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Partis politiques dans le processus de la démocratie en république démocratique du Congo de 1990 à  2011.


par Octve Mwenga Lokosa
ISP/MBKA - Licence 2002
  

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4.3. Organisation des élections

4.3.1. Prélude

En Janvier et février 1960 à la table ronde de Bruxelles, les hommes politiques congolais ont fixé l'organisation des élections locales en Mars et celles nationales en Mai 1960. Mais une des fautes des acteurs politiques congolais soucieux d'obtenir l'indépendance furent de ne pas donner des délais nécessaires pour que ces élections s'organisent dans les meilleures conditions mentales et matérielles.59 Ces élections avaient pour objectif de rendre effective la nouvelle structure du Congo organisée par la loi fondamentale, laquelle prévoyait un parlement bicaméral : une chambre des représentants de 117 membres élus au suffrage universel et un sénat de 87 membres élus par les assemblées provinciales à raison de 14 par province ; un président de la République élu au second degré par le sénat.

En outre, la même loi prévoyait au niveau provincial un gouvernement et une assemblée élue. La grande caractéristique de ces élections, souligne TSHIBANGU C., "est la trivialité : rivalités politiciennes, campagne démagogique du type : après l'indépendance, (moi au pouvoir) vous ne payerez plus l'impôt, vous ne travaillez plus dans les champs, vous serez comme les blancs"60, elles sont marquées par des impératifs tribaux, ethniques ou régionaux. En effet, au Katanga les BALUBAKAT sont unis à une cause d'exclusivité ethnique, le MNC/L et UNC se regroupent face au MNC/K principalement composé des BALUBA du Kasaï, l'ABAKO est foncièrement dominée par les BAKONGO, le CEREA s'appuie sur les ethnies du KIVU, le PUNA sur celles de l'Equateur.

A l'issue des élections législatives nationales, le MNC/L remporte la majorité des sièges avec 36 députés, suivi de l'ABAKO avec 12 députés et le reste des sièges sont éparpillés entre les autres formations politiques. Et, c'est sur base de ces résultats que le premier gouvernement fut formé le 21 juin 1960 par le premier Ministre EMERY Patrice LUMUMBA. Quant aux élections présidentielles, KASA VUBU en sort vainqueur, élu au second degré par le sénat avec 159 voix, suivi de BOLIKANGO avec 44 voix, sans compter les 11 votes nuls.61

Sorti de l'exil, Moïse TSHOMBE organise les élections de 1965. Il avait entre autres chargés de terminer la crise et de pacifier le pays. La mission principale de TSHOMBE étant d'assurer la tenue des échéances électorales, l'occasion devient favorable au regroupement des forces politiques dispersées ou anéanties par les rebellions, les sécessions ou l'exil. TSHOMBE créa alors la CONACO (Convention Nationale des Congolais) regroupant 49 partis et associations à bases tribales. Les nationalistes dont le MNC/L dispersés à cause de la rébellion et l'exil, se regroupent et se réorganisent.

Pour des raisons de sécurité et de communication, ces élections vont se tenir du 20 février au 01 avril 1965. La CONACO en sort victorieuse avec 122 députés sur les 167 sièges à pourvoir au parlement. Suite aux nombreuses irrégularités signalées dans le KWILU, le

59 CRAWFORD YOUNG, Introduction à la politique congolaise, éd. Universitaire du Congo, Lubumbashi, 1965, p.79.

60 TSHIBANGU C.,art.cit., p.27

61 MAUREL A., Le Congo de la Colonisation belge à l'indépendance, éd. Harmattan, paris, 1992, p.124.

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KIVU oriental, à GOMA, RUTSHURU, FIZI, Maniema, et dans la cuvette centrale, zones jadis troublées par des rébellions, la cour d'appel de Kinshasa annulera les élections dans ces régions par manque d'urnes et pressions sur les électeurs. "La période postélectorale fut caractérisée par des contestations et des réclamations jusqu'à perturber la vie politique du pays.62

KASA VUBU et TSHOMBE furent opposés par la fin de leurs mandats respectifs. En effet, KASA VUBU estime que le gouvernement de transition de TSHOMBE devra démissionner dès que les résultats définitifs des élections seront connus et que le parlement sera convoqué. TSHOMBE, par contre estime qu'il lui est préférable de rester en fonction jusqu'à l'annonce des résultats définitifs de l'élection présidentielle prévue pour décembre 1965.

Le 13 Octobre, le président KASA VUBU démet le canine TSHOMBE devant le parlement convoqué en session extraordinaire, et confie le gouvernement à Evariste KIMBA, qui recevra 134 votes négatifs sur 262 votes. En dépit de la défiance du parlement, KASA VUBU va encore confirmer la nomination de KIMBA comme formateur du gouvernement. C'est dans cette confusion mêlée à tant d'autres tensions que le coup d'Etat va intervenir le 24 novembre 1965.

Ainsi, les forces armées interviennent le 24 avril 1965, en écartant les politiciens de la scène politique et proposant 5 ans de pouvoir au général MUBUTU. De ce fait, toutes les activités politiques sont suspendues, les formations politiques dissoutes au profit d'un seul parti, le mouvement populaire de la révolution, créé en 1967.

En 1970, des élections présidentielles et parlementaires seront organisées dans le cadre du parti. MOBUTU est présenté comme le candidat unique à la présidence. "Il sera élu pour 7 ans à partir du 4 décembre 1970, avec 10.131.669 voix".63

Pour ce qui est des élections parlementaires, elles eurent lieu du 14 au 15 novembre 1970. Les candidats sont présentés sur la liste MPR. Le déroulement de ces élections, note le professeur ISANGO IDI WANZILA, "Etait contrôlé par le parti de telle sorte que les élus étaient non seulement des militants disciplinés du parti, mais aussi des personnes acquises à la perpétuation du pouvoir".64

Depuis ces élections de 1970, la vie politique générale évoluera vers une radicalisation du parti unique devenant successivement à la seule institution du pays et le parti-Etat.

En 1982, suite à la pression occidentale, aux différentes incursions des rebelles dans le Katanga, à l'opposition déclarée des 13 parlementaires, l'ordonnance loi n°82/006 du 25 Février 1982 est promulguée, portant sur l'organisation politique, administrative et territoriale du pays. La conséquence logique directe de cette loi fut l'organisation des

62 CRAWFORD YOUNG, op.cit. p.82.

63 NDAYWELL E NZIEM I, op.cit., p.631.

64 ISANGO IDI WANZILA cité par TASUKA ANEPEMBI M., notes de cours déjà citées.

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élections des commissaires des zones, des conseillers, des commissaires du peuple selon la nouvelle configuration des circonscriptions.

Les candidats sont sélectionnés sur la liste du parti-Etat. A cette procédure, il faut adjoindre celle de la nomination après la proclamation des résultats. De ce fait, il ne suffit plus d'avoir le plus de voix, mais aussi de prouver son militantisme et sa fidélité au président MOBUTU à défaut de quoi le candidat élu peut se voir enlever son mandat. En 1984, "Une vaste campagne de recensement scientifique de la population eut lieu, suivi de l'élection présidentielle du candidat unique, élu avec 98% de voix.65

Enfin, en 1987 le régime MOBUTU organisa les élections du conseil législatif, des Assemblées Provinciales, des collectivités rurales et zones urbaines.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon