Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranienpar William Lulonga Welongo Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2021 |
§2. Situations géographiques et économiquesLa République populaire de Chine est la quatrième nation au monde par sa super?cie (après la Russie, le Canada et les États-Unis). La super?cie totale du pays est de9 596 961 km² ; la Chine s'étend entre 18° et 54° de latitude nord, et entre 74° et 135° de longitude Est. Ce pays immense, en forme de croissant échancré, s'étire sur une longueur maximale de 5 500 km de l'est àl'ouest, et atteint une largeur de 5 200 km du nord au sud. Une telle extension longitudinale et latitudinale explique la grande diversité des milieux naturels. La majeure partie du pays possède un relief montagneux : 84% du territoire se trouvent à plus de 500 m d'altitude et près de 43% à plus de 2 000 m. La République populaire de Chine est entourée par 14 pays, elle est bordée, au Nord, par la Russie, la Mongolie, et la Corée du Nord ; à l'Est, par la mer Jaune et la mer de Chine orientale ; au Sud, par la mer de Chine méridionale, le Viêt Nam, le Laos, la Birmanie, l'Inde, le Bhoutan et le Népal ; à l'Ouest, par le Pakistan, l'Afghanistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan. La Chine possède 2 900 îles, dont Hainan (33 991 km²), la plus importante, située en mer de Chine méridionale. Au sud-est de la Chine, séparée du continent par le détroit de Taïwan, où se trouve Taïwan, revendiquée par la Chine comme sa 23ème province98(*). a. Le climat : En raison de la distance qui sépare le nord du sud chinois, l'angle d'incidence du soleil et la longueur des journées varient beaucoup sur le territoire. Une large gamme de climats s'étagent, en outre, suivant l'étendue latitudinale de la Chine ; en partant du Nord-Est, on trouve une zone tempérée froide, une zone tempérée, une zone tempérée chaude, puis une zone subtropicale, une zone équatoriale : 30% du territoire chinois connaissent un climat tempéré chaud et subtropical, 3% un climat équatorial99(*). b. Environnement, flore et faune : À son étendue et à la grande variété de ses conditions naturelles, la Chine doit la très grande richesse de sa flore et de sa faune. On estime à 30 000 le nombre d'espèces de plantes et à 2 500 celui des espèces d'arbres. Mais, depuis le début du régime communiste et de sa politique d'industrialisation du pays dès les années 1950, cet héritage naturel a été mis à mal et bon nombre de paysages chinois ont été recomposés.La plante chinoise la plus emblématique est, à l'évidence, le bambou, dont il existe 300 espèces différentes. Il est destiné aussi bien à l'alimentation qu'à la construction, et se développe essentiellement dans les régions tropicales humides de la Chine du Sud. Une de ses variétés, présente uniquement dans la province du Sichuan, permet de nourrir les pandas chinois. Le nombre d'espèces animales sont protégées en Chine, mais elles sont toujours victimes de chasses illégales et font l'objet de trafics, négociés le cas échéant avec les autorités policières locales. Le monde animal chinois est, en effet riche d'exotisme pour les occidentaux, jusqu'à une gastronomie restée très déroutante. Parmi les animaux rares et propres à la Chine il y a : le grand panda qui est le symbole national, est accompagné du dauphin du Yangzi ou de l'alligator chinois. Mais ces derniers sont des espèces désormais menacées par les conséquences du barrage des Trois Gorges et par l'aménagement du Yangzi. La circulation animale est en effet devenue impossible entre l'amont et l'aval de l'ouvrage hydraulique, l'amélioration de la navigabilité fluviale augmente le trafic des bateaux et les écosystèmes locaux subissent une perturbation globale100(*). c. La Chine occidentale : montagnes, hauts plateaux et bassins : L 'Himalaya sépare le monde chinois (au nord) du monde indien (au sud). La chaîne culmine à 8 849 mètres à l'Everest, situé à la frontière sino-népalaise. Derrière l'Himalaya, en allant vers le nord, on trouve le plateau tibétain, encadré par le Karakoram et les monts Kunlun. Ces derniers se séparent en plusieurs branches au fur et à mesure que l'on part vers l'Est depuis le Pamir. Les branches septentrionales, l'Altyn-Tagh et le Qilian Shan, forment le bord du plateau tibétain et contournent le bassin du Qaidam, une région sablonneuse et marécageuse contenant plusieurs lacs salés. La branche sud des monts Kunlun sépare les bassins collecteurs du ?euve Jaune et celui du Yangzi Jiang. Le nord-ouest de la Chine est occupé par deux bassins désertiques séparés par la chaîne du Tian Shan : au sud, le bassin du Tarim, le plus grand du pays, riche en charbon, pétrole et minerai et la Dzoungarie au nord. En?n, la frontière avec la Mongolie est marquée par la chaîne de l'Altaï et le désert de Gobi, qui s'étend au nord des monts Qinling. Le corridor du Gansu, à l'ouest du coude du Huang He, fut une voie de communication importante avec l'Asie centrale101(*). d. Hydrographie : Le territoire chinois se divise en deux zones. À l'Ouest, une zone endoréique englobe un tiers du territoire chinois avec une hydrographie qui ne parvient pas à la mer. Et à l'Est, une zone exoréique recouvre les deux tiers du territoire. On compte en Chine près de 50 000 cours d'eau avec un bassin supérieur à 100 km² et plus de 2 800 lacs supérieur à 1 km2. Dans la zone endoréique, on trouve trois bassins principaux. Le bassin du haut Tibet avec 1 000 000 km² représente 0,1 % des écoulements d'eau douce du territoire chinois. Le bassin du Xinjiang couvre 2 000 000 km² et assure 0,3 % des écoulements d'eau douce de la Chine. En?n, le domaine mongol occidental qui s'étend sur les 400 000 km² du désert de Gobi, ne présente pas d'écoulement permanent102(*). Le Yangzi Jiang (le ?euve Bleu) est le plus long ?euve de Chine, troisième ?euve du monde après le Nil et l'Amazone. Il est navigable sur une grande partie de sa longueur et porte le site du barrage des Trois-Gorges. Il prend sa source au Tibet puis traverse 6 300 km au coeur de la Chine, drainant un bassin hydrographique de 1,8 million de km² avant de se jeter dans la mer de Chineorientale. Le bassin du Sichuan béné?cie d'un climat doux et humide et d'une longue saison de croissance, ce qui le rend propice à de nombreuses cultures. Le ?euve Jaune prend sa source dans les hauts plateaux tibétains, puis traverse la plaine de la Chine du Nord, centre historique de l'expansion de la culture chinoise. Ses riches sols alluviaux sont cultivés depuis la Préhistoire103(*). e. Le décollage de l'économie chinoise : Depuis 1979, la croissance de l'économie chinoise a battu tous les records mondiaux. De 1979 à 2011, le Produit Intérieur Brut (PIB) avait progressé de près de 10% par an en moyenne et le revenu par habitant avait quadruplé. Le niveau de revenu par habitant en Chine était passé de 5% à plus de 20% de celui des pays riches, et il dépassait déjà celui de plusieurs pays émergents d'Asie. La marge d'incertitude sur le rythme de la croissance chinoise ne peut pas faire douter de la réalité du processus de rattrapage. La croissance économique a été soutenue par une forte augmentation des facteurs de production que sont le travail et le capital. De 1980 à 2010, la population en âge de travailler (15-59 ans) a augmenté de 360 millions de personnes, pour se chiffrer à plus de 914 millions de personnes. L'effort d'investissement a été considérable et le taux d'investissement a atteint un niveau exceptionnellement élevé (près de 50% du PIB en 2010), même au regard des taux observés en Asie. Les investissements ont été dirigés principalement vers l'industrie et les infrastructures (routes, immobilier). La productivité du travail s'est améliorée grâce à l'augmentation du capital disponible par travailleur, à l'élévation du niveau d'éducation et de qualification de la main-d'oeuvre, aux réformes dans l'agriculture comme dans l'industrie. Enfin, le changement dans la répartition de l'emploi au profit de l'industrie et des services a été la source d'importants gains de productivité du travail, car celle-ci y est beaucoup plus forte que dans l'agriculture104(*). f. Ouverture et modernisation : Les échanges extérieurs de la Chine ont progressé encore plus vite que ses productions, et le poids conjugué des exportations et des importations de biens et de services dans le PIB se situait autour de 60% en 2011. Commercialement, la Chine apparaît comme le plus ouvert des grands pays émergeants, devant l'Inde (où le commerce extérieur de biens et de services représente 55%), le Brésil (25%) et la Russie (49%). De 2005 à 2007, la demande extérieure a eu un rôle moteur dans l'accélération de la croissance chinoise. Les investissements directs étrangers (IDE) ont afflué à partir du début des années 1990 et, de 2000 à 2005, ils ont représenté en moyenne 50 milliards de dollars par an. Ils ont atteint 123 milliards de dollars en 2011, soit 7% du total des flux mondiaux d'IDE105(*). La politique d'ouverture a donc réussi à accélérer la modernisation de l'économie, l'importation de produits de haute technologie est devenue le principal canal d'acquisition de technologie étrangère par la Chine (l'achat de licences est secondaire). Cependant, ce sont les sociétés à capitaux étrangers qui réalisent les deux tiers des importations de haute technologie, et la diffusion de celle-ci à l'ensemble du tissu industriel est relativement lente. Les opérations d'assemblage ont assez peu de retombées technologiques. La capacité d'assimilation des entreprises locales est limitée par leur propre potentiel d' innovation. De puissantes entreprises chinoises se sont développées dans le secteur des télécommunications (Huawei, ZTE), où elles rivalisent avec leurs concurrents occidentaux ; mais ces exemples constituent plus l'exception que la règle106(*). La Chine connaît maintenant une dynamique d'innovation extrêmement vive ; en 1995, elle enregistrait moins de 85 000 brevets, contre plus de 2,3 millions en 2011, année où elle ravit la première place aux États-Unis de ce point de vue. La Chine est notamment pionnière pour un certain nombre de technologies financières « fintech », particulièrement en connexion avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ; les applications de paiement par téléphone portable, telles que :« WeChat Pay ou Alipay », ont par exemple transformé la vie quotidienne et les transactions les plus courantes, au détriment de l'argent liquide107(*). * 98J.-P. Larivière& J.-P. Marchand, Géographie de la Chine, Armand Colin, 1999, p. 213. * 99M. Ren et al., Géographie physique de la Chine, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1989, p. 154. * 100Ibidem. * 101François Michel, Roches et paysages, re?ets de l'histoire de laTerre, Paris, Belin, Orléans, Éd, 2005, p. 74. * 102Y. Germond, La Chine, 2007, p. 28. * 103Ibidem. * 104Françoise Lemoine, Thomas Vendryes, « CHINE - Économie », in EncyclopædiaUniversalis, 2017, p.10 * 105M. Aglietta & Guo Bai, La Voie chinoise. Capitalisme et empire, Odile Jacob, Paris, 2012, p.212 * 106OCDE, Étude économique de la Chine, 2017, p. 32. * 107A. Maddison, L'Économie chinoise. Une perspective historique, OCDE, Paris, 2007, p.54. |
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