Conclusion
La population de Daloa croit rapidement depuis l'installation
du poste militaire colonial en 1905. La croissance de la population qui a
débuté faiblement pendant la période colonial, se
réalise à un rythme soutenu depuis les années 1990. La
croissance démographique est en majeure partie due aux importants flux
migratoires favorisés par les fonctions administratives, militaire,
universitaire, et commerciale de la ville. Cette population qui est
inégalement répartie sur l'espace urbain contribue à son
extension.
CHAPITRE 2 : LA DYNAMIQUE SPATIALE DE LA VILLE DE
DALOA
Introduction
L'évolution des activités urbaines
entraîne inévitablement une évolution de la consommation de
l'espace (FOFANA B., 2015, p. 71). L'espace urbain de Daloa s'est accru depuis
l'installation du poste militaire colonial en 1905. L'objet de ce chapitre est
de décrire les différentes étapes de la dynamique spatiale
de Daloa.
2.1. Les étapes de la croissance spatiale de
DALOA
L'extension spatiale de Daloa est marquée par trois
grandes étapes : la période allant de 1905 à 1980, la
période de 1980 à 2000 et celle de 2000 à 2016.
2.1.1. Croissance spatiale planifiée avant 1980
Avant 1980, la croissance spatiale de Daloa s'est faite
suivant des plans directeurs. De 1905 à 1980, Daloa a une extension
spatiale planifiée : l'occupation du sol se fait suivant le premier plan
de lotissement et le premier plan directeur de la ville, conçus
respectivement en 1929 et 1962. La ville de Daloa se crée avec
l'installation du poste militaire colonial en 1905, au centre de quatre
villages noyaux : Lobia, Labia, Tazibouo et Gbeuliville. Ces villages noyaux
sont les quartiers originels à partir desquels la ville de Daloa s'est
constituée. La figure 5 présente la ville de Daloa en 1940.
Figure 5 : la ville de Daloa en 1940
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En 1940, la ville se résumait en une tâche autour
du poste militaire situé au quartier Lobia 1. De 1940 à 1960 la
croissance spatiale s'oriente au Sud avec la création du quartier
colonial dénommé Commerce qui devient le quartier administratif
et commercial de la ville. Ensuite se crée Dioulabougou, le quartier dit
"africain", par des commerçants malinkés installés autour
du poste colonial dès sa création. Le quartier attire d'autres
communautés de la sous-région qui se regroupent selon leurs
origines (maliens, guinéens, sénégalais,
burkinabé), créant ainsi les sous quartiers Wolof, Ségou,
Cissoko, Mossibougou. La saturation du quartier "africain" a entrainé la
création des quartiers populaires Baoulé et Gbeuliville. En 1959,
le quartier populaire Marais se crée dans la zone basse
marécageuse, au Sud-Ouest de la ville. La ville se développe vers
l'Est avec l'installation du Centre Hospitalier Régional (CHR) et du
collège catholique Kirman (confère figure 6).
Figure 6 : la ville de Daloa en 1960
Au cours de la décennie 60, va naître à
l'Ouest de la ville les quartiers populaires Soleil 1, Aviation, Belleville,
Gbobélé et Kennedy 1 ; au Nord-est les quartiers
résidentiels Tazibouo1, Tazibouo Piscine inaugurés en 1967.
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Pendant la période 1970-1975, on assiste à la
création du quartier résidentiel Orly 1 au Sud-ouest ; les
quartiers populaires Abattoir 1 et Sud A, au Sud-est. En 1974, se crée
le quartier spontané Huberson, du nom du préfet de
l'époque, sur flanc de la colline à l'ouest (confère
figure 7).
Figure 7 : la ville de Daloa en 1975
Entre 1975 et 1980, la gendarmerie nationale va s'installer en
créant l'état-major qui occupe 45 hectares, et l'escadron qui
occupe 15 hectares, respectivement à l'entrée de la ville sur la
route d'Abidjan et à la sortie sur la route d'Issia. Le camp du
deuxième bataillon d'infanterie militaire va également être
crée, juxtaposé à l'escadron de gendarmerie, au sud de la
ville. Les villages-quartiers Tazibouo, Labia et Lobia sont restructurés
en 1980.
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