RESUME
Ce mémoire est consacré au développement du
capital de marque des clubs de football amateurs.
Comme une introduction au capital de marque, il se penche sur les
notions d'image de marque, de notoriété, de qualité
perçue et de fidélité.
Il explore les moyens et les solutions qu'ont les clubs de
football à leur disposition pour renforcer leur capital de marque.
A travers l'analyse de trois cas de clubs de football amateurs,
il relève également les bonnes et mauvaises pratiques dans
l'utilisation des réseaux sociaux et dans la gestion stratégique
de ces entreprises si particulières.
Les questions abordées incluent comment se
différencier malgré des moyens limités, les avantages et
inconvénients des réseaux sociaux, et comment mettre en place une
stratégie de renforcement de la marque.
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MOTS-CLES
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Capital-marque, image-de-marque, réseaux-sociaux,
marque-sportive, football, clubs-de-football-amateur
INTRODUCTION
Le capital de marque est un élément clé
de la compétitivité des entreprises, y compris dans le domaine du
sport. Dans le secteur du football, les clubs de haut niveau disposent de
ressources financières importantes pour investir dans leur capital de
marque et se différencier de la concurrence. Cependant, pour les clubs
de football amateurs, les moyens sont souvent limités et les ressources
doivent être utilisées de manière judicieuse pour maximiser
leur impact. Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre les
différents composants du capital de marque sportive et les facteurs qui
influencent son développement, afin de pouvoir renforcer la position de
ces clubs sur un marché de plus en plus concurrentiel.
La construction d'un capital de marque solide est donc un
défi majeur pour ces clubs. C'est dans ce cadre que s'inscrit ce
mémoire, qui vise à étudier les moyens efficaces pour
renforcer le capital de marque des clubs de football amateurs.
À travers une étude de la littérature
existante, nous évaluons les facteurs qui ont le plus d'impact sur la
perception de la marque. Nous examinons également les stratégies
que le club peut utiliser pour renforcer son capital de marque, telles que la
création d'une identité de marque cohérente, l'implication
des fans, la communication sur les réseaux sociaux et la création
de partenariats. Les résultats de ces recherches permettront de
comprendre comment les clubs de football amateurs peuvent construire un capital
de marque solide malgré des ressources limitées et donc
améliorer leur visibilité auprès des fans, des
sponsors...
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Le football étant le sport le plus
médiatisé et le plus pratiqué en France (plus de 2,18
millions de licenciés, 14000 clubs amateurs et 30000 matchs
organisés chaque weekend d'après la Fédération
Française de Football) les clubs de football bénéficient
d'un certain attrait pour leurs produits/services.
Avec le développement de la vente de vêtements,
d'accessoires, et d'autres produits à l'effigie des clubs, on peut,
aujourd'hui, qualifier les supporters de football comme des
consommateurs/clients tout comme nous pouvons qualifier les clubs de marques.
Face au nombre croissant de clubs innovateurs, ces derniers sont de plus en
plus amenés à réfléchir à une
stratégie cohérente pour se démarquer sur ce marché
fortement concurrentiel. Ils doivent donc définir qui ils sont, comment
ils veulent être perçus et surtout «mesurer» comment ils
sont perçus aujourd'hui. L'étude de Keller (1993),
définissant le capital de marque, est totalement
adaptée/pertinente à cette étude. Notamment
utilisée par Gladden, J.M. (1999) pour analyser l'importance du capital
de marque dans les clubs de football professionnels, nous allons nous appuyer
sur cette dernière pour étudier les facteurs de
développement du capital de marque pour les clubs de football
amateurs.
Nous nous intéressons à ce titre au
développement du capital de marque de ces clubs amateurs proches
d'atteindre le niveau professionnel. Histoire du club, l'expérience des
supporters, communication sur les réseaux sociaux, storytelling... Quels
sont les facteurs de développement du capital de marque des clubs de
football amateurs ?
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REVUE DE LITTÉRATURE
I) La marque sportive : définition et
conceptualisation
1) Définition du terme «marque» et ses
éléments constitutifs
Une marque est définie comme un nom, un terme, un
signe, un symbole ou une combinaison de ces éléments, qui est
utilisé pour identifier les produits ou services d'une entreprise et les
différencier de ceux de ses concurrents (American Marketing
Association).
La marque est à ce titre un élément
essentiel de l'identité d'une entreprise et de sa stratégie
marketing.
Plusieurs éléments sont constitutifs de la
marque. Premièrement, la marque possède une identité
visuelle, qui peut se composer d'un nom, d'un logo, d'une couleur, d'une
typographie, etc. Cette identité visuelle doit être
cohérente et distinctive, pour permettre à la marque d'être
facilement reconnue et mémorisée par les consommateurs (Keller,
1993) ; «c'est un nom qui influence les acheteurs» (Kapferer, 2012
p.28).
Ensuite, la marque possède une personnalité, qui
est constituée des traits de caractère et des valeurs
associées à la marque. Cette personnalité permet de donner
une dimension humaine à la marque et de créer une connexion
émotionnelle avec les consommateurs (Aaker, 1997).
La marque possède également une image, qui est
la perception que les consommateurs ont de la marque. Cette image est le
résultat de l'ensemble des interactions que les consommateurs ont avec
la marque, telles que l'utilisation des produits, la publicité, les
recommandations, etc. (Keller, 1993).
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La gestion de ces différents éléments
constitutifs de la marque est essentielle pour la création et la
consolidation de la valeur perçue de la marque par les consommateurs.
Une marque forte, avec une identité visuelle cohérente et
distinctive, une personnalité bien définie, une image positive,
est un atout majeur pour une entreprise dans un marché concurrentiel
(Keller, 1998).
2) L'émergence de la notion de marque
sportive
La marque sportive est un concept relativement récent,
qui a émergé avec l'expansion du sport en tant que
phénomène de masse et en tant qu'industrie économique.
Aujourd'hui, la considération de la gestion d'une équipe comme
une marque est de plus en plus couramment observée sur le marché
du sport (Ross, 2006).
En effet, la gestion de la marque est décisive à
la création et la consolidation de la réputation, de la
notoriété et de la valeur d'une équipe, d'un club ou d'une
organisation sportive.
La marque sportive peut être définie comme
l'ensemble des perceptions, des émotions, des idées et des
attitudes associées à une équipe, un club ou une
organisation sportive, telles qu'elles sont perçues par les fans, les
supporters, les partenaires commerciaux et autres parties prenantes. Elle
inclut des éléments tels que le nom, le logo, les couleurs, les
symboles, les slogans, les valeurs, la culture et l'historique du club ou de
l'organisation (Richelieu, 2018).
Dans un contexte de concurrence intense pour attirer des
supporters, des sponsors et des investisseurs, le renforcement de la marque
sportive est devenu un enjeu majeur pour les clubs de football, les
équipes de sport et les organisations sportives de toutes tailles.
D'autant plus qu'une bonne gestion de la marque sportive peut avoir un impact
significatif sur les résultats financiers, la loyauté des
supporters et la performance globale d'une équipe ou d'un club.
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A) Les consommateurs, produit sportif, fournisseurs de
l'industrie du sport
Dans l'industrie du sport et plus particulièrement du
football, les consommateurs sont les spectateurs/les fans et les participants.
Les produits sont les événements (les matchs, les
entraînements) et les articles de sport (tels que les maillots ou les
accessoires). Les fournisseurs/intermédiaires sont les sponsors, les
médias, les agents, les équipementiers... (Shank, 2005)
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Intermédiaires
: sponsors médias agents
fabricants
d'équipements
les assureurs le gouvernement
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Consommateurs
: spectacteurs participants
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Produits : évènements
articles de
sport
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Figure 1 : Adaptée du modèle
simplifié de la relation consommateur-fournisseur dans l'industrie du
sport d'après Shank (2005)
Le produit sportif est un élément clé de
l'industrie du sport qui englobe les produits, services et expériences
offerts aux consommateurs dans le cadre de pratiques sportives.
Pour Mullin et al. (2014), ce dernier est constitué de
deux éléments distincts : un "noyau" et des
"caractéristiques auxiliaires". Le noyau représente les
éléments essentiels du sport/terrain, tels que les joueurs, les
fans, le stade du club, le maillot... Les caractéristiques auxiliaires"
sont les éléments relatifs à l'expérience des fans
(divertissement, interactions sociales...) (Richelieu, 2018)
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B) L'alignement de la marque sportive avec
l'identité de l'organisation : une clé pour la cohérence
et la crédibilité de la marque
Gladden et Funk (2001) soulignent l'importance de l'alignement
de la marque sportive avec les valeurs et l'identité de l'organisation.
La marque doit refléter l'histoire, la culture et la personnalité
de l'organisation pour assurer la cohérence et la
crédibilité de la marque. Elle doit être en phase avec les
attentes et les besoins des fans et des consommateurs pour assurer la
pertinence de la marque et sa capacité à générer
des
émotions positives et des liens avec les fans
Forte identification des fans (implication +
engagement)
Grande fidélité des fans
Marque sportive puissante
Figure 2 : Adaptée du modèle
«Identification, fidélité et marque sportive»
d'après Mullin et al. (2014)
Les recherches de Mullin et al. (2014) et Richelieu (2013)
montre qu'il y a une corrélation entre les fans s'identifiant
«fortement» au club et le fait qu'ils soient susceptibles
d'être «grandement» fidèles.
Si les fans s'identifient «fortement à un
club», en d'autres termes qu'ils se sentent totalement impliqués et
engagés alors ils seront très fidèles. Et plus le nombre
de fans fidèles sera élevé, plus la marque sportive sera
«puissante».
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1) Marque classique et marque sportive :
quelles différences
Il y a plusieurs différences entre une marque classique
et une marque sportive, en particulier une marque associée à un
club de football.
Une marque classique dispose d'une image de marque pouvant
être basée sur des attributs tels que la qualité, la
fiabilité, la durabilité, l'innovation, etc.
Tandis qu'une marque sportive associée à un club
de football sera, elle, généralement plus souvent
caractérisée par une forte association avec des valeurs telles
que la passion, la détermination, la compétitivité,
l'esprit d'équipe (Richelieu, 2018)
Ensuite, les stratégies de marketing propres aux deux
types de marques diffèrent également. Une marque classique
utilise régulièrement la publicité et les campagnes de
marketing traditionnelles (comme la télévision, la radio et la
presse écrite) pour promouvoir ses produits/services. A l'inverse, une
marque sportive se concentre généralement davantage sur des
stratégies de marketing sportif (comme des partenariats avec d'autres
entreprises, des campagnes de parrainage, des participations à des
événements sportifs...)
Enfin, la notion marketing de cible est difficilement
applicable à l'industrie du foot vue le côté
hétéroclite des supporters, de la diversité des profils
des fans.
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La marque est un élément clé de la
stratégie d'une entreprise, mais elle ne peut pas être
considérée de manière isolée. En effet, le capital
de marque est un concept qui va au-delà de la simple identité de
la marque et qui prend en compte les éléments qui contribuent
à la valeur perçue de la marque par les consommateurs. Dans cette
perspective, la gestion du capital de marque nécessite une approche
globale et intégrée, impliquant la définition d'une
stratégie de marque claire et la mise en oeuvre d'actions
cohérentes pour renforcer l'ensemble des éléments
constitutifs du capital de marque. Dans la suite de notre étude, nous
allons nous intéresser spécifiquement au développement du
capital de marque et aux actions à mettre en place pour renforcer la
valeur perçue de la marque par les consommateurs.
II) Le capital d'une marque : un outil
d'évaluation de la valeur d'une marque
Le capital de marque correspond à «un ensemble
d'actifs et de passifs de la marque qui sont liés à une marque,
son nom et son symbole, qui ajoutent ou soustraient de la valeur fournie par un
produit ou un service à une entreprise et/ou à ses clients»
(Aaker, 1991).
Il est considéré comme un atout important pour
une entreprise, car potentiel contributeur à une augmentation de la
valeur de l'entreprise et à une amélioration de sa position sur
le marché. C'est un concept complexe qui englobe plusieurs dimensions
telles que la notoriété, la qualité perçue, l'image
de marque, la fidélité des clients et les associations à
la marque (Keller, 2003)
Plusieurs études ont montré que le capital de
marque peut avoir un impact significatif sur la performance de l'entreprise.
Une forte marque peut aider à créer une différenciation
par rapport aux concurrents, à renforcer la loyauté des clients
et à stimuler la croissance des ventes. D'après Aaker (1991), les
marques ayant un capital de marque élevé ont tendance à
être plus rentables et à générer une
préférence et des intentions d'achat plus fortes de la part des
consommateurs que les marques ayant un capital de marque faible (Cobb et al,
1995).
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Le capital de marque peut également s'avérer
être d'une grande utilité pour les entreprises vivant des
situations difficiles. Les entreprises ayant un capital de marque
élevé sont mieux équipées pour faire face à
des crises, scandales.
Il existe cependant quelques limites à cet actif. En
effet, ce dernier peut être affecté par des facteurs externes tels
que les changements de comportement des consommateurs, la concurrence accrue et
les crises économiques. Les entreprises doivent donc être
attentives à la gestion de leur capital de marque et à la mise en
oeuvre de stratégies de marketing appropriées pour maintenir et
renforcer leur capital de marque.
La gestion du capital de marque nécessite une attention
particulière aux dimensions clés telles que la
notoriété, la qualité perçue, l'image de marque et
la fidélité des clients (Aaker, 1991).
«Le pouvoir d'une marque réside dans l'esprit des
consommateurs ou des clients et dans ce qu'ils ont vécu et appris
à propos de la marque au fil du temps» (Keller, 2003). A ce titre,
la construction d'un capital de marque fort passe par le développement
d'une expérience client adaptée de telle façon que les
images, croyances, valeurs voulues deviennent liées à la
marque.
Il est donc primordial pour toute entreprise souhaitant se
pérenniser de développer leur capital marque en travaillant sur
ces différentes dimensions.
Dans l'industrie du sport, le capital marque fait
référence à «la valeur que les supporters attachent
au nom et au symbole d'une équipe sportive» (Gladden & Milne,
1999).
Gladden et Milne (1999) ont notamment démontré
que le capital de marque et la réussite sportive avaient tous les deux
un impact positif sur les revenus des marchandises. En d'autres termes, que les
équipes disposant d'une fort capital de marque et ayant connu une
réussite sportive récente avaient tendance à
générer des revenus plus importants et ce notamment grâce
à la vente de marchandises.
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Sachant qu'un fort capital de marque influe sur l'attrait des
sponsors et sur le succès économique d'une entreprise (Ross, 2006
; Aaker, 1991) développer son capital marque est donc essentiel pour
tout club sportif aussi bien amateur que professionnel.
1) Les composants du capital de marque :
définition, caractéristiques et importances pour une
entreprise
A) Notoriété, brand recall et brand
recognition : des outils de mesure de la pertinence d'une marque auprès
de son public cible
La notoriété de la marque est reconnue comme le
premier et le plus important facteur de construction du capital marque d'un
produit ou d'un service (Keller, 2001).
C'est «la fréquence et la facilité avec
lesquelles la marque est évoquée dans diverses situations ou
circonstances» (Keller, 2003), elle peut être définie comme
la force que la marque possède dans l'esprit du consommateur (Aaker,
1996). En d'autres mots, c'est l'ensemble des perceptions, croyances et
émotions que les consommateurs associent à une entreprise, un
produit ou un service.
En ce qui concerne le domaine du sport, la
notoriété de la marque décrit la connaissance qu'ont les
consommateurs d'une équipe ou d'un produit sportif en particulier
(Richelieu, 2018).
Elle est souvent considérée comme un
élément clé de la stratégie marketing d'une
entreprise car elle peut influencer les comportements des consommateurs, leur
choix de marque, leur satisfaction et leur fidélité. Elle doit
être soigneusement construite et maintenue pour rester pertinente et
compétitive dans un marché évoluant d'année en
année.
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La "brand awareness" (notoriété de la marque),
le "brand recall" (souvenir de la marque/notoriété
spontanée) et la "brand recognition" (reconnaissance de la
marque/notoriété assistée) sont trois concepts clés
pour mesurer la force et la pertinence d'une marque auprès de son public
cible (Keller, 1993).
La "brand recall" mesure la capacité d'un
consommateur× à retrouver une marque lorsqu'on lui donne comme
indice la catégorie de produits/services ou les besoins satisfaits par
la catégorie de produits/services (Keller, 1993).
Par exemple, si vous demandez à quelqu'un de citer un
club de football, le club qui vient spontanément à l'esprit des
consommateurs est celui qui dispose de la meilleure notoriété
spontanée.
Enfin, la "brand recognition" mesure la capacité des
consommateurs à identifier une marque lorsqu'ils la rencontrent sans
nécessairement qu'ils se souviennent de son nom. Cela peut être
par exemple une situation dans laquelle vous observez le logo Adidas ou Nike et
vous avez la capacité de reconnaître la marque aux 3 bandes/au
swoosh sans avoir à lire son nom.
Ces trois concepts sont étroitement liés car ils
mesurent tous la capacité d'une marque à se connecter avec les
consommateurs de différentes manières. Une marque ayant une forte
notoriété aura tendance à avoir un meilleur « brand
recall » (notoriété spontanée) et une meilleure
"brand recognition" (notoriété assistée) car les
consommateurs sont plus susceptibles de se souvenir de cette marque et de la
reconnaître lorsqu'ils l'aperçoivent.
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B) La qualité perçue de la marque : un
impact positif sur la fidélité des consommateurs
La qualité perçue est un concept important dans
les études de marketing et de consommation. Elle se réfère
à la connaissance qu'a le consommateur de la qualité globale ou
de la supériorité d'une marque lorsqu'il la compare à
d'autres (Aaker, 1996). En d'autres termes, c'est la perception subjective d'un
consommateur de la qualité d'un produit ou d'un service.
D'un point de vue sportif, Gladden, Milne et Sutton (1998)
décrivent la qualité perçue comme la perception qu'ont les
consommateurs du succès d'une équipe.
Ce concept subjectif, qui peut varier d'un consommateur
à l'autre, a suscité un certain intérêt de la part
des chercheurs en marketing et en gestion, car il est considéré
comme l'un des principaux déterminants de la satisfaction et de la
fidélité des consommateurs.
Certains chercheurs comme Boyer et al. (2008) ont notamment
démontré que la qualité perçue pouvait être
liée à la satisfaction et donc la fidélité des
consommateurs.
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C) Image de marque et identité de marque : un
moyen de constatation de l'écart entre l'image voulue et l'image
perçue.
L'image de marque est définie comme «la perception
d'une marque telle qu'elle est reflétée par les associations de
marques dans la mémoire du consommateur" (Keller, 1993). Comme "un
ensemble d'associations, généralement organisées de
manière significative" (Aaker, 1991) ou encore comme «la conception
et l'ensemble des représentations qu'a le consommateur de la
marque» (Ferrandi et al., 2003).
"L'image de marque est en grande partie un
phénomène subjectif et perceptuel qui se forme par
l'interprétation du consommateur, qu'elle soit raisonnée ou
émotionnelle». (Dobni et Zinkhan, 1990). En d'autres termes, c'est
la manière dont la marque est perçue par les consommateurs, ce
qu'elle représente dans leur esprit (Keller, 1993).
L'identité de marque est la représentation
unique et distincte de la personnalité, des valeurs, de la vision et de
la proposition de valeur d'une marque, qui la distingue des autres marques sur
le marché.
Kapferer (1991) a développé le «prisme
d'identité de marque», un modèle définissant six
facettes de l'identité de marque :
- Le physique : ce sont les éléments tangibles
qui représentent la marque (le logo, la charte graphique,
l'origine...)
- La personnalité : la marque est une «personne»
qui communique à sa façon
- La culture : ce sont les éléments relatifs
à l'histoire et à l'origine de la marque, tout ce qui la rend
légitime
- La relation : cela concerne la relation émotionnelle
entre la marque et ses clients. - Le reflet : il est ici question de l'image
que la marque veut renvoyer d'elle-même.
- La mentalisation : ceci est propre aux valeurs et aux
croyances que la marque souhaite incarner pour ses clients.
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Ce modèle permet aux entreprises de mieux comprendre
leur marque et de la gérer de manière cohérente et
efficace.
Contrairement à l'image de marque, l'identité de
marque résulte d'une vraie volonté stratégique de
l'entreprise. Elle complète l'image de marque et permet aux entreprises
de constater les différences entre «comment elles voulaient
être perçues et comment elles le sont réellement".
Figure 3 : L'identité et l'image de marque. Source :
Kapferer, 2008, p. 174.
Entre le moment du lancement de la marque où
l'identité est pensée et le moment de la réception de
l'image par le client, des interférences peuvent venir
«brouiller» l'image voulue. Ainsi, l'image perçue par les
clients est différente de celle voulue (Kapferer, 2008)
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D) Les associations de marque : des indicateurs de
perception de la marque
L'association de marque est un concept clé dans le
domaine du marketing et de la gestion de marque. Cette notion renvoie à
la façon dont les consommateurs perçoivent et évaluent les
marques en fonction de leur image de marque, de leur histoire, de leur
positionnement, de leurs attributs et de leurs valeurs. «Les associations
de marques constituent l'image et le sens de la marque, l'ensemble de ces
dernières est une clé à la construction du capital de
marque» (Keller, 2003). C'est l'une des influences psychologiques les plus
importantes sur l'intention d'achat d'un consommateur.
Les recherches sur les associations de marque sont nombreuses
et les points de vue de recherche différents. Les associations sont
généralement classées en deux catégories/types :
celles liées au produit/service et celles non liées au
produit/service.
Pour Keller (1993), il existe 3 types d'associations de marque
: celles liées aux attributs (relatifs au produit et non relatifs au
produit), celles liées aux avantages (valeurs que les consommateurs
attachent à un produit/service : fonctionnelles, expérientielles
et symboliques) et celles propres aux comportements/attitudes.
Biel (1992), s'est intéressé à comment
l'image de marque «alimentait» le capital de marque, il explique que
les associations de marque proviennent généralement de l'image du
produit, de la marque et du consommateur qu'on pourrait classer en 2
catégories : celles liées aux
fonctionnalités/caractéristiques du produit et celles liés
à la relation «émotionnelle» avec la marque.
Aaker (1991) propose, lui, une décomposition des
associations de marque en 11 types : celles propres aux avantages pour le
client, à l'image de marque/du produit, aux caractéristiques du
produit/service, aux utilisateurs, au prix relatif, à l'utilisation,
à la personne, à la catégorie du produit/service, aux
concurrents, au pays d'origine/de fabrication, à la
personnalité.
Dans le cas du sport, cela fait référence aux
attributs expérientiels et symboliques offerts par une équipe
sportive.
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En Amérique du nord, dans le cadre d'une étude
sur la fidélité à la marque dans le sport d'équipe,
Gladden et Funk (2001) ont identifié 13 types d'associations à la
marque tels que le succès du club dans son championnat, les joueurs
«stars», la gestion du club ou encore l'entraîneur, l'histoire,
la charte graphique du club (logo, maillots...), le stade, le sentiment
d'appartenance à un groupe, la nostalgie, le sentiment
d'évasion...
Ces associations peuvent être
caractérisées et profilées en fonction de trois dimensions
importantes :
- Force : quel est le degré d'identification de la marque
à une association de marque ?
- Favorabilité : quelle est l'importance ou la valeur
de l'association de marque pour le client ?
- Unicité : dans quelle mesure la marque est-elle
identifiée à l'association de marque ?
Pour développer un capital de marque, il est primordial
que la marque dispose d'associations de marque fortes, favorables et uniques.
Le critère de la force est le critère le plus important bien
qu'une association de marque puisse être forte mais non favorable.
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Appliqué au contexte sportif, un supporter a des
associations de marque positives s'il aime l'équipe
évoquée. (Bauer et al., 2005)
D'après les études en gestion sportive
existantes, les associations de marques jouent un rôle important dans la
gestion des clubs sportifs et impactent positivement le succès
économique des clubs (Gladden et Funk, 2002 ; Bauer et al., 2005)
Bauer et al (2008) démontre que ce sont les
associations non liées au produit (l'histoire, le logo, les couleurs du
club, le stade et les supporters) qui affectent le plus les avantages
perçus par les supporters (socialisation, émotions, nostalgie,
divertissement...)
L'association de la marque est considérée comme
l'un des principaux facteurs qui influencent la prise de décision des
consommateurs lors de l'achat d'un produit ou d'un service. Les marques qui
sont bien associées sont plus susceptibles de créer de la valeur
pour les consommateurs et de fidéliser leur clientèle.
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E) La fidélité à la marque (Brand
loyalty)
Selon David Aaker (1991), la fidélité à
la marque représente «l'attachement qu'éprouve un
consommateur a une marque» Il s'agit de la mesure du lien entre le
consommateur et la marque et celle de la probabilité que le client
abandonne cette dernière en cas de modification de ses prix ou de ses
produits (Aaker, 1996).
De nombreuses études abordent la relation entre la
fidélité à la marque et les réponses des
consommateurs.
Reichheld (1996) démontre que les consommateurs
fidèles à la marque sont prêts à payer plus cher
pour cette marque, Chaudhuri et Holbrook (2001) expliquent, eux, qu'une
fidélisation accrue de la marque peut accroître le rendement de la
marque et améliorer les résultats liés aux ventes.
La fidélité à la marque est un sujet
important pour les entreprises car vecteur de la réussite commerciale.
Plusieurs recherches ont été menées sur ce sujet pour
comprendre les facteurs déterminants de la fidélité
à la marque et comment les entreprises peuvent encourager les
consommateurs à devenir fidèles à leur marque. Cependant
ces études se limitent à certains marchés (celui du luxe
ou de la téléphonie...). Or les critères de
fidélité à la marque différent en fonction des
marchés et ce ne sont pas les mêmes facteurs qui influencent la
fidélité à la marque.
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2) L'intérêt de bâtir une USP (Unique
Selling Proposition)
Le capital marque et l'Unique Selling Proposition (USP) sont
deux concepts interdépendants qui sont étroitement liés
dans la stratégie de marketing d'une entreprise. En effet, comme nous
l'avons vu, le capital marque représente l'ensemble des
éléments immatériels qui constituent la valeur d'une
marque aux yeux des consommateurs. L'USP quant à elle, est une
proposition unique de vente, qui permet à une entreprise de se
différencier de ses concurrents en mettant en avant ce qui la rend
unique et supérieure aux yeux des consommateurs. Elle décrit les
particularités ou les caractéristiques spécifiques d'un
produit qui le distinguent des autres produits similaires (Fill, 2009).
Lorsqu'elle réussit à mettre en avant sa
proposition de valeur, elle peut attirer l'attention des consommateurs et les
inciter à choisir ses produits ou services plutôt que ceux des
concurrents.
A ce titre, l'USP peut contribuer de manière
significative à la création et au développement du capital
marque d'une entreprise. En effet, si une entreprise parvient à
identifier une proposition unique de vente qui répond aux besoins et aux
attentes des consommateurs, elle peut s'appuyer sur cette proposition pour
renforcer son image de marque, développer sa notoriété et
fidéliser sa clientèle.
Cette proposition peut être basée sur
différents éléments tels que la qualité,
l'innovation, le prix, le service client, la personnalisation, etc.
Appliquée aux équipes sportives, elle peut leur
permettre de créer une image forte et reconnaissable, qui peut attirer
et fidéliser les fans, tout en séduisant les partenaires. Pour
les clubs sportifs, cette proposition peut être basée sur
différents éléments tels qu'une culture forte, comme celle
du club de football francilien du Red Star, une communication dynamique
(storytelling...) ou encore la présence de joueurs
«populaires».
Face à la saturation d'idées novatrices
relatives aux attributs des produits sur certains marchés, un nouveau
concept est né celui de l'ESP «Emotional selling
proposition»
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avec pour objectif de mettre en place/de créer des
«connexions sentimentales» avec les consommateurs. Les entreprises ne
se focalisent non plus uniquement sur les attributs des produits mais
également sur le développement de la marque et de
l'expérience des consommateurs (Fill, 2009).
3) La mesure du capital de marque : des approches qui
diffèrent A) Les modèles de mesure du CBBE existants
La mesure du capital de marque est un sujet important dans le
domaine du marketing, car il permet aux entreprises de quantifier la valeur de
leur marque et d'évaluer leur situation sur un marché (Lassar et
al., 1995).
Le capital marque étant un terme conceptuel
nuancé difficile à quantifier, de nombreux chercheurs se sont
intéressés à sa mesure du point de vue du consommateur.
C'est le cas de Keller (1993) et d'Aaker (1996) dont les modèles de
mesure du CBBE sont aujourd'hui les plus utilisés.
D'autres chercheurs, comme Lassar et al. (1995), ont
établi leur propre échelle de mesure du capital de marque. Leur
modèle est établi sur la mesure de 5 dimensions : la performance,
l'image sociale, la valeur, la fiabilité et l'attachement.
Le schéma conceptuel d'Agarwal et al. (1996), moins
utilisé que ceux de Keller et Aaker, se base sur une mesure de la
notoriété de la marque (à travers le pourcentage de rappel
spontané, un indice de familiarité), une mesure de la perception
de la marque et des attitudes (à travers un score d'attribut
pondéré, du rapport qualité-prix, de la qualité de
la marque et de l'évaluation générale de la marque), une
mesure de la préférence de marque, une mesure des intentions de
choix (au travers de l'intention d'achat et des coefficients de choix
spécifiques à la marque) et enfin du choix actuel d'achat (au
travers l'index des achats antérieurs).
Internal
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B) Mesure des associations de marque dans le monde
sportif : le TBAS
D. Ross et al. (2006) se sont intéressés
à la mesure des associations de marque dans le monde sportif et ont
développé l'échelle de mesure TBAS (Team Brand Association
Scale).
Ils ont identifié différents facteurs servant
à l'évaluation de l'importance des associations de marque : le
personnel non-joueur (tels que l'entraîneur, le président du
club), le succès de l'équipe, l'histoire de l'équipe, le
stade, les caractéristiques du jeu de l'équipe, les
éléments graphiques de la marque (logos, couleurs, symboles),
l'expérience de consommation («buvette», avant match...), les
caractéristiques du sport, l'engagement (illustré par
fréquence d'achat de maillots, de places...) , les attributs
organisationnels, l'interaction sociale et la rivalité.
C) Le schéma conceptuel de Keller : approche
directe et indirecte
Pour Keller (2003), il existe deux types approches pour
mesurer la CBBE : l'approche «indirecte» consistant à mesurer
la connaissance de la marque (notoriété, image de la marque et
les caractéristiques, relations entre les associations de marque) et
l'approche «directe» mesurant l'impact de la connaissance de la
marque sur la réaction des consommateurs à la stratégie
marketing de la marque.
«L'approche directe peut être
réalisée en organisant des entretiens dans lesquels un groupe de
consommateur répond à un élément du marketing mix
étant réellement attribué à la marque et un autre
groupe de consommateurs répond au même élément du
marketing mix mais cette fois-ci attribué à une version
fictionnelle d'un produit ou d'un service».
Internal
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Pour l'approche «indirecte», il faut donc mesurer la
notoriété de la marque notamment à travers la
notoriété spontanée («brand recall») et la
notoriété assistée. Concrètement est-ce que la
marque est correctement identifiée et reconnue par ces derniers ?
Pour mesurer l'image de marque, il faut s'intéresser
aux caractéristiques des associations de marque et à leurs
relations. La favorabilité peut être mesurée par un
classement d'évaluation des associations, la force par un classement des
croyances en ces associations et l'unicité par une comparaison des
caractéristiques des associations avec celles des concurrents.
En organisant des entretiens auprès de consommateurs,
donc en optant pour une approche directe («En leur demandant qu'est-ce
qu'ils considèrent comme étant les aspects uniques de la
marque», «qu'attendent-ils des associations à la
marque»...), d'autres données complémentaires peuvent
être récupérées. D'où l'intérêt
de combiner les deux approches.
L'approche directe est d'autant plus importante que si une
diminution du capital de marque est constatée, obtenir un retour
«qualitatif» de la part des consommateurs permettra d'identifier
beaucoup plus facilement les axes d'améliorations de la marque (Lassar
et al., 1995).
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D) Le modèle d'Aaker
Pour Aaker (1996), la mesure du capital de marque se
décompose en plusieurs parties. La mesure de la fidélité
à la marque, de la qualité perçue, des associations de
marque et de sa différenciation, de sa notoriété et enfin
du «comportement du marché». L'approche «directe»
est privilégiée par le chercheur.
Pour mesurer la fidélité à la marque des
consommateurs, il préconise de «questionner les répondants
sur l'intention d'achat ou de leur demander d'identifier les marques
acceptables».
Pour mesurer la qualité perçue, il propose une
échelle de notation : «en comparaison aux alternatives des autres
marques, cette marque est d'une grande qualité - qualité moyenne
- qualité inférieure.
Pour ce qui est de la notoriété de la marque, il
préconise de mesurer la notoriété spontanée, le
«top-of-mind» (le premier nom de marque cité lorsqu'une
personne pense à un produit/service), la reconnaissance de la marque,
l'opinion sur la marque. Pour mesurer le comportement du marché, il
s'intéresse à la mesure des parts de marché et à la
zone de chalandise de la marque (le nombre de personnes y ayant
accès).
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Internal
III) Facteurs de développement du capital de
marque
Selon une perspective de capital de marque basée sur le
client, la construction et le développement du capital de marque
nécessite, en partie, de faire connaître la marque, de
créer des associations fortes, favorables et uniques à la marque
dans la mémoire des consommateurs ; susciter des jugements ou des
sentiments positifs à l'égard de la marque ; et/ou faciliter le
renforcement des liens entre le consommateur et la marque.
La première étape consiste à assurer
l'identification de la marque auprès des clients et l'association de la
marque, dans l'esprit des clients, à une catégorie de produits ou
à un besoin spécifique de la clientèle (Keller, 2003)
La deuxième étape consiste à
établir fermement la totalité de la signification de la marque
dans l'esprit des clients (l'objectif est que l'image voulue et l'image
perçue soient le plus proche possible). En d'autres termes, créer
plusieurs associations de marque, le but étant qu'elles soient fortes,
uniques et favorables.
Pour Keller (2003) Il existe 2 principaux ensembles de
facteurs moteurs du capital de
marque :
- Les choix initiaux pour les éléments et
l'identité de la marque
(Par exemple, noms de marque, URL, logos, symboles,
caractères, porte-parole, slogans, jingles, colis et affiches)
- «Les activités de marketing et le programme de
soutien à la commercialisation et la manière dont la marque est
intégrée (par exemple, le produit, stratégies de
tarification, de distribution et de communication)»
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1) La communication :
La communication est un élément clé pour
développer le capital de marque d'une entreprise. En effet, la
manière dont une entreprise communique avec ses clients et sa
communauté peut avoir un impact significatif sur la perception de sa
marque. L'étude de Yoo et al. (2000) démontre que «La
communication de marque est positivement corrélée à la
valeur de la marque, tant que le message entraîne une réaction
satisfaisante du client à l'égard du produit en question, par
rapport à un produit similaire sans marque»
Il existe différentes options de communication qui ont
toutes des forces différentes et
qui peuvent toutes atteindre différents objectifs
- La publicité : TV, radio, journaux, magazines, sites
web, publicité des lieux,
affiches
- Les promotions auprès des consommateurs :
échantillons, coupons, primes,
remises, concours...
- Le sponsoring et événements
- Les relations publiques
- Le marketing direct
Il est alors nécessaire de trouver une formule rendant
la marque différente et constituant le capital de marque.
Chaque option de communication doit être
évaluée en fonction de l'efficacité potentielle et des
coûts qu'elle engendre. Ceci est d'autant plus vrai pour les entreprises
disposant de peu de ressources.
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2) Les réseaux sociaux : un outil de
développement des interactions marque/consommateurs
L'utilisation des réseaux sociaux permet aux
entreprises de créer des communautés en ligne autour de leur
marque. Les membres de ces communautés peuvent interagir avec la marque,
partager leurs expériences et devenir des ambassadeurs de la marque.
Cette interaction renforce l'attachement des consommateurs à la marque
et améliore ainsi la réputation de l'entreprise.
D'un point de vue sportif, cela englobe l'ensemble des actions
permettant de créer des interactions entre les fans, l'équipe et
les joueurs (il est possible de créer ces interactions en mettant en
place des sondages pour élire l'homme du match, le joueur du mois...)
Les travaux de Hajli (2014) ont montré que les
réseaux sociaux avaient un impact sur les intentions d'achat et de
confiance des consommateurs, en plus de faciliter le partage de savoir-faire et
d'expériences entre eux.
Les recherches de Bilgin (2018), Godey et al. (2006) ont
montré que les activités de marketing des médias sociaux
avaient un impact significatif sur la notoriété, l'image et la
fidélité à la marque des consommateurs et donc sur le
capital de marque.
Il est à ce titre fondamental pour toute entreprise
souhaitant développer son capital de marque d'établir une
stratégie de communication sur les réseaux sociaux adaptée
à ses consommateurs tout en veillant à se différencier de
ses concurrents.
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3) Stratégies de renforcement du lien
émotionnel avec les fans
A) Le storytelling :
Le storytelling est un moyen puissant de développer le
capital de marque d'un club de football. En racontant une histoire captivante
autour de l'équipe, de ses joueurs et de ses fans, les clubs peuvent
créer un lien émotionnel avec leur public, renforcer leur image
de marque et accroître l'engagement de ces derniers.
Il est souvent employé en même temps que le
rétro-marketing, concept consistant à «ramener au goût
du jour de vieux symboles, des associations de marque du passé, une
identité de marque visuelle associée à une époque
glorieuse, dans le but de jouer sur la nostalgie des supporters.»
(Richelieu, 2018)
Des recherches ont montré que les fans de football sont
fortement motivés par les émotions, la nostalgie et l'attachement
émotionnel à leur club (Gladden et Funk, 2001 ; Bauer et al,
2008).
A ce titre, le storytelling peut exploiter ces motivations
pour renforcer leur engagement envers l'équipe. Les clubs de football
peuvent utiliser des récits historiques, des anecdotes, des
vidéos et des images pour raconter leur histoire et créer un lien
émotionnel avec leurs fans.
Il doit absolument être authentique et cohérent
avec l'histoire du club pour être crédible auprès des
fans.
Le storytelling peut également être
utilisé pour mettre en valeur les réalisations de l'équipe
et de ses joueurs, renforcer la loyauté des fans et augmenter la valeur
de la marque du club.
La limite de cette stratégie réside dans sa
dépendance vis à vis des performances actuelles du club
(Richelieu, 2018). Si le club ne performe plus et que les résultats ne
suivent plus, cette méthode pourrait avoir que très peu d'impact
sur les fans et même être mal perçue par ces derniers.
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B) Le co-branding :
Le co-branding est une stratégie de marketing qui
consiste à associer deux marques complémentaires pour
créer une offre conjointe. «Il permet de générer des
synergies et de favoriser un transfert d'image positif d'une marque à
l'autre» (Richelieu, 2018)
Dans le monde du football, le co-branding est
généralement lié à la création de
collections de produits en collaboration avec des marques de mode (Comme par
exemple, la collaboration du Red Star FC avec la marque de streetwear : Daily
Paper ou encore à plus grande échelle celle du PSG avec la marque
américaine : Jordan)
Le co-branding peut être un moyen efficace pour les
clubs de football d'accroître leur capital de marque et leur
visibilité sur le marché.
Bien que le co-branding puisse être une stratégie
efficace pour les clubs de football pour renforcer leur capital de marque et
leur visibilité, il est primordial de bien réfléchir aux
partenariats choisis afin de ne pas «diluer», tâcher
l'identité du club. En effet, s'associer avec des marques aux valeurs
différentes peut conduire à une perte de cohérence et de
pertinence pour les supporters.
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C) Le Marketing expérientiel /
personnalisé
«Afin de répondre au désir croissant des
clients d'avoir une offre personnalisée, les entreprises adoptent des
concepts comme le marketing expérientiel» (Kotler et al., 2009)
L'objectif de cette stratégie est de créer une
relation forte et durable entre la marque et ses clients, en offrant une
expérience personnalisée qui répond à leurs besoins
individuels. Les entreprises peuvent alors augmenter la fidélité
des clients et la valeur à long terme de chaque relation client.
Dans le cadre du football cela peut se matérialiser par
des séances de rencontre avec les joueurs, des flocages de maillots
personnalisés ou encore des animations d'avant-match.
Toutes ces stratégies existent mais comment savoir
lesquelles appliquer. Les clubs amateurs disposent de moyens limités et
ne peuvent pas mettre en place plusieurs actions. Il est essentiel pour ces
clubs de définir une stratégie adaptée à leurs
besoins et à leurs ambitions.
Nous allons nous intéresser à ces facteurs de
développement en essayant, de déterminer quels sont les points
sur lesquels les clubs amateurs doivent se focaliser pour développer
leur capital de marque.
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