INTRODUCTION GENERALE
? Après avoir téléchargé les
différentes images, celles-ci ont subi un traitement au moyen de l'outil
SIG, ENVI. Ainsi, pour véhiculer le maximum d'informations, une
association des canaux a été réalisé. Cette
association a permis de déceler une combinaison des bandes
affichées sous forme de composition colorée (R.G.B). Une
combinaison 4-3-2, pour l'image 1973, 5-4-3, pour les années 1986 et
2003, et pour l'image 2019, la matrice de covariance a permis de définir
une association avec la combinaison 6-5-4. Par ailleurs, le contraste obtenu
avec cette combinaison a facilité la classification.
Cette classification concerne celle dirigée car
permettant de faire ressortir le maximum de vraisemblance. Ainsi, le choix de
cette méthode permet de déterminer
l'hétérogénéité des entités de
l'occupation du sol. La classification supervisée s'est faite par la
détermination de six classes que sont : l'eau, la mangrove, les
rizières, les tannes, la forêt et les vasières. Le choix du
nombre de classe est basé sur la mise en correspondance des informations
recueillies sur les images.
? Après cette tâche, une validation des
résultats obtenus a été effectuée. Cette partie
consiste à déterminer les coefficients de Kappa et la
précision. Cette validation a permis de contrôler la
qualité du travail et d'apprécier les risques de confusion
possibles. Les résultats obtenus à travers la matrice de
confusion sont très satisfaisants avec une précision comprise
entre 93,4 et 99%, et des coefficients de Kappa comprises entre 93,3 et
98,6%.
Tableau 3 : Caractéristiques des images
Landstat
Source image
|
Année
|
Coefficients Kappa
|
Précision
|
Landstat MSS
|
1973
|
93,3
|
93,4
|
Landsat TM
|
1986
|
98,6
|
99
|
Landsat ETM
|
2003
|
97,9
|
98,6
|
Landsat 8 OLI
|
2019
|
98
|
98,8
|
Source : Landstat, DTGC
23
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE
La zone d'étude est localisée dans l'estuaire de
la Casamance, en partie maritime qui fait référence par ailleurs
à la région de la Basse-Casamance. Pour plus de pertinence dans
cette partie du mémoire, consacrée à la
présentation des aspects physico-humaines, nous avons
préféré l'assimiler à la zone d'étude. Ce
qui amène à confondre cette dernière à la partie
maritime du fleuve. C'est une région qui présente un
environnement physique et humain marqué par de nombreuses
interférences.
24
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DES COMPOSANTS DU MILIEU
PHYSIQUE
Situé à l'extrême sud-ouest de la
région de Ziguinchor, la zone d'étude appartient à la
partie amphibie de l'estuaire de la Casamance. Cet estuaire, présente
une configuration assez particulière, étalant un labyrinthe de
bolons se faufilant dans la mangrove engendrant ainsi la mise en place
de nombreuses îles. Lesquelles, au nombre de 21, sont localisées
dans les communes de Kafountine (département de Bignona) et de
Diembéring (département d'Oussouye). Elles sont traversées
par le fleuve Casamance qui les a découpés dans ces deux rives.
Dans la rive droite (Kafountine) : Diogué, Hitou, Niomoune, Haer,
Bakassouk, Saloulou, Boko, Boune, Hilol, Couba, Goumbaloulou, Kailo, Mantate,
Kassel et dans la rive gauche (Diembéring) : Carabane, Cachouane,
Wendaye, Guiçor, Ourong, Ehidj, Sifoca.
Figure 3: Carte de Localisation de la zone
d'étude
25
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
C'est dans ces milieux que se trouve la zone d'étude
composée spécifiquement des îles de Diogué, Niomoune
et Carabane. De par, leurs positions géographiques, elles sont
localisées aux coordonnées géographiques suivantes :
? L'île de Diogué entre 12° 34' 28? N et
16° 45' 09? O avec une altitude de 7m
? L'île de Niomoune entre 12° 38' 22? N et 16°
39' 24? O avec une altitude de 3m ? L'île de Carabane entre 12° 32'
16? N et 16° 42' 03? O avec une altitude de 2m.
I. ESQUISSE GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIQUE
L'histoire géologique de la Basse-Casamance se confond à
celle du grand bassin sénégalo-mauritanien, l'un des plus vastes
du littoral oust-africain dont elle constitue la partie la plus
méridionale. Cette région est formée de sédiments
mésozoïques et cénozoïques transgressif dont le maximum
de la transgression a été déterminé à
l'Eocène (Pimmel A.,1984).
Dans le bassin de la Casamance, les premières
reconnaissances pétrolières auraient, d'après Michel P.
(1960), traversé la partie sommitale du socle Paléozoïque.
En effet, l'histoire géologique de la zone a été
documentée par Michel P. (1960), Le Priol J. (1983), Vieillefon J.
(1975) et Diop E. S. (1986).
En ce qui concerne l'histoire géomorphologique de la
Basse-Casamance, elle peut s'expliquer par une série de transgressions
et de régressions qui ont permis le creusement des vallées
enfoncées (Vieillefon J., 1975). La mise en place des grandes
unités géomorphologiques en Basse-Casamance aurait eu lieu
d'après Diouf P. S. et al. (1987) au Quaternaire récent.
Cette période a eu un impact important sur la structure de la
région et est marquée par des variations du niveau marin et du
climat. Elle a été décrite par Kalck Y. (1978) et
Vieillefon J. (1977) et Michel P. (1960) et Marius C. (1985).
II. LES FORMATIONS PEDOLOGIQUES
En ce qui concerne les formations pédologiques, nous
avons la présence des sols du Quaternaire. Selon Montoroi J. P. (1996),
durant la sédimentation au Quaternaire récent, les variations du
niveau marin et les modifications climatiques ont façonné le
paysage actuel de la Basse-Casamance. Par ailleurs, les travaux de Vieillefon
J. (1977) permettent d'avoir un meilleur aperçu des différentes
unités pédologiques.
Sur l'esquisse cartographique ci-dessous (Figure
4), nous avons des sols minéraux bruts (Pointe St Georges,
à Carabane, Niomoune, Cap Skiring, Hitou au sud du Cachouane bolon)
; les sols
26
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
peu évolués (îles de Diogué,
Niomoune, et Carabane mais également le long des marigots de Diouloulou,
Bignona et de Baila) ; les sols hydromorphes et les sols
halomorphes.
Figure 4: Carte des sols des communes de Kafountine et de
Diembéring
III. LES RESSOURCES EN EAU
Les îles de la Casamance sont situées dans un
milieu amphibie particulier où l'eau constitue un élément
fondamental dans le fonctionnement des écosystèmes. Dans cette
région appartenant à la zone alluviale de la Casamance, les
ressources hydriques sont influencées par les conditions climatiques
(Lahoud A., 1988) et la proximité de l'océan qui en constitue la
limite ouest.
27
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
On peut donc retenir que les ressources hydriques de ces
îles sont tributaires d'un ensemble de facteur commun (influence des
marées, facteur climatique...) à toute la zone alluviale du
fleuve Casamance. L'hydrographie est marquée par une multitude de bras
de mer qui jalonnent l'estuaire de la Casamance, du cours principal vers
l'intérieur du continent. Ces bras de mer communément
appelés bolons colonisent l'ensemble des îles et
fluctuent au régime des marées. Ce qui fait que la majeure partie
de l'eau est salée hypothéquant la disponibilité en eau
douce des insulaires (Diatta M. C. B. C., 2008). L'alimentation en eau dans la
zone alluviale de la Basse-Casamance résulte du mélange des eaux
douces apportées par le principal cours et ses affluents, avec les eaux
salées apportées par la marée (Vieillefon J., 1977).
Ainsi, le régime hydrologique de la région est dominé par
1'influence de la mer du fait d'un relief faible et d'une pluviométrie
actuellement déficitaire. Trois types de ressources hydriques se
singularisent.
III.1. Les ressources en eau superficielles
Dans les îles, ces ressources sont marquées par
un réseau hydrographique dominé d'Est en Ouest par un seul cours
d'eau, le fleuve Casamance, et ses nombreux affluents (dont deux d'entre eux
intéresse notre zone ; le Cachiouane bolon et le marigot de
Diouloulou) (Figure 5)
En dehors de ces étendues d'eaux salées, ces
îles disposent également d'eau douce qui résulte du
ruissellement des eaux pluviales. Ces eaux se concentrent dans les zones
dépressionnaires pendant deux à trois mois après
l'hivernage et donnent ainsi naissance à une multitude de mares
temporaires dont certaines sont très bien exploitées dans
l'île de Niomoune.
III.2. Les ressources en eau souterraines
Une attention particulière est portée à
cette partie, puisque les eaux souterraines constituent particulièrement
la première ressource d'eau potable dans la région insulaire de
la Basse-Casamance (Diop E. S., 1986). Depuis des décennies,
précisément les années 1970, on note une conjoncture
surtout liée au déficit pluviométrique qui a
entraîné l'abaissement du niveau des aquifères, avec un
tarissement précoce des étendues d'eau de la région. Dans
cette région, trois aquifères peuvent être décrits
selon Malou R. (1992) : l'aquifère profond du Maestrichtien, celui
semi-profond du Miocène, et l'aquifère superficiel du Continental
Terminal. Ces aquifères possèdent en chacun d'eux, des
caractéristiques particulières.
28
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
Figure 5: Le réseau hydrographique des Communes de
Kafountine et Diembéring
? L'aquifère profond du Maestrichtien
Les sables et grés du Maestrichtien renferment la nappe
profonde et sont d'âge paléocène. Sa profondeur est de 600m
en Basse-Casamance. Les plus grandes possibilités d'approvisionnement en
eau douce repose selon Diop E. S. (1986) sur l'existence de cet aquifère
dont la transmissivité est bonne.
? L'aquifère semi profond du
Miocène
Cette nappe est localisée en générale
à moins de 150 m de profondeur. Elle se présente sous forme d'un
épais horizon sableux unique ou sous forme de plusieurs horizons sableux
ou sablo-argileux. Cet aquifère est potentiellement alimentée par
les eaux de pluies (Malou R., 1992).
Sa structure est très complexe en raison du mode de
dépôts (impliquant une multiplicité des niveaux sableux,
des variations de fasciés etc.) et du fait de la tectonique.
29
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
Par ailleurs, la nappe semi-profonde se caractérise par
une minéralisation constante vers l'aval : à Kafountine elle
devient inutile du fait d'une salinisation excessive. Dans les zones où
les niveaux sableux sont plus rapprochés de la surface topographique,
l'alimentation de cet aquifère se fait par infiltration. On peut
cependant noter que, comme pour la nappe semi-profonde, la nappe superficielle,
dans la zone littorale est, elle aussi, sujette à des contaminations par
les eaux sursalées. Par exemple, des résidus secs
supérieurs à 35 g/l ont été obtenus à
Kafountine.
? L'aquifère superficielle du
Continental Terminal
Les horizons sableux ou sablo-argileux de zones superficielles
d'altération, le CT, constituent une nappe très importante en
Basse-Casamance. Elle est de très faible profondeur en
général (quelques décimètres dans les zones basses
à 25 m dans les plateaux) et est captée par la
quasi-totalité des puits villageois (Le Priol J., 1983). Les apports
pluviométriques sont la principale source d'alimentation de cette nappe,
qui est conditionné par les types de sols, les pentes, l'importance de
l'évapotranspiration etc. Ce qui fait que dans les zones basses
notamment les îles, l'aquifère est soumise aux risques de
contamination par le biseau salé si l'exploitation s'intensifie (Diop E.
S., 1986).
Tableau 4: Caractéristique hydraulique des
nappes
Aquifères
|
Aquifère
superficielle du CT
|
Aquifère semi- profonde du
Miocène
|
Aquifère profonde du
Maestrichtien
|
Eaux
|
Eau douce à saumâtre
|
Eau saumâtre à salée
|
Eau saumâtre à salée
|
Profondeurs
|
<25m
|
100 à 150m
|
300 à 600m
|
Source : Diatta, 2008 modifié
III.3. Les lentilles d'eau douce
Selon Plaud M. (1967), lorsque dans un delta ou un estuaire,
une île constituée de terrains très perméables
(sables, limons) possède une nappe d'eau douce, un équilibre
s'établit entre celle-ci et les eaux salées océaniques qui
s'infiltrent dans le sol. Cet équilibre procède de la
différence de densité entre ces eaux. La nappe d'eau douce
"flotte" sur l'eau salée et prend la forme d'une lentille
généralement biconvexe, dont le bord se raccorde
théoriquement avec l'océan.
L'étude d'avant-projet pour l'alimentation en eau
potable des îles de la Basse-Casamance de l'Office des Forages Ruraux
(OFOR) (2019) décrit en ces ligne les lentilles de notre zone
d'étude. Dans ces îles de la Basse-Casamance, les nappes d'eau
douce sont à épaisseur très limité malgré
parfois des extensions latérales qui peuvent être relativement
importantes. D'une manière générale, les épaisseurs
de ces lentilles d'eau douce ne dépassent pas 10-15m de profondeur.
Au-delà de ces profondeurs, les eaux deviennent salées.
30
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
Au niveau des îles de Carabane et Diogué, les
études géophysiques montrent que les lentilles d'eau sont
localisées à partir de 200 à 300m de la côte. On
constate une légère augmentation des épaisseurs vers le
centre de ces îles avec des gradients assez doux. Les
résistivités des zones aérées sont assez
perméables, ce qui implique que ces nappes sont exposées à
des risques de pollution. Ainsi, les lentilles d'eau douce ne pourront
être exploitées que par des puits à grande diamètre
et tout prélèvement important doit être suivi avec
attention pour éviter les mouvements de polluants et des profondeurs
vers la superficie.
IV. LES FORMATIONS VEGETALES
En effet, l'omniprésence du réseau
hydrographique et l'importance des précipitations font de l'eau un agent
essentiel dans la construction des paysages Basse-Casamance insulaire
(Cormier-Salem M. C., 1992). Selon cette dernière, la zone constitue le
« paradis vert du Sénégal ». Les formations
végétales donnent à la zone un aspect
phytogéographique singulier influencé fortement par les
conditions biophysiques notamment les facteurs hydrologiques et bioclimatiques
régissant le fonctionnement de l'estuaire (Badiane S. D., 2012).
Plusieurs formations peuvent se distinguer dans cette région.
? La mangrove : C'est de loin la formation la
plus répandue dans les îles. Elle désigne selon (Marius C.,
1985) l'ensemble des formations végétales, arborescentes ou
buissonnantes, qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou
fluviaux des côtes tropicales. Elle se développe dans la zone
intercotidale (zone soumise à l'influence de la marée) et, de ce
fait, elle développe un système racinaire aérien et des
mécanismes physiologiques permettant l'élimination du sel afin de
s'adapter dans cet environnement marin. Les marées et les courants
côtiers y ont une influence prépondérante.
? Les tannes : en arrière de la
formation arborescente de mangrove, se situent des étendues
sursalées, appelées tannes. Elles sont de deux types : les tannes
vifs et les tannes herbacés ou les prairies a halophytes
? La Forêt : elle est d'étendue
très limitée voire absente dans ces îles et très
répandue dans les zones de plateau. Les essences qui la composent
perdent ordinairement leurs feuilles après l'hivernage et reverdissent
en générale de février à avril.
? Le marécage : la forêt
avoisine toujours les affluents du fleuve ou les dépressions de
l'intérieur ; ces derniers qui constituent le marécage se
remplissent d'eau douce au moment de l'hivernage et restent inondés une
partie de l'année.
? La rizière : dans les
dépressions marécageuses, les détritus
végétaux se sont accumulés au cours des siècles
puis transformés en humus. Dans ces terres inondées et fertiles,
les
31
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
populations locales y cultivent le riz (Oryza).
Après la récolte, quelques plantes messicoles s'y
développent : Scrophularitées, labisés, Lytrariés,
Acanthacees...
L'ensemble de ces formations végétales donne
à la Casamance littorale sa particularité de paradis vert et de
région la plus originale du Sénégal. C'est le milieu
où la végétation est la plus luxuriante et les paysages
les plus humanisés et plus variés (Cormier-Salem M. C., 1999).
V. CLIMATOLOGIE
La Basse-Casamance littorale correspond, selon Sagna P.
(2005), au domaine climatique sud-soudanien côtier. Elle se
caractérise par ses fortes précipitations par rapport au reste du
pays. Sa particularité réside de sa localisation en domaine
guinéen et de son contact avec l'océan atlantique. Sa circulation
se caractérise par une alternance des principaux flux (Alizé
maritime, Alizé continentale et la Mousson).
V.1. Dynamique générale du
climat
V.1.1. Les centres d'actions
La Basse-Casamance, comme le reste du Sénégal, est
sous l'influence de trois masses d'air alternantes provenant de trois centres
d'action qui relèvent de la CAG.
? L'Anticyclone des Açores donne naissance à
l'alizé maritime qui « apporte de la fraicheur dans cette
région littorale.
? L'Anticyclone de Sainte-Hélène :
génère un flux dénommé mousson atlantique qui est
humide, instable et vecteur potentiel (mais pas suffisant) de
précipitations en Afrique occidentale.
? L'Anticyclone Saharo- Libyenne est une cellule continentale
et saisonnière de hautes pressions pourvoyeuse d'alizé
continental (harmattan) en hiver boréal. Alors qu'en été
boréal, elle migre en altitude et est substituée par une
dépression qui attire les flux de l'hémisphère sud.
Les principaux centres d'action donnent naissance à des
flux qui intègrent la circulation atmosphérique en zone
tropicale.
V.2. Analyse des éléments du
climat
L'analyse des paramètres climatiques collectés
à l'ANACIM porte sur les observations de la station synoptique de
Ziguinchor. Ses coordonnées géographiques : 12°55' de
latitude nord et -16°.2667 de longitude ouest, son altitude est de 19,30m.
La série utilisée (vent, température et
évaporation) porte sur la période (1960-2018) soit 59 ans. Celle
utilisée pour les précipitations,
32
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
quant à elle, relève de la période
1918-2018 soit 101ans. Ces variables climatiques sont analysées à
travers la vitesse et la direction des vents, la température,
l'évaporation et les précipitations. Ils ont une influence
considérable sur l'écoulement et les phénomènes
extrêmes dans ce milieu côtier.
V.2.1. Le vent
Dans cette partie du pays, trois type de vents y soufflent et
cela en fonction des saisons (l'Alizé maritime, l'Alizé
continental et la mousson). La direction et la vitesse du vent dépendent
de la circulation générale de l'atmosphère et de la
puissance des flux.
V.2.1.1. Les vitesses moyennes mensuelles des
vents
L'analyse des fluctuations des vents, enregistrées
à la station de Ziguinchor montre des variations saisonnières.
Ces fluctuations restent faibles durant toute l'année avec une moyenne
de 1,8m/s. L'évolution de la courbe des vitesses laisse apparaître
l'existence de deux saisons éoliennes. Une saison allant de janvier
à mai avec des vitesses importantes dont le maximum se situe en Mai (2,4
m/s) correspondant à la saison sèche et une période de
faible fluctuation allant de juin à Novembre avec deux minimas, octobre
et novembre (1,2 m/s) marqué par la saison des pluies. Cette tendance
peut se justifier par :
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
Mois
V (m/s)
0,0
Figure 6: Vitesse moyennes mensuelles des vents à
Ziguinchor de 1960 à 2018 (source: données ANACIM
2019)
? D'une part, la prédominance des flux d'alizé
(particulièrement l'Harmattan) de janvier à
mai, ce qui est à l'origine de l'importance des
vitesses issues du caractère chaud et sec du flux qui accentue son
déplacement.
? D'autre part, la présence des vents de mousson entre
juin et novembre qui par leurs humidités et la chaleur qu'ils apportent
justifient la faiblesse des fluctuations éoliennes. En effet, ce flux a
un fort pouvoir d'humidité qui la rend lourde et diminue par
conséquent sa vitesse.
33
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
V.2.1.2. La fréquence de la direction des
vents à la station de Ziguinchor
L'analyse de la Figure 7 laisse
apparaître des disparités sur la fréquence des vents
à la station de Ziguinchor avec une prédominance des flux
d'ouest. Au total six flux se singularisent le plus sur le régime
anémométrique étudié (N, NE, E, S, SW et W).
De ce fait, deux saisons éoliennes peuvent se
distinguer:
V' Une saison avec la prédominance des flux
Nord, Nord-Est et Est allant de novembre à février. Ces trois
flux correspondent à l'apparition de l'alizé maritime (chaud et
humide de direction N) dont le pouvoir hygrométrique est sensiblement
faible et à l'incursion de l'Harmattan (chaud et sec de direction NE et
E). La fréquence de ces flux traduit parfaitement la circulation des
alizés pendant la saison sèche. Le mois de mars sera une
transition puisque c'est pendant cette période que les flux
d'alizé vont disparaître et laisser la place à la brise
marine et la mousson.
V' La seconde saison, quant à elle est
dominée par des vents du Sud et du Sud-Ouest qui font leur
première apparition en mars marquant ainsi une phase de transition.
Cette période est marquée par les flux de
mousson et la brise marine de direction S, SW et W. Leur apparition
coïncidant avec les plus forts pourcentages et les plus importantes
précipitations nous permet d'affirmer qu'il s'agit de mousson. Par
ailleurs, les vents W soufflent presque toute l'année avec des vitesses
moyennes mensuelles qui peuvent atteindre 2,4 m/s.
En résumé, l'analyse des vents à la
station de Ziguinchor permet de constater la présence de deux saisons
éoliennes : une saison dite sèche où on a la
prédominance des flux d'alizé avec une direction Nord à
Est, et une autre saison connue sous le nom d'hivernage ou saison des pluies.
Pendant cette période, la prédominance des flux de direction
Sud-ouest définit l'installation progressive de la mousson dont
l'épaisseur détermine la quantité de pluies
précipitées dans cette région. La
prépondérance de ce flux varie en fonction de la
précocité du début et de la fin de l'hivernage, mais aussi
en fonction de la situation tardive de son installation et de son retrait. Il
faut aussi noter la présence permanente des flux d'ouest
représentant la brise marine. En effet, la proximité avec
l'océan confère à cette zone une place sous influence des
flux océaniques. Les vents ont une grande influence sur les courants de
marées en partie responsable des apports marins.
34
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
Figure 7: Evolution de la direction des vents dominants
à Ziguinchor (source : données
ANACIM, 2019)
V.2.2. Les précipitations
Les précipitations représentent l'un des
facteurs les plus importants du climat tant pour les hommes que pour les
écosystèmes. Leur analyse à la station de Ziguinchor
(1918-2018) nécessite un traitement particulier très fin pour
notre travail d'étude dans un contexte où la variabilité
de la pluviométrie et ses impacts sur les ressources en eau font
débat depuis des décennies. Pour ce faire, une brève
analyse sera opérée ici avant d'être beaucoup plus
détaillée au chapitre III de ce mémoire
(ANALYSE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE).
35
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
La circulation des différents flux
étudiés, en particulier la pénétration des vents de
mousson provenant du sud-sud-ouest en rapport avec la progression vers le nord
du F.I.T., commande le régime des précipitations dans la
Basse-Casamance (Diop E. S., 1986). Le régime pluviométrique
annuel à la station de Ziguinchor illustré à la figure
ci-dessus se traduit par l'alternance de deux saisons distinctes qui ont un
impact considérable sur l'évolution de la salinité en
Basse-Casamance insulaire. Une saison pluvieuse qui s'étale sur cinq
à six mois (mai- octobre, voire novembre), avec une moyenne annuelle de
1420,9 mm/an. Le reste des mois constitue la période sèche. Par
ailleurs, l'analyse montre que les premières pluies quoique faibles
apparaissent au mois de mai et atteignent leur maximum en août avec
481mm. Pendant cette période, les populations insulaires
procèdent à la collecte traditionnelle des eaux pluviales au
moyen des toitures des maisons. En outre, c'est un moment très important
de l'année tant pour les réserves collectées que pour les
activités rizicoles essentiellement pluviales.
P (mm)
400
200
600
500
300
100
0
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc Mois
Figure 8: Précipitations moyennes mensuelles de
1918 à 2018 à la station de Ziguinchor (Source : données
ANACIM, 2019)
V.2.3. Les températures
D'une manière générale, les
températures varient dans le temps (selon les saisons) et dans l'espace
(en fonction de la proximité ou non de l'océan). La mer jouant un
rôle de régulateur thermique, la Basse-Casamance
bénéfice de températures plus clémentes et
n'enregistre pas d'aussi fortes fluctuations saisonnières que
l'intérieur du pays. En plus du rôle thermorégulateur des
masses océaniques, l'influence des vents et des précipitations se
font sentir sur l'évolution des températures dans cette
région. L'analyse de ce paramètre climatique dans ce chapitre
concernera spécifiquement l'évolution des températures
moyennes mensuelles.
36
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
Pour l'évolution annuelle, elle sera
développée au chapitre III. Il faut noter que,
tout comme les précipitations, les températures ont un rôle
déterminant sur les processus de salinisation.
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
Mois
T°C Max T°C Min T°C Moy
T°C
40,0
25,0
20,0
35,0
30,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Figure 9: Variation mensuelles des températures
de1961-2018 (Source : données ANACIM, 2019)
Ainsi, à la station de Ziguinchor, les
températures moyennes mensuelles obtenues sur la base des valeurs
maximales et minimales connaissent une évolution bimodale avec deux
maximums et deux minimums. Celle-ci étant caractérisée par
un maximum principal en Juin (29,1°C) et un maximum secondaire en Octobre
(28,3°C) ainsi qu'un minimum principal en Janvier (25°C) et un
minimum secondaire en Août (27,1°C). Avec une moyenne annuelle de
27,5°C ces moyennes mensuelles varient entre 25 °C (janvier) et
29,1°C (juin). Par conséquent, deux saisons thermiques sont
identifiées :
? Une saison chaude caractérisée par des mois
chauds supérieurs à la moyenne notamment mars (28,1°C),
avril (28,7°C), mai (29°C), juin (29,1°C), juillet
(27,9°C), septembre (27,7°C) et octobre (28,3°C).
? Une autre fraiche constituée de mois frais
inférieurs à la moyenne : janvier (25°C), février
(26,7°C), août (27,4°C), novembre (27,4°C) et enfin,
décembre (25,1°C).
Cette évolution des moyennes mensuelles subit d'une
manière générale l'influence des deux extrêmes
(températures maximales et minimales). Sur cela, les températures
les plus élevées sont observées en avril, mai et les plus
faibles en décembre, janvier.
Par ailleurs, il est intéressant de faire remarquer la
relation existant entre les variables thermiques et les cumuls
pluviométriques à l'échelle mensuelle. Cette
corrélation est illustrée par le diagramme ombrothermique reliant
température et pluviométrie à la station de Ziguinchor sur
la période 1961-2018.
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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
T°C
250,0
200,0
300,0
150,0
100,0
50,0
0,0
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
P (mm) 2T (°C)
Mois
450,0
400,0
250,0
200,0
500,0
350,0
300,0
50,0
0,0
150,0
100,0
p (mm)
Figure 10: Diagramme ombrothermique à la station
de Ziguinchor entre 1961 à 2018 (Source : données ANACIM,
2019)
En effet, elle montre que les températures les plus
élevées sont observées pendant la saison pluvieuse et les
plus faibles à la saison sèche.
V.2.4. L'évaporation
C'est l'ensemble des phénomènes qui transforment
l'eau liquide en vapeur d'eau par un processus purement physique. Ce
paramètre joue un rôle important dans l'évolution actuelle
des écosystèmes de la Casamance, puisqu'il est d'après
Pagès J. (1986) responsable en grande partie de l'augmentation de la
salinité du fleuve pendant les périodes de déficit
pluviométrique par concentration de l'eau de mer. L'évaporation
est souvent importante, son maximum mensuel se situe en mars (4,7mm) et le
minimum en août (de l'ordre de 1,1 mm).
Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
E (mm)
4,5
4,0
2,5
2,0
5,0
3,5
3,0
0,5
0,0
1,5
1,0
Mois
Figure 11: Evolution de l'évaporation moyenne
mensuelle à la station de Ziguinchor de 19602018 (Source :
données ANACIM, 2019)
38
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
L'observation des moyennes mensuelles de l'évaporation
à Ziguinchor laisse apparaître une évolution unimodale
(Figure 11). En effet, cette évolution s'oppose
à celle des précipitations puisque c'est pendant l'hivernage
(juin à novembre) qu'on enregistre les plus faibles valeurs (2,7 ; 1,6 ;
1,1 ; 1,2 ; 1,5 ;2,3). En revanche, les plus fortes quantités d'eau
évaporées sont notées durant la saison non-pluvieuse
(décembre à mai).
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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE
D'ETUDE
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