1.2.2. Une forte croissance démographique entre 1975
et 1998
La population de Daloa croit à un rythme
élevé de 1975 à 1998. Le tableau 8 montre
l'évolution de la population de Daloa de 1975 à 1998.
Tableau 8 : Evolution de la population de Daloa de 1975
à 1998
Années
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Population Urbaine
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Taux d'accroissement
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1975
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60 800
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4,6 %
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1998
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173 107
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Source : RGP 1975 ; RGPH 1998
En dépit de la baisse du taux d'accroissement à
4,6 %, la croissance démographique de Daloa reste accentuée sur
la période 1975-1998. De 60 800 habitants en 1975, nous avons 173 107
habitants en 1998, d'où un accroissement de 112 307 habitants.
Cet accroissement démographique exponentiel est la
résultante de l'accroissement naturel et des fortes migrations en
direction de la ville. Cette situation atteste une croissance rapide et
marquée, de l'ordre de 10% par an (dont 8 % d'origine migratoire),
amorcée au début des années 1960 où Daloa
n'était qu'une agglomération de 18 000 habitants (YAPI DIAHOU,
1991, p. 1). L'accroissement naturel relève d'un taux de
fécondité élevé et d'une forte baisse du taux de
mortalité.
La croissance démographique est favorisée par le
renforcement de la fonction administrative de la ville. En effet, Daloa est
érigée en commune de plein exercice par la
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loi n°80-1180 relative à l'organisation municipale
du 17 Octobre 1980. Par la suite, Daloa devient chef-lieu de la région
du Haut-Sassandra par le décret n°96-567 du 28 août 1996,
portant organisation du territoire national. Daloa dispose de service collectif
relativement meilleur aux autres départements du pays et concentre de
nombreuses infrastructures. Les populations de la région en particulier,
et celle de l'ouest du pays en général, préfèrent
s'installer à Daloa pour bénéficier de ses services
collectifs.
En outre, la ville enregistre l'arrivée de migrants de
plus en plus importants du fait du développement de l'économie de
plantation café-cacao dans la région. En effet, les migrants
venus à la recherche de terre arable pour la création de champ de
cacao ou de café s'installent d'abord à Daloa avant de
s'infiltrer dans la région. La diversité agro-écologique,
les bonnes disponibilités en eau pluviales et superficielles, la grande
variété de terre cultivables, sont les facteurs physiques
favorables au développement agricole dans la région. A cette
période, la région occupe le deuxième rang dans la
production du café et du cacao avec plus de 20% de la production
nationale. La forte attractivité régionale favorisée par
le développement des cultures de rente s'est traduite par des vagues
migratoires qui ont continué à alimenter la croissance
démographique de Daloa (Ecoloc, 2002).
Par ailleurs, l'agglomération de Daloa exerce une
influence importante sur le milieu rural environnant et au-delà, sur une
grande partie de la moitié ouest du pays. A l'échelle
départementale, on observe un rayonnement des pistes convergeant vers le
centre de consommation de Daloa qui devient un marché où sont
déversés les surplus de production vivrière. A
l'échelle nationale, Daloa se trouve dans la zone agricole la plus
productive du pays et bénéficie d'infrastructures
routières permettant un trafic régulier de produits vivriers.
Ainsi située au centre d'une zone de forte production agricole, Daloa
apparait comme une "ville à la campagne" constituant un
débouché immédiat pour les produits vivriers de la
région et une source d'approvisionnement pour l'ensemble du territoire
ivoirien (Ecoloc, 2002).
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