CHAPII : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
« Lorsqu'un chercheur entame un travail, il est
peu probable que le sujet traité n'ait jamais été
abordé par quelqu'un d'autre auparavant, au moins en partie ou
indirectement [...]. Tout travail de recherche s'inscrit dans un continuum et
peut être situé dans ou par rapport à des courants de
pensée qui le précédent et l'influencent. Il est normal
qu'un chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs
[...] » (DACKAM, 1995).
Dans ce chapitre, nous donnons une brève
synthèse de la littérature sur les approches théorique de
la mortalité infantile, sur la planification familiale et ses effets sur
la survie infantile, ainsi que sur quelques facteurs de la mortalité
infantile susceptible d'interagir sur la relation entre la P.F et la survie
infantile.
Nombre d'études ont été faites sur
l'impact positif de la planification familiale sur la survie des enfants.
Certains chercheurs ont mis en évidence l'influence directe de la
pratique contraceptive sur la mortalité infantile tandis que d'autres ne
se sont intéressés qu'aux variables intermédiaires comme
l'âge de la femme à la naissance de l'enfant, le rang de la
naissance et l'intervalle intergénésique
précédent.
2. 2.1
Différentes approches théoriques de la mortalité
infantile
Plusieurs approches tentent d'expliquer les différents
niveaux de la mortalité et particulièrement celle des enfants.
Cette diversité théorique résulte de la complexité
des relations entre les concepts utilisés, les niveaux d'analyse et
d'interprétation. Le débat a longtemps opposé les tenants
de la technologie sanitaire, les partisans du développement
économique ou de l'amélioration de l'état nutritionnel, et
ceux qui soutiennent l'impact des changements socioculturels. Ce paragraphe
passera en revue les différentes approches de la mortalité
infantile à savoir : l'approche technologique ou
biomédicale, l'approche économique, l'approche nutritionniste,
l'approche culturelle et sociale et l'approche environnementale.
g. 2. 1.1 Approche technologique ou
biomédicale
Cette approche attribuait à la médecine,
c'est-à-dire aux découvertes technologiques et aux actions
préventives et curatives de santé l'essentiel des déclins
de la mortalité. En d'autres termes, elle affirmait que la
mortalité baisserait quelle que soit la situation économique et
sociale. Ce fut l'approche dominante jusqu'aux années 1960.
Néanmoins, des recherches rétrospectives plus
récentes dans les pays en développement relativisent le
rôle joué par la technologie sanitaire dans cette baisse. Preston
(1980) estime ce rôle à environ 50% pour l'ensemble du Tiers
Monde, entre les années 1940 et 1970. Abordant dans le même sens,
Tabutin (1995) souligne que la plupart des découvertes
thérapeutiques (sulfamides, antibiotiques, vaccination, etc.) sont
survenues entre 1930 et 1955 quand la mortalité par maladies
infectieuses et parasitaires était déjà en plein recul. Il
en conclut que « le progrès médical n'a fait
qu'accélérer un mouvement déjà bien
avancé ».
Cette approche mettait en cause les effets de la croissance
économique ou de l'augmentation de niveau de vie sur le déclin de
mortalité. D'où l'émergence d'autres approches pour tenter
d'expliquer le déclin de la mortalité. Parmi les variables
liées à cette approche, nous en retenons
quatre :
i. a. Consultations prénatales
Durant les premières années de vie, la
santé de l'enfant dépend des conditions de grossesse et du
régime de la mère pendant sa grossesse. Ainsi, il est
recommandé aux femmes enceintes de faire au moins trois visites. Ces
visites sont réparties comme suit : à la fin du troisième
mois, au cours du sixième mois et au cours du huitième mois de la
grossesse (NEBOUT dans "lumière sur la santé", 1979). Selon
Grenier et Gold (1986, cité par Harouna, 1998), à travers le
cordon ombilical, la mère transmet au foetus certaines substances
immunitaires au moment de la grossesse. La sécrétion de la
plupart de ces substances est assurée par la qualité de son
alimentation et l'administration de certains produits médicaux pendant
la grossesse. Au fur et à mesure que la grossesse avance, l'organisme de
la mère s'affaiblit et la sécrétion des substances
immunitaires baisse en quantité et en qualité. Le suivi
médical de la grossesse permet de pallier ces insuffisances et de
maintenir la sécrétion à un niveau constant et
nécessaire pour la protection future du nouveau né. L'objectif de
ces visites est de rendre la grossesse et le travail d'accouchement facile et
plus sûr pour les mères que pour les enfants. Les maladies telles
que le paludisme, l'anémie (cause déterminante du faible poids
à l'accouchement) sont facilement diagnostiquées et
traitées lors des consultations prénatales.
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