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Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien


par William Lulonga Welongo
Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2021
  

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§2. La puissance

a. Définition :

D'après son étymologie latine « potestas », la puissance désigne la capacité à agir.La notion de puissance occupe traditionnellement une place centrale dans l'analyse des relations internationales, tant sur le plan théorique que politique. Qu'elle soit glorifiée ou au contraire rejetée en tant que notion déterminante pour la structuration et la compréhension de l'agenda international et du comportement des acteurs internationaux, elle constitue indéniablement l'une des notions clés autour desquelles s'articulent les lectures politiques ou théoriques des évolutions du système international46(*).

Néanmoins, ses définitions en sont diversifiées, variables dans le temps et selon les points de vue. En fonction des événements internationaux, des rapports de force et de la volonté de puissance des États, les critères permettant de définir la notion de puissance sont notamment soumis à des évolutions permanentes.

Pour Raymond Aron, historien spécialiste des relations internationales, tenant de l'école réaliste, c'est la capacité d'imposer sa volonté aux autres sans se laisser imposer celle des autres en retour. Il la résume par le triptyque : « faire, produire, détruire47(*) ».

Cette première définition de la notion de puissance décrit donc des rapports de domination entre acteurs (étatiques ou non), en vertu desquels A est plus puissant que B si A est capable de faire faire à B ce qu'il souhaite que B fasse et que B n'aurait pas fait autrement. Mais ces rapports de domination peuvent néanmoins se traduire par des modes d'actions différenciés. Ainsi, Arnold Wolfers, dont la définition de la puissance comme la capacité « d'imposer, et plus précisément d'imposer des pertes aux autres48(*) » sont relativement classique, on distingue néanmoins la Power Politics, qui consiste à imposer ses vues par la menace, voire la force, de l'influence politique, qui consiste à faire adopter son point de vue par les autres sans nécessairement avoir recours à la force.

Une distinction qui préfigure la distinction entre Hard Power et Soft Power opérée par Joseph S. Nye au début de la décennie 199049(*). En 2009, popularisée par Hilary Clinton, le terme de « smart power » (la puissance intelligente), Dans le domaine des relations internationales, le concept de smart power a été créé et théorisé en 2004 par l'intellectuelle et diplomate américaine Suzanne Nossel, puis adopté par Hillary Clinton à partir de 2009 lorsqu'elle était Secrétaire d'État (équivalent de ministredes Affaires étrangères) sous la présidence de Barak Obama. Suzanne Nossel voit dans le smart power un retour à une vision plus classique des relations internationales, renouant avec celle des présidents démocrates de l'après-guerre et rompant avec l' unilatéralisme guerrier et "messianique" de George W. Bush50(*).

Cette définition de la puissance comme un rapport de domination a largement structuré et dominé les débats théoriques jusqu'aux années 1960. La Seconde Guerre mondiale et l'instauration de l'ordre bipolaire ont incontestablement constitué des moments historiques favorables à cette prédominance : puissance des alliés capables d'imposer des changements de frontières et de régimes aux pays de l'axe, puissance soviétique capable d'imposer ses volontés en Europe centrale et orientale.

Une puissance est « un État qui dans le monde se distingue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens dont il dispose pour s'assurer d'une influence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomatiques51(*) ».

À côté du droit, la puissance constitue l'autre facteur de régulation des relations internationales. La puissance de l'État peut s'évaluer par rapport au niveau de liberté d'action dont il dispose ; elle correspond aussi bien à sa capacité de contraindre qu'à sa capacité d'influencer les comportements des autres acteurs. La puissance d'un État détermine donc sa capacité à orienter le cours des relations internationales52(*).

Il existe des grandes puissances (ou superpuissances) et des puissances régionales. La situation d'« hyperpuissance » (terme utilisé par l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine) peut apparaître lorsqu'une grande puissance n'a plus de concurrent53(*).

* 46 Hans J. Morgenthau, Politics among nations, New-York, A. Knopf, 1950, p. 53.

* 47 Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann Lévy, 1962, p. 65.

* 48 John Vasquez, «The power of Power politics: a critique», New Brunswick, in Rutgers University Press, 1983.

* 49Joseph Nye, Bound to Lead: The Changing Nature of American Power, New-York, 1990, p. 76.

* 50 Gérard Dorel, une puissance est un état diplomatique, 2021, p.72

* 51 E.H. Carr, The Twenty year's crisis, 1919-1929, Londres, MacMillan, 1939, p. 81.

* 52Idem.

* 53John Vasquez, op.cit.p.43

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo