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La diplomatie congolaise face aux menaces de balkanisation et manœuvre d'occupation.


par Exode LUKOMBO BILU
Université Technologique Bel Campus - Licence en Relations Internationales 2017
  

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Paragraphe 3. La chute du Mobutisme pour le Kabilisme : 1997-2001

Début avril 1997, Kabila somme Mobutu de quitter le pouvoir et prévoit de rejoindre la capitale, Kinshasa, avec ses troupes avant le mois de Juin. L'opposition politique à Mobutu, toujours symbolisée par Etienne Tshisekedi et son parti, l'UDPS, est appelée à se rallier à Kabila, renforcé par ses succès militaires et sa popularité grandissante. Une part de cette opposition politique craint toutefois un nouveau pouvoir fort que voudrait imposer Kabila. Les forces de l'AFDL entre dans la capitale Kinshasa le 17 mai 1997, et Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame président et rebaptise le pays « la République Démocratique du Congo avec l'aide du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda et toute la communauté internationale derrière.

Ses anciens alliés se soulèvent contre lui et forment deux camps : le MLC de J-P Bemba soutenu par l'Ouganda et le RCD soutenu par le Rwanda. Ne pouvant pas faire face à ces armées, Kabila appelle les armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne à l'aide. La première guerre « Panafricaine » va commencer et va donner lieu à de nombreux massacres et crimes contre l'humanité envers les populations civiles durant la première guerre du Congo, la deuxième guerre du Congo et le gouvernement de transition à travers tout le pays, principalement à l'Est du pays. Les trois guerres ayant en tête le seigneur de guerres rwandais NKUNDA BATWARE.

Depuis plusieurs années, la partie orientale de la RDC est en proie à l'insécurité récurrente. Plusieurs groupes armés soutenus indirectement par les Etats parias et leurs sociétés multinationales, et directement par des pays voisins du Congo ont plus d'une fois, attaqué les deux Kivu ainsi que la province Orientale. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, d'intenses combats entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et les troupes loyalistes, ont causé beaucoup de dégâts au Nord-Kivu.

45 MAMBUANA G. « La crise d'hommes au Congo : « les larmes de la honte », éd. S.C Dadep, Paris 2004, p. 109

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Venus en RDC pour soutenir le régime de Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe saisissent également l'occasion : ils vont piller le cobalt et le cuivre de la province du Katanga ainsi que le diamant des provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad pilleront le café et le bois de la province de l'Equateur et ceux de l'Angola ne manqueront pas leur part dans le « self-service. »

Il y a quelques temps, pour le contrôle des gisements diamantifères de la Province Orientale, la ville de Kisangani a été détruite, à plus de 40 %, par les affrontements opposant les armées d'occupation rwandaise et ougandaise. Le territoire congolais deviendra le théâtre des affrontements ouverts entre ces deux dernières armées venues piller et détruire et l'homme et la nature. Ces pillages sont le plus grand partage du gâteau national jamais réalisé au monde et correspondent à une vulgarisation des pratiques malhonnêtes considérées jusqu'alors comme une « chasse-gardée » pour l'élite45.

En 1998, le 02 Août, les rebelles rwandais s'hasarderont à prendre le contrôle de la capitale, Kinshasa. Mais la mobilisation et la colère de la population kinoise vont faire obstacle à cette attaque. Les congolais vont montrer au monde entier qu'ils sont un peuple uni et solidaire, qu'ils aiment leur pays et ne permettront à personne, à aucun pays de leur voler même un centimètre de leur sol.

Joseph Kasa-Vubu (le président de la première République), Le maréchal Mobutu, (celui de la deuxième la République), Patrice Emery Lumumba, Etienne Tshisekedi (militant de l'opposition) et l'actuel président de

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la troisième République, Joseph Kabila, l'avaient tous reconnu, à travers leurs différents discours, que le pays courrait et continu à courir un réel danger d'être balkanisé par les occidentaux.

Sous la bénédiction des chancelleries occidentales et leurs oligarchies, avec rhétorique simple : »Mobutu doit partir du pouvoir parce qu'il a détruit le Congo », Kabila père accéda aux commandes de cette république de malédiction. Semant la mort et la désolation parmi les hutus congolais et les réfugiés Hutus rwandais et burundais tout au long de son échappée, il a passé presque toute sa vie dans le rythme d'un néo-mobutisme intégral et faille.

Kabila le père avait compris que le pays courrait un énorme risque d'être scindé pour des intérêts économiques étrangers. Raison pour laquelle, pendant ses cinq (5) années de gouvernance, il refusera toute aide ou intervention occidentale pour se tourner que vers ses amis africains.

Il avait réalisé que ceux qui avaient fait de lui président, n'étaient que ses véritables ou encore ses pires ennemis. Le principe d'auto-prise en charge était son bouclier. « Prenez-vous en charge, car la guerre sera longue et populaire », déclarait-il au peuple congolais pour le conscientiser.

Malheureusement, suite à un autre complot de très haut niveau, cette fois-là visant sa mort et impliquant les mêmes pays occidentaux et certains proches africains, (qui constituaient son propre entourage), il sera lâchement assassiné le 16 Janvier 2001. Voilà une opportunité pour ses anciens amis de la coalition Rwando-Ougando Burundaise de récupérer le pouvoir du contrôle de la partie orientale du Congo.

Les richesses rapportées du Congo, qui financent le budget rwandais de la défense, ont aussi favorisé l'émergence à Kigali d'une nouvelle classe politico-militaire Tutsi marquée par la corruption, précise Colette

46 BRAECKMAN Colette, Guerre sans vainqueurs en République Démocratique du Congo, in le Monde Diplomatique, Avril 2001, p6

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BRAECKMAN. Le Rwanda et l'Ouganda espèrent assurer leur développement en exploitant les fabuleuses richesses de leur voisin et profitent de l'argument sécuritaire pour réclamer le droit d'intervention de leurs armées en territoire congolais46.

Malgré les différents crimes de masse perpétrés par Kagamé au Congo, les éloges ne cessent de couler de la part de ses commanditaires. D'après Robin PHILPOT, la description que GOUREVITCH donne à KAGAME relève de l'hagiographie. Selon cet auteur, Kagamé est un homme « toujours si raisonnable », si réconfortant,... « C'est l'un de plus fins stratèges de notre époque». Paradoxalement, les troupes de résistance autochtones faiblement armés, « Mayi-mayi » sont cités parmi les des forces négatives sur la table de négociations. Ils sont considérés comme des trouble-fêtes dans le partage du gâteau.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon