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La prostitution : stigmatisation du métier dans le milieu urbain ; le cas des prostituées à  ziguinchor dans le quartier de tiléne.


par Djibril Diagne MASSALY
Université Assane Seck de Ziguinchor - Licence en sociologie 2023
  

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Chapitre I : Cadre théorique

1.1 revue littéraire

Toute forme de recherche présente une ou des limites, chaque problème abordé a également des frontières qui s'impose à lui. De ce fait, la thématique de notre recherche s'inscrit autour de la prostitution dans les milieux urbains mais en particulier cette thématique s'efforce plus à comprendre la question de la stigmatisation des prostituées. Cependant, plusieurs auteurs ont répondu à cette question de différentes manières mais ils sont tous dans une logique où les prostituées ne sont pas vues comme des personnes normales au regard de la société.

Selon Stéphanie Bryen, le travail de prostitution est conçu comme une activité incompatible avec la dignité humaine. D'après elle : «la prostitution et le mal qui l'accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la prostitution, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine et mettent en danger le bien-être de l'individu, de la famille et de la communauté »(1999). Donc ce qui signifie que pour Stéphanie les personnes qui se prostituent sont stigmatisées parce que la société les considèrent comme indignes aux valeurs humaines. Toutefois, certains auteurs comme Nina Tunon de Lara et Ariane Hugues affirment que les prostituées exercent le métier de prostitution par contrainte mais elle est également considérée commeune nuisance à l'ordre public d'après la loi. Si on en croit à eux : « La loi sur la sécurité intérieure ... pénalisant le délit de racolage passif a renforcé ce stigmate en envisageant la personne prostituée à la fois comme une victime de réseaux ou de proxénètes et comme une nuisance à l'ordre public »,(2018). Alors pour eux, juridiquement, la loi sanctionne le travail de prostitution car il entache la réputation et les valeurs publiques mais également il est une menace contre la société mais ces personnes prostituées sont victimes de violence faites aux femmes.En outre, la plupart des auteurs comme Howard Becker considèrent la prostitution comme une forme de déviance au yeux de la société.Selon lui : « La déviance n'est pas une qualité de l'acte commis, mais plutôt une conséquence de l'application, par les autres, de normes et de sanctions à un transgresseur. Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès et le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette »,(1985, p33). Pour Becker, la personne déviante est celle qui n'est pas conforme aux normes de la société et qui est perçue par cette dernière comme un transgresseur. Par contre, Erving Goffman déclare que « l'individu stigmatisé se perçoit habituellement comme quelqu'un de normal et donc a les mêmes droits que toute autre personne de la société. Toutefois, étant lui-même imprégné des attitudes sociales ayant cours face à son stigmate et étant, en outre, victime des préjugés et du manque de respect que les autres lui portent,  de façon plus ou moins fréquente selon la visibilité du stigmate, il en arrive tout de même à se sentir inadéquat et inférieur aux autres », 1963). Selon E.Goffman, l'individu stigmatisé doit être considérée comme un membre de la société en lui attribuant le même respect et les mêmes droits. Sinon ilva se sentir inférieure aux autres. Par ailleurs, Jackson ; Augusta-Scott ; Burwash.Brennan ; Karabanow; Robertson et Sowinskisoutiennent que « La plupart des femmes et des jeunes qui se lancent dans la prostitution ont survécu à un abus sexuel tel une agression sexuelle ou l'inceste. Ces personnes sont vulnérables à l'exploitation émotionnelle et financière »( P 25-46),(2009). Selon eux, la personne qui exerce le métier de prostitution a connu des antécédents contraignants ceux la rend vulnérableémotionnellement et financièrement.

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