CHAPITRE II : EVOLUTION DES INDICATEURS DANS L'EXERCICE
DE LA DEMOCRATIE EN RDC
La présentation de la démocratie en
République Démocratique du Congo mérite bien d'être
faite au vue de certains critères pour autant que ces critères
servent des bases d'analyse et des facteurs de compréhension de certains
événements ayant marqué l'histoire politique de la RDC.
Pour partir, nous nous proposons de considérer les principes basiques de
la démocratie qui sont : Le multipartisme, la séparation des
pouvoirs, l'égalité des citoyens et le respect des droits de
l'homme, la bonne gouvernance, etc. Cependant, eu égard à des
exigences pratiques et au souci d'être précis, nous
considérons quatre principes (le multipartisme, la séparation des
pouvoirs, la liberté de la presse et les élections). Ces quatre
sont certes moindres du vu de l'ensemble des principes démocratiques,
mais suffisants pour rendre compte de l'évolution de la
démocratie à travers le temps.
Une fois ces principes posés, ils seront
considérés comme indicateurs de la démocratie à
différentes périodes de l'histoire du pays sous examen. Ainsi,
pour chaque indicateur, nous suivrons sa variance dans le temps en partant de
1990, année qui correspond à la proclamation de multipartisme au
Congo-Kinshasa, jusqu'à 2011, date correspondant à la seconde
échéance électorale dite libre, démocratique et
transparente, en passant par d'autres phases bien importantes quant à
leurs substances, qu'à l'ouverture qu'elles offrent à la
compréhension du présent travail.
3. Le multipartisme
1.1. De 1990 à 1997
A partir du 24 Avril 1990, une nouvelle ère politique
s'inaugure au Zaïre avec le discours prononcé en cette date par le
président MOBUTU qui, en même temps qu'il accordait aux partis
politiques de fonctionner, annonçait aussi son retrait du MPR. Ainsi,
cette situation marque un pas vers la démocratisation de la
sphère politique. Surtout avec l'annonce de la conférence
nationale souveraine, on assiste à une prolifération des partis
politiques, avec les désordres que cela comporte.
Ainsi, une transition fut décrétée
à cette fin, consacrant l'ouverture politique, avec l'inspiration du
multipartisme politique et syndical. Ce discours avait tranché de
nouvelles orientations politiques du pays notamment :
- Introduction du multipartisme à trois et du pluralisme
syndical ;
- L'abolition de l'institutionnalisation du MPR avec comme
conséquence, la suppression de son rôle dirigeant ;
- La séparation nette entre le parti et l'Etat et la
réhabilitation des trois pouvoirs traditionnels.43
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Les partis politiques étaient désormais
régis par la loi n°90-007 du 18 Juillet 1990 portant organisation
et fonctionnement des partis politiques telle que modifiée et
complétée par la loi n°90-009 du 18 Décembre 1990.
En 1991, sous la loi précitée, 447 partis
politiques avaient été enregistrés comme l'affirme avec
aisance Monsieur Boniface OKENDE BONGE,44 Secrétaire
général aux relations avec les partis politiques du
ministère de l'intérieur.
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