CHAPITRE III :
PLANIFICATION FAMILIALE DES FEMMES RWANDAISES ET SURVIE INFANTILE :
ANALYSES DESCRIPTIVES (BIVARIEE)
L'objet de ce chapitre est de détecter une
éventuelle relation susceptible d'exister entre la variable
indépendante qu'est la contraception et la survie infantile. Cependant,
l'effet de la contraception sur la survie infantile étant
médiatisé par les variables des comportements
procréateurs, nous sommes conduit à rechercher, à ce
niveau, les relations que ces dernières entretiennent avec la survie
infantile. Notons en passant qu'à ce niveau d'analyse, aucune conclusion
sur ces associations ne peut être faite vu que l'analyse bivariée se fait sans
tenir compte des effets des autres variables en présence. Ainsi, les
relations observées à ce niveau pourront être
infirmées ou confirmées par l'analyse « toute chose
égale par ailleurs », c'est - à- dire l'analyse
multivariée explicative.
7. 3.1 Relation entre pratique
contraceptive moderne et survie infantile
Le graphique 3.1 et le Tableau
3 montrent globalement une corrélation positive entre la
pratique contraceptive moderne des mères Rwandaises et les chances de
survie de leurs enfants au moins jusqu'à leur premier anniversaire.
En effet, les enfants issus des femmes pratiquant la
contraception moderne ont environ 96% (soit exactement 95,7%) de chances
d'atteindre leur premier anniversaire contre 91% seulement pour leurs
homologues issus des femmes ne recourant pas à la contraception moderne,
soit 5% de différence. Une interprétation des quotients de
mortalité est plus parlante et montre que ces derniers passent du simple
au double lorsque la mère ne pratique pas contraception moderne, soit
exactement 43 %o chez les premières contre 90
0/00 chez les secondes. Ainsi, un enfant issu
d'une mère n'utilisant pas la contraception court environ deux fois plus
de risques (2,09 fois exactement) de mourir avant son premier anniversaire que
celui issu d'une mère qui y recourt. Inversement, le rapport entre leurs
chances de survie infantile est d'environ 105 % en faveur du dernier. Cette
différence de chances de survie infantile est significative au seuil de
1% et permet d'envisager une relation réelle entre la survie infantile
et la pratique de la contraception moderne.
Cette relation n'était pas une surprise du fait que la
pratique contraception moderne permet à la femme de planifier ces
naissances dans la période la plus favorable, d'en empêcher la
conception dans les périodes jugées défavorables à
ces dernières ou à sa vie et d'éviter ainsi les grossesses
à haut risques ou non désirées. Cependant, les
mécanismes d'actions et le contexte dans lequel la pratique
contraceptive agit sur la survie infantile nous imposent prudence qu'à
l'existence de relation directe bien qu'elle soit significative à 1%
à ce niveau d'analyse.
Graphique 3.1 : Relation entre pratique
contraceptive moderne et survie infantile
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