route principale22(*).

I.2. Problématique

Depuis la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement Durable (Rio de Janeiro en juin 1992), une attention particulière est accordée à l'environnement et à tous les facteurs qui pourraient lui porté atteinte. La question de l'environnement est dès lors devenue une préoccupation majeure, non seulement pour les pays développés mais aussi pour les pays en développement23(*).

En 1982, au congrès de l'Association Internationale des Sciences du Sol à New Delhi, Kanwar a montré que sur 13.500 millions d'hectares de surface exondés dans le monde, 22 % sont cultivables et seulement 10 % sont actuellement cultivés (soit 1.500 millions d'ha). Ces dix dernières années, les pertes en terres cultivables ont augmenté jusqu'à atteindre 7 à 10 millions d'ha/an, suite à l'érosion, la salinisation ou l'urbanisation. A ce rythme, il faudrait trois siècles pour détruire toutes les terres cultivables. L'érosion est donc un problème sérieux à l'échelle mondiale mais il est bien plus préoccupant dans certaines régions du monde24(*).

En 1986, Lovejoy et Napier remarquent qu'après cinquante ans d'investissement massif en hommes et en moyens, encore 25 % des terres cultivées perdent plus de 12 t/ha/an, limite reconnue tolérable. Le problème reste donc à l'ordre du jour, même si aujourd'hui on s'intéresse plus à la pollution et à la qualité des eaux qu'à la conservation des sols25(*).

Selon la Commission européenne, l'érosion est la principale menace pesant sur les sols avec 792 800 000 kilos d'humus érodés chaque seconde. On évalue à environ 16 à 17 % de la surface du territoire européen affectés par l'érosion hydrique, soit 26 millions d'hectares : environ 12% du sol sont menacés par l'érosion des eaux et 4% par l'érosion du vent. L'érosion du sol existe également sur 95 millions d'ha de terres en Amérique du Nord et 500 millions d'ha en Afrique26(*).

L'érosion du sol existe également sur 95 millions d'ha de terres en Amérique du Nord et 500 millions d'ha en Afrique. Or d'après l'ONU, près de 60% du carbone stocké dans les sols et la végétation a été perdu en conséquence de changements de l'utilisation des sols, pour l'agriculture et l'élargissement des villes, depuis le 19ème siècle27(*).

Pour l'ensemble de la Communauté Economique Européenne (CEE), on estime que 25 millions d'hectares ont été gravement affectés par l'érosion. La France totaliserait 5 millions d'hectares et le coût des nuisances occasionnées par l'érosion s'élèverait à 10 milliards de FF, sans compter la valeur intrinsèque des sols perdus, difficilement chiffrables28(*).

En France, Gobillot et Hénin lancèrent une enquête qui permit d'estimer que 4 millions d'hectares de terres cultivées étaient dégradées par l'érosion hydrique ou éolienne. Le danger étant considéré comme limité, les crédits de recherche dans ce domaine furent peu importants. Aussi, la France ne dispose toujours pas de référentiel de lutte antiérosive, ce qui pose bien des problèmes dans le cas des études d'impact29(*).

Selon le Quotidien du peuple chinois en 2012, la Chine fait face à un des plus sérieux problèmes de l'érosion du sol au monde. La dernière étude de l'érosion des soles par la télédétection a montré qu'il y a 3,56 millions de km2 de sol érodé en Chine, soit 37% de la totalité du territoire national30(*).

Des chiffres bien plus dramatiques donnèrent l'alarme dans les pays tropicaux. 4/5 des terres de Madagascar sont soumises à l'érosion accélérée ; 45 % de la surface de l'Algérie est affectée par l'érosion, soit 100 ha de terre arable perdus par jour de pluie31(*).

En Tunisie, les transports solides moyens évacués chaque année par les différents bassins versants, en tenant compte d'une profondeur moyenne des sols de 50 centimètres, ce seraient 15000 ha de terres qui se perdent en mer par érosion hydrique chaque année32(*).

En RDC, l'érosion entrainée par les déboisements et les pratiques culturales serait responsable chaque année de près de 160 à 220 tonnes de terres (0,75 à 4 cm d'épaisseur) décapées et transportées par les eaux de ruissellement vers les cours d'eau33(*).

La ville province de Kinshasa capitale de la RD Congo est fortement menacée par les érosions. Malgré les grands travaux qui sont entrepris de part et d'autre, la ville province risque de perdre la beauté d'une ville légendaire ou carrément, disparaitre à cause des têtes d'érosions qui l'entourent de tous les coins. Les érosions ont des graves conséquences sur l'environnement urbain, les personnes et leurs biens : destruction des maisons, pertes de vies humaines, enclavement de vastes quartiers, inaccessibilité des véhicules, déclin des sites... Les études menées en 2011 sur les érosions dans la capitale, confirment que Kinshasa compte environ 400 érosions dont 48 ont atteint des dimensions spectaculaires34(*).

En 2013, au Nord-Kivu, dans le territoire de Masisi, plus de 40 000 déplacés internes risquaient d'être privés d'assistance humanitaire à cause du mauvais état des routes s'inquiétaitle bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans son rapport hebdomadaire paru mardi 26 novembre à Goma, les tronçons routiers les plus détériorés suite aux fortes pluies de ces dernières semaines. Des éboulements de terre et débordements de rivière étaient observés sur le tronçon Sake-Masisi au niveau des tronçons Matanda-Bihambwe et Mema-Kisuma, Le pont de Matanda était également menacé d'effondrement suite à une grande érosion35(*).

En Octobre 2014, dans le groupement Mupfunyi-Shanga, en territoire de Masisi,plus de 2 000 personnes étaient victimes des inondations à la suite des pluies qui s'y sont abattues pendant deux jours. Dans cinq villages de la localité de Bweremana, notamment les villages de Rueni, Maona, Nyamubingwa et Kyabondo, situées au bord du lac Kivu,plus de 400 maisons ont été emportées par les eaux de pluies dans ces cinq villages ainsi que de la destruction de plus de 20 bornes fontaines, 4 écoles (deux primaires et deux secondaires) avaient été complètement détruites par ces eaux des pluies et toutes les activités commerciales et champêtres avaient été paralysées, après la destruction de plus de 25 hectares de champs36(*).

Deux jours plus tard, toujours dans la localité de Bweremana dans le territoire de Masisi, il y a eu 3décès, 2 personnes portées disparues et 8 cas des blessées graves après une forte pluie qui s'est abattue dans les villages Nyamubingwa et Kyabondo, situés dans une zone à relief accidenté sur les pentes surplombant le lac Kivu, ce sont les plus touchés par cette catastrophe naturelle37(*).

A Kyabondo dans le territoire de Masisi, environ 50 maisons ont été détruites à la suite du débordement de la rivière Renga, ce débordement a causé des dégâts considérablesdans le milieu non seulement en terme d'infrastructure mais on a aussi enregistré 2décès. Dans le village Nyamubingwa, les eaux de ruissellement ont causé l'effondrement de quelques maisons, faisant 3 victimes dans une même famille. A Bukobati et Mahoma, plusieurs habitations restent inondées par les mêmes eaux de ruissellement38(*).

* 18Rapport annuel du bureau de la chefferie de Bahunde :recettes de l'année 2011;

* 19 Rapport annuel de la localité de Bweremana

* 20 Rapport du bureau de la chefferie de Bahunde, inédit, 2011

* 21 Rapport annuel de centre de santé de Bweremana, inédit, 2007, 10p.

* 22 Rapport du bureau de la chefferie de Bahunde, inédit, 2011

* 23A.B.E (2001) : Guide général d'étude d'impact sur l'environnement, JC presse inter, 78 p

* 24 Archives des documents du FAO,   Introduction à la gestion conservatoire de l'eau, de la biomasse et du sol.

* 25 Idem

* 26 Tomas Vaclavik, l'érosion des sols dans le monde,www.planetoscope.com/sols/623-erosion-des-sols-dans-le-monde.html

* 27 Idem

* 28Archive des documents du FAO, Op. Cit.

* 29Archive des documents du FAO, Op. Cit.

* 30 Tomas Vaclavik, Op. Cit.

* 31Archive des documents du FAO, Op. Cit.

* 32 Idem

* 33Vancutsem, c. J.-F. Pekel, C. Evrard, F. Malaisse et P. Defourny; 2006 : Carte de l'occupation du sol de la République Démocratique du Congo au 1 : 3 000 000. Notice de la carte del'occupation du sol de la RDC 4. Presses Universitaires de Louvain, Janvier 2006. UCLGeomatics (Louvain-la-Neuve, Belgique) 2006.

* 34 Justin Avundo et Alpha Memidra Egbango, Comment limiter les érosion et leurs degats à Kinshasa, www.m.immordc.net/details_news.php?id=2127

* 35Radio Okapi, Masisi : la détérioration des routes, radiookapi.net/actualité/2013/11/28

* 36 7sur7, Une inondation fait 2000 sinistrés dans le Masisi, 7sur7.cd/new/Nord-Kivu2-000-sinistres-suite-inondations-masisi/

* 37Radio okapi, Nord-Kivu: une pluie fait 3 morts et 3 disparus à Bweremana, http://radiookapi.net/actualite/2014/10/05

* 38 Idem

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme