N°247
Année 2013
LES FRACTURES DE LA CLAVICULE CHEZ L'ADULTE AU
CENTRE HOSPITALIER DEPARTEMENTAL DU BORGOU A PARAKOU (BENIN)
THESE
Présentée et soutenue publiquement
pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE
(DIPLOME D'ETAT)
par
Coovi Nonwanou Ignace TOKPANOUDE
Directeur de thèse :
Professeur Agrégé Aristote A.
HANS-MOEVI
Co-directeurs de thèse:
Maître Assistant Emile A. D. MENSAH
Maître Assistant Alexandre S.
ALLODE
LISTE DES
TABLEAUX
Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES
FIGURES
Figure 1 : Vue
antérieure du squelette du corps humain (selon Marieb)
12
Figure 2 : Face
supérieure de la clavicule (selon Kamina).
8
Figure 3 : Face
inférieure de la clavicule (selon Kamina)
8
Figure 4 : Fracture de la
clavicule : déplacements et rapports dangereux
(selon Kamina).
10
Figure 5 : Mouvements
de l'épaule, Abduction-Adduction (A) Flexion-Extension (B) Rotation
latérale -Rotation médiale (C) Circumduction (D)
(selon Drake et Vogl )
11
Figure 6 :
Illustration de laclassification d'Edinburgh des fractures de
la clavicule (selon Khan et Robinson)
16
Figure 7 : Formes
anatomiques des fractures de la clavicule
(selon Barsotti)
17
Figure 8 : Classification
des fractures du tiers latéral de la clavicule(selon
Robinson)
17
Figure 9: Schéma
montrant le mécanisme impliqué dans le déplacement des
fractures de la clavicule (selon Pecci).
19
Figure 10: Schéma
montrant l'ostéosynthèse claviculaire par fixateurs externes
(selon Barsotti).
25
Figure 11: Schéma
montrant l'ostéosynthèse claviculaire par plaque vissée
(selon Barsotti).
25
Figure 12 :
Schéma montrant l'ostéosynthèse par embrochage
claviculaire (selon Barsotti).
26
Figure 13: Schéma
montrant l'ostéosynthèse par embrochage haubanage claviculaire
(selon Barsotti).
26
Figure 14 :
Répartition des patients selon les tranches d'âge et le sexe
(CHD-B, 2008-2012).
40
Figure 15 :
Répartition des moyens de locomotion des blessés lors de
l'accident survenu sur la route (CHD-B, 2008-2012)
43
Figure 16 : Evolution
annuelle des fractures de la clavicule et des accidents survenus sur la route
(CHD-B, 2008-2012)
45
Figure 17 : Image
radiographique de fracture de la clavicule gauche montrant une migration de
broche (CHD-B, 2008-2012).
47
Figure 18 : Image
radiographique par juxtaposition de deux clichés hémi-thoraciques
montrant une fracture bilatérale de la clavicule (CHD-B,
2008-2012).
50
Figure 19 : Image
radiographique de fracture de la clavicule droite montrant une fracture simple
verticale (CHD-B, 2008-2012).
Erreur ! Signet non
défini.
Figure 20 : Image
radiographique de fracture de la clavicule droite montrant une fracture
détachant un 3e fragment (CHD-B, 2008-2012).
Erreur ! Signet non
défini.
Figure 21 : Image
radiographique de fracture de la clavicule droite montrant une fracture
bifocale siégeant au tires moyen et au tiers latéral
(CHD-B, 2008-2012).
Erreur ! Signet non
défini.
Figure 22 : Image
radiographique de fracture de la clavicule droite montrant un chevauchement
(CHD-B, 2008-2012).
53
Figure 23 : Image
radiographique montrant une fracture de la clavicule droite en baïonnette
(CHD-B, 2008-2012).
53
Figure 24: Image
radiographique montrant une de fracture de la clavicule gauche en angulation
(CHD-B, 2008-2012).
54
Figure 25 : Image
radiographique de fracture de la clavicule gauche montrant une
séparation (CHD-B, 2008-2012).
54
Figure 26 : Image
radiographique montrant une fracture de la clavicule gauche traitée par
embrochage (CHD-B, 2008-2012).
56
Figure 27 : Image
radiographique montrant une fracture de la clavicule droite traitée par
plaque vissée (CHD-B, 2008-2012).
57
Figure 28 : Carte du
Bénin
IILISTE DES
ABREVIATIONS
AVP : accident
de la voie publique (ou accident survenu sur la voie publique ou accident de la
circulation ou accident du trafic routier)
Al. : Alliés (ou collaborateurs)
CHD-B : Centre Hospitalier
Départemental du Borgou
CNHU : Centre National Hospitalier
Universitaire
DARU : Département
d'Anesthésie, de Réanimation et des Urgences
DCEM: Deuxième cycle d'étude
médicale
INSAE : Institut National des Statistiques
et de l'Analyse Economique
N : Effectif
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
P : Probabilité
PCEM : Premier cycle d'étude
médicale
RAMU : Régime d'Assurance Maladie
Universelle
TDM : Tomodensitométrie
SOMMAIRE
INTRODUCTION
12
1. GENERALITES
4
2. CADRE, PATIENTS ET METHODES D'ETUDE
30
3. RESULTATS
37
4. DISCUSSION
66
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
83
REFERENCES
88
INTRODUCTION
INTRODUCTION
L'homme a besoin de ses membres thoraciques pour accomplir les
différentes tâches élémentaires de la vie. Depuis
l'avènement de la science et son développement surtout dans le
domaine de la mécanisation, on a assisté à
l'émergence de différents métiers qui exposent l'homme
à divers accidents ;ces accidentsentrainententre autre des
fractures et si ces fractures concernent l'épaule, centre de commande
des gestes élémentaires, sa fonction se trouve perturbée.
Ces perturbations agissent donc sur les activités quotidiennes et les
habitudes des victimes, constituant ainsi un handicap.
Selon Voisin [1]« la clavicule est, chez les primates, le
seul os qui relie le membre supérieur au squelette axial et constitue,
avec la scapula, la ceinture scapulaire. La présence de cet os leur
permet de réaliser des mouvements du bras en dehors du plan
para-sagittal, et ainsi de développer des comportementsarboricoles et
manipulateurs ». La clavicule est donc un os dont l'atteinte met au repos
le membre supérieur concerné et inflige une certaine
dépendance à la victime.
La fracture de la clavicule est une solution de
continuité au niveau de l'os. Elle constitue l'une des atteintes
osseuses les plus fréquentes, 2.6% de l'ensemble des traumatismes chez
l'adulte[2]. Beaucoup d'études ont été effectués
dans le monde sur la fracture de la clavicule. Bien que tous les auteurs soient
unanimes sur un certain nombre de faits, les résultats obtenus varient
d'un auteur à un autre et d'une région à une autre, ce qui
signifie que les réalités obtenues sur les fractures de la
clavicule varient selon les habitudes des hommes de la région
concernée. Au Benin, 52% des fractures de la clavicule étaient
causées par les accidents de la voie routière en 1982
selonAhouandogbo[3]au CNHU de cotonou. Pour Gankpé[4] en 2009 au CHD-B
les accidents du trafic routier représentaient 84,2% des causes de
fractures de la clavicule.
Selon les prévisions de l'OMS[5] pour 2020, les
accidents du trafic routier représenteraient la troisième
principale cause mondiale de maladies et traumatismes dans le monde si rien
n'est fait
Eu égard à tout ce qui précède,
avec l'évolution des accidents du trafic routier à Parakou, les
prévisions de l'OMS pour les années à venir et la
diversité dans la prise en charge de cet os, une attention
particulière mérite d'y être portée afin d'effectuer
une mise jour de nos réalités et de les opposer à la
littérature.
Le présent travail vise les objectifs
suivants :
Objectif
général
Etudier la fracture de la claviculechez l'adulte au CHD-B.
Objectifs
spécifiques
- Déterminer la prévalence des fractures de la
clavicule.
- Décrire les aspects épidémiologiques
des fractures de la clavicule.
- Identifier les aspects cliniques et radiologiques des
fractures de la clavicule au CHD-B.
- Analyserles moyens de prise en charge des fractures de la
clavicule au CHD-B.
- Etudier les aspects évolutifs des fractures de la
clavicule au CHD-B
1.
GENERALITES
1 GENERALITES
1.1 RAPPELS
ANATOMIQUES
Le corps humain comprend quatre parties : la tête,
le cou, le tronc et les membres (deux membres thoraciques et deux membres
pelviens). Les membres thoraciques s'articulent au tronc par la ceinture
scapulaire. Chaque membre thoracique est subdivisé de haut en bas
en bras, avant-bras et main (figure 1). L'épaule est la
région du membre supérieur attachée au tronc et au cou.
Les éléments osseux constitutifs de l'épaule sont :
la clavicule, la scapula (formant la ceinture scapulaire) et la partie
proximale de l'humérus. La clavicule est un os pair, non
symétrique, allongé en "S? italique[6]. Elle représente le
seul moyen d'union osseux entre la cage thoracique et le membre
thoracique[7].
1.1.1 Ostéologie et myologie
La clavicule est un os long et ventral incurvé en "S?
italique. Sous-cutanée,elle est tendue transversalement en arc-boutant
entre le sternum et la scapula et comprend un corps et deux
extrémités (extrémité sternale et acromial).Elle
s'articule avec le manubrium sternal (tête du sternum) à son
extrémité sternale, et avec l'acromion (scapula) à son
extrémité acromiale. Elle présente une double
courbure, la convexité étant dirigée en avant pour
l'extrémité sternale, et la concavité à
l'extrémité acromiale[6]. Son tiers latéral est aplati de
haut en bas, alors que ses deux tiers médiaux ont une forme arrondie ou
prismatique.
Figure 1 : Vue antérieure du
squelette du corps humain (selon Marieb[8])
1.1.1.1 Corps de la
clavicule
Il présente deux faces et deux bords[6].
Ø Face supérieure de la clavicule
Sur le tiers latéral de cette face, s'insèrent
le muscle deltoïde en avant et le muscle trapèze en arrière.
Sur son tiers médial se fixe le muscle
sterno-cléido-mastoïdien (figure 2).
Ø Face inférieure de la clavicule
La partie médiale de cette face présente
l'empreinte rugueuse du ligament costo-claviculaire. Sa partie moyenne est
creusée du sillon du muscle subclavier dans lequel se fixe ce muscle et
s'ouvre le foramen nourricier. Elle répond aux vaisseaux subclaviers et
au plexus brachial. Sa partie latérale présente en arrière
le tubercule conoïde, en avant la ligne trapézoïde et sur ces
deux structures s'insèrent les ligaments conoïde et
trapézoïde (figure 3).
Ø Bord antérieur de la clavicule
Sur les deux tiers médiaux, convexes et épais,
s'insère le muscle grand pectoral. Le tiers latéral, concave et
mince, présente le tubercule deltoïdien et donne insertion au
muscle deltoïde.
Ø Bord postérieur de la clavicule
Les deux tiers médiaux, concaves, présentent
l'insertion du muscle sterno-cléido-hyoïdien près de
l'extrémité sternale. Le tiers latéral, convexe, donne
insertion au muscle trapèze.
Figure 2 : Face supérieure de
la clavicule (selon Kamina[6]).
1- insertion de la capsule articulaire
|
2- muscle trapèze
|
3- muscle sterno-cléido-mastoïdien
|
4- muscle sterno-cléido-hyoïdien
|
5- surface articulaire sternale
|
6- muscle grand pectoral
|
7- tubercule deltoïdien
|
8- muscle deltoïde
|
9- surface articulaire acromiale
|
|
Figure 3 : Face inférieure de
la clavicule (selon Kamina[6])
1- surface articulaire
|
2- insertion de la capsule articulaire
|
3- muscle deltoïde
|
4- muscle grand pectoral
|
5- surface articulaire sternale
|
6- muscle sterno-cléido-hyoïdien
|
7- ligament costoclaviculaire
|
8- muscle subclavier
|
9- tubercule et ligament conoïdes
|
10- ligament trapézoïde
|
11- muscle trapèze
|
|
|
|
|
|
1.1.1.2
Extrémités de la clavicule
Ø Extrémité sternale
Elle est volumineuse et porte sur sa face
inféro-antérieure la surface articulaire sternale. Triangulaire
et convexe verticalement, elle répond au sternum et au premier cartilage
costal par l'intermédiaire d'un disque articulaire. Au-dessus et en
arrière se trouve l'empreinte du ligament inter claviculaire [6].
Ø Extrémité acromiale
Elle est aplatie et repose sur l'acromion par
l'intermédiaire de la surface articulaire acromiale. Elle est ovalaire
et regarde en bas et latéralement[6].
1.1.2 Architecture de la clavicule
La clavicule est un os allongé qui a une architecture
particulière. En effet, elle est constituée d'os compact en
superficie, d'os spongieux en profondeur et d'une ébauche de canal
médullaire dans le tiers moyen[6].
1.1.3 Rapport vasculo-nerveux
La clavicule répond aux vaisseaux subclaviers et au
plexus brachial qui passent derrière elle dans leur trajet du cou vers
la fosse axillaire. Ce paquet vasculo-nerveux (figure 4)séparé
par le muscle subclavier peut être blessé par un fragment de
fracture ou être comprimé par un cal osseux exubérant[6,
7].
Figure 4:
Fracture de la clavicule : déplacements et rapports
dangereux(selon Kamina[6]).
1-inclinaison de la tête
|
2- muscle deltoïde
|
3- plexus brachial, artère et veinesubclavieres
|
4-muscle grand pectoral
|
5- muscle sterno-cléido-mastoïdien
|
|
1.1.4 Mouvements de l'épaule
L'antépulsion- retropulsionou flexion-extension, elle
est la projection du bras en avant et en arrière.
L'abduction et l'adduction sont des mouvements
d'écartement et rapprochement du bras au corps.
Les rotations latérale et médiale sont des
mouvements dans lesquels le bras est tourné sur son axe longitudinal en
dehors (latérale) ou en dedans (médiale).
La circumduction est un mouvement combiné associant
tous les mouvements précédents et décrivant un tronc de
cône à base distale et à sommet proximal.
Figure 5 :
Mouvements de l'épaule, Abduction-Adduction (A)
Flexion-Extension (B) Rotation latérale Rotationmédiale (C)
Circumduction (D) (selon Drake et Vogl[7])
1.2 ETIOPATHOGENIE
1.2.1 Epidémiologie
La fracture de la clavicule est la plus fréquente des
fractures de l'adulte. Elle représente selon Postacchini[2]2.6% de
l'ensemble des fractures chez l'adulte. Pour Khan[9]elle semble encore plus
fréquente entre 2.6 et 4 % alors qu'une étude récente de
Singh[10]retrouve en 2011 une faible prévalenceà 1.3%de
l'ensemble des fractures chez l'adulte. La fracture de la clavicule
représente 35 % des traumatismes de la ceinture scapulaire[9], 44% des
fractures de la ceinture scapulaireet 35à 45% des fractures de
l'épaule[2].
L'incidence annuelle des fractures de la clavicule est
estimée entre 29 et 64 pour 100 000 habitants[9]. Les fractures de la
diaphyse surviennent dans 69 à 82 % des cas, celles de
l'extrémité latérale dans 20 à 28 % et les
fractures de l'extrémité médiale dans 2 à 3 % voir
5% selon les auteurs[11, 12, 13].
1.2.2 Terrain
Elle est une fracture de l'adulte jeune d'âge moyen
variant entre 25 et 30 ans selon les auteurs avec une prédominance
masculine[13, 14, 15]. Le premieret le plus grandpic d'incidence se
retrouvechez les hommes d'âge inférieur à 30 ans. Lesecond,
plus petit picd'incidencesurvientchez les patients âgésde plus
de80 ans avec une légère prédominance féminine[9].
Singh[10]avaitrapporté récemment une distribution bimodale
defractures de la claviculechez les hommes avec un premierpicatteint à
l'âgede25 ans etlesecond pic en dessousde 55et 75ans. Chez les
femmescette distributionest uni modaleavecla plus forte incidencedansla
cinquième etsixième décennie. Les fractures de la
diaphysesurviennent le plus souventchez les jeunes adultes, tandis que
lesfractureslatérales et médialessont plus fréquentes
chezpersonnes âgées[9]. Chez l'adulte, les fractures sans
déplacement sont fréquentes et le déplacementsecondaire
est rare alors que chez l'enfant ce sont les fractures en bois vert qui sont
les plus fréquentes[16].
1.2.3 Mécanisme
Les fractures de la clavicule font suite à un
traumatisme direct sur le moignon de l'épaule ou indirect, le bras
étant en abduction à 45degré[14]. Mcrae[16]précise
que la plupart de ces fractures révèlent d'un mécanisme
indirect par chute sur la main en hyperextension, plus rarement le
mécanisme est direct par chute sur le moignon de l'épaule ou un
choc direct sur la clavicule. Pour Pecci[15]par contre,le
mécanismehabituelestune chutedirectesur ??l'épauleavec le brassur
le côté, rarementles fractures de la claviculepeuvent se
produireà partir d'uncoup directoud'une chute surune maintendue.
Stanley[17] retrouve un traumatisme direct dans 94 % des cas dans sa
série.
Pour Singh[10]les fractures de la diaphyse sont en rapport
avec un traumatisme direct (chute sur le moignon de l'épaule) surtout
chez les hommes, le mode indirect concerne plus particulièrement les
personnes âgées de 80 ans (surtout les femmes) et associe un
traumatisme à faible énergie. Ces fractures chez les personnes du
troisième âge sont liées à l'ostéoporose et
sont souvent dues à des accidents domestiques.
1.2.4 Etiologies
Les principales étiologies sont dominées par les
accidents du trafic routier, les accidents de sport et les chutes et les
accidents de travail. Les autres étiologies sont
représentées par les accidents domestiques et les agressions[9,
10, 18].Gankpé[4]remarque que L'évolution des cas de fractures de
clavicule dus aux accidents routiers est superposable à celle des cas de
fractures de la clavicule toutes causes confondues, les blessés
étant principalement les motocyclistes.
1.3 ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1.3.1 Lésions osseuses
1.3.1.1 Siege
Plusieurs classifications ont été
proposées parmi lesquelles nous avons :
La classification de Allman[19] qui est basée uniquement sur la
localisation anatomique du trait de fracture. La classification de Neer[20,
21]des fractures du tiers latéral qui repose sur
l'intégrité ou non des ligaments coraco-claviculaires, elle a un
intérêt thérapeutique. La classification d'Edinburgh[9]
précise le déplacement le caractère comminutif ainsi que
l'atteinte articulaire éventuelle, elle est la plus récente des
classifications. La classification Craig[22]propose des sous groupespourles
groupes 2 et 3 de Allman.
Ø Classification de Allman
· Groupe 1 : les fractures du tiers moyen de la
clavicule.
· Groupe 2 : les fractures du tiers latéral
de la clavicule.
· Groupe 3 : les fractures du tiers médial de
la clavicule.
Ø Classification de Neer
· Type 1: trait distal par rapport au ligament
coracoïde.
· Type 2: déplacement du fragment proximal par
rapport au fragment distal,
2A trait en dedans des ligaments coraco-claviculaire qui sont
intacts,
2B trait traverse le ligament conoïde et laisse intact le
ligament trapézoïde.
· Type 3: le trait traverse l'articulation
acromio-claviculaire.
Signalons un cas particulier de fracture de Latarjet
où il existe deux traits de part et d'autre de l'insertion des ligaments
coraco-claviculaire[20].
Ø Classification d'Edinburgh des fractures de la
clavicule.
La classification d'Edinburgh conformément au tableau
I[9] et à la figure 6[9, 22]est la première à classer les
fractures du corps de la clavicule en fonction de leur déplacement
inter-fragmentaire et du caractère comminutif.Elle a l'avantage de
pouvoir prédire le risque de survenue de pseudarthroses en cas
d'abstention chirurgicale. Les fractures du quart médial et
latéral de la clavicule sont sous groupées en fonction de leur
déplacement et de l'atteinte, ou non, des surfaces articulaires.
Tableau I :
Classification d'Edinburgh des fractures de la clavicule
(Selon Khan[9])
Type 1 fracture médiale (1/5 de la clavicule)
|
A- non déplacée
|
A1- extra-articulaire
|
A 2- intra-articulaire
|
B- déplacée
|
B 1- extra-articulaire
|
B 2- intra-articulaire
|
Type 2 fractures du tiers moyen (3/5 de la clavicule=
diaphyse)
|
A-contact cortical
|
A 1-Non déplacée
|
A 2-angulation
|
B- déplacée
|
B 1-Simple ou 3em fragment
|
B 2-Comminutive ou segmentaire
|
Type 3 fractures distales (1/5de la clavicule)
|
A- non déplacée
|
A1- extra-articulaire
|
A 2- intra-articulaire
|
B- déplacée
|
B 1- extra-articulaire
|
B 2- intra-articulaire
|
Classification d'Edinburgh
|
TYPE 1
|
|
|
Type1A1 : fracture non déplacée
extra-articulaire
|
Type 1A2 : fracture déplacée
extra-articulaire
|
|
|
Type 1B1 : fracture intra-articulaire non
déplacée
|
Type1B2 : fracture intra-articulaire
déplacée
|
TYPE 2
|
|
|
Type 2A1: fracture non déplacée
|
Type 2A2: fracture en angulation
|
|
|
Type 2B1: fracture simple en aile de papillon
|
Type 2B2 : fracture comminutive avec
3efragment
|
TYPE 3
|
|
|
Type 3A1:fracture extra-articulaire
|
Type : 3A2 fracture intra-articulaire
|
|
|
Type 3B1 : fracture extra-articulaire
|
Type 3B2: fracture intra-articulaire
|
Figure 6 :
Illustration de laclassification d'Edinburgh des fractures de la
clavicule (selon Khan et Robinson[9, 22])
Figure 7 : Formes
anatomiques des fractures de la clavicule
(selon Barsotti[18])
1-Articulation acromio-claviculaire
|
2-Ligament acromio-coracoïdien
|
3-Ligament trapézoïde
|
4-Ligament conoïde
|
5-Ligament sterno-claviculaire
|
6-Ligament costo-chondro-claviculaire
|
7-Fracture du tiers latéral
|
8-Fracture du tiers moyen
|
9-Fracture du tiers médial
|
|
Figure 8 :
Classification des fractures du tiers latéral de la clavicule
(selon Robinson [22])
a) Neer type 1
|
b) Neer type 2
|
c) Latarjet
|
1.3.1.2 Traits
Les traits de fractures peuvent être verticaux,
obliques, spiroïdes, détacher un 3e fragment ou
comminutifs.
1.3.1.3 Déplacements
Tous les déplacements élémentaires
peuvent être isolés ou associer sur une fracture de la
clavicule.
· L'angulation où les axes longitudinaux des
fragments fracturés forment un angle.
· La baïonnette ou translation où le
mouvement s'effectue perpendiculairement au grand axe de l'os. Les fragments
peuvent rester « accrochés » par une partie de la
surface fracturaire ou perdre totalement leur contact.
· Le chevauchement où le fragment distal se
superpose au fragment proximal sur une certaine hauteur qu'il faut mesurer.
· La rotation d'un fragment osseux par rapport à
l'autre autour de l'axe longitudinal de l'os.
· La séparation (écartement) où le
fragment distal se sépare du fragment proximal sur une certaine
distance.
Le déplacement des fractures de la clavicule comme le
montre la figure 9s'explique par le fait que le fragment médial est
ascensionné tiré par le muscle sterno-cleïdo-mastoïdien
qui s'insère dessus, et l'autre fragment est déplacé vers
le bas, tiré par le poids du bras, ce qui aboutit à un
chevauchement ou une baïonnette [15].
1.3.2
Lésions musculaires
L'examen minutieux de l'épaule permet de
vérifier l'intégrité des muscles surtout les muscles de la
coiffe des rotateurs (muscles supra-épineux, infra-épineux,
petit-rond, sub-scapulaire et long biceps) qui ont une action motricemais aussi
de stabilisation, facilitant l'action des grands muscles moteurs de
l'épaule.
Figure 9:
Schéma montrant le mécanisme impliqué dans le
déplacement des fractures de la clavicule (selon
Pecci[15]).
1.3.3
Lésions vasculo-nerveuses
Il peut s'agir de contusion, de compression ou de rupture
vasculaire. La fracture de la clavicule peut être responsable de
lésions vasculo-nerveuses intéressants l'artère
subclavière ou ses branches, le plexus brachial et ses branches
entrainant une perturbation de la fonction de l'épaule.
1.3.3.1 La classification des fractures ouvertes selon
Cauchoix Duparc
Elle individualise trois types de lésions
cutanées :
· Type I : il s'agit d'une plaie
simple, souvent ponctiforme, facile à suturer, ne nécessitant pas
de point de suture ou au plus un seul point.
Type II :il est caractérisé par une plaie
linéaire peu large avec risque de nécrose secondaire. La plaie
est parfois entourée d'une peau contuse ou ecchymotique. Elle est facile
à suturer avec plus d'un point de suture en général deux
ou trois.
· Type III : il s'agit d'une plaie très large
souvent en regard du foyer de fracture. Elle est difficile à suturer
nécessitant plus de trois points de suture parfois non suturable.
1.3.3.2 Classification des fractures ouvertes selonGustillo
et Anderson
· Type
I : la plaie est linéaire ou punctiforme avec une
peau peu contuse. Le foyer de fracture est à trait simple, transversal
ou oblique court.
· Type II :la plaie est linéaire et mesure au
moins un centimètre de long avec une peau contuse et meurtrie. Le foyer
de fracture est à trait complexe (oblique long, spiroïde, ou avec
un troisième fragment).
· Type III : il est caractérisé par
une plaie large mettant à nu l'os. La fracture à trait
complexe.
Type III a : la plaie est
déchiquetée. Le trait de fracture est complexe (spiroïde,
fracture avec troisième fragment).
Type III b : la plaie beaucoup plus large avec
de vastes zones cutanées contuses et meurtrie. Le trait de fracture est
complexe souvent poly fragmentaires
Type III c : il s'agit d'une fracture ouverte
avec délabrement musculo-tendineux voir vasculo-nerveux. Le trait de
fracture est comminutif.
1.3.4 Autres lésions
associées
Les autres lésions associées peuvent être
des lésions de l'épaule articulaires, les fractures dans un
contexte de fracture multiple, les lésions viscérales
associées dans un contexte de polytraumatise, les plaies des parties
molles et les traumatismes cranio-encéphaliques.
1.4 ETUDES CLINIQUES ET PARACLINIQES
L'interrogatoire précise
ü l'horairedu traumatisme,
ü l'âge du patient,
ü les circonstances de survenue de l'accident,
ü le mécanisme du traumatisme,
ü le siège de la douleur,
ü les antécédents médicaux et
chirurgicaux.
1.4.1 Signes
cliniques
Nous prendrons comme type de description : la fracture du
tiers moyen de la clavicule.
1.4.1.1 Fracture du tiers moyen de la clavicule
v Signes fonctionnels
Il s'agit le plus souvent d'un patient consultant pour une
douleur vive et / ou une impotence fonctionnelle relative ou absolue du
membre thoracique atteint. L'examen physique retrouve
v A l'inspection
Un blessé présentant l'attitude classique des
traumatisés du membre thoracique : l'attitude de Dessault
(épaule abaissée, projetée en avant, rapprochée de
la ligne médiane. La tête est inclinée du côté
atteint, le bras collé au corps. L'avant-bras est demi-fléchi et
soutenu par la main du côté opposé).
De face sur malade dévêtu jusqu'à la
ceinture, en comparaison avec le côté opposé, on
note :
ü un abaissement avec antépulsion du moignon de
l'épaule.
ü Une saillie du fragment médial avec angulation
en marche d'escalier de la région claviculaire menaçant la peau.
Cette déformation angulaire apparente est rapidement noyée par la
survenue d'un hématome et d'un oedème si le malade consulte
tardivement.
ü Lorsque le déplacement est important, on
constate une diminution de la distance moignon de l'épaule -sternum.
De dos,
ü la scapula paraît déviée en dehors,
son bord spinal est écarté de la ligne médiane.
v A la palpation
La palpation douce de la clavicule retrouve :
ü la déformation en marche d'escalier,
ü une saillie avec douleur exquise sous la peau,
ü la mobilisation passive de l'épaule reste
possible mais douloureuse.
v A l'examen locorégional
ü Il faudra rechercher de façon comparative les
pouls périphériques,
ü sensibilités et chaleurs locales,
ü demander au patient de mobiliser les
extrémités du membre.
Il doit être complété par une
évaluation vasculo-nerveuse et un examen pleuro-pulmonaire.
1.4.1.2 Fracture du tiers latéral de la clavicule
Elle se manifeste par :
ü une mobilité en touche de piano,
ü une douleur,
ü un gonflement et une ecchymose.
1.4.1.3 Fractures du tiers médial,
ü Le malade présente une attitude de torticolis et
une douleur élective à la partie interne de la clavicule
ü On peut noter parfois une tuméfaction de la
gaine du sterno-cléido-mastoïdien avec ecchymose.
Dans la plupart des cas un examen clinique bien conduit permet
de prédire le siège de la fracture avant la confirmation
radiologique. Selon une étude effectuée dans le
département des urgences à Kingston, Jim et al.[23]avaient
constatéque dans 88% des cas, les médecins avaient prédits
correctementemplacementde la fracture avant la confirmation radiologique et
dans 100% des cas ils ont prédits la localisation au tiers moyen.
1.4.2 Imagerie
Un cliché de face stricte
antéropostérieur et un cliché à rayon ascendant
sont recommandés pour mieux étudier une fracture de la
clavicule[24]. Une radiographie thoracique de face permet de visualiser les
deux clavicules afin d'apprécier un éventuel raccourcissement de
la clavicule fracturée. Une radiographie pulmonaires est
complétée afin d'évaluer les éventuelles
lésions thoraco-pulmonaires associées[25]. La TDM est
demandée en cas de suspicion de lésions internes pulmonaires et
médiastinales. Les autres bilans sont fonction des lésions
associées.
1.5 TRAITEMENT
1.5.1 But du
traitement
Le but du traitement des fractures de la clavicule est
d'obtenir la consolidation osseuse, de restaurer les fonctions de
l'épaule, de réinsérer le patient dans son environnement
de travail.
1.5.2 Moyen
médicamenteux
Un traitement médical est entrepris à
l'entrée du patient aux urgences, il est fait d'antalgique, d'anti
inflammatoire, de sérothérapie antitétanique si le statu
vaccinal antitétanique n'est pas à jour, d'une
antibiothérapie en cas de fracture ouverte, de la stabilisation d'un
état hémodynamique défaillantetc.
1.5.3 Moyens
orthopédiques
Plusieurs méthodes orthopédiques ont
été décrites[13, 14, 26].
· L'immobilisation par bandage en huit (principe sac au
dos) dont toutes les autres méthodes dérivent a pour avantage de
garder le bras libre mais son inconfort avec le besoin de réajuster
fréquemment la position des bandes, les lésions cutanées
engendrées par un bandage trop serré, le risque de pseudarthrose
et les compressions axillaires neuro-vasculaires rendent son utilisation
difficile.
· Le bandage en anneau qui est réalisé avec
deux anneaux placés l'un et l'autre à la racine de chaque bras et
uni entre eux au niveau du dos.
· Le mayo clinique avec du jersey tubulé,
permissif induit une retropulsion du bras en décubitus dorsal due au
poids du bras qui l'entraine en arrière
· L'immobilisation type Dujarier (bandage, plâtre,
elastoplast) consiste à bandé le thorax avec le membre
supérieur. Le membre supérieur est immobilisé en flexion
du coude à 90 degrés, et l'épaule en abduction à 45
degrés par un coussin.
Toutes ces méthodes orthopédiques ont pour but
de maintenir les épaules en retropulsionde manière à
réduire la fracture.
1.5.4 Moyens
chirurgicaux
On procède au Parage, désinfection des
lésions cutanées et suture des plaies.Les moyens chirurgicaux les
plus utilisés sont, comme le montre figures 10, 11, 12 et 13,
l'ostéosynthèse par fixateurs externes,
l'ostéosynthèse par plaques vissées, l'embrochage, le
haubanage, et levissage.
Figure 10:
Schéma montrant l'ostéosynthèse claviculaire par fixateurs
externes (selon Barsotti[18]).
Figure 11:
Schéma montrant l'ostéosynthèse claviculaire par plaque
vissée (selon Barsotti[18]).
Figure
12 : Schéma montrant l'ostéosynthèse par
embrochage claviculaire (selon Barsotti[18]).
Figure 13:
Schéma montrant l'ostéosynthèse par embrochage haubanage
claviculaire (selon Barsotti[18]).
1.5.5
Indications
1.5.5.1 Fracture de la diaphyse de la clavicule
Le traitement orthopédique des fractures de la diaphyse
claviculaire (Edinburgh type 2) est envisagé dans les cas de fractures
non déplacées et dans certains cas de fractures
unilatérales déplacées au prix parfois d'un cal vicieux.
Le traitement chirurgical est envisagé dans les cas des fractures avec
déplacement important, les cas de complications vasculo-nerveuses, les
cas de fractures bilatérales, les cas de fractures avec la
présence d'un fragment menaçant la peau, les cas de
polytraumatisé avec détresse respiratoire, lorsqu'il existe une
luxation associée, les cas de persistance de la douleur malgré
l'immobilisation, les cas de fractures ouvertes souillées,et les
pseudarthroses[9].
1.5.5.2 Fracture de l'extrémité latérale
de la clavicule
Le traitement orthopédique peut être
proposé dans les fractures du tiers latéral non
déplacées (Edinburgh type 3A). En cas de séquelle
douloureuse par extension intra-articulaire, une résection de
l'extrémité latérale de la clavicule peut être
proposée secondairement[9]. Pour les fractures du tiers latéral
déplacées (Edinburgh type 3 B), un traitement orthopédique
est proposé dans un premier temps chez la personne
âgée ; le traitement chirurgical n'est proposé
qu'après 6 mois en cas de séquelle de douleur ou d'absence de
consolidation. Chez les sujets jeunes un traitement opératoire est
indiqué en cas de lésion du ligament coraco-claviculaire, de non
consolidation et de séquelle articulaire.
Les fractures Edinburgh type 3A2 et type 3B2 sont
traitées comme les fractures de l'extrémité
latérale de la clavicule extra-articulaire en fonction de leur
déplacement[9].
1.5.5.3 Fracture de l'extrémité médiale
de la clavicule
Pour les fractures de l'extrémité
médiale, un traitement orthopédique peut être
envisagé s'il existe un déplacement antérieur.En cas de
déplacement postérieur le traitement chirurgical est
indiqué à cause des risques de compressions vasculaires. Le
traitement chirurgical s'impose en cas d'échec[9].
1.6 EVOLUTION
Elle peut être favorable ou émaillée de
complications.
1.6.1 Favorable
Une bonne consolidation est
obtenue au bout de quatre à six semaines. Le score fonctionnel de
Constant[27]permet d'évaluer la fonction de l'épaule après
le traitement. Ce score varie de 0 à 100. Le résultat est
d'autant meilleur que le score est élevé (annexe 3).
1.6.2 Complications
des fractures de la clavicule
1.6.2.1 Complications immédiates
On distingue :
· les lésions cutanées qui sont rares bien
que la clavicule soit un os sous- cutané,
· les lésions vasculaires : rares mais sont
reconnues comme étant une complication immédiate et souvent
duesà la section transversale du vaisseau par le fragment de la fracture
déplacée[28],
· les lésions du plexus brachial : elles
doivent vite être prises en charge.
· les lésions pleuro-pulmonaires. Souvent apanage
des sujets polytraumatisés, elles font suite à l'embrochage du
poumon par un fragment d'os fracturé. Il s'agit essentiellement de
pneumothorax et d'hémothorax.
1.6.2.2 Complications secondaires :
Il s'agit de nécrose cutanée, des
cicatrices inesthétiques, de la thrombophlébite du membre atteint
et de l'ostéite en cas de fracture ouverte ou après
ostéosynthèse.
1.6.2.3 Complications tardives :
Elles sont dominées par :
· La pseudarthrose,absence de consolidation au du foyer
fracturaire après un délai de six mois. Selon Khan[9]la
probabilité de survenue de pseudarthrose semble être liée
à l'âge, au sexe, au déplacement et au caractère
comminutif. Un âge avancé favorise la survenue de pseudarthrose,
la probabilité de survenue d'une pseudarthrose est élevée
pour une fracture de la clavicule déplacée et pour une fracture
comminutive. Ces deux derniers facteurs associés augmentent
considérablement le risque de pseudarthrose. Pour certains auteurs la
survenue de pseudarthrose est fonction de la méthode
thérapeutique[21, 29, 30]. Pour d'autres la survenue de pseudarthrose
est en rapport avec le raccourcissement, et un raccourcissement de plus de 20
mm ne donne pas de bon résultat de consolidation[31].
· lecal vicieux, c'est une consolidation en mauvaise
posture,
· l'atrophie cutanée,
· ladouleur articulaire.
2. CADRE,PATIENTSET METHODES
D'ETUDE
2 CADRE, PATIENTS ET
METHODE D'ETUDE
2.1 CADRE D'ETUDE
La présente étude a été
réalisée au CHD-B dans le Service de Chirurgie
Générale. La carte du Benin placée en annexe 1, situe la
ville de Parakou.
2.1.1 Le Service de
Chirurgie Générale
Le Service de Chirurgie Générale du CHD-B
dispose de :
- quatre(4) bureaux pour les chirurgiens,
- un (1) bureau de consultation,
- un (1) secrétariat,
- un (1) bloc opératoire avec deux salles
d'interventions chirurgicales, une salle de lavage des mains, une salle de
garde pour l'infirmier du bloc et un bureau pour le surveillant du bloc,
- un (1) secteur d'hospitalisation d'une capacité
d'accueil de 38 lits répartis dans 7 salles,
- une(1) salle de staff pour les étudiants et le
personnel soignant,
- un (1) bureau pour le surveillant du pavillon,
- une (1) salle de garde pour les infirmiers.
Le personnel est composé de :
- trois (3) chirurgiens, maîtres-assistants dont deux(2)
généralistes et un (1) neurochirurgien,
- un (1) chirurgien assistants chef de clinique,
- quinze (15) infirmiers,
- neuf (9) aides-soignants,
- deux (2) agents d'entretien,
- un (1) secrétaire,
- un (1) agent de recouvrement,
- il y transite chaque année depuis 5 ans des
médecins en spécialisation de chirurgie générale ou
d'urologie.
Les activités du Service se résument
en :
- consultation des patients,
- soins et suivi des patients hospitalisés avec des
visites quotidiennes,
- interventions chirurgicales,
- organisation des staffs et exposés aux
étudiants en PCEM2, DCEM1, DCEM2,
DCEM3, DCEM4 et DCEM5,
- service de garde par les médecins, étudiants,
infirmières et aides-soignantes.
2.1.2
L'unité d'accueil des urgences médico-chirurgicales
Elle fait partie du Service d'Anesthésie, de
Réanimation et des Urgences et dispose de :
- Un (1) bureau pour le médecin,
- six (6) lits,
- un (1) salle de garde pour les infirmiers.
Le personnel est composé de :
- un (1) réanimateur maître-assistant,
- un (1) médecin généraliste,
- six (6) infirmiers dont un surveillant,
- neuf (9) aides-soignants,
L'unité d'accueil des urgences à pour
activités :
- l'administration des premiers soins d'urgence,
- le tri et la répartition des patients dans les autres
services,
- les consultations des patients,
- la petite chirurgie
2.2 METHODE D'ETUDE
2.2.1 Type et
période d'étude
Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive
et analytique qui s'est déroulée sur une période de 5 ans
allant du 1erjanvier 2008 au 31 décembre 2012.
2.2.2 Population
d'étude
Elle est constituée des patients victimes de fractures
de la clavicule admis dans le Service de Chirurgie Générale du
CHD-B durant la période d'étude.Nous avions enregistré au
total 196 patients durant les 5 ans d'étude.
2.2.2.1 Critères d'inclusion
Les patients inclus dans cette étude sont
âgés de plus15 ans, de tout sexe, admis dans le service de
chirurgie du CHD-B, hospitalisés ou non et ayant :
· un dossier médical renseignant clairement
sur l'identité du malade, les renseignements
généraux à l'admission, les données de l'examen
clinique, les données radiologiques, les modalités de prise
en charge.
· une fracture de la clavicule qu'il s'agisse de fracture
isolée de la clavicule ou dans le contexte de polytraumatisme ou de
polyfracture.
2.2.2.2 Critères de non inclusion
Ont été exclu de notre étude les malades
répondants aux critères d'inclusion mais âgé de
moins de 15 ans, les patients ayant un dossier médicale incomplets et
les patients dont les Clichés radiographiques sont de mauvaise
qualité.
2.2.3 Variables
étudiées
Elles sont représentées par :
· les caractéristiques
démographiques : âge, sexe, lieu de provenance,
profession,
· la caractéristique ethnique,
· les aspects cliniques des fractures de la
clavicule : motif de consultation, symptômes, signes physiques et
lésions associées,
· les aspects radiologiques : côté
atteint, siège, type de trait de fracture et déplacement,
· les aspects thérapeutiques (choix de la
méthode, la technique utilisée),
· les aspects évolutifs.
2.2.4 Plan de
collecte de données
2.2.4.1 Matériels de collecte de données
Pour notre étude, nous avons utilisé comme
matériel de collecte de données :
ü les registres d'entrée aux urgences
chirurgicales,
ü les registres du bloc opératoire,
ü les dossiers des patients,
ü une fiche de dépouillement
élaborée à cet effet et sur laquelle sont transcrites les
données recueillies (voir annexe 2)
2.2.4.2 Equipe de collecte
La collecte des données a été
effectuée par nous-mêmes.
2.2.4.3 Technique de collecte
Nous avons successivement :
ü consulté les registres des urgences
chirurgicales afin de recenser tous les patients porteurs de fracture de la
clavicule,
ü fouillé au niveau des archives les dossiers des
patients concernés,
ü réalisé un test sur un échantillon
de vingt dossiers parmi ceux que nous avons retenu pour notre étude, ce
qui nous a permis de :
· vérifier la faisabilité du
dépouillement des dossiers grâce aux fiches de
dépouillements,
· relever les contraintes liées à
l'utilisation des fiches de dépouillements,
· supprimer d'éventuelles mentions inutiles et de
compléter d'autres données utiles,
· enfin, remplir une fiche de dépouillement pour
chaque patient reçu pour fracture de la clavicule.
2.2.4.4 Traitement et analyse de données
Les données ont été saisies,
traitées et analysées grâce aux logiciels statistiques
Epi-info, version 7.1.1.14et Spss 17 version 17.0.0. Les tableaux de
fréquences des variables ont été réalisés
grâce au logiciel Microsoft Word version 2007 et les graphiques ont
été réalisés grâce au logiciel Microsoft
Excel version 2007. Les variables quantitatives ont été
exprimées en moyenne et écart type ; les variables
qualitatives ont été exprimées par simple
dénombrement et en pourcentage. Les liens entre la ou les variables ont
été testés avec le test de chi² de Pearson ou de
Yates. La comparaison des proportions et pourcentages a été
effectuée avec le test de Chi2 (ou le test exact de Fisher
selon le cas). Pour ces comparaisons une probabilité p<0,05
a été considérée comme statistiquement
significative.
2.2.5
Difficultés et limites de l'étude
2.2.5.1 Difficultés rencontrées
Pendant notre étude sur les fractures de la clavicule,
nous avons fait face à certaines difficultés qui sont soit
imputables au personnel soignant, soit aux patients. Il s'agit de :
· Mauvais archivage des dossiers pour l'étude
rétrospective, avec la perte de certaines pages de dossiers.
· Remplissage incomplet de certains dossiers avec parfois
beaucoup d'abréviations difficiles à comprendre (4 dossiers
incomplets et 2dossiers non retrouvés).
· Très mauvaise qualité de certains
clichés radiologiques.
· Absence de données statistiques codifiées
sur les activités du Service de Chirurgie Générale.
2.2.5.2 Limite de l'étude
Les connaissances, attitudes et comportements des chirurgiens
n'ont pas été évalués notamment sur les indications
thérapeutiques.
2.2.6
Considérations ethniques :
Le travail a été réalisé en
conformité avec les normes déontologiques en vigueur. Pour
accéder aux archives, nous avons obtenu l'autorisation du Chef du
Service de Chirurgie Générale et celui du Service
d'Anesthésie, de Réanimation et des urgences et par leur
intermédiaires celle du Directeur du CHD-B. L'anonymat des patients
concernés par l'étude a été respecté.
3.
RESULTATS
3
RESULTATS
3.1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
3.1.1
Prévalence
Durant la période du 1er janvier 2008 au 31
décembre 2012, 23110 patients ont été admis dans le
Service de Chirurgie Générale du CHD-B parmi lesquels 10742 cas
de traumatologie.Parmi ces cas de traumatologie, 204 patientsétaient
porteurs de fractures de la clavicule seule, 520 patients traumatisés de
l'épaule, 239 patients porteurs de fractures de la ceinture scapulaire
et 262 porteurs de fracture des os de l'épaule. La prévalence des
fractures de la clavicule dans notre série représentait alors
1,9% de l'ensemble des cas de traumatologie, 39,2% des traumatismes de
l'épaule, 85,3% des fractures de la ceinture scapulaire et 77,9% des
fractures des os de l'épaule. Sur les 204 cas de fractures de la
clavicule 196 patients avaient des dossiersexploitables.
3.1.2
Fréquence des fractures de la clavicule selon l'année
d'étude
La moyenne annuelle d'hospitalisation pour une fracture de la
clavicule est de 39,2#177; 18,4cas. Le tableau I représente la
répartition des cas par année d'étude.
Tableau
II : Répartition des patientspar
année(CHD-B, 2008-2012)
Le nombre de cas de fractures de la clavicule est en augmentation
croissante depuis 2008.
|
Effectif
|
Pourcentage
|
2008
|
26
|
13,3
|
2009
|
37
|
18,9
|
2010
|
39
|
19,9
|
2011
|
43
|
21.9
|
2012
|
51
|
26
|
Total
|
196
|
100
|
3.1.3
Répartition selon l'âge
L'âge moyen est de 35 #177; 14,8 ans avec des
extrêmes de 16 et 91 ans. Le tableau IIIreprésente la
répartition selon les tranches d'âge.
Tableau
III : Répartition des patients par tranches
d'âge en année
(CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
] 15 - 30]
|
97
|
49,4
|
[31 - 45]
|
58
|
26,6
|
[46 - 60]
|
26
|
13,3
|
>60
|
15
|
7,7
|
Total
|
196
|
100
|
3.1.4
Répartition selon le sexe
Dans notre série les fractures de la clavicule
étaientprésentes chez 167 hommes et 29 femmes ce qui
représente un pourcentage de 85,2% pour le sexe masculin et 14,8% pour
le sexe féminin soit une sex-ratio égale à 5,76. La
figure 1 ci- après donne la répartition des patients selon les
tranches d'âge (en année) et le sexe.
Figure 14 :
Répartition des patients selon les tranches d'âge et le
sexe(CHD-B, 2008-2012).
3.1.5
Répartition selon l'ethnie
Tableau IV :Répartition des
patients selon l'ethnie (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bariba
|
62
|
31,6
|
Fon et apparentés
|
51
|
26
|
Nagot et apparentés
|
36
|
18,4
|
Peulh
|
17
|
8,7
|
Dendi
|
14
|
7,1
|
Otamari
|
5
|
2,6
|
Autres ethnies*
|
11
|
5,6
|
Total
|
196
|
100
|
*Les autres ethnies regroupent lesAdja, Mina, Pila-pila,
Biali, Djerman, Ibo, Haoussa et les ethnies étrangères.
3.1.6
Répartition des patients selon le mode d'admission
L'admission directe représentait 82,1% des modes
d'admissions (161 patients) et les cas référés au CHD-B
représentaient 17,9% (35 patients).
3.1.7
Répartition des patients selon la nationalité
Dans notre série 187 malades sont de nationalité
béninoise soit un pourcentage de 95,4% ; les 9 autres (4,6%)
étaient de nationalité togolaise, nigériane,
burkinabè et nigérienne.
3.1.8
Répartition des patients selon la commune de provenance
Les patients venant de la commune de Parakou étaient au
nombre de 153 soit 78,5% des patients ; les 43 autres (21,5%)
étaient venus des autres communes du nord-bénin (Tchaourou,
Kandi, Banikoara, N'Dali, Bembéréké et Malanville).
3.1.9
Répartition des patients selon la profession
Les fonctionnaires et usagers d'école
(élèves, étudiantset enseignants) étaient les plus
atteints.
Tableau V: Répartition des
patients selon la profession (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Fonctionnaires et usagers d'école
|
102
|
52
|
Artisans etouvriers
|
33
|
16,8
|
Cultivateurs et éleveurs
|
22
|
11,2
|
Commerçants et revendeurs
|
17
|
8,7
|
Conducteurs de motocyclette-taxi
|
13
|
6,7
|
Conducteurs de voiture-taxi
|
9
|
4,6
|
Femmes au foyer
|
2
|
1
|
Total
|
196
|
100
|
3.1.10 Répartition des fractures selon le
mécanisme
La survenue de 143 fractures résultait d'un
mécanisme indirect ce qui représente 72,2%. Dans les autres cas
(n=55), le mécanisme direct était observé (27,8%).
3.1.11 Répartition des circonstances de survenues de
la fracture
Les accidents du trafic routier représentaient la
première cause de fracture de la clavicule dans notre série.
Tableau
VI :Répartition des patients selon les circonstances
de survenue de la fracture (CHD-B, 2008-2012).
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Accidents survenus sur la route
|
171
|
87,3
|
Agressions par armes*
|
10
|
5,1
|
Accidents de jeu et accidents de sport
|
6
|
3,1
|
Chutes d'un lieu élève ou de sa hauteur
|
4
|
2
|
Accidents domestiques
|
4
|
2
|
Accident de travail
|
1
|
0,5
|
Total
|
196
|
100
|
*Il s'agit des agressions par armes blanches (n=9) et des
agressions par arme à feu (n=1)
3.1.11.1 Moyens de locomotion
impliqués dans l'accident survenu sur la route
Les moyens de déplacement les plus utilisé dans
notre ville étaient les motocyclettes. Ces motocyclettes sont donc le
plus souvent impliquées dans les accidents du trafic routier comme le
montre la figure 15.
Figure 15 :
Répartition desmoyens de locomotion des blessés lors de
l'accident survenu sur la route(CHD-B, 2008-2012)
3.1.11.2 Naturede l'accident survenu sur
la route
Les collisions entre motocyclistes représentaient le
mode de survenu des accidents du trafic routier le plus fréquent. Les
taxi-moto communément appelé?zémidjan ou
zéé½étaient les plus impliqué dans ces
collisions entre motocycliste.
Tableau
VII: Répartition des patients selon le type de collision
lors de l'accident survenu sur la route(CHD-B, 2008-2012).
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Collision entre motocyclistes
|
94
|
64,8
|
Chute à motocyclette (seul ou heurt à un obstacle
fixe)
|
39
|
26,9
|
Collision entre une motocyclette et une voiture
|
11
|
7,6
|
Collision entre une motocyclette et un camion
|
1
|
0,7
|
Total
|
145
|
100
|
Piétons renversés par une motocyclette
|
11
|
73,3
|
Piétons renversés par une voiture
|
4
|
26,7
|
Total
|
15
|
100
|
Voitures seules par fausse manoeuvre
|
7
|
63,6
|
Collision entre voiture
|
3
|
27,3
|
Heurt d'une voiture à un obstacle fixe
|
1
|
9,1
|
Total
|
11
|
100
|
3.1.11.3 Type de patients
blessés
Tableau
VIII :Répartition selon le types de patients
blessés lors de l'accidentsurvenu sur la route (CHD-B,
2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Motocyclistes
|
126
|
73,7
|
Passagers d'une motocyclette
|
19
|
11,1
|
Piétons
|
15
|
8,8
|
Passagers d'une voiture
|
6
|
3,5
|
Conducteurs de voiture
|
5
|
2,9
|
Total
|
171
|
100
|
3.1.11.4 Type d'arme impliquée
dans les agressions
Deux types d'arme ont été utilisés dans
10 cas : ce sont les armes blanches (n=9) et une arme à feu (n=1).
Les armes blanches utilisées étaientdes armes contondantes
(bâtons, pilons et barre de fer) et les armes tranchantes (coupe-coupe et
machette). L'arme à feu artisanale avaitété
utilisée une seulefois.
3.1.11.5 Evolution annuelle des patients
victimes de fracture de la clavicule en fonction des accidents survenus sur la
route
Figure
16 : Evolution annuelle des fractures de la clavicule et des
accidents survenus sur la route(CHD-B, 2008-2012)
3.2 ASPECTS CLINIQUES
3.2.1 Délai
de consultation
La majorité des patients avait consulté dans les
vingt-quatre premières heures suivant le traumatisme.
Tableau IX : Fréquence des
délais de consultation (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
24 premières heures
|
150
|
76,7
|
2 jours
|
10
|
5,1
|
3 jours
|
9
|
4,7
|
4 jours
|
3
|
1,5
|
5 jours
|
4
|
2
|
6 jours
|
4
|
2
|
1 semaine
|
4
|
2
|
2 semaines
|
4
|
2
|
3 semaines
|
3
|
1,5
|
1 mois
|
1
|
0,5
|
2 mois
|
2
|
1
|
6 mois
|
1
|
0,5
|
>6 mois
|
1
|
0,5
|
Total
|
196
|
100
|
3.2.2 Etat
hémodynamique des patients à l'admission.
Les 91,8% des malades (n=180) étaient reçus dans
un bon état général. L'état hémodynamique
était défaillant dans les autres cas (n=16).
3.2.3 Motif de
consultation
La douleur et l'impotence fonctionnelle étaient les
principaux motifs de consultation
Tableau
X : Répartition des patients selon le motif de
consultation (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Douleur au niveau de l'épaule traumatisée
|
190
|
Impotence fonctionnelle de l'épaule traumatisée
|
190
|
Tuméfaction de l'épaule
|
10
|
Sensation de craquement au niveau de l'épaule
|
3
|
Défaut de consolidation
|
2
|
Migration de broche
|
2
|
Déplacement secondaire
|
1
|
Cal viscieux
|
1
|
Luxation de l'épaule
|
1
|
Chute sur l'épaule
|
1
|
Figure 17 :
Image radiographique de fracture de la clavicule gauche montrant une
migration de broche(CHD-B, 2008-2012).
3.2.4 Signes
physiques
3.2.4.1 Inspection
Presque tous les patients étaient en attitude de
Dessault.
Tableau
XI:Répartition des signes retrouvés à
l'inspection(CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Attitude de Dessault
|
192
|
Déformation de l'épaule
|
44
|
Tuméfaction de l'épaule
|
40
|
OEdème
|
31
|
Saillie anormale de la clavicule
|
21
|
Lésions cutanées
|
18
|
Signe de l'épaulette
|
3
|
Chute du moignon de l'épaule
|
3
|
Il n'y a pas eu d'ecchymose brachio-thoracique dans notre
série.
3.2.4.2 Palpation
La douleur et la limitation des mouvements articulaires de
l'épaule traumatisée dominaient les signes retrouvés
à la palpation.
Tableau
XII : Répartition des signes retrouvés à
la palpation (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Douleur à la mobilisation
|
193
|
Limitation des mouvements articulaires
|
193
|
Saillie anormale
|
20
|
Signe de la touche de piano
|
19
|
Dépression claviculaire
|
8
|
Mobilité anormale
|
7
|
3.2.4.3 Type de fracture
Les fractures fermées étaient observées
chez 193 patients (97,5% des fractures de notre série). Les fractures
ouvertes étaient survenues chez 3 patients (2,5%). Parmi ces fractures
ouvertes, deux sont de type I selon la classification de Gustillo et Anderson
des fractures ouvertes et la troisième de types II selon la même
classification.
3.2.4.4 Lésions associées
Les fractures de la clavicule dans notre série
étaient le plus souvent sans lésions associées.
Tableau
XIII:Répartition des différentes lésions
associées aux fractures de la clavicule (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Fractures isolées de la clavicule sans lésions
associées
|
162
|
Traumatisme cranio-encéphalique
|
31
|
Polyfractures
|
21
|
polytraumatismes
|
7
|
Luxations scapulo-humérales
|
4
|
Luxations acromio-claviculaires
|
4
|
Fractures de l'extrémité supérieure de
l'humérus
|
3
|
Fractures de la scapula
|
2
|
Fractures des cotes
|
2
|
Lésion pleuro-pulmonaire (pneumothorax)
|
1
|
Luxation sterno-claviculaire
|
1
|
Il n'y a eu ni hémorragie
externe, ni lésion nerveuse dans notre série.
3.3 ASPECTS RADIOLOGIQUES
3.3.1
Latéralité de la facture.
Tableau
XIV : Répartition des patients selon le
côté traumatisé
(CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Gauche
|
105
|
53,6
|
Droit
|
90
|
45,9
|
Gauche et droit
|
1
|
0,5
|
Total
|
196
|
100
|
La figure 5 ci après montre la fracture
bilatérale des clavicules prise sur deux clichés
différents
Figure 18 :
Image radiographique par juxtaposition de deux
clichéshémi-thoraciques montrant une fracture bilatérale
de la clavicule(CHD-B, 2008-2012).
3.3.2 Siège
des fractures
Parmi les 196 patients de notre série, il y a un
patient qui avait une fracture bilatérale et un patient qui avait une
fracture bifocale ; ce qui faisait au total 198 fractures.
Tableau
XV :Répartition des fractures de la clavicule selon le
siège (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Tiers moyen
|
140
|
70,7
|
Tiers latéral
|
47
|
23,7
|
Tiers médial
|
11
|
5,6
|
Total
|
198*
|
100
|
*Nous avons tenu compte de la fracture bifocal (au tiers moyen
et au tiers latéral) et de la fracture bilatérale (tiers moyen de
chaque coté)
3.3.3 Trait des
fractures
Tableau
XVI :Répartition des fractures de la clavicule selon
letrait de fracture (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oblique long
|
76
|
38,4
|
Vertical ou oblique court
|
65
|
32,8
|
Présence d'un 3e fragment
|
31
|
15,7
|
Spiroïde
|
21
|
10,6
|
Comminutif *
|
5
|
2,5
|
Total
|
198
|
100
|
*Il s'agit des fractures des fractures détachant plus
de trois fragment. Nous avons tenu compte de la fracture
bifocale (un trait vertical et un trait détachant un 3e
fragment) et de la fracture bilatérale qui a deux (2) traits verticaux.
Tableau
XVII :Répartition des fractures de la clavicule selon
le type de trait (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Simple*
|
64
|
32,5
|
Complexe
|
132
|
67
|
Bifocal
|
1
|
0,5
|
Total
|
197
|
100
|
* Il s'agit des fractures à trait vertical ou oblique
court (n=64). Il s'agit des fractures
à trait spiroïde (n=21), oblique long (n=76), des
fracturesdétachant un troisième fragment (30 cas) et des
fractures multi-esquilleuses (5 cas).
Il s'agit
d'une fracture ayant deux foyers regroupant à la fois un trait vertical
et un trait détachant un 3e fragment.
3.3.4
Déplacement des foyers fracturaires
Cent vingt-neuf (129) fractures étaient
déplacées (65,2%) versus 69 non déplacées
(34,8%).
Tableau
XVIII: Répartition des patients selon le type de
déplacement (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Chevauchement
|
80
|
62,0
|
Baïonnette
|
46
|
35,7
|
Angulation
|
2
|
1,5
|
Séparation
|
1
|
0,8
|
Total
|
129
|
100
|
Nous avons tenu compte de la fracture bifocale (un
chevauchement et une baïonnette) et de la fracture bilatérale (un
chevauchement de chaque coté)
Les figures ci-après représentent les
différents types de déplacement.
Figure 19 : Image radiographique
de fracture de la clavicule droite montrant un chevauchement(CHD-B,
2008-2012).
Figure 20 :
Image radiographique montrant une fracture de la clavicule droite en
baïonnette (CHD-B, 2008-2012).
Figure 21:
Image radiographique montrant une de fracture de la clavicule gauche
en angulation (CHD-B, 2008-2012).
Figure 22 :
Image radiographique de fracture de la clavicule gauche
montrant une séparation (CHD-B, 2008-2012).
3.4 ASPECTS THERAPEUTIQUES
Sur les 198 fractures enregistrés 184 avaient
bénéficié d'un traitement dans notre centre. En effet huit
patients sont sortis contre avis médical (n=8),
référés (n=3) ou décédé (n=1) dans un
tableau de polytraumatisme.Parmi les 184 fractures, 77 avaient
été traitées de façon orthopédique soit
41,8% des fractures traités. Les 107 autres fractures étaient
prises en charge par ostéosynthèse (58,2%).
3.5.1
Méthodes orthopédiques utilisées
Tableau
XIX :Répartition des différentes techniques
orthopédiques utilisées (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Echarpe
|
39
|
50,6
|
Bandage en 8
|
18
|
23,4
|
Anneau claviculaire
|
8
|
10,4
|
Bandage de Dujarrier
|
6
|
7,8
|
Mayo clinique
|
4
|
5,2
|
Dujarrier Plâtré
|
2
|
2,6
|
Total
|
77
|
100
|
3.5.2
Méthodes opératoires utilisées
Tableau XX :
Répartition des méthodes
opératoiresutilisées(CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Embrochage
|
87
|
81,3
|
Plaque vissée
|
11
|
10,3
|
Embrochage + cerclage
|
6
|
5,6
|
Vissage
|
3
|
2,8
|
Total
|
107
|
100
|
Il n'y a pas eu de poses de fixateurs
externes sur la clavicule dans notre série.
Figure 23 :
Image radiographique montrant une fracturede la clavicule gauche
traitée par embrochage (CHD-B, 2008-2012).
Figure 24 :
Image radiographique montrant une fracture de la claviculedroite
traitée par plaque vissée (CHD-B, 2008-2012).
3.5 ASPECTS
EVOLUTIFS
3.5.1 Durée
de consolidation
Parmi les 184 fractures traités, 111 ont
respecté (horaire) les rendez-vous de consultation (60,3% des fractures
traitées). Parmi ces 111 patients 13 avaient
bénéficié d'un traitement orthopédique et les
autres 98 d'un traitement opératoire. Tous les 111 patients avaient une
consolidation de la clavicule. Le tableau XXI représente la
répartition des fractures selon les délais de consolidation.
Tableau XXI :
Répartition des fractures selon les délais de
consolidation en jour (CHD-B, 2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
=21
|
30
|
27
|
] 21-35]
|
44
|
39,6
|
] 35-50]
|
16
|
14,4
|
] 50-65]
|
9
|
8,1
|
] 65-80]
|
7
|
6,4
|
] 80- 95]
|
4
|
3,6
|
>95
|
1
|
0,9
|
Total
|
111
|
100
|
3.5.2 Durée
d'hospitalisation
La durée moyenne d'hospitalisation est de 5,1 #177;
9,1jours avec des extrêmes de 1 et 99 jours. Le tableau XXII
représente la Répartition des durées d'hospitalisation par
intervalle.
Tableau
XXII :Durée d'hospitalisation des patients (CHD-B,
2008-2012)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
<6 heures
|
38
|
19,4
|
[6-24 heures]
|
40
|
20,4
|
[2 à 6jours]
|
65
|
33,2
|
[1 à 3 semaines]
|
36
|
18,4
|
[1 à 3mois]
|
7
|
3,6
|
Total
|
196
|
100
|
3.5.3 Mode de fin
d'hospitalisation
Cent quatre-vingt-deux (182) patientsavaient été
mis en exeat (92,9%).
Huit (8) patients étaient retournés à
domicile contre avis médical (4,1%).
Trois (3) patients étaient référés
dans une autre formation sanitaire (1,5%).
Deux (2) patients s'étaient évadés
(1%).
Un (1) patient est décédé (0,5% des
patients) dans un tableau clinique de polytraumatisme.
3.5.4
Morbiditéet taux de létalité
La morbidité est nul en effet il n'y a ni suppuration
locale ni ostéite ni pseudarthrose. Sur les 196 patients de notre
série un patient est décédé dans un tableau de
polytraumatisme (0,5%).
3.6 ASPECTS ANALYTIQUES
3.6.1 Influence des
tranches d'âge
Le tableau XXIII récapitule l'influence des tranches
d'âge sur le siège, le déplacement et la catégorie
de fracture claviculaire dans notre série.
Tableau
XXIII :Influence des tranches d'âge sur le
siège, le déplacement et le type de
fractureclaviculaire(CHD-B, 2008-2012)
|
|
] 15 -30]
|
[31-45]
|
[46-60]
|
> 60 ans
|
Total
|
p
|
Siège
|
Tiers moyen
|
71
|
42
|
19
|
8
|
140
|
3,8.10-2
|
Tiers latéral
|
21
|
14
|
5
|
7
|
47
|
Tiers médial
|
7
|
2
|
2
|
0
|
11
|
|
Total
|
99
|
58
|
26
|
15
|
198
|
|
Déplacement
|
Non déplacée
|
38
|
22
|
3
|
6
|
69
|
6,6.10-2
|
Déplacée
|
61
|
36
|
23
|
9
|
129
|
|
Total
|
99
|
58
|
26
|
15
|
198
|
Type
|
Fermée
|
98
|
56
|
26
|
15
|
195
|
52.10-2
|
Ouverte
|
1
|
2
|
0
|
0
|
3
|
|
Total
|
99
|
58
|
26
|
15
|
198
|
Tableau XXIV: Influence du siège
sur le trait et le déplacement(CHD-B, 2008-2012)
|
|
Tiers moyen
|
Tiers latéral
|
Tiers médial
|
Total
|
Trait
|
Oblique
|
55
|
19
|
2
|
76
|
Transversal
|
31
|
26
|
8
|
65
|
3e fragment
|
30
|
1
|
0
|
31
|
Spiroïde
|
19
|
1
|
1
|
21
|
Comminutif
|
5
|
0
|
0
|
5
|
Total
|
140
|
47
|
11
|
198
|
Déplacement
|
Non déplacées
|
43
|
19
|
7
|
69
|
Chevauchement
|
68
|
9
|
3
|
80
|
Baïonnette
|
27
|
18
|
1
|
46
|
Angulation
|
2
|
0
|
0
|
2
|
Séparation
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
140
|
47
|
11
|
198
|
P (siège) =0 p(déplacement) =
4.10-3
3.6.2 Influence du
mécanisme
Tableau
XXV :Influence du mécanisme sur les
caractéristiques de la fracture claviculaire(CHD-B,
2008-2012)
|
|
Indirect
|
Direct
|
Total
|
probabilité
|
Siège
|
Tiers moyen
|
108
|
32
|
140
|
8.10-3
|
Tiers latéral
|
31
|
16
|
47
|
Tiers médial
|
4
|
7
|
11
|
Total
|
143
|
55
|
198
|
Trait
|
Oblique
|
62
|
14
|
76
|
6.10-2
|
Transversal
|
41
|
24
|
65
|
3e fragment
|
23
|
8
|
31
|
Spiroïde
|
15
|
6
|
21
|
Comminutif
|
2
|
3
|
5
|
Total
|
143
|
55
|
198
|
Déplacement
|
Non déplacée
|
52
|
17
|
69
|
4,5.10-3
|
Chevauchement
|
57
|
23
|
80
|
Baïonnette
|
32
|
14
|
46
|
Angulation
|
2
|
0
|
2
|
Séparation
|
0
|
1
|
1
|
|
Total
|
144
|
52
|
198
|
Catégorie
|
Fermée
|
143
|
53
|
198
|
10-2
|
Ouverte
|
0
|
3
|
3
|
|
Total
|
143
|
55
|
198
|
3.6.3 Influence sur
le choix thérapeutique
Tableau
XXVI: Influence des caractéristiques de la fracture sur le
choix thérapeutique(CHD-B, 2008-2012)
|
|
Orthopédique
|
Opératoire
|
Total
|
probabilité
|
Age
|
15-30 ans
|
41
|
50
|
91
|
47.10-2
|
31-45 ans
|
24
|
30
|
54
|
41-60 ans
|
8
|
18
|
26
|
Plus de 60 ans
|
4
|
9
|
13
|
Total
|
77
|
107
|
184
|
Siège
|
Tiers moyen
|
47
|
85
|
132
|
2,3.10-2
|
Tiers latéral
|
24
|
18
|
42
|
Tiers médial
|
6
|
4
|
10
|
Total
|
77
|
107
|
184
|
Trait
|
Oblique
|
32
|
40
|
71
|
0
|
Transversal
|
30
|
29
|
58
|
3e fragment
|
1
|
26
|
27
|
Spiroïde
|
14
|
7
|
21
|
Comminutif
|
0
|
5
|
5
|
Total
|
77
|
107
|
184
|
|
Déplacement
|
Non déplacées
|
52
|
14
|
66
|
<10-4
|
Déplacées
|
25
|
93
|
118
|
Total
|
77
|
107
|
184
|
Catégorie
|
Fermée
|
77
|
104
|
181
|
9,7.10-2
|
Ouvertes
|
0
|
3
|
3
|
Total
|
77
|
107
|
184
|
Latéralisation
|
Unilatérales
|
77
|
105
|
182
|
2,6.10-2
|
Bilatérales
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
77
|
107
|
183
|
Tableau
XXVII: Influence du siège et du trait sur le traitement
orthopédique (CHD-B, 2008-2012)
|
|
Echarpe
|
Bandage en
huit
|
Bandage en Anneau
|
Bandage de Dujarrier
|
Moyo
clinique
|
Dujarrier plâtré
|
Total
|
Siège
|
Tiers moyen
|
15
|
15
|
8
|
4
|
4
|
1
|
47
|
Tiers latéral
|
19
|
3
|
0
|
1
|
0
|
1
|
24
|
Tiers médial
|
5
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
6
|
Total
|
39
|
18
|
8
|
6
|
4
|
2
|
77
|
Trait
|
Oblique
|
19
|
8
|
4
|
0
|
1
|
0
|
32
|
Transversal
|
19
|
4
|
1
|
3
|
1
|
2
|
30
|
3e fragment
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Spiroïde
|
0
|
6
|
3
|
3
|
2
|
0
|
14
|
Comminutif
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
39
|
18
|
8
|
6
|
4
|
2
|
77
|
p(sièges)= 1,6.10-4 p(traits)=0
Tableau
XXVIII: Influence du siège, du déplacement et du
type de fracture surle traitement opératoire(CHD-B,
2008-2012).
|
|
Embrochages simples
|
Embrochages cerclages
|
Plaques vissées
|
Vissages
|
Total
|
Siège
|
Tiers moyen
|
73
|
5
|
7
|
0
|
85
|
Tiers latéral
|
14
|
1
|
0
|
3
|
18
|
Tiers médial
|
0
|
0
|
4
|
0
|
4
|
Total
|
87
|
6
|
11
|
3
|
107
|
Déplacement
|
Non déplacée
|
11
|
0
|
2
|
1
|
14
|
Chevauchement
|
59
|
6
|
7
|
0
|
72
|
Baïonnette
|
16
|
0
|
1
|
2
|
19
|
Angulation
|
1
|
0
|
1
|
0
|
2
|
Séparation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
87
|
6
|
11
|
3
|
107
|
Type
|
Fermée
|
85
|
6
|
10
|
3
|
104
|
Ouverte
|
2
|
0
|
1
|
0
|
3
|
Total
|
87
|
6
|
11
|
3
|
107
|
p (siège) = 0p (déplacement) = 0p (type) =
5.10-3
3.6.4 Influence sur
délai de consolidation
Tableau
XXIX : Influence del'âge, du trait du type de
traitement sur ledélai de consolidation.
|
|
< 21 jours
|
> 21 jours
|
Total
|
probabilité
|
|
15-30 ans
|
13
|
40
|
53
|
|
|
31-45 ans
|
11
|
20
|
31
|
10-4
|
Age
|
41-60 ans
|
2
|
10
|
12
|
|
|
Plus de 60 ans
|
4
|
11
|
15
|
|
|
Total
|
30
|
81
|
111
|
|
|
Oblique
|
10
|
27
|
37
|
|
|
Transversal
|
9
|
18
|
27
|
|
Trait
|
3e fragment
|
7
|
19
|
26
|
7,6.10-1
|
|
Spiroïde
|
3
|
12
|
17
|
|
|
Comminutif
|
0
|
5
|
5
|
|
|
Total
|
30
|
81
|
111
|
|
Traitement
|
Orthopédique
|
3
|
10
|
13
|
|
|
Sanglant
|
27
|
71
|
98
|
8.10-3
|
|
Total
|
30
|
81
|
111
|
|
4.
DISCUSSION
4
DISCUSSION
4.1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
4.1.1
Prévalence
La prévalence des fractures de la clavicule dans notre
étude était de 1,9% ; cette prévalence se rapproche de
celle rapportée par Singh et al.[10] qui a été de 1,3%.
Elle est cependant inférieure à celles rapportées par Khan
et al.[9] qui variait entre 2,6et4% et Postacchini et al.[2]qui était de
2,6%.
Dans notre série les fractures de la clavicule
représentaient 39,2% des traumatismes de l'épaule. Ce
résultat est supérieur au 35% rapportés par Khan[9] d'une
part et Nordqvist et al.[32] d'autre part parmi les traumatisés de
l'épaule.
Les résultats issus de notre étude avaient
montré que les fractures de la clavicule représentaient 85,3% des
fractures de la ceinture scapulaire. Postacchini et al. [2]en avaient
rapporté 44%. Rowe et al.[33] dans une série de 1603
traumatisés de la ceinture scapulaire, avaient rapporté 690 cas
de fractures de la clavicule (90,2%) et 75 cas de fractures de la scapula
(9,8%). Il en résulte que les fractures de la clavicule demeurent les
plus fréquentes des fractures de la ceinture scapulaire.
Les fractures de la clavicule au CHD-B dans notre série
représentaient 77,9% des fractures de l'épaule ; ce
pourcentage est plus élevé que celui rapporté par
Postacchini et al.[2]aux états unis qui variait entre 35 à 45%.
Cette différence permet d'expliquer la fréquence
élevée des fractures de la clavicule au CHD-B par rapport aux
autres structures osseuses de l'épaule. En effet le moyen de
déplacement couramment utilisé à Parakou (motocyclette)
favorise plus les chocs claviculaires.
4.1.2
Répartition annuelle
La moyenne annuelle des cas de fractures de la clavicule au
CHD-B dans notre étude était de 39,2 #177; 18,4 cas. Une
étude effectuée par Gankpé[4] en 2009 avait
retrouvé dans le même service une moyenne annuelle de 30,4 cas.
Cette différence est la preuve qu'il y a toujours une augmentation des
cas de fractures de la clavicule au CHD-B depuis 2004. La moyenne annuelle
observée dans notre étude est par contre nettement inferieure
à celle rapportée en 1982 par Ahouandogbo[3] au CNHUde Cotonou
qui avait enregistré 113 cas par an. Cette différence pourrait
s'expliquer par la densité de population et par conséquent, des
activités plus élevées dans la ville de Cotonou par
rapport à celle de Parakou.
Le nombre d'admission des fractures de la clavicule au CHD-B
en 2012 (n=51) avait presque doublé par rapport à celui de 2008
(n=26). Cet accroissement pourrait s'expliquer par l'augmentation de la
population jeune à Parakou et de véhicules motorisés dans
le trafic routier.
4.1.3
Répartition selon l'âge et le sexe
Selon les résultats de notre étude, l'âge
moyen des fractures de la clavicule est de 35 #177; 14,8 ans. Cette moyenne
d'âge est proche de celles rapportées par :
- Robinson et al. [12](29,5 ans),
- Gankpé[4] (29,5 ans),
- Ebraheim et al. [34] (34ans),
- Ennaciri[35] (36,5 ans).
Dans notre série, les fractures de la clavicule
étaient plus fréquenteschez les adultes jeunes entre 15 et 30 ans
avec une prédominance masculine de 83,5% des patients de cette
tranche ; ce pourcentage décroit au fur et à mesure que
l'âge avance. La prédominance féminine rapportée aux
autres tranches d'âge a été constatée. Ces
résultats sont proches de ceux rapportés par Gankpé[4] qui
avait retrouvé une prédominance masculine de 81,6% entre 16 et 30
ans et Khan et al.[9]selon lesquels la plus forte proportion était
retrouvée chez les jeunes de moins de 30 ans.
Dans notre série, 85% des patients étaient de
sexe masculin, soit une sex-ratio égale à 5,76. Cette
prédominance globale du sexe masculin était aussi signalée
par Ahouandogbo[3] à Cotonou au Bénin dans 68% des cas,
Robinson[22](72%),Gankpé[4](81,6%) et Kenza[36] (83%).
4.1.4
Répartition selon l'ethnie des patients
Nous avons constaté une dominance des bariba, suivis
des fon et apparentés puis viennent les nagot et apparentés
en troisième position dans notre série. Les peulhs arrivent en
quatrième position après les nagot et apparentés puis
suivent ensuite les dendi. Cette répartition de la population en
fonction de l'ethnie est conforme aux données démographiques de
la population cosmopolite de Parakou selon l'INSAE [37].
4.1.5
Répartition selon le mode d'admission
L'admission directe représentait 82,1% des modes
d'admissions et les cas référés au CHD-B
représentaient 17,9%. Pour Gankpé[4], l'admission directe
était de 75% dans le même service avec 25% de cas
référés. Ces résultats prouvent une fois encore
l'augmentation des fractures de clavicule au CHD-B et mettent par ailleurs
l'accent sur la réduction notable des cas référés.
Parmi les admissions directes de notre série, 88,2%
venaient de la commune de Parakou versus 11,8% des autres communes. Les 31,4%
des patients référés étaient venus de la commune de
Parakou et les autres communes en avaient référé 68,6% des
cas.
Ainsi, bien que le CHD-B soit le centre de
référence, seuls 17,9% des patients étaient
référés au CHD-B. La prise en charge des fractures de la
clavicule semble être alors facile dans les communes environnantes de
Parakou ; les références étaient surtout
motivées par la complexité des cas.
4.1.6
Répartition selon la nationalité
Dans notre série 95,4% des patients étaient de
nationalité béninoise et les 4,6% restant étaient de
nationalités togolaise, nigériane, burkinabè ou
nigérienne. Le nord-bénin faisant frontière avec ces
différents pays, toutes ces nationalités transitent par Parakou,
ville cosmopolite et sont exposées aux mêmes risques d'accidents
que la population autochtone mais dans une infime proportion.
4.1.7
Répartition selon la commune de provenance
Les 78,5% des patients étaient venus de la commune de
Parakou et les 21,5% des patients restants étaient venus des autres
communes du nord-bénin (Tchaourou, Kandi, Banikoara, N'Dali,
Bembéréké et Malanville). Le CHD-B étant
l'hôpital de référence du nord-bénin, il y
transitent les patients venant de toutes les communes de ce
nord-bénin.
4.1.8
Répartition selon la profession
Le groupe socioprofessionnel le plus touché
était représenté par les fonctionnaires et les usagers de
l'école (52% des cas). Ce résultat est semblable à celui
rapporté par Gankpé[4] qui avait remarqué que le groupe
des usagers d'école était plus exposé (32% des cas). Notre
résultat peut s'expliquer par le fait que c'était les
fonctionnaires, élèves et étudiants qui empruntaient le
plus la voieroutière avec des véhicules motorisés sans
maitrise véritable de la conduite,s'exposant au facteur de risque
prédominant des fractures de la clavicule qu'est l'accident sur les
voies routières. En effet, dans une étude effectuée par
Mensah et al.[38]sur les conducteurs de taxis-motos dans trois villes
béninoises (Cotonou, Parakou, Porto-Novo), le non respect du code de la
route (53,2%), l'ignorance dudit code (17,8%), le mauvais état des
engins (13,1%) et des routes (4,8%) sont les quatre premières causes
d'accidents du trafic routier dans ces villes; l'excès de vitesse
étant à la fois une circonstance aggravante dans (43,2%) et un
facteur comportemental (74,1%).
4.1.9
Répartition selon le mécanisme
Dans notre série, le mécanisme de survenue des
fractures de la clavicule était indirectdans 72,2% des cas. Les
données de la revue de littérature à propos du
mécanisme lésionnel varient d'un auteur à un autre. Les
mêmes observations avaient été signalées par
Dejan[13] qui a souligné que le mécanisme de survenue des
fractures de la clavicule est dans la majorité des cas indirects et par
Ennaciri[35] qui avait rapporté un pourcentage de mécanisme
indirect à 83,4% des mécanismes lésionnels,
résultat proche du nôtre. Stanley et al.[17] au contraire avaient
rapporté que les fractures de la clavicule relevaient d'un
mécanisme direct dans 94% des cas ; il en est de même pour
Kenza[36] qui avait rapporté 78% de mécanisme direct.
L'ouverture cutanée s'observe surtout en cas de
mécanisme direct[13]. Dans notre série, les fractures
fermées relevaient surtout de mécanisme indirect (72,2%) et la
totalité des fractures ouvertes de mécanisme direct avec une
différence statistiquement significative (p= 0,01).
4.1.10 Répartition selon les circonstances de
survenue
4.1.10.1 Accidents survenus sur les
voies routières
Selon les prévisions de l'OMS[5]pour 2020, les
accidents du trafic routier représenteraient la troisième
principale cause mondiale de maladies et traumatismes dans le monde si rien
n'est fait.
Les accidents survenus sur les voies routières
représentaient la première cause des fractures de la clavicule
dans notre série (87,3% des cas). Cette observation était
identique à celle rapportée par certains auteurs. En
effet,Postacchini et al.[2] ont rapporté 47,5% d'accidents de la voie
publique, Kenza[36] 69%et Gankpé[4], 84%.
Pour Allodé et al.[39] l'atteinte des membres
thoraciques et de la ceinture scapulaire (24,1% des lésions
observées) représentait la deuxième urgence par accidents
de la voie publique, après les atteintes des membres pelviens et celle
de la ceinture pelvienne (34,3%). Ce constat montre le degré
d'exposition du membre thoracique lors d'un accident du trafic routier en
général et particulièrement dans la ville de Parakou.
Selon l'OMS[5], un pourcentage important des victimes
d'accidents du trafic routier dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire sont des usagers vulnérablesde la route
(piétons, cyclistes, cyclomotoristes, motocyclistes).
Dans notre série, les motocyclistes étaient les
plus atteints (73,7%), souvent dans une collision entre motocyclettes (64,8%
des accidents à motocyclette). Ennaciri[35] avait rapporté le
même phénomène et signalait que les fractures de la
clavicule résultaient des accidents de circulation surtout à
motocyclette. Gankpé[4] avait rapporté que les motocyclistes
étaient les premières victimes dans 71,6% des cas. Kochhar et
al.[28] aux USA ont rapporté que 80% des traumatismes de la clavicule
étaient associées aux accidents des véhicules
motorisés (53% étaient des passagers et conducteurs de voiture,
16% des piétons renversés par des véhicules et 11% des
accidentsavec les motocyclistes). Cette différence est due au fait que
le moyen de déplacement le plus utilisé dans notre population
lors de notre étude est lamotocyclette.
L'évolution annuelle des fractures est superposable au
nombre de cas d'accidents survenus sur les voies routières. Cette
dépendance des deux variables est due à l'émergence des
motocyclettes à deux temps plus rapides, qui accroissent le nombre
d'accidents et par conséquent lenombre de fractures.
4.1.10.2 Agressions
Contrairement à Shing et al.[10] , Postacchini et
al.[2], Kenza[36] et Gankpé[4] qui avaient rapporté que la
deuxième cause des fractures était les accidents de jeu et sport,
notre étude avait révélé que les agressions
représentaient la deuxième cause de fractures de la clavicule au
CHD-B. Il y a donc une augmentation considérable des cas d'agressions
dans notre population ces cinq (5) dernières années. Ceci peut
s'expliquer par le fait que les jeux et sports qui conduisent à
accidents n'existent quasiment pas sous nos cieux.
4.1.10.3 Autres causes
Elles étaient dans un ordre décroissant,
représentées par les accidents de jeu et sport, les chutes,
l'accident sur le lieu de travail et l'accident domestique. Shing et
al.[10]Postacchini et al.[2], Nowak et al. [40]etGankpé[4] avaient
rapporté les mêmes observations.
4.2 ASPECTS CLINIQUES
4.2.1 Délai
de consultation
Les 76,7% des patients de notre étude avaient
consulté dans les vingt-quatre (24) premières heures suivant le
traumatisme. Ce résultat est proche de celui rapporté par
Ennaciri[35] qui avait remarqué que 79,2% des patients avaient
consulté avant les vingt-quatre premières heures. Parmi les
patients ayant consulté pendant les vingt-quatre (24) premières
heures dans notre série, 82,7% venaient directement de la commune de
Parakou (p=2,8.10-3), 50% étaient dans la tranche
d'âge de 16 à 30 ans (p=4,4.10-4), 64,7%
avaient une fracture déplacée
(p=7.10-1),toutes les fractures ouvertes en faisaient
partie(p = 0) et 93,1% étaient victimes d'accidents du trafic
routier(p = 0,08). Eu égard à ces résultats, nous
pouvons déduire le profil suivant : c'est surtout les adultes
jeunes résidant dans la commune de Parakou, victimes d'accidentsdu
trafic routier et ayant le plus souvent une fracture déplacée
et/ou ouverte, qui consultent dans les vingt-quatre (24) premières
heures au CHD-B pour une fracture de la clavicule.
4.2.2 Motifs de
consultation
Nous avions noté chez les patients dans notre
étude une douleur et une impotence fonctionnelle du membre thoracique
atteint comme symptômes dominants dans 96,9% des cas au CHD-B. Ces
constats sont similaires à ceux rapportés par Ennaciri[35] et
Diarra[41] selon lesquels la douleur et l'impotence fonctionnelle
étaient retrouvées dans 100% des cas.
4.2.3 Signes
physiques
Presque tous les patients (98%) admis dans le Service de
Chirurgie Générale du CHD-B étaient en attitude de
Dessault. Ils avaient une douleur à la mobilisation de l'épaule
traumatisée et une limitation des mouvements articulaires dans 98,4% des
cas. Ces résultats sont proches de ceux rapportés par
Ennaciri[35] qui avait retrouvé 95,8% de patients en attitude de
Dessault, et une douleur à la mobilisation de l'épaule
traumatisée chez tous les patients. Diarra[41] avait rapporté en
plus, une limitation de l'amplitude articulaire de l'épaule
concernée dans 95,8% des cas. L'ecchymose brachio-thoracique n'avait
été observée chez aucun patient dans notre
série ; elle est d'ailleurs difficile à remarquer sur
lesujet à peau noire.
4.2.4 Types de
fracture
Dans notre série,les fractures fermées
étaient observées dans 97,5% des cas versus 2,5% pour les
fractures ouvertes. Cette rareté de l'ouverture cutanée
était également signalée par Leung et al.[42], Simon et
al.[43] et Richardson et al.[44] qui avaient rapporté respectivement
3,3%, 1,9% et 0% de fractures ouvertes.
4.2.5
Lésions associées
Dans notre série, les fractures isolées de la
clavicule étaient les plus fréquemment rencontrées (162
cas). Les contextes de polyfractures et de polytraumatismes étaient
observés respectivement chez 21 et 7 patients fracturés de la
clavicule. L'atteinte des structures osseuses de l'épaule
associée aux fractures de la clavicule était observée chez
14 patients et la fracture de côtes chez 2 patients. L'atteinte
pleuro-pulmonaireétait rare : un (1) patient. Il n'y a aucune
lésion vasculaire ni nerveuse. Ces résultats sont proches de ceux
rapportés par Richardson et al.[44] qui,dans une série de 114
patients victimes de fractures de la clavicule, avaient signalé deux (2)
fractures de la scapula, quatre (4) fractures de côtes et une (1)atteinte
pleuro-pulmonaire. Della Santa et al.[45] dans leur série avaient
rapporté que l'atteinte nerveuse représentait environ 1% des
lésions observées sur une période de 20 ans dans deux
unités chirurgicales traitant de ce cas. Ravirajaet al.[46] en Inde
avaient rapporté un(1) cas d'atteinte du plexus artério-veineux
sous-clavier dans une fracture fermée et ont signalé que
l'atteinte neuro-vasculaires est souvent associée à un
traumatisme pénétrant. Faisham et al.[47]avaient rapporté
un cas de fracture ouverte de la clavicule avec une lacération de
l'artère et de la veine sous-clavière associée à
une perforation de la plèvre pariétale pulmonaire chez un
patient victime d'accident routier dans une collision motocyclette-camion.
4.3 ASPECTS RADIOLOGIQUES
4.3.1 Coté
atteint
Dans notre série, le coté gauche
étaitplus impliqué dans les atteintes (53,6% des cas). Ce
même constat a été fait par Postacchini et
al.[2]Ennaciri[35]et Kenza[36]qui avaient rapporté respectivement 61%,
66,7% et 70% d'implication du coté gauche. Cette atteinte
préférentielle du coté gauche s'explique peut-être
par le fait que la majorité des sujets étaient des droitiers, le
parage sur le coté droit est facile vis-à-vis des chocs
scapulaires. Pour Smekal[48], il n'y pas une différence significative
entre le côté droit et le gauche, (31 cas droits contre 29 gauches
sur 60 patients)
Une (1) fracture bilatérale résultant d'une
collision entre un jeune motocycliste et un camionneur, avait été
enregistrée dans notre étude; cette rareté des fractures
bilatérales de la clavicule est aussi retrouvée par certains
auteurs :
- Throckmorton[49] avec 16 cas sur 593 patients,
- Daab[50] avec 4 parmi 1348 fractures de la clavicule,
- Nowak et al.[40] avec 2 cas sur 185 patients victimes de
fracture de la clavicule.
- Nordqvist et al.[40] n'avaient rapporté aucune
fracture bilatérale sur une série de 2035 fractures de la
clavicule.
4.3.2
Répartition selon le siège
Des résultats issus de notre étude, les
fractures du tiers moyen représentaient 70,7% de l'ensemble des
fractures de la clavicule. Ce résultat prédominant est proche de
ceux rapportés par Ennaciri[35] , Robinson[22], Nowak et al. [30] et
Kenza [54] qui avaient rapporté respectivement 66,7%, 69,2%, 72% et 82%.
La rareté des fractures du tiers médial (5,6% des fractures)
observée dans notre étude avait été
également rapportée par les mêmes auteurs mais dans des
proportions plus faibles.
4.3.3
Répartition selon le trait
Le trait de fracture le plus fréquemment
rencontré est celui oblique, ou transversal; exceptionnellement, le
trait est spiroïde[51].Dans notre série, les fractures à
trait oblique long étaient les plus fréquentes (38,4% des cas)
suiviesde près du trait vertical à 32,8% puis du trait
détachant un troisième fragment, le trait spiroïde et enfin
les traits multiples (supérieur à 3). Gankpé[4] avait
aussi retrouvé une dominance du trait oblique (46% des cas).
Les fractures à trait complexe étaient les plus
nombreuses (67%) suivies de celles àtraits simples (32,5%). Un cas de
fracture bifocale (0,5%) avait été enregistré. Pour
Ennaciri[35], les fractures à traits simples représentaient 87,5%
des cas, suivies de celles à traits complexes 8,3% et une fracture
bifocale (4,2%)sur les 24 fractures de la clavicule de sa série avait
été également enregistrée.
4.3.4
Déplacements
Le déplacement des fractures de la clavicule s'explique
par le fait que le fragment médial est ascensionné tiré
par le muscle sterno-cleïdo-mastoïdien qui s'insère dessus, et
l'autre fragment est déplacé vers le bas, tiré par le
poids du bras, ce qui aboutit à un chevauchement ou une
baïonnette[15].
Dans notre étude, indépendamment de leur
siège, la proportion de fractures déplacées était
supérieure à celle des fractures non déplacées. Le
même phénomène avait été rapporté par
Postacchini et al.[2]. Nous avons remarqué dans notre série que
les déplacements en chevauchement étaient les plus
fréquents (62,2%) suivis de ceux en baïonnette (35,4%). Les
mêmes constats avaient été rapportés par
Gankpé[4] qui avait retrouvé 62,4% de fractures
chevauchées et 24,1% fractures en baïonnette.
4.4 ASPECTS THERAPEUTIQUES
4.5.1
Méthodes thérapeutiques utilisées
Le traitement des fractures est diversement discuté et
le choix thérapeutique beaucoup controversé. Pour certains
auteurs[19, 21]la consolidation des fractures de la clavicule est quasi-totale
avec une bonne récupération dans la totalité des cas.
D'autres prennent en compte un certain nombre de paramètres pour
évaluer les résultats du traitement. Le choix
thérapeutique est loin de faire l'unanimité, en raison du risque
de douleur résiduelle, decal vicieux et surtout de pseudarthrose. Ainsi
pour Khan[9], le choix doit prendre en compte le caractère comminutif et
le déplacement. Pour certains auteurs[21, 29],la survenue de
pseudarthrose est fonction de la méthode utilisée. Pour Mckee et
al.[52], il faut prendre en compte le siège.
Si tous les auteurs admettent qu'il est utile de prendre en
compte ces paramètres, tous sont unanimes sur le fait que le traitement
est purement chirurgical dans les fractures bilatérales, les fractures
ouvertes et les complications dans lesquelles sont associées des
lésions viscérales graves.
Dans notre étude, 58,2% du traitement était
sanglant et 41,8% orthopédique pur. Dans la série de
Gankpé[4], 56,29% du traitement était sanglant contre 23,18% de
traitement orthopédique pur.
4.5.2
Méthodes orthopédiques utilisées
Plusieurs techniques orthopédiques ont
été décrites, mais l'écharpe et le bandage en huit
sont les méthodes les plus utilisées et les plus
répandues[53]. Dans notre série, l'écharpe (50,6%) et le
bandage en huit (23,4%) étaient les techniques orthopédiques les
plus utilisées indépendamment du siège, du trait et du
déplacement de la fracture. Le même constat a été
fait par Lenza et al.[54] qui, dans une comparaison entre ces deux techniques
orthopédiques, avait conclu qu'il n'y avait pas de preuve suffisante
pour conclure à une efficacité de l'une sur l'autrede ces deux
techniques. Il y en est de même pour Gankpé[4] qui avait
retrouvé dans sa série l'utilisation d'écharpe et de
bandage en huit respectivement dans 48% et 44% des cas traités
orthopédiquement. Zlowodzkiet al.[55] dans une étude comparative
entre les méthodes orthopédiques et sanglantes, avaient
signalé que l'écharpe et le bandage en huit étaient les
techniques orthopédiques couramment utilisées dans leur
série.
4.5.3
Méthodes opératoires utilisées
Selon Khan et al.[9],il n'y a pour l'instant aucun consensus
pour l'utilisation d'une option chirurgicale sanglante donnée dans le
traitement des fractures de la clavicule. Dans notre étude, l'embrochage
représentait 81,3% des ostéosynthèses claviculaires et
5,6% quand il est associé à un cerclage.
L'ostéosynthèse par plaque vissée suivait l'embrochage et
représentait 10,3%; le vissage intervenait dans 2,8% des cas
opérés.
La fixation externe est efficace dans les fractures ouvertes
et indiquée dans les pseudarthroses ; elle peut être
utilisée dans certains cas de fractures ouvertes ou fractures avec
lésion vasculaire pour permettre l'accès aux structures
vasculo-nerveuses[56]. Schuind et al.[57], avaient rapporté 100% de
guérison après le traitement des fractures de clavicule par cette
seule technique, dans leur étude. Les fixateurs externes n'ont pas
été utilisés dans le traitement des fractures de la
clavicule durant notre période d'étude, faute de matériel
disponible en ce moment pour cet os peu épais. Selon Gankpé[4],
le défaut de matériels appropriés et l'insuffisance de
plateau technique au CHD-B faisait que l'embrochage était largement
utilisé jusqu'en 2008 (sur 88 patients opérés, 87 avaient
eu droit à un embrochage claviculaire). Chu et al.[58], avaient
retrouvé 77cas sur 78 traités par lebrochage claviculaire.
Lebrochage claviculaire a été aussi la technique la plus
utilisée (17 embrochages sur 24) dans la série de
Ahouandogbo[3].
4.5 ASPECTS
EVOLUTIS
4.5.1
Consolidation
La majorité des fractures avaient consolidé
entre 21 et 35 jours ; Ce résultat est conforme aux données
de la littérature. En effet, la plupart des auteurs, estiment que la
consolidation commence vers la 3ème semaine et se fait sur un
total de 5 à 6semaines[2, 32, 33].
La totalité des fractures de la clavicule de notre
sérieavait consolidé quelle que soit la méthode
utilisée. Ce résultat est proche de ceux rapportés par
Diarra[41], Shen et al.[59] et Chu et al.[58] qui avaient retrouvé 95%
à 98,7% de consolidation.
4.5.2 Durée d'hospitalisation
En dehors de la mise en observation de six (06) heures au plus
dans 19,4% des cas, la durée moyenne d'hospitalisation pour les
fractures de la clavicule au CHD-Bsur notre période d'étude
était de 5,1 #177; 9,1 jours avec des extrêmes de 1 et 99 jours.
Des extrêmes similaires avaient été rapportés par
Kpomahou[60]dans le même centre. Kenza[36] avait retrouvé une
durée moyenne d'hospitalisation de 4 jours avec des extrêmes plus
courts (2 à 9 jours).
Les 39,8% des patients avaient été suivis
pendant moins de 24 heures. Ennaciri[35] avait rapporté 62,5% de
patients rentrés après un jour d'hospitalisation et une
durée maximale de 15 jours. Cette différence entre les
résultats montre que la prise en charge des fractures de la clavicule
n'était pas assez prompte au CHD-B. La lenteur de la prise en charge au
CHD-B qui est en partie imputable aux praticiens hospitaliers (dont les
chirurgiens tous enseignants à la faculté de médecine de
Parakou) est par ailleurs due au manque de moyens financiers de certains
patients qui ralentissent la prise en charge précoce.
L'organisation de notre système sanitaire ne prévoyant pas,
jusqu'à l'heure actuelle d'aide sur tous les actes; par ailleurs, le
service social duCHD-B n'étant pas pourvu en matériel technique,
même de première nécessité, certains patients
étaient obligés de reporter leur prise en charge, le temps de
trouver l'argent nécessaire pour se supporter.
4.5.3 Mode de fin d'hospitalisation
Certains patients avaient refusé l'hospitalisation bon
ou mal gré et même les mises en observation. Ces derniers n'ont
pas été pris en charge dans notre série. Parmi les 196
patients, 182 étaient mis en exeat (92,9%), huit (8) patients
étaient rentrés contre avis médical favorable (4,1%),
trois (3) patients étaient référés (1,5%), deux (2)
patients s'étaient évadés (1%) et un (1) patient est
décédé dans un contexte de polytraumatisme (0,5%). Sur les
trois (3) patients référés, deux (2) avaient
été référés dans une autre formation
sanitaire chirurgicale par indisponibilité des chirurgiens et un (1)
à la demande des parents contre une décharge.
4.6 ASPECTS ANALYTIQUES
4.6.1 Relation entre les caractéristiques de la
fracture et le choix thérapeutique
Dans notre série, les fractures non
déplacées avaient plus bénéficié d'un
traitement orthopédique (78,7% des fractures non
déplacées) et celles déplacées d'une
ostéosynthèse (78,8% des fractures déplacées) avec
une différence statistiquement significative (p
<10-4). Cette observation contraste avec celles
rapportées par certains auteurs. Pour Bouillet et al.[11], le traitement
orthopédique reste encore largement indiqué dans les fractures
non ou peu déplacées de la clavicule. Selon Zlowodskiet
al.[55], le risque de pseudarthrose est plus élevé pour les
fractures déplacées traitées par méthode
orthopédique.
Notre étude avait révélé aussi que
les fractures à traits complexes étaient pour la plupart
traitées de façon sanglante (96,9%) avec une différence
statistiquement significative (p < 10-4). Les fractures
ouvertes étaient toutes traitées par ostéosynthèse,
mais le lien n'est pas statistiquement significatif (p =
9,7.10-2). Kenza[36] avait proposé en 2012 des
ostéosynthèses pour les fractures comminutives et les fractures
ouvertes. Selon Breda[61] l'indication opératoire ne se discute pas
devant une fracture ouverte, mais un choix de la méthode sanglante n'est
pas retenu.
La fracture bilatérale de notre série avait
été traitée par ostéosynthèse. Cette
observation est identique à celle rapporté par Van den boutet
al.[62] pour lesquels, contrairement aux cas unilatéraux, où
chaque fracture est évaluée individuellement pour une
éventuelle décision opératoire, les cas bilatéraux
de fractures de la clavicule ont une indication de stabilisation
opératoire d'emblée.
4.6.2 Influence du type de traitement sanglant sur les
caractéristiques de la fracture
L'embrochage était largement utilisé dans 85,9%
des fractures du tiers moyen (p = 0), 77,8% de celles du tiers
latéral(p = 0), 78,6% des fractures non
déplacées(p = 0), 81,7% des fractures
déplacées (p = 0), 81,7% des fractures fermées
(p =5.10-3) et 66,7% des fractures ouvertes(p
=5.10-3).
L'ostéosynthèse par plaque vissée
était la technique de choix utilisée pour le reste des fractures
ouvertes (p =5.10-3) et la totalité des fractures du
tiers interne de la clavicule de notre étude(p = 0).
La large utilisation de l'ostéosynthèse par
fixation intra-médullaire peut s'expliquer par le fait que le CHD-B est
peu équipé en matériels d'ostéosynthèse, ce
qui limite le choix des options chirurgicales.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
CONCLUSION
Au terme de cette étude les fractures de la clavicule
constituent l'un des traumatismes fréquents de l'épaule. Notre
étude sur les fractures de la clavicule dans le Service de Chirurgie
Générale du CHD-B réalisée sur 196 patients
colligés de 2008 à 2012 permet de tirer les conclusions
suivantes :
Ø Au plan
épidémiologique
La prévalence des fractures de la clavicule au CHD-B
est de 1,9%.
La tranche d'âge la plus touchée est de 15
à 30ans et la prédominance est masculine.
Les accidents du trafic routier constituent la première
circonstance de survenue de ces fractures, les usagers d'école et les
fonctionnaires sont les plus exposés.
Ø Aux plans clinique et
radiologique
Le patient victime d'une fracture de la clavicule se
présente en attitude de Dessaultet a une limitation de l'amplitude
articulaire du membre thoracique concerné. Il se plaint de douleur et
d'impotence fonctionnelle du membre thoracique.
La clavicule gauche est la plus couramment atteinte. Le
siège le plus fréquent est le tiers moyen (70,7%). La fracture
isolée de la clavicule sans lésions associées est la plus
fréquente.
Ø Au plan
thérapeutique
L'embrochage claviculaire est la méthode la plus
fréquente au CHD-B. Le choix thérapeutique est fonction du
siège, du trait, du déplacement et de la catégorie de la
fracture.
Ø Au plan évolutif
La majorité des fractures avait consolidé entre
21 et 35 jours. Le délai de consolidation est influencé
par l'âge, le trait et le choix thérapeutique.
Cette conclusion nous oriente vers les suggestions
ci-après :
SUGGESTIONS
A l'endroit des
autorités politico-administratives
Ø Au Ministère des Travaux Publics
et des transports
L'enseignement du code de la route à la population
mérite une attention particulière.
La construction des trottoirs et des pistes cyclables est
indispensable.
La surveillance rigoureuse des systèmes de
sécurité, des moyens de transport collectifs et individuels doit
être stricte.
La vulgarisation des systèmes de prévention des
accidents de la route à travers les médias doit être tout
au moins hebdomadaire.
La promotion des moyens des transports en commun pourra
réduire les accidents.
La formation des conducteurs de taxi-motos sur le code de la
route doit être instaurée.
Ø Au Ministère chargé de la
Santé
L'approvisionnement des hôpitaux en équipements
de pointe de dernière génération pour la prise en charge
optimale des patients urge encore que le Benin a opté pour le RAMU.
Doter les services sociaux de moyen afin qu'ils puissent aider
les patients démunis et limiter le nombre de patients retournant
à domicile contre avis médical et assurer la prise en charge
précoce des patients deviennent nécessaires.
Un partenariat entre les différents acteurs de la
médecine traditionnelle et la médecine moderne dans le cadre de
la prise en charge des fractures est souhaitable afin de limiter le nombre de
patients qui retourne à domicile contre avis médical pour se
livrer ensuite à un traitement traditionnel parfois voué à
l'échec.
A l'endroit du personnel
soignant
Il faudra renforcer le respect des protocoles de prise en
charge et de surveillance en cas de fractures.
Il y a lieu de mettre en place un processus continu
d'évaluation de la qualité de la prise en charge des fractures en
générale et celle de la clavicule en particulier.
La formation continue du personnel sur les différentes
techniques de traitement des fractures de la clavicule doit être
programmée dans le Service de Chirurgie Générale et
régulièrement suivie par le personnel soignant.
L'utilisation des tables d'évaluation du pronostic
fonctionnel de l'épaule après le traitement des fractures de la
clavicule doit être à promouvoir.
Assurer une tenue correcte des dossiers des malades et la mise
en place d'un système d'archivage performant s'avère
indispensable afin que tous les dossiers soient toujours exploités dans
le cadre de la recherche scientifique.
A l'endroit du
public
La sensibilisation du grand public surtout des
écoliers, élèves, et étudiants sur le respect du
code de la route devient une nécessité.
Le suivi correct du traitement et le respect scrupuleux des
conseils prodigués par le médecin est indispensable ainsi que les
contrôles chirurgicaux périodiques.
Veiller à une éducation familiale et scolaire
des enfants sur le code de la route, réduira la fréquence des
accidents de la circulation routière.
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Les urgences traumatiques des membres par armes au CHD-B
(Parakou) : aspects épidémiologiques, diagnostiques,
thérapeutiques à propos de 108 cas. Thèse Méd .FM
Parakou. Bénin .2012 ; N°200: 96p.
|
61.
|
Breda R, Van Gaver E, Rigal S.
Open fracture of clavicle and treatment with an external fixator.
A case report and review of literature.
Journal de
Traumatologie du Sport. 2009; 26(3): 180-3.
|
62.
|
Van den bout H, Snyckers CH.
Bilateral clavicle fractures: a case report and review of the
literature.SA orthop. j.2011; 10(2): 56-66.
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ANNEXES
Annexes 1
Figure 25 :
Carte du Bénin (INSAE [37])
Annexe 2
FICHE D'ENQUETE
FICHE N°...I- IDENTITE DU MALADE
Q1-NOM ET
PRENOM(S) ...............................................................
Q2-AGE
(ANNEE).....................................................................
Q4-SEXE
?? masculin
?? féminin
Q5-PROFESSION
?? conducteur de
voiture-taxi ?? conducteur de moto-taxi
?? agent de bureau ?? écolier, élève
et étudiant ?? sportif professionnel
?? commerçant et revendeur
?? cultivateur et éleveur ??artisan et ouvrier
?? femme au foyer
?? autre profession
(préciser).....................................................
Q6-ETHNIE
.......................................................................
Q7-ADRESSE
COMPLETE (préciser) ........................................Q
7.1-Nationalité
??
nationalité béninoise
?? autres
nationalités
(préciser).....................................................Q
7.2- Commune de provenance
?? commune de Parakou
?? autre commune
(préciser)....................................................
II-
RESEIGNEMENT A L'ENTREE
Q8-DATE D'ADMISSION / _ / / _ / / _ /
Q9-MODE D'ADMISSION
?? directe
?? référence
Q10-MOTIF DE CONSULTATION
?? impotence fonctionnelle ?? douleur de
l'épaule
?? sensation de craquement ?? tuméfaction de
l'épaule ??
complications(préciser).............................................................
?? autre motif de consultation
(préciser).................................III-ANAMNESE
Q11-DELAI AVANT CONSULTATION (préciser)
..................... Q12 CIRCONSTANCE DE
SURVENUEQ12-1??accident du trafic routier :
Q
12.1.1Typede blessé
??
piéton ?? motocycliste
?? passager (?? abord dune motocyclette ??abord d'une voiture)
Q 12.1.2 Moyen de transport lors de
l'AVP........................................ Q
12.1.3 Type de
collision.............................................................Q12-2??
accident domestique
Q12-3?? accident de jeu et sport
Q12-4?? accident de travail
Q12-5?? chute de sa hauteur
ou à distance
Q12-6?? agression :
Q12.6.1type d'arme impliqué dans l'agression?? armes à feu
(préciser).................................... ?? armes
blanches(préciser)....................................
Q13-MECANISME DE SURVENUE
?? direct sur l'épaule
??indirect sur l'épaule
IV-EXAMEN CLINIQUE
Q14 CLAVICULE ATTEINTE
?? droit ?? gauche
?? bilatérale (droite et gauche)
Q15 SIGNES FONCTIONNELS ET GENERAUX
Q15.1 état
général : ?? bon
?? altéré
Q15.2 signes fonctionnels
?? douleur de l'épaule ?? impotence
fonctionnelle de l'épaule
?? tuméfaction de l'épaule ?? sensation de
craquement
??autre signe
fonctionnels(préciser)................................................Q16
Signes physiques
Q16.1 Inspection
?? attitude de DESSAULT ?? ecchymose
?? oedème ?? déformation
de l'épaule ?? impression de coup de hache externe
??tuméfaction ?? lésions cutanées (??
égratignures ?? plaie ponctiforme ?? plais de plus de 1 cm
?? perte de substance) ??saillie anormale de l'os
?? présence d'un hématome?? chute
du moignon de l'épaule ?? signe de l'épaulette ??
ecchymose brachio-thoracique
Type de fracture?? fermée
?? ouverte : type de fracture ouverte selon
Gustilo et Anderson .....( I ; II ou III)
Q16.2 palpation
?? touche de piano
?? douleur à la mobilisation
?? mobilité anormale
?? perturbation de la sensibilité
?? perturbation des
repères osseux
?? saillie anormale de l'os
?? dépression au niveau de l'os ?? limitation
des mouvements de l'épaule (mouvements actives et passives)
?? autre
(préciser).....................
...........................................
Q16.3- Mensuration
?? raccourcissement
(mm)..........................................................??allongement
(mm) .......................................Q 17 Lésions
associées
??pas de lésions
associées
?? luxation acromio-claviculaire ?? luxation
scapulo-humérale ?? luxation
sterno-claviculaire ?? polytraumatisé ?? Polyfracture
?? fractures de
l'extrémité supérieure de l'humérus ?? fracture
de la scapula
?? atteintes vasculaires
(préciser)............................................. ...
?? atteintes
nerveuses(préciser)....................................................
?? traumatisme abdominal
(préciser).............................................
??
lésions pleuro-pulmonaires (préciser)..................
....................... ?? fracture de côte ?? rupture
traumatique de la coiffe des rotateurs
?? autre lésions associées
(préciser)...................................................
V EXAMENS PARACLINIQUES
Q 18
EXAMENS DEMANDES
?? radiographie
?? scanner
Q 19 RESULTATS
Q 19.1-Siège
?? tiers externe ??
tiers moyen ?? tiers interne
Q 19.2 Trait de la fracture
??
vertical ?? oblique long
?? spiroïde ?? présence d'un
3eme fragment ?? multi-esquilleux ??
incomplet Q 19.3 Type de trait de fracture
?? simple
??bifocale ??complexe
Q 19.4
Déplacement
?? non déplacée
?? baïonnette ?? angulation ??
séparation ?? chevauchement ??
rotation
VI- CONDUITE THERAPEUTIQUE
Q20 METHODES
THERAPEUTIQUES UTILISEES
?? orthopédique
?? sanglant
Q20.1 Technique orthopédique
??
écharpe/ elastoplast ?? bandage de
Dujarier ?? bandage en 8
?? bandage en anneau claviculaire ??
Mayo clinique
?? bande en 8
plâtrée ?? boléro
plâtré de judet ??
plâtre de Dujarier ?? corset
plâtré
?? autre type
(préciser)..........................................
Q20.2 Technique sanglante
?? embrochage
simple ?? embrochage-haubanage
?? embrochage-cerclage ?? plaque
vissée
?? fixateurs externes ?? vissage
Q21CONSOLIDATION
?? Oui ?? NonQ21.1 Si oui délai de
consolidation (préciser)........................................Q21.2 Si
non Complication (laquelle).............................................
Q22 Mode de fin d'hospitalisation:
?? exéat ??référé
?? Sorti contre avis médical ??
décédé
Q23 Date de sortie / _ / / _ / / _ /
Annexe 3
Tableau
XXX : Evaluation fonctionnelle de l'épaule (selon
Constant [26]).
Score de Constant= ? (I + II + III +
IV) /100
|
I- DOULEUR / 15 I=(a+ b)/2
a= douleur de l'épaule dans la vie
quotidienne
aucune douleur=15 points, légère douleur = 10
points, douleur modérée = 5 points, douleur interférant
les activités usuelles = 0 point
b=degré de la douleur entre 0 et 15
|
II-ACTIVITE a + b + c + d / 20
a-perturbation de l'activité professionnelle.
non = 4 points, 50% des activités impossible= 2, points
limitation sévère = 0 point.
b-Perturbation des activités de loisir
par l'épaule.
non = 4 points, 50% des activités impossible= 2 points,
limitation sévère = 0 point.c-perturbation du
sommeil
non = 2 points, perturbation sévère = 0
point.
d-capacité à se servir de son bras
niveau de la ceinture = 2 points, de la xiphoïde = 4 points,
du cou = 6 points, de la tête = 8 points, au dessus de la tête =
10points).
|
III-MOBILITE ACTIVE = a + b + c +d/ 40
a-Flexion et b-Abduction
0 - 30° = 0 point, 31 - 60° = 2 points, 61 - 90° =
4 points, 91 -120° = 6 points, 121 - 150° = 8 points, > 150°
= 10 points.
c-Rotation latérale:
Main derrière la tête, coude en avant = 2 points;
main derrière la tête, coude en arrière = 2 points; main
sur la tête, coude en avant = 2 points; main sur la tête, coude en
arrière = 2 points; élévation complète depuis le
sommet de la tête = 2 points
d-Rotation médiale:
Dos de la main : niveau fesse = 2 points ; niveau de la
charnière lombo-sacrée = 4 points ; niveau T12 = 6 points; niveau
angle inferieur de la scapula = 8 points ; région inter-scapulaire = 10
points
|
IV-FORCE
Poids de 1 à 5 kg, 5 fois de suite pendant 5 secondes.
|
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
Erreur ! Signet non
défini.Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
Erreur ! Signet non
défini.
HOMMAGES
Erreur ! Signet non
défini.
LISTE DES TABLEAUX
x
LISTE DES FIGURES
xii
SOMMAIRE
xv
INTRODUCTION
1
1. GENERALITES
4
1.1 RAPPELS ANATOMIQUES
5
1.1.1 Ostéologie et myologie
5
1.1.1.1 Corps de la clavicule
7
1.1.1.2 Extrémités de la
clavicule
9
1.1.2 Architecture de la clavicule
9
1.1.3 Rapport vasculo-nerveux
9
1.1.4 Mouvements de l'épaule
10
1.2 ETIOPATHOGENIE
12
1.2.1 Epidémiologie
12
1.2.2 Terrain
12
1.2.3 Mécanisme
13
1.2.4 Etiologies
13
1.3 ANATOMIE PATHOLOGIQUE
14
1.3.1 Lésions osseuses
14
1.3.1.1 Siege
14
1.3.1.2 Traits
18
1.3.1.3 Déplacements
18
1.3.2 Lésions musculaires
18
1.3.3 Lésions vasculo-nerveuses
19
1.3.3.1 La classification des fractures
ouvertes selon Cauchoix Duparc..........
...........................................................................
20
1.3.3.2 Classification des fractures
ouvertes selon Gustillo et Anderson...............
20
1.3.4 Autres lésions
associées
21
1.4 ETUDES CLINIQUES ET PARACLINIQES
21
1.4.1 Signes cliniques
21
1.4.1.1 Fracture du tiers moyen de la
clavicule
21
1.4.1.2 Fracture du tiers latéral de
la clavicule
22
1.4.1.3 Fractures du tiers
médial,
23
1.4.2 Imagerie
23
1.5 TRAITEMENT
23
1.5.1 But du traitement
23
1.5.2 Moyen médicamenteux
24
1.5.3 Moyens orthopédiques
24
1.5.4 Moyens chirurgicaux
24
1.5.5 Indications
27
1.5.5.1 Fracture de la diaphyse de la
clavicule
27
1.5.5.2 Fracture de
l'extrémité latérale de la clavicule
27
1.5.5.3 Fracture de
l'extrémité médiale de la clavicule
27
1.6 EVOLUTION
28
1.6.1 Favorable
28
1.6.2 Complications des fractures de la
clavicule
28
1.6.2.1 Complications immédiates
28
1.6.2.2 Complications secondaires :
29
1.6.2.3 Complications tardives :
29
2. CADRE, PATIENTS ET METHODES D'ETUDE
30
2.1 CADRE D'ETUDE
31
2.1.1 Le Service de Chirurgie
Générale
31
2.1.2 L'unité d'accueil des urgences
médico-chirurgicales
32
2.2 METHODE D'ETUDE
33
2.2.1 Type et période
d'étude
33
2.2.2 Population d'étude
33
2.2.2.1 Critères d'inclusion
33
2.2.2.2 Critères de non inclusion
33
2.2.3 Variables étudiées
33
2.2.4 Plan de collecte de données
34
2.2.4.1 Matériels de collecte de
données
34
2.2.4.2 Equipe de collecte
34
2.2.4.3 Technique de collecte
34
2.2.4.4 Traitement et analyse de
données
35
2.2.5 Difficultés et limites de
l'étude
35
2.2.5.1 Difficultés
rencontrées
35
2.2.5.2 Limite de l'étude
36
2.2.6 Considérations
ethniques :
36
3. RESULTATS
37
3.1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
38
3.1.1 Prévalence
38
3.1.2 Fréquence des fractures de la
clavicule selon l'année d'étude
38
3.1.3 Répartition selon
l'âge
39
3.1.4 Répartition selon le sexe
39
3.1.5 Répartition selon l'ethnie
40
3.1.6 Répartition des patients selon
le mode d'admission
41
3.1.7 Répartition des patients selon
la nationalité
41
3.1.8 Répartition des patients selon
la commune de provenance
41
3.1.9 Répartition des patients selon
la profession
41
3.1.10 Répartition des fractures
selon le mécanisme
42
3.1.11 Répartition des circonstances
de survenues de la fracture
42
3.1.11.1 Moyens de locomotion
impliqués dans l'accident survenu sur la route..............
42
3.1.11.2 Nature de l'accident survenu sur la
route
43
3.1.11.3 Type de patients blessés
44
3.1.11.4 Type d'arme impliquée dans
les agressions
45
3.1.11.5 Evolution annuelle des patients
victimes de fracture de la clavicule en fonction des accidents survenus sur la
route
45
3.2 ASPECTS CLINIQUES
46
3.2.1 Délai de consultation
46
3.2.2 Etat hémodynamique des patients
à l'admission.
46
3.2.3 Motif de consultation
47
3.2.4 Signes physiques
48
3.2.4.1 Inspection
48
3.2.4.2 Palpation
48
3.2.4.3 Type de fracture
49
3.2.4.4 Lésions associées
49
3.3 ASPECTS RADIOLOGIQUES
50
3.3.1 Latéralité de la
facture.
50
3.3.2 Siège des fractures
51
3.3.3 Trait des fractures
51
3.3.4 Déplacement des foyers
fracturaires
52
3.4 ASPECTS THERAPEUTIQUES
55
3.5.1 Méthodes orthopédiques
utilisées
55
3.5.2 Méthodes opératoires
utilisées
56
3.5 ASPECTS EVOLUTIFS
57
3.5.1 Durée de consolidation
57
3.5.2 Durée d'hospitalisation
58
3.5.3 Mode de fin d'hospitalisation
59
3.5.4 Morbidité et taux de
létalité
59
3.6 ASPECTS ANALYTIQUES
59
3.6.1 Influence des tranches d'âge
59
3.6.2 Influence du mécanisme
61
3.6.3 Influence sur le choix
thérapeutique
62
3.6.4 Influence sur délai de
consolidation
65
4. DISCUSSION
66
4.1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
67
4.1.1 Prévalence
67
4.1.2 Répartition annuelle
68
4.1.3 Répartition selon l'âge
et le sexe
68
4.1.4 Répartition selon l'ethnie des
patients
69
4.1.5 Répartition selon le mode
d'admission
69
4.1.6 Répartition selon la
nationalité
70
4.1.7 Répartition selon la commune de
provenance
70
4.1.8 Répartition selon la
profession
70
4.1.9 Répartition selon le
mécanisme
71
4.1.10 Répartition selon les
circonstances de survenue
71
4.1.10.1 Accidents survenus sur les voies
routières
71
4.1.10.2 Agressions
72
4.1.10.3 Autres causes
73
4.2 ASPECTS CLINIQUES
73
4.2.1 Délai de consultation
73
4.2.2 Motifs de consultation
74
4.2.3 Signes physiques
74
4.2.4 Types de fracture
74
4.2.5 Lésions associées
74
4.3 ASPECTS RADIOLOGIQUES
75
4.3.1 Coté atteint
75
4.3.2 Répartition selon le
siège
76
4.3.3 Répartition selon le trait
76
4.3.4 Déplacements
77
4.4 ASPECTS THERAPEUTIQUES
77
4.5.1 Méthodes thérapeutiques
utilisées
77
4.5.2 Méthodes orthopédiques
utilisées
78
4.5.3 Méthodes opératoires
utilisées
78
4.5 ASPECTS EVOLUTIS
79
4.5.1 Consolidation
79
4.5.2 Durée d'hospitalisation
79
4.5.3 Mode de fin d'hospitalisation
80
4.6 ASPECTS ANALYTIQUES
81
4.6.1 Relation entre les
caractéristiques de la fracture et le choix thérapeutique
81
4.6.2 Influence du type de traitement
sanglant sur les caractéristiques de la fracture...................
81
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
83
REFERENCES
88
ANNEXES
I
VU
LE PRESIDENT DU JURY
|
VU
LE DOYEN
|
VU ET PERMIS D'IMPRIMER
LE RECTEUR DE L'UNIVERSITE DE PARAKOU
|
SERMENT D'HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette
faculté,
De mes chers condisciples,
Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de
l'honneur
Et de la probité dans l'exercice de la
médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent,
et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
je ne participerai à aucun partage clandestin
d'honoraire.
Admis dans l'intérieur des maisons,
mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe,
ma langue taira les secrets qui lui seront confiés
et mon état ne servira ni à corrompre les moeurs,
ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations
de religion, de sexe, de nation, de race, de parti ou de classe
sociale
viennent s'interposer entre mon devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine.
Même sous menace, je n'admettrai pas de faire usage de
mes connaissances médicales contre les lois de l'humanité.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres,
je rendrai aux générations futures l'instruction
que j'ai reçue d'eaux.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle
à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé
de mes confrères si j'y manque.
RESUME
Introduction : Les fractures de
la clavicule chez l'adulte sont fréquentes dans nos pratiques courantes.
Les causes sont multiples et les attitudes thérapeutiques sont
variées. Leprésent travail est une contribution à leur
étude dans le nord-Bénin.
Objectif : Etudier les conditions
de prise en charge adéquate des fractures de la clavicule au CHD-B.
Patients et méthodes : Il
s'est agit d'une étude rétrospective de type descriptif et
analytique, menée du 1er janvier 2008 au 31 décembre
2012 dans le Service de Chirurgie Générale du CHD-B. 196 patients
avaient été enregistrés sur 10,742 cas de traumatisme.
Résultats : La
fréquence des fractures de la clavicule chez l'adulte au CHD-B
était de 1,9%. Les fractures de la clavicule représentaient 85,3%
des fractures de la ceinture scapulaireLa tranche d'âge la plus
touchée était de 15 à 30ans (49,4%). La
prédominance était masculine (85,2%). Les accidents de
circulation routière constituaient la première circonstance de
survenue (87,3%).Le siège le plus fréquent était le tiers
moyen (70,7%). L'écharpe et le bandage en huit étaient les
méthodes orthopédiques les plus utilisées (74%).
L'embrochage claviculaire était surtout pratiqué au CHD-B
(86,9%). La majorité des fractures (39,6%) avaient consolidé
entre 21 et 35 jours. La consolidation des fractures de la clavicule
était influencée par l'âge (p=0,0000) et le choix
thérapeutique (p=0,008). La durée d'hospitalisation
moyenne était de 5,1 #177; 9,1 jours.Il y n'a pas eu de séquelles
après les traitements orthopédique et sanglant dans notre
étude.
Conclusion : Fractures de la
clavicule méritent une attention particulière de la part du
personnel soignant.
Mots clés : Fracture de
clavicule, méthodes thérapeutiques, évolution.
SUMMARY
Introduction: Clavicle fractures in
adults were common in our daily practices. There were multiple causes and
therapeutic attitudes are varied. This work is a contribution to their study in
the north of Benin
Objective: To study the conditions of
adequate management of clavicle fractures.
Patients and methods: This is a
retrospective study of descriptive and analytical type conducted from 1 january
2008 to 31 december 2012 in the Department of General Surgery CHD- B. 196 cases
were collected from 10,742 trauma patients
Results: The incidence of the clavicle
fractures in the adult age at CHD- B is 1.9 %. Clavicle fracture accounted for
85, 3% of the shoulder girdle. The most affected age group was 15 to 30 years
(49.4%). The predominance was male (85.2 %). Road traffic accidents were the
leading circumstance occurred (87.3 %). The most common site was the middle
third (70.7%). The scarf and eight bandages were the most commonly used
orthopedic procedures (74%). The clavicularplug was mostly practiced in CHD-B
(86.9%). The majority of fracture (39,6) had consolidated between 21 and 35
days. The healing for fractures of the
clavicle was influenced by age (p = 0.0000) and therapeutic
choice(p = 0.008). The average hospital stay was 5.1 #177; 9.1
days.There have been no sequelae after the
bloody and orthopedic treatments in our
study. Conclusion: Fractures of the clavicle are
common and deserve special attention from the nursing
staff. Keywords: Clavicle fracture,
therapeuticmethods, evolution.
|