2.1.2. Discours populaire
« Le discours de gouvernement est un discours de
propagande de type particulier, il se doit d'être plus feutré,
arrondis aux angles afin de ratisser large et s'assurer que son soutien reste
majoritaire car il est jugé non plus seulement sur des paroles mais
aussi sur des actes » (Gobin, 2011). C'est un discours qui s'adresse
à toute la population, aussi bien aux femmes qu'aux hommes, il s'adresse
à toutes les classes sociales, et à toutes les catégories,
et a pour seul objectif de convaincre le destinataire et gagner sa
confiance.
2.1.3. Quelle place pour les femmes dans la vie politique
?
Pour mieux comprendre la place faite aux femmes dans la vie
politique, retraçons en quelques lignes leur droit de vote dans
l'Histoire. Si l'on regarde plus en arrière, le droit de vote
était équivalent pour les hommes et les femmes, et ce jusqu'en
1789. C'est la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1789 qui
a instauré « un universalisme unisexué ne s'appliquant
qu'à la moitié masculine de la population »,
déclarait Réjane Sénac chargée de recherche
CNRS - tiré de l'article « 70 ans après le droit de vote
des femmes, 2014 ». Cette DUDH permettait d'exclure les femmes
propriétaires de domaines, et ainsi d'être tenues de se faire
représenter par des hommes. La Constitution de 1791 (qui va dans le sens
d'une exclusion des femmes du gouvernement et de toute représentation
à l'Assemblée Nationale) aboutira à une seconde exclusion,
et une troisième par la Convention nationale de 1793
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(abolition et interdiction des clubs féminins par la
loi). Dès lors les femmes passent au statut de mineures, sous la
domination des hommes, incapables d'apporter « la modération de
langage et la netteté des conceptions, qui sont indispensables dans les
usages parlementaires » (Morlot, 1884,).
La France sera longtemps en retard dans ce combat pour
l'égalité des votes. La Nouvelle-Zélande sera le premier
pays à accorder le droit de vote aux femmes en 1893. Il sera
accordé aux Anglaises, aux Suédoises, aux Polonaises et aux
Allemandes en 1918. En 1919 pour les Etats-Unis (au niveau
Fédéral), la Tchécoslovaquie et l'Autriche ; et en 1935
pour la Turquie. Il faudra attendre le 21 avril 1944, pour que le
général De Gaulle signe l'ordonnance qui dispose dans son article
17 que « les femmes sont électrices et éligibles dans
les mêmes conditions que les hommes ». Les femmes
françaises, après un long combat pour devenir des citoyennes
à part entière, obtiennent enfin le droit de voter.
2.1.4. L'évolution du vote féminin
Le 21 avril 1945 les femmes votent pour la première
fois et de manière massive. Apres ce premier enthousiasme vers les
urnes, l'écart de participation se creuse. Bien que les raisons soient
multiples (temps d'adaptation, choix des candidats, ...), il n'en
résulte pas moins qu'en avril 1953, 25% des femmes reconnaissent ne pas
avoir participé aux votes, contre 13% des hommes. Il faudra attendre les
élections présidentielles de 1969 pour voir un taux de
participation des femmes supérieur à celui des hommes. Et enfin
il faudra attendre les années 80 pour que le chemin des urnes se fasse
de manière plus spontanée chez les femmes, et que l'alignement
des comportements entre les deux sexes se réalise. Depuis, les
comportements face aux urnes ne relèvent plus d'un comportement
particulier, mais devient homogène entre les femmes et les hommes. De
plus les études montrent une symétrie entre l'électorat
féminin et masculin dont le choix du vote est difficilement lié
au sexe de l'un ou de l'autre. L'orientation des votes est dès lors
très proche.
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