Chapitre I : Cadre théorique
1.1 revue littéraire
Toute forme de recherche présente une ou des limites,
chaque problème abordé a également des frontières
qui s'impose à lui. De ce fait, la thématique de notre recherche
s'inscrit autour de la prostitution dans les milieux urbains mais en
particulier cette thématique s'efforce plus à comprendre la
question de la stigmatisation des prostituées. Cependant, plusieurs
auteurs ont répondu à cette question de différentes
manières mais ils sont tous dans une logique où les
prostituées ne sont pas vues comme des personnes normales au regard de
la société.
Selon Stéphanie Bryen, le travail de prostitution est
conçu comme une activité incompatible avec la dignité
humaine. D'après elle : «la prostitution et le mal qui
l'accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la
prostitution, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la
personne humaine et mettent en danger le bien-être de l'individu, de la
famille et de la communauté »(1999). Donc ce qui
signifie que pour Stéphanie les personnes qui se prostituent sont
stigmatisées parce que la société les considèrent
comme indignes aux valeurs humaines. Toutefois, certains auteurs comme Nina
Tunon de Lara et Ariane Hugues affirment que les prostituées exercent le
métier de prostitution par contrainte mais elle est également
considérée commeune nuisance à l'ordre public
d'après la loi. Si on en croit à eux : « La
loi sur la sécurité intérieure ... pénalisant le
délit de racolage passif a renforcé ce stigmate en envisageant la
personne prostituée à la fois comme une victime de réseaux
ou de proxénètes et comme une nuisance à l'ordre
public »,(2018). Alors pour eux, juridiquement, la loi
sanctionne le travail de prostitution car il entache la réputation et
les valeurs publiques mais également il est une menace contre la
société mais ces personnes prostituées sont victimes de
violence faites aux femmes.En outre, la plupart des auteurs comme Howard Becker
considèrent la prostitution comme une forme de déviance au yeux
de la société.Selon lui : « La
déviance n'est pas une qualité de l'acte commis, mais
plutôt une conséquence de l'application, par les autres, de normes
et de sanctions à un transgresseur. Le déviant est celui auquel
cette étiquette a été appliquée avec succès
et le comportement déviant est celui auquel la collectivité
attache cette étiquette »,(1985, p33). Pour Becker, la
personne déviante est celle qui n'est pas conforme aux normes de la
société et qui est perçue par cette dernière comme
un transgresseur. Par contre, Erving Goffman déclare
que « l'individu stigmatisé se perçoit
habituellement comme quelqu'un de normal et donc a les mêmes droits que
toute autre personne de la société. Toutefois, étant
lui-même imprégné des attitudes sociales ayant cours face
à son stigmate et étant, en outre, victime des
préjugés et du manque de respect que les autres lui portent,
de façon plus ou moins fréquente selon la visibilité
du stigmate, il en arrive tout de même à se sentir
inadéquat et inférieur aux autres », 1963). Selon
E.Goffman, l'individu stigmatisé doit être
considérée comme un membre de la société en lui
attribuant le même respect et les mêmes droits. Sinon ilva se
sentir inférieure aux autres. Par ailleurs, Jackson ;
Augusta-Scott ; Burwash.Brennan ; Karabanow; Robertson et
Sowinskisoutiennent que « La plupart des femmes et des
jeunes qui se lancent dans la prostitution ont survécu à un abus
sexuel tel une agression sexuelle ou l'inceste. Ces personnes sont
vulnérables à l'exploitation émotionnelle et
financière »( P 25-46),(2009). Selon eux, la personne
qui exerce le métier de prostitution a connu des
antécédents contraignants ceux la rend
vulnérableémotionnellement et financièrement.
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