c. Politique de Population
Soucieux d'améliorer le niveau et la qualité de
la vie de la population, les pouvoirs publics ont, à travers le temps et
particulièrement depuis les années 1980, cherchés des
stratégies susceptibles d'assurer l'adéquation entre la
croissance démographique et les ressources disponibles.
C'est dans ce cadre qu'en 1982 a été
lancé un programme de planification familiale qui comportait la
formation du personnel, l'amélioration de l'accessibilité des
services et surtout la sensibilisation de la population à la
planification familiale à l'aide des communicateurs de base
(Abakangurambaga). Par la suite en 1990, une politique de population a
été élaborée et adoptée. Elle
visait à ralentir l'accroissement démographique en
réduisant la fécondité grâce à la
planification familiale.
Cependant d'autres éléments comme l'augmentation
de la production, l'amélioration de la santé publique,
l'aménagement du territoire, la formation, l'éducation et la
scolarisation, l'emploi et la promotion féminine, étaient pris en
compte afin de créer un environnement favorable, permettant une
modification des comportements allant dans le sens d'une baisse de la
fécondité et de la mortalité. Après le
génocide de 1994, les problèmes de population ont revêtu de
nouveaux aspects, tant en ce qui concerne la qualité de vie de la
population que son accroissement. C'est pourquoi, en 2003, pour s'adapter au
contexte du moment, une nouvelle politique nationale de la population a
été élaborée et mise à la disposition de
tous les agents de développement. Cette politique met l'accent sur
l'amélioration de la qualité de vie de la population en proposant
des objectifs et des stratégies pouvant permettre d'agir sur les
phénomènes démographiques (fécondité,
mortalité) que sur les aspects socio-économiques. Plus
concrètement, elle met l'accent sur les aspects suivants : le
ralentissement de l'accroissement démographique, la gestion rationnelle
des ressources naturelles, la sécurité alimentaire,
l'accès pour tous les enfants à l'enseignement primaire et
secondaire en privilégiant l'enseignement technique et professionnel et
la technologie de l'information, la bonne gouvernance, l'égalité
des chances et la participation des hommes et des femmes au
développement.
d. Politique de Santé de la
Population.
Concernant la santé de la population, le
Ministère de la Santé, en collaboration avec ses partenaires, a
élaboré en 2004 une politique sectorielle de la Santé par
une approche globale du secteur. Un accent particulier a été mis
sur les composantes prioritaires de la santé de la reproduction que sont
la maternité à moindres risques et la santé des enfants,
la planification familiale, les Infections Sexuellement Transmissibles (IST),
le VIH/sida, la santé de la reproduction chez les adolescents, la
prévention et la prise en charge des violences sexuelles et les
changements sociaux pour accroître le pouvoir de décision de la
femme. Les indicateurs de santé montrent des signes évidents
d'amélioration : la proportion de la population couverte par les
mutuelles de santé est passée de 4% à 7% en une
année, l'effectif du personnel a connu une augmentation de 10 % et de 7
% respectivement pour les médecins et les infirmiers. Par ailleurs, le
ministère est en train de mettre en place une politique incitative
à l'égard du personnel en vue de doter le milieu rural de
personnel hautement qualifié.
Le VIH/sida constitue un des problèmes majeurs. Il
affecte toutes les strates de la population, en particulier les jeunes femmes,
les professionnelles du sexe, les orphelins, les prisonniers et les chauffeurs
commerciaux. Les prix des anti-rétro-viro continuant de baisser, le
programme de prévention de la transmission mère-enfant
engagé depuis 2001, a pu être étendu à toutes les
provinces. Les allocations budgétaires du gouvernement à la
santé ont augmenté substantiellement au cours des
dernières années, atteignant une augmentation nominale double
(185 %) entre 2002 et 2004. La proportion du budget courant du gouvernement
alloué à la santé en 2004 était de 6,1% (Direction
des Statistiques, 2004).
Cette résolution du Ministère de la santé
fait suite à la dégradation de la situation sanitaire
observée au cours de la dernière décennie en
conséquence du génocide de 1994. L'espérance de vie en
bonne santé à la naissance était estimée à
38,3 ans pour l'ensemble de la population en 2000 : le pourcentage de
l'espérance de vie perdue était de 13,3 et 14,1 respectivement
pour les hommes et les femmes. Le taux de mortalité maternelle s'est
accru de 500/100.000 naissances vivantes en 1992 à 1071/100.000
naissances vivantes en 2000. Le taux de mortalité infantile s'est accru
aussi passant de 85/1.000 naissances vivantes en 1992 à 107/1.000
naissances vivantes en 2004. Les principales causes de ces niveaux
élevés de mortalité au Rwanda sont des maladies
transmissibles qui, pour la plupart, sont évitables par des mesures
d'hygiène et des changements de comportements (MINITERE, 2004).
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