Université Paris Descartes - Institut
de
Psychologie
Année universitaire 2015/2016 N° étudiant :
21408571
Master de Psychologie, Spécialité :
Psychologie du Développement Cognitif et
Social de l'Enfant et de
l'Adolescent.
La main à la pâte : des théories
naïves aux concepts
scientifiques : un apport de
l'inhibition ?
(TERM2) Mémoire de recherche appliquée de M2
DEVMASTER.
Justine Lefèvre sous la direction du Pr.
Grégoire
Borst.
Rapport final, soutenu en juin 2016.
Remerciements
Tous mes remerciements sont adressés aux personnes qui
ont assisté aux projets et m'ont apporté une aide pour la
réalisation de ce mémoire.
? M. Grégoire Borst, directeur de ce mémoire,
pour son aide et le temps qu'il y a consacré.
? Les enseignants de l'école pour s'être investi
dans ce projet et s'être adapté aux exigences d'une recherche
scientifique.
? Les enfants, ainsi que leurs parents qui ont accepté de
participer à cette recherche. ? Emmanuel Ahr, Margot Roell et Herminie
Blanchard pour la conception du matériel et les passations.
Engagement anti-plagiat
(Voté par le Conseil de Gestion du 07.05.2015)
Je soussignée Justine
Lefèvre (n° étudiant
21408571, reconnaissant avoir pris connaissance
de, et signé, la charte anti-plagiat, indique que le document remis ce
jour dans le cadre de l'UE 4 TER 4
(Licence/Master 2
Semestre 4) est un travail
personnel.
Il est rappelé que, conformément au code la
propriété intellectuelle, le plagiat consiste en la
« Représentation ou reproduction
intégrale ou partielle d'une oeuvre de l 'esprit fait e s a n s le
consentement de son auteur ». À l'exception, « sous
réserve que soient indiqués clairement le nom de l'auteur et la
source [...] des analyses et courtes citations justifiées par le
caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique
ou d'information de l'oeuvre à laquelle elles sont incorporées
».
Ainsi, « le plagiat est constitué lorsque
l'étudiant a rendu un travail qui ne permet pas de distinguer sa
pensée propre d'éléments d'autres auteurs : il peut se
caractériser par l'absence de citation d'un groupe de mots
consécutifs, par la reformulation ou la traduction, par la copie. »
(Source : Charte anti- plagiat - Sciences Po, Règlement de
scolarité de l'IEP de Paris : Article 12 - honnêteté
intellectuelle).
Je reconnais avoir connaissance qu'en cas de plagiat, la
commission disciplinaire de l'Université Paris Descartes sera saisie par
la directrice/le directeur de l'Institut de Psychologie.
Date et Signature
01/06/2016
Cet engagement doit être complété et
inséré en première page de tous les rapports,
dossiers, mémoires remis par l'étudiant.
Sans ce document le travail ne peut être
déposé
Sommaire
Remerciements 1
Résumé : 1
Introduction : 1
Partie 1 : Revue de la littérature 2
1) Vers un changement de pédagogie. 2
2) Les conceptions naïves des enfants. 4
3) Le conflit cognitif dans l'apprentissage : 5
4) Les effets d'une pédagogie reposant sur
l'investigation, le conflit cognitif et l'action 6
5) L'inhibition : un rôle important dans les
apprentissages scolaires. 9
5.1 Définition. 9
5.2 Effet Stroop. 10
5.3 Amorçage négatif : 10
5.3 Apprentissage métacognitif : 13
5.4 Hypothèses générales : 14
5.4.1. Hypothèses opérationnelles. 14
Partie 2 : Méthode et Résultats 15
1) Méthode. 15
Sujets : 15
1.1 Pré et Post test. 16
1.1.1 Tâche 1 : 16
Matériels : 16
Procédure Tâche 1 : 17
1.1.2 Tâche 2 : 18
Matériels : 18
Procédure Tâche 2 19
1.2 Apprentissage : 19
2) Résultats : 20
2.1 Pré test de la tâche Flotte/coule pour les
enfants de CE1 21
2.1.1 Résultats Amorce : 21
2.1.2 Résultats Cible : 22
2.2 Pré test de la tâche Flotte/coule pour les
enfants de CM1/CM2 22
2.2.1 Résultats Amorce : 23
2.2.2 Résultats Cible : 23
2.3 Pré test de la tâche 2,
Électricité pour les enfants de CE1 24
2.3.1 Résultats Amorce : 24
2.3.2 Résultats Cible : 24
2.4 Pré test de la tâche 2
électricité pour les enfants de CM1/CM2 25
2.4.1 Résultats Amorce : 25
2.4.2 Résultats Cible : 26
3) Discussion 26
Bibliographie 31
Annexe : 37
Annexe 1 : Apprentissage métacognitif : 37
Annexe 2 : Consigne Pré et Post test. 39
Annexe 3 : Résultats. 43
Annexe 4 : Animation Apprentissage : 49
1
Résumé :
Nous développons tous des théories pour
expliquer le monde qui nous entoure. Ces théories sont appelées
« théories naïves ». Elles sont difficiles à
déloger. Développer des pédagogies qui prennent en compte
les théories naïves des enfants parait donc nécessaire.
L'association « La main à la pâte» utilise une
pédagogie de l'enquête qui prend en compte ces théories.
Cependant, les prendre en compte et mettre les enfants en action ne suffit pas
pour favoriser les concepts scientifiques appris. L'objectif de cette
étude était d'améliorer cette pédagogie en y
insérant un module d'apprentissage à l'inhibition. Deux
tâches d'amorçage négatif en science ont été
réalisées au cours d'un prétest et d'un post test, ainsi
qu'un apprentissage à l'inhibition sur une séance de science
appelée « flotte-coule ». Les capacités inhibitrices
par la passation d'un Stroop ont également été
testées auprès 70 enfants de 7 à 12 ans. Les
résultats indiquent la nécessité d'inhiber pour passer
d'une conception naïve à un concept scientifique chez les enfants
de CM1/CM2 et démontre également une aptitude à tomber
dans l'heuristique chez les plus jeunes.
Mots Clé : théorie naïve -- inhibition -
amorçage négatif -- apprentissage - pédagogie.
Introduction :
« Chaque fois que l'on enseigne
prématurément à un enfant quelque chose qu'il aurait pu
découvrir par lui-même, on lui empêche de l'inventer et donc
de le comprendre complètement» (Piaget, 1969). Cette citation,
illustre parfaitement la conception de l'association la main à la
pâte (LAMAP). Cette association est créée en 1995
grâce aux idées de Georges Charpak. Le but de cette association
est de mettre en place une pédagogie innovante qui remet l'enfant au
centre de l'enseignement et de l'action. (Équipe La main à la
pâte, 2012). La méthode pédagogique consiste à
s'appuyer sur les conceptions naïves des
2
enfants en science et leur permettre de tester ces conceptions
naïves par leur propre investigation. Pour cela, ils doivent accepter que
leurs conceptions intuitives soient reconsidérées (qu'un
changement conceptuel s'opère). Le dépassement des
préconceptions est lié à la capacité de pouvoir les
inhiber (Masson et Foissy, 2012). Le but de ce mémoire de recherche
appliquée est donc d'apporter une amélioration à la
pédagogie LAMAP en ajoutant un module d'apprentissage
métacognitif à l'inhibition à leur pédagogie. Ce
module aurait pour objectif de favoriser le changement conceptuel des
enfants.
Partie 1 : Revue de la littérature
1) Vers un changement de pédagogie.
Dans une pédagogie classique, le maître fait son
cours de science par informations ascendantes avec accumulation d'informations
que l'enfant doit ensuite apprendre et restituer. Dans la méthode LAMAP,
c'est l'enfant lui-même qui découvre les lois scientifiques, ce
qui lui permettrait ensuite de mieux les assimiler (Piaget, 1970). Cette
pédagogie peut être considérée comme la
résultante des travaux du Psychologue Jean Piaget et des idées
constructivistes. En effet, pour Piaget (1969) l'enfant agit comme un chercheur
qui a besoin d'inventer pour comprendre. L'avènement des idées
constructivistes a vu naître de nombreuses pédagogies reposant sur
cette thématique. Toutes ces pédagogies sont regroupées
dans la littérature sous le terme « Inquiry Based Science Education
(IBSE) » (Wu, Tseng, & Hwang, 2015). Le constructivisme est
défini comme l'idée que les connaissances se développent
graduellement en stade. Ces connaissances sont acquises plus rapidement et plus
durablement par l'enfant s'il construit lui-même le savoir par un
raisonnement hypothético-déductif (Piaget, 1970).
Cependant, ces dernières décennies les travaux
de Piaget ont été réinterprétés. Piaget a vu
le développement comme linéaire. (Houdé, 2014). En effet,
la présence de décalages
3
horizontaux dans le développement a remis en cause le
modèle linéaire Piagétien. On sait maintenant que
très tôt les enfants ont des compétences précoces.
Dans le domaine scientifique on peut citer, par exemple les travaux de Wynn
(1992) qui ont montré les compétences proto numériques
précoces des bébés. De même, certaines erreurs
tardives (biais de disponibilité, biais de
représentativité, biais d'appariement, etc.) des enfants et des
adultes restent inexplicables au regard de la théorie
Piagétienne. (Khaneman, 2011, cité par Shleifer, 2012). Il
existerait deux systèmes pour Khaneman (2011), trois pour Houdé
(2000). Le système 1 dit « Heuristique », rapide peu
coûteux et automatique. Ce système fonctionne dans la
majorité des situations. Les heuristiques sont intuitives et construites
à partir de nos expériences (Houdé & Borst, 2015), et
le système 2 dit « Algorithmique », coûteux, logique
(celui qui est sollicité dans la réussite académique, car
il permet à coup sûr d'arriver à la bonne réponse,
c'est-à-dire au concept scientifique) et le système 3 : «
Superviseur », qui est l'arbitre et permet de choisir au cas par cas entre
système 1 et système 2 en situation de conflits. Piaget postulait
que la construction de la pensée se faisait en stade et que peu à
peu la pensée de l'enfant allait se développer vers une
conception logico-mathématique. Encore aujourd'hui, le système
scolaire français est construit sur le modèle Piagétien.
Pourtant, le développement n'est pas « Unitaire », mais «
Pluraliste ». (Lautrey & Caroff, 1999). Se développer
dépendrait de l'activation et de l'inhibition de différents
processus qui peuvent entrer en compétition (Lautrey & Caroff,
1999). Ce constat nous amène à nous demander si la manière
d'enseigner ne devrait pas suivre un chemin pédagogique
différent. La réussite à l'école nécessite
d'utiliser en priorité le système 2, c'est-à-dire d'avoir
une pensée réfléchie et logique qui repose sur des savoirs
vérifiés. En science, cela équivaut pour l'enfant à
devoir activer un concept scientifique appris et à le restituer au
moment où on lui demande. Le système 1, constitué des
croyances de l'enfant sur le monde est pourtant celui qui est activé
4
en priorité par économie d'énergie
(Houdé, 2014). Ces croyances sont regroupées dans la
littérature sous l'appellation : « théories naïves
».
2) Les conceptions naïves des enfants.
Très tôt, l'enfant explore son environnement
à l'aide de ses sens puis par exploration motrice. Cette exploration lui
permet quand il arrive à l'école d'avoir déjà des
connaissances implicites sur le monde et la façon dont il fonctionne
(Gil-Perez & Carrascosa, 1990). Les conceptions que se font les enfants du
monde qui les entourent sont parfois résistantes à toute forme
d'enseignement. Ces connaissances implicites des enfants sont, en effet reconnu
comme étant « Robustes », car construites sur des
années d'expérience de l'enfant. Ces croyances initiales sont
appelées conceptions « Naïves », «
Alternatives» ou encore « Préconceptions» (Megalakaki
& Labrell, 2009). On parle de théories naïves, car les
justifications des enfants sur les concepts sont associées aux
justifications des scientifiques moyenâgeux (Megalakaki & Labrell,
2009). Les enfants ont de très nombreuses préconceptions en
science dans de nombreux domaines, tels que le mouvement, la force, la
température, la flottabilité, etc. Par exemple, si l'on demande
à des enfants de prédire la course d'une balle d'un fusil dont le
canon est arrondi, alors ceux-ci répondront en grande partie que la
trajectoire sera curviligne (Thouin, 1985). De même, les enfants vont
considérer qu'un objet lancé en l'air subit deux forces, la force
de la terre (la gravité, qui est en réalité l'unique force
émise) et la force de la main (Thouin, 1985). Pour la
température, Erickson (1979) a mis en évidence, à l'aide
d'entretien semi-structuré que pour de nombreux élèves, si
l'on met des glaçons dans un verre d'eau, la température de l'eau
va refroidir, car les glaçons contiennent du froid qui va « s'en
aller dans l'eau ». Le concept de flottabilité a été
également de nombreuses fois étudié. Pour de nombreux
enfants, il y a confusion entre la taille et le poids, mais aussi entre le
poids, le volume et la densité (Hewson & Hewson, 1984).
L'électricité, quant à elle, est perçue comme une
source unique, cette croyance est
5
une heuristique fortement soutenue par le langage courant :
« Il ne faut pas gaspiller l'électricité ». Ainsi, un
seul fil électrique suffirait à allumer une lampe. Les adultes
ont d'ailleurs toujours besoin d'inhiber cette conception malgré leurs
connaissances scientifiques (Masson, Potvin, Riopel, & Foisy, 2014). Masson
et Foisy (2012) et Masson et al. (2014) ont en effet montré dans une
étude en IRMf que les étudiants en science (des experts) tout
comme les étudiants d'autres domaines (les novices) utilisent leur
cortex préfrontal inférieur ainsi que leur cortex cingulaire
antérieur pour juger de l'exactitude des circuits électriques
où un seul fil suffit à allumer une lampe. Ces régions
sont toutes deux impliquées dans l'inhibition. (Simon, Lubin,
Houdé & De Neys, 2015). Les théories naïves sont donc
nombreuses et l'enfant arrive à l'école avec des savoirs parfois
erronés sur le monde, qui peuvent entrer en conflit avec les
apprentissages à l'école. Prendre en compte ce conflit dans les
séquences à l'école pourrait être nécessaire
(Thiberghien, Jossem & Barojas, 1998).
3) Le conflit cognitif dans l'apprentissage :
Lee et Yi (2013) définissent le conflit cognitif comme
un état où il existe une différence entre nos structures
cognitives et l'environnement. En d'autres termes, entre les croyances (les
heuristiques) et la logique (les algorithmes). Selon les domaines de
recherches, les chercheurs ont donné des noms différents aux
conflits cognitifs, Piaget (1975) parlait d'équilibration. En
psychologie sociale, on parlera de dissonance cognitive. (Festinger, 1962).
Dans les deux cas, la motivation de l'individu à résoudre le
conflit est provoquée par la situation. En psychologie cognitive,
Posner, Strike, Hewson et Gertzog (1982) émettent l'hypothèse que
la situation de conflit est ce qui génère l'apprentissage des
concepts. Pour eux, les élèves ne modifieront leur
représentation que si l'on provoque un conflit entre leur
représentation et le concept. C'est ce qu'ils appellent la «
Théorie du changement conceptuel ». Dans cette théorie, pour
qu'il y ait changement conceptuel, l'apprenant doit
6
accepter la nouvelle information fournie par le professeur. Le
concept à apprendre doit être pris au sérieux par
l'élève et ne pas être présenté comme
impossible ou irréel (Lee & al. 2003), afin que ce concept provoque
un conflit et donc motive une certaine curiosité, de l'hésitation
et enfin une « réévaluation cognitive» du
problème. Cette théorie semble confirmée par De Neys,
Lubin et Houdé (2014), qui ont montré le rôle
intermédiaire du doute (de l'hésitation) avant qu'une
réévaluation cognitive par le biais de l'inhibition soit possible
chez les enfants dits « non conservants ». Ces enfants, bien
qu'échouant à la tâche piagétienne de conservation
du nombre doutent de leur réponse et montre une activation du cortex
cingulaire antérieur, où région du doute (Simon & al.
2015).
4) Les effets d'une pédagogie reposant sur
l'investigation, le conflit cognitif et l'action.
Les effets de pédagogies différentes ont
été étudiés par de nombreux auteurs et ont mis en
évidence des effets bénéfiques et néfastes des
pédagogies de type IBSE reposant sur l'action, l'investigation et le
conflit cognitif. En effet, les recherches sur les conceptions alternatives ont
montré l'importance de prendre en compte les concepts initiaux dans
l'apprentissage, car ceux-ci peuvent faciliter l'acquisition de nouvelles
connaissances, notamment si ces concepts vont dans la même direction, car
par accommodation, l'enfant pourra manipuler ses concepts initiaux et y
intégrer les nouveaux concepts. Au contraire, elles peuvent entraver
cette acquisition, surtout si le concept scientifique est en contradiction
complète avec les préconceptions des enfants. (Thiberghien &
al. 1998).
Concernant, les bénéfices, par exemple, Sever et
Güven (2014) ont montré les effets d'un apprentissage en science
fondé sur l'investigation chez des élèves de 7e (CM2). Ils
ont opposé la méthode d'apprentissage classique à la
méthode d'investigation et ont montré que cette dernière
permettait de réduire considérablement les comportements de
résistance en classe (ennui, manque de motivation, bavardage, etc.). Les
comportements de résistance des
7
élèves sont parfois le signe que la
pédagogie n'est pas adaptée et peut affecter l'apprentissage des
élèves en rendant l'environnement de la classe peu propice
à l'instruction (Whiteneck, 2005, cité par Sever &
Güven, 2014). D'ailleurs, McClelland (1984, cité par Gil-Perez
& Carrascosa, 1990) stipule que, quand les enfants sont tenus de
répondre à des questions sur des phénomènes
physiques qui ne sont pas assez significatifs pour eux, ils utilisent
préférentiellement leurs concepts naïfs, car cela ne
nécessite que peu d'attention. De même, Hewson et Hewson (1984)
ont étudié les effets d'une méthode reposant sur la prise
en compte des connaissances premières des enfants. Pour eux, cela aurait
des effets positifs sur l'installation d'un changement conceptuel
(c'est-à-dire d'un passage entre théories naïves et
théories scientifiques) chez les enfants. En testant des adolescents de
3e en pré test et en posttest, ils mettent en évidence
de meilleurs résultats en post-test chez les élèves ayant
suivi une instruction fondée sur le conflit cognitif, par rapport aux
élèves ayant suivi un apprentissage classique.
D'autres effets ont été également
montrés. En effet, Cremin, Glauert, Craft, Compton et Stylianidou (2015)
démontrent empiriquement le lien entre la créativité chez
les enfants d'âge préscolaire et scolaire, et les
pédagogies favorisant l'action et l'enquête dans 71 classes
différentes en Europe. (Pédagogie par le jeu, l'éveil de
la curiosité, la résolution de problème, etc.). Les
enfants apprendraient mieux quand ils sont eux-mêmes mis en action que
quand ils sont simples spectateurs. En effet, Lubin et al. (2009) ont
montré dans une reprise de l'étude de Houdé (1997) sur
l'acquisition du nombre que les enfants de 2 ans qui enlèvent
eux-mêmes les Babars, nécessaires aux comptages sont surpris par
la procédure 1 +1 = 3 alors que les enfants qui ne manipulent pas ne
voient pas de différence entre 1 +1 = 2 et 1 +1 = 3 qui
représentent dans les deux cas la pluralité. Mettre les enfants
en action permettrait de les remettre dans un fonctionnement numérique.
La pédagogie à l'école
8
devrait donc favoriser l'apprentissage par l'action, car
celle-ci permettrait d'opérer un arbitrage entre différents modes
de fonctionnement.
D'autres auteurs sont cependant plus nuancés sur les
effets de pédagogies innovantes et expliquent les conditions
nécessaires pour qu'un apprentissage soit bénéfique.
Pour Asoko (2002), des changements sont nécessaires
dans la « tête de l'élève ». Si les idées
des enfants sont importantes à considérer, c'est surtout
l'écart entre ces idées et les concepts scientifiques à
enseigner qu'il faudrait prendre en compte. Pour Dreyfus, Jungwirth et
Eliovitch (1990), s'appuyer concrètement sur les concepts premiers des
enfants lors d'une séance en classe peut être «
contre-productif», car les enfants se rendent finalement compte que leurs
théories sont souvent fausses ou insuffisantes, ce qui peut les conduire
à garder leur théorie pour eux-mêmes. De même,
Kirschner, Sweller et Clark (2006) dans une revue de la littérature,
sont plus nuancés sur les effets de l'instruction par l'investigation,
sur l'apprentissage. Pour eux, l'instruction pas ou peu guidée par
l'adulte qu'induirait l'instruction par investigation, bien que
séduisante irait à l'encontre de « l'architecture cognitive
humaine» et de la connaissance sur la différence de charge
cognitive entre expert et novice. Selon eux, de nombreuses études au
cours des cinquante dernières années ont comparé les
effets des apprentissages guidés et peu guidés et ont
montré les effets délétères des types de
pédagogie peu ou pas guidé sur la Mémoire de travail (MDT)
et sur l'apprentissage. Matlen et Klahr (2013) arrivent au même type de
constat chez des enfants de CE2 qui reçoivent une leçon soit
fortement guidée (associant enquête et instructions) soit
faiblement guidée (enquête seule). La pédagogie par
investigation ne serait bénéfique que lorsque les
élèves ont des connaissances scientifiques suffisamment
importantes sur le monde qu'ils peuvent articuler en même temps en MDT.
Avant, une intervention guidée de l'adulte serait plus que
nécessaire. C'est d'ailleurs, le même constat que font Potvin,
Sauriol et Riopel (2015). Ils démontrent que le conflit cognitif chez
des enfants de CM2 et 6e est
9
plus efficace, s'il est utilisé après une
leçon sur l'explication du concept scientifique de flottaison. Cette
étude montre que la séquence d'apprentissage : leçon puis
conflit cognitif est plus efficace que la séquence conflit cognitif puis
leçon ou leçon classique seulement. Sizmur et Ashby (1997,
cité par Asoko, 2002) quant à eux proposent un modèle en
trois étapes pour un apprentissage adéquat des sciences. Les
enfants devraient emmètre leurs idées (théories
naïves), les concepts scientifiques devraient ensuite leurs être
exposés par le professeur et enfin la confrontation entre les
idées des enfants et les concepts scientifiques devrait être
organisée par expérimentation. Cependant, l'expérience et
les explications à elles seules ne suffisent pas. En effet, dans une
expérience sur la construction de circuits électriques chez des
enfants de 9 ans. Asoko (2002) montre que les enfants peuvent développer
des théories naïves à partir des expériences
mêmes. À la présentation d'un circuit électrique,
lorsque l'on demande aux enfants pourquoi l'on a branché deux fils au
lieu d'un seul, ils peuvent donner ce type de réponses : « on a
besoin de deux fils, car un seul ne donne pas assez d'énergie» ou
« l'on ajoute le deuxième par sécurité ». Ce
développement des théories au cours de l'expérience est en
accord avec Houdé (2014) qui stipule que les heuristiques peuvent se
créent à tout moment du développement par interaction avec
l'environnement. Heuristique, qu'il faudra selon lui ensuite inhiber en
situation de conflit cognitif.
5) L'inhibition : un rôle important dans les
apprentissages scolaires.
5.1 Définition.
L'inhibition est souvent définie comme un processus
général qui permet aux enfants et aux adultes de résister
aux habitudes ou automatismes, aux tentations, distractions ou
ingérence, et qui permet de s'adapter aux situations conflictuelles
(Houdé & Borst, 2015). Pour tester cette capacité, les
recherches en psychologie disposent de plusieurs tâches possibles, telles
que le Stroop ou des paradigmes d'amorçages.
10
5.2 Effet Stroop.
Une des techniques utilisées pour montrer les
capacités d'inhibition cognitive est d'utiliser une tâche de
Stroop. La tâche de Stroop connaît plusieurs variantes, cependant
la plus utilisée repose sur le fait que les participants doivent
déterminer la couleur de l'encre d'un mot, qui est écrit dans une
couleur différente ou dans la même couleur. Cette tâche
constitue donc un effort cognitif important pour le sujet, car la lecture du
mot, fortement automatisé, entre en conflit avec la couleur. Cette
tâche est souvent utilisée pour démontrer les
capacités d'inhibition des adultes et des enfants. Par exemple,
Linzarini, Houdé et Borst (2015) ont montré que des enfants de 9
ans étaient plus performants pour inhiber l'heuristique « longueur
égale nombre» de la tâche de conservation du nombre
piagétienne lorsqu'ils avaient d'abord dû effectuer la condition
conflit de la tâche de Stroop (donner la couleur de l'encre du mot bleu
écrit en rouge, par exemple) que quand ils avaient d'abord
effectué la condition sans conflit (donner la couleur de l'encre du mot
rouge écrit en rouge). Cette étude a permis de démontrer
que les capacités inhibitrices peuvent se transférer à
d'autres tâches qui nécessitent également le contrôle
inhibiteur. Outre les tâches de Stroop, une façon simple de tester
l'inhibition consiste à utiliser l'amorçage négatif
(AN).
5.3 Amorçage négatif :
L'amorçage négatif est à dissocier de
l'amorçage positif. Dans l'amorçage positif, la
présentation d'une amorce va faciliter le traitement d'une cible
(activation). Dans l'amorçage négatif, à l'inverse la
présentation de l'amorce va perturber le traitement de la cible, car le
traitement de la cible nécessite de réactiver une
représentation qu'il a fallu inhiber lors de la présentation
antérieure de l'amorce (Tipper, 1985). L'AN permet donc de mettre en
évidence les effets d'inhibition. Dans le domaine scolaire, L'AN a
été utilisé notamment dans la lecture, les
mathématiques et la physique.
11
Borst, Ahr, Roell et Houdé (2015) ont montré la
nécessité d'inhiber la généralisation en miroir
lors de la lecture chez des sujets adultes. L'une des nombreuses erreurs
commises par les enfants lors de l'apprentissage de la lecture et de
l'écriture concerne la confusion entre les lettres et leur
équivalent en miroir (« d et b »). Lors de l'amorce de la
condition test, les sujets devaient inhiber la généralisation en
miroir de deux lettres pour juger de leur non-similarité. Puis lors de
la présentation de la cible, une image d'immeubles ou d'animaux
était présentée. La généralisation en miroir
devait donc être activée pour juger de la similarité. Leurs
résultats démontrent que les sujets mettent plus de temps pour
décider que deux animaux en miroirs sont similaires (la cible) quand
deux lettres en miroir leur ont été présentées dans
une phase antérieure (l'amorce) que quand les lettres
présentées n'étaient pas en miroir. En revanche, comme
attendu par les chercheurs, aucun effet d'amorçage négatif n'a
été mis en évidence pour le jugement de similarité
sur les bâtiments. Ces résultats sont expliqués par le fait
que l'aire cérébrale utilisée pour la
généralisation en miroir des animaux est recyclée ensuite
pour la reconnaissance des lettres. Cette étude a également
montré que les lecteurs experts avaient toujours besoin d'inhiber, pour
éviter de commettre des erreurs de généralisation lors de
la lecture.
En mathématiques, Lubin, Vidal, Lanoë,
Houdé et Borst (2013) ont démontré l'implication de
l'inhibition lors de la présentation de problèmes
arithmétiques à des enfants, des adolescents et des adultes. Dans
une première phase test (l'amorce), les sujets étaient
exposés au problème suivant : « Marie a 25 billes, elle en a
5 de plus que John. John a 20 billes. » Les participants devaient
résister à l'heuristique : « Il y a le mot «plus»
dans l'énoncé alors j'additionne » pour activer l'algorithme
de soustraction. Puis dans une deuxième phase (la cible), les
participants devaient activer cette heuristique pour résoudre le
problème (« Marc a 25 balles, il en a 5 de plus que Jane. Marc a 30
balles ». Dans cette étude, l'amplitude de l'amorçage
négatif ne différait pas en fonction de l'âge. Ce qui est
en
12
désaccord avec les études en AN de Borst,
Poirel, Pineau, Cassotti et Houdé (2013) et de Lanoë, Vidal, Lubin,
Houdé et Borst (2016) dans des tâches d'inclusion de classe et
d'orthographe, ces études ont en effet montré une amplitude de
l'effet d'AN différent selon les âges. Les adultes
présentent une amplitude moins importante que les enfants. Le niveau
d'expertise influerait donc, sur les capacités inhibitrices. Cependant,
les enfants, adolescents et adultes auraient tous besoin d'inhiber
l'heuristique pour résoudre ce type de problème.
En Physique, Potvin, Masson, Lafortune et Cyr (2015) ont
mesuré les temps de réaction d'élèves de 14-15 ans
dans une tâche où les sujets devaient déterminer parmi deux
balles (de trois masses et volumes différents) celles ayant le plus de
chance de couler une fois placée dans un récipient d'eau.
L'étude était constituée de 5 conditions
différentes; intuitive et très intuitive (le conflit entre la
masse et le volume de la balle n'interfère pas pour résoudre la
tâche), contre-intuitive et très contre-intuitive (le conflit
entre la masse et le volume interfère pour résoudre la
tâche) et neutre (aucun conflit n'est présent entre la masse et le
volume des deux balles). Leurs résultats montrent un effet
d'amorçage négatif, en effet lorsque la condition intuitive est
précédée par la condition contre-intuitive les temps de
réaction sont plus longs que quand ils sont
précédés par la condition neutre. Les adolescents qui
répondent en général correctement aux questions de
flottaison d'un corps ont donc toujours besoin d'inhiber la conception selon
laquelle « plus la masse de l'objet est importante plus l'objet coule
».
L'inhibition est donc impliquée dans les
apprentissages. Selon Houdé (2014), l'apprentissage se fait soit par
automatisation, assimilation, résonance ou à l'inverse par
inhibition. On doit pouvoir inhiber nos croyances erronées pour activer
un raisonnement logique lors d'une situation de conflit. Cette conception est
conforme à celle de Bachelard (1938, cité par Dantier, 2004) pour
qui les étudiants arrivent en classe avec les connaissances
13
qu'ils ont construites sur le monde et il va leur falloir
penser contre ses connaissances pour apprendre des concepts scientifiques.
L'inhibition serait au coeur de l'apprentissage.
5.3 Apprentissage métacognitif :
Ces dernières années, les travaux de Diamond,
aux États-Unis et ceux de Houdé, en Europe ont
développé l'idée d'une possibilité d'apprentissage
à l'inhibition pour aider les enfants à résister aux
heuristiques. (Houdé & Moutier, 1996 ; Diamond, Barnett, Thomas
& Munro, 2007). Cet apprentissage à l'inhibition consiste à
mettre en évidence la mauvaise stratégie utilisée, et
à apprendre aux sujets à l'inhiber (Moutier, Angeard &
Houdé, 2002). Houdé et al. (2000) présentent des formes
géométriques de couleurs et de formes différentes à
des sujets (tâche de Wason). Ils doivent réfuter la consigne
« S'il n'y a pas de carré rouge à gauche, alors il y a un
cercle jaune à droite ». L'heuristique consiste ici à
reprendre les éléments de la consigne pour répondre
à la question. Ce qui conduit 90 % des sujets à se tromper.
Houdé et al. (2000) utilisaient ensuite un apprentissage
métacognitif ou à la logique, à l'aide de la tâche
d'Evans, qui nécessite le même type d'heuristique à
inhiber. Les résultats ont montré de meilleures performances en
post test à la tâche de Wason, lorsqu'ils ont
bénéficié d'un apprentissage métacognitif. Moutier
(2000) utilise un apprentissage métacognitif similaire, mais
adapté aux enfants de 10-11 ans et abouti au même type de
résultat. En termes d'application à l'école, Lubin,
Lanoë, Pineau et Rossi (2012) montrent également un effet
bénéfique de l'apprentissage à l'inhibition
comparée à l'apprentissage classique dans une leçon de
calcul où les enfants devaient comparer des unités et des
dizaines. « 2 dizaines et 18 unités ». Ici, il existe un
conflit entre l'heuristique de comparaison des chiffres (2 est inférieur
à 18) et l'algorithme de transformation des dizaines en
unités.
Ces études, montrent qu'apprendre à inhiber est
important, en effet, les experts ont toujours besoin d'inhiber leur
préconception alors qu'ils ont suivi une scolarité où les
connaissances et explications scientifiques ont été apprises.
Donc utiliser une pédagogie qui
14
stimule les capacités d'inhibition des enfants pourrait
leur permettre d'accéder plus rapidement aux concepts scientifiques. La
méthode pédagogique de la main à la pâte repose
également sur un conflit cognitif entre conceptions naïves et
conceptions scientifiques. Cette pédagogie en s'appuyant sur les
connaissances des élèves et le conflit cognitif entre leurs
conceptions et les connaissances scientifiques permettrait un passage plus
facile, d'une fonction heuristique à une fonction algorithmique. Nous
savons maintenant que pour passer d'une heuristique à un algorithme, le
système 3, inhibiteur est nécessaire, et que ce système
est dépendant du niveau d'expertise (l'âge des apprenants).
5.4 Hypothèses générales :
Les effets sur l'apprentissage de la pédagogie LAMAP
pourraient donc être encore accrus par l'apport d'une pédagogie
par l'inhibition. Les enfants LAMAP détecteraient ainsi plus rapidement
le conflit cognitif et seraient plus à même d'inhiber
l'heuristique au profit de l'algorithme. Afin de permettre cette inhibition,
nous testerons l'effet d'un dispositif d'apprentissage à l'inhibition
sur l'inhibition des théories naïves des enfants dans un paradigme
: pré test, apprentissage, post test. Nous testerons également le
transfert de cette capacité d'inhibition à d'autres
apprentissages scientifique.
5.4.1. Hypothèses opérationnelles.
Nous avons repris la tâche « flotte/coule » de
Potvin et al. (2015). En accord avec leur résultat, nous nous attendons
en pré et post test à un effet d'AN, c'est-à-dire que les
temps de réponse (TR) et les performances des items tests soient
supérieurs dans la condition test par rapport à la condition
contrôle sur la cible, car un item précédemment inhiber
devrait mettre plus de temps à être de nouveau activé.
L'amplitude de cet effet d'AN devrait être
inférieure pour le post test par rapport au prétest dans les
groupes ayant suivi l'apprentissage LAMAP et l'apprentissage à
l'inhibition par rapport au groupe ayant suivi l'apprentissage LAMAP et
l'apprentissage logique. Cet
15
effet devrait être également présent dans la
tâche reprise des travaux de Masson et al. (2014) sur les circuits
électriques.
Enfin, nous nous attendons à ce que les capacités
inhibitrices plus générales évaluées à
l'aide d'une tâche de Stroop informatisée soient
prédicatrices de l'effet d'apprentissage à l'inhibition.
Partie 2 : Méthode et Résultats
1) Méthode.
Sujets : Notre échantillon
était constitué de 70 enfants de 7 à 12 ans des classes de
CE1 et CM1/CM2, ayant suivi un apprentissage en science, qui suit le programme
de la pédagogie la main à la pâte. Nous avions 36
élèves de CM1/CM2 et 34 élèves de CE1 de 4 classes
différentes (deux classes de CE1, composé de 17 filles et 17
garçons et deux classes de CM1/CM2 constitués de 19 filles et 17
garçons), recrutés dans une école parisienne. L'âge
moyen des CE1 était de 8,0 ans (s=0.50). L'âge moyen des CM1/CM2
était de 10,9 ans (s=0.60). Un consentement parental a été
demandé avant intervention.
Nous avons utilisé un prétest dans lequel nous
faisions passer aux sujets deux tâches sur des domaines reconnus pour
engendrer des préconceptions. Nous avons adapté des tâches
de la littérature qui ont montré l'existence de conflits
cognitifs chez les enfants entre leurs conceptions naïves et les concepts
scientifiques. Nous avons repris notamment les stimuli de la tâche de
Potvin (2015) sur la flottaison, et de Masson et Foissy (2012) sur
l'électricité. Puis nous avons utilisé une tâche de
Stroop informatisée, ainsi qu'un apprentissage métacognitif
à l'inhibition, effectué en demi-classe. Une moitié de
classe de CE1 et de CM2 passait l'apprentissage à l'inhibition; les deux
autres moitiés de classes passaient l'apprentissage à la logique
(Annexe). Les apprentissages étaient adaptés des
précédents travaux du laboratoire LaPsydé. (Houdé
& Moutier, 1996 ; Moutier & al., 2002 ; Borst & al.,
16
2014). Enfin, 3 semaines plus tard, nous faisions passer un
post test, identique au prétest, après intervention de
l'apprentissage LAMAP effectué par les enseignants sur «
flotte/coule », et de nos apprentissages logiques et
métacognitifs.
1.1 Pré et Post test.
1.1.1 Tâche 1 :
Matériels :
Nous avons utilisé la tâche appelée «
flotte/coule ». Cette tâche est constituée de trois balles de
volumes différents (grands, moyens et petits) dans trois matières
différentes (plomb, bois et polystyrène). Les participants
devaient choisir parmi 2 balles, laquelle s'enfoncerait le plus si, les balles
étaient placées dans un récipient d'eau. Nous avions donc
3 conditions différentes avec des niveaux différents, des
conditions « Très contre-intuitive» et « Contre-intuitive
» (en fonction du volume de la balle). Dans ces conditions, le volume et
la masse de la balle sont incongruents (amorce test). Une condition «
Neutre » où les deux balles sont de volumes identiques et de masses
différentes (amorce contrôle) et des conditions « Intuitive
» et « Très intuitive », où le volume et la masse
de la balle sont congruents (la cible). L'heuristique à inhiber ici est
: « Plus une balle a un volume important, plus elle s'enfonce ».
La tâche était constituée de 4
séquences différentes (amorçage positif (AP),
amorçage positif inversé (API), renforcement de l'heuristique et
AN). Nous nous concentrerons pour ce mémoire sur la séquence
d'AN, où il était présenté aux sujets deux items
« Incongruents » suivis de deux items congruents, dans la condition
test. Deux items neutres, suivis de deux items « Congruents », dans
la condition contrôle. Nous présentions également aux
sujets deux items neutres l'un derrière l'autre. Ces items constituent
des items de « Remplissage » (fillers) afin que les sujets
ne puissent pas percevoir les séquences.
17
Le matériel de la tâche flotte/coule est
constitué de 40 séquences d'AN ; les niveaux « Très
intuitif », « Intuitif », « Contre-intuitif» et «
Très contre-intuitif» étaient répartis comme suit : 5
items de chaque niveau sur l'amorce, ainsi que 5 items de chaque niveau sur la
cible dans les conditions tests et contrôles.
Procédure Tâche 1 :
Les sujets passaient cette tâche sur un ordinateur de 15
pouces. Les stimuli étaient présentés à environ 60
cm des participants, à l'aide du logiciel E-Prime2.0. Après
présentation de la consigne de l'expérience, suivie de deux
exemples et d'un entraînement de quatre essais pour lesquels les sujets
avaient un feedback; les enfants passaient l'expérience qui était
constituée de 92 blocs différents entrecoupés d'une pause.
Les enfants devaient dire pour chaque essai, si la balle de gauche ou la balle
de droite était celle qui coulerait le plus, si elles étaient
plongées dans un récipient d'eau. Les réponses correctes
étaient réparties en nombre égal entre « Gauche»
et « Droite» de telle façon que les sujets ne
développent pas une habituation motrice. Mais également, pour
supprimer l'effet des biais moteurs qui pourraient être engendrés
par l'utilisation des mains et des doigts dominants de l'enfant. Les
séquences suivaient l'ordre suivant : une croix de fixation de 500 ms
afin d'attirer l'attention des sujets sur l'item qui va s'afficher. L'amorce
test/contrôle était ensuite affichée, jusqu'à la
réponse du sujet. En l'absence de réponse, l'amorce restait
affichée pendant une durée de 7000 ms. Une nouvelle croix de
fixation était affichée (500 ms) avant la présentation de
la cible test/contrôle (7000 ms maximum). Entre chaque séquence,
un masque de 1000 ms était utilisé afin d'éviter la
persistance rétinienne. Nous demandions aux participants de
répondre aussi vite que possible, même si nous leur
spécifions qu'il fallait tout de même faire attention à
donner une réponse correcte.
18
Figure 1. Exemple Stimuli. Adapté de Potvin et al.
(2015)
1.1.2 Tâche 2 :
Matériels :
Nous utilisions également une deuxième
tâche d'AN portant sur le domaine de l'électricité afin de
vérifier si les effets de l'apprentissage à l'inhibition sont
transférables à d'autres apprentissages en sciences. Pour cette
seconde tâche, nous avons repris les stimuli de la tâche de Masson
et Foissy (2014). Dans cette tâche l'heuristique à inhiber est
qu'un seul fil suffit à allumer une ampoule électrique. Les
sujets devaient répondre correctement à la question : « Ce
circuit est-il correct? » en appuyant sur le côté gauche, en
vert, de la souris pour « Correct» et le côté droit, en
rouge, de la souris pour « Incorrect ». L'amorce Test consiste
à présenter aux enfants un circuit électrique, où
un seul fil électrique suffit ou ne suffit pas à allumer une
ampoule (l'heuristique). L'amorce contrôle consiste à
présenter le même type de circuit électrique, sauf que le
fil qui servirait à allumer l'ampoule est coupé en deux, il
suffit donc de percevoir que le fil est coupé pour répondre
correctement. Cela ne nécessite donc pas l'activation de l'heuristique.
La cible test consiste à présenter un câble
électrique branché à une prise murale, qui allume une
lampe de chantier (l'activation de l'heuristique permet ici d'aboutir à
une bonne réponse). La cible contrôle consiste à
présenter ce même câble qui est coupé en deux avant
d'atteindre la lampe de chantier.
19
Procédure Tâche 2 :
Les conditions matérielles étaient en tout point
les mêmes que ceux de la tâche 1 (logiciel et ordinateur). Les
consignes étaient décomposées selon le type d'image
présenté (circuits électriques/lampe de chantier/circuits
et lampe combinée). Les consignes étaient suivies pour chaque
type d'images de 4 essais avec feedback. Nous avons décomposé les
consignes, car les items sont sensiblement différents (type d'ampoule et
source de l'électricité), nous voulions ainsi nous assurer que
les sujets aient bien compris en passant par la décomposition de tous
les types d'items possibles. Items, qui étaient au nombre de 96. L'ordre
des séquences, le temps de présentation des croix de fixation et
des masques étaient le même que pour la tâche 1.
Figure 2 : tâche 2, AN : circuits électriques
adaptés de Masson et Foissy (2014)
1.2 Apprentissage :
L'apprentissage à l'inhibition consistait à
mettre en évidence la théorie naïve impliquée dans la
tâche « flotte/coule » et à indiquer au sujet, par des
alarmes verbales, que suivre cette théorie naïve consiste à
tomber dans un piège. Pour cela nous avons utilisé un attrape
piège perceptif repris des travaux de Houdé et Moutier (1996) et
adapté les consignes de Borst et al. (2014). L'attrape piège
perceptif est un carré transparent à rayures qui
représente les processus inhibiteurs, avec un cercle central qui
représente l'activation. Cet attrape piège
20
perceptif était associé à des cartons
réponses « Gauche » et « Droite ». Nous expliquions
aux enfants que la mauvaise réponse (le piège !) devait
être placée sous les rayures, tandis que la bonne réponse
devait être placée dans la partie centrale, non hachurée.
L'intervention était standardisée, elle se faisait en classe, par
demi groupe, afin de tester les effets de l'apprentissage à l'inhibition
en situation didactique écologique, par trois intervenantes (deux autres
étudiantes de Master 2 et moi-même).
L'intervention eut lieu de façon à ce que les
enseignants ne sachent pas à quels groupes appartenaient les enfants,
afin que ceux-ci ne modifient pas inconsciemment leur comportement lors des
séances d'apprentissage LAMAP. Nous présentions aux sujets deux
blocs rectangulaires de volumes et de masses différentes. Nous leur
montrions une petite animation de ce qu'ils se passent lorsque l'on plonge ces
blocs dans de l'eau et le piège à éviter. Dans
l'apprentissage logique, nous n'utilisions pas l'attrape piège perceptif
et nous n'attirions pas l'attention sur le piège à éviter.
Nous nous contentions, en effet, d'expliquer aux élèves que c'est
la densité qui permet de déterminer si un objet coule ou flotte.
La manipulation consistait simplement à classer les cartons objets sur
les cartons « Gauche» et « Droite ». (Annexe 1, 2 et 4).
2) Résultats :
Compte tenu des contraintes d'une recherche appliquée
sur le terrain, les apprentissages, le Stroop et le post test n'ont pu
être effectués que tardivement. Ce qui ne nous permet donc pas
d'exposer les résultats définitifs. Les résultats qui
suivent sont donc les résultats du pré test.
Les TR des participants qui étaient situés
à plus de 2 écarts types par rapport à la moyenne ont
été supprimés des analyses. Les analyses statistiques de
l'amorce ont étés effectuées sur les données
où les enfants ont répondu correctement sur l'amorce. Les
analyses statistiques des Cibles de ce mémoire ont été
effectuées sur des données où les
21
participants ont répondu correctement sur l'amorce et
sur cible, car pour qu'il y ait effet d'AN, il faut que les participants aient
bien activé l'heuristique. Les données de la tâche 2
d'électricité de 22 enfants de CM2 (une classe entière)
n'ont pas pu être analysées en raison d'un problème
informatique lors de la passation de la tâche lors du pré test.
Les données de 3 enfants de CE1 ont également été
retirées des analyses, car ces enfants présentaient des troubles
développementaux et/ou des problèmes de comportement impactant
les résultats.
Afin de savoir si les temps de réponse et les
performances des enfants sur l'amorce étaient plus élevés
dans la condition test par rapport à condition contrôle, nous
avons mené un t de student pour échantillons appariés sur
les TR et les pourcentages de bonne réponse.
2.1 Pré test de la tâche Flotte/coule pour les
enfants de CE1
Figure 3 : Tâche 1 : Moyenne des TR (en ms.) des enfants de
CE1.
2.1.1 Résultats Amorce :
Les résultats révèlent une absence
d'effet significatif sur l'amorce entre la condition test et la condition
contrôle pour les TR (t (30) =-1,78 ; p. ns). Les enfants de CE1
ne répondent pas significativement moins rapidement sur l'amorce test (m
= 875.04 ; s=344.73) par rapport à l'amorce contrôle. (m=
1012,67 ; s= 291,15). Cependant, les analyses révèlent un
effet significatif sur l'amorce entre la condition test et la condition
contrôle sur les performances (t (30) =-2,94 ; p<0,006, d=-0.60).
Les enfants de CE1 commettent
significativement plus d'erreurs dans la condition test
(m=56.45% ; s= 27,69) que dans la
22
condition contrôle (m=71.13% ; s=21.04). L'heuristique
semble donc bien à inhiber dans la condition test.
2.1.2 Résultats Cible :
Les résultats révèlent une absence
d'effet d'amorçage négatif significatif sur la cible pour les TR
(t (30) =-1,51 ; p. ns). Les enfants de CE1 ne répondent pas
significativement moins rapidement sur la cible test (m = 912.22 ; s=339.34)
par rapport à la cible contrôle. (m= 978,36 ; s= 255,02).
Cependant, les analyses révèlent un effet d'amorçage
négatif sur le pourcentage de bonne réponse (t (30) =-3.05 ;
p<0,005, d=-0.52). Les enfants de CE1 commettent significativement plus
d'erreurs dans la condition test (m=46.94% ; s= 27.68) que dans la condition
contrôle (m=60.98 % ; s=26.12).
Figure 4 : Tâche 1 : Moyenne des bonnes réponses (en
%) des enfants de CE1. 2.2 Pré test de la tâche
Flotte/coule pour les enfants de CM1/CM2
Figure 5 : Tâche 1 : Moyenne des TR (en ms.) des enfants de
CM1/CM2.
23
2.2.1 Résultats Amorce :
Les résultats révèlent un effet
significatif sur l'amorce entre la condition test et la condition
contrôle pour les TR (t (35) =2,11 ; p<0,05 ; d=0.21). Les
enfants de CM1/CM2 répondent significativement moins rapidement sur
l'amorce test (m = 785,82 ; s=217.60) par rapport à l'amorce
contrôle. (m= 740,33 ; s= 215,70). Cet effet est
également présent sur l'amorce entre la condition test et la
condition contrôle sur les bonnes réponses (t (35) =-4,16 ;
p<0,001, d=-0.80). Les enfants de CM1/CM2 commettent significativement
plus d'erreurs dans la condition test (m=78.33% ; s= 15,26) que dans
la condition contrôle (m=88.61% ; s=9.83).
2.2.2 Résultats Cible :
Les analyses révèlent un effet d'amorçage
négatif significatif sur la cible pour les TR (t (35) =2,98 ;
p<0,005 ; d=0.33). Les enfants de CM1/CM2 répondent
significativement moins rapidement sur la cible test (m = 819,28 ;
s=249.42) par rapport à la cible contrôle. (m= 747,43 ;
s= 179,16). Les analyses révèlent également un effet
d'amorçage négatif sur le pourcentage de bonne réponse
(t (35) =-4,33 ; p<0,001, d=-0.60). Les enfants de CM1/CM2
commettent significativement plus d'erreurs dans la condition test (m=72.08
% ; s= 20,16) que dans la condition contrôle (m=83.06% ;
s=16.53).
Figure 6 : Tâche 1 : Moyenne des bonnes réponses (en
%) des enfants de CM1/CM2.
24
2.3 Pré test de la tâche 2,
Électricité pour les enfants de CE1
Figure 7 : Tâche 2 : Moyenne des TR (en ms.) des enfants de
CE1.
2.3.1 Résultats Amorce :
Les résultats révèlent un effet
significatif sur l'amorce entre la condition test et la condition
contrôle pour les TR (t (30) =2,06 ; p<0,05 ; d=0.27). Les
enfants de CE1 répondent significativement moins rapidement sur l'amorce
test (m = 1560,79 ; s=473.03) par rapport à l'amorce
contrôle. (m= 1430,33 ; s= 477,47). Cependant, les analyses ne
révèlent pas d'effet significatif sur l'amorce entre la condition
test et la condition contrôle sur les performances (t (30) =-1,25 ;
p. ns). Les enfants de CE1 ne commettent pas significativement plus
d'erreurs dans la condition test (m=47.98% ; s= 14,49) que dans la
condition contrôle (m=51.88% ; s=18.16).
2.3.2 Résultats Cible :
Les résultats révèlent un effet
d'amorçage négatif significatif sur la cible pour les TR (t
(29) =2,60 ; p<0,01, d=0.32). Les enfants de CE1 répondent
significativement moins rapidement sur la cible test (m =1596,41 ;
s=531.38) par rapport à la cible contrôle.
(m= 1445,79 ; s= 405,35). Cependant, les analyses ne
révèlent pas d'effet sur la cible entre la condition test et la
condition contrôle sur les performances (t (30) =-1,34 ; p. ns).
Les enfants de CE1 ne commettent pas significativement plus d'erreurs dans
la condition test (m=35.89% ; s= 16,72) que dans la condition
contrôle (m=39.85% ; s=18.64).
25
Figure 8 : Tâche 2 : Moyenne des bonnes réponses (en
%) des enfants de CE1.
2.4 Pré test de la tâche 2
électricité pour les enfants de CM1/CM2
Figure 9 : Tâche 2 : Moyenne des TR (en ms.) des enfants
de CM1/CM2.
2.4.1 Résultats Amorce :
Les résultats révèlent un effet
significatif sur l'amorce entre la condition test et la condition
contrôle pour les TR (t (13) =2,66 ; p<0,05 ; d=0.32). Les
enfants de CM1/CM2 répondent significativement moins rapidement sur
l'amorce test (m = 1473,45 ; s=568.79) par rapport à l'amorce
contrôle. (m= 1307,58 ; s= 454,92). Cet effet est
également présent sur l'amorce entre la condition test et la
condition contrôle sur les bonnes réponses (t (13) =-2,43 ;
p<0,05, d=-0.89). Les enfants de CM1/CM2 commettent significativement
plus d'erreurs dans la condition test (m=52.68% ; s= 16,95) que dans
la condition contrôle (m=69.20% ; s=20.09).
26
2.4.2 Résultats Cible :
Les analyses révèlent une absence d'effet
d'amorçage négatif significatif sur la cible pour les TR (t
(13) =0,56 ; p. ns). Les enfants de CM1/CM2 ne répondent pas
significativement moins rapidement sur la cible test (m = 1273,32 ;
s=348.22) par rapport à la cible contrôle. (m= 1232,99 ;
s= 292,43). Les analyses révèlent cependant un effet
d'amorçage négatif sur le pourcentage de bonne réponse
(t (13) =-15,63 ; p<0,05, d=-0.86). Les enfants de CM1/CM2
commettent significativement plus d'erreurs dans la condition test (m=44.94
% ; s= 15,65) que dans la condition contrôle (m=60.57% ;
s=20.50).
Figure 10 : Tâche 2 : Moyenne des bonnes réponses
(en %) des enfants de CM1/CM2.
Se référer à l'annexe 3 pour plus de
détails sur les analyses effectuées.
3) Discussion
Le but de ce mémoire était de démontrer
l'importance d'insérer un module d'apprentissage à l'inhibition
dans les apprentissages en sciences de l'association « La main à la
pâte ». La littérature s'accorde pour dire que les
préconceptions des enfants sont robustes face aux apprentissages (Asoko,
2002), comme démontré d'ailleurs chez les sujets experts qui ont
toujours besoin d'inhiber leurs heuristiques (Masson & Foissy, 2012 ; Borst
& al., 2015). Le passage d'une conception naïve aux faits
scientifiques serait selon Posner et al. (1982) ; Hewson et Hewson (1984),
facilité par la mise en évidence d'un conflit cognitif, et selon
Lubin et al. (2009) et Cremin et al. (2015), par la mise en action des enfants.
Houdé
27
(2014) pense que l'apprentissage peut se faire par
assimilation d'information (l'apprentissage classique), mais également
par inhibition des informations. Les tâches utilisées dans ce
mémoire engendraient toutes un conflit cognitif. Nous supposions, suite
aux précédents résultats de Potvin et al. (2015) que cette
tâche nécessitait de faire appel à des capacités
inhibitrices pour être réussit.
Nos résultats sont bien en accord avec Potvin et al.
(2015) chez les enfants de CM1/CM2 et chez les enfants de CE1 pour ce qui est
des performances, mais pas pour les TR. Ces résultats peuvent
s'expliquer par le fait que les enfants de CE1 à l'inverse des enfants
de CM1 n'ont jamais dû avoir de cours sur la flottaison avant cette
expérience, en effet, les cours de sciences sur Flotte/coule sont
principalement au programme de CE1 et de CM1, on peut donc supposer que les
enfants de CM1 ont des connaissances algorithmiques supérieures à
ceux des CE1. De plus, ces derniers semblaient lors des passations ne pas avoir
une connaissance suffisante des matériaux utilisés. Pour
réussir la tâche flotte coule, il faut en effet avoir une
connaissance de ce qu'est le polystyrène, le bois et le plomb. Or
certains enfants semblent considérer que le polystyrène coule
plus que le plomb ou que le bois, et ce, quel que soit la taille. Les
résultats sur l'amorce des enfants de CE1 montrent d'ailleurs une
tendance à répondre moins rapidement dans la situation
contrôle, où les deux balles sont de mêmes tailles par
rapport à la situation test (la situation de conflit). Cependant, les
performances indiquent bien un effet d'AN, ainsi qu'une différence
significative entre l'amorce test, où il faut inhiber pour
répondre correctement, et l'amorce contrôle où il n'est pas
nécessaire d'inhiber. Ce qui laisse envisager, comme nous le supposions
que les enfants de CE1 ont bien besoin d'inhiber pour qu'un changement
conceptuel s'opère. Ces résultats ont des implications au niveau
pratique et laissent envisager qu'il serait essentiel de mettre en place une
pédagogie métacognitive centrée sur la mise en
évidence du conflit cognitif et la nécessité d'inhiber une
heuristique.
28
Pour ce qui concerne la tâche
d'électricité, nos résultats ont montré que les
enfants commettent un nombre d'erreurs important. En effet, les enfants de CE1
tombent beaucoup dans l'heuristique qu'un seul fil électrique suffit
pour allumer une lampe. Cependant, le programme scolaire de CE1 n'inclut pas de
cours sur l'électricité. Un effet d'AN est bien présent
chez les enfants de CE1 sur les TR lors du pré test, cependant ce
résultat est à relativiser en raison du pourcentage très
faible de bonnes réponses sur lequel cet effet a pu être
démontré. En l'absence de cours de science sur ce domaine, ces
enfants ne pouvaient que tomber dans l'heuristique. Cependant, ils commettent
également de nombreuses erreurs sur l'amorce et la cible contrôle,
ce qui peut s'expliquer par une surcharge cognitive éventuelle. En
effet, dans les situations de contrôle, les enfants devaient
déplacer leur attention sur le fait que le fil soit coupé ou non.
Dans cette situation, le temps pour vérifier que le fil est coupé
a pu augmenter leur TR et leurs erreurs, s'ils se sont essentiellement
centrés sur le fait que la lampe soit allumée ou non. Il est
également possible que les résultats que nous avons obtenus
soient dus au hasard. Le taux de bonnes réponses étant
très faibles, il est possible que le fait d'inclure 2 types d'images ait
été trop compliqué pour des enfants de CE1 et qu'ils aient
répondu au hasard. Les enfants de CM1/CM2 tombent également
massivement dans l'heuristique qu'un seul fil suffit à allumer une lampe
électrique, en revanche ils semblaient connaître la règle
qu'il est nécessaire d'avoir deux fils électriques pour allumer
une lampe. En effet lors de l'entraînement, de nombreux enfants (certains
de CE1 également) nous ont spécifié après
s'être trompés que c'était parce qu'il fallait 2 fils pour
allumer une lampe. Cependant avec l'entraînement et tout au long de la
tâche, nous avons renforcé l'heuristique qu'un seul fil suffit
à allumer une lampe lors de la présentation de la cible où
un seul câble permet d'allumer une lampe de chantier. L'heuristique
était ensuite trop fortement activée pour que le concept
scientifique, que les enfants connaissent pourtant, soit inhibé. Nos
résultats pour les CM1 sont tout de même en accord avec ceux de
29
l'équipe de Masson, pour les performances. Nos
résultats sont cependant limités, en raison du faible
échantillon dont nous disposions, dû à un souci technique
lors de la passation du pré test. Malgré tous, les
résultats du pré test laissent envisager l'importance d'inclure
un apprentissage métacognitif à l'inhibition chez les enfants.
Concernant les résultats attendus pour le transfert de
l'effet de l'apprentissage à l'inhibition auquel nous nous attendons ;
suite à l'analyse des résultats du pré test, il est
dorénavant possible d'imaginer que ce transfert soit difficile à
obtenir. Essentiellement, car les enfants n'ont pas tous eu un cours sur
l'électricité. Or Matlen et Klahr (2013), ainsi que Potvin et al.
(2013) ont montré l'importance de l'instruction pour que le passage
d'une préconception à un concept scientifique s'opère. De
même, les résultats seront à relativiser en raison du peu
de données qui ont pu être analysées chez les enfants de
CM2. Enfants, qui sont les seuls à avoir réussi majoritairement
la tâche en pré test. Or, aucun cours sur
l'électricité n'a été prévu entre le
prétest et le post test afin de s'assurer que les résultats
obtenus soient bien liés au transfert et non à l'instruction des
enfants. Il est aussi probable que notre apprentissage à l'inhibition
soit trop spécifique à la tâche flotte/coule pour qu'un
transfert ait lieu. Un apprentissage à l'inhibition moins
spécifique avec divers entrainements métacognitifs sur un plus
long terme avec des tâches impliquant l'inhibition pourrait permettre des
effets de transfert. C'est ce que laisserait envisager l'étude de
Linzarini et al. (2015) ou les capacités au Stroop ont permis ensuite
une meilleure inhibition dans une tâche logico-mathématique.
Cependant, les travaux de Chase et Ericsson (1982) ont montré que le
transfert est rarement possible d'une activité entrainée par
apprentissage à une autre. En effet, dans leur étude
l'étudiant SF avait appris à « augmenter» pendant 2 ans
son empan mnésique de 7 à environ 80 pour des chiffres. Cependant
SF n'était pas capable de transférer cette compétence pour
des lettres. Si le transfert n'est pas possible pour l'apprentissage à
l'inhibition d'un concept scientifique à un autre, cela implique que les
enseignants passent
30
systématiquement, pour chaque apprentissage par une
pédagogie métacognitive à l'inhibition en
spécifiant chaque fois que nécessaire de faire attention à
l'heuristique à inhiber.
Notre étude présente également certaines
limites dont il faudra tenir compte dans l'interprétation des
résultats. Pour la tâche Flotte/coule, de nombreux enfants ne
connaissaient pas les différents types de matière des balles. En
l'absence de cette connaissance, le polystyrène a pu parfois être
considéré comme plus dense que le bois ou le plomb, malgré
un apprentissage rapide lors de l'entraînement. Il en est de même
lors de nos apprentissages logique et métacognitif entre la brique, le
métal et le verre. De plus, les apprentissages à l'inhibition et
logique ont été passés par 3 expérimentateurs (deux
étudiantes et moi-même) qui n'étaient pas aveugles des
hypothèses. En effet, nous nous sommes assuré que seulement les
enseignants soient aveugles afin que leur apprentissage LAMAP ne soit pas
différent d'un groupe à un autre. Il reste pourtant possible que
nous influencions toutes les trois les résultats. Une expérience
en aveugle permettrait de limiter d'éventuels effets. De même,
inclure un groupe contrôle qui ne suit pas la pédagogie LAMAP
permettrait de tester l'apport d'un apprentissage métacognitif et celle
de l'apprentissage LAMAP.
En conclusion, ce mémoire a des implications pour le
terrain, car il laisse envisager l'importance de développer des
apprentissages métacognitifs de manière systématique en
classe, car les enfants ont certes besoin de manipuler, mais nos
résultats montrent qu'ils ont également besoin d'inhiber. Ces
apprentissages métacognitifs seraient à la fois
bénéfiques pour les enfants en difficultés scolaires qui
éprouvent les difficultés avec l'apprentissage logique, mais
également pour les élèves « tous venants », pour
qui l'apprentissage logique est sans doute utile, mais non suffisant, au vu du
nombre d'adulte qui tombent encore dans le piège (Potvin et al.
2015).
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37
Annexe :
Annexe 1 : Apprentissage métacognitif :
[En Bleu : instructions dédiées à
l'expérimentateurs.]
I- Cours Théorique
Apprentissage logique (pour les deux groupes)
« On va travailler sur la densité des objets. La
densité des objets est importante pour déterminer si un objet va
couler plus ou moins vite si on le lâche dans de l'eau. La densité
d'un objet dépend de la matière de l'objet (plastique,
métal, verre...). Le plastique, le métal, le verre sont des
matières différentes, donc ils ont des densités
différentes.
Différents objets de matières
différentes vont couler de manière différente, plus ou
moins vite, et cela quelle que soit leur taille et quel que soit leur poids.
Par exemple, même si elles ont la même taille,
une brique de pierre coulera toujours plus vite qu'une brique de plastique
parce que la densité de la pierre et plus grande que celle du plastique
(Animation brique de plastique et brique de pierre).
De la même manière si on prend 2 briques de
même matière et de tailles différentes, elles vont couler
de la même façon parce qu'elles ont la même densité
(Animation 2 briques plastique taille différentes).
Apprentissage métacognitif à l'inhibition
(supplémentaire)
«Mais attention il est souvent difficile de savoir quel
objet va couler le plus vite.
Regardez, par exemple, pour les deux briques de plastique de
tailles différentes (apparaissent) il est difficile de savoir laquelle
touchera le fond le plus vite.
Certains d'enfants disent que ce sera la plus grosse brique
qui coulera le plus vite ! La source de l'erreur vient de l'habitude que l'on a
tous de ne prendre en compte que la taille ou que le poids d'un objet pour
déterminer s'il coulera plus vite.
Cela peut nous influencer dangereusement. On croit que
ça facilite les choses de ne faire attention qu'à la taille ou
qu'au poids alors qu'en fait on tombe dans un piège.
Pour déterminer si un objet coulera plus vite il est
très important de ne pas faire attention uniquement à la taille
ou au poids. Il faut faire attention à la densité de l'objet, qui
comme on l'a dit dépend de la matière de l'objet, pour pouvoir
dire s'il coulera vite.»
II- Manipulation
On propose aux participants une tâche à faire.
Ils doivent déterminer laquelle des deux briques
représentées sur des cartons coulera le plus vite. Pour cela, ils
disposent d'un petit carton «Gauche» et un carton «Droite»
(voir figure 2). On leur montre une première paire de briques (voir
figure 1, ci-dessous).
Figure 1, Carton énoncé
38
Figure 2, Cartons réponses
Apprentissage Logique :
Première phase
« Certains enfants se trompent et disent que c'est la
brique de «Gauche» qui coulera le plus vite. C'est une mauvaise
solution! Je vous explique. Rappelez-vous, il faut prendre en compte la
densité de l'objet. Ici, il s'agit d'une petite brique de pierre et une
grosse brique de plastique. La densité de la pierre est plus grande que
celle du plastique.
Pour mieux vous faire comprendre on va étudier ensemble
les différentes réponses en éliminant les mauvaises
réponses, pour parvenir à la bonne réponse.»
Deuxième phase
« Commençons par la réponse c'est la brique
de « Gauche» qui coulera le plus vite. C'est une mauvaise solution,
car la brique de « Gauche» est en plastique, or comme on a vu, la
densité de la pierre est plus grande que celle du plastique. En
conclusion, la bonne réponse est la brique qui coulera le plus vite est
la brique de « Droite ».
Apprentissage métacognitif a l'inhibition :
Première phase
« Certains enfants se trompent et disent que c'est la
brique de «Gauche» qui coulera le plus vite. C'est une mauvaise
solution! Je vous explique. Rappelez-vous, il faut prendre en compte la
densité de l'objet. Ici, il s'agit d'une petite brique de pierre et une
grosse brique de plastique. La densité de la pierre est plus grande que
celle du plastique.
Dans ce problème, la source de l'erreur vient de
l'habitude que l'on a de ne prêter attention qu'à la taille ou
qu'au poids. Attention, rappelez-vous, cela nous fait tomber dans un
piège. Donc le but est de ne pas tomber dans le piège et de ne
pas faire attention à la taille ou au poids, mais à la
densité.
Pour mieux vous faire comprendre on va étudier ensemble
les différentes réponses en éliminant les mauvaises
réponses, pour parvenir à la bonne réponse.»
Deuxième phase
On présente alors aux participants la seconde partie du
matériel expérimental (voir figure 3, attrape-piège). Une
planche transparente hachurée (car il ne s'agit pas d'un entrainement de
mémoire de travail, mais d'inhibition) représente les processus
d'inhibition et la partie centrale non hachurée représente le
processus d'activation.
Les mêmes cartons-réponses « Gauche» et
« Droite» sont proposés.
39
Figure 3, Attrape-piège
« Dans ce carré que tu vois là, on va
mettre les différentes réponses inscrites sur ces cartons, en
séparant bien les mauvaises réponses qui tombent dans le
piège -- que l'on mettra sous les hachures -- des bonnes
réponses.»
« Commençons par la réponse c'est la brique
de «Gauche» qui coulera le plus vite. Dans le cas de cette
réponse, on croit que c'est simple et on ne fait attention qu'à
la taille des briques : c'est le piège dont on a parlé tout
à l'heure. Donc, pour ne pas tomber dans le piège, il faut
glisser cette réponse sous les hachures (expérimentateur demande
aux élèves de placer la réponse «Gauche» sous
les hachures), car c'est une mauvaise solution. Je vous rappelle, il ne
faut pas prêter attention à la taille ou au poids de l'objet, mais
au contraire il faut faire attention à la densité.
En conclusion, il ne faut pas tomber dans le piège
«croire que c'est simple et prêter attention à la taille
ou au poids de l'objet». Si on fait bien attention à la
densité on voit que la bonne réponse est «Droit». On
glisse donc cette réponse dans le milieu du carré où il
n'y a pas de hachure (l'expérimentateur demande aux élèves
de placer la réponse «Droit» dans le centre
non-hachuré) ».
Annexe 2 : Consigne Pré et Post test.
I-Intro
Accueillir l'élève, bien prendre son information
démographique (Âge, sexe, latéralité) et lui donner
son numéro de sujet (marquer tout cela sur la feuille de
l'expérimentateur).
Expliquer au participant qu'il va participer à trois
petits jeux s'il le veut bien. Mettre en avant que les résultats de ces
jeux sont anonymisés et que du coup leurs maîtres/maîtresses
ne verront pas les résultats non plus.
II- NP Flotte Coule
> Dossier « FlotteCoule_Kids »
> Fichier « NP_flotaison.ebs.2 » (bonhomme violet
courant- type de fichier : E-Run)
Entrer bien les informations démographiques (n°
sujet, session, sexe...)
40
Slide 2 -- « Tu vas voir deux balles apparaître
à l'écran. Celles-ci peuvent être en plomb, en bois ou
polystyrène»
> Demander au participant d'indiquer laquelle des balles
(en exemple sur la slide) est en bois, en polystyrène et plomb.
Slide 3 -- « Tu vas décider laquelle des deux
balles qui apparaîtra à l'écran coulera le plus vite si tu
plonges ces balles dans l'eau »
« Pour répondre, tu utiliseras les boutons
(montrer sur le clavier les boutons du clavier. (Instruction visuelle sur la
slide)
Si tu penses que c'est la balle gauche qui coulera le plus
vite, appuie sur le bouton gauche, qui est en vert.
Si tu penses que c'est la balle droite qui coulera le plus
vite, appuie sur le bouton droit, qui est en rouge. »
Slide4- « Pour t'aider à comprendre, on va voire
ensemble deux petits exemples. »
Passer aux exemples :
> Pour chaque exemple, demander au participant, laquelle
des deux balles coulera
Slide 7 - « Bravo tu as compris, tu vas pouvoir passer au
petit entraînement »
Slide 8 -- « L'entraînement est terminé. Le
vrai jeu va commencer. »
« Comme avant (instruction visuelle sur la slide), on
utilise la touche gauche qui est verte si tu penses que c'est la balle gauche
qui coulera plus vite. Si tu penses que c'est la balle droite qui coulera plus
vite tu utilises la touche droite qui est rouge. »
Slide 9 -- « Dans le vrai jeu, l'ordinateur ne
t'indiquera plus si tu as réussi.
Tu verras aussi une image d'un nuage apparaître à
l'écran à certains moments, n'y prête pas
attention, elle est là que pour reposer tes yeux.
Pour réussir, il faut être calme est attentif.
Tu vas aussi avoir une pause au milieu pour te reposer.
»
Slide 10 -- « Prêt(e) ? Alors on passe au vrai jeu.
Réponds le plus vite possible sans te tromper. »
>> Fin- remercier et lui expliquer que l'on va faire un
autre jeu un peu différent.
III- NP Électricité
> Dossier « Exp_Electricité »
> Fichier « NP_Electricity.ebs.2 » (bonhomme
violet courant- type de fichier : E-Run)
Entrer bien les informations démographiques (n°
sujet, session, sexe...)
Slide 2 -- « Pendant ce jeu, tu vas voir des circuits
électriques comme celui-ci (exemple sur
la slide)»
« Tu vas devoir déterminer si ces circuits sont
corrects ou incorrects.
C'est à dire : est-ce que c'est normal que la lampe
soit allumée ou éteinte. »
Slide 3 -- « Pour nous répondre, tu utiliseras les
2 boutons du clavier (les montrer sur le clavier).
41
Si tu penses que le circuit est correct (si c'est normal que la
lampe soit allumée ou éteinte), appuie sur le bouton Gauche qui
est vert.
Si tu penses que le circuit est incorrect (si ce n'est pas normal
que la lampe soit allumée ou éteinte) appuie sur le bouton droit
qui est rouge.»
Slide 4 -- « Pour t'aider à comprendre, on va voir
ensemble deux petits exemples.»
Passer aux exemples :
> Pour chaque exemple, demander au participant, s'il pense que
c'est normal que la lampe est allumée ou éteinte.
Slide 7 - « Bravo tu as compris, tu vas pouvoir passer au
petit entraînement»
Slide 8 -- « Tu vas aussi voir des images comme celle-ci :
(exemple sur la slide)» « Tu vas devoir déterminer si ces
images sont correctes ou incorrectes.
C'est à dire : est-ce que c'est normal que la lampe de
chantier soit allumée.»
Slide 9 -- « Pour nous répondre, tu utiliseras les
boutons du clavier.
Comme avant :
Si tu penses que l'image est correcte (si c'est normal que la
lampe soit allumée ou éteinte), appuie sur le bouton Gauche qui
est vert.
Si tu penses que l'image est incorrecte (si ce n'est pas normal
que la lampe soit allumée ou éteinte), appuie sur le bouton droit
qui est rouge.»
Slide 10 -- « Tu vas pouvoir t'entraîner»
Slide 11 -- « Bravo, on va maintenant passer au niveau
supérieur. On va intégrer les deux jeux ensemble :
Tu vas d'abord déterminer si les circuits
électroniques sont corrects ou incorrects.
Puis, tu vas déterminer si les images sont correctes ou
incorrectes.»
Slide 12 -- « Comme avant tu utiliseras les touches du
clavier pour répondre»
Slide 13 -- « Tu vas pouvoir t'entrainer.
Dans cet entraînement, l'ordinateur ne t'indiquera plus si
tu as réussi.
Tu verras aussi une image d'un nuage apparaître à
l'écran à certains moments, n'y prête pas attention, elle
est là que pour reposer tes yeux.»
Slide 14 -- « Bravo! Tu as fini l'entraînement, on va
maintenant passer au vrai jeu. Pour réussir, il faut rester calme et
attentif.
Tu vas avoir une pause au milieu pour te reposer.»
Slide 15 -- « Regarde bien les boutons
réponses»
Slide 16 -- « Si tu es prêt(e), on passe au vrai jeu.
»
>> Fin- remercier et lui expliquer que l'on va faire un
autre jeu plus court et plus facile.
III- Stroop
> Dossier « Tache Stroop NEW»
42
> Fichier « Tache1_StroopCouleur.ebs.2 » (bonhomme
violet courant- type de fichier : E-Run)
Entrer bien les informations démographiques (n°
sujet, session, sexe...)
Slide1- « Dans ce jeu, tu dois indiquer la couleur de
l'encre dans laquelle est écrit un mot. Tu vas utiliser les touches
indiquées par des pastilles de couleurs sur le clavier pour donner ta
réponse.
Quand un mot en couleur apparaît à l'écran,
appuie sur la touche qui correspond à la couleur de l'encre pour donner
ta réponse.»
Slide 2 -- « Avant de commencer le jeu, tu vas
t'entraîner à appuyer sur les boutons réponses.
Quand tu vois un rond de couleur à l'écran, appuie
sur la pastille de la même couleur.»
Slide 3 -- « Maintenant on va s'entraîner ensemble
à faire le vrai jeu.
On va commencer par deux exemples
Quand un mot apparaît à l'écran, appuie sur
la touche qui correspond à la couleur de l'encre dans laquelle est
écrit le mot. »
Passer aux exemples :
> Pour chaque exemple, demander au participant, sur quelle
touche de couleur il appuiera.
Slide 4 -- « Bravo!!
Maintenant on va s'entrainer à faire le vrai jeu.
Quand un mot apparaît à l'écran, appuie sur
la touche qui correspond à la couleur de l'encre dans laquelle est
écrit le mot. »
Slide 5 -- « Maintenant on commence le vrai jeu.
C'est comme l'entraînement qu'on vient de faire.
Comme avant, quand tu vois un mot, tu dois trouver la couleur de
l'encre avec laquelle on a
écrit le mot.
Appuyer le plus rapidement possible sans te tromper sur le bouton
avec la pastille de même
couleur.»
« Comme pour les autres tâches, tu verras un une image
d'un nuage apparaître à l'écran à
certains moments, n'y prête pas attention, elle est
là que pour reposer tes yeux.
Tu auras aussi une pause à la moitié du jeu.
»
>>Fin- remercier et lui expliquer que la session est
terminée.
43
Annexe 3 : Résultats.
Le tableau des données brutes complet est disponible
sur le CD fourni.
Tableau de moyennes des résultats : TR (en ms) et bonnes
réponses (en pourcentage) des deux tâches pour les deux niveaux
d'âges.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TR CE1
|
|
|
Tâche 1
|
Amorce
Cible
|
Amorce
|
Test
|
875,04 (344,73)
912,22 (339,34)
|
56,45 (27,69)
|
Contrôle
|
1012,67 (291,15)
|
978,35 (255,02)
|
71,13 (21,04)
|
|
Amplitude AN
|
|
ns
|
|
|
|
TR CM1/CM2
|
|
CE1 performance
Cible
46,94 (27,68)
60,97 (26,12)
14,03
Tâche 1
CM1/CM2 performance
Amorce
Cible
Amorce
Cible
Test
785,22 (217,60)
819,28 (249,42)
78,33 (15,26)
72,08 (20,16)
Contrôle
740,33 ( 215,70)
747,42 (179,16)
88,61 (9,83)
83,05 (16,53)
Tâche 2
TR CE1
CE1 performance
Amorce
Cible
Amorce
Cible
10,97
Test
1560,79 (473,03)
1596,4 (531,38)
47,98 (14,49)
35,89 (16,72)
39,85 (18,64)
ns
CM1/CM2 performance
44,94 (15,65)
60,57 (20,50)
Amplitude AN
ns
15,63
Tableau des résultats t de student pour
échantillon apparié. : Prétest, Temps de
Amplitude AN
71,86
Réponse CM1/CM2 : Flotte/coule.
Contrôle
|
1430,332 (477,48)
|
1445,79 (405,34)
|
51,88 (18,16)
|
|
Amplitude AN
|
Moyenne
|
150,61
N Amplitude AN
|
t (35)
|
p
|
Tâche 2
Amorce test
|
785,82 (217,60)
|
TR CM1/CM2
|
|
|
Test
Amorce contrôle
|
1473,45 (568,79)
740,33 (215,69)
|
1273,32 (348,22)
52,68 (16,95)
36 45,49
2,11
0,04
|
Contrôle Cible test
|
1307,58 (454,92)
|
1232,992 (292,43)
|
69,19 (20,09)
|
|
819,28 (249,42)
Cible contrôle
747,43 (179,16)
36 71,85
2,98
0,005
Tableau des résultats t de student pour
échantillon apparié : Prétest, Performance
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
N Amplitude AN
|
t (35)
|
p
|
Amorce test
|
78,33 (15,26)
|
|
|
|
Amorce contrôle
|
88,61 (9,83)
|
36 10,28
-4,16
0,0002
|
Cible test
|
83,05 (16,53)
|
|
|
|
44
Tableau des résultats t de student pour
échantillon apparié. : Prétest, Temps de Réponse
CE1 : Flotte/coule.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
N
|
Amplitude AN
|
t (30)
|
|
Amorce test
|
|
|
|
|
|
p
875,04 (344,73)
Amorce contrôle
1012,67 (291,15)
31
-137,63
-1,78
0,09
Cible test
912,22 (339,34)
Cible contrôle
978,35 (255,02)
31
-66,14
1,39
0,18
Tableau des résultats t de student pour
échantillon apparié : Prétest, Performance
CE1 : Flotte/coule.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
N
|
Amplitude AN
|
t (30)
|
|
Amorce test
Amorce contrôle
|
71,13 (21,04)
|
|
|
|
|
56,45 (27,69)
46,94 (27,68)
Pré test Électricité TR : T de
student pour échantillon apparié : CM1.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
N Amplitude AN
|
t (13)
|
p
|
Amorce test
|
1473,45 (568,79)
|
|
Amorce contrôle
|
1307,58 (454,92)
|
14 165,87
|
2,66
|
|
Cible test
1273,32 (348,22)
Cible contrôle
1232,992 (292,43)
14 40,33
0,56
Pré test Électricité Performance : t
de student pour échantillon apparié CM1.
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
N Amplitude AN
|
t (13)
|
p
|
Amorce test
|
52,68 (16,95)
|
|
|
|
Amorce contrôle
|
69,19 (20,09)
|
14 -16,52
-2,43
0,03
|
Cible test
|
|
|
|
|
Pré test Électricité TR : T de
student pour échantillon apparié : CE1.
|
Moyenne
|
N Amplitude AN
|
t (30)
|
p
|
Amorce test
|
1560,79 (473,03)
|
|
Amorce contrôle
|
1430,332 (477,48)
|
31 130,47
|
2,06
|
0,05
|
Cible test
|
1596,4 (531,38)
|
|
t (29)
|
|
Cible contrôle
|
1445,79 (405,34)
|
30 150,61
|
2,6
|
0,02
|
Pré test Électricité Performance : t
de student pour échantillon apparié CE1
|
Moyenne
|
N
|
Amplitude AN
|
t (30)
|
p
|
Amorce test
|
47,98 (14,49)
|
|
|
|
|
Amorce contrôle
|
51,88 (18,16)
|
31
|
-3,9
|
-1,25
|
0,22
|
Cible test
|
35,89 (16,72)
|
|
|
|
|
Cible contrôle
|
39,85 (18,64)
|
31
|
-3,97
|
-1,34
|
0,19
|
Tableau de résultats ANOVA intra, moyenne des TR,
pré test électricité CE 1
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
|
|
|
|
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
110634218
|
1
|
1106344218
|
548,83
|
0
|
0,9339154
|
Erreur
|
6047435
|
30
|
201581
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs. Cible)
|
64
|
1
|
64
|
0,0012
|
0,97
|
|
Erreur
|
1619149
|
30
|
53972
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
321781
|
1
|
321781
|
3,92
|
0,06
|
0,12
|
Erreur
|
2463877
|
30
|
82129
|
|
|
|
Effet* Type de tâche
|
39608
|
1
|
39608
|
0,36
|
0,36
|
|
Erreur
|
1383344
|
30
|
46111
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat comparaison LSD de Fisher
|
Amorce test
|
Amorce contrôle
|
Cible test
|
Cible contrôle
|
|
|
Amorce test
|
|
0,02
|
0,5
|
0,07
|
|
|
Amorce contrôle
|
0,02
|
|
0,08
|
0,53
|
|
|
Cible test
|
0,5
|
0,08
|
|
0,23
|
|
|
Cible contrôle
|
0,07
|
0,53
|
0,23
|
|
|
|
Tableau de résultats ANOVA intra : moyennes des
bonnes réponses, pré test électricité
CE1
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
45
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
429758,1
|
1
|
429758,1
|
232,28
|
0
|
0,89
|
Erreur
|
55504,4
|
30
|
1850,1
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs.
Cible)
|
3000,8
|
1
|
3000,8
|
32,31
|
0,0000003
|
0,52
|
Erreur
|
2786,7
|
30
|
92,9
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
6387,9
|
1
|
6387,9
|
9,14
|
0,005
|
0,24
|
Erreur
|
21049,6
|
30
|
701,7
|
|
|
|
Effet* Type de tâche
|
3,2
|
1
|
3,2
|
0,23
|
0,63
|
|
|
409,3
|
30
|
13,6
|
|
|
|
|
|
Résultat comparaison LSD de Fisher
|
Amorce test
|
Amorce contrôle
|
Cible test
|
Cible contrôle
|
|
|
Amorce test
|
|
0,00000001
|
0,000001
|
0,000039
|
|
|
Amorce contrôle
|
0,00000001
|
|
0,000001
|
0,0000001
|
|
|
Erreur
Cible test
|
0,00000001
|
0,0000001
|
|
0,0000001
|
|
|
Cible contrôle
|
0,000039
|
0,0000001
|
0,000001
|
|
|
|
46
Tableau de résultats ANOVA intra : moyennes des
TR, pré test électricité CM1/CM2
Tableau de résultats ANOVA intra : moyennes des
bonnes réponses, pré test électricité
CM1/CM2
Tableau de résultats ANOVA intra, moyenne des TR,
pré test Flotte/coule CE 1
|
|
|
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
91701821
|
1
|
91701821
|
425,86
|
0
|
0,94
|
Erreur
|
5383301
|
25
|
215332
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs.
Cible)
|
191
|
1
|
191
|
0,004
|
0,95
|
|
Erreur
|
1263243
|
25
|
50530
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
338980
|
1
|
338980
|
3,5
|
0,07
|
|
Erreur
|
2416442
|
25
|
96658
|
|
|
|
|
26986
|
1
|
26986
|
0,52
|
0,47
|
|
Erreur
|
1287612
|
25
|
51504
|
|
|
|
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
Tableau de résultats ANOVA intra : moyennes des
bonnes réponses, pré test
Flotte/coule CE1
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
47
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
364269,5
|
1
|
364269,5
|
204,19
|
0
|
0,89
|
Erreur
|
44599,3
|
25
|
1784
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs.
Cible)
|
2452,2
|
1
|
2452,2
|
26,46
|
0,00003
|
0,51
|
Erreur
|
2316,6
|
25
|
92,7
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
6231
|
1
|
6231
|
7,65
|
0,01
|
0,23
|
Erreur
|
20337,7
|
25
|
813,5
|
|
|
|
|
2,2
|
1
|
2,2
|
0,15
|
|
|
|
366,6
|
25
|
14,7
|
|
|
|
Effet* Type de tâche
|
|
Résultat comparaison LSD de Fisher
|
Amorce test
|
Amorce contrôle
|
Cible test
|
Cible contrôle
|
|
|
Amorce test
|
|
0,00001
|
0,000001
|
0,00001
|
|
|
Amorce contrôle
|
0,00001
|
|
0,000001
|
0,000001
|
|
|
Cible test
|
0,000001
|
0,000001
|
|
0,00001
|
|
|
Cible contrôle
|
0,00001
|
0,000001
|
0,00001
|
|
|
|
Tableau de résultats ANOVA intra, moyenne des TR,
pré test Flotte/coule CM1/CM2
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
48
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
86092148
|
1
|
86092148
|
543,47
|
0
|
543,47
|
Erreur
|
5544443
|
35
|
158413
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs.
Cible)
|
14802
|
1
|
14802
|
1,35
|
0,25
|
0,4
|
Erreur
|
383598
|
35
|
10960
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
123926
|
1
|
123926
|
11,41
|
0,002
|
0,25
|
Erreur
|
380104
|
35
|
10860
|
|
|
|
Effet* Type de tâche
|
6255
|
1
|
6255
|
0,78
|
|
|
Erreur
|
278248
|
35
|
7950
|
|
|
|
|
|
Résultat comparaison LSD de Fisher
|
Amorce test
|
Amorce contrôle
|
Cible test
|
Cible contrôle
|
|
|
Amorce test
|
|
0,04
|
0,12
|
0,08
|
|
|
Amorce contrôle
|
0,04
|
|
0,0006
|
0,74
|
|
|
Cible test
|
0,12
|
0,0006
|
|
0,002
|
|
|
Cible contrôle
|
0,076
|
0,74
|
0,002
|
|
|
|
Tableau de résultats ANOVA intra : moyennes des
bonnes réponses, pré test
Flotte/coule CM1/CM2
ANOVA intra individuel Effet ( test
vs.Contrôle)* Type de tâche ( amorce vs.
Cible).
|
|
|
|
|
SC
|
DDL
|
MC
|
F
|
p
|
Etat-deux partiel
|
Ordre à l'origine
|
933639,1
|
1
|
933639,1
|
1329,446
|
0
|
0,97
|
Erreur
|
24579,7
|
35
|
702,3
|
|
|
|
Type de tâche ( amorce vs.
Cible)
|
1254,3
|
1
|
1254,3
|
15,46
|
0,0004
|
0,3
|
Erreur
|
2839,4
|
35
|
81,1
|
|
|
|
Effet ( test vs. Contrôle)
|
4064,1
|
1
|
4064,1
|
19,28
|
0,0001
|
0,36
|
Erreur
|
7379,7
|
35
|
210,8
|
|
|
|
Effet* Type de tâche
|
4,3
|
1
|
4,3
|
0,3
|
0,59
|
|
Erreur
|
514,4
|
35
|
14,7
|
|
|
|
|
|
Résultat comparaison LSD de Fisher
|
Amorce test
|
Amorce contrôle
|
Cible test
|
Cible contrôle
|
|
|
Amorce test
|
|
0,00000001
|
0,00000001
|
0,00000001
|
|
|
Amorce contrôle
|
0,00000001
|
|
0,00000001
|
0,00000001
|
|
|
Cible test
|
0,00000001
|
0,00000001
|
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Cible contrôle
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Constitution des groupes :
CE1 :
17 sujets dans le groupe apprentissage métacognitif. 15
sujets dans le groupe Logique.
1 absent.
CM1
18 sujets dans le groupe Logique
17 sujets dans le groupe Métacognitif.
1 absent.
Entre le pré test et le post test : Perte de 6 sujets pour
la tâche Flotte /coule et 7 sujets pour
la tâche Electricité.
49
Annexe 4 : Animation Apprentissage :
50
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