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Contribution de la planification familiale à  la survie infantile au Rwanda.


par Munezero Désiré
IFORD - Master en Démographie 2008
  

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c. Politique de Population

Soucieux d'améliorer le niveau et la qualité de la vie de la population, les pouvoirs publics ont, à travers le temps et particulièrement depuis les années 1980, cherchés des stratégies susceptibles d'assurer l'adéquation entre la croissance démographique et les ressources disponibles.

C'est dans ce cadre qu'en 1982 a été lancé un programme de planification familiale qui comportait la formation du personnel, l'amélioration de l'accessibilité des services et surtout la sensibilisation de la population à la planification familiale à l'aide des communicateurs de base (Abakangurambaga). Par la suite en 1990, une politique de population a été élaborée et adoptée. Elle visait à ralentir l'accroissement démographique en réduisant la fécondité grâce à la planification familiale.

Cependant d'autres éléments comme l'augmentation de la production, l'amélioration de la santé publique, l'aménagement du territoire, la formation, l'éducation et la scolarisation, l'emploi et la promotion féminine, étaient pris en compte afin de créer un environnement favorable, permettant une modification des comportements allant dans le sens d'une baisse de la fécondité et de la mortalité. Après le génocide de 1994, les problèmes de population ont revêtu de nouveaux aspects, tant en ce qui concerne la qualité de vie de la population que son accroissement. C'est pourquoi, en 2003, pour s'adapter au contexte du moment, une nouvelle politique nationale de la population a été élaborée et mise à la disposition de tous les agents de développement. Cette politique met l'accent sur l'amélioration de la qualité de vie de la population en proposant des objectifs et des stratégies pouvant permettre d'agir sur les phénomènes démographiques (fécondité, mortalité) que sur les aspects socio-économiques. Plus concrètement, elle met l'accent sur les aspects suivants : le ralentissement de l'accroissement démographique, la gestion rationnelle des ressources naturelles, la sécurité alimentaire, l'accès pour tous les enfants à l'enseignement primaire et secondaire en privilégiant l'enseignement technique et professionnel et la technologie de l'information, la bonne gouvernance, l'égalité des chances et la participation des hommes et des femmes au développement.

d. Politique de Santé de la Population.

Concernant la santé de la population, le Ministère de la Santé, en collaboration avec ses partenaires, a élaboré en 2004 une politique sectorielle de la Santé par une approche globale du secteur. Un accent particulier a été mis sur les composantes prioritaires de la santé de la reproduction que sont la maternité à moindres risques et la santé des enfants, la planification familiale, les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), le VIH/sida, la santé de la reproduction chez les adolescents, la prévention et la prise en charge des violences sexuelles et les changements sociaux pour accroître le pouvoir de décision de la femme. Les indicateurs de santé montrent des signes évidents d'amélioration : la proportion de la population couverte par les mutuelles de santé est passée de 4% à 7% en une année, l'effectif du personnel a connu une augmentation de 10 % et de 7 % respectivement pour les médecins et les infirmiers. Par ailleurs, le ministère est en train de mettre en place une politique incitative à l'égard du personnel en vue de doter le milieu rural de personnel hautement qualifié.

Le VIH/sida constitue un des problèmes majeurs. Il affecte toutes les strates de la population, en particulier les jeunes femmes, les professionnelles du sexe, les orphelins, les prisonniers et les chauffeurs commerciaux. Les prix des anti-rétro-viro continuant de baisser, le programme de prévention de la transmission mère-enfant engagé depuis 2001, a pu être étendu à toutes les provinces. Les allocations budgétaires du gouvernement à la santé ont augmenté substantiellement au cours des dernières années, atteignant une augmentation nominale double (185 %) entre 2002 et 2004. La proportion du budget courant du gouvernement alloué à la santé en 2004 était de 6,1% (Direction des Statistiques, 2004).

Cette résolution du Ministère de la santé fait suite à la dégradation de la situation sanitaire observée au cours de la dernière décennie en conséquence du génocide de 1994. L'espérance de vie en bonne santé à la naissance était estimée à 38,3 ans pour l'ensemble de la population en 2000 : le pourcentage de l'espérance de vie perdue était de 13,3 et 14,1 respectivement pour les hommes et les femmes. Le taux de mortalité maternelle s'est accru de 500/100.000 naissances vivantes en 1992 à 1071/100.000 naissances vivantes en 2000. Le taux de mortalité infantile s'est accru aussi passant de 85/1.000 naissances vivantes en 1992 à 107/1.000 naissances vivantes en 2004. Les principales causes de ces niveaux élevés de mortalité au Rwanda sont des maladies transmissibles qui, pour la plupart, sont évitables par des mesures d'hygiène et des changements de comportements (MINITERE, 2004).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand