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Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien


par William Lulonga Welongo
Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2021
  

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Section 2. LES ENJEUX DU NUCLEAIRE IRANIEN

Dans cette section sera question d'énumérer les enjeux qui motivent la République Islamique de l'Iran, de se doter aussi l'arme nucléaire comme les neuf autres pays qui les détiennent, nous allons aussi démontre l'importance du programme nucléaire Iranien pour le régime en place.Parmi les enjeux nous y trouvons :la production de l'électricité d'une part ; ainsi quela stratégie de sécurité et de défense d'autre part qui est considéré comme l'enjeu majeur de cette initiative.

§1. La stratégie de sécurité et défense

La conclusion de l'accord du 14 Juillet 2015 marque une nouvelle étape dans l'histoire contemporaine de l'Iran. Après plus de deux ans de négociations, flux et reflux, menaces et tensions, Téhéran a finalement accepté de renoncer aux quelques privilèges pour parvenir à un accord qui vise à garantir les dimensions pacifiques de son programme nucléaire, et par conséquent, la fin d'un conflit qui déstabilise la région depuis des années. Il paraît difficile que Téhéran renonce à la stratégie de sécurité et de défense qui lui assure survie, légitimité, prestige, indépendance et leadership régional. Toujours est-il que les facteurs explicatifs de l'engagement iranien en faveur de la conclusion de l'accord se trouvent dans la nouvelle vision stratégique de l'Iran et dans la convergence des intérêts des principaux acteurs dans ce conflit147(*).

Motivations et Contexte Géopolitique :Après le succès de la Révolution Islamique, le nouveau leader révolutionnaire Ayatollah Khomeini a procédé à l'annulation des contrats internationaux et à l'abandon du programme nucléaire. Le régime en place considérait cette science comme anti-islamique et occidentale. Ce n'est qu'à la suite de la guerre contre l'Irak que l'Iran a repris ce programme sur décision du gouvernement du président Rafsanjani. Le développement du programme nucléaire était à son début une question de survie du régime, de dissuasion face aux « ennemies », d'affirmation de l'identité nationale, avant de devenir un enjeu de politique intérieure, d'égalité de traitement avec l'Occident, et surtout une quête de leadership régional. Principalement, l'Iran post guerre Irano-irakienne s'est donné comme objectif stratégique de façonner les règles du jeu dans la région au service de son leadership régional, en profitant de sa position stratégique, influence religieuse, capacité de pénétration politique, ressources énergétiques, et ces missiles balistiques. Ces aspirations ne sont pas limitées aux élites politiques, mais s'étendent à la société entière, profondément nationaliste, qui se sent héritière de la splendeur des civilisations des siècles passés148(*).

Le desideratum de leadership régional a été alimenté par de nombreux facteurs : d'abord, la position géographique stratégique de l'Iran dans la riche zone pétrolière du Golfe Persique, et le bassin de la mer Caspienne pourrait permettre à l'Iran avec sa « capacité de dissuasion nucléaire virtuelle » de renforcer encore sa position dans le secteur de l'énergie au niveau régional et international. En outre, l'intervention de la coalition internationale en 1990 pour l'expulsion des troupes d'occupation irakiennes du Koweït a provoqué le déséquilibre de pouvoir dans la région en faveur du Téhéran. En outre, la division entre les États arabes dans ce conflit a favorisé la montée en puissance de l'Iran dans la région. Dans le même sens, l'embargo international imposé à l'Irak au cours de la seconde moitié des années quatre-vingt-dix a conduit à une expansion économique de l'Iran. Plus tard, l'intervention américaine en Irak en 2003 a déséquilibré encore plus la balance à faveur de l'Iran. Téhéran a vu disparaitre deux de ses ennemis traditionnels: le régime de Saddam Hussein, et les talibans en Afghanistan, alliés de l'Arabie saoudite. En ajouter également que la guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis a augmenté la valeur géostratégique de l'Iran au Moyen-Orient. D'autre part, le régime iranien est conscient qu'avant de chercher le leadership régional, il faut d'abord assurer la survie du système. Cela dépend principalement du jeu des pays, qualifiés de grandes menaces ; Israël et les Etats-Unis d'une part, et les voisins arabes de majorité sunnite, avec l'Arabie saoudite en tête, d'autre part. Téhéran est conscient que les États-Unis considèrent qu'un Iran doté de capacités nucléaires militaires pourrait impacter leur statut de régulateur stratégique dans la région. En ce sens, l'intervention américaine en Irak et en Afghanistan a joué un rôle important pour convaincre l'Iran de la nécessité de développer un programme nucléaire comme stratégie de dissuasion contre une possible attaque étrangère149(*).

Un autre facteur important qu'il faut prendre en considération lors de l'analyse des motivations qui peuvent conduire l'Iran à développer son programme nucléaire ; c'est l'absence d'une intervention militaire étrangère contre les États qui ont développé des armes nucléaires. Nous nous référons ici à l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Cette réalité a accrédité l'idée qu'en cas de divulgation de l'existence d'un éventuel programme nucléaire militaire, l'Iran n'aurait pas à subir une intervention militaire extérieure. En même temps, cela pourrait convaincre l'Iran que la seule possession d'armes atomiques peut lui éviter de subir le même destin que celui de son voisin irakien150(*).

En somme, la survie du système et celui du leadership régional est au coeur de la stratégie iranienne. Elle se traduit par la volonté de se doter d'une force de dissuasion nucléaire pour l'instant virtuelle- pour faire face à toute attaque ou menace qui viendraient de l'extérieur. En même temps, l'Iran cherche à assurer la liberté d'action en politique étrangère pour se positionner comme un leader régional.

* 147Le texte complet de l'accord et l'ensemble de ses annexes sont disponibles sur le site du Service européen pour l'action extérieure ; in Paix et Sécurité Internationale, 5, janvier-décembre 2017, p. 46.

* 148Ibidem.

* 149Delpech Tm., Le Grand perturbateur. Réflexions sur la question iranienne, Grasset, 2007, p. 191.

* 150Ibidem.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo