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Défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC. Contributions à  la mise en place des politiques éducatives.


par Jures NDJETE IMBILE
Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en Gestion et Administration des Institutions Scolaires et de Formation 2019
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE
    FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION
    DEPARTEMENT DE GESTION ET ADMINISTRATION DES INSTITUTIONS
    SCOLAIRES ET DE FORMATION

    BP. 8815

    DEFIS DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT
    PRIMAIRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
    DU CONGO : CAS DE LA SOUS-PROVINCE
    EDUCATIONNELLE DE MATETE.
    (Contribution à la mise en place des politiques éducatives)

    NDJETE IMBILE Jures

    Mémoire présenté pour l'obtention de Diplôme de Licence en Gestion et Administration des Institutions Scolaires et de Formation.

    Option : Administration Générale et Intermédiaire de l'Education

    Directeur : Faustin LUMPUNGU NSAKA

    Professeur

    Encadreur : MALENGILA MUTOMBO

    Chef de Travaux

    Année académique 2019-2020

    KINSHASA-NGALIEMA

    [2]

    Epigraphie

    La réussite d'un projet éducatif dépend essentiellement de la qualité de ceux qui le mettent en oeuvre.

    Jean Baptiste de la Salle

    [3]

    [4]

    A mes parents, BESEKO IMBILE Marie et ITOKO Jean-Denis MODOGO,

    Mes chers Enfants, Jures Ndjete Fils, Claparede Inongo Ndjete, jurefi Beseko Ndjete,

    Mes charmant(e)s neveux et nièces, Linda, Fréderic Lokula, Jure Freud, Socrate Imbile...

    Mes frères et soeurs, oncles et tantes, cousins et cousines, neveux et nièces, dans l'anonymat soit-il ; amis et connaissances,

    Je dédie ce travail.

    [5]

    REMERCIEMENTS

    Nous n'aurions jamais pu concevoir, rédiger et finaliser ce travail sans la volonté du Dieu tout puissant maître des temps et des circonstances. Nous en sommes très reconnaissants de ses bienfaits à notre faveur.

    Nous exprimons nos profonds remerciements au Directeur de ce mémoire, le Professeur Faustin Lumpungu. Nous avons toujours profités auprès de lui d'un accueil chaleureux, remarques constructives et précieux soutien. Nous sommes redevables à la confiance du Chef de Travaux Malengila Mutombo qui a bien consenti d'être encadreur de cette recherche, nous guider par des conseils toujours avisés en évitant les méandres d'une réflexion parfois égarée. Qu'il comprenne ici toute la manifestation de notre immense reconnaissance.

    Nous pensons, dans l'anonymat soit-il, à tous les membres de l'UPN qui nous ont apporté un quelconque soutien durant le cursus, particulièrement les autorités de la faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education pour l'encadrement et les orientations. Mention spéciale aux responsables du département de Gestion et Administration Scolaires du regard passionnant à notre formation.

    L'occasion ici de remercier notre mère Beseko Marie pour tant de sacrifices combien légendaires. Reconnaissons que notre parcours académique n'aurait pas été possible sans les contributions de nos proches et membres de famille (oncles, tantes, frères, cousins et cousines, neveux et nièces) : Jean Denis Itoko, Emery Ndjete, CT. Marie-Louise Mbomba, Christelle Mbomba, Sandra Bolombo, Michael Lokula, Dorcas Bombula, Hodia Bokokoli, Manassé Menga, Stanley Imbile, Christelle Intsika, Benedicte Itoko, Franklin Imbile, Bienvenu Eale, Aphia Iyele, Tshuke Isuka, Florence Bokumbo,...y compris les amis de promotion.

    Un merci particulier à l'honorable Jean-François Ekofo Panzoko pour diverses interventions. Nous pensons aux contributions tant matérielles que morales des notables : Léon Engulu, Albert-Legrand Bokongo, CT. Bernard Botula, CT. Mamie Basiba, Dr. Bofio Bina, Me Aimé Elema, Bery Bomate...

    A l'illustre disparue, notre regrettée soeur ainée SANDRA ITSINDO dont le destin n'a pas permis...

    Alors que nous ne saurons étaler tous les noms dans ces quelques lignes, bref, nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus pour la réussite de notre parcours académique, fruit d'un effort collectif.

    Jures NDJETE IMBILE

    [6]

    ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

    APC : Approche par Compétence

    Art. : Article

    BAD : Banque Africaine de Développement

    BCC : Banque Centrale du Congo

    BM : Banque Mondiale

    CNS : Conférence Nationale Souveraine

    COPA : Comité des Parents

    MPR : Mouvement Populaire de la Révolution

    CTPSE : Cellule Technique Provinciale pour les Statistiques de l'Education

    CTSE : Cellule Technique pour les Statistiques de l'Education

    D4 : Diplôme de 4 ans Pédagogique

    -D4 : Diplôme inférieur à D4 (D3, EAP, PP1 -5)

    D6 : Diplôme de 6 ans Pédagogique

    DIGE : Direction de I 'Information pour la Gestion de l'Education

    ECC : Ecoles Conventionnées Catholiques

    ECF : Ecoles Conventionnées de la Fraternité

    ECI : Ecoles Conventionnées Islamiques

    ECK : Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

    ECL : Ecoles Conventionnées Lumière

    ECM : Ecoles Conventionnées Mennonites

    ECP : Ecoles Conventionnées Protestantes

    ECR : Ecoles Conventionnées Réveil

    [7]

    ECS : Ecoles Conventionnées Salutistes.

    EM : Spécialisation en Enseignement Maternel (pré-primaire)

    EMPST : Enseignement Maternel, Primaire, Secondaire et Technique

    ENC : Ecoles Non Conventionnées dites Officielles

    EPA : Ecoles Privées Agréées

    EPST : Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

    EPTSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel

    ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

    ETP : Enseignement Technique et Professionnel

    F : Femmes ou Filles selon le contexte

    FC : Francs Congolais

    FPMA : Formation Professionnelle Art et Métier

    G : Garçons

    G3 : Diplôme de Graduat Pédagogique

    GF : Somme des Garçons et des Filles

    H : Hommes

    HF : Somme des Hommes et des Femmes

    L2 : Diplôme de Licence facultaire

    MINEPST : Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

    NP : Non payés (se dit des enseignants non payés)

    NU : Nouvelles Unités (se dit des enseignants nouvellement engagés et

    non payés.

    ODD4 : Objectif de Développement Durable 4

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    P6 : Diplôme d'Etat de 6 ans d'autres sections

    [8]

    PASE : Projet d'Appui au Secteur de l'Education

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PME : Partenariat Mondial pour l'Education

    PNUP : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PROSEB : Projet de Soutien à l'Education de Base

    PROVED : Directeur Provincial de l'Education/EPST

    PUF : Presse Universitaire Française

    RDC : République Démocratique du Congo

    SECOPE : Service de Contrôle de paie des Enseignants

    SERNIE : Service National d'Identification des Elèves

    SIGE : Système d'Information pour la Gestion de l'Education

    Sous-PROVED : Sous-Directeur Provincial de l'Education/EPST

    TAMA : Taux annuel moyen d'accroissement

    UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    UNICEF : Fonds de nations Unies pour l'Enfance

    USD : Dollars Américains

    [9]

    Introduction

    1. Problématique

    L'application par la République Démocratique du Congo des dispositions légales portant gratuité de l'éducation de base restée lettre désuète depuis des années, constitue un important progrès dans l'optique de la réalisation de l'Education Pour Tous. En effet, la scolarité ne peut être obligatoire, ni universelle si elle n'est pas en même temps gratuite. Il y a plus de dix ans, l'UNICEF a souligné ce fait en retenant l'instauration des frais scolaires comme le principal obstacle à la scolarisation.

    Le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel a reconnu, à son tour, que « le recours institutionnalisé aux contributions des ménages pour faire face au financement du système éducatif représente une barrière importante à la scolarisation universelle ». La gratuité de l'enseignement s'avère ainsi l'un des facteurs d'accès des enfants et des jeunes à l'éducation scolaire, un des éléments propres à assurer l'égalité des chances, une des composantes du droit à l'éducation. Elle est donc un moteur de progrès et constitue, pour le pays, un enjeu social et politique.

    Un détour par l'histoire est fort éclairant et montre que suite aux multiples défis apportés par l'indépendance, la réforme du système éducatif s'imposait impérieusement. Cette nécessité a été une fois de plus rappelée, pour le Congo, et pour tous les pays Africains réunis à la Conférence d'Addis-Abeba en 1961. Pour cette conférence, les nations africaines devaient planifier leurs systèmes éducatifs dans le but de les rattacher aux objectifs du développement économique et social. Le plan à long terme, élaboré à l'issue de la conférence d'Addis-Abeba, insistait particulièrement sur l'impératif d'un enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. C'était là le prix à payer pour assurer le développement de l'Afrique.

    [10]

    Ayant pris part à la conférence d'Addis-Abeba, la RDC a retenu, dans sa première Constitution, adoptée en 1964, connue sous le nom de la Constitution de Luluabourg, la gratuité et l'obligation scolaire comme principes fondamentaux devant régir le fonctionnement de son système éducatif. La Constitution de Luluabourg n'a été que de courte durée. Son application a été suspendue par le coup d'État du 24 novembre 1965, conduit par le Colonel Mobutu. Seulement, ni le Manifeste de la N'Sele, ce catéchisme du Mouvement Populaire de la Révolution, ni la Constitution du 24 juin 1967 et différentes révisions constitutionnelles n'ont repris la gratuité et l'obligation comme principes de base de l'enseignement primaire.

    Il a fallu attendre l'organisation de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), en 1992, pour voir le peuple congolais, en quête de libertés et de droits fondamentaux, inclure dans le projet de Constitution et dans la charte de l'éducation élaborés au cours de ce forum, l'obligation et la gratuité de l'enseignement primaire.

    Malheureusement, à l'instar des autres recommandations et actes de la Conférence Nationale Souveraine, la Constitution et la charte de l'éducation ont été des véritables mort-nés et n'ont guère vu le début de leur application. Pour ainsi dire, la longue période de guerres traversée par la RDC de 1996 à 2003 a, tout naturellement, porté un coup dur à son système éducatif, de sorte qu'il n'a pas été possible d'imaginer la réalisation de la gratuité de l'enseignement, ni celle de l'obligation scolaire.

    De même, le Gouvernement de Laurent Désiré Kabila dans son programme triennal, n'a fait que des déclarations générales vagues sur la nécessité d'une éducation pour tous. Au même sillage, la Constitution de la transition politique, appliquée de 2003 à 2006, ne s'est pas non plus préoccupée de la gratuité de l'enseignement.

    [11]

    Cependant, le 18/02/2006, le législateur Congolais a reconnu la nécessité de s'approprier d'un texte juridique portant gratuité de l'enseignement primaire (Article 43 de la constitution). Disposition révisée par la loi-cadre de l'enseignement national n°14/004 du 11 février 2014 en assurant son extension jusqu'au secondaire général sous le vocable de l'éducation de base. Ila été difficile de concilier ce catalogue d'intentions à la réalité, dans la mesure où cette disposition est restée souffrante quant à sa matérialisation.

    En effet, plusieurs griefs ont été évoqués pour justifier l'inaction de toutes ces différentes stipulations légales, notamment la baisse dramatique des dépenses publiques réelles, du fait que la RDC sort d'une longue crise économique et politique qui a eu de graves conséquences sur le système éducatif. Plus de trois décennies de déclin économique, de chaos politique et de guerre ont créé des conditions extrêmement difficiles pour l'éducation au Congo.

    En plus des effets généraux de l'instabilité politique, du chaos économique et de la guerre, le système éducatif a subi des atteintes directes, comme l'absence presque totale des établissements scolaires à la taille de la population d'élèves en croissance continue; le manque généralisé des outils de formation à tous les niveaux d'études et une partie importante des infrastructures dégradées... Et, le problème des salaires des enseignants parait l'un des plus prégnants dans l'optique de la réforme du système éducatif de la RDC (Rapport Banque mondiale, 2005, PP 26-45). Toutes ces barrières d'ordres politique et managérial dont la liste n'est même pas exhaustive constituent des véritables obstacles pour la matérialisation de la scolarisation primaire.

    Tout récemment (un certain samedi, le 02 mars 2019) à travers une déclaration politique, le Chef de l'Etat congolais, en formulant les voeux de son programme mandat (programme d'urgence ou de cent jours le nomme-t-il), annonce ses priorités dans dix secteurs, inclure aussi la gratuité de

    [12]

    l'enseignement de base. Au cours de ce même meeting, il a chargé au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour appliquer les dispositions légales y relatives dès la rentrée scolaire 2019-2020.

    De leurs côtés, les enseignants réclamaient avant tout la ténue d'un dialogue consensuel pour une étude de faisabilité pouvant inventorier les préalables devant concourir à la réussite de la passionnante vision. A en croire, les acteurs éducatifs (praticiens) estimaient qu'il fallait d'abord s'attaquer aux causes qui entravaient l'effectivité de la gratuité depuis des années alors que garantie par la constitution ; faire ensuite un plan opératoire. Ils devaient aussi s'assurer de l'incidence de la gratuité dans leurs conditions de vie.

    Sans prendre en compte les suggestions des enseignants, la gratuité a été appliquée. Subséquemment, à Kinshasa la capitale du pays, les enseignants ont affiché leur mécontentement par le déclenchement d'une grève pour certaines écoles, manifestations publiques et communications diverses dans les médias pour d'autres. Ce qui poussera le Chef de l'Etat à la convocation d'une table ronde du 22 au 24 Août 2019 dont les résolutions n'ont pas été prises en compte. Mais pour apaiser les enseignants, il a promis l'amélioration de l'enveloppe salariale.

    Actuellement, la gratuité de l'enseignement est une réalité. Mais, en focalisant notre attention dans la sous-province éducationnelle de Matete, nous avons observé que ladite gratuité de l'enseignement fait face aux multiples défis ; pendant que les enseignants déplorent la modicité de l'enveloppe salariale, il naît la problématique des effectifs pléthoriques. Compte tenu du dépassement de taux d'encadrement les enseignants n'arrivent plus à produire le meilleur d'eux-mêmes. Les conditions d'apprentissage se détériorent de plus en plus, il se vit la carence des bancs et pupitres, les élèves s'assoient à même le sol, etc. Et, la situation préoccupe le chercheur en sciences de l'éducation que nous sommes.

    [13]

    Partant, nous avons dégagé trois faits majeurs dont la démotivation des enseignants, le « non-respect de la législation scolaire en matière des effectifs et l'atteinte aux conditions d'apprentissage qui mettraient en cause la qualité de l'enseignement dispensé, fruit de l'improvisation». En appui à la thèse, des études révèlent que les effectifs pléthoriques et les mauvaises conditions d'apprentissage impactent négativement sur le rendement scolaire. En mettant l'accent sur l'accès universel, les hommes politiques congolais se sont essentiellement focalisés sur les aspects quantitatifs dans leur politique d'éducation. Pourtant, il semble très probable que la réalisation de la participation universelle à l'éducation dépendra fondamentalement de la qualité de l'éducation disponible.

    En 1990, la déclaration mondiale sur l'éducation pour tous a noté que la qualité de l'éducation, dans l'ensemble insuffisante, avait besoin d'être améliorée et a recommandé de rendre universel l'accès à l'éducation et d'en parfaire la pertinence. La Déclaration a aussi considéré la qualité comme une condition préalable de la réalisation de l'objectif fondamental de l'équité. Il a été reconnu que l'élargissement de l'accès ne suffirait pas en soi pour que l'éducation puisse contribuer pleinement au développement des individus et de la société.

    Plus fondamentalement, l'éducation est un ensemble de processus et de résultats qui sont définis qualitativement. La quantité d'enfants qui apprennent est par définition une considération secondaire: se borner à remplir d'enfants des espaces appelés «écoles» ne répondrait même pas aux objectifs quantitatifs si aucune éducation réelle n'y était dispensée. En ce sens, on pourrait juger regrettable que les aspects quantitatifs de l'éducation aient mobilisé ces dernières années l'essentiel de l'attention des responsables de la formulation des politiques. En conséquence, il devrait aussi être difficile aux analystes comme aux responsables de la formulation des politiques de ne pas prendre en compte sa qualité.

    [14]

    Nous nous gardons de dire que dans le contexte de la RDC, la gratuité de l'enseignement est encore prématurée. Car, l'école et plus généralement le champ scolaire congolais ont survécu au coeur d'une société ou d'un État souvent décrit comme «failli », la gestion des écoles a été solidement prise en charge par les parents.

    A Kinshasa la capitale du pays par exemple, il y a des années, l'Etat n'a pas poursuivi l'investissement public pour répondre à la constance de la demande de scolarisation, faisant des écoles privées un sauf-conduit pour se désengager subtilement de ses responsabilités du premier financeur de l'éducation. Les effectifs de l'éducation primaire ne se sont pas effondrés; les chiffres absolus en primaire ont au contraire doublé, alors que conditions matérielles et pédagogiques sont très dégradées et corrompues. La performance éducative est hautement mise en question. Donc, il fallait beaucoup d'ajustements avant d'engager une quelconque réforme.

    Logiquement, le système éducatif est une lourde machine, dotée d'une grande force d'inertie. Pour réorienter sa trajectoire, il faut du temps, comme pour changer le cap d'un paquebot. L'impatience est mauvaise conseillère. Les politiques éducatives ont besoin de temps (Perrenoud, 2002, p.3). Outre, Les politiques de l'éducation ne seront fortes que si, décidées légalement, elles sont aussi négociées avec les professionnels et les usagers, bref avec les partenaires ou les acteurs principaux de l'éducation. Les décisions se prendront alors un peu moins vite, mais les acteurs impliqués dans la négociation soutiendront en général les compromis qui en résulteront (Gather Thurler cité par Perrenoud, 2002, p.5).

    Nous devons clarifier que le but de cette recherche n'est pas de remettre en cause les critiques formulées à l'encontre de la gratuité de l'enseignement, mais son importance réside dans le fait qu'elle attire notre attention sur la dimension pédagogique du système éducatif et qu'elle nous fournit les outils analytiques

    [15]

    permettant à la fois d'identifier et de projeter dans le temps et dans l'espace les éléments matériels du système éducatif qui concourent à un effort de planification éducative générale. La présente étude s'efforce de répondre aux jérémiades de NGONGO DISASHI qui geignait que la pédagogie moderne est enseignée à l'université congolaise depuis plus de 50 ans, mais il n'existe pas encore une tradition scientifique que pédagogique que l'on pourrait qualifier de Congolaise (IBEKI, G., 2007).

    Cette problématique est d'autant plus épineuse en RDC car la gratuité est instituée au moment où la nation fait face à une multitude de défis et où tout semble prioritaire pour son développement. Dans ce contexte, marqué par le conflit des priorités, des questions fondamentales méritent d'être posées :

    1. Quels seraient les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement primaire dans notre pays ?

    2. La gratuité de l'enseignement de base inscrite dans la Constitution de la RDC et proclamée par le Président de la République ne peut-elle pas avoir, dans des conditions actuelles, un impact négatif sur la qualité de l'enseignement ?

    3. Si elle est, certes, indispensable pour assurer l'éducation pour tous, la gratuité, sans une planification rationnelle au préalable, est-elle possible dans l'immédiat?

    4. Le pari de la gratuité étant déclaré irréversible par le pouvoir organisateur, que faut-il faire pour stabiliser sa mise en oeuvre afin d'y parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

    [16]

    2. Objectifs de recherche

    Nous venons d'évoquer un peu plus loin qu'en RDC la gratuité de l'éducation est instituée au moment où la nation fait face à une multitude de défis et où tout semble prioritaire. Les pouvoirs publics ayant annoncé la réforme du système éducatif sous forme d'une guerre éclair, sans pour autant répondre aux préalables pouvant conduire à la réussite de la louable vision, nous estimons qu'il est impérieux, en tant que chercheur en administration scolaire, de fournir les approches stratégiques pour consolider ladite gratuité qui n'est qu'à la phase préliminaire. Bien entendu, la présente étude poursuit les objectifs ci-après :

    1. Inventorier et analyser objectivement les principaux défis de la gratuité de l'éducation de base en RDC.

    2. Prospecter ce qui convient le mieux pour se doter d'un enseignement non seulement gratuit mais aussi de qualité.

    3. Interpeler aux concepteurs des politiques éducatives que le non-respect de la législation scolaire en matière des effectifs, les mauvaises conditions d'apprentissages, la démotivation des enseignants avec tous les effets collatéraux risqueraient de porter atteinte grave à l'organisation scolaire voire à la qualité de l'enseignement et entraineraient des conséquences dangereuses à l'administration des services éducatifs du pays.

    4. Apporter notre modeste contribution à la gestion des politiques éducatives dans le pays.

    [17]

    3. Hypothèses de travail

    En réponse aux questions de notre problématique, nous formulons les hypothèses suivantes :

    1. Les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement primaire dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, déficit d'outils de formation (manuels scolaires et matériels didactiques), faible rémunération des enseignants, maigre budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, etc.

    2. Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

    3. Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

    4. Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre d'action.

    4. Méthodologie sommaire

    La méthode systémique à la fois quantitative et qualitative prévaut dans cette étude. Cette méthode tire son origine de la théorie des systèmes, une théorie générale et interdisciplinaire qui étudie les systèmes en tant qu'ensemble d'éléments formant un tout. Ainsi donc, nous allons soigneusement examiner le système éducatif congolais dans son ensemble, et, particulièrement les aspects liés à l'éducation pour tous.

    Il en sera aussi question de prélever les effectifs d'élèves dans les salles de classe pour l'année scolaire 2019-2020 dans les établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete; analyser si ces effectifs sont conformes

    [18]

    au seuil (minimum, optimum et maximum) fixé par la législation scolaire congolaise, et, enfin comparer lesdits effectifs à la situation d'avant l'application de la disposition portant gratuité de l'éducation de base en faisant recours aux indicateurs des années intérieures. Nous porterons aussi un regard critique sur les conditions d'apprentissages, les capacités d'accueil d'un échantillon des locaux scolaires en rapport avec les normes pédagogiques, etc.

    Pour cela, nous prendrons en compte les instruments tels que les techniques d'observation, questionnaire d'enquête, entretien et l'analyse documentaire pour la récolte des données. Outre, l'analyse du contenu et le test statistique interviendront pour le traitement des données.

    5. Choix et intérêt du sujet

    Au-delà de sa pertinence, le choix porté à ce sujet n'est pas un simple voeu, c'est plutôt la prise en compte de certains préalables. Notamment, la faisabilité, l'accessibilité aux informations relatives à la thématique sur le terrain et de la disponibilité des données.

    Pour situer l'intérêt de notre recherche, nous disons qu'elle s'inscrit dans la logique des réflexions analytiques en matière de l'éducation pouvant servir d'interpellation aux décideurs des politiques éducatives voir tous les acteurs concernés à se rendre compte que l'élargissement de l'accès ne suffirait pas en soi si aucune éducation réelle n'y ait dispensée. C'est-à-dire après avoir remporté la bataille de la quantité en ouvrant ses portes à tous les enfants congolais, l'école congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son enseignement dont les performances sont jugées faibles.

    La présente recherche met en lumière que si l'on veut rendre l'école plus efficace, il faut s'attaquer aux problèmes avec continuité et patience, renoncer aux effets d'annonce et à la pensée magique, comprendre que la réforme de l'école n'est pas une guerre-éclair, mais une longue marche.

    [19]

    Enfin, cette recherche apporte une dimension didactique du système éducatif et elle nous fournit les outils analytiques permettant à la fois d'identifier et de projeter que toutes les réformes scolaires à venir devraient être véritablement envisagées dans une perspective pédagogique.

    6. Délimitation du sujet

    La délimitation spatio-temporelle de cette étude se situe à ce niveau, à savoir :

    - Dans le temps, nous allons nous référer aux indicateurs des années scolaires 2018-2019 et 2019-2020 ;

    - Dans l'espace, notre champ d'investigations se limite aux écoles primaires publiques de la Sous-province éducationnelle de Matete.

    7. Etudes antérieures

    Nous ne prétendons nullement être pionniers à se lancer dans cette aventure passionnante. Bien que chaque auteur ait sa touche personnelle, sa dimension principale, son champ d'investigation et sa méthodologie propre pour aborder une problématique, l'honnêteté scientifique nous oblige des retracer la part des prédécesseurs. Sans être exhaustif, des chercheurs ont eu à traiter des sujets apparentés à notre recherche, notamment :

    1. Arlette Malu Masiala (2009-2010)

    L'auteure présenta un mémoire sur la gratuité de l'enseignement primaire dans les écoles publiques de la commune de Ngaba/Kinshasa. Elle était préoccupée du fait la gratuité et l'obligation scolaires au primaire soient reconnues par la loi fondamentale du pays dans son article 43 depuis 2006, mais en réalité des faits les parents continuent à prendre en charge le système éducatif.

    [20]

    Partant, deux questions-problèmes l'ont servi de jalon :

    - Pourquoi quatre ans après la promulgation de la constitution de la troisième république, la gratuité de l'enseignement n'est pas d'application jusqu'à ce jour pourtant garantie dans la constitution?

    - Qu'est ce qui expliquerait le laxisme du pouvoir public en ce qui concerne l'application de la loi qui consacre la gratuité et l'obligation de l'enseignement dans les établissements publics?

    Elle formula l'hypothèse selon laquelle la situation s'expliquerait par :

    - Le manque de volonté politique du pouvoir public ;

    - Le non prise en compte de la réalité sociale du pays par le législateur ;

    - La complaisance du législateur ;

    - Le manque d'une politique de planification de la part du gouvernement.

    Se servant des méthodes systémiques et différentes techniques dont l'interview et le questionnaire, elle a abouti aux résultats qui ne se sont pas écartés de ses hypothèses.

    2. Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013)

    Les deux auteurs avaient publié un article sur « La Gratuité de L'enseignement Primaire en République Démocratique du Congo : Attentes et Revers de Médaille.

    L'objectif poursuivi par leur recherche consistait à déceler les écarts entre la nouvelle politique de la gratuité et les réalités sur le terrain. Les enquêtes ont été menés dans trois localités : Kikwit, chef-lieu de la province éducationnelle Bandundu II (province de Bandundu), Kisantu et Mbanza-Ngungu (province du Kongo Central).

    [21]

    Pour les auteurs : « vers le début du XXIe siècle, le secteur éducatif congolais était caractérisé par des pratiques et arrangements informels générateurs d'incertitudes, des compromis et compromissions qui participent à sa survie, et que le Gouvernement ne saurait facilement supprimer au moyen d'une législation et d'un juridisme déconnecté de ces réalités quotidiennes ».

    Cependant, sans tenir compte des préalables majeurs, le 30 août 2010, sept jours avant la rentrée scolaire, le président de la République a chargé le Gouvernement de rendre la gratuité effective dès la rentrée 2010-2011. Cette communication présidentielle a été suivie de près par le communiqué du ministre de l'EPSP, Maker Mwango, donnant une définition pratique de la gratuité : « Par gratuité, il faut entendre la prise en charge par l'État des frais de scolarité.» Bon gré mal gré, la gratuité a été lancée à la suite du discours du président de la République dès septembre 2010 ; d'abord pour les classes de 1 ère, 2e et 3e primaires, dans toutes les provinces du pays, à l'exception des villes de Kinshasa et de Lubumbashi, et cela pour l'année scolaire 2010-2011 ; il était prévu que la 4e serait gratuite en 2011 -2012.

    Les auteurs estimaient que la déclaration politique du chef de l'Etat sur la gratuité exprimait la tension classique entre une dynamique politique dont le rythme était fondamentalement déterminé par le calendrier des élections et le souci de montrer des résultats palpables à l'électorat en 2011. Le lancement de cette politique publique traduisait ainsi l'impréparation et l'improvisation. La gratuité n'a pas fait partie d'une stratégie éducationnelle, mais plutôt d'une stratégie politique pré-électorale, ont-ils indiqué. Ils ont fait remarqué, en considérant que le système éducatif était jusque-là en grande partie financé par les parents, la gratuité, qui n'est qu'un aspect du processus global de réforme engagé au Congo, rencontre les mêmes contraintes que les autres réformes : dépendance extérieure, faiblesse de l'apport budgétaire, difficultés de pilotage et de coordination, etc.

    [22]

    D'après leurs enquêtes par questionnaire et interview, la gratuité de l'enseignement a reçu un écho très favorable dans le chef des parents d'élèves. Selon l'enquête sur le suivi de son application, « 61 % des parents, des enseignants, des directeurs et des gestionnaires (étaient) enthousiasmés par la mesure contre 19 % sans enthousiasme et 20 % de sceptiques » (MINEPSP 2011 : 4). L'enquête fait également état d'un accroissement global d'élèves de l'ordre de 25 % dans les classes ciblées (1ere, 2e et 3e).

    ? Résultats pour la province de Bandundu

    La gratuité en vigueur en RDC était qualifiée et accueillie de diverses manières par les acteurs interviewés à Kikwit : une politique sans grand impact car les enseignants non mécanisés et ceux des classes gratuites continuaient à être supportés par les parents d'élèves. La suppression de ces primes dans les classes concernées par la gratuité risquait bien de supprimer les enseignants eux-mêmes et ceci dans le contexte d'un afflux de plus en plus grand d'élèves attirés par la même gratuité.

    L'étude indique qu'après avoir constaté et vécu l'échec de la réforme, les parents d'élèves réunis au sein des Comités des Parents (COPA) et les directions des écoles se sont entendus pour des cotisations ponctuelles destinées à soutenir les enseignants « NP » (non payés). Ces cotisations étaient dénommées « savon des enseignants ».

    Selon les enquêtes, le chef de division provinciale (PROVED) de Bandundu-Centre et Sud ne désapprouvait pas le jugement suivant : « Les milieux scolaires, les enseignants, ayant perdu les avantages auxquels ils étaient habitués et, au regard de l'amenuisement de leurs enveloppes salariales et de la dégradation de leurs conditions de vie, n'apprécient pas tellement la gratuité.

    [23]

    ? Résultats pour la province du Bas-congo :

    La gratuité dans ce coin du pays s'était soldée par le déclenchement d'une grève générale. Considérant que les enseignants avaient des conditions de déplacement relativement semblables à celles de leurs collègues de Kinshasa, où la gratuité n'était pas d'application, l'autorité provinciale avait probablement jugé nécessaire la poursuite de la prise en charge des frais de transport afin de débloquer une situation de grève générale et de rouvrir les écoles à la fin septembre 2011. Un arrêté du Gouverneur fixa ces frais à 3000FC (trois mille francs congolais).

    En outre, la note circulaire ministérielle du 25 septembre 2010 annonçant la gratuité rendait aussi obligatoire l'acquisition par chaque élève d'un minimum de trois manuels scolaires qualifiés d'« essentiels ». Cela impliquait l'imposition et la ponction par les dirigeants d'école des frais d'achat desdits manuels. Mais les écoles ne disposent pas de ces manuels, dévoile l'enquête. L'étude confirme que les responsables de la sous-division de Mbanza-Ngungu avaient bien avoué que de ce fait, la question des manuels obligatoires n'a servi que de prétexte pour continuer la pratique des frais scolaires sous un autre nom. Les parents n'auront ni le pouvoir ni le courage de réclamer des remboursements.

    De tout ce qui précède, ils conclurent que le rêve de la gratité ne pouvait pas produire des effets positifs étant donné que les enseignants étaient majoritairement démotivés.

    3. Gratien Mokonzi Bambanota (2012)

    Gratien Mokonzi Bambanota Professeur à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Éducation, Université de Kisangani, RD. Congo rédigea un article sur la « Gratuité et qualité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo. »

    [24]

    Pour l'auteur, il ne suffisait pas de constater que les stipulations constitutionnelles et légales font de la gratuité de l'enseignement primaire un principe tiré des instruments juridiques internationaux et régionaux, il faut dégager l'état des lieux et le rapport entre ces stipulations et l'effectivité de cette gratuité, issue elle-même du droit à l'éducation. Il analysa ainsi l'impact de la gratuité sur l'environnement de l'apprentissage et proposa ce qui pourrait être fait pour que la qualité de l'enseignement primaire soit sauvegardée.

    Il s'exclama qu'au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, le Président de la République a chargé, lundi 30 août 2010, le Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre effective, dès la rentrée scolaire 2010-2011, la gratuité de l'enseignement primaire dans les établissements publics. On était à peine à une semaine de la rentrée scolaire, la gratuité de l'enseignement primaire a donc été instaurée en RDC dans la précipitation, a-t-il indiqué.

    Les écoles ont ainsi ouvert les portes le 6 septembre 2010 sans en avoir le même entendement et sans savoir exactement quoi faire pour sa mise en oeuvre. C'est le 20 septembre que le Ministre adressera une lettre aux Gouverneurs des provinces dans laquelle il a indiqué des dispositions relatives aux frais de scolarité et aux manuels scolaires.

    Contrairement au plan initialement conçu par le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) la gratuité de l'enseignement n'a pas été étendue à toutes les classes du primaire au cours de l'année scolaire 2011-2012, elle s'est plutôt bornée en 4ème année. Selon l'étude, la gratuité n'a pas montré sa force et la qualité d'enseignement risquerait être la principale victime de la gratuité improvisée. Le professeur accentue en ces termes : « malgré les efforts entrepris ces dernières années pour améliorer les arbitrages intersectoriels en faveur de l'éducation, la situation est restée inchangée et s'est même aggravée, notamment à cause de la crise

    [25]

    financière internationale de 2008, le financement ne représentant plus que 4 % des dépenses publiques en 2009. » D'où l'importance du réajustement de l'offre éducative.

    Pour l'auteur, en amont du réajustement de l'offre de l'éducation, il convient, au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, d'éditer une loi spécifique devant organiser la gratuité et en fixer les contours, d'une part, et de mettre en place des institutions chargées du suivi de son application, d'autre part. Il s'agit là des mesures juridique et pratique indispensables pour rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo.

    Il renchérit, si les dispositions indiquées ci-dessus ne sont pas prises en compte au niveau de l'offre de l'éducation, du cadre légal et des structures d'exécution, la gratuité sera un voeu pieu et créera, inexorablement, un environnement d'apprentissage hostile à la qualité de l'enseignement. Il ne sera pas ainsi rare de rencontrer des classes plus surpeuplées qu'aujourd'hui, dépourvues d'enseignants et du minimum indispensable pour un enseignement de qualité. Alors que le niveau des élèves laisse déjà fortement à désirer, il se détériorera davantage encore dans un tel environnement. De tels effets peuvent être évités si la gratuité est appliquée de manière progressive et se réalise non à court terme (2 ans) mais à moyen terme (5 à 6 ans) et à long terme.

    Le chercheur conclu que l'application précipitée et non planifiée de la gratuité sera, ni plus ni moins, un ennemi redoutable de la qualité de l'enseignement. Pour lui, la gratuité amorcée en 2011 avait un impact positif aux effets négatifs.

    [26]

    8. Division du travail

    En plus de l'introduction et de la conclusion, la présente étude comporte trois chapitres à savoir :

    ? Généralités ou cadre théorique ;

    ? Repères méthodologiques ;

    ? Présentation, analyse et interprétation des résultats.

    [27]

    CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

    1.1. Définition des concepts

    En avant-plan, nous tenons ici à rappeler que notre sujet de mémoire porte sur les « Défis de la Gratuité de l'Enseignement Primaire en République Démocratique du Congo », une contribution à la mise en place des politiques éducatives. Droitement, nous allons définir les concepts clés du sujet, mais aussi l'extrapolation de ces différents vocables selon l'entendement que nous nous faisons dans le contexte de la présente étude. C'est aussi dans ce chapitre que nous allons analyser la survie de l'école congolaise face au défi de l'éducation pour tous.

    1.1.1. Défi

    Selon le petit Larousse illustré (2009, p.295), un défi est un problème, difficulté que l'on pose une situation et que l'on doit surmonter. Dans le contexte du présent travail, nous voudrions identifier les difficultés auxquelles fait face la gratuité de l'éducation de base en RDC et ensuite formuler les politiques de remédiations pouvant conduire progressivement à sortir de la crise.

    Nous nous pencherons à l'instar de Roegiers et coll. (2000), aux discussions et aux mises en perspectives qui font émerger l'écart, la distance entre les intentions et la mise en application des projets ainsi que la pertinence de définition adéquate, afin d'en arriver à une évaluation justifiable en termes d'appréciation globale, de définitions de critères et d'indicateurs. Car, nous nous rendons compte qu'il y a un problème capital, toujours méconnu, qui est celui de la nécessité de promouvoir une connaissance capable de saisir les problèmes globaux et fondamentaux pour y inscrire les connaissances partielles et locales. S'inscrit aussi la notion de durabilité qui devrait être à la base de notre façon de vivre et de concevoir les politiques éducatives.

    [28]

    L'un des défis les plus difficiles à relever sera de modifier nos modes de pensée, de façon de faire face à la complexité grandissante, à la rapidité des changements et à l'imprévisibilité, qui caractérisent le monde. Tout en faisant ces réformes scolaires, nous devons garder le cap sur le long terme, sur le monde des générations futures vis-à-vis desquelles nous avons une énorme responsabilité.

    1.1.2. Gratuité

    La Gratuité est le caractère de ce qui est gratuit, qui ne coûte rien. Gratuit (gratuitus du latin), veut dire fait ou donné sans qu'il en coûte rien; ce dont on jouit sans payer (Le petit Larousse illustré, 2009, p.479).

    À strictement parler, dans l'enseignement, la gratuité implique par conséquent l'absence des frais de scolarité pour les bénéficiaires et le financement de l'enseignement par des partenaires de l'éducation autres que les familles (l'État, les entreprises, les communautés, les donateurs extérieurs, etc.).

    Sans vouloir nous attarder sur les différentes définitions et composantes de la gratuité, on peut retenir simplement qu'elle signifie : les bénéficiaires de l'action éducative sont affranchis des frais scolaires.

    1.1.3. Frais scolaires

    Dans le langage congolais, Frais scolaires veut naturellement dire la prise en charge par les parents d'élèves de la scolarité de leurs enfants. Autrement, l'argent en espèces demandés par les écoles comme caution pour avoir accès à l'école. Bref, la prise en charge de l'éducation par les ménages. Au Congo, le concept prend son ampleur après l'effondrement des dépenses publiques et l'amenuisement des financements par l'Etat du secteur de l'éducation. Vers les années 90, les parents congolais, ayant vu l'école en péril, et ne voulant guère son anéantissement ou sa disparition totale, y ont levé l'option sous le label de

    L'enseignement national comprend deux structures, à savoir l'enseignement formel et l'éducation non formelle. L'enseignement formel est

    [29]

    l'église catholique de sauver la scolarité des leurs enfants en acceptant de prendre en charge la survie de l'école. Une résolution salutaire que les autorités publiques du secteur se sont appropriées pour se désengager subtilement si pas dire démissionner de la mission régalienne de l'Etat, celle de promouvoir le droit à l'Education Pour Tous et Par Tous.

    1.1.4. Enseignement

    Le concept enseignement, selon le vocabulaire de l'éducation (publié sous la direction de Gaston Mialaret 1979), se définit comme l'action de la personne qui met l'autre dans la situation d'apprentissage. L'enseignement peut être défini de plusieurs manières (petit Larousse illustré, 2009, p.372), à savoir:

    V' L'action, l'art d'enseigner;

    V' La profession de celui qui enseigne;

    V' L'organisation générale, institutionnelle et pédagogique de l'enseignement dans une société donnée;

    V' Elément de cette organisation, soit par cette distinction de niveaux, soit par distinction de la matière, soit par distinction juridique, par exemple l'enseignement public et privé.

    Dans le contexte de la présente étude, ce sont les deux dernières dimensions qui nous intéressent. Lorsque nous parlons de l'enseignement primaire, nous pensons à l'organisation du système éducatif par niveau d'études afin de le différencier du secondaire et d'autres niveaux. Nous voudrions expliciter notre entendement du terme enseignement par un extrait tiré de la loi-cadre de l'enseignement national n°14/004 du 11 Février 2014.

    1.1.4.1. Des structures d'enseignement en RDC (Loi-cadre du 11/02/2014)

    [30]

    dispensé sous forme d'enseignement classique et d'enseignement spécial. L'éducation non formelle est donnée sous forme d'activités assurées dans des établissements spéciaux et dans des centres de formation.

    L'enseignement national de type classique est organisé en :

    ? Enseignement maternel ;

    ? Enseignement primaire ;

    ? Enseignement secondaire ;

    ? Enseignement supérieur et universitaire.

    Nous nous bornerons à l'école primaire comme étant notre stade d'intention.

    ? De l'enseignement primaire

    L'enseignement primaire est organisé en deux cycles de trois ans chacun. Est admis en première année du cycle élémentaire de l'enseignement primaire, tout enfant qui aura atteint l'âge de six ans révolus à la date de la rentrée scolaire ou au plus tard trois mois après cette date. L'enseignement primaire a pour mission notamment de préparer l'enfant à s'intégrer utilement dans la société en lui apprenant à lire, à écrire, à calculer et à s'exprimer et à poursuivre des études ultérieures.

    1.2. Gratuité de l'enseignement

    1.2.1. Dispositions légales et pratiques

    La gratuité de l'enseignement primaire est un droit garanti par la constitution de la RDC. Dans son article 43, la loi fondamentale du pays stipule que l'enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics de l'Etat. S'ajoute encore la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l'enseignement national qui annonce le prolongement de la gratuité jusqu'au secondaire général (classes de 7e et 8e selon l'appellation actuelle).

    [31]

    Les différents instruments juridiques nationaux et internationaux, notamment la Déclaration Mondiale sur l'Education pour Tous, la Constitution du pays ainsi que les lois et règlements de la République Démocratique du Congo constituent le socle des orientations fondamentales de l'enseignement national. Il en résulte les principes majeurs selon lesquels l'enseignement national:

    - est organisé dans les établissements publics et dans les établissements privés agréés;

    - est obligatoire au cycle primaire;

    - est gratuit dans les établissements publics au niveau primaire et secondaire général;

    - lutte contre l'analphabétisme et l'ignorance;

    - garantit l'accès aux mêmes avantages de formation scolaire et académique pour tous les apprenants tant du secteur public que privé.

    Loi-cadre de 2014 a pour finalité de créer les conditions nécessaires à :

    - l'accès à l'éducation scolaire par tous et pour tous;

    - la formation des élites pour un développement harmonieux et durable; - l'éradication de l'analphabétisme.

    Aux termes de l'article 7 point 18 de la loi-cadre de 2014, la gratuité signifie, la prise en charge par l'Etat des frais de scolarité de l'éducation de base dans les établissements publics. Comme nous l'avons déjà indiqué, selon l'esprit de la loi-cadre de 2014, la gratuité ne se limite pas seulement au niveau primaire, elle s'étend jusqu'au secondaire général. Ce que le législateur nomme l'éducation de base aux termes de ses articles 10, 11, 12 et 13 de la même loi.

    [32]

    1.2.2. De l'Education de base

    L'éducation de base pour tous est l'ensemble de connaissances acquises par l'enfant dès le niveau primaire jusqu'au secondaire général. Elle concerne l'enseignement primaire et les deux premières années du secondaire. Elle assure à tous les enfants un socle commun des connaissances et donne à l'enfant un premier niveau de formation générale. L'éducation de base pour tous vise à satisfaire le besoin d'apprendre des enfants, des jeunes et des adultes, notamment les besoins d'apprendre à écrire, à lire, à calculer, à s'exprimer oralement et par des signes, à savoir résoudre des problèmes et à acquérir le savoir-être, le savoir-faire, le savoir-faire faire, les avoir-devenir et le sens civique.

    Pour atteindre l'éducation de base pour tous, tout au long de la vie, l'Etat :

    - Garantit la scolarisation primaire obligatoire et gratuite pour tous dans les établissements publics d'enseignement national, en y consacrant des ressources humaines, matérielles et financières appropriées ;

    - Assure la démocratisation de l'éducation par la garantie du droit à une éducation de qualité, l'égalité des chances d'accès et de réussite pour tous, y compris les personnes vivant avec handicaps;

    - Promeut l'éducation physique et sportive, l'éducation non-formelle, la lutte contre les violences sexuelles et les maladies endémiques et épidémiques notamment le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose ainsi que l'utilisation des langues nationales et/ou des langues du milieu.

    Le programme national de l'éducation de base pour tous est applicable sur toute l'étendue de la République. Il est enrichi par des apports spécifiques à chaque milieu.

    [33]

    Dans leur célèbre ouvrage de vocabulaire de l'éducation, Gaston Mialaret et ses collaborateurs (1991, pp 52-57) mettent en relief que l'éducation de base est un ensemble d'éléments d'un contenu éducatif susceptible de répondre aux besoins essentiels d'éducation des groupes non scolaires dans l'immédiat afin de leur permettre de participer à la vie de la communauté et à son développement. Mais, à condition qu'elle s'ouvre dans les perspectives éducatives du futur. L'éducation est, pour Mialaret, inséparable de la société dans laquelle elle se développe. Reflet de la société qui l'inspire-t-elle en est, en même temps, un des éléments moteurs au sein des autres forces qui la déterminent : politiques, économiques en particulier.

    2.2.3. Gratuité de l'enseignement primaire et ses avantages

    Elles sont très appréciables les politiques éducatives qui prônent l'égalité des chances. L'initiative du gouvernement congolais portant l'application des dispositions légales relatives à la gratuité de l'éducation est un tournant décisif au décollage du système éducatif congolais à l'échelle mondiale en accomplissant l'un des plus grands objectifs du millénaire dont l'éducation pour tous. A la grande satisfaction de la population congolaise, la mise en pratique de la disposition légale portant gratuité de l'éducation de base a été chaleureusement accueillie par la majorité des parents d'élèves; et sur le plan politique, elle demeure l'élément clé des discussions communes sur le bilan du nouveau régime.

    L'éducation fondamentale n'est pas seulement une fin en soi. Elle est l'assise d'une formation permanente et d'un développement de l'être humain, sur laquelle les pays peuvent édifier de façon systématique d'autres niveaux et d'autres types d'éducation et de formation. Dit-on le développement de la connaissance scientifique est un moyen puissant de détection des erreurs et de lutte contre les illusions.

    [34]

    Sans aucun doute, la gratuité de l'éducation offre de nombreux avantages, parmi lesquels :

    1. L'obstruction à la déperdition scolaire;

    2. L'accroissement du taux de scolarisation;

    3. Rétablissement du climat de confiance entre les gouvernants et gouvernés;

    4. L'investissement dans l'homme;

    5. Lutte contre l'analphabétisme et l'ignorance;

    6. L'accès à l'éducation pour tous;

    7. Lutte contre la discrimination, etc.

    2.2.4. Gratuité et qualité de l'enseignement

    Bien que la législation internationale soit pour l'essentiel axée sur l'accès à l'éducation et qu'elle soit relativement muette au sujet de sa qualité, la Convention relative aux droits de l'enfant constitue une importante exception. On y trouve des engagements vigoureux et détaillés concernant les buts de l'éducation, et ces engagements ont à leur tour des implications pour le contenu et la qualité de l'éducation.

    La Déclaration de Jomtien et surtout le Cadre d'action de Dakar en 2000 ont reconnu que la qualité de l'éducation est un déterminant primordial de la réalisation de l'éducation pour tous. Plus explicitement que les engagements antérieurs, le deuxième des six objectifs énoncés dans le Cadre d'action de Dakar engage les pays à assurer un enseignement primaire «de qualité». De plus, le sixième objectif inclut l'engagement d'améliorer la qualité de l'éducation sous tous ses aspects de façon à obtenir pour tous de meilleurs résultats d'apprentissage, «notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante».

    [35]

    L'importance d'une éducation de qualité a été réaffirmée vigoureusement comme une priorité de l'UNESCO lors d'une table ronde ministérielle sur la qualité organisée à Paris en 2003. L'UNESCO promeut l'accès à une éducation de qualité comme un droit humain et appuie une approche fondée sur les droits de toutes les activités d'éducation. Pour mieux saisir cette notion de qualité, toute une série de variables doit être prise en compte. Notamment la professionnalisation des enseignants et la régularisation de l'offre éducative (infrastructures scolaires, outils de formation, aménagement des programmes de formation, allocation d'un budget conséquent à l'éducation, dispositifs pédagogiques appropriés, etc.)

    1.2.5. Qualité et efficacité de l'éducation

    La qualité et l'efficacité des sous-secteurs de l'EPST sont analysées sous trois angles principaux : la qualité des intrants éducatifs, la qualité des méthodes d'enseignement et les résultats éducatifs, et l'efficacité interne et externe du système. En RDC, selon les données statistiques 2007/08, le personnel enseignant souffre d'une formation initiale jugée peu professionnalisant et de l'absence quasi-totale de système national fonctionnel de formation continue, un tiers des enseignants du primaire et 64 % des enseignants du secondaire n'ont pas la qualification requise pour enseigner. Le cumul de ces deux facteurs a provoqué une rupture professionnelle et intellectuelle du corps professoral menant à la détérioration de la qualité de l'éducation.

    Par ailleurs, la démotivation et le mauvais moral des enseignants peu rémunérés, sont autant de facteurs qui affectent négativement leur rendement. S'y ajoutent la faible attractivité de la profession et les difficultés de renouvellement du corps enseignant. Selon un rapport d'évaluation du projet PASE (Projet d'Appui au Secteur de l'Éducation), la fonction d'encadrement pédagogique est peu efficace en raison du nombre limité et de l'âge avancé des inspecteurs, ainsi que du manque de motivation de ces derniers face à des

    [36]

    conditions de vie difficiles et à l'absence totale de moyens matériels et logistiques pour mener à bien leur mission. De plus, nombre d'inspecteurs assurent des tâches de gestion administrative et financière au détriment de l'encadrement pédagogique des enseignants sur le terrain.

    Le manque notoire de ressources matérielles et didactiques est à déplorer. Dans de nombreuses écoles, les manuels font défaut, ce qui rend difficile le travail des enseignants et ne facilite pas l'apprentissage.

    La mise à disposition de manuels dans les écoles publiques a fonctionné normalement jusque vers les années 1980. Par la suite, toutes les initiatives mises en place par l'État se sont soldées par des résultats mitigés, voire des échecs. L'ensemble du dispositif de conception, de production et de distribution des manuels scolaires s'est effondré à cause des pillages de 1991 et 1993 et de l'amenuisement des ressources budgétaires.

    A défaut d'investissements dans la construction et l'entretien des infrastructures scolaires, on a assisté à une dégradation de l'environnement face aux besoins croissants, avec un effet négatif sur l'accès à l'enseignement primaire et secondaire. Le recensement complet de l'état des infrastructures scolaires n'est pas encore disponible, la Direction des Infrastructures Scolaires qui en a la responsabilité ne disposant pas des moyens matériels nécessaires pour ce faire.

    Dans le primaire, d'après les données des Annuaires Statistiques 2006/07 et 2007/08, l'efficacité interne reste faible. L'équité en matière de scolarisation demeure, à tous les niveaux d'enseignement, un défi majeur pour le système éducatif congolais, d'autant plus que la priorité reste d'atteindre les enfants actuellement exclus du système. On estime à 5 millions le nombre d'enfants non scolarisés en RDC, soit 1/7ème des enfants non scolarisés de l'Afrique subsaharienne, selon les chiffres du rapport 2009 sur l'EPT (35 millions).

    [37]

    Plusieurs facteurs pourraient expliquer les disparités d'accès dont la situation socio-économique des parents et le statut des enfants sans tuteurs.

    1.3. Défis de la gratuité de l'enseignement en RDC

    En République Démocratique du Congo, plus particulièrement dans la ville province de Kinshasa, la gratuité de l'enseignement fait face aux multiples défis et les causes sont lointaines. Les problèmes seraient d'ordre politique, économique, institutionnel et managérial. Malgré les efforts déployés par le ministère de l'Éducation, la gratuité a beaucoup d'obstacles à surmonter, à savoir des bâtiments délabrés, le manque de matériel didactique, d'équipement et de personnel de qualité.

    Voici la vue préliminaire des défis en phares dont fait face la de l'éducation pour tous en RDC :

    1. Faible budget de l'Etat et celui alloué au secteur éducatif.

    2. La modicité de l'enveloppe salariale des enseignants face à la détérioration des conditions sociales à Kinshasa.

    3. L'insuffisance des infrastructures et capacités d'accueil des établissements qui n'augmentent pas proportionnellement à l'accroissement du nombre d'élèves.

    5. Déficience des méthodes stratégiques mises à la disposition des enseignants pour adapter l'enseignement aux circonstances actuelles.

    6. Les barrières d'ordres organisationnel et managérial dues à l'improvisation de la gratuité et à l'absence d'un plan d'opérationnalisation.

    Dans le Programme de Renforcement des capacités d'accueil du système élaboré en mars 2010, les experts du ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel reconnaissaient déjà la difficulté d'appliquer la gratuité à l'état actuel des capacités d'accueil. D'ailleurs le chef de l'Etat a

    Dès la première moitié de la décennie 1980, s'affiche la faillite du modèle économique «zaïrianisé» construit sur la rente minière et l'endettement. S'ensuit

    [38]

    reconnu ce défi, et il a même promis, dans son programme de cent jours, la construction et la réhabilitation de 150 écoles et poursuivre l'investissement jusqu'à 10.000 salles de classes. En réponse à l'afflux prévu dans le système comme répercussions de la gratuité, le gouvernement entendait élargir la capacité d'accueil par la construction et la réhabilitation de salles de classe et leur équipement en mobiliers scolaires.

    Il est important d'examiner les origines de la crise de l'école congolaise source des défis.

    1.4. Etat des lieux de l'école congolaise

    1.4.1. Genèse de la crise et survie de l'école congolaise

    1.4.1.1. Aperçu général

    Réussir à atteindre les objectifs de développement du Millénaire qui visent à instaurer l'éducation primaire universelle partout dans le monde et en Afrique en particulier, nécessite une attention spéciale sur la République Démocratique du Congo, qui est l'un des cinq pays au monde regorgeant le plus d'enfants non scolarisés. Des décennies de conflits violents, de grandes migrations de populations et de privations économiques prolongées ont entraîné un déclin net du système éducatif en RDC. L'instabilité que connaît ce pays depuis plusieurs décennies n'est pas à démontrer ; un investissement public quasi-nul ; la dépense courante réelle par élève serait passée de 109 $ en 1980 à 4 $ en 2002.

    Dans leur ouvrage, la survie de l'école primaire congolaise: héritage colonial, hybridité et résilience, Marc Poncelet, Géraldine André, Tom De Herdt (2010, pp.23-41), démontrent que la République Démocratique du Congo connaît une crise exceptionnellement profonde dont les racines sont lointaines et les dimensions multiples.

    [39]

    la montée d'une informalisation générale de l'économie que traduisent les phénomènes de contraction drastique du salariat urbain, de pauvreté croissante et de rupture du contrôle économique. Le pays est placé sous ajustement structurel dès 1982 avant que l'économie soit définitivement désarticulée par les pillages populaires et les « expulsions ethniques » de la première moitié des années 1990.

    Le dernier moment de cette conjonction tragique est contemporain, depuis le nouveau millénaire, d'une pacification/transition démocratique sous tutelle internationale. Dans le secteur éducatif, la crise s'est manifestée dès le début des années 1980. Jusqu'à cette époque, l'État post-colonial avait poursuivi et amplifié l'investissement scolaire colonial tardif mais très significatif des années 1955-1960, le budget du MEPSP (Ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel) représentait près de 25 % des dépenses publiques globales.

    Dans le cadre du programme d'ajustement structurel (1982-1987), imposé par les institutions financières internationales au Zaïre, le budget de l'État consacré à l' éducation a connu une chute historique, passant de 159 $ en 1982 à 23 $ par élève en 1987 : le salaire réel des enseignants est passé de 68 $ à 27 $ et leur nombre a été comprimé fortement pendant la même période.

    En fait, le nombre d'enseignants payés par l'État a diminué de manière systématique à partir de 1982, passant de 64 % (1982) à 31 % en 2006, atteignant un minimum vers 2001. C'est en effet au tournant du millénaire que le système scolaire a touché le fond : le poids du budget de l'éducation qui avait diminué de 25 % à 7 % dans les années 1980 est réduit à 2-3 % à la fin des années 1990; le salaire moyen descend à 12,90 $ en 2002. De l'investissement de 159 $ par élève en 1982, il ne reste que 7 $ en 2006. La capacité effective du MINEPSP à intervenir dans le secteur éducatif est donc quasi-nulle et on note

    [40]

    une disparition presque totale des dépenses en capital et des dépenses non-salariales.

    Pourtant, l'école et plus généralement le champ scolaire ont survécu au coeur de la société et d'un État souvent décrit comme «failli». Les effectifs de l'éducation primaire ne se sont pas effondrés ; les chiffres absolus en primaire ont au contraire doublé de 1987 à 2006, passant approximativement de 4 millions à 8 millions.

    La force et la constance de la demande de scolarisation visibles dont la capacité des parents à payer sont d'autant plus remarquables que les conditions matérielles et pédagogiques sont très dégradées et corrompues. La performance éducative est hautement mise en question. En contraste avec le sentiment général d'abandon qui prévaut dans la société, on observe la création incessante de nouvelles écoles (pas seulement des écoles privées), le développement de l'appareil administratif scolaire et la permanence d'un débat public relatif à l'école. A noter, la RDC sort d'une longue crise économique et politique qui a eu de graves conséquences sur le système éducatif. Plus de trois décennies de déclin économique, de chaos politique et de guerre ont créé des conditions extrêmement difficiles pour l'éducation au Congo.

    Avec un PIB par habitant d'environ 100 $ en 2002, la RDC fait partie des pays les plus pauvres du monde. En plus des effets généraux de l'instabilité politique, du chaos économique et de la guerre, le système éducatif a subi des atteintes directes. Deux épisodes majeurs de pillage par des soldats, en 1991 et 1993, ont entraîné des destructions considérables d'immeubles et d'équipements, dont de nombreuses écoles ne se sont pas remises. Le mauvais entretien des infrastructures routières a conduit à l'abandon des nombreuses écoles dans les zones rurales de l'intérieur. Selon la Banque centrale du Congo (BCC), la situation a continué à se dégrader au cours de l'année 2017, avec une dépréciation mensuelle du franc congolais de 3,4 % entre janvier et juillet, et un

    [41]

    taux d'inflation atteignant 52,2 % sur les dix premiers mois de l'année. Ce qui justifie le maigre budget décroissant de 7 Milliards de dollars en 2017 et 5 Milliards de dollars en 2018.

    Le secteur de l'éducation, à l'instar d'autres secteurs sociaux en République Démocratique du Congo (RDC), fait face à des défis majeurs compte tenu de la forte croissance démographique - une population de plus de 90 millions, croissant à 3,1 % par an, dont près de 70% vivant en milieu rural, un climat politique fragile en raison de la récurrence des conflits ethniques et une instabilité macroéconomique due à un manque de mécanisme de résistance aux chocs financiers. Les compétences et la motivation des enseignants se sont détériorées à tous les niveaux d'études, et leurs faibles et incertaines rémunérations en sont l'une des causes principales.

    Par ailleurs, il y plus de 30 ans, le système éducatif de la RDC était en avance sur celui de nombreux pays subsahariens, en matière de taux brut de scolarisation primaire. Mais présentement, il est à la traîne de la plupart d'entre eux. La RDC avait un système universitaire qui attirait les étudiants d'Afrique francophone; mais aujourd'hui, les universités ont des programmes, des cursus dépassés et des infrastructures en ruine. Toutefois, le système éducatif de la RDC a montré une résilience remarquable en dépit des crises récentes, et même continue à se développer à tous les niveaux. Le système d'administration scolaire a survécu aux perturbations et dans la même perspective, la gestion locale a été solidement prise en main par les parents et les enseignants au niveau de chaque école. Les autorités congolaises et les bailleurs de fonds ont tous admis que la renaissance du secteur éducatif était essentielle au développement de la RDC.

    Très loin de la prééminence qu'il avait dans les dépenses totales de l'Etat, il y a environ deux décennies, le secteur de l'éducation compte moins de 6% de la dépense publique totale en termes de taux d'exécution. L'un aspects essentiels

    [42]

    du système éducatif congolais est le manque presque total des ressources et des financements gouvernementaux pour tous les niveaux d'éducation, y compris le primaire. Toutes les institutions d'enseignement, qu'elles soient publiques ou privées, sont financées presque entièrement par les ménages.

    En 2016, la RDC a consacré à l'éducation 15,29% des dépenses publiques; mais en général la structure du budget 2016 ressort que 10,28 % sont affectés à d'autres affaires concernant l'enseignement" et moins de 5% seulement sont affectés à l'enseignement proprement dit, primaire, secondaire, technique, professionnel et universitaire. Il est vrai que la fréquentation scolaire au primaire a progressé, mais on note cependant des disparités importantes. Malgré les efforts fournis par le Gouvernement de la RDC avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, la scolarisation primaire universelle n'a pu encore se réaliser. Outre, les bouleversements de 30 dernières années, le système éducatif de la RDC a continué à se développer, quoique lentement.

    Cependant, cette tendance, surprenante dans un contexte de plus de trois décennies de déclin économique et de près deux décennies de conflit, ne montre pas jusqu'ici de progrès décisif vers la scolarisation primaire universelle. Les modalités uniques du financement privé adoptées en RDC ont eu des conséquences à la fois sur la scolarisation et la qualité de l'éducation, que sur les motivations des enseignants et des administrateurs.

    1.4.1.2. Péril du droit à l'éducation

    La situation du droit à l'éducation en République du Congo est considérée comme extrêmement critique. La qualité de l'enseignement a fortement baissé à tous les niveaux. Cet état de chose est caractérisé par le désengagement de l'Etat du secteur de l'enseignement national. Par désengagement, il faut entendre le processus de renoncement à accomplir certaines obligations auxquelles on a souscrit en vertu d'une promesse, d'une convention, d'un pacte ou d'une loi.

    [43]

    a) Au comble de l'engagement: la politique scolaire de 1960 à 1967

    A l'accession du Congo à l'indépendance, le jeune Etat réaffirma avec une grande détermination la politique d'engagement scolaire amorcée sous la colonisation. Il redéfinit et améliora les termes de ses obligations vis-à-vis du système scolaire. La constitution de la République Démocratique du Congo de 1964 (art. 33), connue sous le nom de la constitution de Luluabourg peut être considérée à cet égard comme l'expression la mieux affirmée de cet engagement: Elle prône les principes fondamentaux de l'éducation, notamment :

    > Le droit à l'éducation pour tous;

    > L'obligation et la gratuité de l'enseignement ; > La liberté scolaire.

    Aucune autre constitution nationale ne s'est montrée aussi généreuse envers l'enseignement. Au cours de la même période, s'est tenu à Addis-Abeba la conférence sur le développement de l'Afrique et le Congo a fait siennes toutes ces recommandations. Au demeurant, on peut juger de l'impact de cet engagement tout azimut par les résultats obtenus. L'extension du secteur de l'enseignement à tous les niveaux, primaire, secondaire et supérieur. Les preuves éloquentes sont :

    > Le recrutement des professeurs du secondaire qui faisaient cruellement défaut. Sous les auspices de l'UNESCO qui s'est chargée de cette opération à l'échelle mondiale;

    > L'ampleur et l'audace des réformes scolaires entreprises;

    > La hauteur du budget consacré à l'éducation Nationale atteignant jusqu'au quart (25%) du budget national;

    > L'allocation des bourses d'études aux élèves et étudiants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays;

    > La production des manuels scolaires et du matériel didactique; Le recyclage et le perfectionnement du personnel enseignant, etc.

    [44]

    b) Début du désengagement : la politique scolaire de 1967 à 1986

    L'année 1967 marque l'amorce du processus de désengagement qui commence avec le Manifeste de la N'Sele et la constitution Révolutionnaire (ainsi que ses multiples révisions) et atteindra son accélération avec la promulgation de la loi-cadre de l'enseignement national en 1986.

    En effet, l'avènement du Manifeste de la N'Sele et de la constitution de 1967 ont marqué un tournant décisif dans le domaine de la politique scolaire au Congo. Dans son livre, Education Pour Tous et Par Tous : Piste pour une nouvelle école congolaise (2000, pp.10-40), NGONGO DISASHI met en relief trois faits attestant le désengagement de l'Etat à l'Education: « le mutisme juridique, les critiques acerbes envers le système scolaire et les actes concrets de désengagement. » Considérons les deux derniers faits.

    ? Les critiques acerbes.

    C'est pendant cette période qu'apparut un discours extrêmement Critique à l'égard du système éducatif. Les discours présidentiels, les décisions du comité central du M.P.R (mouvement populaire de la révolution) et les analyses des responsables de l'Education Nationale prirent tous un ton sévère envers l'enseignement.

    On lui reprochait, entre autres le manque d'adéquation avec le développement et les besoins nouveaux de la société; son caractère budgétivore; ses résultats peu satisfaisants; sa tendance promotionnelle plutôt que professionnelle; le déséquilibre entre l'enseignement général et professionnel; l'anarchie et la tricherie à tous les niveaux; les effectifs pléthoriques; le chômage des diplômés; la culture des antivaleurs; etc. Toutes ces critiques étaient certes fondées et méritaient que l'on y trouvât des solutions appropriées.

    [45]

    ? Les actes concrets de désengagement

    Il est bon de relever ici quelques actes et décisions qui caractérisèrent le désengagement. Certains d'entre eux apparurent au début comme non structurés ou incohérents, mais à l'analyse, ils débouchèrent au même résultat.

    1. Le désengagement financier

    Il se manifesta clairement par la réduction du budget alloué à l'éducation et fut ramené aux seules dépenses de rémunération, lesquelles tout en restant les plus modiques, représentaient au moins 80% de l'ensemble du budget. Les dotations naguère consacrées à l'investissement, à la réfection ou entretien des infrastructures furent progressivement amenuisées, puis supprimées. Les bourses d'études pour étudiants, la prise en charge de leur logement, restauration, transport, etc. furent également supprimées.

    2. La gestion directe des écoles par l'Etat

    L'Etat décida aussi de gérer lui-même directement toutes les écoles relevant de l'enseignement national. Cette mesure avait été considérée comme un acte d'engagement. Mais en réalité, c'était le contraire. L'Etat se croyait exploité par les gestionnaires des écoles des réseaux conventionnés. Il voulut donc gérer seul ces réseaux afin de réduire l'impact budgétaire notamment en assainissant les effectifs et en fermant les écoles déclarées non viables.

    3. L'institution des comités des parents dans les écoles

    Jusqu'en 1978, le rôle des parents dans l'éducation consistait à choisir le type d'éducation convenable à leurs enfants, à leur octroyer les fournitures scolaires et à payer les menus frais d'écolage. Depuis le début des années 1990, s'est institutionnalisé un système palliatif mais durable, mobile et complexe dont le coût largement consacré aux rémunérations des enseignants est supporté de manière considérable par les parents. La création dans chaque école d'un comité

    [46]

    de parents fut décidée pour les impliquer aux nombreux problèmes que soulevait la scolarisation de leurs enfants. Ils devraient ainsi prendre conscience d'énormes difficultés et sacrifices consentis par l'Etat et accepter de lui alléger la tâche en participant aux frais de fonctionnement, de construction, de réfection ou d'entretien des écoles, bref, à tous les frais, même ceux relatifs aux rémunérations des enseignants. Ces comités devenaient ainsi un bon débarras pour l'Etat.

    4. L'encouragement de la création des écoles privées

    Délaissant son secteur dans la misère, l'Etat se mit à encourager ou simplement à laisser se développer le réseau de l'enseignement privé dans lequel il ne prend part à aucune charge. Au contraire, toutes les tracasseries administratives deviennent des prétextes pour alourdir les taxes et divers frais. Ainsi, l'agrément d'une nouvelle école fut une véritable aubaine pour gagner de l'argent. Le secteur devint ainsi un sauf-conduit pour l'Etat, le désengagement de ses responsabilités.

    5. La loi de l'enseignement (1986)

    La loi-cadre n°86/005 a été promulguée le 22 septembre 1986 comme portant régime général applicable à l'enseignement national. Elle fut l'aboutissement logique du processus de désengagement de l'Etat. Attentant depuis longtemps, cette loi-cadre a mutilé tous les principes prônant l'éducation pour tous. Peu après, il survint une baisse sensible du secteur de 1992 à 1993 due bien sûr aux mutineries et aux pillages de triste mémoire.

    En définitive, pour ce qui est de l'accroissement des effectifs des élèves en RDC, la population congolaise est jeune et elle rajeunit d'année en année. Les effets cumulés de cette jeunesse de plus en plus nombreuse, de plus en plus inactives, et de moins en moins scolarisée risquent, si on n'y prend pas garde, de provoquer une implosion populaire.

    [47]

    1.5. Diagnostic récent du système éducatif en RDC

    L'éducation s'entend comme la formation intégrale de l'homme. Depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1960, aucune politique cohérente du système éducatif n'a été conçue et appliquée en vue de trouver des adaptations nécessaires entre la demande de l'éducation, toujours croissante, et les ressources de l'Etat de plus en plus décroissantes. L'insuffisance de la capacité d'accueil des écoles publiques en est la cause de la prolifération des établissements d'enseignements privés.

    1.5.1. L'éducation en situation de crise: Invention d'un nouveau paradigme

    L'émergence du paradigme d'éducation en situation de crise s'inscrit tout d'abord en continuité avec la construction progressive d'un« agenda global pour l'éducation » depuis les années 1980 (King, 2007, p. 377-391). C'est à cette époque en effet qu'apparaît une vision plus sociale du développement, notamment au sein de la Banque mondiale et du PNUD qui considèrent avec l'adoption de l'Indicateur de Développement Humain que le développement ne peut plus se réduire à la seule croissance économique mais doit aussi permettre l'amélioration de l'accès à l'éducation et à la santé. Au même moment, les politiques d'ajustement structurels mises en oeuvre dans la plupart des pays du Sud ont amené l'État à se retirer de ce secteur, tandis que la Convention relative aux droits de l'enfant, adoptée en 1989, reconnaît pour la première fois l'éducation de base comme un droit fondamental devant être garanti à tous les enfants à l'échelle internationale.

    Fort de cette assise juridique de portée universelle, et profitant de la faiblesse relative de l'État, les agences d'aide au développement multiplient alors leurs programmes d'interventions au sein et en parallèle des systèmes éducatifs nationaux, à la fois pour les financer mais aussi pour les réformer, suivant des standards, des politiques et des modèles définis au sein d'arènes publiques internationales. C'est ainsi que les trois dernières décennies ont vu une

    [48]

    multiplication de conférences mondiales sur le thème de I' Education Pour Tous (Jomtien en 1990, Amman en 1996 et Dakar en 2000) jusqu'à ce que celle-ci soit intégrée dans les points 2 et 3 des Objectifs du Millénaire pour le développement.

    Selon l'article 28 de la Convention relative aux droits de l'enfant (1989), l'éducation de base ne se réduit pas à l'éducation primaire. S'il rend l'école primaire obligatoire et gratuite pour tous, il encourage aussi l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire (général et professionnel) par la prise de mesures appropriées. Toutefois, en pratique, les bailleurs de fond ne tendent qu'à financer des interventions dans le secteur de l'enseignement primaire.

    1.5.2. Considérations théoriques sur la mise en oeuvre de la Gratuité de
    l'Enseignement en RDC

    Comme nous venons d'indiquer, depuis des années, le système éducatif congolais fait face aux multiples défis; le plus criant était la prise en charge de l'école par les ménages (parents d'élèves). Cette situation aurait même porté coup dur à la qualité de l'enseignement à tous les niveaux. Pour y arriver à appliquer la loi portant gratuité de l'enseignement primaire voire éducation de base, il fallait commencer par relever les défis en phare. Dans le cas contraire, nous aurons une école gratuite qui ne rimera pas forcément avec la qualité.

    Arrivé au pouvoir, le 24/01/2019; samedi, le 02/03/2019, le chef de l'Etat Congolais, au cours d'un meeting ténu à la place de l'échangeur-Kinshasa, fait plusieurs déclarations politiques et « annonce les voeux de son programme mandat (connu sous le nom du programme d'urgence ou programme de cent 100jours) ». Dans son allocution, il révèle ses priorités dans dix (10) secteurs : santé, enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), l'agriculture, le développement rural, infrastructures et travaux publics, transports, Energie, Mines, industrie, Formation professionnelle, Métiers et artisanat, Fonction

    [49]

    publique, défense et service de sécurité, justice et pouvoir judiciaire, et affaires étrangères. Sans pour autant présenter un cadre programmatique dans lequel devrait s'inspirer les participants pour faire le travail. A la foulée de ces déclarations, il formule aussi le voeu de rendre gratuite l'éducation de base.

    Sans transition, en lieu et place, il intime l'ultimatum d'appliquer la gratuité dans tous les établissements publics au niveau primaire et secondaire général. Discours controversé par un nombre d'écoles de Kinshasa qui s'attendaient avant tout à la résolution des préalables. Car, en réalité des faits, les chefs d'établissements commençaient déjà à percevoir les acomptes de paiement des frais scolaires n'étant pas sûr de l'effectivité de la gigantesque réalisation du gouvernement. Ils se souciaient aussi de rembourser aux parents les frais déjà perçus.

    La situation fait de la rentrée Scolaire 2019-2020 un foyer des tensions, des manifestations de mécontentement et déclenchement des mouvements de grève au point que le gouvernement avait du mal à contenir. A ce titre, s'imposera en date du 22 au 24 Août 2019 une table ronde convoquée par le chef de l'Etat, absent aux assises, et qui sera représenté par son directeur de cabinet. Le conclave va charger un groupe d'expert pour étudier les défis et en proposer les pistes. Une sous-commission composée des experts de l'administration publique (Ministres de l'EPSP, budget, du plan et des Finances), les conseillers du Président de la République, et les organisations de la société civile. Les praticiens de l'éducation n'ont pas été intéressé.

    Une nouvelle impulsion en éducation s'impose. Pour prendre en charge la gratuité de l'enseignement de base, la sous-commission EPSP, l'évalue à 2 905 906 965 USD : assurer le fonctionnement de 51 574 écoles publiques et bureaux gestionnaires, la prise en charge de 542 834 enseignants ; la suppression de frais de bulletins, les frais des épreuves, etc. Suite à la modicité des recettes de l'état, évalué à 4,9 milliards USD, les membres de la sous-commission optent pour une

    [50]

    mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'éducation de base tout en échelonnant les besoins pour une période de trois ans (2020-2022). Sur le terrain, les parents sont partagés entre l'espoir et la prudence.

    Considérant les problèmes d'ordre budgétaire, le Ministre du Budget annonce cinq actions principales pour 2020: la mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'enseignement de base ; la formation continue des enseignants ; l'extension en province de la mutuelle de santé des enseignants ; l'acquisition et distribution des manuels scolaires et des guides pédagogiques aux écoles primaires ; la rente, la pension et la mise à la retraite des enseignants.

    Les participants sont allés loin en proposant même le recours à une taxe de solidarité : la participation de 10% des recettes perçues des secteurs miniers, d'hydrocarbure, télécommunications, billet d'avion, péage, pollution de l'environnement. Une proposition, qui devrait être approuvée par le nouveau Gouvernement et votée par le Parlement.

    1.5.2.1. L'absence de planification crée la confusion

    A une semaine de la rentrée scolaire, les discours changent. Le Ministre intérimaire de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, Emery Okundji, annonce la gratuité totale de l'éducation de base. Sans une planification programmatique et budgétaire cohérent, le 27 août 2019, le Secrétaire Général à l'Est, Jean-Marie MANGOBE BOMUNGO, interdit la perception par les écoles publiques des frais scolaires et de motivation. Son courrier, adressé aux directeurs provinciaux, annonce par ailleurs quelques mesures, notamment la mécanisation de 15 000 enseignants sur le stock de 132.613 non payés ; la prise en charge des frais de fonctionnement dès le mois d'octobre 2019, sans préciser le montant ; la restitution des frais perçus aux parents. Cependant, certaines écoles publiques ont eu à restituer les frais perçus aux parents et d'autres hésitaient encore d'obtempérer à la décision du

    [51]

    Ministère, pour n'avoir reçu aucune garantie en ce qui concerne la prise en charge des enseignants et des frais de fonctionnement par l'Etat.

    Pourtant, lors des conférences budgétaires pour l'exercice budgétaire 2020, organisées par le Ministère du Budget du 5 au 16 août 2019, le Ministère de l'EPST avait présenté les besoins de la gratuité de l'éducation de base de manière échelonnée. Son plan triennal (2020-2022) prévoyait l'augmentation du budget de l'EPST à 3,233 milliards USD soit 1,077 milliards USD l'année. En première année, c'est-à-dire en 2020, le gouvernement devrait prendre en charge les frais de bulletin, de Minerval et d'Identification, du Test National de Sélection, et d'Orientation Scolaire Professionnelle (TENASOSP) de 13 579 065 élèves et suivi de leurs cursus scolaires; des frais d'Examen National de fin d'études Primaires (ENAFEP) pour 1 500 000 élèves.

    S'agissant du fonctionnement et de la mécanisation des enseignants, le scénario projetait la prise en charge des frais de fonctionnement de 30773 écoles, la mécanisation de 40.000 enseignants sur le stock de 132.613 enseignants non payés au cours de l'exercice budgétaire 2020, alors que les syndicats des enseignants affirment avoir déposé au mois d'avril 2019 à la présidence de la République un mémorandum reprenant un effectif de 240 000 enseignants, dont 104387 nouvelles unités.

    Pour y parvenir, un crédit de 439 271 756 USD était disponible dans le budget 2019. Et, qu'il suffisait de rechercher 637 728 244 USD pour lancer la gratuit progressive dès la rentrée scolaire 2019-2020. Cependant, la proposition n'a pas été acceptée par les politiques, qui ont proposé la gratuité totale, sans tenir compte des préalables. Tout en rassurant les parents de la capacité du pays à mobiliser le gap de 2,466 milliards USD pour financer la gratuité de l'éducation de base. Pourtant, l'application de la gratuité progressive telle qu'échelonner par les experts devrait entraîner un allégement partielle et progressive de la contribution des parents, jusqu'en 2022.

    [52]

    1.5.2.2. Le conseil des Ministres sceptique à la gratuité totale

    Après son investiture le 06 septembre 2019, le Gouvernement sylvestre Ilunga trouve sur sa table l'épineuse question de la gratuité de l'enseignement de base. Pour gérer la question, une commission est mise en place pour l'examiner. Le 13 septembre 2019, lors du premier conseil des Ministres du Gouvernement Ilunga, le rapport des experts est soumis pour approbation. Les ministres passent en revue les trois propositions soumis sur la table, notamment la prise en charge de 34 740 enseignants sur le stock de 132 614 non payés ; le réajustement de salaire des 410 284 enseignants payés et de frais de fonctionnement des écoles primaires publiques et des bureaux gestionnaires ; le paiement des indemnités de transport et logement aux enseignants des chefs-lieux des provinces et réajustements pour ceux de la ville-province de Kinshasa.

    Face à la modicité des recettes publiques, l'option de la gratuité totale devient hypothétique. Le conseil des Ministres opte pour l'approche partielle et valide le rapport des experts. En ce qui concerne le réajustement de salaire 410 284 enseignants payés, le scénario prévoit le paiement du dernier enseignant à 100 USD contre 74 USD payé actuellement. Et que le salaire moyen soit élevé à 410.284 FC soit 245 USD ; la prise en charge de 34 740 enseignants non payés sur le stock de 132.613 enseignants. Pour ce, le Gouvernement doit trouver l'enveloppe mensuelle de 4, 603 millions USD tout grade confondu, soit 13,811 millions USD d'octobre à décembre 2019. Dans l'ensemble, l'enveloppe de rémunération pour les 445.024 enseignants passe de 42,045 millions USD à 67,540 millions USD soit un additionnel mensuel de 25,495 millions USD et 202,650 millions USD d'octobre à décembre 2019.

    Par ailleurs, le Gouvernement décide d'assurer les indemnités de transport et de logement aux enseignants des 24 chefs-lieux des provinces pour concrétiser la gratuité. 62.859 enseignants seulement sur 445.024 vont bénéficier chacun d'un montant de 35.000 FC pour le logement et 35000 FC pour le

    [53]

    transport soit 70.000FC (41,9 USD) le mois. Quant à la ville de Lubumbashi, un effectif de 7.472 enseignants va bénéficier chacun d'un montant de 70.000 FC comme frais de transport et 70.000 FC de logement pour.

    S'agissant des frais de fonctionnement des écoles publiques et bureaux gestionnaires, l'enveloppe sera porté à 50 USD (82.500 FC) le mois contre 26,9 USD (45.000 FC) payés actuellement aux 42.170 écoles primaires publiques et aux bureaux gestionnaires sur 51 574 répertoriés. Ce qui porte l'enveloppe additionnelle mensuelle à 37.500 FC (22,4 USD) par école, soit 947 498 USD le mois et 2,842 millions d'octobre à décembre 2019.s

    1.5.2.3. Les promesses deviennent de plus en plus intenables

    Suite à la modicité du budget pour financer la paie des enseignants et la prise en charge des frais de fonctionnement, le Gouvernement compte recourir aux bons du trésor ; au reliquat de la paie issue de l'opération de bancarisation et aux efforts de mobilisation des recettes des administrations financières. Cependant, le calendrier indicatif des adjudications des bons de trésor, publié par le Ministère des finances indique un montant de 89 millions USD pour le dernier trimestre 2019, soit d'octobre à décembre. Alors que la prise en charge de 42.170 écoles primaires publiques et des bureaux gestionnaires, ainsi que de 445.024 enseignants s'évalue à 70,382 millions USD d'octobre à décembre 2019.

    Même si le comité de suivi de la paie des agents de l'Etat a découvert au début du mois de septembre 2019 un effectif de 5 823 comptes bancaires fictifs, dont l'impact financier est de 6,18 millions USD, les 4 516 agents de l'Etat devraient bénéficier d'un moratoire dont la durée devrait être déterminée au cas par cas, sans toutefois dépasser 3 mois, avant que ces fonds soient affectés à d'autres besoins. Il est, par ailleurs, difficile pour le gouvernement de compter sur la performance des administrations financières, suite à un environnement économique instable ; la corruption et l'évasion fiscale, qui minent la chaîne des

    [54]

    recettes en RDC, soutenue par l'impunité. Aux dernières nouvelles, le Gouvernement compte obtenir un prêt auprès de Afriland First Bank pour payer les enseignants.

    Au moment où les enseignants attendent une solution à leurs problèmes, depuis le 6 septembre le trésor public a enregistré un déficit budgétaire de 237 millions USD. Lors de la réunion de la conjoncture économique du 1er octobre, le vice-gouverneur de la BCC a partagé la nouvelle. Une situation qui suscite des inquiétudes du Gouvernement. Les participants à la réunion ont même appelé à la gestion rapide du déficit budgétaire.

    Par ailleurs, le projet de Loi des finances 2020 arrêté à 7,0 milliards USD ne rassure pas, avec plusieurs priorités annoncées par le chef de l'Etat. Les dépenses de l'éducation, qui seront portées à 1,7 milliards USD soit 20% ne peuvent résorber le gap rechercher pour financer les besoins de la gratuité de l'éducation de base, évaluée à plus de 2,4 milliards USD. Au niveau du Gouvernement, tout le monde en est conscient. L'échec d'une gratuité totale a été constaté et personne n'y croit encore. Même si les comptes rendus de deux derniers conseils de Ministres n'en fait pas allusion.

    C'est la raison pour laquelle le Ministre de l'EPST a annoncé le retrait des classes de 7ème et 8ème de la gratuité de l'éducation de base. Et que les parents sont appelés à payer les frais, qui seront fixés par arrêtés des gouverneurs. Lors de sa rencontre avec la société civile le 22 septembre 2019, Willy Bakonga a sollicité l'apport des ONG à sensibiliser les parents au paiement des différents frais fixés par les Gouverneurs.

    Une décision, qui viole la loi cadre de l'enseignement de 2014, qui considère le secondaire général comme faisant partie de l'éducation de base. Ce qui est sûr, même les 245 USD promis par le Gouvernement, ne seront pas payés en totalité, compte tenue de la situation de la trésorerie de la RDC. Ce montant demeure un objectif à atteindre et ne sera payé que par palier. Les modalités de

    [55]

    paiement feront l'objet d'un protocole d'accord entre le Gouvernement et le banc syndical de l'enseignement primaire, secondaire et technique, en discussion. D'où le protocole d'accord de Bibwa. Entretemps, sur le terrain, la grogne sociale s'annonce imminente.

    Bref, les participants aux assises ont présenté un tableau sombre de l'état des lieux du système éducatif congolais. Vraisemblablement, les problèmes soulevés ont été tous de grande envergure. Toutes les analyses ont été soldées par la sollicitation d'un budget conséquent au secteur de l'éducation.

    Paul Jean Jacques (1999, p.360) déplorait le fait que l'image de l'économie de l'éducation soit aujourd'hui altérée par une représentation négative. Sa fonction se limiterait au calcul et à l'ajustement des coûts, tandis qu'elle serait profondément marquée par l'idéologie très complexe. Les conditions d'apprentissage des élèves ne sont généralement pas prise en compte. Pourtant, l'éducation et la formation restent des préoccupations de premier plan, pour lesquelles il faut trouver des ressources et les utiliser au mieux.

    Revenons pour dire que la commission était vague quant aux problèmes liés à la construction des écoles puisqu'on notait jadis, une insuffisance des infrastructures et capacités d'accueil des établissements qui n'augmentaient pas proportionnellement à l'accroissement du nombre d'élèves. L'explosion démographique a joué son rôle, mais aucune politique des adaptations n'était prise en compte.

    A la même longueur d'onde, le délabrement très avancé des quelques écoles publiques existantes reste constant. Il fallait aussi, penser à la qualité. C'est-à-dire le renforcement des capacités de ces enseignants qui vont encadrer le flux d'élèves comme conséquence première de la gratuité, l'amélioration des dispositifs pédagogiques (bancs et pupitres, manuels scolaires et autres fournitures), le taux d'encadrement, etc.

    [56]

    1.5.2.4. L'Enseignant Kinois et la gratuité de l'enseignement

    Il faut voir les inquiétudes des enseignants face à l'application de la gratuité ; surtout qu'ils n'avaient pas été associés aux négociations. Pour les enseignants des écoles catholiques, le rêve de la gratuité n'est qu'illusoire étant donné que les difficultés persistent encore. Prenons par exemple le problème de rémunération, les enseignants révèlent que ce qu'ils touchaient comme salaire auparavant qualifié de monnaie de singe y compris les contributions de ménages était supérieur au montant touché aujourd'hui pendant qu'ils encadrent des classes pléthores.

    Les auteurs estiment que la principale source d'échec des réformes scolaires tient cependant aux résistances que les enseignants manifestent envers toute transformation de leurs pratiques, pas nécessairement pour de mauvaises raisons. Les inviter à abandonner leurs routines relativement efficaces pour une innovation sans doute prometteuse, mais qui n'a pas fait ses preuves, revient à leur demander de prendre des risques sans leur garantir une contrepartie véritablement intéressante. De nombreux auteurs décrivent en outre la capacité des enseignants à interpréter les textes des réformes de manière à les adapter à leurs propres priorités (Oelkers, 1994, pp. 71-94. ; Bal, 1998, pp. 70-83).

    Les adeptes de la pédagogie nouvelle affirment depuis toujours que seule une approche centrée sur le terrain et amenant les praticiens à construire et à diffuser l'innovation pédagogique, de proche en proche, pourrait permettre de rénover le système éducatif en profondeur.

    Gather Thurler (2000, pp. 29-42) fait remarquer que les nouvelles approches pédagogiques étaient fortement dépendantes du contexte et ne pouvaient donner leur pleine mesure dès lors qu'elles étaient appliquées en pièces détachées, au gré du preneur sans remise en question, ni réaménagement global du système éducatif. S'ajoute à cela une série de conflits de pouvoir entre

    [57]

    l'administration et les milieux professionnels, à propos de modes de prise de décision et de la définition des standards de qualité.

    Tout en adhérant par principe, ou par obligation, à l'idée d'un partenariat entre acteurs sociaux, l'autorité se trouve dans une posture difficile, cherchant à se montrer ouverte au changement sans perdre l'adhésion des milieux conservateurs, à jouer le principe de réalité face aux propos certes intéressants et parfois pleins de bons sens, mais en même temps souvent déstabilisateurs venant de l'aile la plus progressiste. Car c'est elle qui devra rendre compte au politique et assumer, face au grand public, la responsabilité des réformes et de la cohérence globale du système.

    1.6. Difficultés liées à l'intégration de l'innovation

    Grand nombre d'études témoignent la difficulté à stabiliser les innovations, une fois que la mobilisation et le soutien initial s'atténuent. Malgré les efforts de persuasion des chercheurs, des spécialistes de la didactique ou des autorités, la plupart des innovations qui ont intéressé un temps une partie des enseignants, ne sont tout simplement jamais entrées dans les salles de classe et les pratiques, parce qu'au-delà de l'information initiale et d'un effort de formation, leur mise en oeuvre n'a pas fait l'objet d'un investissement et d'un suivi individuel et collectif suffisants.

    Pour Strittmatter (1998, p.7), les raisons suivantes pourraient expliquer cette difficulté réelle à transformer le monde scolaire : il n'existe aucune innovation pédagogique digne de ce nom qui soit accueillie à bras ouverts par le corps enseignant ; alors que les innovations ponctuelles se succèdent à vive allure, celles-ci restent fortement confinées à certains contextes locaux et sont généralement de brève durée ; la conception et la mise en oeuvre d'innovations durables à large échelle fait partie des rêves inassouvis d'une poignée de chercheurs et administrateurs ; en ayant fait; à leur dépens l'expérience, ils se retranchent derrière des projets pilotes, dont les réussites moyennement

    [58]

    spectaculaires sont largement montées en épingle par la presse pédagogique ; les engouements passagers qu'ils suscitent ne produisent qu'exceptionnellement des effets durables ; il est impossible de mettre en oeuvre des innovations contre la volonté des enseignants.

    En accord avec Strittmatter, Monica Gather Thurler (2000 p.3), souligne que les systèmes scolaires ne peuvent par conséquent être ni administrés, ni gérés, ni évalués et encore moins innovés selon le simple principe de la linéarité entre inputs-outputs. Pour assurer des transformations durables, ils devront se donner les moyens pour mieux comprendre leur dynamique interne, en soumettant tant les processus, que les résultats à une observation systématique.

    Le changement est essentiellement perçu comme un processus de développement visant à impliquer les uns et les autres dans un projet commun. Une telle démarche n'est certainement pas à l'abri de luttes d'influence, ni de conflits. Tout réel processus du changement produit des tensions, contraint à des processus de deuil et bouleverse non seulement les routines, mais également les rôles et les fonctions des différents partenaires du système. L'école change, au fil des décennies, même si l'on observe une certaine permanence de la forme scolaire et de l'organisation du travail. Il serait fallacieux de croire que le changement global du système éducatif résulte essentiellement de la mise en oeuvre d'intentions conçues au niveau du ministère. Nombre de changements s'opèrent de manière décentralisée, et s'ils convergent, c'est à la manière de réponses semblables à des problèmes semblables dans des contextes et avec des contraintes comparables.

    Philippe Perrenoud (2003, p.3), démontre quelques variables qui peuvent facilement compromettre une réforme scolaire ; parmi lesquelles :

    1. Ne pas associer les acteurs au pilotage de la réforme.

    2. Avancer et évaluer trop vite.

    3. Sous-estimer le pouvoir des relais.

    4. Ignorer la réalité du travail des enseignants.

    [59]

    1.7. L'éducation pour Tous, un engagement mondial

    Il y a plus de quarante ans, les nations du monde affirmaient, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, que « toute personne a droit à l'éducation ». Pourtant, malgré les efforts considérables déployés par les pays du monde entier pour garantir ce droit de tous à l'éducation, la réalité reste celle-ci:

    ? Plus de 100 millions d'enfants, dont au moins 60 millions de filles, n'ont pas accès à l'enseignement primaire;

    ? Plus de 960 millions d'adultes, dont deux tiers de femmes, sont analphabètes, et tous les pays, tant industrialisés qu'en développement, connaissent un grave problème d'analphabétisme fonctionnel;

    ? Plus du tiers des adultes du monde n'ont pas accès au savoir imprimé, aux nouveaux savoirs faires et aux technologies qui pourraient améliorer la qualité de leur vie et les aider à façonner le changement social et culturel et à s'y adapter;

    ? Plus de 100 millions d'enfants et d'innombrables adultes n'achèvent pas le cycle éducatif de base qu'ils ont entamé; des millions d'autres le poursuivent jusqu'à son terme sans acquérir le niveau de connaissances et de compétences indispensables.

    Entre temps, le monde se trouve aux prises avec des problèmes écrasants, notamment le fardeau grandissant de la dette, la menace de stagnation et de déclin économiques, une croissance démographique rapide, l'accentuation des disparités économiques entre les nations et au sein des nations, la guerre, l'occupation, les conflits civils, la criminalité violente, la mort inévitable de millions d'enfants et la dégradation généralisée de l'environnement.

    Ces problèmes constituent un frein aux efforts entrepris pour répondre aux besoins éducatifs de base, et le manque de connaissances fondamentales dont souffre une fraction notable de la population empêche les sociétés de s'y attaquer

    [60]

    avec la vigueur et la détermination voulues. Ces mêmes problèmes ont été la cause, au cours des années 80, d'un important recul de l'éducation de base dans bon nombre des pays les moins avancés. Dans d'autres pays, la croissance économique a permis de financer l'expansion de l'éducation, mais ceux qui restent pauvres et non scolarisés ou illettrés se comptent encore par millions. Dans certains pays industrialisés, des réductions opérées dans les dépenses publiques tout au long des années 80 ont abouti à une dégradation de l'éducation. Cependant, le monde se trouve au seuil d'un siècle neuf, riche de promesses et de possibilités.

    En conséquence, les participants à la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, réunis à Jomtien (Thaïlande) du 5 au 9 mars 1990 ont reconnu que l'éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde entier. Il suffit d'être conscient que l'éducation peut contribuer à améliorer la sécurité, la santé, la prospérité et l'équilibre écologique dans le monde, en même temps qu'elle favorise le progrès social, économique et culturel, la tolérance et la coopération internationale. L'éducation est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement de l'individu et de la société.

    Constatant que, dans l'ensemble, l'éducation actuellement dispensée présente de graves insuffisances et qu'il importe d'en améliorer la pertinence et la qualité tout en rendant l'accès universel, les mesures salvatrices ont été prises pour relever ce défi dans toute son ampleur et sa complexité, d'offrir aux générations présentes et futures une vision élargie de l'éducation fondamentale et un engagement renouvelé en faveur de celle-ci. Jacques Hallak (1976, p.65), écrit « depuis plus de 10 ans que, la majorité des pays ont retenu dans leurs plans, l'objectif de la scolarisation universelle. Malgré des moyens financiers, matériels et humains, sans cesse plus élevés consacrés à l'éducation, l'expérience prouve que cet objectif est loin d'être atteint et ne semble plus devoir l'être dans un délai précis.

    [61]

    1.7.1. Perspectives introduites dans la Convention relative aux droits de
    l'enfant de 1989

    Pour cette convention, le droit à l'éducation doit être réalisé sur la base de l'égalité des chances. Des mesures doivent être prises pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire. Il ne suffit pas de se contenter de dispenser une éducation formelle. Il est également nécessaire de supprimer les obstacles tels que la pauvreté et la discrimination et de dispenser une éducation d'une qualité suffisante, et cela d'une manière telle que les enfants puissent en bénéficier. Tout comme le Cadre d'action de Dakar, les objectifs spécifiques ont été définis:

    · Développer la protection et l'éducation de la petite enfance.

    · Faire en sorte que tous les enfants aient accès à un enseignement primaire obligatoire et gratuit.

    · Promouvoir l'acquisition des connaissances et des compétences nécessaires dans la vie courante pour les jeunes et les adultes.

    · Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment les femmes.

    · Réaliser la parité entre les sexes d'ici 2005 et l'égalité entre les sexes en 2015.

    · Améliorer la qualité de l'éducation. La reconnaissance et le respect du droit à une éducation de qualité sont sous-jacents à chacun de ces objectifs.

    · Le plein exercice du droit à l'éducation n'est pas seulement une question d'accès. Une approche de l'Éducation pour tous fondée sur les droits est holistique et englobe l'accès à l'éducation, la qualité de celle-ci (sur la base des valeurs et des principes des droits de l'homme) et l'environnement dans lequel elle est dispensée. Ce document offre un cadre permettant de mettre en oeuvre et de garantir une telle approche.

    [62]

    1.8. Les politiques éducatives en termes des changements

    Les situations d'éducation appartiennent intégralement aux situations sociales dont elles ne sont qu'un sous-ensemble. Elles sont donc, elles aussi, déterminées par un ensemble de facteurs qu'une réflexion actuelle sur l'éducation ne peut ignorer. Si, pendant longtemps, la pédagogie était uniquement ramenée à étudier ce qui se passait concrètement dans une classe, il en est tout autrement aujourd'hui dans la mesure où la pédagogie et l'éducation se trouvent resituées au sein d'un ensemble de problèmes d'ordre historique, géographique, technique, politique, etc. Les auteurs comme Lise Demailly (2001) notent l'impact du lien entre le développement de l'évaluation et les transformations de la régulation des systèmes éducatifs.

    Le professeur Hainaut(1980 pp. 19-49), pense que la responsabilité de l'éducation dans un système pédagogique n'est pas, comme on a trop tendance à le croire, uniquement celle du maître. Pour lui, on y verrait que le succès, en cette matière, dépend d'un grand nombre d'intentions, d'activités, de circonstances et de facteurs en interaction. Toute action isolée risque de se heurter à des obstacles insurmontables et de mourir avant d'avoir vécu, malgré le potentiel d'innovations qu'elle pouvait porter et les espoirs qu'elle pouvait susciter. La régulation pédagogique pour Hainaut est un processus qui vise à améliorer le fonctionnement et les résultats d'un système éducatif par l' :

    ? ajustement des actions aux finalités ;

    ? harmonisation de chaque partie et de chaque fonction du système avec

    l'ensemble et avec chacune des autres parties et des autres fonctions. La régulation pédagogique comporte quatre phases :

    1. La prise d'informations sur le système, son environnement, son fonctionnement, ses effets et la cohérence entre ses parties;

    2. la comparaison entre les effets escomptés ou non et les objectifs et finalités ainsi qu'entre le fonctionnement et les critères de

    [63]

    fonctionnement idéal (cohérence, efficacité, focalisation sur les objectifs);

    3. la détermination d'actions correctrices visant à améliorer les effets, à centrer le système sur ses finalités ou à harmoniser les relations entre ses parties;

    4. l'application des solutions choisies.

    Principalement, la régulation pédagogique est un processus de nature technique et non politique : elle prend pour cadre de référence la politique éducative et les fins assignées à l'éducation par la nation, les citoyens ou leurs représentants. La régulation pédagogique se préoccupe ainsi de l'ajustement des objectifs aux finalités de l'éducation et, si elle tient compte d`éventuels changements dans les finalités, elle n'a pas pour but de remettre celles-ci en cause. En effet, une telle remise en cause est une affaire politique. Or, le rôle des techniques est de servir une politique et non de se substituer à elle. Dans ces limites et dans cette perspective, le guide de régulation pédagogique peut être un instrument utile pour mettre en oeuvre des réformes majeures de l'éducation et en assurer le succès.

    L'absence d'une définition claire des objectifs est un des points faibles et le gestionnaire des politiques éducatives va essayer de repérer à quel niveau se situe cette insuffisance et quelles en sont les conséquences.

    1.9. La Régulation pédagogique et l'efficacité du système scolaire

    L'efficacité du système scolaire faisait alors l'objet d'un constat fort pessimiste. On tirait un bilan mitigé des réformes qui prétendaient compenser les handicaps socio-culturels, sans vraiment comprendre les raisons de ces échecs. Cette confusion et cette déception ont amené certains chercheurs à explorer d'autres voies, et notamment à s'intéresser de plus près à certains établissements qui semblaient exercer une influence significative sur la vie de leurs élèves, enseignants, voire sur la communauté éducative environnante entière. En analysant les caractéristiques organisationnelles et contextuelles de ces écoles

    [64]

    performantes, on pouvait espérer identifier les conditions de l'efficacité en éducation.

    Insister sur l'autorégulation des établissements conduit à lui accorder une autonomie importante, tant au stade de l'explicitation des critères et du diagnostic qu'à celui des actions entreprises. Cette conception tranche radicalement avec les pratiques bureaucratiques et centralistes encore actuellement en cours dans la plupart des systèmes scolaires. Elle repose implicitement sur un ensemble de postulats quant à la manière dont s'opère le changement (David cité par Gather, 1982):

    1. Aucun changement ne se produit si l'on ne tient pas compte des caractéristiques particulières de l'école et du milieu qui l'entoure;

    2. Les enseignants ne prendront aucun intérêt personnel au changement s'ils ne sont pas associés aux décisions qui concernent les objectifs et les démarches adoptées;

    Dès qu'un effort de planification incite le corps enseignant à prendre conscience de la situation et à y réfléchir, les chances sont beaucoup plus grandes que le personnel modifie son comportement et ses attitudes face à l'innovation.

    Le Boterf (2008, p.101) pense que dans les reformes scolaires, il faut adopter une ingénierie de parcours plutôt qu'une ingénierie de programme. André de Peretti, lorsqu'il préface le livre de Donnay Jean et CHARLIER Evelyne (1990), Comprendre des situations de formation, il recommande que les innovateurs adoptent la rénovation de l'enseignement par une « ingénierie pédagogique» et non par les discours politiques. Ce qui n'est le cas en RDC !

    D'un point de vue économique, ainsi que le démontrent de récentes recherches, l'éducation apparaît comme une condition du décollage économique, sous réserve d'atteindre un « seuil critique » de population éduquée. Cette

    [65]

    exigence appelle donc des politiques éducatives ambitieuses, pour permettre le changement d'échelle requis dans le développement jusqu'à présent encore trop progressif des systèmes éducatifs.

    Il importe de tenir compte de la qualité de l'éducation pour espérer des effets bénéfiques sur la croissance. En effet, le nombre d'années d'études poursuivies ou le diplôme obtenu n'est qu'une mesure approximative du potentiel de productivité des individus, lequel dépend plus directement des savoirs et savoirs faire réellement acquis à l'école et mobilisés en cours d'emploi. Or, en Afrique, les tests internationaux standardisés sur les apprentissages des élèves montrent une faiblesse générale, et une grande variété, à la fois entre pays et entre élèves d'un même pays. Une politique spécifique d'amélioration de la qualité et de réduction des inégalités dans cette qualité, ne peut qu'avoir des effets bénéfiques sur le volume et la composition du capital scolaire, et ultimement sur la croissance.

    Du point de vue du développement humain, le rôle de l'éducation est également réaffirmé à plusieurs niveaux. L'éducation primaire complète est un passage obligé pour que les futurs adultes soient durablement alphabétisés, six ans de scolarisation s'avérant être un strict minimum pour ne pas oublier ses connaissances en termes de lecture et écriture. Or, cette éducation de base, non seulement prévient les risques de pauvreté, mais elle permet également d'en sortir d'une génération à la suivante.

    1.10. Gratuité et l'afflux d'élèves

    Comme nous venons de décrire, actuellement, les effectifs d'élèves dans les salles de classe posent de sérieux problèmes dans les écoles publiques. Cette situation peut avoir une conséquence directe sur le rendement scolaire comme le souligne le diagnostic général de l'éducation dans le premier plan quinquennal de développement économique et social de 1986-1990. Au terme dudit plan, la forte pression tendant à l'accroissement des effectifs des élèves a plusieurs

    [66]

    causes, notamment le poids de la demande et de la poussée démographique, une infrastructure en continuelle dégradation et de moins en moins suffisante du point de vue de la capacité d'accueil, et une pénurie quasi permanente de moyens financiers et matériels pédagogiques.

    C'est ainsi qu'en prônant la gratuité, dans l'enseignement primaire, les effectifs ont considérablement augmenté sous l'effet de la croissance démographique laquelle un important nombre d'enfants furent exclus du droit à l'école par précarité des moyens financiers. Le dépassement du taux d'encadrement est un problème réel sans s'imaginer de son incidence sur la qualité.

    ? Normes pour l'occupation des locaux (effectif d'une classe)

    Les praticiens d'éducation soulignent toujours, pour qu'il y ait un encadrement optimal dans les salles de classe, il faut régler les effectifs scolaires. La circulaire ministérielle n°EDNAT/S.P/8533/S.U/2498/Q.030 du 22 Août 1961 communique les effectifs maxima qu'on ne peut dépasser dans les différentes classes de l'enseignement secondaire de la manière suivante:

    Maximum :

    - 1ère et 2ème secondaire :40 élèves par classe ; - 3emeet 4eme secondaire :35 élèves par classe ; - 5eme et 6eme secondaire :30 élèves par classe.

    Ensuite, la circulaire N°DEPSP/AS/83/CCE/001/7984/82 du 27 septembre 1982 modifie le maximum des effectifs des élèves comme suit :

    ? Au primaire : 55 élèves par classe

    ? Au secondaire : 1ère en 4ème :55 élèves par classe ; 5ème et 6ème :50 élèves par classe

    [67]

    Minimum :

    - Au primaire : 26 élèves par classe ;

    - Au secondaire : 1ère en 4ème :20 élèves par classe ; 5ème et 6ème :18 élèves par classe.

    En 2010 l'UNESCO précise que la taille d'une classe ne devrait pas dépasser 25/30 élèves. Qu'en est-il des effectifs dans les écoles publiques de Matete ! Nous allons développer la notion dans notre deuxième chapitre. Mais, lors d'une interview lui accordée à la radio top Congo le 11/02/2020, le ministre d'Etat à l'enseignement primaire, secondaire et technique a indiqué que la gratuité a amené un flux de 4 millions d'élèves. Un accroissement sans synonyme depuis les époques.

    A peu près 4 millions d'élèves sont à l'école grâce à la gratuité, se réjouit le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). Pour le patron de l'EPST seul problème se pose avec acuité, nous sommes obligés de désengorger les salles de classe parce que les élèves viennent en masse. Raison pour laquelle le Chef de l'État a ordonné la construction de 10 mille salles de classe. Au-delà de la gratuité, il y a la qualité de l'enseignement. Il ne faut pas la sacrifier au profit de la gratuité. Nous devons tout faire pour que les enfants étudient convenablement ; a renchérit le Ministre. Il faut s'interroger si cette intention a des traces matérielles à Matete puisque les conditions demeurent les mêmes.

    Il faudrait nécessairement que les acteurs oeuvrant dans ces institutions repensent à leur conception sur l'école et à la façon dont ils exercent leur métier. L'explosion démographique et l'insuffisance des structures d'accueil constituent des casse-têtes pour les gestionnaires des systèmes éducatifs. Cette situation poserait un problème particulier dans les écoles où l'on retrouve des salles surpeuplées. Elle se traduit notamment par la révision des méthodes, des techniques et des procédés pédagogiques d'enseignement. Tous ces éléments ne

    [68]

    permettent pas une bonne structuration des connaissances aux apprenants par le biais de l'enseignant et dans le processus enseignement-apprentissage. Pourtant, la relation entre enseignant et élève est importante en vue d'abord de l'éducation que l'enseignant propose à ce dernier, car la relation s'avère comme le canal à travers lequel passent les processus éducatifs si bien que sans elle, il est difficile pour l'éduqué d'accepter les orientations de l'enseignant.

    Malgré tous ces efforts, nous avons constaté que les enseignants éprouvent des difficultés dans l'encadrement pédagogique des élèves ; ceci à cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet. C'est ce qui entraîne une absence de motivation particulière et réelle chez l'enseignant et dont l'implication directe est l'absence d'un bon encadrement pédagogique des élèves.

    D'ailleurs l'approche par compétence poursuit selon Roegiers (2000) trois objectifs principaux :

    1. Mettre l'accent sur ce que l'élève doit maîtriser à la fin de chaque année scolaire, plutôt que sur ce que l'enseignant doit enseigner. Le rôle de celui-ci est d'organiser les apprentissages de la meilleure manière pour amener ses élèves au niveau attendu. Nous retrouvons là une référence directe à la centration sur l'apprenant, et une quasi-reformulation de la définition d'un objectif.

    2. Donner du sens aux apprentissages, montrer à l'élève à quoi sert tout ce qu'il apprend à l'école, à situer les apprentissages par rapport à des situations qui ont du sens pour lui, et à utiliser ses acquis dans ces situations. Cela signifie que l'APC, tout comme le Cadre, renvoie aux principes de l'éducation active, à l'enseignement expérientiel de Dewey (dans son célèbre principe du « Learning by doing »).

    3. Certifier les acquis de l'élève en termes de résolution de situations concrètes, et non plus en termes d'une somme de savoirs et de savoir-faire que l'élève s'empresse d'oublier, et dont il ne sait pas comment les utiliser dans la vie

    [69]

    active. En d'autres termes, il s'agit ici de l'évaluation en termes de savoir-agir dans la réalité et non plus de restitution de savoirs déconnectés du réel. Tout ceci exige un contact direct entre le maître et l'élève.

    En principe, au cours d'une séquence didactique l'enseignant doit suivre à la lettre le développement cognitif de chaque apprenant. Mais il semble très difficile de suivre l'évolution de chaque apprenant devant un effectif pléthorique face aux contraintes du temps et des programmes de formation. Tenir compte des différences, c'est alors placer chacun dans des situations d'apprentissage optimale pour lui, c'est aller vers l'éducation sur mesure dont rêvait Claparède au début du 20e siècle.

    Accroître l'efficacité du système éducatif, c'est optimiser les situations pour tous et en priorité pour ceux qui ont le plus de difficultés d'apprentissage. Il ne s'agit pas de différencier les objectifs de formation, ni les exigences à moyen terme, mais les tâches, les situations, les prises en charge au quotidien. La pédagogie différenciée consiste essentiellement à faire en sorte que chaque apprenant soit, aussi souvent que possible, placé dans une situation féconde pour lui (Perrenoud, 1997). Une situation dans laquelle il se sent en sécurité, face à une tâche qui ait suffisamment de sens pour le mobiliser et qui soit à sa portée, qui lui permette de progresser. On rejoint l'idée d'une éducation sur mesure développée au début du XXème siècle par Claparède.

    L'un des plus grands défis de l'école congolaise est de construire une théorie d'apprentissages suffisamment solide pour guider l'élaboration de situations d'apprentissages fécondes. Il faut certainement mobiliser les élèves, ce qui suppose une certaine sécurité affective et des activités qui ont du sens. Ces deux conditions sont loin d'être constamment réalisées dans les écoles contemporaines. Pour apprendre, il faut se heurter à des obstacles cognitifs à la fois réels et surmontables. Sans obstacle, il n'y a pas d'apprentissage, mais il n'y en a pas davantage si la tâche est hors de portée.

    [70]

    La rationalité didactique consiste donc d'abord à proportionner la tâche aux moyens de l'apprenant (Lumpungu Nsaka, F., Cours inédit, 2019). Il est en effet difficile d'accroître l'efficacité du système éducatif sans interroger ses finalités, ne serait-ce que parce qu'il est impossible de démocratiser la formation sans définir des objectifs prioritaires. Dans la perspective d'une culture générale pour tous, tout élève qui n'atteint pas les objectifs de l'éducation de base devrait être ressenti comme un échec du système.

    1.11. Image sur l'avenir de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC

    Très clairement l'avenir de cette gratuité suscite encore beaucoup de doutes. Dans son discours, le chef de l'Etat promet la gratuité de l'enseignement primaire y compris les deux classes du secondaire général communément appelé classes de 7e et 8e. Mais, compte tenu du nombre élevés des défis, ces deux classes ont été soustraites de la gratuité.

    Réussir à stabiliser le pari de la gratuité de l'éducation est la visée principale de la présente étude. A ce titre, quelques caractéristiques ont été examiné et la mise en application s'impose de peur que la gratuité ne soit un ennemi redoutable en face du quel se trouverait la qualité de l'enseignement en RDC. Les obstacles qui mettraient en cause la gratuité de l'enseignement demeurent encore malgré les quelques avancées enregistrées au tour de la mécanisation des enseignants.

    Nous n'avons pas l'air du désespoir bien que le tableau des préalables soit sombre. Nous pensons que le mieux serait l'harmonisation des conditions d'apprentissages dans l'ensemble pour finir par l'adéquation gratuité-qualité. Ce point met fin au chapitre premier et annonce le deuxième.

    [71]

    DEUXIEME CHAPITRE : REPERES METHODOLOGIQUES

    1.1. Présentation du lieu d'étude

    Rappelons ici que notre monographie porte sur les défis de la gratuité de l'éducation de base en République Démocratique du Congo : Cas de la sous province éducationnelle de Matete. Une contribution à la mise en place des politiques éducatives. Dans ce chapitre, en avant-plan, nous présenterons sommairement la RDC et son système éducatif, ensuite nous allons esquisser la sous province éducationnelle de Matete, notre champ d'investigations.

    2.1.1. Présentation de la République Démocratique du Congo

    2.1.1.1. Situation géographique

    La République Démocratique du Congo (R.D.C) est le deuxième pays le plus vaste du continent africain après l'Algérie avec une superficie de 2.345.000 km2. Elle partage ses frontières d'une longueur de 9.165 km avec neuf pays, à savoir : au Nord la République Centrafricaine et le Sud-Soudan, à l'Est l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au Sud, la Zambie et l'Angola et à l'Ouest, la République du Congo-Brazzaville.

    La moitié du territoire de la R.D.C est couverte de forêts denses et des marécages. L'autre moitié proche des tropiques est dominée par la savane. Tous ces espaces abritent une diversité culturelle et ethnique avec une bonne proportion de peuples autochtones. Les potentialités agricoles existent en R.D.C avec d'énormes étendues de terres arables qui s'étendent sur 80 millions d'hectares dont 12 millions seulement sont cultivés. La végétation est propice à l'élevage d'environ 40 millions de gros bétail. Les ressources minières sont considérables : diamant, or, cassitérite, chrome, manganèse, fer, cobalt, cuivre et ses associés, zinc, coltan, se trouvent dans le sous-sol du pays. En outre, la R.D.C dispose d'un potentiel énergétique important et très diversifié, constitué des ressources non renouvelables (charbon, uranium, gaz naturel et pétrole), des ressources

    [72]

    renouvelables (bois, énergie éolienne, énergie géothermique) et des ressources en eau (eau naturelle et eau thermique).

    L'hydrographie est également très dense et comprend une trentaine de grandes rivières. Les eaux de toutes ces rivières débouchent sur le fleuve Congo, long de 4.700 km avec un débit de 30.000 m3 à l'embouchure, deuxième du monde. On dénombre en R.D.C, 15 lacs d'une superficie totale de 180.000 km2. Les potentialités hydro thermiques sont estimées à 106.000 MW dont 42 % sont concentrées dans le seul site d'Inga situé dans la Province du Kongo-Central, ce potentiel équivaut à 30 millions de tonnes de pétrole par an.

    La R.D.C est semi-enclavée avec moins de 100 km de littoral sur l'Océan Atlantique. Pour contourner cet enclavement, le pays recourt aux voies routières et ferroviaires donnant accès aux façades Ouest et Sud de l'Afrique. La prédominance de transit est une conséquence de cet état d'enclavement du pays.

    2.1.1.2. Situation démographique

    En 2017, selon l'institut national de statistique, l'on comptait en R.D.C environ 91 millions d'habitants. Le taux de croissance est actuellement estimé à 3,4 %. La densité se situe entre 27 et 28 habitants au km2. Les femmes représentent 51 % de la population ; 30,4 % de la population habite les zones urbaines avec une forte concentration dans la capitale du pays, Kinshasa dont la population avoisine les 12 millions. Cette population est jeune comme dans tous les pays en voie de développement.

    [73]

    Tableau 1 : Répartition de la population de la RDC en 2017 et 2018 par province et selon le sexe

    Province/ Sexe Chef-Lieu

    2017

    2018

    M

    F

    Total

    M

    F

    Total

    Kinshasa

    Gombe

    6391000

    6300000

    12691000

    6926000

    6829000

    13755000

    Kongo-Central

    Matadi

    2933000

    3024000

    5957000

    3006000

    3100000

    6106000

    Maï Ndombe

    Inongo

    957000

    1007000

    1964000

    978000

    1030000

    2008000

    Kwilu

    Bandundu-Ville

    2835000

    2988000

    5823000

    2898000

    3054000

    5952000

    Kwango

    Kenge

    1112000

    1171000

    2283000

    1136000

    1197000

    2332000

    Equateur

    Mbandaka

    796000

    821000

    1617000

    813000

    838000

    1652000

    Sud Ubangi

    Gemena

    1281000

    1321000

    2602000

    1309000

    1349000

    2658000

    Nord Ubangi

    Gbadolite

    662000

    681000

    1343000

    676000

    696000

    1373000

    Mongala

    Lisala

    908000

    934000

    1842000

    927000

    955000

    1881000

    Tshuapa

    Boende

    837000

    857000

    1694000

    852000

    878000

    1730000

    Tshopo

    Kinsangani

    1211000

    1252000

    2463000

    1235000

    1277000

    2512000

    Bas-Uele

    Buta

    587000

    598000

    1185000

    604000

    618000

    1222000

    Haut-Uele

    Isiro

    962000

    979000

    1941000

    995000

    1011000

    2006000

    Ituri

    Bunia

    1882000

    1917000

    3799000

    1946000

    1981000

    3927000

    Maniema

    Kindu

    1212000

    1276000

    2488000

    1240000

    1309000

    2549000

    Nord Kivu

    Goma

    3459000

    3639000

    7098000

    3541000

    3726000

    7267000

    Sud Kivu

    Bukavu

    3023000

    3134000

    6157000

    3096000

    3208000

    6304000

    Lualaba

    Kolwezi

    1377000

    1394000

    2771000

    1417000

    1433000

    2850000

    Haut-lomami

    Kalemi

    1587000

    1605000

    3192000

    1631000

    1648000

    3279000

    Tanganyika

    Kamina

    1643000

    1663000

    3306000

    1688000

    1707000

    3395000

    Haut-Katanga

    Lubumbashie

    2477000

    2506000

    4983000

    2546000

    2575000

    5121000

    Kasaï Oriental

    Mbuji-Mayi

    1668000

    1697000

    3365000

    1709000

    1741000

    3450000

    Sankuru

    Lusambo

    1119000

    1140000

    2259000

    1147000

    1168000

    2315000

    Lomami

    Kabinda

    1298000

    1320000

    2618000

    1327000

    1352000

    2680000

    Kasaï Central

    Kananga

    1734000

    1790000

    3524000

    1774000

    1830000

    3604000

    Kasaï

    Tshikapa

    1465000

    1513000

    2978000

    1498000

    1546000

    3045000

    RDC

    Kinshasa

    45416000

    46578000

    91994000

    46917000

    48055000

    94973000

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 20172018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    [74]

    Tableau 2 : Répartition de la population scolarisable par tranche d'âge en 2017

    PROVINCE/ AGE

    3 à 5 ans

    6 ans

    11 ans

    6 à 11ans

    12 ans

    13 ans

    14 ans

    17 ans

    12 à 17ans

    Kinshasa

    H

    736000

    113751

    94554

    600052

    177000

    162000

    145000

    100000

    825000

    F

    732000

    97176

    95062

    597408

    177000

    162000

    144000

    98000

    818000

    Kongo-Central

    H

    317000

    64754

    58887

    367614

    80000

    76000

    72000

    61000

    421000

    F

    315000

    64679

    57468

    367190

    78000

    74000

    70000

    59000

    409000

    Maï Ndombe

    H

    109000

    34000

    28000

    185000

    27000

    26000

    24000

    19000

    139000

    F

    111000

    34000

    29000

    189000

    28000

    26000

    24000

    19000

    139000

    Kwilu

    H

    321000

    100000

    84000

    550000

    81000

    76000

    71000

    57000

    412000

    F

    330000

    102000

    86000

    562000

    82000

    77000

    71000

    56000

    412000

    Kwango

    H

    126000

    39000

    33000

    216000

    32000

    30000

    28000

    22000

    162000

    F

    129000

    40000

    34000

    221000

    32000

    30000

    28000

    22000

    161000

    Equateur

    H

    81000

    25000

    20000

    135000

    20000

    19000

    19000

    18000

    113000

    F

    81000

    25000

    21000

    136000

    20000

    19000

    19000

    18000

    113000

    Sud Ubangi

    H

    129000

    40000

    33000

    218000

    32000

    31000

    31000

    29000

    183000

    F

    129000

    40000

    33000

    217000

    32000

    31000

    31000

    29000

    182000

    Nord Ubangi

    H

    66000

    21000

    17000

    113000

    16000

    16000

    16000

    15000

    93000

    F

    66000

    21000

    17000

    113000

    16000

    16000

    16000

    15000

    93000

    Mongala

    H

    92000

    28000

    23000

    153000

    23000

    22000

    22000

    21000

    130000

    F

    92000

    28000

    23000

    153000

    23000

    22000

    22000

    20000

    129000

    Tshuapa

    H

    85000

    26000

    22000

    142000

    21000

    20000

    20000

    19000

    119000

    F

    84000

    26000

    22000

    142000

    21000

    20000

    20000

    19000

    119000

    Tshopo

    H

    108000

    33000

    29000

    185000

    28000

    28000

    28000

    28000

    168000

    F

    107000

    33000

    28000

    183000

    28000

    27000

    28000

    28000

    167000

    Bas-Uele

    H

    52000

    16000

    14000

    90000

    14000

    14000

    14000

    13000

    83000

    F

    52000

    16000

    14000

    90000

    13000

    13000

    13000

    13000

    78000

    Haut-Uele

    H

    87000

    27000

    23000

    149000

    22000

    22000

    22000

    22000

    132000

    F

    84000

    26000

    22000

    145000

    22000

    22000

    22000

    22000

    132000

    Ituri

    H

    168000

    52000

    45000

    289000

    44000

    44000

    44000

    43000

    263000

    F

    165000

    51000

    44000

    285000

    43000

    43000

    43000

    43000

    258000

    Maniema

    H

    127000

    39000

    30000

    205000

    28000

    27000

    26000

    24000

    154000

    F

    121000

    36000

    31000

    197000

    30000

    29000

    27000

    22000

    157000

    Nord Kivu

    H

    372000

    111000

    93000

    606000

    90000

    86000

    82000

    72000

    482000

    F

    372000

    111000

    95000

    610000

    93000

    89000

    85000

    74000

    499000

    Sud Kivu

    H

    323000

    95000

    75000

    504000

    73000

    70000

    68000

    62000

    401000

    F

    328000

    97000

    76000

    516000

    73000

    70000

    67000

    60000

    396000

    Lualaba

    H

    160000

    48000

    40000

    263000

    38000

    36000

    34000

    28000

    198000

    F

    158000

    48000

    39000

    260000

    38000

    36000

    34000

    28000

    198000

    Haut-lomami

    H

    183000

    56000

    46000

    302000

    44000

    41000

    39000

    33000

    229000

    F

    183000

    55000

    45000

    300000

    43000

    41000

    39000

    32000

    225000

    Tanganyika

    H

    189000

    58000

    47000

    313000

    45000

    43000

    40000

    34000

    236000

    F

    189000

    57000

    47000

    312000

    45000

    43000

    40000

    33000

    234000

    Haut-Katanga

    H

    286000

    87000

    71000

    473000

    68000

    65000

    61000

    51000

    357000

    F

    286000

    87000

    71000

    470000

    68000

    64000

    60000

    50000

    352000

    Kasaï Oriental

    H

    186000

    57000

    46000

    307000

    44000

    43000

    41000

    37000

    243000

    F

    186000

    56000

    46000

    304000

    44000

    42000

    40000

    35000

    237000

    Sankuru

    H

    124000

    38000

    31000

    205000

    30000

    29000

    28000

    25000

    165000

    F

    123000

    38000

    31000

    205000

    29000

    28000

    27000

    24000

    159000

    Lomami

    H

    144000

    44000

    36000

    238000

    34000

    33000

    32000

    28000

    188000

    F

    144000

    44000

    35000

    236000

    34000

    33000

    31000

    27000

    184000

    Kasaï Central

    H

    183000

    58000

    50000

    324000

    48000

    46000

    43000

    36000

    252000

    F

    185000

    59000

    49000

    324000

    47000

    45000

    43000

    37000

    252000

    Kasaï

    H

    154000

    49000

    42000

    272000

    41000

    39000

    37000

    30000

    214000

    F

    156000

    49000

    42000

    274000

    40000

    38000

    36000

    31000

    213000

    RDC

    H

    4908000

    1359505

    1131441

    7404666

    1200000

    1144000

    1087000

    927000

    6362000

    F

    4908000

    1340855

    1132530

    7408598

    1199000

    1140000

    1080000

    914000

    6316000

    H+F

    9816000

    2700360

    2263971

    14813264

    2399000

    2284000

    2167000

    1841000

    12678000

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST. Observons que la demande d'éducation est potentiellement grande en raison de l'importance relative de la population scolarisable.

    [75]

    2.1.1.3. Situation économique

    En 2018, la RDC est sortie de la récession économique occasionnée par la chute des cours mondiaux de ses principaux produits d'exportation entre 2015 et 2017. Concernant le taux de croissance, les dernières estimations sur base des réalisations de la production à fin mars 2019 renseignent une progression de l'activité économique de 5,6% en 2019 contre une réalisation de 5,8% en 2018. En début de ce léger recul, cette croissance impulsée par les activités extractives, demeure supérieure à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne de 3,5%. (RDC, BCC, Macro-économique, mai 2019). Malgré leurs effets moins visibles, la RDC a par ailleurs initié plusieurs réformes sectorielles visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires.

    2.1.1.4. Financement de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

    Le Ministère de l'EPST a obtenu en moyenne 16,4% du Budget de l'Etat entre 2017-2018 et 2019 en Ressources Propres, soit moins de 3% du PIB, alors que la valeur de l'Education pour un pays en retard de la scolarisation et qui espère réaliser les objectifs de l'EPT dans les délais raisonnables se situe autour de 4% du PIB. Toutefois, la priorité accordée à l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique s'est notamment traduite par la croissance soutenue des allocations budgétaires sur ressources propres consenties depuis 2017. La RDC a augmenté l'apport budgétaire en faveur de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique à hauteur de 13,2% en 2017 et a atteint 21,3% en 2019.

    2.1.1.5. Impact de la situation économique sur l'éducation (EPST)

    Entre 2017 et 2019, la part du budget de l'Etat allouée au Ministère de l'EPST sur ressources propres est passée de 16,4% à 19,6% en moyenne ont été mis à la disposition de tous les élèves du primaire sur toute l'étendue du territoire national. Malgré tous ces efforts consentis, le budget de l'éducation demeure faible par rapport au coût réel de l'éducation dans un pays continent comme le nôtre, et ceci impact négativement sur le fonctionnement et le rendement du système éducatif.

    [76]

    2.1.1.6. Organisation du Ministère de l'EPST 1. Organisation Administrative

    Au niveau central, le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique est dirigé par un Ministre secondé par un Vice-Ministre. L'administration centrale est dirigée par un Secrétaire Général appuyé par les Directeurs-Chefs de Service. Ces derniers sont assistés des Chefs de Division et des Chefs de Bureau.

    Il faut également signaler que le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique dispose d'un service technique chargé de l'inspection. Au niveau national, ce service est dirigé par un Inspecteur Général (IG) secondé par des Inspecteurs Généraux Adjoints(IGA).Au niveau provincial, le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique est composé des divisions provinciales et des sous-divisions qui sont respectivement dirigées par des Chefs de Divisions et des Chefs de Sous- Divisions, communément appelés Proved et Sous-proved. Le Ministère compte à ce jour, 48 divisions et 518 Sous-divisions (Année scolaire 2018-2019).

    L'Etat ayant confié la gestion de certaines écoles aux confessions religieuses, ces dernières ont leur propre organisation administrative aux différents niveaux. Ainsi, au niveau national, la coordination nationale est dirigée par un Coordinateur national.

    Au niveau provincial, la coordination provinciale a, à sa tête, un Coordinateur provincial. A l'échelon inférieur, les sous-coordinations sont dirigées par des sous-coordinateurs diocésains et/ou communautaires.

    [77]

    2. Structure de l'Enseignement

    On distingue trois niveaux d'enseignement : Maternel, Primaire et Secondaire.

    - Le niveau maternel ou préscolaire ou encore pré-primaire est organisé en un cycle de trois ans. Il n'est pas obligatoire et est surtout organisé en grande partie par des privés. Il accueille les enfants âgés de 3 à 5 ans.

    - Le niveau primaire est organisé en cycle de 6 ans repartis en trois degrés : élémentaire, moyen et terminal. Sont admis en 1ère année primaire, les enfants qui ont atteint l'âge de six ans révolus.

    Le niveau secondaire comprend 4 cycles :

    a) Le cycle d'Arts et Métiers d'une durée de 1 à 3 ans ;

    b) Le cycle professionnel d'une durée de 4 à 5 ans ;

    c) Le cycle long (humanités) d'une durée de 6ans et qui ouvre la porte aux études supérieures et universitaires.

    ? Le Cycle d'arts et métiers organise plusieurs options essentiellement de type Professionnel.

    ? Le cycle long où les humanités organisent trois types d'enseignement, en l'occurrence :

    - L'Enseignement Général où sont organisées les deux premières années du secondaire appelé aujourd'hui classes de 7e et 8e ainsi que les sections scientifique et littéraire ;

    - L'Enseignement Normal et l'Education physique ;

    - L'Enseignement Technique où sont organisées les sections industrielle, commerciale, agricole, vétérinaire et sociale.

    [78]

    Tableau 3 : Répartition des Filières/Options par Type d'enseignement selon les Codes et cycles

    CODE EXETAT

    TYPE

    D'ENSEIGNE.

    FILIERES/OPTIONS

    CYCLES

     

    PROFESSIONNELLES, ARTS & METIERS

    1

    1.01

    Général

    Latin Philosophique

    Secondaire Général

    1

    Ajustage

    2

    1.02

    Mathématique Physique

    2

    Aide hôtelière

    3

    1.03

    Biologie Chimie

    3

    Animation rurale

    4

    1.04

    Latin Grec

    4

    Bobinage

    5

    1.05

    Latin Mathématique

    5

    Carrelage

    6

    2.01

    Normal

    Pédagogie Générale

    Secondaire Normal

    6

    Céramique

    7

    2.02

    Education Physique

    7

    Charpenterie

    8

    2.03

    Normal

    8

    Chaudronnerie

    9

    3.01

    Technique
    et/ou

    Professionnelle

    Commerciale et administrative

    Technique

    9

    Coffrage

    10

    3.02

    Secrétariat

    Tech. & & Professionnelle

    10

    Coiffure

    11

    3.03

    Commerciale Informatique

    Technique

    11

    Comptabilité

    12

    3.04

    Secrétariat Informatique

    Tech. & & Professionnelle

    12

    Confection

    13

    4.01

    Sociale

    Technique

    13

    Cordonnerie

    14

    5.01

    Arts Plastiques

    Tech. & & Professionnelle

    14

    Décoration intérieure

    15

    5.02

    Arts Dramatiques

    Tech. & & Professionnelle

    15

    Electricité auto

    16

    5.03

    Musique

    Technique

    16

    Electricité du bâtiment

    17

    6.01

    Coupe et Couture

    Tech. & & Professionnelle

    17

    Engins des Travaux Publics

    18

    7.01

    Hôtesse d'Accueil

    Tech. & & Professionnelle

    18

    Familiale ménagère

    19

    7.02

    Hôtellerie et Restauration

    Tech. & & Professionnelle

    19

    Ferraille et béton armé

    20

    7.03

    Hébergement

    Tech. & & Professionnelle

    20

    Forge

    21

    8.01

    Agriculture Générale

    Technique

    21

    Froid industriel et ménager

    22

    8.02

    Horticulture

    Tech. & & Professionnelle

    22

    Froid ménager

    23

    8.03

    Vétérinaire

    Tech. & & Professionnelle

    23

    Horticulture

    24

    8.04

    Industrie Alimentaire

    Tech. & & Professionnelle

    24

    Maçonnerie

    25

    8.05

    Nutrition

    Tech. & & Professionnelle

    25

    Mécanique auto Diesel

    26

    8.06

    Foresterie

    Tech. & & Professionnelle

    26

    Mécanique d'entretien

    27

    8.07

    Pèche

    Tech. & & Professionnelle

    27

    Mécanique tournage

    28

    8.08

    Economie Agricole

    Tech. & & Professionnelle

    28

    Mécanographie

    29

    8.09

    Agroforesterie

    Tech. & & Professionnelle

    29

    Métallurgie

    30

    8.10

    Mécanique Agricole

    Tech. & & Professionnelle

    30

    Peinture

    31

    9.01

    Mécanique Général

    Tech. & & Professionnelle

    31

    Peinture vitrerie

    32

    9.02

    Mécanique Machine Outils

    Tech. & & Professionnelle

    32

    Pisciculture

    33

    9.03

    Electricité

    Technique

    33

    Plomberie

    34

    9.04

    Construction

    Technique

    34

    Ponts et chaussé

    35

    9.05

    Chimie Industrielle

    Technique

    35

    Prêt à porter

    36

    9.06

    Electronique Industrielle

    Technique

    36

    Sculpture

    37

    9.07

    Imprimerie

    Tech. & & Professionnelle

    37

    Sociale familiale

    38

    9.08

    Commutation

    Tech. & & Professionnelle

    38

    Soudure

    39

    9.09

    Radio Transmission

    Tech. & & Professionnelle

    39

    Sténodactylographie

    40

    9.10

    Météorologie

    Tech. & & Professionnelle

    40

    Technique météo

    41

    9.11

    Aviation Civile

    Tech. & & Professionnelle

    41

    Textile

    42

    9.12

    Mécanique Dessin

    Tech. & & Professionnelle

    42

    Engins des Travaux Publics

    43

    9.13

    Hydropneumatique

    Tech. & & Professionnelle

    43

    Chaudronnerie

    44

    9.14

    Pétrochimie

    Tech. & & Professionnelle

    44

    Sculpture

    45

    9.15

    Mécanique Automobile

    Tech. & & Professionnelle

    45

    Céramique

    46

    9.16

    Construction Métallique

    Tech. & & Professionnelle

    46

    Confection

    47

    9.17

    Menuiserie

    Tech. & & Professionnelle

    47

    Cordonnerie

    48

    9.18

    Mines et Géologie

    Tech. & & Professionnelle

    48

    Plomberie

    NB: Les options PEDAGOGIE MATERNELLE ET PEDAGOGIE PRESCOLAIRE sont des nouvelles options du type d'enseignement Normal, et les options INFORMATIQUE DE GESTION, COMMERCIALE INFORMATIQUE et SECRETARIAT INFORMATIQUE, TOURISME, PECHE ET NAVIGATION sont celles du type Technique & Professionnelle.

    [79]

    Les Options ci-dessous sont considérées comme des filières purement PROFESSIONNELLES et d' ARTS & METIERS

    Engins des Travaux Publics

    Soudure

    Maçonnerie

    Sociale familiale

    Textile

    Charpenterie

    Forge

    Textile

    Menuiserie

    Peinture

    Pisciculture

    Coffrage

    Mécanique agricole

    Tôlerie

    Animation rurale

    Décoration intérieure

    Economie agricole

    Ferraille et béton armé

    Mécanique tournage

    Bobinage

    Plomberie

    Peinture vitrerie

    Agroforesterie

    Vente, étalage et caisse

    Mécanique auto Diesel

    Froid ménager

    Ponts et chaussées

    Sculpture

    Horticulture

    Aide hôtelière/Prêt à porter

    Mécanique d'entretien

    Carrelage

    Travail de bureau

    Céramique

    Industrie alimentaire

    Confection

    Mécanographie

    Métallurgie

    Pêche Artisanale

    Prêt à porter

    Technique météo

    Cordonnerie

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 20172018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    2.1.1.7. Evolution des publics scolaires en termes des données statistiques

    L'accès à des données statistiques fiables est un gage nécessaire pour la gestion du système éducatif. Pour financer ou doter le sous-secteur en matériels, il faut toujours tenir compte de l'évolution des statistiques. Les principaux paramètres sont le nombre d'écoles, classes, enseignants, élèves. La variable de l'équité dans l'offre ne pourra réussir que grâce à la maitrise des données statistiques province par province. Ainsi, pour le pays, c'est encore un autre défi à relever. La disponibilité des ressources financières parait l'un des optiques prégnantes. Ce qui justifie la présence des années creuses dans les tableaux ci-dessous.

    Par souci de redressement des données, on procède par le calcul du taux annuel moyen d'accroissement(TAMA) pour combler les années creuses voire pour anticiper les projections.

    [80]

    2.1.1.8. Paramètres de l'éducation

    Tableau 4 : Taux Brut de Scolarisation par province et sexe au Primaire 2017-2018

    Province

    Inscrits au Primaire

    Estimation de la population de
    6-11ans en 2017

    TBS en %

    G

    F

    GF

    G

    F

    GF

    G

    F

    GF

    Kinshasa

    697 904

    714 877

    1 412 781

    600052

    597408

    1 197 460

    116%

    120%

    118%

    Kongo- Central

    320 462

    307 193

    627 655

    367 614

    367 190

    734 804

    87%

    84%

    85%

    Kwango

    270 005

    242 299

    512 304

    216000

    221000

    437 000

    125%

    110%

    117%

    Kwilu

    623 028

    600 252

    1 223 280

    550000

    562000

    1 112 000

    113%

    107%

    110%

    Maï-ndombe

    276 844

    253 084

    529 928

    185000

    189000

    374 000

    150%

    134%

    142%

    Equateur

    223 661

    213 753

    437 414

    136 105

    134 415

    270 520

    164%

    159%

    162%

    Tshuapa

    154 440

    137 958

    292 398

    128686

    129822

    258 508

    120%

    106%

    113%

    Mongala

    230 011

    208 405

    438 416

    153000

    153000

    306 000

    150%

    136%

    143%

    Sud-Ubangi

    382 749

    315 702

    698 451

    218000

    217000

    435 000

    176%

    146%

    161%

    Nord-Ubangi

    184 774

    153 962

    338 736

    112558

    133710

    246 268

    164%

    115%

    138%

    Tshopo

    303 039

    292 085

    595 124

    185000

    183000

    368 000

    164%

    160%

    162%

    Ituri

    452 262

    413 852

    866 114

    289000

    285000

    574 000

    157%

    145%

    151%

    Haut-Uele

    195 839

    184 915

    380 754

    149000

    145000

    294 000

    131%

    128%

    130%

    Bas-Uele

    123 181

    119 543

    242 724

    90000

    90000

    180 000

    137%

    133%

    135%

    Nord-Kivu

    779 554

    719 540

    1 499 094

    606000

    610000

    1 216 000

    129%

    118%

    123%

    Sud-Kivu

    709 668

    690 421

    1 400 089

    588 884

    603 073

    1 191 957

    121%

    115%

    118%

    Maniema

    285 202

    265 429

    550 631

    306 791

    338 326

    645 117

    93%

    79%

    85%

    Kasaï-Central

    332 317

    284 062

    616 379

    324000

    324000

    648 000

    103%

    88%

    95%

    Kasaï

    322 818

    287 697

    610 515

    272000

    274000

    546 000

    119%

    105%

    112%

    Kasaï- Oriental

    288 153

    259 564

    547 717

    307000

    304000

    611 000

    94%

    85%

    90%

    Sankuru

    186 575

    167 317

    353 892

    205000

    205000

    410 000

    91%

    82%

    86%

    Lomami

    350 947

    318 482

    669 429

    238000

    236000

    474 000

    148%

    135%

    141%

    Haut- Katanga

    353 482

    338 381

    691 863

    452 402

    454 273

    906 675

    78%

    75%

    76%

    Lualaba

    204 637

    189 307

    393 944

    237 856

    196 855

    434 711

    86%

    96%

    91%

    Tanganika

    199 681

    171 220

    370 901

    277 401

    275 445

    552 846

    72%

    62%

    67%

    Haut-Lomami

    285 347

    223 533

    508 880

    277 456

    270 672

    548 128

    103%

    83%

    93%

    RDC

    8 736 580

    8 072 833

    16 809 413

    7 404 666

    7 408 598

    14 813 264

    118%

    109%

    113%

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 20172018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    [81]

    En 2017-2018, le taux brut de scolarisation est de 113% contre 110,3 % deux années précédentes (2014/2015), soit une augmentation de 2,7 point de %. Le taux brut de scolarisation des garçons au primaire est plus élevé à celui des filles, soit 118% contre 109% ; Quatorze provinces se situent au-dessus de la moyenne nationale (113 %) parmi lesquelles l'Equateur et Tshopo enregistrent le taux le plus élevé (162%) suivi du Sud-Ubangi (161 %). Les autres provinces se situent en dessous de la moyenne nationale. Dans ce dernier groupe, le Tanganyika ferme la marche avec 67 %.

    Tableau 5: Taux Brut de Scolarisation au Secondaire par province administrative 2017-2018

    ?

    Province

    Inscrits au Secondaire

    Estimation de la Population
    de 12-17ans en 2017

    TBS en %

    G

    F

    GF

    G

    F

     

    GF

    G

    F

    GF

    Kinshasa

    419 909

    420 879

    840 788

    825000

    818000

     

    1 643 000

    50,9%

    51,5%

    51,2%

    Kongo-Central

    144 777

    122 732

    267 509

    280 577

    343 666

     

    624 243

    51,6%

    35,7%

    42,9%

    Kwango

    102 617

    63 318

    165 935

    162000

    161000

     

    323 000

    63,3%

    39,3%

    51,4%

    Kwilu

    314 643

    225 745

    540 388

    412000

    412000

     

    824 000

    76,4%

    54,8%

    65,6%

    Maï-ndombe

    255 813

    63 034

    318 847

    139000

    139000

     

    278 000

    184,0%

    45,3%

    114,7%

    Equateur

    94 094

    65 598

    159 692

    115 429

    111 671

     

    227 100

    81,5%

    58,7%

    70,3%

    Tshuapa

    52 977

    31 487

    84 464

    119000

    119000

     

    238 000

    44,5%

    26,5%

    35,5%

    Mongala

    95 278

    55 209

    150 487

    130000

    129000

     

    259 000

    73,3%

    42,8%

    58,1%

    Sud-Ubangi

    112 566

    52 331

    164 897

    183000

    182000

     

    365 000

    61,5%

    28,8%

    45,2%

    Nord-Ubangi

    61 504

    28 009

    89 513

    93000

    93000

     

    186 000

    66,1%

    30,1%

    48,1%

    Tshopo

    116 662

    76 040

    192 702

    168000

    167000

     

    335 000

    69,4%

    45,5%

    57,5%

    Ituri

    120 390

    89 687

    210 077

    263000

    258000

     

    521 000

    45,8%

    34,8%

    40,3%

    Haut-Uele

    43 791

    30 237

    74 028

    132000

    132000

     

    264 000

    33,2%

    22,9%

    28,0%

    Bas-Uele

    23 318

    14 156

    37 474

    83000

    78000

     

    161 000

    28,1%

    18,1%

    23,3%

    Nord-Kivu

    283 532

    242 689

    526 221

    482000

    499000

     

    981 000

    58,8%

    48,6%

    53,6%

    Sud-Kivu

    252 220

    200 164

    452 384

    461 173

    468 268

     

    929 441

    54,7%

    42,7%

    48,7%

    Maniema

    116 048

    63 739

    179 787

    226 429

    281 183

     

    507 612

    51,3%

    22,7%

    35,4%

    Kasaï-Central

    140 633

    75 900

    216 533

    252000

    252000

     

    504 000

    55,8%

    30,1%

    43,0%

    Kasaï

    119 669

    76 536

    196 205

    214000

    213000

     

    427 000

    55,9%

    35,9%

    45,9%

    Kasaï-Oriental

    94 916

    58 396

    153 312

    243000

    237000

     

    480 000

    39,1%

    24,6%

    31,9%

    Sankuru

    55 370

    34 658

    90 028

    165000

    159000

     

    324 000

    33,6%

    21,8%

    27,8%

    Lomami

    127 371

    74 633

    202 004

    188000

    184000

     

    372 000

    67,8%

    40,6%

    54,3%

    Haut-Katanga

    171 489

    148 359

    319 848

    231 080

    238 516

     

    469 596

    74,2%

    62,2%

    68,1%

    Lualaba

    60 332

    41 820

    102 152

    186 372

    181 877

     

    368 249

    32,4%

    23,0%

    27,7%

    Tanganika

    81 105

    41 068

    122 173

    226 450

    286 054

     

    512 504

    35,8%

    14,4%

    23,8%

    Haut-Lomami

    95 680

    46 563

    142 243

    222 310

    217 512

     

    439 822

    43,0%

    21,4%

    32,3%

    RDC

    3 556 704

    2 442 987

    5 999 691

    6 202 820

    6 360 747

    12

    563 567

    57,3%

    38,4%

    47,8%

    [82]

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 20172018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    [83]

    Tableau 6 : Evolution des statistiques de l'éducation/EPST de 2006-2007 à 2017-2018 et Projection

    EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'EDUCATION/EPST de 2006-2007 à 2017-2018 et PROJECTION JUSQU' A 2021

    Paramètres
    essentiels

    Niveau

    ANNUAIRES DE 2006 à 2015

    PROJECTION

    ANNUAIRE

    PROJECTION

    2006-

    2007

    2007-

    2008

    2008-

    2009

    2009-

    2010

    2010-

    2011

    2011-

    2012

    2012-

    2013

    2013-

    2014

    2014-

    2015

    2015-

    2016

    2016-

    2017

    2017-2018

    2018-2019

    2019-2020

    2020-2021

    ETABLISSEMENT

    S

    Ecoles

    Pré- primaire

    2428

    2600

    3311

    3048

    3396

    3634

    3814

    4149

    4648

    5239

    5906

    5945

    6702

    7556

    8518

    Primaire

    29420

    31938

    34512

    35890

    37749

    40484

    43218

    48147

    51578

    53413

    55313

    53 471

    55373

    57343

    59382

    Secondaire

    14163

    15231

    16927

    17381

    19708

    20372

    22698

    23759

    25.268

    26766

    28353

    28240

    29914

    31687

    33566

    Total Ecoles

    46011

    49769

    54750

    56319

    60853

    64490

    69730

    76055

    81494

    85417

    89571

    87656

    91989

    96586

    101466

    CLASSES

    Salle d'activités

    Pré- primaire

    6633

    7489

    9456

    8656

    9778

    10845

    11035

    12365

    13.545

    14280

    15054

    15871

    16732

    17639

    18596

    Classes

    Primaire

    232686

    251366

    266855

    276983

    286908

    306967

    326533

    363249

    388.197

    383178

    378223

    373 342

    368515

    363750

    359047

    Secondaire

    98866

    131269

    143613

    151853

    170315

    174190

    191613

    208950

    223.547

    232560

    241937

    251699

    261848

    272405

    283389

    Total Classes

    338185

    390124

    419924

    437492

    467001

    492002

    529181

    584564

    625289

    630018

    635215

    640912

    647094

    653794

    661031

    ELEVES

    Effectifs enfants

    Pré- primaire

    172300

    201351

    249326

    218842

    244676

    274189

    283012

    309143

    338.668

    377083

    419856

    467481

    520507

    579549

    645287

    Elèves

    Primaire

    8839888

    9973365

    10244086

    10572412

    11082501

    11926835

    12600876

    13534625

    14301438

    15092737

    15927818

    16809413

    17739478

    18721003

    19756836

    Secondaire

    2815234

    3113803

    3398550

    3484466

    3782945

    3893647

    3995631

    4388425

    4.576.311

    5008635

    5481801

    5999691

    6566482

    7186817

    7865756

    Total Elèves

    11827422

    13288519

    13891962

    14275720

    15110122

    16094671

    16879519

    18232193

    19216417

    20478455

    21829474

    23276585

    24826467

    26487369

    28267879

    ENSEIGNANTS

    Educateurs

    Pré-primaire

    6744

    7241

    10139

    8585

    9775

    10676

    11006

    12580

    14.543

    15678

    16902

    18222

    520507

    579549

    645287

    Enseignants

    Primaire

    171457

    187837

    202153

    208138

    216578

    233680

    339951

    383207

    414.580

    453886

    496919

    544039

    17739478

    18721003

    19756836

    Secondaire

    179635

    188808

    2012273

    218320

    248591

    253929

    281996

    300719

    324.324

    341393

    359361

    378274

    6566482

    7186817

    7865756

     

    357836

    383886

    2224565

    435043

    474944

    498285

    632953

    696506

    753447

    810958

    873182

    940535

    24826467

    26487369

    28267879

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    Remarque : L'année 2017-2018, la province de Kinshasa représentait 4443 écoles primaires dont 1493 publiques, soit 33,6% et 2950 Privées soit 66,4%. L'Etat a favorisé l'expansion du pôle privé délaissant son secteur public dans la pénurie.

    [84]

    Tableau 7 : Nombre d'Ecoles au primaire par province

    ECOLES_PRIMAIRE_ANNUAIRE 2017-2018

    PROJECTION _ECOLES 2018-2019

    PROJECTION_ECOLES 2019-2020

     

    ECOLE PRIMAIRE

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    % Ecoles Par Province

    Kinshasa

    1493

    2950

    4443

    1526

    3015

    4541

    1601

    3101

    4702

    8,2

    Kongo-Central

    1861

    523

    2384

    1938

    554

    2492

    1996

    585

    2580

    4,5

    Kwango

    1791

    5

    1796

    75

    1808

    1883

    1921

    29

    1950

    3,4

    Kwilu

    3189

    40

    3229

    236

    3087

    3322

    3420

    21

    3441

    6

    Maï-ndombe

    1656

    11

    1667

    63

    1653

    1717

    1776

    2

    1778

    3,1

    Equateur

    2022

    53

    2075

    97

    2062

    2160

    2168

    68

    2236

    3,9

    Tshuapa

    1244

    18

    1262

    37

    1292

    1329

    1334

    42

    1376

    2,4

    Mongala

    1315

    64

    1379

    42

    1398

    1440

    1410

    81

    1491

    2,6

    Sud-Ubangi

    1610

    99

    1709

    63

    1708

    1772

    1727

    108

    1835

    3,2

    Nord-Ubangi

    909

    77

    986

    20

    977

    997

    975

    57

    1032

    1,8

    Tshopo

    1691

    347

    2038

    79

    2025

    2104

    1813

    366

    2179

    3,8

    Ituri

    2040

    140

    2180

    103

    2167

    2270

    2188

    163

    2351

    4,1

    Haut-Uele

    915

    80

    995

    21

    1031

    1052

    981

    108

    1090

    1,9

    Bas-Uele

    682

    26

    708

    11

    709

    720

    731

    14

    745

    1,3

    Nord-Kivu

    3213

    712

    3925

    289

    3753

    4042

    3446

    740

    4186

    7,3

    Sud-Kivu

    3463

    707

    4170

    333

    3986

    4319

    3714

    759

    4473

    7,8

    Maniema

    1598

    95

    1693

    63

    1709

    1772

    1714

    121

    1835

    3,2

    Kasaï-Central

    2588

    108

    2696

    159

    2609

    2769

    2775

    92

    2867

    5

    Kasaï

    2631

    170

    2801

    168

    2711

    2879

    2821

    160

    2982

    5,2

    Kasaï-Oriental

    603

    388

    991

    14

    1038

    1052

    647

    443

    1090

    1,9

    Sankuru

    1306

    26

    1332

    40

    1344

    1384

    1401

    33

    1434

    2,5

    Lomami

    1538

    123

    1661

    59

    1658

    1717

    1649

    128

    1778

    3,1

    Haut-Katanga

    1058

    1282

    2340

    57

    2379

    2436

    1135

    1389

    2523

    4,4

    Lualaba

    828

    335

    1163

    22

    1196

    1218

    888

    374

    1262

    2,2

    Tanganyika

    1562

    83

    1645

    1628

    89

    1717

    1675

    103

    1778

    3,1

    Haut-Lomami

    2164

    39

    2203

    2220

    50

    2270

    2321

    30

    2351

    4,1

    Total

    44970

    8501

    53471

    46569

    8804

    55373

    48225

    9118

    57343

     

    %

    84,1

    15,9

    100

    84,1

    15,9

    100

    84,1

    15,9

    100

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    Remarque : L'année 2017-2018, la province de Kinshasa représentait 2496 écoles secondaires dont 828 publiques, soit 33,2% et 1668 Privées soit 66,8%. Le pôle privé garde un seuil très élevé.

    [85]

    TABLEAU 8 : Nombre d'Ecoles au Secondaire par Province Source (Source : Annuaire Statistique EPST 2017-2018)

    ECOLES_SECONDAIRE_ANNUAIRE 2017-2018

    PROJECTION _ECOLES 2018-2019

    PROJECTION_ECOLES 2019-2020

     

    ECOLE

    SECONNDAIRE

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    Total Public

    Total Privé

    Total Général

    % Ecoles Par

    Province

    Kinshasa

    828

    1668

    2496

    873

    1759

    2632

    945

    1875

    2820

    8,9

    Kongo-Central

    1147

    352

    1499

    1229

    386

    1615

    1278

    401

    1679

    5,3

    Kwango

    989

    7

    996

    1038

    9

    1047

    1100

    9

    1109

    3,5

    Kwilu

    2260

    44

    2304

    2406

    47

    2453

    2549

    49

    2598

    8,2

    Maï-ndombe

    974

    2

    976

    1045

    2

    1047

    1107

    2

    1109

    3,5

    Equateur

    932

    37

    969

    978

    39

    1017

    1036

    41

    1077

    3,4

    Tshuapa

    575

    9

    584

    619

    9

    628

    656

    9

    665

    2,1

    Mongala

    691

    50

    741

    725

    53

    778

    768

    56

    824

    2,6

    Sud-Ubangi

    580

    77

    657

    607

    81

    688

    643

    86

    729

    2,3

    Nord-Ubangi

    529

    29

    558

    567

    31

    598

    601

    33

    634

    2

    Tshopo

    941

    241

    1182

    1000

    256

    1256

    1062

    269

    1331

    4,2

    Ituri

    742

    109

    851

    782

    115

    897

    828

    123

    951

    3

    Haut-Uele

    315

    64

    379

    323

    66

    389

    342

    70

    412

    1,3

    Bas-Uele

    285

    20

    305

    307

    22

    329

    325

    24

    349

    1,1

    Nord-Kivu

    1637

    490

    2127

    1720

    524

    2244

    1822

    555

    2377

    7,5

    Sud-Kivu

    1514

    517

    2031

    1606

    548

    2154

    1701

    580

    2281

    7,2

    Maniema

    792

    104

    896

    846

    111

    957

    896

    118

    1014

    3,2

    Kasaï-Central

    1296

    93

    1389

    1367

    99

    1466

    1448

    105

    1553

    4,9

    Kasaï

    1339

    121

    1460

    1422

    134

    1556

    1506

    142

    1648

    5,2

    Kasaï-Oriental

    253

    229

    482

    264

    245

    509

    280

    259

    539

    1,7

    Sankuru

    487

    34

    521

    503

    35

    538

    533

    37

    570

    1,8

    Lomami

    781

    81

    862

    840

    87

    927

    890

    93

    982

    3,1

    Haut-Katanga

    513

    1167

    1680

    539

    1226

    1765

    571

    1299

    1870

    5,9

    Lualaba

    359

    153

    512

    376

    162

    538

    398

    172

    570

    1,8

    Tanganika

    759

    86

    845

    806

    91

    897

    854

    97

    951

    3

    Haut-Lomami

    889

    49

    938

    934

    53

    987

    989

    56

    1046

    3,3

    Total

    22407

    5833

    28240

    23722

    6192

    29914

    25128

    6559

    31687

     

    %

    79,3

    20,7

    100

    79,3%

    20,7%

    100%

    79,3%

    20,7%

    100%

    [86]

    Tableau 9: Part du Budget de l'Education dans le Budget de l'Etat Exercices : 2016, 2017 et 2018

    Secteur

    2016

    2017

    2018

    2019

    Budget de l'Education (1)

    982 656 385 016,00

    1 207 506 848 636

    1 747 841 192 594,00

     

    Budget de l'Etat (2)

    5 497 471 597 384,00

    10 223 312 584 133

    10 348 860 800 127,00

     

    Part du Budget de l'Education dans le Budget de l'Etat (1/2)

    17,87%

    11,81%

    16,89%

    19,6%

    Niveau d'Enseignement

    2016

    2017

    2018

     

    Autres affaires concernant l'enseignement

    682 530 995 648,90

    838 707 064 056

    1 214 011 131 060,70

     

    Autres affaires concernant la protection sociale

    14 364 704 636,90

    17 651 622 166

    25 550 358 056,70

     

    Enseignement non défini par niveau

    2 355 548 242,40

    2 894 542 465

    4 189 790 360,00

     

    Enseignement pré-primaire

    26 286 391 837,30

    32 301 218 059

    46 755 345 162,80

     

    Enseignement primaire

    680 175 447 406,50

    835 812 521 591

    1 209 821 340 700,70

     

    Enseignement secondaire

    62 372 393 691,80

    76 644 383 222

    110 941 159 735,60

     

    Enseignement supérieur

    154 327 559 115,70

    189 640 638 790

    274 500 902 948,40

     

    Services annexes à l'enseignement

    406 894 746,00

    500 000 000,00

    723 739 660,20

     

    Recherche-développement portant sur l'enseignement

    24 328 970 953,80

    29 895 902 062

    43 273 699 998,30

     

    Famille et enfant

    2 619 330 801,60

    3 218 683 489

    4 658 977 789,10

     

    Logement et conditions de logement

    3 910 842 519,70

    4 805 717 643

    6 956 176 907,70

     

    Lutte contre l'exclusion sociale

    2 325 770 495,10

    2 857 951 003

    4 136 824 975,40

     

    Maladie et invalidité

    1 911 471 600,90

    2 348 852 645

    3 399 915 630,20

     

    Organes exécutifs et législatifs, affaires financières et budgétaires, affaires étrangères

    316 145 233,00

    388 485 273

    562 324 398,90

     

    Recherche-développement dans le domaine de la protection sociale

    1 220 684 238,10

    1 500 000 000

    2 171 218 980,50

     

    Recherche-développement dans le domaine de la santé

    196 821 386,70

    241 857 862

    350 084 253,70

     

    Recherche-développement sur les affaires économiques

    211 397 453,50

    259 769 210

    376 010 559,50

     

    Services culturels

    26 869 913,00

    33 018 260

    47 793 248,50

     

    Services de santé publique

    247 316 635,70

    303 907 384

    439 899 653,60

     

    Services hospitaliers

    54 859 282,20

    67 412 129

    97 577 662,70

     

    Services récréatifs et sportifs

    57 736 470,80

    70 947 673

    102 695 289,50

     

    Vieillesse

    2 583 680 113,00

    3 174 875 245

    4 595 566 261,90

     

    Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

    NB : Les détails sur l'année 2019 ne sont pas encore rendus publics.

    [87]

    2.1.2. Présentation de la Sous Province Educationnelle de Matete

    En délimitant notre étude dans l'espace, la sous-province éducationnelle de Matete a été choisie pour champ d'études.

    2.1.2.1. Situation Géographique, historique et compétences en gestion

    Signalons avant tout que Matete est l'une des Vingt-quatre communes qui composent la ville-province de Kinshasa la capitale de la République Démocratique du Congo. Le Bureau de la sous-province éducationnelle de MATETE est situé au n° 1 du Quartier BAHUMBU 1 dans la commune de Matete, District de MONT-AMBA, ville province de KINSHASA. A noter que dans notre pays, depuis l'époque coloniale, le ministère de l'éducation nationale, avait tendance à attribuer les écoles et bureaux gestionnaires les dénominations des entités auxquelles ils sont implantés.

    Du point de vue historique, la Sous-Division de l'EPSP MATETE a vu le jour en 1990, regroupant les écoles des communes de Matete et Kisenso. Aussi, vu la nécessité de rapprocher les écoles des Sous-provinces éducationnelles pour un meilleur encadrement administratif et pédagogique; sur proposition du Secrétaire Général à l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, les anciennes sous-provinces autrefois appelées Sous-Divisions ont été scindées et à la même occasion Kisenso était devenu une sous province éducationnelle autonome.

    La régularisation découle de l'arrêté ministériel

    N°MINEPSP/CABMIN/1216/2017 la 29/08/2017 portant scission et création des Sous-Provinces éducationnelles de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel dans la ville province de KINSHASA. Notifié pour vulgarisation de l'entrée en vigueur par la lettre du Secrétaire Général N°MINEPSP/SG/MJM/NDIM/80/1027/2017. De nos jours, la sous-province

    [88]

    éducationnelle dont il est question ne gère que les écoles publiques et privées agréées de la commune de MATETE.

    Bien entendu, la sous-province éducationnelle est un bureau de l'EPST qui gère directement les écoles tant publiques que privées d'une entité décentralisée donnée. Elle est gérée par un Sous-Directeur communément appelé Sous-Proved. Celui-ci a le grade du Chef de Division. La structure de Matete comprend en son sein :

    · Un bureau de la sous-division qui inclut différentes cellules administratives ;

    · Des services techniques dont :

    1. Une antenne SECOPE (Service de Contrôle de paie des Enseignants)

    2. Une antenne SERNIE (Service National d'Identification des Elèves)

    3. Deux pools d'Inspection Primaire et Secondaire

    · 223 écoles publiques et privées agréées, à savoir : 60 écoles publiques, et 163 écoles privées. Il s'agit notamment de :

    · 55 établissements d'enseignement maternel dont 52 écoles privées et 3 écoles publiques ;

    · 96 établissements d'enseignement primaire dont 62 écoles privées et 34 écoles publiques ;

    · 72 établissements d'enseignement secondaire dont 49 écoles privées et 23 écoles publiques.

    Remarque : Il se dégage qu'à tous les degrés ou niveaux d'enseignement, l'offre privée est strictement supérieure à l'offre publique.

    [89]

    2.1.2.2. Sous Province Educationnelle de Matete : Paramètres de l'éducation

    Tableau 10: Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2018-2019

    Paramètres

    Niveaux

    Sexe

    ENC

    ECC

    ECP

    ECK

    ECI

    ECFRA

    ECAS

    ECR

    ERMEC

    ECL

    Total Ecoles. Publiques

    Total
    Ecoles
    Privées

    Total Général

    Ecoles

    Maternelle

    -

    03

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    01

    -

    05

    55

    60

    Primaire

    05

    13

    04

    02

    02

    02

    02

    01

    01

    02

    34

    58

    92

    Secondaire

    03

    03

    07

    04

    02

    02

    02

    01

    -

    01

    23

    49

    72

    Total

    08

    23

    08

    04

    05

    04

    03

    01

    03

    03

    62

    162

    224

    Classes

    Maternelle

    -

    12

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    03

    -

    18

    149

    167

    Primaire

    63

    201

    43

    27

    12

    32

    24

    06

    09

    12

    429

    463

    892

    Secondaire

    37

    138

    47

    32

    18

    46

    21

    -

    24

    10

    373

    998

    1372

    Total

    100

    351

    90

    59

    33

    78

    45

    06

    26

    22

    820

    1610

    2431

    Effectifs
    Elèves

    Maternelle

    GF

    -

    328

    -

    -

    17

    -

    -

    -

    20

    -

    365

    2853

    3218

    F

    -

    169

    -

    -

    12

    -

    -

    -

    09

    -

    190

    1521

    1711

    Primaire

    GF

    743

    5670

    562

    348

    299

    538

    422

    148

    312

    338

    9380

    14414

    23794

    F

    361

    3328

    263

    182

    140

    312

    201

    74

    173

    166

    5200

    6961

    12161

    Secondaire

    GF

    884

    4034

    714

    658

    386

    1045

    425

    -

    366

    297

    8853

    13606

    22459

    F

    481

    2827

    658

    485

    232

    698

    254

    -

    207

    44

    5886

    7058

    12944

    Total

    GF

    1627

    10032

    1280

    1006

    702

    1603

    867

    148

    698

    635

    18592

    30873

    49471

    F

    842

    6324

    921

    667

    384

    1010

    455

    74

    389

    210

    11272

    15540

    26816

    Personnels
    Enseignants

    Maternelle

    HF

    -

    16

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    03

    -

    22

    149

    171

    F

    -

    16

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    03

    -

    22

    149

    171

    Primaire

    HF

    74

    210

    46

    30

    12

    36

    24

    06

    11

    12

    461

    468

    929

    F

    39

    110

    18

    19

    04

    18

    09

    04

    09

    03

    233

    163

    396

    Secondaire

    HF

    48

    210

    67

    42

    21

    61

    30

    -

    25

    06

    510

    989

    1499

    F

    03

    50

    06

    11

    03

    20

    05

    -

    04

    -

    102

    153

    255

    Total

    HF

    122

    436

    113

    72

    36

    97

    54

    06

    39

    18

    993

    1606

    2599

    F

    042

    176

    24

    30

    10

    38

    14

    04

    43

    03

    384

    465

    822

    Personnels
    Administratifs

    Maternelle

    HF

    -

    07

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    02

    -

    10

    83

    103

    F

    -

    01

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    02

    -

    04

    55

    59

    Primaire

    HF

    13

    45

    09

    06

    04

    06

    04

    02

    02

    04

    95

    154

    249

    F

    04

    16

    03

    01

    -

    02

    02

    -

    01

    01

    30

    45

    75

    Secondaire

    HF

    25

    87

    30

    22

    11

    27

    10

    -

    09

    03

    224

    226

    450

    F

    02

    31

    04

    03

    01

    11

    04

    -

    01

    -

    57

    46

    103

    Total

    HF

    38

    139

    39

    28

    16

    33

    14

    02

    13

    07

    329

    473

    802

    F

    06

    48

    07

    04

    02

    13

    06

    -

    04

    01

    91

    146

    237

    Personnels
    Ouvriers

    Maternelle

    HF

    -

    06

    -

    -

    02

    -

    -

    -

    01

    -

    09

    91

    100

    F

    -

    04

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    01

    -

    06

    59

    65

    Primaire

    HF

    08

    28

    08

    04

    03

    04

    04

    02

    02

    04

    67

    105

    172

    F

    02

    04

    01

    02

    02

    -

    -

    01

    -

    01

    13

    32

    45

    Secondaire

    HF

    10

    43

    20

    11

    05

    14

    03

    -

    04

    03

    113

    100

    213

    F

    01

    10

    03

    02

    02

    02

    -

    -

    -

    01

    21

    26

    47

    Total

    HF

    18

    77

    28

    15

    10

    18

    07

    02

    07

    07

    189

    296

    485

    F

    03

    18

    04

    04

    05

    02

     

    01

    01

    02

    40

    117

    157

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [90]

    Tableau 11: Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2019-2020

    Paramètres

    Niveau

    Sexe

    ENC

    ECC

    ECP

    ECK

    ECI

    ECFRA

    ECAS

    ECR

    ERMEC

    ECL

    Total Ecoles. Publiques

    Total
    Ecoles
    Privées

    Total Général

    Ecoles

    Maternelle

    -

    02

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    -

    -

    03

    52

    55

    Primaire

    05

    13

    04

    02

    02

    02

    02

    01

    01

    02

    34

    62

    96

    Secondaire

    03

    07

    04

    02

    02

    02

    01

    -

    01

    01

    23

    49

    72

    Total

    08

    22

    08

    04

    05

    04

    03

    01

    02

    03

    60

    163

    223

    Classes

    Maternelle

    -

    10

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    -

    -

    13

    140

    153

    Primaire

    63

    212

    45

    28

    12

    32

    24

    06

    09

    12

    443

    489

    932

    Secondaire

    100

    347

    79

    66

    34

    77

    49

    -

    26

    06

    7782

    1497

    2279

    Total

    163

    569

    124

    94

    49

    108

    71

    06

    35

    18

    1238

    2126

    3364

    Elèves

    Maternelle

    GF

    -

    317

    -

    -

    107

    -

    -

    -

    -

    -

    424

    2871

    3738

    F

    -

    174

    -

    -

    53

    -

    -

    -

    -

    -

    227

    1490

    1717

    Primaire

    GF

    1440

    11655

    1047

    729

    1020

    1476

    1020

    216

    577

    618

    19798

    13436

    33234

    F

    763

    6282

    491

    495

    531

    719

    531

    89

    296

    307

    10504

    6676

    17065

    Secondaire

    GF

    1441

    5211

    580

    1045

    471

    1368

    631

    -

    385

    297

    11429

    11874

    23303

    F

    777

    3492

    225

    563

    258

    852

    333

    -

    204

    41

    6748

    6263

    13011

    Total

    GF

    2881

    17183

    1627

    1774

    1558

    2844

    1651

    216

    962

    915

    31657

    28181

    59835

    F

    1540

    9951

    716

    1058

    842

    1571

    864

    89

    500

    348

    17479

    14429

    31908

    Personnels Enseignants

    Maternelle

    HF

    -

    11

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    -

    -

    14

    147

    161

    F

    -

    11

    -

    -

    03

    -

    -

    -

    -

    -

    14

    147

    161

    Primaire

    HF

    70

    225

    47

    30

    12

    36

    24

    07

    15

    12

    478

    498

    976

    F

    41

    115

    21

    19

    05

    18

    09

    04

    10

    05

    247

    175

    422

    Secondaire

    HF

    50

    210

    76

    49

    27

    60

    39

    -

    24

    11

    546

    979

    1525

    F

    07

    55

    06

    08

    02

    18

    14

    -

    08

    02

    120

    144

    264

    Total

    HF

    120

    446

    123

    79

    42

    96

    63

    07

    39

    23

    1038

    1624

    2662

    F

    48

    181

    27

    27

    10

    36

    23

    04

    18

    07

    381

    466

    847

    Personnels Administratifs

    Maternelle

    HF

    -

    04

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    -

    -

    05

    85

    90

    F

    -

    03

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    -

    -

    04

    49

    53

    Primaire

    HF

    13

    44

    09

    06

    04

    06

    04

    02

    02

    04

    94

    170

    264

    F

    04

    15

    03

    02

    -

    02

    03

    -

    01

    01

    29

    62

    91

    Secondaire

    HF

    24

    91

    42

    23

    11

    27

    20

    -

    10

    02

    250

    323

    573

    F

    02

    38

    06

    03

    01

    11

    05

    -

    03

    -

    69

    58

    127

    Total

    HF

    37

    139

    51

    29

    16

    33

    24

    02

    12

    06

    349

    578

    927

    F

    06

    56

    09

    05

    02

    13

    08

    -

    04

    01

    104

    169

    273

    Personnels Ouvriers

    Maternelle

    HF

    -

    04

    -

    -

    02

    -

    -

    -

    -

    -

    06

    92

    98

    F

    -

    02

    -

    -

    01

    -

    -

    -

    -

    -

    03

    43

    46

    Primaire

    HF

    09

    29

    08

    04

    04

    04

    04

    02

    02

    03

    69

    125

    194

    F

    02

    04

    01

    02

    02

    -

    -

    01

    -

    -

    12

    34

    46

    Secondaire

    HF

    11

    57

    24

    14

    07

    15

    07

    -

    07

    02

    144

    116

    260

    F

    01

    14

    04

    03

    02

    02

    02

    -

    02

    01

    31

    37

    68

    Total

    HF

    20

    90

    32

    18

    13

    19

    11

    02

    09

    05

    219

    333

    552

    F

    03

    20

    05

    05

    05

    02

    02

    01

    02

    01

    46

    114

    160

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [91]

    Tableau 12 : Evolution des statistiques scolaires par secteur d'enseignement

    Paramètres

    Niveaux

    Sexe

    Année scolaire 2018-2019

    Année scolaire 2019-2020

    Taux d'accroissement

     

    Secteur
    public

    Secteur
    privé

    Total
    Général

    Secteur
    public

    Secteur privé

    Total Général

    Secteur
    public

    Secteur
    privé

    Ecoles

    Maternelle

    05

    55

    60

    03

    52

    55

    -4%

    0,6%

    Primaire

    34

    58

    92

    34

    62

    96

    Secondaire

    23

    49

    72

    23

    49

    72

    Total

    62

    162

    224

    60

    163

    223

    Pourcentage

    28%

    72%

    100%

    27%

    73%

    100%

    Classes

    Maternelle

    18

    149

    167

    13

    140

    153

    51%

    32%

    Primaire

    429

    463

    892

    443

    489

    932

    Secondaire

    373

    998

    1372

    7782

    1497

    2279

    Total

    820

    1610

    2431

    1238

    2126

    3364

    Pourcentage

    34%

    66%

    100%

    36,8%

    63,2%

    100%

    Elèves

    Maternelle

    GF

    365

    2853

    3218

    424

    2871

    3738

    70%

    -8,7%

    Primaire

    GF

    9380

    14414

    23794

    19798

    13436

    33234

    Secondaire

    GF

    8853

    13606

    22459

    11429

    11874

    23303

    Total

    GF

    18592

    30873

    49471

    31657

    28181

    59835

    Pourcentage

    38%

    62%

    100%

    53%

    47%

    100%

    Pers.

    Enseignants

    Maternelle

    HF

    22

    149

    171

    14

    147

    161

    4,5%

    1,1%

    Primaire

    HF

    461

    468

    929

    478

    498

    976

    Secondaire

    HF

    510

    989

    1499

    546

    979

    1525

    Total

    HF

    993

    1606

    2599

    1038

    1624

    2662

    Pourcentage

    38%

    62%

    100%

    39%

    61%

    100%

    Pers.

    Administratifs

    Maternelle

    HF

    10

    83

    103

    05

    85

    90

    6%

    22%

    Primaire

    HF

    95

    154

    249

    94

    170

    264

    Secondaire

    HF

    224

    226

    450

    250

    323

    573

    Total

    HF

    329

    473

    802

    349

    578

    927

    Pourcentage

    41%

    59%

    100%

    38%

    62%

    100%

    Pers. Ouvriers

    Maternelle

    HF

    09

    91

    100

    06

    92

    98

    16%

    16%

    Primaire

    HF

    67

    105

    172

    69

    125

    194

    Secondaire

    HF

    113

    100

    213

    144

    116

    260

    Total

    HF

    189

    296

    485

    219

    333

    552

    Pourcentage

    39%

    61%

    100%

    40%

    60%

    100%

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    Observations : En 2018, le secteur privé avait une tendance surprenante sur tous les paramètres y compris les effectifs-élèves ; en 2019 la pyramide est reversée, le secteur public prend la voussure très dominante des élèves. Le privé enregistre une diminution de 8% de sa population scolaire. Au public, le nombre d'écoles publiques décroit à 4%, mais par ricochet, le nombre des classes s'augmente, surtout au secondaire. En réalité, sur terrain, les salles de classes dans le vrai sens du terme, n'ont pas été construites. Il s'agit soit du dédoublement des vacations, soit de transformation des bureaux en classes, ou encore des adaptations en bâches ou en tôles sans murs qui ne sont pas à l'abri des intempéries et construites hors normes pédagogiques.

    [92]

    Tableau 13: Synthèse Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2019-2020 et 2019-2020

    Paramètres

    Année scolaire 2018-2019

    Année scolaire 201-2020

    Taux d'accroissement

    Secteur
    public

    Secteur
    privé

    Total
    Général

    Secteur
    public

    Secteur privé

    Total Général

    Public

    Privé

    Nombre d'Ecoles

    34

    58

    92

    34

    62

    96

    0%

    6,8%

    Pourcentage

    37%

    63%

    100%

    35%

    65%

    100%

    Nombre de Classes

    429

    463

    892

    443

    489

    932

    3,2%

    5,6%

    Pourcentage

    48%

    52%

    100%

    48%

    52%

    100%

    Nombre d'Elèves

    9380

    14414

    23794

    19798

    13436

    33234

    111%

    -6,7%

    Pourcentage

    39%

    61%

    100%

    60%

    40,%

    100%

    Remarque: L'année scolaire 2019-2020 est une année exceptionnelle dans les annales de la Sous-province éducationnelle de Matete avec un taux d'accroissement 111%. Cet afflux se justifie par l'inscription des réintégrés du système, les réintégrés hors système, les entrées précoces, les entrées tardives y compris le lot venu du secteur privé.

    [93]

    Tableau 14: Répertoire des écoles publiques de Matete édition 2018-2019

    DENOMINATION

    STRUCTURE-EFFECTIFS

    TOTAUX

    P.ENS

    P.Adm

    P.OUV

    1ère

    2ème

    3ème

    4ème

    5ème

    6ème

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    HF

    F

    HF

    F

    HF

    F

    Ecoles Non Conventionnées

    01

    EP1MAINDOMBE

    20

    10

    03

    15

    08

    02

    15

    08

    02

    29

    09

    02

    25

    11

    02

    31

    12

    02

    125

    58

    14

    14

    11

    02

    01

    02

    01

    02

    EP2MAINDOMBE

    08

    03

    03

    15

    08

    03

    13

    03

    03

    13

    03

    02

    15

    07

    02

    21

    08

    02

    85

    32

    15

    17

    07

    03

    01

    01

    01

    03

    EP3MAINDOMBE

    22

    11

    03

    21

    11

    03

    31

    16

    02

    26

    19

    02

    36

    17

    02

    29

    14

    02

    165

    89

    14

    16

    08

    03

    02

    02

    -

    04

    EP4MAINDOMBE

    24

    20

    03

    29

    18

    03

    24

    05

    02

    19

    08

    02

    34

    22

    02

    27

    15

    02

    146

    88

    14

    21

    10

    03

    -

    02

    -

    05

    EP 2 KIKINGA

    30

    09

    01

    25

    09

    01

    28

    13

    01

    41

    15

    01

    42

    22

    01

    56

    26

    01

    222

    94

    06

    06

    03

    02

    -

    02

    -

    Total

    104

    53

    13

    105

    54

    12

    111

    45

    10

    128

    54

    09

    152

    79

    09

    164

    75

    09

    743

    361

    63

    74

    39

    13

    04

    08

    02

    Ecoles Conventionnées Catholiques

    01

    EP 1 KINDA

    69

    33

    03

    67

    38

    03

    72

    36

    02

    69

    37

    02

    69

    37

    02

    78

    39

    02

    424

    220

    14

    14

    04

    03

    01

    02

    -

    02

    EP 2 KI NDA

    51

    25

    03

    45

    27

    03

    56

    25

    02

    48

    23

    02

    72

    35

    02

    57

    25

    02

    329

    160

    14

    14

    06

    03

    02

    02

    -

    03

    EP 1 KINZANZI

    55

    25

    03

    65

    23

    03

    88

    34

    03

    119

    35

    03

    108

    40

    03

    92

    40

    02

    527

    197

    17

    17

    07

    03

    01

    02

    -

    04

    EP 2 KINZANZI

    54

    23

    03

    57

    29

    03

    78

    29

    03

    89

    40

    03

    123

    57

    03

    86

    23

    02

    487

    201

    17

    17

    07

    03

    01

    02

    -

    05

    EP 3 BAHUMBU

    26

    16

    03

    32

    18

    03

    42

    19

    03

    48

    26

    02

    71

    33

    02

    59

    38

    02

    278

    150

    15

    16

    08

    03

    01

    02

    -

    06

    EP4 BAHIUMBU

    27

    10

    03

    38

    22

    03

    40

    19

    03

    40

    20

    02

    45

    23

    02

    48

    22

    02

    238

    116

    15

    17

    11

    03

    01

    02

    -

    07

    EP1 BATENDE

    46

    22

    03

    36

    19

    03

    47

    20

    03

    50

    19

    02

    55

    19

    02

    53

    21

    02

    287

    120

    15

    17

    08

    03

    01

    02

    01

    08

    EP2 BATENDE

    39

    14

    03

    30

    12

    03

    47

    23

    03

    51

    24

    03

    43

    22

    02

    46

    25

    02

    240

    121

    16

    16

    08

    04

    -

    02

    -

    09

    EP Ste TRINITE

    118

    66

    04

    120

    87

    04

    127

    67

    04

    139

    59

    04

    142

    77

    03

    114

    56

    03

    760

    412

    22

    24

    16

    03

    01

    02

    -

    10

    EP5MAINDOMBE

    121

    83

    03

    113

    80

    03

    142

    122

    03

    163

    143

    03

    156

    135

    03

    131

    122

    03

    826

    685

    18

    18

    15

    03

    01

    02

    01

    11

    EP MOLENDE

    155

    142

    03

    156

    143

    03

    158

    137

    03

    187

    148

    03

    169

    124

    03

    128

    93

    03

    957

    787

    18

    18

    09

    03

    02

    02

    -

    12

    EP PULULU

    34

    17

    02

    28

    17

    02

    33

    13

    01

    45

    19

    01

    51

    28

    01

    55

    29

    01

    246

    123

    08

    10

    06

    02

    01

    01

    -

    13

    EP BONDEKO

    13

    08

    02

    14

    06

    02

    09

    03

    02

    16

    09

    02

    18

    06

    02

    05

    04

    02

    111

    36

    12

    12

    05

    09

    03

    05

    02

    Total

    808

    484

     

    801

    521

     

    939

    547

     

    1064

    602

     

    1122

    636

     

    952

    537

     

    5670

    3328

    210

    110

    45

    16

    16

    28

    04

    Ecoles Conventionnées Protestantes

    01

    EP3 BATEKE

    33

    13

    02

    34

    13

    01

    28

    16

    02

    35

    20

    02

    24

    09

    02

    44

    24

    02

    198

    95

    11

    11

    04

    02

    -

    02

    -

    02

    EP4 BATEKE

    23

    12

    02

    25

    05

    02

    24

    12

    02

    27

    06

    02

    28

    09

    02

    42

    22

    02

    169

    66

    11

    11

    03

    02

    01

    02

    -

    03

    EP1 ANUNGA

    26

    13

    03

    21

    05

    03

    19

    10

    03

    28

    14

    02

    27

    17

    02

    30

    14

    02

    151

    73

    15

    15

    06

    03

    02

    02

    01

    04

    EP KIESE

    06

    04

    01

    10

    05

    01

    08

    07

    01

    07

    05

    01

    09

    05

    01

    04

    02

    01

    44

    29

    06

    09

    05

    02

    -

    02

    -

    Total

    88

    42

    08

    90

    28

    07

    79

    45

    08

    97

    45

    07

    88

    40

    07

    120

    62

    07

    562

    263

    46

    46

    18

    09

    03

    08

    01

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [94]

    Tableau 15: Répertoire des écoles publiques de Matete édition 2018-2019

    DENOMINATION

    STRUCTURE-EFFECTIFS

    TOTAUX

    P.ENS

    P.ADM

    P.OUV

    1ère

    2ème

    3ème

    4ème

    5ème

    6ème

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    HF

    F

    HF

    F

    HF

    F

    Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

    01

    EP.1 NGILIMA

    25

    10

    03

    22

    12

    03

    21

    11

    02

    27

    21

    02

    44

    21

    02

    49

    26

    02

    198

    101

    14

    16

    10

    03

    -

    02

    01

    02

    EPA 2 NGILIMA

    19

    11

    03

    20

    12

    02

    20

    07

    02

    30

    19

    02

    30

    17

    02

    31

    15

    02

    150

    81

    13

    14

    09

    03

    01

    02

    01

    TOTAL

    44

    21

    06

    42

    24

    05

    41

    18

    04

    67

    40

    04

    74

    38

    04

    80

    41

    04

    348

    182

    27

    30

    19

    06

    01

    04

    02

    ECOLES CONVENTIONNEES SALUTISTES

    01

    EP1 BATEKE

    44

    21

    02

    34

    15

    02

    42

    19

    02

    38

    12

    02

    44

    25

    02

    65

    31

    02

    267

    123

    12

    12

    04

    02

    01

    02

    -

    02

    EP2 BATEKE

    22

    16

    02

    17

    14

    02

    26

    10

    02

    31

    12

    02

    35

    11

    02

    24

    09

    02

    155

    78

    12

    12

    05

    02

    01

    02

    -

    TOTAL

    66

    37

    04

    51

    29

    04

    68

    29

    04

    69

    24

    04

    79

    36

    04

    89

    40

    04

    422

    201

    24

    24

    09

    04

    02

    04

     

    Ecoles Conventionnées Islamiques

    01

    EP 1 BILENGE

    17

    08

    01

    29

    14

    01

    23

    11

    01

    21

    12

    01

    32

    15

    01

    23

    11

    01

    145

    71

    06

    06

    02

    02

    02

    01

    -

    02

    EP 8 BILE NGE

    22

    09

    01

    17

    06

    01

    26

    10

    01

    31

    13

    01

    35

    18

    01

    23

    13

    01

    154

    69

    06

    06

    02

    02

    -

    02

    01

    TOTAL

    39

    17

    02

    46

    20

    02

    49

    21

    02

    52

    25

    02

    67

    33

    02

    46

    24

    02

    299

    140

    12

    12

    04

    04

    02

    03

    01

    Ecoles Conventionnées Fraternité

    01

    EP1 BAHUMBU

    24

    17

    03

    38

    20

    03

    42

    19

    03

    53

    29

    03

    59

    26

    02

    58

    34

    02

    274

    145

    16

    18

    09

    03

    02

    02

    -

    02

    EP2 BAHUMBU

    41

    15

    03

    36

    21

    03

    43

    26

    03

    37

    19

    03

    56

    25

    02

    54

    35

    02

    264

    141

    16

    18

    09

    03

    -

    02

    -

    TOTAL

    65

    32

    06

    74

    41

    06

    85

    45

    03

    90

    48

    06

    115

    51

    04

    112

    69

    04

    539

    286

    32

    36

    18

    06

    02

    04

     

    ECOLES CONVENTIONNEES LUMIERE

    01

    EP 1 LIGBONGO

    37

    20

    01

    47

    18

    01

    29

    13

    01

    34

    17

    01

    36

    20

    01

    47

    26

    01

    230

    114

    06

    06

    02

    02

    01

    02

    -

    02

    EP3 LIGBONGO

    21

    10

    02

    24

    10

    02

    14

    05

    02

    16

    08

    01

    17

    10

    01

    16

    09

    01

    108

    52

    09

    06

    01

    02

    -

    02

    01

    TOTAL

    58

    30

    03

    71

    28

    03

    43

    18

    03

    50

    25

    01

    53

    30

    02

    63

    35

    02

    338

    166

    15

    12

    03

    04

    01

    04

    01

    Ecoles Conventionnées Mennonite

    01

    EP MENNONITE

    53

    34

    02

    38

    18

    02

    53

    30

    02

    33

    28

    01

    59

    28

    01

    56

    33

    01

    312

    173

    09

    11

    09

    02

    01

    02

    -

    Ecoles Conventionnées Réveil

    01

    EPBETHESDA

    38

    20

    01

    23

    12

    01

    23

    13

    01

    26

    12

    01

    25

    12

    01

    13

    05

    01

    148

    44

    06

    06

    04

    02

    -

    02

    01

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [95]

    Tableau 16 : Répertoire des écoles publiques de Matete édition 2019-2020

    DENOMINATION

    STRUCTURE-EFFECTIFS

    TOTAUX

    P.ENS

    P.Adm

    P.OUV

    1ère

    2ème

    3ème

    4ème

    5ème

    6ème

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    H
    F

    F

    H
    F

    F

    H F

    F

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Ecoles

     

    Non Conventionnées

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    01

    EP 1 MAINDOMBE

    41

    19

    03

    41

    23

    03

    34

    20

    02

    33

    16

    03

    61

    28

    02

    74

    45

    03

    284

    151

    14

    16

    10

    02

    01

    02

    01

    02

    EP 2 MAINDOMBE

    40

    19

    03

    38

    18

    03

    31

    15

    03

    31

    15

    02

    39

    21

    02

    36

    17

    02

    221

    108

    15

    16

    07

    03

    01

    02

    01

    03

    EP3 MAINDOMBE

    35

    20

    03

    32

    16

    03

    46

    25

    02

    31

    17

    02

    42

    26

    02

    54

    29

    02

    240

    133

    14

    16

    10

    03

    02

    02

     

    04

    EP4 MAINDOMBE

    47

    17

    03

    37

    18

    03

    41

    23

    02

    41

    27

    02

    39

    22

    02

    57

    34

    02

    262

    141

    14

    16

    11

    03

    -

    02

     

    05

    EP 2 KIKINGA

    70

    37

    01

    73

    33

    01

    69

    38

    01

    76

    38

    01

    74

    34

    01

    81

    50

    01

    433

    230

    06

    06

    03

    02

    -

    01

     

    TOTAL

    233

    112

    13

    221

    108

    13

    221

    121

    10

    212

    113

    10

    255

    131

    09

    302

    175

    10

    1440

    763

    63

    70

    41

    13

    04

    09

    02

     
     
     
     
     
     
     
     

    Ecoles

     

    Conventionnées

     

    Catholiques

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    01

    EP 1 KINDA

    143

    86

    03

    126

    54

    03

    138

    64

    02

    106

    50

    02

    131

    80

    02

    112

    56

    02

    156

    390

    14

    14

    04

    03

    01

    02

    -

    02

    EP 2 KI NDA

    145

    70

    03

    128

    72

    03

    140

    71

    02

    126

    61

    02

    128

    72

    02

    121

    58

    02

    788

    404

    14

    14

    06

    03

    02

    02

    -

    03

    EP 1 KINZANZI

    210

    96

    03

    152

    72

    03

    155

    62

    03

    194

    83

    03

    189

    67

    03

    166

    54

    02

    1066

    434

    17

    17

    07

    03

    01

    02

    -

    04

    EP 2 KINZANZI

    177

    66

    03

    118

    61

    03

    165

    64

    03

    166

    68

    03

    191

    84

    03

    136

    64

    02

    944

    407

    17

    17

    07

    03

    01

    02

     

    05

    EP 3 BAHUMBU

    90

    45

    03

    100

    54

    03

    113

    60

    03

    85

    44

    02

    128

    73

    02

    120

    54

    02

    636

    323

    15

    17

    09

    03

    01

    02

     

    06

    EP4 BAHIUMBU

    126

    62

    03

    90

    44

    03

    120

    62

    03

    109

    45

    02

    102

    52

    02

    105

    48

    02

    660

    313

    15

    17

    10

    03

    -

    02

     

    07

    EP1 BATENDE

    190

    93

    03

    150

    70

    03

    137

    70

    03

    164

    84

    03

    130

    60

    03

    119

    61

    03

    820

    438

    18

    21

    11

    03

    01

    02

    -

    08

    EP2 BATENDE

    212

    106

    03

    185

    104

    03

    193

    9.3

    03

    205

    105

    03

    212

    103

    03

    194

    97

    03

    120

    1

    608

    18

    18

    10

    03

    -

    02

    -

    09

    EP SAINTE TRINITE

    366

    195

    04

    299

    149

    04

    302

    183

    04

    303

    161

    04

    304

    141

    04

    280

    151

    04

    185

    4

    980

    24

    26

    18

    03

    -

    03

    01

    10

    EP5 MAINDOMBE

    191

    97

    03

    153

    86

    03

    168

    117

    03

    154

    117

    03

    183

    147

    03

    164

    140

    03

    101 3

    704

    18

    20

    12

    03

    01

    02

    01

    11

    EP MOLENDE

    199

    143

    03

    185

    16 1

    03

    182

    160

    02

    174

    151

    03

    201

    155

    03

    162

    127

    03

    110

    3

    897

    18

    18

    09

    03

    02

    02

    -

    12

    EP PULULU

    131

    66

    02

    95

    42

    02

    116

    59

    03

    121

    47

    02

    103

    55

    01

    113

    52

    01

    678

    321

    10

    11

    06

    02

    01

    02

    -

    13

    VILLAGE BONDEKO

    63

    27

    02

    18

    12

    02

    26

    12

    03

    17

    08

    02

    04

    02

    01

    08

    02

    01

    136

    063

    14

    15

    06

    09

    04

    05

    02

    TOTAL

    2243

    1152

    41

    1799

    981

    38

    1955

    1077

    37

    1924

    1024

    34

    2006

    1091

    32

    1800

    964

    30

    11655

    6282

    212

    225

    115

    44

    45

    29

    04

    Ecoles Conventionnées Protestantes

    01

    EP3 BATEKE

    67

    37

    02

    72

    35

    02

    62

    23

    02

    55

    20

    02

    50

    23

    08

    52

    19

    02

    358

    150

    12

    12

    06

    02

    -

    02

    -

    02

    EP4 BATEKE

    52

    26

    02

    35

    17

    02

    32

    10

    02

    53

    31

    02

    47

    25

    02

    49

    21

    02

    268

    130

    12

    11

    03

    02

    01

    02

    -

    03

    EP1 ANUNGA

    45

    21

    03

    40

    21

    03

    29

    14

    03

    36

    20

    02

    50

    24

    02

    40

    22

    02

    240

    122

    15

    15

    07

    03

    02

    02

    01

    04

    EP KIESE

    34

    17

    01

    49

    26

    01

    41

    19

    01

    25

    13

    01

    22

    11

    01

    10

    03

    01

    181

    89

    06

    09

    05

    02

    -

    02

    -

    TOTAL

    198

    101

    08

    196

    99

    08

    164

    66

    08

    169

    84

    07

    169

    83

    07

    151

    65

    07

    1047

    491

    45

    47

    21

    09

    03

    08

    01

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [96]

    Tableau 17 : Répertoire des écoles publiques de Matete édition 2019-2020

    DENOMINATION

    STRUCTURE-EFFECTIFS

    TOTAUX

    P.ENS

    P.ADM

    P.OUV

    1ère

    2ème

    3ème

    4ème

    5ème

    6ème

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    GF

    F

    Cl

    HF

    F

    HF

    F

    HF

    F

     

    Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

    01

    EP.1 NGILIMA

    66

    39

    03

    60

    29

    03

    50

    24

    02

    60

    35

    02

    70

    33

    02

    70

    39

    02

    376

    202

    14

    16

    10

    03

    -

    02

    01

    02

    EPA 2 NGILIMA

    70

    31

    03

    49

    23

    02

    41

    27

    03

    56

    31

    02

    71

    44

    02

    66

    37

    02

    353

    293

    14

    14

    09

    03

    02

    02

    01

    TOTAL

    136

    70

    06

    109

    52

    05

    91

    51

    05

    116

    66

    04

    141

    77

    04

    136

    76

    04

    729

    495

    28

    30

    19

    06

    02

    04

    02

     

    Ecoles Conventionnées Salutistes

    01

    EP1 BATEKE

    103

    52

    02

    70

    40

    02

    80

    38

    02

    77

    41

    02

    86

    47

    02

    95

    50

    02

    511

    268

    12

    12

    04

    02

    01

    02

    -

    02

    EP2 BATEKE

    102

    51

    02

    60

    25

    02

    66

    33

    02

    74

    37

    02

    92

    50

    02

    115

    67

    02

    509

    263

    12

    12

    05

    02

    02

    02

    -

    TOTAL

    205

    103

    04

    130

    65

    04

    146

    71

    04

    151

    78

    04

    178

    97

    04

    210

    117

    04

    1020

    531

    24

    24

    09

    04

    03

    04

    -

     
     

    Ecoles Conventionnées Islamiques

    01

    EP 1 BILENGE

    95

    54

    01

    73

    33

    01

    71

    33

    01

    66

    38

    01

    60

    29

    01

    75

    39

    01

    440

    226

    06

    06

    02

    02

    -

    02

    01

    02

    EP 8 BILE NGER

    68

    30

    01

    67

    33

    01

    69

    31

    01

    67

    33

    01

    72

    66

    01

    59

    27

    01

    402

    190

    06

    06

    03

    02

    -

    02

    01

    TOTAL

    163

    84

    02

    140

    66

    02

    140

    64

    02

    133

    71

    02

    132

    95

    02

    134

    66

    02

    842

    416

    12

    12

    05

    04

    -

    04

    02

     

    Ecoles Conventionnées Fraternité

    01

    EP1 BILENGE

    115

    41

    03

    89

    37

    03

    104

    51

    03

    140

    97

    03

    117

    54

    02

    132

    67

    02

    697

    327

    16

    18

    09

    03

    02

    02

    -

    02

    EP8 BILENGE

    114

    59

    03

    106

    53

    03

    125

    57

    03

    181

    97

    03

    131

    59

    02

    122

    67

    02

    779

    392

    16

    18

    09

    03

    -

    02

    -

    TOTAL

    229

    100

    06

    195

    80

    06

    229

    10 8

    06

    321

    17 4

    06

    248

    10 3

    04

    254

    134

    04

    1476

    719

    32

    36

    18

    06

    02

    04

    -

     

    Ecoles Conventionnées Lumière

    01

    EP 1 LIGBONGO

    74

    42

    01

    48

    27

    01

    56

    23

    01

    60

    30

    01

    46

    27

    01

    60

    32

    01

    344

    181

    06

    06

    02

    02

    01

    02

    -

    02

    EP3 LIGBONGO

    62

    32

    01

    49

    19

    01

    46

    22

    01

    50

    23

    01

    33

    13

    01

    34

    17

    01

    274

    126

    06

    06

    03

    02

    -

    01

    -

    TOTAL

    136

    74

    02

    97

    46

    02

    102

    45

    02

    110

    53

    02

    79

    40

    02

    94

    49

    02

    618

    307

    12

    12

    05

    04

    01

    03

    -

     

    Ecoles Conventionnées Mennonite

    01

    EP MENNONITE

    67

    37

    02

    113

    59

    02

    108

    55

    02

    82

    39

    01

    77

    41

    01

    72

    35

    01

    577

    296

    09

    15

    10

    01

    01

    02

    -

     

    Ecoles Conventionnées Réveil

    01

    EP BETHESDA

    50

    17

    01

    39

    20

    01

    40

    15

    01

    35

    12

    01

    30

    12

    01

    22

    13

    01

    216

    089

    06

    07

    04

    02

    -

    02

    01

    Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

    [97]

    2.2. Méthodologie

    Cette partie est axée sur la présentation du déroulement des investigations ainsi que le codage des différents instruments utilisés. A cette vue, nous présenterons les différentes démarches amorcées au cours de nos recherches sur terrain, à savoir la population d'étude, l'échantillon et ses caractéristiques y compris les procédés scientifiques auxquels nous avons fait recours pour récolter les données, pour traiter et analyser les résultats.

    2.2.1. Population d'étude

    Par population d'étude, il faut entendre l'ensemble des éléments parmi lesquels on aurait pu choisir un échantillon. Autrement dit, l'ensemble d'éléments qui possèdent les caractéristiques que l'on veut étudier. (L.D'HAINAUT, 2000, p.23). Notre recherche s'articule à la gratuité de l'enseignement primaire face aux défis ; et, ceux-ci sont mieux explicités en milieux scolaires. D'où, la population retenue dans cette étude est celle des enseignants du primaire des établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete.

    2.2.2. Echantillon et ses caractéristiques

    Pour G. Delandshere (1976, p.337), tirer un échantillon c'est choisir un nombre limité d'individus, d'objets, ou d'événements dont l'observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière à l'intérieur de laquelle le choix a été fait. Javeau (1975), définit l'échantillon comme étant un groupe de sujets auxquels l'instrument de recherche est administré. Ainsi, l'échantillon de cette étude est constitué de 90 sujets sur un total 478 enseignants des écoles primaires publiques de la sous-province éducationnelle de Matete.

    Sur 90 sujets: 43, soit 47,78% sont des hommes contre 47, soit 52,22% des femmes.

    [98]

    2.2.2.1. Caractéristiques de l'échantillon

    Les écoles primaires publiques de Matete ont au total 478 enseignants dont 247 Femmes et 231 Hommes. Nous avons préféré réaliser ce travail avec un échantillon de 90 sujets sur 478. Comme la sous-division de Matete regorge plusieurs réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles, nous avons jugé utile de tirer l'échantillon dans tous les réseaux pour avoir l'image globale de la réalité du terrain. Le nombre d'enquêtés était choisi arithmétiquement en fonction du nombre d'écoles couvrant ce réseau d'enseignement. Donc, cet échantillon est probabiliste du type stratifié pondéré.

    Tableau 18 : Répartition des sujets selon les réseaux d'enseignement ou régime de gestion

    Réseaux d'enseignement ou régime de gestion

    Nombre d'écoles

    Nombre des

    sujets d'études par régime de gestion

    %

    1

    Ecoles Non conventionnées

    05

    13

    14,44

    2

    Ecoles Conventionnées catholiques

    13

    35

    38,89

    3

    Ecoles Conventionnées protestantes

    04

    11

    12,22

    4

    Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

    02

    5

    5,55

    5

    Ecoles Conventionnées salutistes

    02

    5

    5,55

    6

    Ecoles Conventionnées Islamiques

    02

    5

    5,55

    7

    Ecoles Conventionnées Réveil

    01

    3

    3,33

    8

    Ecoles Conventionnées Mennonite

    01

    3

    3,33

    9

    Ecoles Conventionnées Lumière

    02

    5

    5,55

    10

    Ecoles Conventionnées fraternité

    02

    5

    5,55

    Total

    34

    90

    100

    Ce tableau indique la représentation des différents réseaux d'enseignement dans l'étude. Il fallait tirer un échantillon de 90 enseignants dans 34 écoles primaires publiques de la juridiction. La première colonne reprend les numéros d'ordre, suivi des réseaux d'enseignement ou régime de gestion, nombre d'écoles par réseau, nombre de sujets d'enquête par réseau et le pourcentage.

    Tableau 19: Répartition des sujets par sexe

    Personnel enseignant et sujets retenus pour l'étude

    Sexe

     

    Masculin

    Féminin

    Total

    Total Personnel enseignant des écoles primaires publiques

    231

    247

    478

    Pourcentage

    48,32

    51,67

    100

    Nombre de sujets retenus pour l'étude

    43

    47

    90

    Pourcentage

    47,78

    52,22

    100

    [99]

    Tableau 20: Répartition des sujets par tranche d'âge

    Tranches d'âge

    #177;20-29ans

    30-39 ans

    40-49 ans

    50-59 ans

    60 ans +

    Total

    Nombre de sujets

    d'études par Tranche d'âge

    12

    15

    20

    26

    17

    90

    Pourcentage

    13,33

    16,67

    22,22

    28,89

    18,89

    100

    De ce tableau : 12 sujets, soit 13,33% sont des femmes et des hommes âgés de #177;20-29ans; 15 Sujets, soit 16,67% âgés ; 20 sujets, soit 22,22% âgés de 40-49 ans ; 26 sujets, soit 28,89 âgés de 50-59 ans et 17 sujets, soit 18,89% ayant 60 ans d'âge ou plus.

    Tableau 21 : Répartition des sujets par Niveau d'études

    Qualification

    D4

    D6

    P6

    G3/A1

    L2/A0

    Total

    Nombre de sujets

    11

    59

    13

    5

    2

    90

    Pourcentage

    12,22

    65,56

    14,14

    5,56

    2,22

    100

    Ce tableau indique : 11 sujets, soit 12,22% avaient un niveau d'études équivalent à la 4e année des humanités pédagogiques, sanctionné à l'époque par un brevet d'instituteur ; 59, soit 65,56% diplômés de 6ans des humanités pédagogiques, 13 sujets, soit 14,14% diplômés de 6ans des autres sections ; 5 sujets, soit 5,56% diplômés de 3e Graduat en pédagogie appliquée; et enfin 2 sujets, soit 2,22% des licenciés.

    Tableau 22 : Répartition des sujets par ancienneté dans le métier d'enseignant

    Tranches

    #177;1-9ans

    10-19ans

    20-29ans

    30ans+

    Total

    Ancienneté dans

    l'enseignement

    17

    20

    32

    21

    90

    Pourcentage

    18,9

    22,2

    35,6

    23,3

    100

    De ce tableau : 17 sujets, soit 18,9% avaient une expérience professionnelle se situant entre #177;1-9ans ; 20 sujets, soit 22,2% expérimentés de 10-19ans ; 32 sujets, soit 35,6 expérimentés de 20-29ans et 21 sujets ayant totalisé 30ans ou plus le métier d'enseignant.

    [100]

    2.2.3. Méthode

    Une méthode se définit comme étant l'ensemble des démarches que suit l'esprit pour découvrir et démontrer la vérité. Pinto et Madeleine Grawitz (1993,p.289), considèrent la méthode comme étant une voie à suivre pour résoudre la problématique de l'étude.

    Victor Hugo a souligné l'importance de la méthode pour la réussite d'une recherche scientifique. Car, la valeur d'un travail scientifique est fonction de la trajectoire parcourue, estime-t-il. Nietzche, cité par Azia Dimbu (2019,p.60), disait qu'il n'y a des richesses que des méthodes. C'est par elle que le chercheur trouvera des réponses à ses questionnements.

    Dans le cadre de cette étude, nous avons recouru à la méthode systémique à la fois quantitative et qualitative. Un abrégé des techniques a servi de repère. Pour récolter les données, nous avons utilisé les techniques d'observation, le questionnaire d'enquête, l'entretien et l'analyse documentaire. Pour le dépouillement des données, nous avons recouru à l'analyse de contenu, et pour l'analyse l'indice de pourcentage et le test statistique.

    2.2.3.1. Techniques de récolte des données

    1. Observation

    Cette méthode d'investigation scientifique consiste à étudier le comportement sur le terrain (Mayer, R. et Ouellet, F.1991, p.404). L'observation pour cette étude a été d'une importance capitale, pour s'éloigner des affirmations gratuites dont sont victimes un nombre des recherches, nous avons préféré descendre sur terrain, c'est-à-dire en milieu scolaire, voire salles de classes pour contempler les défis que pose la gratuité.

    [101]

    Partant, nous avons utilisé d'une part, l'observation directe méthodique, c'est-à-dire, les investigations moyennant une grille d'observation débouchant sur l'enregistrement systématique des éléments. D'autre part, l'observation participative en s'intégrant dans le groupe des enseignants et élèves, participants aux discussions tout en gardant notre singularité. Cette dernière nous a permis de passer d'une vision extérieure à une analyse par l'intérieur du vécu des participants.

    2. Questionnaire d'enquête

    L'enquête par questionnaire est une série des questions bien structurées que l'on soumet aux sujets enquêtés en vue de dégager ou de connaître les opinions, les points de vue ou les avis des sujets à propos d'un problème donné. Pour Jean del Baylet (2000, pp.71-72), l'enquête par questionnaire est une technique efficace de récolte des données car, elle permet d'avoir les points de vue de plusieurs enquêtés à la fois. Dans le cadre de la présente étude, nous avons utilisé les questions du type ouverte, fermé et semi-ouverte.

    3. Entretien (ou Interview)

    L'entretien ou l'interview est une interrogation d'une personne par une autre. Ce procédé consiste à ouvrir un tête-à-tête, un dialogue, une communication, d'une part le chercheur, d'autre part l'informateur. Un dialogue au sujet duquel le chercheur donne son point de vue sur une question déterminée de la recherche. Pour cette étude, nous avons interviewé les enseignants tant débout qu'assis du secteur public concernés par l'application de la gratuité de l'enseignement primaire afin d'approfondir les avis et considérations des uns des autres. Essentiellement, il a été question d'une interview libre qui, au préalable, accorde le maximum de liberté d'expression à l'enquêté afin de lui permettre de vider la substance de nos préoccupations.

    [102]

    4. Analyse Documentaire

    Pour Ngongo Disashi (1999, p.192), la technique documentaire est celle qui s'occupe de l'étude des preuves muettes qui sont des textes écrits ou des oeuvres produites par des hommes, des documents en un mot. Contrairement aux paroles, les documents ont une longévité plus grande et sont susceptibles d'être séparés de leurs producteurs pour l'étude et interprétation. La technique documentaire est un procédé de grande envergure voire incontournable dans une étude, car il permet au chercheur d'approfondir et d'enrichir le fond de la thèse.

    Cette technique nous a permis de pénétrer certains documents existants en rapport avec notre objet d'étude pour mieux outiller l'élaboration du présent mémoire. Pour ce faire, nous avons eu à lire plusieurs ouvrages qui s'articulent aux politiques éducatives, les décisions départementales, les arrêtés ministériels, les annuaires de l'EPST, la constitution du pays, la loi-cadre de l'enseignement national, les déclarations mondiales sur l'Education Pour Tous dont la déclaration de jomtien en Thaïlande, le rapport du forum de Dakar, etc. Les revues fournies par le bureau de l'UNESCO sur les objectifs de développement durable, les rapports techniques des quelques services centraux du secrétariat général de l'EPST, les rapports de la sous-province éducationnelle de Matete et fichiers répertoires des écoles. Dans cette recherche, l'analyse documentaire était la première source d'informations.

    2.2.3.2. Techniques de dépouillement des données

    Après avoir récolté les données, plusieurs similitudes ont été dégagées entre les réponses des enquêtés; ce fait nous a renvoyé à l'usage de l'analyse de contenu comme technique de dépouillement des données.

    [103]

    1. L'analyse du contenu

    Dans les sciences sociales, cette technique a vu le jour autour des années 30 et fait ses preuves lors de la seconde guerre mondiale, notamment dans l'étude de l'opinion publique et de la propagande ennemie (Mayer et Ouellet, 1991). Elle a aussi fait ses preuves en psychologie, notamment dans le traitement des questions ouvertes. L'analyse du contenu s'intéresse à des documents écrits ou à des communications verbales. Cela dans le but de répondre à la question : « qui dit quoi ? A qui ? Comment ? Et avec quel effet ? » (Kelly cité par Gauthier, 1984, p.297). Elle est le traitement systématique des idées exprimées dans un document écrit ou dans une communication verbale, cela dans le but de les interpréter.

    Berelson a fait savoir que l'analyse du contenu est une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter.

    2.2.3.3. Technique de traitement des données

    Après l'étape de collectes des données, le chercheur fait généralement face à des données qu'il ne sait pas immédiatement utiliser. Ces données brutes nécessitent ainsi d'être analysées et interprétées à la lumière des hypothèses ou des questions soulevées au départ. Ce traitement se fait de manière générale par le recours à la statistique différentielle ou descriptive.

    De ce fait, l'analyse descriptive a pour fonction de structurer un portrait des résultats de la recherche qui soient tels qu'ils permettent de comprendre qualitativement autant que quantitativement le comportement des sujets. (Charbonneau cité dans Robert, 1988, p. 312). Si la statistique descriptive permet d'organiser, de présenter les données sous forme numérique, l'inférence

    [104]

    statistique permet de généraliser les résultats observés sur l'échantillon à l'ensemble de la population cible et de tester les hypothèses, afin de vérifier si les écarts constatés entre les données sont dues à une cause aléatoire ou à une cause systématique.

    Bref, l'indice de pourcentage et chi-deux ont été utiles à cette étape de travail.

    2.2.4. Difficultés rencontrées

    Nous avons mené nos enquêtes dans un contexte tout particulier. Les enseignants n'appréciant pas tellement la gratuité nous accordaient difficilement l'occasion de s'entretenir voire de répondre aux questions leur adressées. Pour y parvenir il fallait beaucoup de supplications. Certains d'entre eux cautionnaient l'entretien par une somme d'argent. Il y avait d'autres contraintes très sérieuses compte tenu de la grogne sociale qui se vit à travers le pays. Nous avons commencé les enquêtes au mois de Décembre 2019 pour finir en Mars 2020.

    [105]

    CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET
    INTERPRETATION DES RESULTATS

    Comme son titre l'indique, nous avons comme préoccupation essentielle dans ce chapitre de présenter, d'analyser et d'interpréter les résultats des données empiriques de ce travail. Rappelons que cette étude consacrée aux défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC ne pouvait guère confirmer ou rejeter quoi que ce soit sans pour autant vérifier les avis et considérations des enseignants qui sont les principaux artisans du secteur éducatif. C'est alors que nous avons préféré mener une étude de terrain qui nous a permis d'entrer en contact avec la couche sociale appropriée à cette étude.

    L'extraction de l'opinion des enquêtés s'avère à notre avis, la maîtrise de l'étude car leurs avis et considérations nous ont servi à appréhender ce que les enseignants pensent des défis dont fait face la gratuité de l'enseignement proclamée et mise en application en République Démocratique du Congo. A ce titre, nous avons souhaité présenter ces résultats sous forme des tableaux commentés en vue de permettre au potentiel lecteur de comprendre la vraie signification de chaque fréquence.

    3.1. Présentation des résultats d'enquête

    Il sied de rappeler ici que la présente étude a connu le concours de plusieurs techniques pour la collection des données, notamment, le questionnaire, l'interview ou l'entretien, etc. A la même posture, lors de nos descentes sur terrain, le recours à une grille d'observation était retenu pour noter toutes les observations faites sur l'état des locaux et les conditions d'apprentissage mais aussi les réponses aux questions d'ordre générique parce qu'il était très important de créer un cadre de collaboration entre chercheur-enquêté.

    [106]

    3.1.1. Questions d'opinions

    Cette étape était la plus cruciale de la présente dissertation, car c'est ici que nous avions bien cueilli les avis des enseignants sur les défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC. Nous avons clairement indiqué dans le chapitre premier l'influence des enseignants dans cette recherche.

    Question n°1. Est-il possible de réaliser l'objectif de l'Education Pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite ? Justifiez-vous !

    Tableau 23 : Réactions des enseignants à la question n°1

    Réactions

    Fréquence

    Pourcentage

    Justification

    Fréquence

    Pourcentage

    Non

    82

    91,11

    Ont justifié

    78

    86,67

    Oui

    7

    7,78

    N'ont pas

    justifié

    12

    13,33

    Sans réaction

    1

    1,11

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    Dans la représentation ci-dessus, il s'est dégagé que dans l'ensemble de la population d'étude, 82 enseignants soit 91,11% ont fait savoir que la réalisation de l'Éducation Pour Tous est étroitement liée à la gratuité de l'enseignement élémentaire garantie. Les prosélytes de cette affirmation soutiennent que le paiement des frais scolaires par les parents d'élèves constituait une importante barrière pour l'universalisation de l'enseignement. La couche sociale la plus élevée au pays est constituée de la population démunie qui n'a pas facilement accès aux besoins fondamentaux dont l'éducation, ont-il renchérit. Ainsi, la gratuité devient l'élément moteur pour la promotion de l'égalité des chances à tous les enfants d'avoir accès à l'éducation de base.

    7 enseignants soit 7,78% ont soutenu la thèse selon laquelle la gratuité de l'enseignement n'est pas indispensable pour réussir l'universalisation. Bon nombre de sujets ici n'ont justifié leur point de vue. Deux personnes seulement ont essayé d'extrapoler au cours d'un entretien: « la gratuité est bel et bien là, allez dans nos quartiers, vous trouverez beaucoup d'enfants qui ne vont pas à

    [107]

    l'école, exclament deux instituteurs de l'EP MOLENDE ». Cette assertion renvoie à susciter le caractère obligatoire de la fréquentation de l'école primaire, garantie par la constitution du 18/02/2006. Même en France, l'on apprend qu'il y a encore un registre des enfants et adolescent en dehors de l'école, ont-ils ajouté. Pour eux, les études ont un prix ; et enfin 1 de sujets soit 1,11% s'est abstenu de tout commentaire.

    Question n°2. La gratuité de l'enseignement est-elle effective dans votre école? Si oui, quels sont les avantages ? Si non, pourquoi ?

    Tableau 24 : Effectivité de la gratuité à l'établissement d'appartenance du sujet

    Réaction

    Fréquence

    pourcentage

    Explication

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    71

    79,89

    Ont expliqué

    87

    96,67

    Non

    19

    21,11

    N'ont pas

    expliqué

    3

    3,33

    Sans réaction

    0

    0

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    De ces résultants, 71 sujets soit 79,89% ont affirmé que la gratuité de l'enseignement est en application dans leurs établissements scolaires. Au demeurant, les sujets sont unanimes que la gratuité de l'école offre beaucoup d'avantages, notamment la viabilité et peuplement des classes, la suppression des frais de motivation en charge des parents, la prise en charge des enseignants et des frais de fonctionnement de l'établissement par l'Etat, la diminution de la déperdition scolaire, tous les enfants, quel que soit le rang social des parents, ont désormais accès égal à l'école.

    A noter, 19 enquêtés soit 21,11% ont répondu négativement. Subséquemment, Ils ont révélé qu'en réalité des faits, la gratuité n'a pas réussi à s'installer dans leurs établissements scolaires cette année pour des raisons ci-après : les parents continuent à contribuer pour la fabrication des bancs et pupitres, pour la réfection des bâtiments scolaires. De commun accord avec le comité des parents, ces derniers payent chaque trimestre une somme d'argent pour remédier aux plaintes des enseignants qui jusqu'à ce jour continuent à

    [108]

    déplorer l'enveloppe salariale allouée par l'Etat congolais mais aussi le soutien enseignants nouvelles unités. Indiquent les enquêtés.

    Question n°3. Qu'est-ce que la gratuité de l'enseignement primaire a-t-elle apporté de plus aux conditions de vie de l'enseignant congolais ? A vous personnellement!

    Tableau 25 : Impact de la gratuité sur la survie de l'enseignant

    Impact

    Fréquence

    pourcentage

    Argumentation

    Fréquence

    Pourcentage

    Positif

    41

    45,56

    Ont poussé des arguments

    87

    96,67

    Négatif

    41

    45,56

    N'ont pas

    argumenté

    3

    3,33

    Sans réaction

    8

    8,88

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    Deux courants de pensées contradictoires se dégagent sur cette question : 41 enseignants soit 45,56 affirment que la gratuité de l'école a apporté un plus dans leur vie. Leurs arguments tournent autour de la petite majoration du revenu mensuel de l'enseignant, la considération sociale et l'estime. Ils profitent ici de l'occasion pour dévoiler que l'enseignant ne valait plus rien dans la société du fait qu'il était rémunéré en monnaie de singe. La fonction enseignante commence à redevenir attractive. Dans le même ordre d'idées ils ont réaffirmé qu'en tant que parents à la fois, la gratuité de l'école a réduit les exigences financières en termes de prise en charge de la scolarité des enfants.

    Par opposition, 41 enseignants soit 45,56 se sont montrés sceptiques aux éventuels apports de la gratuité, disant qu'elle n'est porteuse de rien, au contraire elle a aggravé la misère en supprimant toutes motivations des parents sans pour autant harmoniser le salaire. Un enseignant de l'EP KINZAZI fait savoir : « Avant l'application de la gratuité, seulement avec les contributions des parents je n'avais pas moins de 500$ (cinq cents dollars américains) par mois y compris le maigre salaire de l'Etat, ce qui me permettait de louer une maison de 200$ et de subvenir aux autres besoins fondamentaux. Aujourd'hui,

    [109]

    on nous impose la gratuité avec un salaire qui ne vaut même pas 200 $. Imaginez vous-même mon sort avec toute la maisonnée cher étudiant! De cet enseignant, peut-on espérer la qualité d'enseignement?

    Ils présentent une autre facette : la gratuité devient à force une source des pressions mentales avec des sérieuses répercussions sur la santé physique. On assure l'encadrement des effectifs très élevés dans des conditions dûment précaires. Et, en enfin, 5 enseignants soit 6% se sont abstenus de répondre.

    Nous avons remarqué aussi la mauvaise interprétation de la gratuité. Une mauvaise interprétation de la politique gouvernementale en faveur de la « gratuité » de l'enseignement primaire pourrait laisser penser que celle-ci est totale et à effet immédiat. Certains ne contemplent pas la gratuité comme opportunité. Il est indéniablement important que l'État mette en place un dispositif d'information et de communication efficace en favorisant l'utilisation des relais communautaires existants : radios, églises, associations locales etc.) Pour garantir une compréhension correcte de la politique gouvernementale par les bénéficiaires (parents, élèves, enseignants) et éviter les erreurs d'interprétation.

    Question n°4. La gratuité de l'enseignement primaire, proclamée et mise en application en RDC, est-elle déjà stable ? Justifiez-vous !

    Tableau 26 : Avis sur la Stabilisation de la gratuité de l'enseignement

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Justification

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    10

    11,11

    Ont justifié

    83

    92,22

    Non

    77

    85,56

    N'ont pas

    justifié

    7

    7,78

    Sans réaction

    3

    3,33

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    Dans ce tableau, il se dégage que 10 sujets soit 11,11% ont répondu oui, pour ainsi dire, la gratuité de l'enseignement primaire est déjà stable. Les raisons avancées pour justifier leur assertion se récapitulent par l'amélioration de salaire des enseignants, le paiement d'un lot des enseignants non payés communément appelé NP et l'engagement de l'Etat qui promet à la population de se faire premier financeur de

    [110]

    l'éducation. Ils signalent aussi que les enfants ne sont plus chassés de l'école faute de paiement des frais d'écolage comme par le passé.

    A l'inverse, 77 enseignants soit 85,56% ont répondu non, la gratuité de l'enseignement est loin d'être stable. Pour eux, le gouvernement a mis la charrue devant le boeuf, c'est-à-dire, la gratuité n'a pas été bien préparée ; plusieurs facteurs et barrières d'instabilité ont été évoqués lesquels si l'on y prend pas garde, la fameuse gratuité risque d'enfoncer de plus en plus l'école congolaise.

    Il s'agit principalement de la démotivation des enseignants estimant qu'ils sont toujours mal payés (le salaire alloué aux enseignants s'élève à #177;360.000fc 180$ au taux du marché pour les enseignants du primaire et 367.000fc 184$ pour ceux du secondaire), la tentative d'altération du protocole d'accord de Bibwa sur l'augmentation du salaire des enseignants en paliers, le pléthore d'élèves et moins de place dans les salles de classes, la détérioration des conditions d'apprentissages dont l'insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de 380.000 enseignants nouvelles unités non payés. Les 3 autres sujets soit 3,33% de l'ensemble n'ont pas commenté la question.

    [111]

    Question n°5 : Quels sont les principaux problèmes (pédagogiques, administratifs, sociaux-climat de la classe) crées par la gratuité dans votre salle de classe ?

    Tableau 27 : Principaux problèmes crées par la gratuité dans salle de classe

    Problèmes

    F

    %

    Afflux d'élèves face à l'insuffisance des structures d'accueil. Ceci ne permet plus à l'enseignant d'interagir correctement avec la classe en général et chaque élève en particulier, la difficulté à s'assurer l'assimilation des matières par les élèves. S'ensuit la difficulté d'exécuter comme il se doit les tâches liées au contrôle des matières, notamment la correction des devoirs et exercices dirigés. L'horaire des cours n'est

    plus respecté par contrainte du temps si l'on s'intéresse à combler les hiatus des
    élèves. Manque de suivi individuel des travaux des élèves.

    55

    30,22

    L'insuffisance des matériels didactiques (livres, manuels scolaires, cartes et autres) à la disposition des apprenants et l'insuffisance des fournitures scolaires à la disposition de l'enseignant.

    43

    23,62

    La Difficulté de contrôler les relations interpersonnelles (maitriser les liens d'affinités entre élèves). Le manque de contact personnel élève-maître.

    22

    12,09

    L'indiscipline, trop de bruits, bagarres et cas des blessures.

    21

    11,54

    La pénurie des conditions sociales adéquates (étouffement dans les classes, carence des bancs et pupitres).

    21

    11,54

    L'insatisfaction et la démotivation des enseignants suite au non-respect de pallier-paie

    et différents pactes signés entre l'Etat et le bac syndical des enseignants dont le
    protocole d'accord de Bibwa

    20

    10,98

    Remarques : L'absence de total des fréquences indique l'inflation de N. Un seul sujet avait la possibilité de fournir plus d'un avis.

    [112]

    Question n°6 : Dans votre école, constatez-vous quelques avancées réalisées par le gouvernement dans le souci de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement élémentaire?

    Tableau 28: Avancées réalisées jusqu'ici pour stabiliser la gratuité

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Justification

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    30

    33,33

    Ont justifié

    70

    77,78

    Non

    55

    61,11

    N'ont pas

    justifié

    20

    22,22

    Sans réaction

    5

    5,56

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    Comme l'illustre le tableau ci-dessus, 30 enseignants soit 33,33% ont reconnu les avancées réalisées par le gouvernement dans l'optique de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement. Les adeptes de cette thèse ont soutenu deux avancées dont l'allocation des frais de fonctionnement aux écoles, bureaux gestionnaires et l'identification des nouvelles unités; par contre, 55 sujets soit 61,11% n'ont reconnu aucune avancée concrète si ce ne sont que les discours de persuasion. Ensuite, 5 sujets soit 5,56% n'ont pas donné leurs avis.

    Question n°7. Sachant que partout à travers le monde, la gratuité de l'enseignement a comme conséquence phare l'afflux de la population scolaire et la redynamisation de tout le système :

    a. Vos capacités d'accueil (salle de classe et cours de récréation) sont-elles adaptées à l'afflux actuel d'élèves? Justifiez-vous !

    Tableau 29: Rapport élève-classe et cour de récréation

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Justification

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    28

    31,11

    Ont justifié

    72

    80

    Non

    60

    66,67

    N'ont pas

    justifié

    18

    20

    Sans réaction

    2

    2,22

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    En réponse à cette question, 28 sujets soit 31,11 % ont affirmé que les effectifs scolaires correspondent aux capacités d'accueil des locaux; à l'opposé, 60 sujets soit 66,67% ont fait montre que l'insuffisance des capacités d'accueil

    [113]

    et dépassement du taux d'occupation des locaux sont des faits réels. Vous n'avez qu'à parcourir nos registres d'appel. Ces enseignants pensent que si l'on tient compte des normes pédagogiques, on va très vite conclure que les dispositifs font cruellement défaut. En principe, les inscriptions devraient être fonction des nombres des places disponibles, ce qui n'a pas été le cas dans nos écoles cette année ; estiment-ils. Subséquemment, 2 enseignants soit 2,22% n'ont pas intervenu quant à ce.

    En réponse à l'afflux prévu d'enfants dans le système, notamment du fait des mesures de gratuité de l'enseignement primaire et de leurs répercussions sur l'enseignement secondaire, le Gouvernement devait élargir la capacité d'accueil par la construction et la réhabilitation de salles de classe et leur équipement en mobiliers scolaires dans des conditions sanitaires viables. Les tableaux sur l'évolution des statistiques scolaires démontrent clairement le surpeuplement des classes dans la plupart des écoles publiques de la sous province éducationnelle de Matete. Nous avons enregistré des écoles dont le rapport élève/classe est supérieur à 100. Plus de 100 élèves dans une même salle de classe, qu'en est-il de l'encadrement ?

    b. Disposez-vous d'un équipement pédagogique adapté à la population scolaire actuelle ? Tableau 30 : Adéquation Equipement pédagogique-population scolaire

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Non

    79

    87,78

    Oui

    11

    12,22

    Sans réaction

    0

    0

    Total

    90

    100

    Par rapport à ce tableau, il est à observer que 11 enseignants soit 12,22% ont fait savoir qu'ils sont dans le bon en ce qui concerne les outils de formation. 79 enseignants soit 87,78% indiquent qu'ils ne disposent pas en quantité les outils pédagogiques, que ce soit du côté des maîtres que des élèves, en

    [114]

    l'occurrence les livres. Il n'est pas étonnant de rencontrer une telle vérité puisque la gratuité est introduite dans un contexte d'improvisation. L'expression de la majorité ici est une réalité vivante. Il n'est pas à démontrer, depuis plusieurs décennies l'école congolaise est caractérisée par la carence du matériel didactique le plus élémentaire. La preuve en est qu'on arrive plus à organiser comme il faut les sections techniques et professionnelles. Toutes les écoles préfèrent les options normales qui n'exigent pas assez. Selon les résultats de la recherche, dans de nombreuses écoles, les manuels font défaut, ce qui rend difficile le travail des enseignants et ne facilite pas les apprentissages.

    Cette réalité ne fait l'objet d'aucun débat, puisque la mise à disposition de manuels dans les écoles publiques a fonctionné normalement jusque vers les années 1980. Par la suite, toutes les initiatives mises en place par l'État se sont soldées par des résultats mitigés, voire des échecs. L'ensemble du dispositif de conception, de production et de distribution des manuels scolaires s'est effondré à cause des pillages de 1991 et 1993 et de l'amenuisement des ressources budgétaires. Quant à l'enseignement technique, il pâtit surtout d'une insuffisance de matériels didactiques et d'auxiliaires pédagogiques qui ne contribue guère à valoriser les options scientifiques et techniques, sans parler de l'absence de laboratoires et d'équipements. D'où la nécessité de la mise en place d'une politique nationale en matière de manuels scolaires

    Partant, la formation des enseignants devient le levier le plus efficace pour la réussite scolaire des élèves.

    [115]

    c. Aviez-vous été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la gratuité dans votre classe ?

    Tableau 31: Approches méthodologiques à l'intention des enseignants

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    0

    0

    Non

    84

    93,33

    Sans réaction

    6

    6,67

    Total

    90

    100

    Les résultats ci-dessus indiquent ce qui suit : aucun enseignant soit 0% ne professe avoir été préparé à faire face aux conséquences de la gratuité. Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% ont répondu « non », qui veut dire donc n'avoir pas été préparé ; Et, 6 enseignants soit 6,67% n'ont pas réagi.

    Nous voudrions accentuer ici que le service national de formation des enseignants SERNAFOR en sigle a cessé de jouer son rôle depuis des années. Ce qui est fort déplorable, le personnel enseignant surtout les débutants, accusent beaucoup d'insuffisance sur le plan méthodologique. Aucun enseignant ne reconnait avoir été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la gratuité. Alors que de nos jours l'enseignant et l'enseignement ont une consonance et de plus en plus frise le péjoratif compte tenu de la faible efficacité des enseignants et rendement mitigés des élèves. Au clair, l'image de l'instituteur traduite par les programmes donne le premier rôle aux savoirs. Mais le maître doit aussi être préparé aux méthodes d'enseignements, à la gestion des élèves, aux capacités administratives, etc.

    Jean Batiste de la Salle a compris que la réussite d'un projet éducatif dépend essentiellement de la qualité de ceux qui le mettent en oeuvre. Si le maître est principalement considéré comme éducateur, sa fonction est élevée à une mission qui engage le mérité de sa personne. De bons enseignants constituent la pierre d'assise des apprentissages de qualité chez les élèves.

    [116]

    Question n°8. Comment appréciez-vous les conditions d'apprentissages en général dans votre classe?

    Tableau 32: Appréciation sur les conditions d'apprentissage

    Réactions

    Fréquence

    Pourcentage

    Très bonnes

    4

    4,44

    Bonnes

    22

    24,44

    Assez bonnes

    23

    25,56

    Insuffisantes

    36

    40

    Médiocre

    5

    5,56

    Total

    90

    100

    De ces résultats, il est à constater que 4 enseignants soit 4,44% soutiennent, très bonnes sont les conditions d'apprentissages dans leurs salles de classes ; 22 enseignants soit 24,44% indiquent que les conditions sont plutôt bonnes ; 23 enseignants soit 25,56% donnent l'appréciation assez bonnes ; 36 enseignants soit 40% partagent l'avis selon laquelle les conditions sont alarmantes, donc insuffisantes ; et enfin, 5 enseignants soit 5,56% les qualifient de médiocre. En général, les conditions d'apprentissages sont insuffisantes par ce que la gratuité s'est fait sans planification.

    Non seulement les réponses sorties des items, notre propre expérience sur terrain peut bien confirmer la pénurie des conditions d'apprentissages viables dans la plupart des écoles que nous avons enquêté. Il n'est pas étonnant de dévoiler ici l'insuffisance en bancs, pupitres et autres mobiliers scolaires. Les élèves s'assoient à même le sol.

    [117]

    Question n°9. Pensez-vous que le moment était indiqué pour la proclamation officielle de la gratuité de l'enseignement élémentaire dans notre pays ?

    Tableau 33: Analyse critique de la période où la gratuité a été proclamée

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Oui

    29

    32,22

    Non

    60

    66,67

    Sans réaction

    1

    1,11

    Total

    90

    100

    Ce tableau démontre ce qui suit : 29 enseignants soit 32,22% estiment que, malgré les différentes contraintes, l'heure était venue pour promouvoir l'égalité de chances à tous les enfants congolais d'avoir accès à l'éducation de base; 60 sujets soit 66,67% supputent que, du point de vue des indicateurs, le moment n'était pas encore indiqué pour se lancer dans une telle aventure ; 1 enseignant soit 11,1% n'a pas fourni un quelconque avis.

    L'acception, le chef de l'Etat a mis la charrue devant le boeuf revient ici au cours d'un entretien avec un instituteur de l'EP MAINDOMBE. Techniquement, le président de la République devait charger au MINEPST la mise en oeuvre de l'intention compte tenu de la maitrise du secteur par ses différents services techniques et structures d'appui. Le ministère à son tour favoriserait une approche participative en vue d'obtenir l'adhésion de toutes les parties prenantes à la vision gouvernementale et aux réformes à entreprendre, ainsi que leur implication effective dans l'élaboration des mesures d'accompagnement.

    Les pressions qui rongent la gratuité de l'enseignement aujourd'hui découlent autrement d'une absence presque totale du processus de planification. Un nombre important des sujets concernés par cette étude ont indiqué que l'heure n'était pas au rendez-vous pour appliquer une gratuité qui soit totale. Il fallait évoluer progressivement selon le contexte et le cadre économique du

    [118]

    pays. Présentement, les mécanismes institutionnels et techniques conçus pour la mise en oeuvre des objectifs stratégiques surtout la gratuité manquent d'efficacité et de pertinence. Dans cette recherche d'équilibre entre action immédiate et analyse prospective, entre créativité et planification, il convient de considérer la situation actuelle dans la perspective de la reconstruction afin que les actions d'aujourd'hui préparent les réformes nécessaires à un avenir de progrès.

    Au regard des changements inscrits à l'ordre du jour, la planification stratégique reste le moyen le plus efficace pour le MEPST de clarifier sa vision et sa mission. Elle est aussi l'occasion pour lui de définir ses objectifs stratégiques et de choisir les priorités en matière de développement du sous-secteur. Elle offre également un cadre référentiel que les acteurs situés aux différents niveaux du système peuvent s'approprier et qui sert de base commune pour faire converger les actions individuelles et collectives en direction des changements majeurs à entreprendre. En même temps, elle dote le MEPST d'un cadre de mesure de performances lui permettant de suivre et d'évaluer régulièrement les progrès accomplis dans la réalisation de sa mission sur la base de critères et d'indicateurs préalablement définis.

    Le renforcement des capacités locales de gestion, entre autres, par la formation des « gestionnaires » au niveau de l'administration et de l'école et par la mise en place de procédures permettant la traçabilité serviraient d'un véritable passeport pour réussir à faire asseoir la gratuité. Le MINEPST doit renforcer sa mission de développer un leadership participatif et partenarial pour construire avec les acteurs éducatifs et les autres partenaires un système éducatif inclusif, diversifié, pertinent et de qualité.

    [119]

    Question n°10. Qu'est-ce que, selon vous, le gouvernement devrait préalablement faire pour institutionnaliser la gratuité de l'enseignement primaire?

    Tableau 34: Ce que le gouvernement devait faire en avant-plan

    Avis des enquêtés : contradictoires mais complémentaires

    F

    %

    1

    Un nombre d'enseignants estiment qu'il était nécessaire de commencer par

    revaloriser la fonction enseignante par l'amélioration des conditions de vie; un

    salaire décent avec autres allocations et doter les écoles des moyens financiers

    suffisants.

    43

    34,4

    2

    Pour cette catégorie des enquêtés, le gouvernement devait commencer par la construction des nouvelles écoles pour rationaliser l'offre éducative face à l'explosion démographique. Mais aussi le recrutement et payement des nouvelles unités à tous les niveaux.

    40

    32

    3

    Une partie fait remarquer que l'appel au dialogue consensuel avec les enseignants et tous les acteurs éducatifs servirait d'un sauf-conduit à l'appropriation de la vision du Chef de l'Etat qui vient réveiller les dispositions légales consacrant la gratuité de l'éducation. Ce groupe de sujets réfléchissent que le gouvernement devait commencer par préparer les acteurs éducatifs, discuter avec les praticiens et dégager un consensus sur l'opérationnalisation ; tenir compte de la mise en place des dispositifs de première

    nécessité pour réussir le pari de la gratuité ; les péripéties de résolution des
    préalables ; Tenir compte des critères de recrutement des nouveaux élèves dans les établissements.

    37

    29,6

    4

    Certains d'autres pensent que le gouvernement ne devait rien faire, il a fait ce qu'il fallait faire. Proclamer la mise en oeuvre de la gratuité de l'éducation de base suffit. Ils soutiennent qu'il ne manquait presque rien, la question était liée au manque de volonté politique. Quels que soient les défis, la gratuité de l'enseignement a allégé les ménages du paiement des frais de scolarité de leurs enfants et beaucoup d'enfants jadis non scolarisés ont rejoint le chemin de l'école.

    5

    4

    Les chefs d'établissements ont recruté les nouveaux élèves, non selon les critères de l'administration scolaire, mais suivant l'ordre du gouvernement qui

    [120]

    Question°11. Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ? Si positif, démontrez ! Si négatif, pourquoi?

    Tableau n°35: Impact de cette première phase de la gratuité sur la qualité de l'enseignement

    Réaction

    Fréquence

    Pourcentage

    Justification

    Fréquence

    Pourcentage

    Positif

    18

    20

    Ont justifié

    88

    97,78

    Négatif

    70

    77,78

    N'ont pas

    justifié

    2

    2,22

    Sans réaction

    2

    2,22

    Total

    90

    100

    Total

    90

    100

    Le tableau ci-dessus démontre brièvement que 18 sujets, soit 20 % projettent que, même dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera positivement sur la qualité de l'enseignement. Ils arborent ensuite, accorder l'égalité de chance à tous les enfants congolais d'avoir accès à l'éducation de base, est un signal fort et un tournant décisif qui traduit la volonté de l'Etat congolais à redynamiser son système éducatif. Pour eux, le quantitatif va faire un vibrant appel au qualitatif.

    En désaccord, 70 sujets soit 77,78% considèrent que, lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera négativement sur la qualité de l'enseignement. Les partisans de cette opinion supputent que la réussite des objectifs éducatifs est liée à plusieurs facteurs sans lesquels les résultats seraient virtuels. Ils citent ici parmi ces facteurs, la motivation du personnel enseignant, l'aménagement des moyens pédagogiques et didactiques, etc. Selon eux, notre gouvernement a couru très vite en besogne, puisque, sur terrain, les enseignants sont démotivés et que les matériels les plus élémentaires pour un encadrement pédagogique optimal font cruellement défaut. Les enseignants révèlent qu'ils font face aux multiples défis dans leurs salles de classes.

    [121]

    somma les bourgmestres d'instruire aux gestionnaires d'écoles de recruter sans trop d'exigences ; dévoile un enseignant de l'EP1 BAHUMBU.

    Ce qui a fait que soient recrutés, de manière désordonnée, et les réintégrés du système, les réintégrés hors système sans aucun test de réintégration encore moins le recours au taux d'encadrement et de la disponibilité des places dans les classes sollicitées. Maintenant les écarts entre le développement cognitif des élèves s'avèrent très significatifs. La situation suscite des doutes et les enseignants demeurent sceptiques à l'incidence de la gratuité sur la qualité dans les conditions actuelles. Ensuite, 2 sujets soit 2% n'ont pas réagi à la question.

    [122]

    Question n°12. Que faut-il faire, selon vous, pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et y parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

    Du moins à cette question, nous avons dégagé l'unanimité des sujets, rarement dans les recherches en sciences humaines. C'est-à-dire tous les enquêtés ont reconnu la nécessité de concevoir des bonnes politiques pour baliser le chemin de réussite à l'initiative salutaire que fructueuse prônée par l'Etat Congolais. Après compilation des différents items et analyse des avis tirés des entretiens, nous avons regroupés les éléments de réponse dûment complémentaires qui se résument en ces termes :

    Tableau 36: Propositions des enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité

    Propositions

    F

    %

    1

    Améliorer les conditions de vie des enseignants et revaloriser la fonction enseignante, allouer un budget conséquent à l'éducation.

    49

    28,82

    3

    Outiller les écoles de bonnes infrastructures, construire les nouvelles écoles,

    réhabiliter les anciennes en état de dépréciation et ajouter des locaux dans l'enceinte des écoles où il y a encore de l'espace pour contenir l'afflux d'élèves provoqués par la gratuité.

    43

    25,29

    4

    Améliorer les conditions d'apprentissages sur tous les plans y compris les bancs et pupitres.

    32

    18,82

    5

    Initier des nouvelles approches pédagogiques et méthodologiques pour relever la qualité de l'enseignement.

    32

    18,82

    6

    Assurez la formation des enseignants.

    10

    5,88

    7

    Repenser les programmes de formation en les adaptant l'enseignement aux besoins

    de la société, aménager aussi l'emploi du temps pour la leçon et les horaires de
    cours.

    4

    1,35

    Nous voudrions argumenter l'acception la « revalorisation de la fonction enseignante et du renforcement des capacités des éducateurs. » Cette notion revient plusieurs fois aux différents entretiens que nous avons eu avec les enseignants du secteur, (voir les résultats de nos items). En dépit des avancés, les plaintes sont unanimes pour larmoyer la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants face à la détérioration de la vie sociale, et surtout, la tentative d'ablation

    [123]

    du protocole d'accord portant augmentation de salaire palier connu sous le nom de l'accord de Bibwa.

    Nous pouvons noter, tant que les principaux artisans de l'école resteront insatisfaits, il sera aussi illusoire et fallacieux d'imaginer la stabilisation de la gratuité. Dit-on si l'on veut que le maître soit utile, il faut qu'il soit respecté et jouir d'une vie qui lui assure un certain prestige. La mission de l'enseignant devient particulièrement complexe lorsque l'efficacité de l'école devient une exigence première. Bien payer l'enseignant a une dimension psychosociale très claire qui a des effets visibles sur le rendement de ce dernier. Par ailleurs, la démotivation et le mauvais moral des enseignants peu rémunérés sont autant de facteurs qui affectent négativement leur rendement. S'y ajoutent la faible attractivité de la profession et les difficultés de renouvellement du corps enseignant.

    A en croire, malgré l'éventuelle augmentation des recettes de l'État au cours de la période en termes de chiffres, les dépenses publiques en faveur de l'EPSP n'ont cessé de décroître. L'Etat n'a pas été à mesure de concilier le catalogue d'intentions à la réalité. Cette situation a pour conséquence le délabrement des infrastructures scolaires et l'insuffisance des équipements et des matériels pédagogiques.

    La part de budget allouée à l'éducation et dans le primaire en particulier stagne ou diminue en raison du manque de liquidités, de l'apparition de nouvelles priorités budgétaires et d'un faible engagement politique. Le développement et la mise en oeuvre d'une stratégie nationale permettront de répondre de manière complète aux problèmes concernant le statut social, la motivation, la rémunération, la formation, le déploiement et la gestion de l'enseignant. Cette stratégie visera essentiellement à améliorer les conditions de travail et la maîtrise du métier d'enseignant.

    La formule pour calculer le Chi-deux, correction de YATES est:

    X2= [ fo-fe)-0,5] 2

    fe

    [124]

    3.2. Analyse différentielle des résultats

    Au cours du dépouillement de nos items, nous avons remarqué comme s'il existait une certaine relation entre les opinions des enseignants et les variables réseau d'enseignement, qualification et ancienneté. En cela, nous avions estimé que les opinions seraient influencées par variables ci-haut énumérées.

    En conséquence, comme il a été bien signalé, l'option principale de ce travail c'était la recherche de l'adéquation gratuité de l'école et qualité de l'enseignement pour espérer un rendement meilleur. Cependant, nous allons ici mesurer la relation entre les trois variables et les opinions des enseignants sur « l'incidence de la gratuité de l'enseignement, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement. » Voir Question n°11.

    Rappel question n° 11 : Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ?

    Tableau 37: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement selon le variable réseau d'enseignement

    Impact

    Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

    Total

    ENC

    ECC

    ECP

    ECK

    ECS

    ECI

    ECR

    ECM

    ECL

    ECF

    Positif

    2

    5

    4

    1

    0

    1

    2

    1

    1

    1

    18

    Négatif

    11

    30

    7

    4

    5

    4

    0

    2

    3

    4

    70

    Sans avis

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    0

    1

    0

    02

    Total

    13

    35

    11

    05

    05

    05

    03

    03

    05

    05

    90

    Remarque : Après avoir dégagé les fréquences théoriques des fréquences observées, suivant la règle, nous avons opté de calculer le Chi-deux avec la correction de YATES dont les calculs détaillés sont renvoyés dans les annexes du travail.

    [125]

    X2=Chi-deux ou Chi-carré ; fe= Fréquence théorique ; fo= Fréquence observée dl= Degré de liberté

    Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 18, la valeur chi-deux calculée est de 249.681, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 28.869. Nous résolvons de rejeter l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable réseau d'enseignement. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

    Tableau 38 : Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Qualification.

    Impact

    Qualification

    Total

    D4

    D6

    P6

    G3

    L2

    Positif

    7

    7

    3

    1

    0

    18

    Négatif

    3

    52

    9

    4

    2

    70

    Sans avis

    1

    0

    1

    0

    0

    02

    Total

    11

    59

    13

    05

    02

    90

    Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 8, la valeur chi-deux calculée est de 26.020, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 15.507. Nous résolvons de rejeter l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable qualification. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

    [126]

    Tableau 39: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Ancienneté.

    Impact

    Ancienneté

    Total

    1-9ans

    10-19ans

    20-29ans

    30ans+

    Positif

    10

    5

    2

    1

    18

    Négatif

    7

    15

    29

    19

    70

    Sans avis

    0

    0

    1

    1

    02

    Total

    17

    20

    32

    21

    90

    Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 6, la valeur chi-deux calculée est de 11.867, et celle-ci est inférieure à la valeur tabulaire 12.592. Nous résolvons de valider l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets ne sont pas significativement influencées par la variable ancienneté. Donc, il y a incompatibilité entre les variables comparées.

    [127]

    3.3. Discussion des résultats

    Rappelons que nous n'avons pas été les premiers à parler de la gratuité de de l'enseignement au Congo, et par honnêteté intellectuelle, nous étions obligés de retracer la part des prédécesseurs. Sur ce, nous avons retenu trois travaux antérieurs dont un mémoire de licence rédigé par Arlette Malu (2009-2010); et deux articles publiés : un article par le professeur Gratien Mokonzi (2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013).

    Après dissection de ces travaux antérieurs par rapport à notre regard sur le sujet commun de la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo, nous avons dégagés beaucoup des points de convergents, des réalités similaires voire complémentaires et moins sont les contradictions apparentes.

    Il sied de rappeler ici que le mémoire de Arlette Malu Masiala (2009-2010) s'interrogeait des causes qui entravaient de rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en RDC alors que garantie par la loi fondamentale du pays depuis 2006. Ses investigations l'ont poussé à conclure que la gratuité restait lettre désuète par manque de volonté politique des tenants du pouvoir.

    Par contre, les articles du professeur Gratien Mokonzi (2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013) étaient publiés dans un contexte où la gratuité de l'enseignement était déjà en application (à partir de la rentrée scolaire 2010-2011) pour les classes de 1ere, 2e et 3e à travers la république hormis les provinces de Kinshasa et de Lubumbashi. Les deux recherches allaient dans le sens d'évaluer l'incidence de la gratuité sur le rendement scolaire.

    [128]

    Notre recherche intervient aussi dans un contexte où la gratuité est déjà en application. Mais, cette fois, elle est généralisée à travers toute la république et ce pour toutes les classes du primaire.

    Bien entendu, nous allons focaliser beaucoup plus l'attention sur le rapport entre notre étude et les deux dernières recherches qui vont presque dans un même sens. Car, pour Arlette Malu, ce qui empêcherait en premier lieu la mise en application de la gratuité de l'enseignement serait le manque de volonté politique. Alors que dans notre contexte avec les deux autres articles, il y a des éventuels prétextes d'une volonté politique.

    Bien que les trois recherches soient menées dans différents milieux dont les provinces de Bas-Congo, Bandundu, Kinshasa et Kisangani, les résultats paraissent similaires, si pas les mêmes. Dans tous les cas, Il est à déplorer la considération : « les déclarations des autorités sur la gratuité souffrent d'une absence notoire des politiques de planification stratégique». Cette assertion revient plusieurs fois dans toutes nos recherches.

    Voici les similitudes observées :

    1. Les plaintes sont unanimes, tant la déclaration de 2010 que celle de 2019, la gratuité de l'enseignement est toujours introduite dans un contexte d'improvisation, et cela sur base des calculs politiques. Pour les études antérieures, la déclaration politique du président Joseph Kabila est intervenue le 30 Août 2010, soit 7 jours avant la rentrée scolaire 2010-2011. Les auteurs traduisent la déclaration politique de 2010 en une stratégie pré-électorale, puisque c'était la veille des élections de 2011. Nous aussi, avons estimé que la déclaration du président Felix Tshisekedi au meeting, samedi le 02/03/2019 n'était pas fondée sur des perspectives pédagogiques, mais surtout au remplissage des tableaux politiques pour atténuer les tensions post-électorales.

    [129]

    Comme son prédécesseur qui convoqua le table ronde sur la gratuité la veille de la rentrée scolaire 2010-2011, cette fois, elle est intervenue le 22 Août 2019 soit une semaine avant la rentrée scolaire 2019-2020 suite aux diverses manifestations des enseignants qui se montraient sceptiques à la gratuité n'ayant pas de garantie sur leur prise en charge. Qui vont participer dans ces assises ? Une sous-commission composée des experts de l'administration publique (Ministres de l'EPSP, budget, du plan et des Finances), les conseillers du Président de la République, et les organisations de la société civile. Les praticiens de l'éducation n'ont pas été intéressés.

    Suite à la modicité des recettes de l'état, évalué à 4,9 milliards USD, les membres de la sous-commission optent pour une mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'éducation de base tout en échelonnant les besoins pour une période de trois ans (2020-2022). La résolution sera rejetée en bloc par la présidence. Qu'en est-il de la suite aujourd'hui !

    2. Dans leurs recherches, au Bas-Congo comme au Bandundu, la gratuité avait comme conséquence directe l'accroissement des effectifs scolaires. Voyons aussi dans notre étude comment le taux d'accroissement des effectifs scolaires s'élève jusqu'à 111%.

    3. Dans leurs recherches, la gratuité était contourné par l'invention des nouveaux concepts (savons des enseignants au Bandundu ; transports des enseignants et achats des manuels au Bas-Congo) pour exiger aux parents de continuer à financer la scolarité de leurs enfants. Ici à Kinshasa, les vocables tels que réfection des bâtiments scolaires, fabrications des bancs, soutien aux enseignants non payés...sont d'actualités.

    4. Alors que les autres déplorent l'insuffisance d'un dispositif pédagogique adéquat, notre recherche vient déceler un bon nombre de faiblisses, parmi

    [130]

    lesquelles l'insuffisance des capacités d'accueils, la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants, la dégradation de la pédagogie avec tous les effets collatéraux, etc.

    Malgré les similitudes, chacune des recherches avait son originalité, sa visée principale, d'où, les écarts ne peuvent que figurés. Notamment :

    1. La recherche de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013) menée dans les provinces de Bandundu et du Bas-Congo s'est limitée à déceler les écarts entre la nouvelle politique de la gratuité et les réalités sur le terrain.

    2. La recherche de Gratien Mokonzi (2012) prévoit, qu'au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, d'éditer une loi spécifique devant organiser la gratuité et en fixer les contours, d'une part, et de mettre en place des institutions chargées du suivi de son application, d'autre part. Il s'agit là des mesures juridique et pratique indispensables pour rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo.

    3. Notre étude est une contribution à la mise des politiques éducatives. Derrière des politiques gouvernementales, nous voudrions que toutes les réformes à venir dans le secteur de l'enseignement soient toujours envisagées dans une perspective pédagogique et la variable qualité doit être au centre des préoccupations éducatives. Pour nous, la gratuité doit nécessairement rimer avec la qualité. Pour y parvenir, nous en appelons à la refondation de l'action gouvernementale autour de la gratuité de l'enseignement. Que les décideurs fassent un examen objectif de cette première phase, déceler les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités afin de projeter ce qui convient le mieux pour consolider une gratuité qui promeut la qualité.

    [131]

    Donc, les études telles que présentées ne se contredisent pas tellement, elles sont plutôt complémentaires. La première étude fait état des lieux de la gratuité, la deuxième insiste sur le juridisme et les aspects administratifs, et enfin, la nôtre se préoccupe des questions pédagogiques et des politiques pour les reformes scolaires.

    [132]

    3.3. Vérification des hypothèses

    Avant d'aborder notre étude sur les défis de la gratuité de l'enseignement au Congo, nous avons commencé par les enquêtés préliminaires. Sur ce, nous avons anticipés les réponses en prédisant que:

    1° Les défis lancés à la gratuité dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, manque d'outils de formation, faible budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, mauvais paiement des enseignants, etc.

    2° Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

    3° Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

    4° Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre d'action.

    Quant aux résultats après les investigations, nous voulons pour épargner nos lecteurs de détails bien clairs dans la partie présentation des résultats; une façon aussi d'éviter la redondance. Néanmoins, commentons brièvement.

    En réponse à nôtre première hypothèse, le tableau 26 fait montre l'expression de 77 enseignants soit 85,56% qui ont répondu que la gratuité de l'enseignement au Congo est loin d'être stable. De même 1e Tableau 27 résume presqu'à 100% les principaux problèmes crées par la gratuité.

    [133]

    Pour les enquêtés, le gouvernement a mis la charrue devant le boeuf, c'est-à-dire, la gratuité n'a pas été bien préparée; plusieurs facteurs et barrières d'instabilité ont été évoqués, notamment la démotivation due au mauvais traitement ou faible rémunération, le pléthore d'élèves, la détérioration des conditions d'apprentissages dont l'insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de 380.000 enseignants nouvelles unités non payés. Sans s'attarder, nous disons, la première hypothèse est confirmée.

    Quant à la deuxième hypothèse, le tableau 35 démontre 70 enseignants soit 77,78% considèrent que, lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera négativement sur la qualité de l'enseignement. Ils estiment que la réussite des objectifs éducatifs en faveur de l'éducation pour tous est étroitement liée à la régularisation des facteurs sans lesquels les résultats seraient virtuels. Parmi ces facteurs, la motivation des enseignants, les conditions d'apprentissages, les exigences pédagogiques. Ils font remarquer ici que le recrutement massif des élèves sans critère d'intégration sera aussi l'une des causes qui occasionnera la baisse du rendement scolaire. Ces raisons évocatrices que réalistes nous ont conduit à la confirmation de l'hypothèse. Donc, la deuxième hypothèse est confirmée.

    Au regard de la troisième hypothèse, le tableau 33 illustre l'expression de la majorité, 60 enseignants, soit 66,67% des sujets contre 29, soit 32,22% ont arboré que, du point de vue des indicateurs, le moment n'était pas encore indiqué pour se lancer dans une telle aventure. Outre, Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% se disent n'avoir pas été préparé à accueillir la gratuité. La gratuité a été introduite dans un contexte d'improvisation, mentionnent-ils.

    [134]

    S'il faut déduire, nous dirons que les pressions qui rongent la gratuité de l'enseignement aujourd'hui découlent autrement d'une absence presque totale du processus de planification. Sur cette base, la troisième hypothèse est confirmée.

    Pour chuter par la quatrième hypothèse en rapport avec la mise en place des politiques éducatives visant à la stabilisation du pari de la gratuité, la quasi-totalité des réactions des enquêtés font état d'une série de recommandations ou propositions qui concourent à la réussite de la gratuité. Le Tableau 36 illustre bel les propositions faites par les enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité. Ceci prouve à suffisance l'importance d'un cadre référentiel des politiques éducatives en matière des reformes scolaires. Sans crainte d'être contredit, notre quatrième hypothèse est confirmée. Le bilan note que toutes les hypothèses sont confirmées.

    [135]

    Conclusion

    Dans l'optique de rendre attractive et compétitive l'école congolaise, nous avons acquiescé offrir à la nation, plus particulièrement aux décideurs et praticiens des politiques éducatives ce travail scientifique, fruit de dur labeur, dont le souhait le plus ardent est qu'il puisse servir d'un véritable instrument de gestion et de pilotage des politiques éducatives en matière de la gratuité scolaire prônée par la République Démocratique de Congo.

    Par rapport aux multiples chantiers que le MINEPST a ouverts ou souhaite ouvrir, ce cadre référentiel assurera une mise en cohérence synergique et un positionnement véritablement contributif à l'oeuvre commune afin d'éviter une accumulation d'activités fragmentées et disparates dont la résultante aurait un impact moindre, voire négatif, sur les résultats de développement attendus. En outre, les diverses réformes que le MINEPST cherchera à mettre en oeuvre n'auront guère de sens si elles n'améliorent pas réellement les performances du système, notamment son efficience et son efficacité.

    Nous avons noté que les exigences de la société concernant l'efficacité de l'école sont de plus en plus élevées. L'évolution des publics scolaires et les nouvelles nécessités auxquelles doit répondre le système éducatif implique une évolution sur le rôle de l'école. Doter les élèves d'une bonne éducation de base pour tous est la clé de voûte de la politique scolaire. Ainsi, on ne peut espérer l'Education de Base pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite.

    La loi fondamentale du pays consacre la gratuité et le caractère obligatoire de l'enseignement primaire. Cet objectif traduit la volonté politique d'évoluer vers un enseignement de base accessible à tous ; en même temps, il contient des nombreux défis à relever dans un contexte socioéconomique et institutionnel particulièrement complexe et difficile.

    [136]

    A bon gré mal gré, la gratuité totale de l'école primaire est d'application en RDC depuis la rentrée scolaire 2019-2020. Mais, de l'entrée du jeu, il s'en est suivi d'une série des répercussions. La gratuité n'a pas été considérée comme opportunité, mais plutôt comme menace à la survie de l'enseignant congolais. Elle a été géniteur des conflits entre les praticiens du sous-secteur et le pouvoir organisateur, le déclenchement des mouvements de grèves et revendications de tout bord. Ces paradoxes forts poignants ont attiré notre attention à nous intéresser du problème et mener une étude scientifique pour de déceler les défis auxquels fait face la gratuité de l'enseignement primaire afin d'y arriver à proposer les pistes.

    Au demeurant, nous nous sommes posé ces questions-problèmes :

    ? Quels seraient les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays ?

    ? La gratuité de l'enseignement de base inscrite dans la Constitution de la RDC et proclamée par le Président de la République ne peut-elle pas avoir, dans des conditions actuelles, un impact négatif sur la qualité de l'enseignement ?

    ? Si elle est, certes, indispensable pour assurer l'éducation pour tous, la gratuité, sans une planification rationnelle au préalable, est-elle possible dans l'immédiat?

    ? Le pari de la gratuité étant déclaré irréversible par le pouvoir organisateur, que faut-il faire pour stabiliser sa mise en oeuvre afin de parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

    La vue préliminaire des pré-enquêtes dans notre milieu d'étude qui n'est autre que la sous province éducationnelle de Matete nous donne la lueur de dessiner les hypothèses ci-dessous :

    [137]

    ? Le principaux défis lancés à la gratuité de l'éducation de base dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, manque d'outils de formation, faible budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants, etc.

    ? Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

    ? Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

    ? Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre des prochaines actions.

    La méthode systémique à la fois quantitative et qualitative a prévalu dans cette recherche. Une méthode qui tire son origine de la théorie des systèmes, une théorie générale et interdisciplinaire qui étudie les systèmes en tant qu'ensemble d'éléments formant un tout. En se servant de cette méthode, nous avons analysé le système éducatif congolais dans son ensemble, plus particulièrement les aspects liés à l'Education Pour Tous et les politiques idoines pour les reformes scolaires.

    Aussi, il a été question de prélever les effectifs d'élèves dans les salles de classe pour l'année scolaire 2019-2020 dans les établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete; analyser si ces effectifs sont conformes au seuil (minimum, optimum et maximum) fixé par la législation scolaire congolaise, et aussi de l'UNESCO, et, enfin comparer lesdits effectifs à la situation d'avant l'application de la disposition portant gratuité de l'éducation de

    [138]

    base en faisant recours aux indicateurs des années antérieures à l'occurrence l'année scolaire 2018-2019.

    Nous nous sommes investis à l'appréciation des conditions d'apprentissages, l'observation des capacités d'accueil d'un échantillon des locaux scolaires en rapport avec les normes pédagogiques, etc. Dans la foulée, il était nécessaire de recourir aux instruments tels que les techniques d'observation, questionnaire d'enquête, entretien et l'analyse documentaire pour collecter les données. Les données étant recueillies de plusieurs manières, nous avons fait appel à l'analyse de contenu, l'indice de pourcentage et le test statistique pour leur traitement.

    Les réponses à notre problématique ayant été disponibles, toutes choses égales par ailleurs, nous avons dégagé succinctement que la gratuité de l'éducation de base en RDC, spécialement dans la sous province éducationnelle de Matete souffre d'un nombre important de défis, notamment :

    ? Faible taux d'exécution du budget alloué à l'éducation et beaucoup d'autres difficultés d'ordre financier. Pour preuve, le retrait de deux classes 7e et 8e du secondaire général à la gratuité ;

    ? Les enseignants sont mal rémunérés, 360.000 francs congolais soit 180 dollars américains au taux du marché pour un enseignant du primaire. Facteur à la base de démotivation qui a pour conséquences : mouvements de grèves et différentes manifestations à travers le pays ;

    ? Effectifs pléthoriques et débordement du taux d'encadrement dans les classes sont des réalités vivantes. La moyenne de certaines classes va même au-delà de 70, 80, 90 voire 100 élèves et plus (cas des écoles primaires : EP2 KIKINGA, EP1 KINDA, EP1 KINZAZI, EP2 KINZAZI, EP3 BAHUMBU, EP4 BAHUMBU, EP SAINTE TRINITE, EP MAINDOMBE, EP MOLENDE, EP PULULU, pour ne citer que celles-ci (détails dans les

    [139]

    tableaux statistiques de l'évolution des effectifs). Conséquences : trop de bruits en classe, bagarres, suivi irrégulier des évaluations par l'enseignant, etc. L'entassement des enfants et l'étouffement peuvent faciliter aussi la contagion des certaines maladies endémiques, surtout pendant cette période de Covid-19 ;

    ? Mauvaises conditions d'apprentissage, délabrement très avancé des bâtiments scolaires, carence très manifeste des bancs et pupitres, mobiliers scolaires, manuels scolaires et autres matériels pédagogiques et didactiques. Les enfants s'assoient à même le sol ;

    ? Insuffisance des capacités d'accueil, nombre très réduit d'écoles publiques et salles de classes face à l'explosion démographique et de la demande scolaire. A Matete, aucune école n'a été construite encore moins réhabilitée pour contenir l'afflux d'élèves. Au contraire, à la recherche d'équilibre, certaines écoles ont doublé les vacations, tandis que certaines ont fabriqué des salles de classes en bâches et encadrement des tôles qui ne sont pas à l'abri des intempéries et qui ne répondent pas aux normes pédagogiques ;

    ? Le rebondissement des exigences financières en charge des ménages sous d'autres vocables amplifiés (cotisation pour la fabrication des bancs et mobiliers scolaires, soutien aux enseignants non payés et nouvelles unités, appui aux frais de fonctionnement, etc) ;

    ? Les incertitudes en ce qui concerne la prise en charge des enseignants Nouvelles Unités.

    Sans être exhaustif, les résultats de nos enquêtes démontrent clairement que la gratuité de l'enseignement primaire lancée en RDC demeure instable dans tous ses aspects clés. Tous les défis énumérés méritent bien des réponses appropriées. Il est prévisible que si l'on n'arrive pas à trouver des solutions à

    [140]

    l'ensemble des problèmes, la gratuité portera certainement atteinte à la qualité de l'enseignement.

    Note assertion n'a pas été fortuite lorsque nous avons évoqué que les effectifs pléthoriques sont la résultante de la gratuité. L'année scolaire 20182019 toutes les écoles publiques de Matete ne comptabilisaient que 9380 élèves filles et garçons ; l'année 2019-2020, avec la gratuité, on a enregistré 19798 élèves soit un taux d'accroissement 111%. Pourquoi, la gratuité a fait appel aux réintégrés du système, les réintégrés hors système, les entrées précoces et les entrées tardives, sans oublier les enfants qui ont quitté le secteur privé. Surtout que le recrutement des nouveaux élèves n'était fonction d'aucun critère. Imaginez ce que sera la pression de l'année prochaine.

    Le relevé des défis susmentionnés nous ont doucement conduits à déduire que nos hypothèses corroborent avec les résultats de l'étude. Pour mieux dire, nos hypothèses sont confirmées.

    Cependant, ce qui nous préoccupait en poursuivant cette étude, en tant que chercheur en gestion et administration des institutions éducatives n'était pas seulement la confirmation ou l'infirmation des hypothèses, mais aussi comment palier aux éventuelles crises une fois décelées. A notre avis, réussir à stabiliser la gratuité de l'éducation vaut plus que l'or et l'argent pur. Considérant la gratuité comme opportunité et un pari gagné pour le Congo qui vient marquer son premier pas à l'Education Pour Tous, la nécessité d'ériger des politiques et stratégies de remédiation s'inflige.

    Comme nous l'avions précédemment indiqué que l'inventaire des défis ne suffit pas, car le but de cette recherche n'était pas de remettre en cause les critiques formulées à l'encontre de la gratuité de l'enseignement, mais son importance réside dans le fait qu'elle attire notre attention sur la dimension

    [141]

    pédagogique du système éducatif et qu'elle nous fournit les outils analytiques permettant à la fois d'identifier et de projeter dans le temps et dans l'espace les éléments matériels du système éducatif qui concourent à un effort de planification éducative générale. Subséquemment, nous suggérons à l'Etat congolais ainsi qu'à tous acteurs éducatifs de nouer les efforts pour répondre aux impératifs de la gratuité de l'enseignement, de peur que, dans les années à venir, cette noble initiative d'accès à l'Education Pour Tous enfonce la qualité de notre système éducatif dont les performances sont jugées mitigées depuis des années.

    Pour cela, nous recommandons à l'Etat Congolais avec ses partenaires techniques et financiers, aux gestionnaires d'écoles et enseignants, confessions religieuses et parents, chacun en ce qui le concerne de (d') :

    · Soutenir le pari gagné de la gratuité, considérer celle-ci comme opportunité et capitaliser les effets induis ;

    · Assurer les politiques de l'éducation plus durables, systémiques et négociées ;

    · Elaborer des didactiques constructivistes et des dispositifs pédagogiques créant des situations d'apprentissage fécondes ;

    · Augmenter la part du budget alloué à l'éducation et respecter le taux d'exécution;

    · Revaloriser la fonction enseignante (un salaire décent accompagné des avantages sociaux dont le logement, le panier de la ménagère, les soins médicaux et autres) ;

    · Améliorer les conditions d'apprentissage des élèves (doter les écoles des bancs, divers outils de formation et un environnement où il fait beau-vivre) ;

    · Réaliser la promesse au crédit de la construction des écoles, salles de classe et réhabilitation de celles qui sont en état de dépréciation ;

    [142]

    · Conduire les prochaines reformes progressivement suivant les réalités de terrain, renoncer à la pensée magique qui perçoit la reforme comme étant une guerre éclair ;

    · Intérioriser que toute réforme est le fruit d'une longue préparation, de la planification rationnelle et de la mobilisation des ressources nécessaires ;

    · Eviter l'improvisation;

    · Privilégier la dimension pédagogique des reformes scolaires ;

    · Apprendre à négocier les reformes avec les praticiens et le pouvoir relais ;

    · Impliquer de nouvelles forces pour la réalisation des objectifs d'Education Pour Tous ;

    · Veiller à la clarté des futurs textes réglementaires, ainsi que la participation des acteurs clés à leur élaboration, constitueront un gage d'adhésion nécessaire à la mise en oeuvre de la Stratégie ;

    · Mettre l'équité au centre des politiques éducatives car l'éducation est avant tout un droit humain fondamental ;

    · Evaluer régulièrement des politiques éducatives en faveur de l'Education Pour Tous et mesurer l'impact de la gratuité sur le rendement du système éducatif ;

    · Accorder des subsides, si possible, aux écoles privées afin de réduire le coût de scolarité dans leur secteur en vue de juguler la pression de la demande scolaire aux écoles publiques en attendant la construction des nouvelles écoles.

    De tout ce qui précède, en abordant ce sujet, la vision principale est de construire un système d'éducation inclusif et de qualité contribuant efficacement à la croissance économique, à la lutte contre la pauvreté et à la promotion de la paix et d'une citoyenneté démocratique active. Il s'agit avant tout de libérer l'homme de toutes les pesanteurs qui l'empêchent de participer efficacement au développement de son pays, en lui inculquant le savoir, le savoir-faire et le

    [143]

    savoir-être qui constituent le socle de la vie en société. Assurer l'éducation de qualité à nos enfants c'est garantir l'avenir de notre beau pays.

    Rendre l'école gratuite c'est aussi un tournant décisif vers la redynamisation du système éducatif congolais, mais cela n'empêche de produire des réflexions analytiques susceptibles d'orienter le cadre d'actions. La gratuité prônée par l'État congolais n'est pas utopique mais difficile d'applicabilité tout de suite puisqu'il y a des préalables à remplir. Pour parvenir aux performances souhaitées, il suffira d'appuyer des conditions normales universellement reconnues pour les apprentissages et pour le métier d'enseignant.

    Avant de boucler, nous disons, reconnaitre ses limites c'est une vertu pour les chercheurs. Aussi, nous serons flexibles aux nouvelles découvertes et nous resterons très ouverts aux critiques car ce memento qui est l'oeuvre humaine ne sera pas à l'abri des imperfections voire critiques. Nous avons fait notre part, il appartient aux continuateurs d'approfondir ce vaste chantier combien tumultueux de par son essence.

    Que ce travail puisse y servir d'un référentiel à la mise en place des politiques éducatives en termes des reformes scolaires en RDC.

    [144]

    BIBLIOGRAPHIE

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    II. ARTICLES PUBLIES

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    - Gratien Mokonzi. (2012). Gratuité et qualité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo. Université de Kisangani.

    III. DICTIONNAIRES

    - Larousse illustré. (2009).

    - Dictionnaire Larousse : encyclopédique en couleur 2003, éd. France Loisir. Paris.

    IV. DOCUMENTS INEDITS

    - Arlette Malu, M. (2009-2010). Gratuité de l'enseignement primaire dans les écoles publiques de la commune de Ngaba/Kinshsa.

    - Azia Dimbu. (2019). Séminaire de recherche en sciences sociales. Cours Inédit. UPN.

    - Lumpungu Nsaka, F. (2019). Elaboration des objectifs pédagogiques. Cours Inédit. UPN.

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    - Mukendi Tshiemenga. (2000). Incidence des effectifs scolaires sur le rendement du système éducatif en RDC.TFC-IPN.

    - Ngongo Disashi, R. Education pour tous et par tous, piste pour une nouvelle école congolaise. Kinshasa.

    V. DOCUMENTS OFFICIELS

    - Annuaires Statistiques de l'EPST 2006/07 et 2007/08.

    - Annuaires Statistiques de L'EPST 2018-2019.

    - Circulaire ministérielle n°EDNAT/S.P/8533/S.U/2498/Q.030 du 22 Août

    1961.

    - Circulaire N°DEPSP/AS/83/CCE/001/7984/82 du 27 septembre 1982.

    - Convention relative aux droits de l'enfant (1989).

    - Déclaration d'Incheon et Cadre d'action Vers une éducation inclusive et

    équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie pour tous

    (2015).

    - Déclaration Mondiale sur l'Education pour Tous 1990.

    - Education Pour Tous (Jomtien en 1990, Amman en 1996 et Dakar en

    2000).

    - Loi-cadre de l'enseignement National n°14/004 de 11 février 2014

    - Loi-cadre n°86/005 a été promulguée le 22 septembre 1986

    - Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous 2005.

    - RDC, Mineduc Nat. Circulaire DEPS : les normes pédagogiques sur les

    effectifs maxima et minima, DEPS/AS/83/CCE/001/7984/82 Du 27

    septembre 1974.

    - Stratégie de développement de l'enseignement primaire, secondaire et

    professionnel (2010/11 - 2015/16).

    - Tableau de Bord de l'Education en République Démocratique

    du Congo Année scolaire 2009-2010 Kinshasa.

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    - UNESCO. (2005). EPT en Afrique : Rapport présenté au Forum Dakar. Education Pour Tous en Afrique : Repères pour l'Action.

    - Unesco. (2005). Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous.

    VI. WEBOGRAPHIE

    - www.peqpesu.com/actualites/75-mise-en-oeuvre-de-la-gratuite-de-l-enseignement-primaire.

    - https://deskeco.com/rdc-voici-les-chiffres-qui-demontrent-que-

    lapplication-totale-de-la-gratuite-de-leducation-de-base-est-intenable-dossier.

    - https://www.politico.cd/grand-angle/2019/08/23/gratuite-de-

    lenseignement-primaire-en-rdc-mythe-ou-realite.html/46428/. - https://www.politico.cd/grand-angle/2019/08/23/gratuite-de-

    lenseignement-primaire-en-rdc-mythe-ou-realite.html/46428/.

    [150]

    TABLE DE MATIERES

    INTRODUCTION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1. PROBLEMATIQUE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2. OBJECTIFS DE RECHERCHE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3. HYPOTHESES DE TRAVAIL ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    4. METHODOLOGIE SOMMAIRE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    5. CHOIX ET INTERET DU SUJET ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    7. ETUDES ANTERIEURES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1. DEFINITION DES CONCEPTS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1.1. DEFI ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1.2. GRATUITE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1.3. FRAIS SCOLAIRES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1.4. ENSEIGNEMENT ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1.4.1. DES STRUCTURES D'ENSEIGNEMENT EN RDC (LOI-CADRE DU 11/02/2014).......................................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.2. GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.2.1. DISPOSITIONS LEGALES ET PRATIQUES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.2.2. DE L'EDUCATION DE BASE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.4. GRATUITE ET QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.2.5. QUALITE ET EFFICACITE DE L'EDUCATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.3. DEFIS DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT EN RDC ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.4. ETAT DES LIEUX DE L'ECOLE CONGOLAISE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.4.1. GENESE DE LA CRISE ET SURVIE DE L'ECOLE CONGOLAISE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.4.1.1. APERÇU GENERAL ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.4.1.2. PERIL DU DROIT A L'EDUCATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.5. DIAGNOSTIC RECENT DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.5.2.1. L'ABSENCE DE PLANIFICATION CREE LA CONFUSION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.5.2.2. LE CONSEIL DES MINISTRES SCEPTIQUE A LA GRATUITE TOTALE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.5.2.3. LES PROMESSES DEVIENNENT DE PLUS EN PLUS INTENABLES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.5.2.4. L'ENSEIGNANT KINOIS ET LA GRATUITE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.6. DIFFICULTES LIEES A L'INTEGRATION DE L'INNOVATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.7. L'EDUCATION POUR TOUS, UN ENGAGEMENT MONDIAL ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.7.1. PERSPECTIVES INTRODUITES DANS LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L'ENFANT DE 1989

    .......................................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.8. LES POLITIQUES EDUCATIVES EN TERMES DES CHANGEMENTS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.9. LA REGULATION PEDAGOGIQUE ET L'EFFICACITE DU SYSTEME SCOLAIRE.......................................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.10. GRATUITE ET L'AFFLUX D'ELEVES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    1.11. IMAGE SUR L'AVENIR DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN RDC........ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    DEUXIEME CHAPITRE : REPERES METHODOLOGIQUES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1.1. PRESENTATION DU LIEU D'ETUDE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.1. PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.1.2. SITUATION DEMOGRAPHIQUE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 1 : REPARTITION DE LA POPULATION DE LA RDC EN 2017 ET 2018 PAR PROVINCE ET SELON LE SEXE

    .......................................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 2 : REPARTITION DE LA POPULATION SCOLARISABLE PAR TRANCHE D'AGE EN 2017ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.1.3. SITUATION ECONOMIQUE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    2.1.1.4. FINANCEMENT DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TECHNIQUE .... Erreur ! Signet non défini.

    2.1.1.5. IMPACT DE LA SITUATION ECONOMIQUE SUR L'EDUCATION (EPST) Erreur ! Signet non défini.

    [151]

    2.1.1.5. ORGANISATION DU MINISTERE DE L'EPST ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    1. ORGANISATION ADMINISTRATIVE Erreur ! Signet non défini.

    2. STRUCTURE DE L'ENSEIGNEMENT Erreur ! Signet non défini.
    TABLEAU 3 : REPARTITION DES FILIERES/OPTIONS PAR TYPE D'ENSEIGNEMENT SELON LES CODES ET

    CYCLES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    2.1.1.6. EVOLUTION DES PUBLICS SCOLAIRES EN TERMES DES DONNEES STATISTIQUES . ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.1.6. PARAMETRES DE L'EDUCATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 6 : EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'EDUCATION/EPST DE 2006-2007 A 2017-2018 ET

    PROJECTION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 7 : NOMBRE D'ECOLES AU PRIMAIRE PAR PROVINCE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 8 : NOMBRE D'ECOLES AU SECONDAIRE PAR PROVINCE SOURCE (SOURCE : ANNUAIRE

    STATISTIQUE EPST 2017-2018) ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 9: PART DU BUDGET DE L'EDUCATION DANS LE BUDGET DE L'ETAT EXERCICES : 2016, 2017 ET

    2018 ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    2.1.2. PRESENTATION DE LA SOUS PROVINCE EDUCATIONNELLE DE MATETE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.1.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET COMPETENCES EN GESTION ERREUR ! SIGNET NON
    DEFINI.

    2.1.2.2. SOUS PROVINCE EDUCATIONNELLE DE MATETE : PARAMETRES DE L'EDUCATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 10: EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET

    TECHNIQUE 2018-2019 ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 11: EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET

    TECHNIQUE 2019-2020 ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 12 : EVOLUTION DES STATISTIQUES SCOLAIRES PAR SECTEUR D'ENSEIGNEMENT DANS LA

    SOUS-DIVISION DE MATETE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 13: SYNTHESE EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE

    ET TECHNIQUE 2019-2020 ET 2019-2020 ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 14: REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2018-2019 ... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 15: REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2018-2019 ... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 16 : REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2019-2020 .. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 17 : REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2019-2020 .. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2. METHODOLOGIE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.1. POPULATION D'ETUDE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.2. ECHANTILLON ET SES CARACTERISTIQUES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.2.1. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 18 : REPARTITION DES SUJETS SELON LES RESEAUX D'ENSEIGNEMENT OU REGIME DE GESTION

    ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 19: REPARTITION DES SUJETS PAR SEXE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 20: REPARTITION DES SUJETS PAR TRANCHE D'AGE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 21 : REPARTITION DES SUJETS PAR NIVEAU D'ETUDES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.3. METHODES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.3.1. TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.3.2. TECHNIQUES DE DEPOUILLEMENT DES DONNEES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.3.3. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    2.2.4. DIFFICULTES RENCONTREES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3.1. PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3.1.1. QUESTIONS D'OPINIONS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 23 : REACTIONS DES ENSEIGNANTS A LA QUESTION N°1 ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    [152]

    TABLEAU 24 : EFFECTIVITE DE LA GRATUITE A L'ETABLISSEMENT D'APPARTENANCE DU SUJET ERREUR !

    SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 25 : IMPACT DE LA GRATUITE SUR LA SURVIE DE L'ENSEIGNANT ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 26 : AVIS SUR LA STABILISATION DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT ERREUR ! SIGNET NON

    DEFINI.

    TABLEAU 27 : PRINCIPAUX PROBLEMES CREES PAR LA GRATUITE DANS SALLE DE CLASSE ERREUR ! SIGNET
    NON
    DEFINI.

    TABLEAU 28: AVANCEES REALISEES JUSQU'ICI POUR STABILISER LA GRATUITE . ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 29: RAPPORT ELEVE-CLASSE ET COUR DE RECREATION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 30 : ADEQUATION EQUIPEMENT PEDAGOGIQUE-POPULATION SCOLAIRE ERREUR ! SIGNET NON

    DEFINI.

    TABLEAU 31: APPROCHES METHODOLOGIQUES A L'INTENTION DES ENSEIGNANTS ERREUR ! SIGNET NON
    DEFINI.

    TABLEAU 32: APPRECIATION SUR LES CONDITIONS D'APPRENTISSAGE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 33: ANALYSE CRITIQUE DE LA PERIODE OU LA GRATUITE A ETE PROCLAMEE . ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 34: CE QUE LE GOUVERNEMENT DEVAIT FAIRE EN AVANT-PLAN ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU N°35: IMPACT DE CETTE PREMIERE PHASE DE LA GRATUITE SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT

    ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 36: PROPOSITIONS DES ENSEIGNANTS POUR STABILISER LE PARI GAGNE DE LA GRATUITE DE

    L'ENSEIGNEMENT ET PARVENIR A L'ADEQUATION GRATUITE-QUALITE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3.2. ANALYSE DIFFERENTIELLE DES RESULTATS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLEAU 37: OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO, DANS LES CONDITIONS ACTUELLES, SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE RESEAU

    D'ENSEIGNEMENT ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 38 : OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO DANS LES CONDITIONS ACTUELLES SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE QUALIFICATION.

    ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
    TABLEAU 39: OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO DANS LES CONDITIONS ACTUELLES SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE ANCIENNETE.

    ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3.3. DISCUSSION DES RESULTATS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    3.3. VERIFICATION DES HYPOTHESES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    CONCLUSION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    BIBLIOGRAPHIE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    III. DICTIONNAIRES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    TABLE DE MATIERES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

    ANNEXE

    [153]

    ANNEXES

    [154]

    DETAILS DES CALCULS/ANALYSE DIFFERENTIELLE DES

    RESULTAT

    Détails Tableau 37: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement selon le variable réseau d'enseignement

    Impact

    Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

    Total

    ENC

    ECC

    ECP

    ECK

    ECS

    ECI

    ECR

    ECR

    ECL

    ECF

    Positif

    2

    5

    4

    1

    0

    1

    2

    1

    1

    1

    18

    Négatif

    11

    30

    7

    4

    5

    4

    0

    2

    3

    4

    70

    Sans avis

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    0

    1

    0

    02

    Total

    13

    35

    11

    05

    05

    05

    03

    03

    05

    05

    90

    Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37

    Les fréquences théoriques se calculent par la formule : fe=

    C'est-à-dire, Total des données verticalement ( multiplié par le total des

    données horizontalement (Tr), divisés par le total nombre des sujets (N).

    ? Exemple 1 : Total colonne ENC=13 ; Total ligne avis `'Positif''=18 ;

    Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= 0 =2,60 ;

    [155]

    ? Exemple 1 : Total colonne ENC=35 ; Total avis `'Positif»=70 ; Total

    Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= 5 0 =27,22

    0

    Impact

    Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

    Total

    ENC

    ECC

    ECP

    ECK

    ECS

    ECI

    ECR

    ECM

    ECL

    ECF

    Positif

    2(2,60)

    5(7)

    4(2,20)

    1(1)

    0(1)

    1(1)

    2(0,60)

    1(0,60)

    1(1)

    1(1)

    18

    Négatif

    11(10,11)

    30(27,22)

    7(8,56)

    4(3,89)

    5(3,89)

    4(3,89)

    0(2,33)

    2(2,33)

    3(3,89)

    4(3,89)

    70

    Sans avis

    0(0,29)

    0(0,78)

    0(0,24)

    0(0,11)

    0(0,11)

    0(0,11)

    1(0,07)

    0(0,07)

    1(0,11)

    0(0,11)

    02

    Total

    13

    35

    11

    05

    05

    05

    03

    03

    05

    05

    90

    Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05 (seuil utilisé dans la plupart des recherches en sciences d'éducation.

    - -0,5

    Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

    Ex. [

    - -0,5 ] 2 , X2= [ - , 0 -0,5

    , 0 ]2

    K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ;

    r = Nombre de colonnes (Ex. ENC, ECC, ECP, ECK, ECS, ECI, ECR, ECM, ECL, ECF =10)

    Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (r-10)=2x9=18, dl=18

    Ainsi,

    X2= [ - , 0 -0,5]2 +[ - , 0 -0,5]2+[ 0-0, -0,5]2+[ 5- -0,5 ]2+[ 0- , -0,5]2

    2,60 11,10 0,29 7 27,22

    + [ 0-0, -0,5

    0, ]2+[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2+[ - ,5 ,5 -0,5 ]2+[ 0-0, -0,5

    0, ]2+[ - -0,5

    ]2

    1

    +[ - , -0,5

    ,

    ]2+[ 0-0, -0,5

    0, ]2+[ - -0,5

    ]2+[ 5- , -0,5

    , ]2+[ 0-0, -0,5

    0, ]2

    +[ - -0,5 ]2+[ - , -0,5

    ,

    ]2+[ 0-0, -0,5

    0, ]2+[ -0, 0, 0 0 -0,5 ]2+[ 0- , -0,5

    , ]2

    Donc,

    -0,0 -0,5]2+[ -0, 0 -0,5

    0, 0 ]2[ - , -0,5

    , ]2+[ 0-0,0 -0,5

    0,0 ]2+[ - -0,5

    +[

    ]2

    0,0

    - , -0,5

    ,

    ]2+[ -0, -0,5

    0, ]2+[ - -0,5

    ]2+[ - , -0,5

    , ]2+[ 0-0, -0,5

    +[

    0, ]2

    [156]

    X2=0,534+0,169+2,250+0,617+0,158+2,250+0,101+0,465+2,250+0,250+0,222

    +2,250+0,250+0,046+2,250+0,250+0,222+2,250+3,361+2,250+163,474+0,027

    +0,411+2,250+0,250+0,531+57,621+0,250+0,222+2,250=249,681

    X2= 249,681

    Seuil = .05 dl=9-2=18 X2Tab=28.869 X2c= 249.681 = X2Tab=28.869

    Détails Tableau 38: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Qualification.

    Impact

    Qualification

    Total

    D4

    D6

    P6

    G3

    L2

    Positif

    7

    7

    3

    1

    0

    18

    Négatif

    3

    52

    9

    4

    2

    70

    Sans avis

    1

    0

    1

    0

    0

    02

    Total

    11

    59

    13

    05

    02

    90

    Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37

    Formule : fe=

    ? Exemple 1 : Total colonne D4=11 , Total avis `'Positif''=18 ; Total

    Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= 0 =2,20 ;

    ? Exemple 1 : Total colonne D6=59 , Total avis `'Positif''=2 ; Total

    Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= 5 =1,31

    0

    Impact

    Qualification

    Total

    D4

    D6

    P6

    G3

    L2

    Positif

    7(2,20)

    7(11,80)

    3(2,60)

    1(1)

    0(0,40)

    18

    Négatif

    3(8,56)

    52(45,89)

    9(10,11)

    4(3,89)

    2(1,56)

    70

    [157]

    Sans avis

    1(0,24)

    0(1,31)

    1(0,29)

    0(0,11)

    0(0,04)

    02

    Total

    11

    59

    13

    05

    02

    90

    Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05

    - -0,5

    Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

    Ex. [

    - -0,5 ] 2 X2=[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2

    K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ;

    r = Nombre de colonnes (Ex. D4, D6,P6, G3, L2 =5)

    Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (5-1)=2x4=8, dl=8

    De ce fait,

    X2=[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2+[ - ,5 ,5 -0,5 ]2+[ -0, -0,5

    0, ]2+[ - , 0 -0,5

    , 0 ]+[ 5 - 5, -0,5

    5, ]2

    +[ 0- , -0,5

    ,

    ]2+[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2+[ - 0, -0,5

    0, ]2+[ -0, -0,5

    0, ]2+[ - -0,5

    1

    ]2

    ]2+[ 0-0, -0,5

    +[ - , -0,5

    ,

    0, ]2+[ 0-0, 0, 0 0 -0,5 ]2+[ - ,5 -0,5

    ,5 ]2+[ 0-0,0 -0,5

    0,0 ]2

    Alors,

    X2=2,828+1,321+7,111+0,822+0,134+2,250+0,119+0,371+3,795+0,250+0,222

    +2,250+2,250+0,047+2,250= 26,020 X2= 26,020

    Seuil = .05 dl=4x2=8 X2Tab=15.507 X2c= 26.020 = X2Tab=15.507

    [158]

    Tableau : Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Ancienneté.

    Impact

    Ancienneté

    Total

    1-9ans

    10-19ans

    20-29ans

    30ans+

    Positif

    10

    5

    2

    1

    18

    Négatif

    7

    15

    29

    19

    70

    Sans avis

    0

    0

    1

    1

    02

    Total

    17

    20

    32

    21

    90

    Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37

    Les fréquences théoriques se calculent par la formule : fe=

    Ce qui signifie Total des données verticalement ( multiplié par le total des

    données horizontalement (Tr), divisés par le total nombre des sujets (N).

    ? Exemple 1 : Total colonne ENC=13 ; Total avis `'Positif»=18 ; Total

    Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe=

    0

    =2,60 ;

    ? Exemple 1 : Total colonne ENC=35 ; Total avis `'Positif»=70 ; Total

    Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= 5 0 =27,22

    0

    Impact

    Ancienneté

     
     
     

    Total

    1-9ans

    10-19ans

    20-29ans

    30ans+

    [159]

    Positif

    10(3,40)

    5(4)

    2(6,40)

    1(4,20)

    18

    Négatif

    7(13,22)

    15(15,56)

    29(24,89)

    19(16,33)

    70

    Sans avis

    0(0,38)

    0(0,44)

    1(0,71)

    1(0,47)

    02

    Total

    17

    20

    32

    21

    90

    Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05

    - -0,5

    Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

    Ex. [

    - -0,5

    ] 2 X2= [ 0- , 0 -0,5

    , 0 ]2

    K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ; r = Nombre de colonnes (Ex. 1-9ans, 10-19ans, 20-29ans, 30ans+ =4)

    Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (4-1)=2x3=6, dl=6

    X2= [ 0- , 0 -0,5]2+[ - , -0,5]2+[ 0-0, -0,5]2+[ 5- -0,5 ]2+[ 5- 5,5 -0,5]2

    Ceci étant,

    3,40 13,22 0,38 4 15,56

    + [ 0-0, -0,5

    0, ]2+[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2+[ - , , -0,5 ]2+[ -0, -0,5

    0, ]2+[ - , 0 -0,5

    , 0 ]2

    + [ - , -0,5

    ,

    ]2+[ -0, -0,5

    0, ]2

    Donc,

    X2= 2,076+0,941+2,250+0,062+0,287+2,250+1,410+0,112+0,381+1,592+0,113 +0,393=11,867

    X2= 11,867

    Seuil = .05 dl=3x2=6 X2Tab=12.592 X2c= 11.867 = X2Tab= 12.592

    [160]

    Question n°2. La gratuité de l'enseignement est-elle effective dans votre école?

    QUESTIONNAIRE D'ENQUETE Cher(e) enseignant(e),

    Dans le cadre de l'élaboration du mémoire de licence, notre recherche porte sur les « défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC »; et ces défis sont mieux explicites en milieux scolaires. Ainsi, pour mener à bon cette étude, la population retenue est celle des enseignants des écoles primaires publiques de la sous-province éducationnelle de Matete que vous êtes. Pour cela, nous serons très heureux que vous ayez participé à ce travail scientifique en répondant à ces questions. Nous vous garantissons l'anonymat total.

    Sexe M F Grade : Fonction... Ancienneté

    Titre : D6 G3 L2 LA Autres :

    Régime de gestion Age
    Questions de fond :

    Question n°1. Est-il possible de réaliser l'objectif de l'Education Pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite ?

    Oui Non justifiez-vous

    Oui Non

     
     
     

    [161]

     
     
     
     

    Oui Non Si oui, quels sont les avantages ? Si non, pourquoi ?

    Question n°3. Qu'est-ce que la gratuité de l'enseignement primaire a-t-elle apporté de plus aux conditions de vie de l'enseignant congolais ? A vous personnellement!

    Question n°4. La gratuité de l'enseignement primaire, proclamée et mise en application en RDC, est-elle déjà stable ?

    Oui Non Justifiez-vous !

    Question n°5 : Quels sont les principaux problèmes (pédagogiques, administratifs, sociaux-climat de la classe) crées par la gratuité dans votre salle de classe ?

    6. Question n°6 : Dans votre école, constatez-vous quelques avancées réalisées par le gouvernement dans le souci de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement élémentaire?

    Oui Non Justifiez-vous !

    Question n°7 : Sachant que partout à travers le monde, la gratuité de l'enseignement a comme conséquence phare l'afflux de la population scolaire et la redynamisation de tout le système :

    c. Aviez-vous été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la

    gratuité dans votre classe ? Oui Non Justifiez-vous !

    b. Disposez-vous d'un équipement pédagogique adapté à la population scolaire actuelle ?

    Oui Non

    a. Vos capacités d'accueil (salle de classe et cours de récréation) sont-elles adaptées à l'afflux actuel d'élèves? Justifiez-vous !

    [162]

    Question n°8. Comment appréciez-vous les conditions d'apprentissages en général dans votre classe?

    Très bonnes Bonnes Assez bonnes insuffisantes

    médiocre

    Question n°9. Pensez-vous que le moment était indiqué pour la proclamation officielle de la gratuité de l'enseignement élémentaire dans notre pays ?

    Oui Non

    Question n°10. Qu'est-ce que, selon vous, le gouvernement devrait préalablement faire pour institutionnaliser la gratuité de l'enseignement primaire?

    Question°11. Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ? Si positif, démontrez ! Si négatif, pourquoi?

    Positif Négatif Si positif, le quel ?

    12. Que faut-il faire, selon vous, pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon