Introduction de la première partie
Cette première partie vise à faire le point sur
les concepts abordés afin de construire un cadre théorique qui va
orienter notre travail de recherche. La recherche constructiviste doit faire
appel à un cadre de référence théorique large et
souple (Mucchielli, 2005). Ce cadre doit permettre d'arriver à une
interprétation elle-même cohérente. La lecture fournie des
phénomènes doit être claire. On pourrait dire que ce cadre
de référence est comme une carte provisoire du territoire,
composée de connaissances générales à propos du
phénomène qu'il s'apprête à étudier, ainsi
que des repères interprétatifs (Paillé et Mucchielli,
2003). En ce qui nous concerne, nous allons tenter d'apporter une
définition à la fois précise et globale du concept du
développement avec comme levier l'industrie minière, même
si l'histoire économique a démontré que la
découverte de richesses naturelles ne conduit pas forcément
à une croissance économique plus élevée.
Le Burkina Faso dispose d'un potentiel important en ressources
minérales mais les retombées directes dans l'économie
nationale restent faibles. La littérature nous renseigne que cette
situation est commune à la plupart des pays africains les obligeant
à lancer des politiques susceptibles de pallier ce problème
à travers la création « d'effets d'entraînement »
et d'un contenu local. Il en découle alors la nécessité
pour nous de bien cerner cette notion de contenu local au nom de laquelle bon
nombre de pays riches en ressources examinent ou révisent leurs codes et
contrats d'investissement et d'exploitation des ressources naturelles, pour
mieux tirer profit du potentiel que pourrait offrir les industries extractives
pour un développement économique inclusif. Pour en arriver, il
s'est avéré essentiel pour nous de consulter plusieurs ouvrages
et articles sur ces différents concepts.
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DE L'ETUDE
La manière classique de commencer une étude est
de donner une définition de certains concepts que l'on va traiter. Le
concept n'est pas seulement une aide pour percevoir, mais une façon de
concevoir. Il organise la réalité en retenant les
caractères distinctifs, significatifs des phénomènes. Il
exerce un premier tri au milieu du flot d'impressions qui assaillent le
chercheur (Madeleine ,1996). Le présent chapitre s'évertue donc
à scruter les questions relatives aux généralités
conceptuelles à travers l'explication et l'évolution de certains
concepts comme celui de matières premières, de
développement, du contenu local et des industries extractives.
I. Les matières premières
Les matières premières sont la base même
du développement de la société car elles constituent le
socle de la consommation alimentaire, industrielle et énergétique
et sont donc indispensables et stratégiques dans le contexte de la
globalisation. Ce qui explique la raison pour laquelle depuis toujours elles
sont au centre de la machine politique et des relations internationales, soit
en tant qu'instrument de contrôle ou de domination (Ramdoo, 2019). Par
définition, une matière première est un matériau
naturel brut, extrait ou produit directement par la nature. C'est une
matière non transformée. L'être humain l'utilise en tant
que telle. Il peut aussi la transformer en un produit de consommation. En ce
sens, les premiers matériaux utilisés pour la construction d'un
bien sont considérés comme des matières premières.
Toutes les matières qui servent à fabriquer un bien peuvent
être considérées comme des matières
premières. Elles comprennent, par exemple, le pétrole, le gaz
naturel, les minerais, le sable, le riz, le maïs, le coton, le
caoutchouc...
L'Organisation des Nations unies utilise le terme global de
« produit de base » défini officiellement par la
charte de La Havane en 1948 comme tout produit de l'agriculture, des
forêts, de la pêche et tout minéral, que ce produit soit
sous une forme naturelle ou qu'il ait subi la transformation qu'exige
communément la vente en quantités importantes sur le
marché international.
I-1 Les différents types de matières
premières
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