IV-
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Dans le cadre du présent travail, ce point aborde le
cadre théorique et la spécification empirique du modèle.
1- Modèle
théorique
Pour évaluerl'effet du changement climatique sur la
dynamique des prix via l'agriculture, on distingue fondamentalement deux
grandes approches qui se différencient par leurs méthodologies
respectives dont l'une s'oriente vers l'agronomie et l'autre vers
l'économie. L'objectif visé dans ce travail est d'analyser
l'effet du changement climatique sur la dynamique des prix des denrées
alimentaires. A cet effet, nous allons nous appuyer sur l'approche ricardienne
qui utilise la valeur de la terre comme variable dépendante (Mendelsohn
et al. 1994), développé par Mendelsohn et Dinar (2003)
dont se sont inspirés Dinar et al. (1998), Ouédraogo
(2012) ainsi que Dandonougbo (2014), pour évaluer, respectivement,
l'impact du changement climatique sur: a) l'agriculture indienne ; b) les
revenus des agriculteurs burkinabè; c) la production
céréalière au Togo. L'approche Ricardienne est
basée sur la rente foncière qui est considérée
comme le revenu ou produit net de la meilleure utilisation de la terre. La
rente foncière représente la production nette de la terre. Le
revenu net agricole (V) représente la valeur actuelle de la
productivité future de la terre. Le principe est traduit par
l'équation suivante (Mendelsohn et Dinar, 2003) :
, avec cultures (1)
Où : PLE = revenu net par hectare,
Pi est le prix de marché de la culture i,
???? est la quantité produite de la culture i,
?? est le vecteur des variables climatiques,
?? est L'ensemble des facteurs édaphiques,
?? est l'ensemble des prix des facteurs ?? est le vecteur des
prix des inputs,
X = vecteur des facteurs de production (autres que la terre),
R = vecteur des prix des facteurs de production,
t = temps et = taux d'actualisation.
Les agriculteurs sont supposés maximiser leurs revenus
nets en utilisant les facteurs de production (X) en fonction des
caractéristiques de leur exploitation et en faisant face aux conditions
climatiques (F), aux conditions des sols (Z), aux caractéristiques
socio-économiques (G), et aux prix des facteurs (R). Le modèle
ricardien examine comment l'ensemble des variables endogènes F, Z, et G,
affectent la valeur de la ferme. Le modèle est basé sur les
réponses observées des cultures et des fermiers aux conditions
climatiques. Il utilise les observations actuelles des performances des
exploitations agricoles selon les différentes zones climatiques
(Mendelsohn et al. 1994 ; Mendelsohn et Dinar, 1998). Il mesure
comment la rentabilité agricole varie avec le climat local en
contrôlant les autres facteurs. Le modèle ricardien standard est
un modèle quadratique sur le climat:
?? = ??0 +??1??
+??2??2 + ??3??+ ??4?? +
??, avec ?? le terme d'erreur (2)
?? et ??² capturent les termes linéaires et
quadratiques pour les températures et les précipitations.
L'introduction des termes quadratiques pour les variables climatiques permet
d'analyser la non linéarité de la relation entre le rendement
agricole et le climat.
De l'équation (2), nous pouvons dériver l'impact
marginal des variables climatiques sur le rendement agricole comme suit:
[?????????? / ] = [??1,
+2*??2,*????] (3)
Le changement du bien-être U, résultant du
changement du climat de ??0 à ??1 peut être
mesuré comme suit : ??? =
(??1)-??(??0)(4)
En considérant le modèle standard
développé par Mendelsohn et Dinar (2003), le modèle
ricardien que nous allons appliquer, dans notre cas, se présente comme
suit :
?? = ??0 +??1??
+??2??2 + ??3?? + ?? (5)
Les variables sur les sols ne sont pas
présentées dans cette équation du fait de la non
disponibilité des données.
Où ?? est le terme d'erreur, ?? et ??2
capturent les termes linéaires et quadratiques pour les
températures et les précipitations.
G est une variable muette qui détermine le sol dominant
dans une zone climatique,?? le terme de l'erreur, ??0 est la
constante et ??i,i= 1...3, les différents coefficients
à estimer.
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