3.3. De 2001 à 2006
Après la mort du Père, le Fils lui
succéda. Dans son discours d'investiture Joseph KABILA a promis, entre
autres, de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. De
façon générale, on peut dire que le contexte politique
marqué par une transition co-piloté par trois composantes
différentes et implications massives de la communauté
internationale, a
52 KAYEMBE A., op.cit. p.99.
53 Du ROY A., Le serment du Théophrate.
L'examen de conscience d'un journaliste, Paris, Edition Flammarion, 1992,
p.47.
54 MUMBANGI G., art.cit., p.10.
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créé un climat moins respectif et plus favorable
à la liberté d'expression. Cependant, la presse resta encore
pendant cette période liée aux grandes personnalités
politiques. Elle se caractérisa, comme le note André-Jean TUDESQ
dans une interview accordée à la RFI (Radio France
Internationale), par une bipolarisation entre une presse pro-Kabila et celle
pro-Bemba. Mais, selon les organisations de défense des droits de la
presse et des journalistes comme JED (Journaliste en Danger) OMAC (Organisation
des Médias d'Afrique Centrale) et RSF (Reporters Sans
Frontières), "le travail des journalistes et leurs personnes
n'étaient pas encore totalement sécurisés. Les
assassinats, non élucidés, des journalistes Franck NGYKE KANGUNDU
et BAPUMA MWAMBA, ont notamment illustré cette insécurité
et démontrent que le délit d'investigation
existe.55
3.4. 2006 à 2011
Depuis la promulgation de la constitution du 18 Février
2006, la situation de la presse a évolué positivement. Ainsi, les
libertés fondamentales sont garanties et protégées ainsi
qu'en témoigne l'article 17 de la constitution sus
évoquée. Au Congo, comme ailleurs en Afrique, les atteintes
vis-à-vis de la presse sont énormes et nombreuses. Ces atteintes
sont soutenues par la dépense économique des maisons de presse.
Dans la plupart des cas, si les financeurs de la presse écrite demeurent
dans l'ombre, il n'en est pas ainsi pour la Radio et la
Télévision qui sont tenues en majorité par les hommes
politiques pour faciliter leurs propagandes, situation qui laisse à
désirer la qualité de l'information livrée par ces maisons
de presse. Nonobstant ces entraves, la situation de la presse s'est
améliorée par rapport aux périodes
précédentes. Par ailleurs, il faut ainsi noter avec KAYEMBE AIME
qu' « il n'existe dans ce pays aucun système légal de
subvention pour la presse, ce qui conduit à se demander pourquoi la loi
002/96, qui prévoyait une aide directe et indirecte de l'Etat à
la presse, n'a jamais été appliquée".56
La libération introduite par la consultation en
matière des libertés individuelles et de garantie des droits de
l'homme a favorisé la naissance et le développement de plusieurs
maisons de presse lesquelles étaient encadrées d'abord par la
haute autorité de Médias, puis par le conseil supérieur de
l'audio-visuel du Congo.
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