Etat d'urgence sanitaire et situation des droits humains dans la province de la Tshopopar Kevin Bahito Mayani Université de Kisangani - Graduat 2020 |
I.2.3. Aspects politico-administratifsLa Province de la Tshopo est administrativement subdivisée en quatre villes (Kisangani, Yangambi, Isangi et Basoko) et sept Territoires : Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Bafwasende, Ubundu et Yahuma. A part les Territoires, elles sont composées de 39 secteurs, 19 chefferies, 27 communes et 264 groupements. I.2.4. Situation socioéconomiqueSelon les statistiques récentes, la population de la Province de la Tshopo se chiffre à 6.288.659 habitants répartie de la manière suivante : Tableau 1 : répartition des territoires/ populations
Source : Programme du gouvernement provincial de la Province de la Tshopo La Provinces de la Tshopo a été le théâtre de différentes formes de pillage de ses richesses naturelles, notamment le bois, le diamant, l'or et autres minerais. Les infrastructures sociales n'ont pas été épargnées au cours de toutes ces années d'instabilités sociopolitique : Ø Les infrastructures socioéconomiques de base ont été sérieusement endommagées surtout dans la ville de Kisangani ; Ø Les infrastructures de transport, à savoir les réseaux routier, fluvial, ont connu une dégradation très avancée avec comme conséquence le rétrécissement des marchés, la vétusté des outils de production, l'effritement du pouvoir d'achat de la population ; Ø Les grands axes routiers, piliers du développement de la Province de la Tshopo, pratiquement sont impraticables depuis plusieurs années. Il s'agit des axes Kisangani-Bunia, Kisangani-Opala, Kisangani-Yangambi-Basoko, Kisangani-Lubutu, Kisangani-Buta. Ø Les activités de production industrielle, agricole et de l'élevage ainsi que celles du commerce sont au rabais29(*). La Province a une vocation essentiellement agricole justifiée par la culture permanente de l'arachide, de la banane, du mais, du manioc, du niébé, du paddy (riz), de l'igname, de la patate douce, etc. Tandis que le palmier a huile, l'hévéa, le café robusta, le cacao, la canne à sucre constituent les principales cultures pérennes pratiques à la Tshopo. Les cultures maraichères et fruitières y sont également pratiquées, mais à moindre échelle. La population agricole de la Tshopo représente plus de 70% de la population totale. Dans le système traditionnel, les paysans cultivent des champs de petites dimensions, utilisent des outils de travail non appropriés et pratiquent la méthode itinérante sur brûlis ayant des conséquences néfastes sur l'environnement. Ceci explique le fait que leur productivité et leur production sont toujours faibles en n'arrivent pas à couvrir les besoins alimentaires des populations, ce qui explique l'important des denrées alimentaires pour suppléer à l'insuffisance manifeste Programme du Gouvernement provincial de la Tshopo, 2017, p.15-1730(*). Les cultures pérennes qui faisaient jadis la renommée de la Province de la Tshopo connaissent actuellement des difficultés énormes. Le manque de financements, les attaques des maladies (trachéomycose du caféier), les mesures de zaïrianisation de 1973, les pillages de 1992 et 1993 sont les principales causes de la léthargie dans laquelle est plongée cette catégorie de cultures. Les plantations sont alors abandonnées et, dans certains cas, les usines de transformation sont fermées depuis des décennies. Les unités agro-industrielles qui tiennent encore jusqu'aujourd'hui fonctionnent à moins de 10% de leur rendement. Quant à la pêche, elle est encore pratiquée de façon artisanale le long du fleuve Congo et de ses affluents ainsi que dans plusieurs autres cours d'eau de la Province de la Tshopo. Le domaine de l'élevage indique que la Tshopo pratique à une échelle réduire l'élevage des bovins à Kisangani et dans le territoire d'Isangi, tandis que l'élevage des porcins, des ovins, des caprins et des volailles est prolifique et est répandu à travers toute la Province. L'exploitation minière est basée sur l'extraction de l'or et du diamant, principalement. Mais d'autres matières minérales existent comme l'argent, l'aluminium, le cuivre, le cobalt, le fer, le mercure, le manganèse, le soufre, etc.... Cependant, la Province de la Tshopo renferme des potentialités industrielles importantes dont les réserves pourront permettre la création des industries minières, métallurgiques, chimiques et les carrières pour les matériaux de construction et la cimenterie. L'exploitation forestière s'appuie sur diverses essences de grande qualité exploitables et commercialisables tels que Elata (afromosia), Kaya (acajou d'Afrique), Miletialaurenti (Wenge), Iroko, Sapeli, Kosipo, Sipo, Bosei (foncé et clair), Fagaramacrofila, Stacetiaspitata, Gilbertiodendrondewevrei (Limbalu), Termiliasuperba (Limba), Alstonia bonei, Musanga, Cercopides (parasolier), Ricinodedronsp, Tola. Le secteur de l'industrie demeure le parent pauvre de la Province de la Tshopo. Cette entité reste suffisamment sous-industrialisée. L'on note à Kisangani la présence d'une brasserie, de quelques chambres froides, de quelques usines de transformations du bois, d'une usine textile, de quelques sociétés de sciage des bois, des menuiseries, des rizeries, etc. Tandis que dans les territoires sont remarqués des décortiqueuses, des moulins pour maïs et manioc, des mini scieries et menuiseries, des rizeries, des usines d'exploitation des bois, quelques huileries. Le sous-sol renferme de riches matières précieuses diversifiées. Il s'agit précisément de : argent, bauxite, calcaire, cassitérite, coltan, cuivre, diamant, fer, grès, mercure, nobium, or, pétrole, platine, plomb, schiste bitumeux, topaze, uranium, wolframite..... Située dans la cuvette centrale, la Province de la Tshopo est caractérisée par un relief de plaine qui s'étend du Sud-ouest à l'Est avec une altitude moyenne comprise entre 200 et 500m.Des précipitions abondantes sont enregistrées dans l'ensemble de la Province de la Tshopo où elles atteignent une hauteur maximale de 2000 mm/ an (cas de Yahuma). La moyenne générale des températures annuelles de la Province de la Tshopo se situe autour 23,9°C avec un maximum de 30°C et un minimum de plus ou moins 21°C. La Province de la Tshopo regorge des essences forestières diversifiées d'une potentialité importante et des différentes espèces d'animaux protégés tels que : le buffle, le chimpanzé, l'éléphant, le léopard, l'okapi, la tortue, le zèbre, le crocodile et l'hypopotame vivant dans les cours d'eau et rivière ci-après : Aruwimi, Lindi, Lonaie, Lobilo, Loleka, Lomami, Lombo, Lopori, Lowa, Maîko, Rwiki et Tshopo. La Province est traversée par le majestueux fleuve Congo sur une longueur d'environ 510 km à partir du secteur des Walengola/Lowa dans le Territoire d'Ubundu en amont jusqu'au Village Yaolema/Bolombo dans le Secteur des Mobango/Itimbiri, Territoire de Basoko en aval. A part ces cours d'eau, il existe dans le Groupement Mboso en Chefferie de Yalikoka-Mboso, dans le territoire d'Isangi, un petit lac dénommé Lac Yandja. Ce lac n'avait jamais été identifié depuis la création de la nature31(*). * 29 Programme du Gouvernement provincial de la Tshopo, 2020, p.15-17. * 30Idem, p.18-21. * 31 Programme du Gouvernement provincial de la Tshopo, 2020, p.8-14. |
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