Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1990 à 2020.par Moussa DELI Université de Ngaoundéré - Master 2 2020 |
II. ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉSL'impact de l'homme sur les ressources naturelles est important du fait de l'ampleur de la pauvreté notamment dans les zones rurales et de l'urbanisation rapide. Lutter contre la dégradation des sols, la préservation de la diversité biologique et l'approvisionnement en bois-énergie sont les principaux défis à relever dans cette région à écologie fragile comme la ville de Ngaoundéré. II.1. Dégradation de l'environnement dans la ville de NgaoundéréLa dégradation de l'environnement a attiré l'attention du monde entier et des mesures d'atténuation ont été mises en place. La dégradation de l'environnement peut se définir comme la détérioration de l'environnement par l'épuisement des ressources naturelles telles que l'eau, le sol et l'air, y compris l'écosystème, l'intrusion de l'habitat, l'extermination de la faune et la pollution environnementale225(*). C'est aussi un changement apparent dans l'environnement jugé indésirable ou pernicieux ; elle désigne aussi un processus qui réduit ou détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale, animale et pour la production forestière226(*). En effet, elle résulte des activités humaines où elle est un phénomène naturel aggravé par l'effet des activités humaines. Cette dégradation environnementale peut entrainer une détérioration ou pollution plus ou moins importante d'une ou de plusieurs des fonctions essentielles de l'environnement. II.1.1.Causes de la dégradation de l'environnement dans la ville de NgaoundéréLa dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré est causée par plusieurs facteurs dont la surpopulation en est très certainement l'une des causes principales227(*). Une plantation forestière basée dans la ville de Ngaoundéré, faisant objet du domaine privé de l'État vient d'être envahie par la population locale, par les entreprises privées et par les structures étatiques228(*). Par ailleurs, la réserve forestière de la ville de Ngaoundéré a été créée le 03 juin 1947 sous l'instruction de l'État du Cameroun en vue de résoudre le problème écologique que connaissent les régions septentrionales. Trois mille (3000) ha de plantation forestière était attribués à Ngaoundéré, aujourd'hui elle ne fait que l'ombre d'elle-même car L'espace vert créé dans le passé a été détruit au profit des quartiers spontanés tels que Mbibakala, Hossere et Onaref229(*). L'extraction du bois de chauffe semble être la principale cause de la dégradation des forêts au Cameroun général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier. On estime que dans les zones rurales, les populations auto-consomment annuellement environ 4 millions de bois de chauffe qu'elles collectent directement dans les formations végétales environnantes230(*). Par ailleurs, la majeure partie des populations de la ville de Ngaoundéré utilise le bois-énergie, soit sous forme de buches, soit sous forme de charbon de bois pour sa consommation ménagère. En plus, avec le développement de la ville les lieux de coupe de bois de chauffe se sont éloignés progressivement ; les plus proches gisements importants se trouvent désormais à une vingtaine de kilomètres, la presque totalité des reboisements de la « réserve » a disparu231(*). Chacun participe, par prélèvements occasionnels qu'il fait au cours de ses déplacements, à la dégradation de la végétation de l'espace périurbain. La végétation ligneuse a disparu, coupée pour le bois de chauffe ou au moment de la construction des habitations232(*). Les habitants des villages ont fait du commerce de bois de chauffe une source importante de revenus puisqu'ils le vendent aux abords des routes et dans les quartiers de la ville. * 225 P. Bradant, 2008, Activités humaines et dégradation des terres, Paris, IRD, p.37. * 226 P. Bradant, 2008, p.37. * 227 Entretien avec le Délégué régional des eaux et forêts, Ngaoundéré le 13 Août 2020. * 228 Entretien avec le Délégué régional des eaux et forêt, Ngaoundéré, le 13 Août 2020. * 229 Initiativesvertes.wordpress.com consulté le 30 Septembre 2020. * 230 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.26. * 231 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la promotion et de monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020. * 232 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la promotion et de monitoring du MINEPDED/Adamaoua/ Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020. |
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