Chapitre
1 :PROBLEMATIQUE
I.1.Énonce du
problème.
La vaccination consiste à immuniser une personne contre
une maladie infectieuse, généralement en luiadministrant un
vaccin [1].Les vaccins qui stimulent le système immunitaire,
prémunissentLa personne d'une infection ou d'une maladie. Il est
établi que la vaccination permet d'éliminer des maladies
infectieuses potentiellement mortelles et on estime qu'ainsi plus de
2à 3 millions de décès par an sont évités
[1].
Les directives de l'OMS visent à éradiquer
la poliomyélite , éliminer la rougeole, contrôler le
tétanos néonatal[2].
L'OMS et l'Unicef ont mis sur pieds « la
vaccination dans le monde : vision et stratégie
2006-2016 » qui visait à abaisser la morbidité et
la mortalité dues auxmaladies évitables par la vaccination .
L'un des objectifs de cette stratégie était que tous les
pays parviennent à une couverture nationale du 90% au DTC3 et la
maintiennent de même , l'un des objectifs du Millénaire pour
le développement était l'éradication de la rougeole en
2015, mais, pour une éradication de la rougeole , la couverture
vaccinale doit être supérieure à 95% [1,2].
Les tendances mondiales de la couverture vaccinale sont
certes en nette progression depuis 2000 dans la plus part des pays.
Dans les régions d'Amérique, d'Europe et du Pacifique
Occidentale par exemple, la couverture vaccinale en 2012 reste
supérieure à 99%. [3] Malgré cette performance ,
selon l'OMS , la rougeole reste l'une des premières cause de
mortalité infantile dans le monde. En 2013, 145 700
décèspar la rougeole dans le monde, soit près de 400
décès par jours ou 16 par heure [4].
En Afrique , les couvertures vaccinales ont
également connu une nette progression depuis 2001 dans la plus
part des pays, suite aux efforts déployés par les Etats et
les partenaires nationaux et internationaux.
En effet , selon les estimations de l'OMS et de l'Unicef,
la couverture par la première dose du VAR est passée de
73% en 2008 à 80% en 2015 [5] . Selon l'OMS, on estime en 2015 que
86% (116 millions) de nourrissons dans le monde ont eu les trois doses de
Penta les protégeant contre les maladies infectieuses pouvant être
grave voir mortelles et entrainer des incapacités. De même 126
pays avaient atteint une couverture de penta 3 d'au moins 90%. Plus de 60%
de ces enfants vivent en Afrique et en Asie[5 ,2].Le plan d'action
mondial pour les vaccins mis sur pieds est une feuille de route pour
éviter des millions de morts grâce à un accès plus
équitable de la vaccination. Les pays visent à atteindre d'ici
2020 une couverture d'au moins 90% à l'échelon national et d'au
moins 80% dans tous les districts [6].
Au Cameroun , la couverture vaccinale moyenne en 2010
était de 79% pour le penta3 et 68% pour le VAR [7].Une
enquête menée par l'Institut national de la statistique (INS) a
montré que les enfants sous la tutelle des mères ou de nourrices
analphabètes et ceux de familles pauvres avaient moins de chance de se
faire vacciner par rapport à ceux de mères instruites et de
familles aisées [8].Orok, dans son étude sur les causes de non
utilisation des services de vaccination dans le District de Santé de
Kumba en 2008 a trouvé une association entre l'utilisation des services
de vaccination et la perception de l'accueil par les mères.La perception
du temps d'attente, la distance entre le lieu de vaccination et les domiciles,
les frais de transport requis pour arriver au lieu de vaccination, la
connaissance des maladies du PEV par les mères, la disponibilité
des vaccins et la présence des vaccinateurs [9].
L'enquête nationale de couverture vaccinale de 2005 a
ressorti onze principales raisons de non vaccination au Cameroun dont l'attente
trop longue, l'ignorance de la nécessité de la vaccination, le
lieu de vaccination trop éloigné, la mère trop
occupée, le vaccin non disponible, un problème familial comme la
maladie de la mère, l'enfant malade mais non amené, l'enfant
malade amené mais non vacciné, l'ignorance du lieu où
l'heure de la vaccination, le report de la date de vaccination et l'absence du
vaccinateur au poste [10].
Selon l'EDS 2011 [11], la couverture vaccinale passe de 32%
selon que la mère est sans instruction à 74% selon qu'elle a un
niveau d'étude supérieur. Ces proportions étaient de 32%
et 60% selon les résultats de l'EDS 2004 [12] et de 43% et 72 % selon
EDS 1998 [13].
L'EDS 2011 a mis en évidence une association entre le
niveau de richesse du ménage et la couverture vaccinale. La couverture
vaccinale passe de 36% pour les enfants des ménages du quantile le plus
pauvre à 60% pour les enfants des ménages du quantile le plus
riche [11].
En 2015, 88 District de santé sur 179
étaient en épidémie de rougeole [4,14].
Au niveau du district de Bandja, les taux de couverture
vaccinale ont évolué globalement de manière positive
avec une couverture vaccinale moyenne de 98% pour le penta1 et de 83%
pour le VAR [15].
Toutefois , le taux d'abandon général
était de 15% en 2015 ce qui est supérieur à la norme
de 10% toléré par l'OMS . Ce même taux d'abandon
était de 16% en 2014 ; de 18% en 2013. Cependant la couverture
vaccinale en penta 1(taux de recrutement spécifique) est très
élevée. Soit 103% en 2016 Ce qui indique une bonne
accessibilité alors que le taux d'abandon Dtcoqhephib1-VAR est
élevé (14%) [15] signifiant une mauvaise utilisation des
services. Ce taux d'abandon élevé peut être lié
aux caractéristiques socio démographiques des mères,
à leurs connaissances sur la vaccination à la qualité
de l'offre des services et à l'accessibilité
financière. Le phénomène d'abandon de la vaccination
demeure préoccupant cette situation engendrerait comme
conséquences la baisse de la couverture vaccinale adéquate,
l'augmentation de l'incidence des maladies évitables par la
vaccination , l'augmentation de la mortalité infanto
juvénile.
La présente étude est donc entreprise pour
explorer lesfacteurs favorisants l'abandon de la vaccination.
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