SECTION 4. INTERPRETATION
ET DISCUSSION DES RESUSLTATS DE RECHERCHE
Comme évoqué brièvement dans les lignes
précédentes, dans cette section nous tenterons de faire une
interprétation assez cohérentes des informations recueillies et
étalées dans les différents tableaux et graphiques afin de
discuter et de les confronter au questionnement de notre étude.
Tableau n°13. Répartition croisée
des sujets enquêtés par sexes et tranches
d'âge
Tranches d'âge
|
Effectif Masculin
|
%
|
Effectif Féminin
|
%
|
Effectif Total
|
% Total
|
0 à 17 ans
|
18
|
9%
|
14
|
7%
|
32
|
16%
|
18 à 25 ans
|
24
|
12%
|
60
|
30%
|
84
|
42%
|
26 à 35 ans
|
33
|
16,5%
|
35
|
17,5%
|
68
|
34%
|
36 ans et +
|
6
|
3%
|
10
|
5%
|
16
|
8%
|
TOTAL
|
81
|
40,5%
|
119
|
59,5%
|
200
|
100%
|
Source : nous-même sur base des résultats
de l'enquête repris dans leTableau n°1 et
le Tableau n°2
Graphique n°13. 251668992Répartition
croisée des sujets enquêtés par sexes et tranches
d'âge
Source : nous-même sur base des données
du Tableau n°13
Sur base des tableaux et graphiques n°1 et n°2, nous
avons tenté la répartition par sexe et par tranches d'âge.
Le tableau n°13 et le graphique n°13 nous aide à
appréhender la répartition des sujets enquêtes par sexe et
par tranche d'âge. Et nous remarquerons que chez les hommes, la tranche
d'âge comprise entre 26 et 36 ans révolus comme plus d'effectifs
et prend 16,5% de la part des hommes. Chez les femmes en revanche la tranche
d'âge la plus représentée est celle comprise entre 18
à 25 ans révolus.
En outre, nous pouvons également lire de ce tableau et
de ce graphique la présence plus importante des garçons mineurs
soit 9% pendant que les filles mineures représentent 7% des sujets
enquêtes.
Cette représentation croisée nous permet donc
d'appréhender les parts respectives de femmes et des hommes dans
différentes tranches d'âge. Ce que nous retenons de ce tableau et
ce graphique c'est que les femmes, plus présentes que les hommes dans
l'informel à Lubumbashi (soit 59,5% contre 40,5% des sujets
enquêtés) sont plus de la tranche d'âge comprise entre 18 et
25 ans révolus (soit 30% de l'ensemble des sujets
enquêtés).
La forte présence des femmes dans l'informel pourrait
être en effet expliquée par plusieurs facteurs qui peuvent
être sociaux. Par exemple, la femme africaine est souvent
considérée comme pourvoyeuse des ménages. Telle que madame
Ngalula nous renseigne que « ... mon mari est militaire, avec son
salaire qui est souvent insuffisant, je dois vendre des friteries et des
boissons pour trouver de quoi nous mettre sous la dent ; et ce, au jour le
jour.. ».
En outre, la présence des mineurs dans
l'informalité est plus justifiée par la misère et la
pauvreté. Par exemple, Petit nous renseigne que « ... Papa
est décédée et maman vend sur le marché Rail ;
quand je n'étudie pas, je dois vendre ces oeufs pour que le soir nous
arrivions à trouver un revenu consistant afin de pouvoir manger et
prévoir le petit déjeuner du lendemain
matin... ».
Tableau n°14. Répartition croisée
des sujets enquêtés par durée d'exercice et par
mobiles
Durée/Mobiles
|
- 1 an
|
1 - 2 ans
|
3 - 4 ans
|
5 ans +
|
%
|
TOTAL
|
Réponse contre le chômage
|
27
|
24
|
17
|
4
|
36%
|
72
|
Réponse contre la misère
|
24
|
29
|
14
|
9
|
38%
|
76
|
Echapper au fisc
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0%
|
0
|
Mobile entrepreneurial
|
8
|
14
|
17
|
13
|
26%
|
52
|
TOTAL
|
59
|
67
|
48
|
26
|
100%
|
200
|
Source : nous-même sur base des
résultats de l'enquête repris dans le Tableau
n°6 et le Tableau n°7
Graphique n°14. Répartition
croisée des sujets enquêtés par durée d'exercice et
par mobiles
251670016
Source : nous-même sur base des données
du Tableau n°14
Sur base des tableaux et graphiques n°6 et n°7, le
tableau n°14 et le graphique n°14 nous montrent une
répartition croisée des sujets enquêtés par mobile
et par durée d'exercice dans l'informel.
Nous appréhendons que pour le mobile de répondre
contre le chômage, il y'a plus des sujets ayant moins d'une année
dans l'informel et en représente plus de 37%. Et concernant le mobile de
répondre contre la misère, il y'a plus des sujets ayant entre un
et deux ans d'exercice et en représente plus de 34%. Concernant le
mobile entrepreneurial, les sujets ayant entre trois et quatre ans d'exercice
représentent la part la plus représentative avec plus de
32% ; ceux ayant plus cinq ans dans l'exercice représentent
25% ; ceux ayant un et deux ans représentent 26,9% de la
représentativité des sujets recensés avec un mobile
entrepreneurial.
Le dynamisme populaire et l'esprit de débrouillardise
constituent en effet des éléments et des facteurs explicatifs non
négligeables de la présence des populations dans l'informel. Par
exemple, un « Kadhafi » (qui a préféré
garder l'anonymat) vendant essence et mazout le long de la route Kassapa, nous
renseigne que « ... c'est depuis 2014 que je vends ici, je paye
le loyer, nourrit ma femme et mes 2 enfants par les revenus de cette
activité. Ce n'est pas totalement satisfaisant mais j'arrive
quand-même à couvrir les deux bouts du mois et envoyer mes gosses
à l'école... »
Tableau n°15. Répartition croisée
des types de micro-entreprises et mobile des sujets
enquêtés
Types/Mobiles
|
M-Ese. Com.
|
%
|
M-Ese. desubs.
|
%
|
% Total
|
Effectif Total
|
Réponse contre le chômage
|
4
|
2%
|
68
|
34%
|
36%
|
72
|
Réponse contre la misère
|
0
|
0
|
76
|
38%
|
38%
|
76
|
Echapper au fisc
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mobile entrepreneurial
|
52
|
26%
|
0
|
0
|
26%
|
52
|
TOTAL
|
56
|
28%
|
144
|
72%
|
100%
|
200
|
Source : nous-même sur base des
résultats de l'enquête reprise dans le Tableau
n°7 et le Tableau n°8
Graphique n°15. Répartition
croisée des types de micro-entreprises et mobile des sujets
enquêtés
251671040
Source : nous-même sur base des données
du Tableau n°15
Sur base des tableaux et graphiques n°7 et n°8, le
tableau n°15 et le graphique n°15 font une représentation
croisée entre les types de micro-entreprises recensées et les
mobiles des sujets enquêtés.
De ce tableau et ce graphique, il en ressort que la
totalité des activités de l'économie informelle ayant un
mobile entrepreneurial se trouve dans la catégorie des micro-entreprises
commerciales et que seulement une infime partie des activités
recensées ayant pour mobile de riposter contre le chômage (soit
5,6%) se retrouve également dans cette catégorie de
micro-entreprises.
En outre, ce tableau et ce graphique démontrent
également que les activités informelles ayant pour mobile la
réponse contre la misère sont toutes dans la catégorie de
micro-entreprises de subsistance et 94,5% des activités informelles
recensées ayant pour mobile de répondre contre le chômage
sont également du type micro-entreprises de subsistance.
Tableau n°16. Présentation
croisée des sujets satisfaits et revenu
généré
Revenus générés/Satisfaction
|
OUI
|
%
|
NON
|
%
|
TOTAL
|
10.000 CDF ou moins
|
0
|
0
|
12
|
6%
|
12
|
11.000 CDF - 40.000 CDF
|
0
|
0
|
33
|
16,5%
|
33
|
41.000 CDF - 100.000 CDF
|
85
|
42,5%
|
12
|
6%
|
97
|
101.000 CDF ou plus
|
58
|
29%
|
0
|
0
|
58
|
TOTAL
|
143
|
71,5%
|
57
|
28,5%
|
200
|
Source : nous-même sur base des
résultats de l'enquête repris dans le Tableau
n°9 et le Tableau n°10
Graphique n°16. 251672064Présentation
croisée des sujets satisfaits et revenu
généré
Source : nous-même sur base des données
du Tableau n°16
Sur base des tableaux et graphiques n°9 et n°10, le
tableau n°16 nous permet d'appréhender la satisfaction des besoins
primaires des sujets enquêtés par rapport aux revenus
générés.
Il en ressort que les sujets qui tirent de l'informel un
revenu de plus de 101.000 CDF par mois parviennent relativement à
satisfaire à leurs besoins primaires.
Nous arrivons à comprendre donc que les sujets
enquêtés qui estiment que leurs besoins primaires sont satisfaits
représentent plus de 71% et sont constitués à 41% de ceux
qui tirent plus 101.000 CDF de leurs activités et à 59% de ceux
qui tirent entre 41.000 CDF et 100.000 CDF par mois.
Ainsi, les agents de l'économie informelle qui arrivent
à satisfaire à leurs besoins primaires sont ceux qui en tirent
des revenus qui le leur permettent ; à l'issu de nos
investigations, nous réalisons qu'ils représentent 71,5% des
sujets enquêtés.
Si la formalisation est option à envisager, il sied
également de noter que même si le désir d'échapper
au fisc n'a pas été recensé parmi les mobiles des sujets
enquêté, il n'en demeure cependant pas moins vrai que 85% des
sujets enquêtés ne sont pas prêts ou ne veulent tout
simplement pas d'une formalisation ou d'une tentative d'intégration de
leurs activités. Cela peut de toute évidence avoir plusieurs
raisons, cependant la plus soutenue et celle que les sujets ne veulent pas voir
leurs revenu s'amenuiser davantage et évoque l'incapacité de
l'Etat à réduire la pauvreté. Par exemple, le
« Kadhafi » que nous avions abordé le long de la
route Kassapa nous a renseigné que « ... je ne pense pas
que formaliser sera une bonne chose pour moi,..., d'ailleurs je doute fort que
cela me soit bénéfique. En plus je paye déjà des
patentes et je ne désire pas en payer plus... »
En outre, les micro-entreprises de subsistance, qui
représentent 72% de l'ensemble des micro-entreprises recensées,
ne sont pas capables de suivre la voie de l'intégration car
déjà elles évoluent en dehors de la logique d'accumulation
et sont dépourvues de cette idée de maximisation. Donc il est
ultra difficile d'envisager l'intégration ou la formalisation des
micro-entreprises de subsistance. Par contre, les micro-entreprises
commerciales qui ne représentent que 28%, sont les seules
activités informelles pouvant être capables véritablement
de suivre la voie de la formalisation.
Pour envisager une réelle intégration de
l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi il faudrait d'une part
alléger ou flexibiliser les cadres institutionnel et légale des
affaires afin d'encourager ces micro-entreprises commerciales de virer vers des
PME, et d'autre soutenir les populations pauvres, qui entreprennent dans les
activités de subsistance, afin de les permettre de quitter le niveau de
subsistance et d'envisager également de basculer vers des PME.
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