Décembre 2020
Université Mohammed V- Rabat
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et
Sociales - Agdal Département Sciences de Gestion
Master G.F.C.F
Mémoire de fin d'études pour l'obtention
du Master Spécialisé Gestion Financière Comptable et
Fiscale sous le thème :
Impact de la digitalisation des
entreprises sur le contrôle de
gestion
Réalisé par : Encadré
par :
HATIM Youssef M. NAFZAOUI Mohamed
Achraf
Membres du jury :
M. HASSAINATE Mohammed : Professeur à la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Agdal - Rabat
et Coordonnateur du Master GFCF.
M. NAFZAOUI Mohamed Achraf : Professeur à
l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion - Kenitra.
M. LAHLOU Younes : Expert-comptable DPLE et
Professeur à l'Institut Supérieur de Commerce et d'Administration
des Entreprises - Casablanca.
M. M'HIN Larbi : Professeur à la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Agdal
Rabat
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons tout d'abord à remercier Dieu le tout
puissant et miséricordieux, qui nous a donné la volonté et
la patience pour accomplir ce modeste travail.
- En second lieu nous voudrions présenter nos
remerciements à notre encadrant M. NAFZAOUI Mohamed Achraf pour la
confiance qui nous a accordé et pour ses précieux conseils et son
orientation afin de réussir ce travail de recherche.
- Egalement nos remerciements s'adressent à monsieur
HASSAINATE Mohammed (coordonnateur du master GFCF), et au corps professoral de
la faculté des sciences juridiques économiques et sociales de
Rabat - Agdal pour leurs efforts déployés afin de nous assurer
une formation académique actualisée et de bonne
qualité.
- Nous souhaitons aussi manifester toute notre reconnaissance
à Younes EREBAL pour ses remarques et ses suggestions pertinentes ainsi
que son soutien afin de mener à bien cette recherche.
- Nous n'oublions pas de remercier vivement nos chers parents
pour leur amour, leurs sacrifices et leur soutien inconditionnel à la
fois moral et économique qui nous a permis de faire les études
que nous voulions et par conséquent ce mémoire.
- A tout ce qui a participé à la
réalisation de ce travail de près ou de loin, nous
présentons nos remerciements, notre respect et notre gratitude.
3
RÉSUMÉ
A l'ère du digital tout ce qui ne se transforme pas
concoure le risque de disparition, une nouvelle réalité qui s'est
imposée dans le monde des affaires, et pour faire face à cette
exigence les entreprises doivent être innovantes, flexibles et
créatives. La digitalisation a pour effet de changer les processus et
les pratiques de toutes les fonctions de l'entreprise notamment le
contrôle de gestion qui constitue le levier irremplaçable de sa
performance.
Ce travail de recherche a pour objectif de traiter d'abord le
phénomène de digitalisation d'une manière plus approfondie
en abordant ses composantes, ses impacts sur les entreprises et ses
technologies, ensuite de mettre en lumière ses différents impacts
sur la fonction du contrôle de gestion.
Pour mener cette recherche nous avons réalisé
une étude empirique quantitative auprès d'un échantillon
de 40 contrôleurs de gestion via un questionnaire d'enquête, les
résultats montrent que la plupart de ces contrôleurs sont
impliqués dans les projets de transformation digitale avec un changement
permanent d'outils de travail. Les résultats montrent également
que le Big Data apporte plusieurs opportunités et risques à la
fonction du contrôle de gestion.
MOTS CLÉS : contrôle de gestion,
transformation digitale, Big Data.
4
ABSTRACT
In the digital age, anything that is not transformed runs the
risk of disappearing, a new reality that has become a reality in the business
world, and to face this requirement companies must be innovative, flexible and
creative. Digitalisation has the effect of changing the processes and practices
of all company functions, particularly management control, which is the
irreplaceable lever of its performance.
The aim of this research work is to first treat the phenomenon
of digitalisation in a more in-depth manner by addressing its components, its
impacts on companies and its technologies, and then to highlight its various
impacts on the management control function.
To carry out this research we conducted a quantitative
empirical study with a sample of 40 management controllers via a survey
questionnaire. The results show that most of these controllers are involved in
digital transformation projects with a permanent change of working tools. The
results also show that Big Data brings several opportunities and risks to the
controlling function.
KEY WORDS: management control, digital
transformation, Big Data.
5
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE 9
? PARTIE I: LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES ET SES
IMPACTS
SUR LE CONTROLE DE GESTION 10
CHAPITRE 1 : LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES
12
SECTION 1. LES ENTREPRISES A L'ERE DE LA DIGITALISATION 12
SECTION 2. LA TRANSFORMATION DIGITALE : MATURITÉ, IMPACTS
ET
TECHNOLOGIES 18
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DU CONTROLE DE GESTION A L'ERE DE
LA
DIGITALISATION 29
SECTION 1 : DEVELOPPEMENTS IMPORTANTS DANS LE DOMAINE
DU
CONTROLE DE GESTION 29
SECTION 2 : IMPACT DU BIG DATA SUR LE CONTROLE DE GESTION 39
? PARTIE II: ETUDE EMPIRIQUE SUR L'IMPACT DE LA
DIGITALISATION
DES ENTREPRISES SUR LE CONTROLE DE GESTION 48
CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 50
SECTION 1. CONTROLEUR DE GESTION 3.0 : NOUVEAUX ROLES ET
PROFILS
DE COMPETENCES A L'ERE DE LA DIGITALISATION 50
SECTION. 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE 57
CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
D'ENQUETE 63
SECTION 1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS D'ENQUETE
63
SECTION.2 INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE 73
CONCLUSION GENERALE 78
6
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les risques du digital selon
Gartner 17
Tableau 2 : Les trois impacts de la
transformation digitale 23
Tableau 3 : Nouvelles aptitudes attendues du
contrôleur de gestion 56
Tableau 4 : Paradigmes
épistémologiques 59
7
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les composantes de la
transformation digitale 19
Figure 2 : Les quatre niveaux de
maturité digitale 21
Figure 3 : le processus du contrôle de
gestion 30
Figure 4 : les 4 perspectives du tableau de
bord équilibré 37
Figure 5. Les leviers de contrôle de
Simons 43
Figure 6 : Domaines de compétence des
contrôleurs de gestion et des data scientist 46
Figure 7 : Etapes de la démarche de
recherche scientifique 57
8
LISTE DES ABRÉVIATIONS
CDG Contrôle De Gestion
IT Information Technology (Technologies de
l'information) ERP Entreprise Resource Planning (Progiciel
de gestion intégré)
IA Intelligence Artificielle
TIC Technologies d'Information et de
Communication
SI Systèmes d'Information
PME Petites et Moyennes Entreprises
BD Big Data
ABC Activity Based Costing
ABM Activity Based Management
BSC Balanced Scorecard (Tableau de bord
prospectif)
9
INTRODUCTION GÉNÉRALE
«Digitalization has far-reaching consequences for
today's companies. It is not only an option anymore, but a necessity -
especially for their IT departments. «(Markus Bentele, 2016).
C'est-à-dire : la digitalisation a des
conséquences importantes pour les entreprises d'aujourd'hui, elle n'est
plus seulement une option mais une nécessité, en particulier pour
leurs départements informatiques.
Nous vivons aujourd'hui dans une société qui est
en train de subir une mutation à cause des nouvelles technologies
d'information et de communication, c'est ce que nous appelons « une
transformation digitale » qui est devenue le socle du monde des affaires
actuel et une opportunité permettant de moderniser les pratiques des
entreprises et de rénover leurs business model, toutefois elle apporte
également un ensemble de défis qu'il faut relever.
L'ampleur de ces transformations technologiques surtout avec
le phénomène du « Big Data » ne se limite pas à
l'utilisation des technologies afin d'assurer une gestion digitale du quotidien
de l'entreprise, celle-ci est confrontée à une transformation en
profondeur de ses processus métier, toutes les fonctions sont
concernées notamment le contrôle de gestion.
Le contrôle de gestion en tant qu'un moyen de pilotage
crucial de l'entreprise n'est pas épargné de ces changements, et
sera amené à s'adapter afin de maintenir sa performance, garantir
la pérennité de l'entreprise et aider à la bonne prise des
décisions.
Le choix de mener la recherche sur ce thème est
motivé par le fait que la digitalisation du contrôle de gestion
est un sujet d'actualité et l'une des questions les plus posées
dans le milieu professionnel, ainsi que la littérature dans ce domaine
est très limitée et présente un manque au niveau des
études empiriques, d'où ce présent travail constituera une
valeur ajoutée à la littérature existante, et permettra de
faire progresser la connaissance dans ce domaine.
Ainsi cette recherche a pour objectif de répondre à
la problématique suivante :
Quel est l'impact de la digitalisation des entreprises
sur le contrôle de gestion ?
Pour répondre à cette problématique la
première partie sera dédiée à une revue de
littérature permettant de mettre en évidence les concepts
clés, d'identifier les impacts de la digitalisation sur le métier
du contrôle de gestion dans un cadre théorique, la deuxième
partie permettra à travers une étude empirique de
découvrir le sujet au niveau pratique, de se confirmer par rapport
à la revue de littérature et d'apporter des réponses
synthétiques à la problématique.
10
PARTIE I
LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES ET
SES IMPACTS SUR LE CONTROLE DE
GESTION
11
Introduction de la partie I
La digitalisation est le fruit d'un grand progrès
technologique principalement dans le domaine des technologies d'information
(TI) et de l'informatique, cette révolution digitale a changé non
seulement la vie des gens mais aussi la manière dont les entreprises
fonctionnent en introduisant des changements spectaculaires dans leurs
processus, leur culture et la façon avec laquelle elles
réagissent avec la volatilité de l'environnement.
D'une part la digitalisation ouvre aux entreprises de
nombreuses opportunités : invention de nouveaux produits et services,
amélioration de l'expérience client, une meilleure
compréhension du marché et ses exigences, efficacité des
processus notamment dans les secteurs de l'industrie et des services ...
D'autre part la digitalisation vient avec différents
défis. L'intégration de la culture digitale au sein de
l'entreprise reste une tâche difficile, il faut se doter d'une
stratégie efficace et impliquer tous les collaborateurs de l'entreprise
pour réussir sa transformation digitale, la digitalisation engendre
également des problèmes de transitions liés au
remplacement de certains emplois par l'automatisation ...
Dans cette première partie intitulée « La
digitalisation des entreprises et ses impacts sur le contrôle de gestion
», nous étudierons en premier lieu la digitalisation des
entreprises.
Nous préciserons par la suite dans le cadre de notre
étude que cette transformation digitale des entreprises a des impacts
sur le contrôle de gestion.
Dans notre premier chapitre « digitalisation des
entreprises », nous présenterons la notion de « digitalisation
» et ses outils exploités, encore les différentes
composantes de la transformation digitale tout en mettant le point sur ses
impacts et ses technologies.
Dans notre deuxième chapitre « évolution du
contrôle de gestion à l'ère de la digitalisation »,
nous envisageons dans un premier lieu de présenter les différents
développements dans le domaine du contrôle de gestion et nous
finirons par identifier les impacts du Big Data sur le contrôle de
gestion.
12
CHAPITRE 1 : LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES
Introduction
La digitalisation dans le monde de business est devenue un
sujet de préoccupation majeure et un enjeu stratégique pour
toutes les entreprises quelle que soit leur taille.
Ce premier chapitre comporte deux sections, la première
va nous servir à mettre en lumière la notion de «
digitalisation » notamment dans l'entreprise, de définir ses outils
exploités, ses avantages et ses risques. La seconde section va nous
conduire à affiner cette notion en nous focalisant sur les composantes,
les impacts et les technologies lui sont associés.
SECTION 1. LES ENTREPRISES A L'ERE DE LA
DIGITALISATION
Cette première section apportera ainsi un
éclairage sur cette notion de « digitalisation » en
présentant quelques concepts proches d'elle, de plus les outils
exploités dans la digitalisation, puis ses avantages et ses risques.
1. Notion de la digitalisation
La signification de la digitalisation varie entre les
définitions présentées par les universitaires et les
praticiens, les premiers la définissent comme étant « les
changements induits par les technologies numériques dans tous les
aspects de la vie humaine » (Stolterman, et Fors 2004). Les seconds
pensent que la digitalisation désigne : « l'exploitation radicale
des possibilités d'internet » (Ludovic, 2016).
Une autre définition semble plus pertinente, celle qui
stipule que la digitalisation est : « un phénomène
lié aux nouveaux usages des consommateurs et aux nouveaux objets qui
impactent directement les modèles d'entreprises et d'organisations
actuels »1
La digitalisation peut s'appliquer à une multitude de
domaines, ainsi nous parlons de la digitalisation d'un organisme, d'un
marché, d'un processus ou d'un métier, dans notre approche la
digitalisation de l'entreprise qui nous intéresse le plus. On peut la
caractériser par : « l'intégration de la technologie
digitale dans tous les secteurs d'une entreprise pour changer la façon
dont celle-ci fonctionne et offre de la valeur à ses clients. »
(Mignot, Océan 2019).
1
https://www.digitall-conseil.fr/definition-digitalisation
13
Si l'entreprise a suivi ces évolutions technologiques
et elle a pu s'y adapter tout en transformant son business model et ses
processus, on parle d'une « transformation digitale », ce concept va
être détaillé davantage dans la deuxième section.
2. La digitalisation n'est pas un choix, mais une
nécessité pour les entreprises
La digitalisation n'est plus un choix pour les entreprises,
c'est une obligation imposée par l'environnement économique
actuel et un facteur déterminant de la pérennité de toutes
les organisations, le contexte actuel se caractérise par la concurrence
entre les entreprises et les nouvelles Start Up dont les business model sont
basés sur le digital et l'agilité permanente.
En effet, 52% des entreprises qui apparaissent dans la liste
fortune 500 en 2000 ont disparu2 de l'économie
complétement, parce qu'elles n'ont pas pu s'adapter aux nouvelles
exigences de la digitalisation, par contre les entreprises qui s'ont rendu
compte de la nécessité d'ajuster leurs pratiques, elles existent
encore et vont bien.
Une autre étude mondiale de Couchbase publiée en
2017 3a montré que les entreprises qui ne suivent pas la
transformation digitale seront disparues au-delà de 4 ans, souvent elles
sont absorbées ou elles cessent leurs activités, en d'autres
termes la digitalisation les rend obsolètes (Mignot 2019).
Ainsi la digitalisation d'une entreprise constitue à la
fois une opportunité dans la mesure où elle lui permet de se
restructurer en interne, gagner en agilité par rapport à
l'environnement et s'ouvrir sur de nouveaux marchés. Elle constitue
également une menace parce que la vitesse de la digitalisation dans le
monde des affaires est plus grande que le rythme de restructuration des
entreprises ce qui met en danger leur pérennité (Boutgayout et El
Ghazali 2020).
3. Dématérialisation, Numérisation,
Digitalisation
Ces concepts sont très proches d'entre eux et en
même temps ils sont liés, d'où la nécessité
de mettre en évidence chaque concept et ses particularités.
3.1 Dématérialisation
La dématérialisation signifie le remplacement
des supports d'informations matériels (papier) par des fichiers
informatiques traitables dans l'ordinateur. On parle également
d'informatisation
2
https://www.constellationr.com/blog-news/research-summary-sneak-peeks-constellations-futurist-framework-and-2014-outlook-digital
3
https://resources.couchbase.com/c/2017-cio-survey-results-report?
UTM source = website&x = q-TMEd
14
ou de numérisation puisque la substitution du papier
par l'électronique n'est jamais complète, car il n'existe pas un
bureau à « zéro papier » (Daf-mag glossaire 2019)
Cependant la dématérialisation ne concerne pas
seulement la transformation des documents papiers en fichiers
numériques, elle peut se produire directement à partir d'un
système d'information, on parle ainsi de la «
dématérialisation native » comme le cas d'une facture PDF
établie via un ERP4.
Actuellement on ne se contente pas de parler de la
dématérialisation d'un simple document papier, mais plutôt
d'un processus, dématérialiser c'est « de réorganiser
en profondeur le processus de traitement d'un flux de documents : tâches
à réaliser, intervenants, outils mis en oeuvre,
procédures... »5.
3.2 Numérisation
La numérisation est un terme plus proche de la
dématérialisation, mais ils ne sont pas des synonymes, c'est
l'opération qui sert à transférer un élément
matériel sur un support immatériel (fichiers
informatisés). On parle souvent du « scanner » lorsqu'on parle
de la numérisation, il permet de scanner et de stocker
numériquement des documents papiers, le point qui fait la
différence entre la numérisation et la
dématérialisation est que celle-ci produit des documents
nativement numériques (Anne 2018).
Quand on parle de la numérisation d'une entreprise, il
s'agit des équipements et des outils techniques dont elle recourt et
leurs intégration dans son quotidien de fonctionnement comme les
ordinateurs, smartphones ou tablettes ...etc.
3.3 Digitalisation
La digitalisation est un champ beaucoup plus vaste que la
dématérialisation ou la numérisation, c'est
l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la
communication au sein de l'entreprise.
La digitalisation englobe ainsi la numérisation et va
au-delà d'elle, elle impacte le business model des entreprises ainsi que
leurs processus, en effet, pour en tirer profit, des nouvelles techniques de
gestion, de coordination et d'organisation apparaissent pour accompagner ce
changement.
4 « Entreprise Ressource Planning » ou « Progiciel
de Gestion Intégré »
5
https://locarchives.fr/faq/quest-ce-que-la-dematerialisation/
15
4. Les outils exploités dans la digitalisation des
entreprises
L'entreprise s'appuie sur des outils et des supports
indispensables pour réussir sa transformation digitale
4.1 Le site internet
Tout d'abord, se doter d'un site internet est devenu une
obligation pour chaque entreprise, il constitue la première vitrine
visible par le client, car c'est là où le client se rendra pour
la première fois pour collecter les informations sur l'entreprise, il
faut que ce site soit bien conçu et simple à utiliser pour donner
une bonne perception sur les produits ou les services proposés.
4.2 Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans
l'amélioration de la portée et la visibilité de
l'entreprise, ils permettent de créer un certain degré de
proximité et de confiance avec les clients via le contact continu avec
eux. Ils servent également à créer des contenus
intéressants qui peuvent toucher un public assez large ce qui favorise
davantage la notoriété de l'entreprise
4.3 Les newsletters et les landing pages
Les newsletters et les landing pages servent l'entreprise dans
la conquête de nouveaux clients à travers le contact direct avec
de nouvelles personnes potentiellement intéressées.
Les newsletters sont des e-mails envoyés à des
prospects ou clients abonnés afin d'avoir le maximum de «
conversions » possibles, elles contiennent souvent des sélections
de produits mises en pages aux spécificités et aux valeurs de
l'entreprise. Aujourd'hui nous avons remplacé la newsletter unique par
des newsletters marchandes ou personnalisées qui se basent sur les
données clients.
Les landings pages sont des pages de destination que
l'internaute y arrive lorsqu'il clique sur un lien de nature commerciale,
publicitaire ou autre, ce sont des pages indépendantes des sites
internet, elle permettent de transformer l'internaute en un prospect
qualifié voire même un client. Pour une meilleure
efficacité il faut veiller à ce que l'utilisateur ait une
expérience optimisée vis-à-vis du contenu.
4.4 Les logiciels métiers
Les logiciels métiers sont devenus un outil
incontournable, ce sont un ensemble de programmes qui aident l'entreprise
à mieux fonctionner et à mieux gérer sa transformation
digitale afin de gagner en matière de performance et d'efficacité
opérationnelle.
16
Un logiciel métier (ou progiciel) est conçu sur
mesure pour répondre aux problématiques de l'entreprise ou du
métier, toutefois il est nécessaire de l'adapter aux
spécificités de chaque entreprise. Exemples de progiciels : ERP
(Entreprise Ressource Planning), CRM (Customer Relationship Management), SIRH
(Système d'Information des Ressources Humaines)... etc.
4.5 Les applications mobiles
Il est évident qu'aujourd'hui le smartphone est devenu
une partie intégrante de la digitalisation que ce soit pour les
collaborateurs de l'entreprise ou ses clients, il fonctionne via un ensemble
d'applications mobiles, ce sont des logiciels téléchargeables
qu'on y installe à titre gratuit ou payant.
A cause de l'utilisation accrue des smartphones, l'entreprise
doit rester plus proche de ses clients en concevant des applications mobiles
confortables et légères dans l'utilisation surtout qu'elles sont
aujourd'hui préférées aux logiciels de l'ordinateur
5. Avantages de la digitalisation :
L'entreprise et ses clients peuvent saisir de nombreuses
opportunités de la digitalisation, nous mettons en évidence
quelques-unes :
5.1 Pour l'entreprise
· Une meilleure communication interne et externe avec un
échange simplifié et plus rapide des données ;
· Faciliter la coordination entre les employés
avec l'aptitude de partager les contenus et les modifier en temps réel
;
· Améliorer la rentabilité à
travers l'optimisation des coûts, notamment ceux de la communication
parce qu'elle est devenue bien ciblée ;
· Réduire davantage le temps dans les process via
le biais de l'automatisation des tâches répétitives ;
· Limiter le nombre d'erreurs commises avec la
capacité de détecter et corriger les anomalies facilement ;
5.2 Pour le client
· Une entreprise digitalisée signifie une entreprise
moderne et cela développe son image aux yeux des clients ;
·
17
Créer une meilleure expérience client avec les
outils d'échange rapides des différents canaux de communication
;
· Obtenir un degré élevé de
satisfaction avec des offres plus personnalisés telle que l'assistance
après-vente tout en créant un lien de confiance et de
fidélité.
6. Risques de la digitalisation
Malgré que la digitalisation offre un ensemble
d'opportunités à l'entreprise, elle présente
également des risques qui peuvent être subdivisés en trois
impacts fondamentaux selon les travaux de Gartner.
Tableau 1 : Les risques du digital selon
Gartner
|
RISQUE DE FAIRE
|
RISQUE DE NE PAS FAIRE
|
Impact d'entreprise
|
· Investissement trop tôt.
· prenne plus de risques politiques / de marque en raison
de la sécurité, de la confidentialité et des questions
éthiques.
|
· Les investissements de tournée sont liés
aux mauvaises choses.
· manque des avantages qui
conduisent à la valeur de détenteur de
cisaillement ou de citoyen.
|
Impact client
|
· Les clients ne sont pas prêts ou ne suivent pas.
· les clients ont de plus en plus de problèmes de
confidentialité / sécurité.
|
· Technologies digitales et les
tendances changent les demandes des clients et vous ne pouvez
pas y répondre.
|
Impact concurrentiel
|
· Les concurrents permettent de tester tous les
modèles et
d'éduquer les clients sur l'ensemble du secteur.
|
· Vous abandonnez l'avantage du premier arrivé.
· Les concurrents embauchent en premier talent
numérique.
· Vous n'êtes pas préparé aux nouveaux
venus numériques.
|
|
Source : (Gartner 2015)
18
SECTION 2. LA TRANSFORMATION DIGITALE :
MATURITÉ, IMPACTS ET TECHNOLOGIES
Tout en suivant le même enchainement, ce chapitre va se
focaliser spécifiquement sur la transformation digitale. Cette section
présente des éléments relatifs à la transformation
digitale, ses impacts et ses technologies.
1. Définition de la transformation digitale
Il n'existe pas une définition unique de la
transformation digitale, nous essaierons d'adapter la définition au
contexte de l'entreprise.
Selon Bowersox et al (2005), la transformation digitale inclut
les processus de redéfinition de l'entreprise et le développement
de relations à travers diverses chaînes à valeur
ajoutée. Ils pensent que le défi réside dans la
capacité à diriger l'entreprise et à exploiter tout le
potentiel des technologies de l'information tout au long de la chaîne de
valeur.
PwC (2013) définit la transformation digitale comme une
transformation du monde de l'entreprise grâce à la mise en place
de nouvelles technologies basées sur Internet qui ont une incidence sur
la société dans son ensemble.
Mazzone (2014) définit la transformation digitale comme
l'évolution numérique consciente et continue d'une entreprise,
d'un modèle d'entreprise, d'une idée, d'un processus ou d'une
méthode, qui peut être à la fois stratégique et
tactique. A partir de cette définition on peut constater que la
transformation digitale touche plusieurs dimensions
2. Digitalisation et transformation digitale
Il n'existe pas une définition complète et
précise du concept de « l'entreprise digitale » dans la
littérature, selon Cavelius et al ( 2018) : « l'entreprise digitale
est celle qui a fait entrer dans son fonctionnement quotidien l'utilisation
d'outils numériques innovants, tels que le Big Data, l'intelligence
artificielle, les systèmes informatiques
dématérialisés, les réseaux sociaux et l'Internet
des objets ». Selon cette définition la digitalisation signifie la
mise en place de tels outils et les utiliser par l'entreprise, elle se confond
ainsi avec la technologie.
Or, la transformation digitale ne se limite pas à la
mise en place des nouvelles technologies de l'information au sein de
l'entreprise, il s'agit d'un changement organisationnel radical touchant la
culture et l'ADN de l'entreprise (Boutgayout et El Ghazali 2020).
19
Pour une digitalisation complète il faut que
l'entreprise se transforme, si cette transformation digitale est réussie
l'entreprise sera capable d'identifier et de répondre plus rapidement
aux besoins et aux préférences des consommateurs et
développer des produits et services plus innovants que les concurrents
(Sebastian et al. 2017).
Selon Sebastian et al. (2017) La relation entre la
digitalisation et la transformation digitale est réciproque : les
technologies digitales encouragent voire forcent à la transformation
digitale, c'est-à-dire à la possibilité de diriger le
business par le digital ; d'un autre côté, pour mettre en place de
telles technologies, il est nécessaire que l'entreprise se transforme en
profondeur, et que les entreprises soient capables de maximiser leur nouveau
modèle commercial centré sur les clients grâce à une
excellence opérationnelle. En d'autres termes, à l'ère du
digital, les entreprises qui réussissent sont à la fois digitales
et digitalisées.
3. Les composantes de la transformation digitale
La transformation digitale s'appuie essentiellement sur les
nouveaux usages induits par les technologies en tenant compte de leur
évolution rapide, le large public qu'elle cible et notamment le monde de
l'entrepreneuriat, et les changements qu'ils apportent sur différents
niveaux.
L'observation des situations de digitalisation nous a conduit
à définir ce concept au travers des éléments
suivants: portabilité, automatisation, dématérialisation
(Autissier et Moutot 2015).
Figure 1 : Les composantes de la transformation
digitale
Dématérialisation
Portabilité
DIGITAL
Automatisation
Source :(Métais et Autissier 2016)
20
3.1 Portabilité
L'un des caractères fondamentaux du digital est la
« portabilité » ou en encore la « mobilité ».
En effet, il est constitué d'un ensemble d'applications informatiques
mobiles développées à l'aide de langages permettant leur
portabilité sur différents supports partant des ordinateurs de
bureaux jusqu'aux smartphones et tablettes. Maintenant toutes les applications
(commerciales, partages des documents ...) peuvent être utilisées
sur des supports portables ce qui offre un large espace de liberté
d'action. (Métais et Autissier 2016)
3.2 Dématérialisation
Les processus sont dématérialisés en
totalité ou une partie grâce aux applications digitales dans un
cadre informationnel ou transactionnel, ainsi il y a la possibilité de
réaliser des processus sans aucune intervention humaine et sans un
document physique. Les informations sont saisies et traitées par la
suite avec la sauvegarde de tous les détails de transactions, le client
participe aussi à la création de ses données en saisissant
par exemple des informations concernant sa demande, la prestation peut
être réalisée à travers ces informations
numérisées (Métais et Autissier 2016).
3.3 Automatisation
Elle se manifeste par l'accroissement de performance dans
l'utilisation des facteurs de production : productivité du travail,
productivité du capital, productivité de l'énergie et des
matières premières. On peut ajouter également
l'amélioration des capacités d'individualisation et de
personnalisation (Besson 2016).
Les actions s'enchainent automatiquement sur la base de
règles de gestion issue de l'observation, cette automatisation a pour
avantage la rapidité d'exécution des étapes d'un processus
(Métais et Autissier 2016).
4. Le modèle de maturité digitale des
entreprises
Actuellement les employés disposent des meilleurs
outils digitaux à la maison et au travail, les clients sont devenus de
plus en plus conscients en matière de technologies que les entreprises
qui essaient de leurs vendre, les dirigeants sont attentifs et croient de la
nécessité de naviguer dans le digital mais le problème
réside dans les entreprises traditionnelles chargées d'un
héritage inflexible ce qui rend la mission complexe.
21
Nous allons présenter le modèle de
maturité digitale pour montrer comment les entreprises réagissent
par rapport aux nouvelles technologies, ce modèle est
élaboré par le MIT Center for Digital
Business6 et Capgemini
Consulting7.
La maturité digitale combine deux
éléments étroitement liés, le premier est
l'intensité digitale, c'est le niveau d'investissement dans les
nouvelles technologies afin de changer le mode de fonctionnement de
l'entreprise. Le deuxième est l'intensité de la gestion de la
transformation, il détermine le niveau d'investissement dans les
capacités de management et de leadership destinées à
réussir la transformation digitale au sein de l'entreprise (Westerman et
McAfee 2012).
Figure 2 : Les quatre niveaux de maturité
digitale
Source : (Westerman et McAfee 2012)
Comme nous montre la figure 3, il y a quatre types de
maturité digitale :
4.1 Digital beginners (débutants)
Ces entreprises exploitent un petit peu les capacités
digitales avancées, elles sont matures avec des outils plus
traditionnelles comme l'ERP, certaines d'entre elles sont débutants par
choix mais la plupart se trouvent dans ce quadrant par accident à cause
de la non conscience des opportunités (Westerman et McAfee 2012).
6 Le «MIT Center for Digital Business» est
un centre de recherche financé par l'industrie dont le siège est
à la MIT Sloan School of Management.
7 Capgemini est l'un des leaders mondiaux du conseil,
des services informatiques et de l'infogérance,
https://www.capgemini.com
22
4.2 Digital Fashionistas (Imitateurs
technologiques)
Les imitateurs technologiques croient que le changement se fait
par la possession des outils : ils travaillent avec des technologies à
la mode sans se rendre compte de leur utilité et de leur portage par les
lignes managériales (Autissier et Moutot 2015).
Ces entreprises ont essayé plusieurs applications et
logiciels, mais la plupart de ces initiatives ne créent pas de la valeur
souhaitée, parce que leur mise en place ne s'inscrit pas dans l'objectif
de renforcer les synergies entre eux. Les fashionistas sont motivées par
la transformation digitale mais leur stratégie digitale n'est pas
fondée à cause de non connaissance de la manière de
maximiser les bénéfices commerciaux. Même si certaines
unités commerciales sont matures digitalement, le manque de gouvernance
qui les mets dans ce quadrant (Westerman et McAfee 2012).
4.3 Conservatives (conservateurs)
Dans ce type d'entreprises le management est motivé et
compétent pour procéder au changement mais l'entreprise mobilise
peu le digital pour cela (Autissier et Moutot 2015).
Les conservateurs sont conscients de la
nécessité de la gouvernance pour mieux gérer les
investissements, ils privilégient la prudence à l'innovation,
Toutefois, ils sont sceptiques par rapport à la valeur des nouvelles
technologies, l'objectif de dépenser judicieusement peut leur faire
manquer des occasions appréciables (Westerman et McAfee 2012).
4.4 Digirati (digitaliseur)
Les digitaliseurs sont les plus compétents à
réussir la transformation digitale, ils veulent et savent mobiliser les
technologies et le management à la fois, ils ont un large réseau
de leaders avec lequel ils expérimentent leurs dispositifs afin de faire
évoluer les usages ou pour en créer de nouveaux (Autissier et
Moutot 2015).
En effet ils sont capables de créer de la valeur
à partir de la transformation digitale, ils combinent une bonne
gouvernance avec un investissement suffisant dans les nouvelles
opportunités digitales, chose qui les font progresser continuellement et
leur offre un réel avantage concurrentiel numérique (Westerman et
McAfee 2012).
23
5. Impacts de la transformation digitale
Selon Westerman, et al. (2011), l'impact de la transformation
digitale peut se résumer en 3 niveaux : la transformation de la relation
client, la transformation des processus opérationnels et le changement
des modèles d'affaires comme le montre la figure suivante
Tableau 2 : Les trois impacts de la transformation
digitale
EXPERIENCE CLIENT
|
PROCEDE OPERATIONNEL
|
BUSINESS MODEL
|
Compréhension du client
- Segmentation analytique - Informations des réseaux
sociaux
|
Digitalisation des procédés
- Amélioration des performances
- Nouvelles fonctionnalités
|
Entreprise transformée par le
numérique
- Produit/Service augmentés - Transition du physique au
numérique
- Digital wrappers
|
Croissance du CA
- Ventes améliorées par le numérique
- Marketing Prédictif
- Processus rationnalisés
|
Autonomie des collaborateurs
- Travailler n'importe où n'importe quand
- Communication plus large et plus rapide
- Partage des connaissances au sein de la communauté
|
Nouveau commerce numérique
- Produits numériques
- Redéfinir les périmètres
organisationnels
|
Points de contact avec le client
- Services clients - Cohérence des canaux de communication
- Libre-service
|
Gestion des performances
- Transparence opérationnelle - Prise de décision
orientée par les données
|
Source : (Westerman, et al. 2011)
5.1 Transformer l'expérience client
Le client constitue le facteur crucial qui motive la
transformation digitale parmi les autres, en effet les clients deviennent de
plus en plus exigeants. Brendan Witcher, analyste principal chez
24
Forrester8 affirme que : « Chaque fois qu'un
consommateur est exposé à une expérience digitale
améliorée, ses attentes sont immédiatement remises
à un niveau supérieur9 ».
Aujourd'hui avec l'utilisation des smartphones, applications
mobiles ou toute autre technologie, l'accessibilité à
l'information est devenue plus facile, la question centrale que chaque
entreprise quel que soit son secteur doit se poser est : comment
améliorer l'expérience client avec le digital ?
Selon Berman et Saul (2012), l'engagement avec les clients
à chaque étape de création de valeur est ce qui
différencie une entreprise centrée sur le client d'une autre qui
se contente de bien cibler ses clients. L'interaction avec les clients dans ces
domaines conduit souvent à une collaboration ouverte qui
accélère l'innovation grâce aux communautés en
ligne.
5.2 Transformer les opérations et les
processus
La transformation digitale influence énormément
les opérations, les processus et les modes d'organisation de
l'entreprise
5.2.1 Transformer les opérations
La transformation digitale impacte profondément et
d'une manière significative les opérations de l'entreprise, si
cette dernière le veut, parce que en fin de compte c'est un choix, comme
indique Mignot (2019 ) : « ce n'est pas parce que vous utilisez les
technologies les plus récentes et les plus sophistiquées que
votre entreprise fait sa transformation digitale. Il faudra, pour cela,
modifier aussi la façon dont vous effectuez vos opérations
».
5.2.2 Transformer les processus
La transformation digitale signifie à ce point la mise
en oeuvre de processus complétement nouveaux via le déploiement
d'une technologie digitale quelconque, reprenons l'exemple des systèmes
EDI10 qui permet un envoi automatique des informations entre les
partenaires commerciaux. L'employé lance une commande d'achat dans le
système et la commande se
8 https://go.forrester.com/
9
https://www.cio.com/article/3198121/whats-now-in-digital-transformation.html
10 L'échange de données
informatisé (EDI) est une technique qui remplace les échanges
physiques de documents entre entreprises (commandes, factures, bons de
livraison,...).
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1026#:~:text=L'%C3%A9change%20de%20donn%C3%A9es%
20informatis%C3%A9,de%20livraison%2C...)
25
transmet instantanément au système EDI du
fournisseur, c'est là où on parle d'un nouveau processus et pas
une nouvelle façon de faire les choses (Mignot 2019).
Toutefois, il est nécessaire de bien clarifier les
processus de travail parce que la digitalisation des processus ne peut
être réalisée si le travail cumule des processus peu
clairs, des tâches doublonnées ou délaissées, elle
sert également à diriger les tâches des collaborateurs vers
des activités décisionnelles et relationnelles (Tardieu 2019).
5.3 Transformer les business model
Berman et Saul (2012) indiquent que les entreprises qui
s'attachent à remodeler entièrement leur modèle
d'exploitation optimisent tous les éléments de la chaîne de
valeur autour des points d'engagement avec les clients, et que les entreprises
qui ont un plan cohérent pour intégrer les composantes
numériques et physiques des opérations peuvent réussir
à transformer leurs business models.
Une autre étude menée par Bouwman et al. (2018)
montre que les entreprises ayant changé leurs business models en
s'appuyant sur les medias sociaux et le Big Data 11 ont
réussi à améliorer davantage leur capacité
d'innovation et leurs performances.
6. Les technologies de la transformation digitale
Les avancées technologiques sont responsables du rythme
exponentiel de changement que nous connaissons actuellement dans le monde des
entreprises, nous présenterons quelques technologies nécessaires
pour réussir la transformation digitale de l'entreprise.
6.1 Big Data
De nos jours, le Big Data représente un sujet
d'actualité qui suscite un grand intérêt de la part des
universitaires et des praticiens, en raison de son capacité à
influer sur les pratiques managériales tant des grandes entreprises que
des petites et moyennes entreprises (Vitale et al 2020).
En effet, les Big Data sont devenues des technologies matures
non seulement du point de vue technologique mais aussi du point de vue des
marchés et les entreprises sont conscientes du paradigme des Big Data et
considèrent qu'il s'agit d'une opportunité précieuse pour
la réussite commerciale (Daskalova et Ivanova 2019).
11 Données massives, il sera traité en
détails par la suite
26
Le Big Data apporte plusieurs avantages aux entreprises. Il
permet une plus grande transparence des informations à
l'intérieur, permet une vision plus large, plus profonde et plus
précise, ce qui améliore également la prise de
décision. Il donne aux entreprises la possibilité de créer
une image plus complexe et plus complète de leurs clients et donc offrir
des produits et des services plus précisément adaptés
(?erban 2017).
6.2 Intelligence artificielle (IA)
Marvin Lee Minsky définissent l'intelligence
artificielle comme « la construction de programmes informatiques qui
s'adonnent à des tâches qui sont pour l'instant accomplies de
façon plus satisfaisante par des êtres humains, car elles
demandent des processus mentaux de haut niveau tels que l'apprentissage
perceptuel, l'organisation de la mémoire, et le raisonnement critique
» (Meynlé, Benzakour, et Grégoire 2017).
Pour Roder (2019), L'intelligence artificielle rassemble
toutes les techniques permettant à des ordinateurs de simuler et de
reproduire l'intelligence humaine... elle existe depuis que l'ordinateur fait
tourner des algorithmes qui ne sont que des reproductions du raisonnement
humain.
L'arrivé de l'intelligence artificielle dans
l'entreprise est une continuité de la transformation digitale, en effet,
la disponibilité des données est renforcée par l'IA
à travers de grandes capacités de traitement, de calcul, de
recherche et de stockage afin de laisser place à la performance, Elle
permet également à l'entreprise de créer de nouveaux
revenus et de se déplacer sur sa chaîne de valeur. (Roder
2019).
Par exemple, dans la gestion comptable, l'intelligence
artificielle est souvent trouvée grâce à des logiciels
permettant d'établir des factures, de suivre des clients ou encore de
tenir la comptabilité même. Elle fonctionne en apprenant les
données contenues dans les systèmes d'informations, en
déduit les schémas récurrents, en les comparant à
des bases de données plus vastes lui permettant de prendre des
décisions.
L'intelligence artificielle est donc un facteur essentiel pour
nombreux aspects de l'entreprise. Cela apporte un réel atout par rapport
à ceux qui n'en utilisent pas. L'intelligence artificielle continuera
d'évoluer dans l'avenir et devenir encore plus efficace. A ce stade de
son développement, l'homme est tout de même fondamental au sein de
l'entreprise car il possède des capacités que l'intelligence
artificielle ne possède pas encore.
27
6.3 Blockchain (chaînes de blocs)
La Blockchain est une technologie de stockage et de
transmission d'informations, transparente, sécurisée, et
fonctionnant sans organe central de contrôle (définition
Blockchain France)12.
Au niveau des entreprises, elle facilite ces relations entre
elles, par exemple sur une chaîne logistique complexe où il y
aurait de multiples partenaires, ou pour optimiser des relations
contractuelles. Elle peut créer également un système de
sauvegarde sécurisé, efficace et sans fraude pour toute
entreprise. Les applications Blockchain peuvent être utilisées
dans la comptabilité, la logistique, le contrôle des stocks, la
budgétisation et aussi le système de paie.
6.4 Cloud Computing « l'informatique en nuage
»
Le Cloud Computing a déclenché un vrai
changement dans la fourniture d'infrastructures informatiques ce qui facilite
la transformation digitale des entreprises.
L'informatique en nuage est une infrastructure qui consiste
à fournir des services informatiques (serveurs, stockage, logiciels,
outils d'analyse...) accessibles via une connexion internet
sécurisée afin d'obtenir des ressources flexibles et des
économies d'échelle. L'ordinateur de bureau ou portable, le
téléphone mobile, la tablette tactile et autres objets
connectés deviennent des points d'accès pour l'exécution
des applications ou la consultation des données qui sont
hébergées sur les serveurs. Le Cloud Computing se
caractérise aussi par sa flexibilité qui permet aux fournisseurs
d'adapter automatiquement la capacité de stockage et la puissance de
calcul aux besoins des utilisateurs.
Selon une étude menée par le cabinet Pierre
Audouin consultants en partenariat avec Orange Business Services et Capgemini,
sur 300 DSI interrogés, 55% déclarent que leur
société exploite au moins une solution Cloud (Bourguignon
2017).
Le Cloud Computing permet aux entreprises de
bénéficier d'avantages concurrentiels en matière de
stockage afin de réduire leurs coûts et d'accélérer
l'innovation en améliorant la collaboration avec les partenaires et les
clients. Plus précisément, le Cloud Computing apporte certains
avantages majeurs aux entreprises : Stockage en ligne et les coûts des
services informatiques peuvent être réduits et établis en
fonction de l'utilisation. Selon la quantité d'usage, les coûts
seront plus ou moins élevés grâce aux usagers.
12
https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/
28
6.5 Les objets connectés (Internet Of
Things)
On ne peut pas parler de la transformation digitale sans
parler des objets connectés appelés également l'internet
des objets, aujourd'hui non seulement les ordinateurs et les smartphones qui
peuvent se connecter à internet, mais aussi des machines et des
appareils autre de ces catégories (montres, machines à
café, drones ...).
La révolution des objets connectés va de pair
avec la transformation digitale des entreprises. Il apparait comme un outil
précieux pour améliorer le bien-être, la performance ou la
sécurité des travailleurs.
Grâce aux objets connectés les entreprises
gagnent en termes de potentiel et d'efficacité tel que :
? L'optimisation des chaines logistiques ? L'optimisation des
processus métier ? L'amélioration de l'expérience
client
Conclusion
Au final, la transformation digitale devient une
nécessité pour chaque entreprise pour survivre et aussi afin
d'améliorer sa performance globale, mais pour réussir cette
transformation il ne suffit pas d'utiliser ces technologies, avant tout il faut
se doter d'une stratégie claire et bien élaborée
traçant le chemin de sa transformation digitale.
29
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DU CONTROLE DE GESTION A
L'ERE DE LA DIGITALISATION
Introduction
La digitalisation du monde des affaires a contribué
à l'émergence de nouveaux modes de travail et business models
dans les entreprises, avec les technologies de transformation digitale
notamment le Big Data les processus métiers ont subi de nombreux
changements profonds et le contrôle de gestion constitue la fonction la
plus affectée par ces transformations vu ses rôles clés au
sein de l'entreprise.
Ce chapitre est subdivisé en deux sections, la
première va nous permettre de bien comprendre le contrôle de
gestion via son cadre conceptuel, et ensuite d'expliquer comment les
innovations managériales et technologiques ont contribué à
son développement. La deuxième section va mettre en
lumière les impacts du Big Data sur le contrôle de gestion
représentés par les opportunités, les limites et les
risques.
SECTION 1 : DEVELOPPEMENTS IMPORTANTS DANS LE
DOMAINE
DU CONTROLE DE GESTION
Cette section servira à bien définir le
contrôle de gestion en clarifiant son processus et ses outils, puis
déterminer son rôle dans la gestion du changement en finissant par
l'influence des innovations managériales et technologiques sur ses
pratiques.
1. Cadre conceptuel du contrôle de gestion
Le contrôle de gestion est une fonction ayant une
position importante dans toute entreprise quelle que soit sa taille ou son
secteur, sa définition, son processus et ses outils sont abordés
dans un cadre conceptuel.
1.1 Définition du contrôle de gestion
R. Anthony (1965) définit le contrôle de gestion
comme : « le processus par lequel les dirigeants s'assurent que les
ressources sont obtenues et utilisées avec efficacité et
efficience pour réaliser les objectifs de l'organisation ». Et il
ajoute en 1998 que : « le contrôle de gestion est le processus par
lequel les managers influencent d'autres membres de l'organisation pour
appliquer les stratégies» (cité par : Lambert et Sponem
2009).
30
Ces deux définitions mettent en évidence les
finalités de cette fonction à savoir
l'efficacité13 et l'efficience14 avec l'aspect
comportemental du contrôleur de gestion.
H. Bouquin (2008) caractérise le contrôle de
gestion comme « l'ensemble des dispositifs et processus qui garantissent
la cohérence entre la stratégie et les actions concrètes
et quotidiennes ».
Une autre définition stipule que : « Le
contrôle de gestion cherche à concevoir et à mettre en
place les instruments d'information destinés à permettre aux
responsables d'agir en réalisant la cohérence économique
globale entre objectifs, moyens et réalisations. Il doit être
considéré comme un système d'information utile au pilotage
de l'entreprise, puisqu'il contrôle l'efficience et l'efficacité
des actions et des moyens pour atteindre les objectifs. » (Boisselier et
al, 2013). Cette définition est orientée vers le «
système d'information » comme un instrument crucial du
contrôle de gestion.
1.2 Processus du contrôle de gestion
Le processus de contrôle de gestion peut se résumer
dans le schéma ci-dessous :
Figure 3 : le processus du contrôle de gestion
Source : Grandguillot (2018)
13 L'efficacité représente la
capacité à atteindre un résultat (un objectif)
14 L'efficience représente la capacité
à minimiser les moyens mis en oeuvre pour atteindre ce
résultat
31
y' Stratégie adoptée : le
contrôleur de gestion participe à l'élaboration des grands
axes stratégiques de l'entreprise qui sont déclinés par la
suite en objectifs stratégiques avec la mise en oeuvre des moyens
nécessaires pour les atteindre.
y' Planification : cette phase consiste
à prévoir, évaluer et chiffrer les objectifs qui sont
traduits financièrement en plans d'actions à long terme (plan
stratégique), à moyen terme (plan opérationnel) et
à court terme (budget) avec l'identification des risques et des
opportunités sur l'activité de l'entreprise
y' Suivi des réalisations (pilotage) :
il sert à vérifier et contrôler la bonne exécution
des opérations par les managers et les responsables opérationnels
afin d'apprécier la capacité à atteindre les objectifs
tout en optimisant les moyens mis en oeuvre. Pour ce faire le contrôleur
de gestion dispose d'un ensemble d'outils de suivi et d'alerte tels que le
contrôle budgétaire et les tableaux de bord.
y' Analyse des écarts (post évaluation)
: dans cette dernière étape le contrôleur de
gestion compare les résultats obtenus avec ceux réalisés
afin d'identifier et analyser les écarts. cette action a pour but la
régulation et l'ajustement soit des moyens ou des objectifs, c'est une
occasion aussi pour évaluer les performances des centres de
responsabilité.
1.3 Outils du contrôle de gestion
La réalisation de ces processus repose sur ce qu'on
appelle « boîte à outils » du contrôle de gestion
qu'on peut les classer en 3 outils fondamentaux
+ Outils de prévision
Les outils de prévision se constituent essentiellement
des plans et des budgets, ils consistent à réaliser un chiffrage
des prévisions appelé « budget ». Les deux outils
utilisés sont la gestion prévisionnelle qui s'appuie sur un
modèle représentant l'activité future de l'entreprise et
la gestion budgétaire traduisant ces prévisions en budgets.
+ Outils de suivi
Les outils de suivi sont matérialisés par les
tableaux de bord et le contrôle budgétaire, ce dernier est une
comparaison régulière des prévisions chiffrées et
des réalisations pour analyser les écarts et procéder aux
actions correctives. Les tableaux de bord portent sur des indicateurs mesurant
la performance de nature technique, commerciale, financière ... qui
permettent aux responsables d'agir en cas de dérive avec les objectifs
fixés.
32
? Outils d'analyse et de régulation
Les outils d'analyse sont représentés par le
contrôle budgétaire par écart et par la comptabilité
analytique (de gestion) afin de procéder à des ajustements
correctifs en cas d'écarts significatifs constatés, et
dernièrement il y a le reporting qui est un instrument de communication
destiné à informer les décideurs sur les résultats
d'analyse et les performances de chaque centre de responsabilité.
2. Contribution de l'innovation à la modernisation
du contrôle de gestion
L'innovation constitue le coeur de la création de la
valeur ajoutée de l'économie ainsi qu'une garantie à la
pérennité de l'entreprise dans un environnement en rapide
évolution, elle se reflète par l'adaptation et l'ajustement
continus de l'organisation de l'entreprise par rapport à la
volatilité de son environnement. Nous présentons le rôle du
contrôle de gestion dans la gestion du changement au sein de l'entreprise
et comment l'innovation managériale remet en cause ses outils
traditionnels et y introduit de nouveaux et nous finissons par aborder les
changements du contrôle de gestion face aux nouvelles technologies.
2.1 Rôle du Contrôle de gestion dans la
gestion du changement
Toute entreprise est toujours confrontée à de
nombreux changements qu'ils soient internes ou externes. Face à ces
changements qui peuvent être structurels, liés au marché ou
stratégiques, l'entreprise doit remettre en question ses politiques,
modifier ses stratégies ou ses activités.
Pour ce faire l'entreprise doit mettre en place les outils
nécessaires et identifier les acteurs qui sont capables de mieux assurer
la « gestion du changement » pour mener à bien ce changement
dans une perspective de contrôle de l'environnement et de s'aligner avec
son évolution (TURKI 2006).
Le contrôle de gestion joue un rôle crucial dans
la gestion du changement, selon Touchais et Herriau (2009) : « le
contrôle de gestion reflète une représentation
simplifiée, formelle et conceptualisée de l'organisation, de ses
performances et de son environnement. C'est une représentation
dérivée d'un contexte environnemental, stratégique,
organisationnel et politique » autrement dit le contrôle de gestion
est la représentation fidèle de l'entreprise en fonction du
contexte dans lequel elle opère.
Dans le cadre d'une transformation organisationnelle il y a
deux possibilités pour le système de contrôle de gestion,
soit il se soumet passivement au changement ou il joue le rôle d'agent
de
33
changement. Il est évident que dans cette situation le
contrôle de gestion doit évoluer avec son entreprise au risque de
se désynchroniser avec sa réalité commerciale (Kefi
2020).
Toutefois à cause de cette désynchronisation
entre le contrôle de gestion et la réalité de l'entreprise
qu'un climat de doute et de tension se produit dans l'entreprise, et ce type de
climat qui stimule le changement. Touchais et Herriau (2009) ajoutent que
« au lieu de répandre un sentiment de sécurité et de
confiance, qui ne conduit pas au type de questionnement puissant susceptible
d'entraîner un changement, les systèmes de contrôle
pourraient créer une certaine ambiguïté, favoriser un
sentiment d'insécurité et encourager la curiosité et
l'expérimentation, fournissant ainsi de nouvelles sources d'innovation
».
Nous concluons que le contrôle de gestion peut favoriser
l'innovation et le changement au sein de l'entreprise, la gestion du changement
est une source d'innovation pour le contrôle de gestion, comme il peut
être un outil stimulant le processus de changement.
2.2 L'innovation managériale et le
contrôle de gestion
Avant d'aborder les effets de l'innovation managériale
sur le contrôle de gestion, il convient d'abord de maitriser le concept
d'innovation managériale et comment les limites des outils traditionnels
du contrôle de gestion ont stimulé cette innovation.
2.2.1 Définition de l'innovation
managériale
Il semble très difficile d'identifier les innovations
managériales que les innovations technologiques parce qu'elles sont
beaucoup plus implicites et ne font pas l'objet de brevets et leurs formes ne
sont pas faciles à identifier. Certaines d'entre elles peuvent
être formalisés tandis que d'autres ne le sont pas (Roy, Robert,
et Giuliani 2013).
Selon Birkinshaw et al (2008) : « L'innovation
managériale est l'invention et la mise en oeuvre d'une pratique, d'un
processus, d'une structure ou d'une technique de management nouveaux par
rapport à ce qui est connu dans l'objectif de mieux atteindre les buts
de l'organisation. ».
Un autre élément clé a été
introduit par les mêmes auteurs ultérieurement, ils
considèrent que la recherche de l'amélioration de la performance
constitue le moteur de l'innovation managériale, « L'innovation
managériale est l'introduction de pratiques de management nouvelles pour
l'entreprise dans l'intention d'augmenter la performance de l'entreprise.
» (Birkinshaw et al 2008).
34
Alcouffe et al (2003) définissent l'innovation
managériale comme « un produit, un programme ou une technique
perçu comme nouveau par l'acteur individuel ou le groupe d'individus qui
contre-minent son adoption, et qui, au sein de l'entreprise où il est
mis en oeuvre, affecte la nature, la qualité et la quantité des
informations disponibles pour la prise de décision ».
Cette définition ajoute une dimension significative qui
n'avait pas été abordée auparavant : l'importance de
l'information, et on sait déjà que le contrôle de gestion
est considéré comme le centre d'échange d'informations,
donc cette définition montre qu'il existe un lien étroit entre
l'innovation managériale et le contrôle de gestion par
l'information et la gestion de cette information.
2.2.2 Remise en cause des outils traditionnels du
contrôle de gestion
Nous avons vu dans la conception classique du contrôle
de gestion que celui-ci est basé sur une approche de modélisation
d'activité afin de pouvoir budgétiser les plans d'actions en
amont et l'analyse des écarts en aval, nous allons montrer que ce
processus présente plusieurs limites.
L'agilité et la créativité sont deux
leviers fondamentaux qui garantissent la pérennité de
l'entreprise dans un nouveau monde d'affaires en évolution continue, et
cette créativité doit toucher en profondeur ses processus
métier notamment le contrôle de gestion.
Actuellement il semble nécessaire de changer la
façon dont s'exerce le contrôle de gestion, de nouveaux besoins
apparaissent remettant ainsi en question l'efficacité de ses outils
traditionnels et son capacité à atteindre les objectifs de
l'entreprise, en effet, les systèmes de contrôle de gestion actuel
s'appuient essentiellement sur la comptabilité analytique dont les
informations nécessaires sont fournies par la comptabilité
générale, cette source est destinée à produire les
états financiers ce qui néglige le potentiel de l'entreprise
fondé sur son cycle d'exploitation (Simons 1987).
Les systèmes de comptabilité analytique
classiques font l'objet d'une production des rapports et des tableaux de suivi
qui prennent beaucoup de temps pour leur conception et n'apportent pas une
réelle valeur ajoutée pour la prise de décision, ils sont
uniquement conçus pour répondre aux obligations formelles de
présentation des données (Boutgayout et El Ghazali 2020).
La comptabilité de gestion se base sur le calcul et
l'analyse des coûts, les principales méthodes sont : la
méthode du coût complet, la méthode du coût direct,
l'imputation rationnelle des coûts de structure. Ces méthodes
présentent certaines lacunes, d'abord ces coûts sont directement
liés à la production du bien ou du service sans prendre en
considération les autres composantes qui
35
participent au processus de production, en second lieu la
répartition des charges indirectes est souvent non pertinente et
arbitraire (Boutgayout et El Ghazali 2020).
L'investissement en recherche et développement et
l'usage de la technologie ont participé à la modernisation des
procédés de production, et par conséquent les
méthodes que nous avons mentionnées ne sont plus adaptées.
La technologie a remplacé les unités de main d'oeuvre par des
actifs immatériels qui contribuent à la valorisation des
coûts de production (Boutgayout et El Ghazali 2020)
La nouvelle ère de la digitalisation se
caractérise par l'intensité de la concurrence et
l'émergence de nouveaux business models basés sur
l'automatisation et les technologies d'information, dans ce contexte les
entreprises sont dans l'obligation de modifier la méthodologie d'analyse
des coûts pour être plus compétitives, donc la nouvelle
orientation est l'analyse d'information avec le juste à temps
plutôt qu'une allocation de frais généraux liés
à un niveau d'activité (Mancini et al. 2017).
2.2.3 L'innovation managériale dans le
contrôle de gestion
Nous présentons deux innovations qui ont donnée
l'impulsion à l'évolution du contrôle de gestion qui sont :
la méthode ABC et le tableau de bord prospectif.
? La méthode ABC-ABM (la gestion par les
activités)
La méthode ABC ou Activity-Based Costing (coût
basé sur les activités), est née au début des
années 80 par CAM-I15, cette méthode a pour objectif
l'analyse de la performance et le pilotage des coûts d'une entreprise par
activité.
La méthode ABC est en quelque sorte basée sur le
concept de chaîne de valeur de Michael Porter, pour utiliser la
chaîne de valeur il faut identifier chaque composante des
différentes activités de l'entreprise, la méthode ABC part
du même principe en mettant en évidence la consommation des
ressources nécessaires à la fabrication du produit ou de service.
Cette consommation est exprimée en termes d'unités de travail qui
peuvent être des heures ou une quantité de matières
premières. Un coût est déterminé pour chaque
unité de travail, ce qui permet de calculer le coût global de
l'activité sur la base de la consommation nécessaire pour
fabriquer le produit final (Kefi 2020).
15 Consortium for Advanced Management -
International
Selon Chauvey et Naro (2004) : « la méthode ABC
offre une alternative aux systèmes traditionnels de comptabilité
de gestion, qui avaient perdu de leur pertinence », en effet, elle a
permis de combler les insuffisances des méthodes classiques et
d'apporter les réponses à ses limites. Elle implique une
identification des liens de causalité entre les inducteurs de
coûts et les activités y relatives ce qui permet une allocation
optimale des ressources, comme Philippe Lorino (1991) l'indique « c'est
une technique efficace d'allocation des coûts aux produits et un moyen
utile de lutter contre le gaspillage ».
La méthode ABC a autre volet qui est l'ABM ou
Activity-Based Management, qui aide au pilotage de la performance à
travers sa capacité à bien identifier les ressources
utilisées, le coût de l'activité et les différents
intervenants dans la chaîne de valeur, ce qui permet une meilleure
optimisation de la performance. Cette méthode sert à restructurer
les activités en éliminant les processus qui consomment des
ressources et n'ont aucune valeur ajoutée et à minimiser les
coûts afin d'accroitre l'efficience des activités (Boutgayout et
El Ghazali 2020).
? Le tableau de Bord prospectif (Balanced
Scorecard)
Le tableau de bord prospectif appelé également
le tableau de bord stratégique ou équilibré, est un
tableau conçu par Kaplan et Norton qui décline la
stratégie de l'entreprise en un ensemble d'indicateurs mesurant ainsi sa
performance16, ce n'est pas un outil standard pour mesurer la
performance organisationnelle dans son ensemble c'est plutôt un
système global permettant de clarifier la stratégie afin de la
mettre en oeuvre d'une manière efficace et permettant aussi aux
entreprise de diversifier leurs critères d'analyse.
Le tableau de bord prospectif mesure la performance de
l'entreprise sur la base de quatre perspectives équilibrées comme
le montre le schéma ci-dessous :
36
16
https://www.compta-facile.com/tableau-de-bord-prospectif-balanced-scorecard/
37
Figure 4 : les 4 perspectives du tableau de bord
équilibré
Source :
https://www.piloter.org/balanced-scorecard/index.htm
? Perspective financière : il s'agit
de mesurer la performance financière de l'entreprise via ses apports aux
actionnaires et de s'assurer de l'utilisation efficiente de ses ressources
financières.
? Perspective client : c'est la perception du
client envers la performance de l'entreprise, elle peut être
mesurée avec le taux de satisfaction ou de fidélisation, avec
quelques années d'expérience cette perspective peut
s'étendre aux différentes parties prenantes de l'entreprise.
? Perspective processus internes : ce sont
les processus clés dont l'entreprise doit exceller pour arriver à
l'efficacité et la qualité.
? Perspective apprentissage organisationnel :
c'est la capacité de l'entreprise à être agile, flexible et
son aptitude à changer ses processus et s'améliorer afin de
devenir une organisation apprenante.
Nous remarquons que ces quatre perspectives
représentent les concepts clés et les fondements du
contrôle de gestion, ils reflètent également
l'évolution des systèmes de contrôle de gestion c'est pour
cela que le tableau de bord prospectif est une innovation managériale
privilégiée impactant positivement l'entreprise en
général et le contrôle de gestion en particulier.
38
Nous pouvons conclure que les changements organisationnels
jouent un rôle important dans l'évolution du contrôle de
gestion dans le but d'optimiser la performance des entreprises, cependant il
existe un autre impact qui se manifeste par les changements technologiques.
2.3 Contrôle de gestion et changements
technologiques
Le progrès et l'innovation technologique ont
contribué d'une manière significative à la modernisation
et l'optimisation des pratiques, techniques et processus au sein de
l'entreprise, cette révolution a commencé avec l'émergence
des systèmes « ERP », ceux-ci ont permis à l'entreprise
de consolider les informations qui proviennent de tous les départements
en constituant ainsi une vision globale de l'activité de l'entreprise
(Zouine 2018)
Les ERP ouvrent de nouvelles possibilités au
contrôle de gestion en "éliminant les contraintes liées
à la collecte et au stockage des données en permettant une mise
à jour rapide des données, la création automatique de
rapports de suivi et l'accélération des processus de retour
d'information" (Meyssonnier F. & Pourtier F. 2006). Alors la
fiabilité et la simplification de la collecte des données
constituent de réels avantages en termes de contribution de l'ERP
à la fonction de contrôle de gestion (Santeri et al. 2015).
Les systèmes ERP ont également une grande
capacité à fournir un accès facile et rapide aux
données opérationnelles pertinentes et en temps réel
nécessaires à la prise de décision et au contrôle de
gestion (Kallunki, Laitinen & Silvola 2011).
Cependant selon Meyssonnier F. & Pourtier F. (2006),
l'ERP, en soi, ne semble pas être un facteur déterminant dans
l'évolution des pratiques de contrôle de gestion .Plus
précisément, un ERP a un impact sur les activités
quotidiennes du contrôleur de gestion lors de son installation car il
nécessite la mise en place de nouveaux outils ou formats de rapports,
mais un ERP n'a que peu ou pas d'impact sur le domaine du contrôle de
gestion et ses méthodes (ABC, Tableaux de bord prospectifs ...) restent
inchangées (Kefi 2020).
Il est évident que les progiciels de gestion
intégrés sont très utiles au contrôle de gestion,
toutefois ils proposent une vision restreinte et limitée uniquement aux
données internes de l'entreprise, la digitalisation a apporté une
réponse à cette insuffisance avec l'intégration des
données massives externes ou le Big Data, une nouvelle solution qui a
révolutionnée le monde d'affaires et devenue indispensable
à la réussite de toute entreprise.
39
SECTION 2 : IMPACT DU BIG DATA SUR LE CONTROLE DE
GESTION
De nos jours Le Big Data représente l'une des fameuses
technologies qui fait une révolution remarquable dans le monde de
business, dans cette section nous présentons la définition du Big
Data et ses paramètres connus sous le nom des 5V, puis nous mettons en
évidence ses opportunités pour le contrôle de gestion en
finissant par ses limites et ses risques pour cette fonction.
1. Définition du Big Data
La définition exacte et homogène du terme «
Big Data » est pratiquement impossible, les non-spécialistes qui
cherchent à comprendre ce concept se trouvent devant une multitude de
définitions.
Le Gartner Group définit le Big Data comme un ensemble
d'informations très variées, à haut volume et à
grande vitesse qui exigent des formes de traitement de l'information innovantes
et peu coûteuses pour améliorer la compréhension et la
prise de décision (cité par :Thourot et Folly 2016).
Une définition traditionnelle et assez populaire
créée par le McKinsey Global Institute (Institut mondial
McKinsey, 2011) : "Big Data" fait référence aux ensembles de
données dont la taille dépasse la capacité des outils
logiciels de base de données typiques à les saisir, les stocker,
gérer et analyser" (cité par : Kubinaa et al 2015).
Cette définition met l'accent sur le problème,
qui est à l'origine des Big Data pour les entreprises. La
quantité et le type de ces données sont si vastes et si
variées qu'il n'est pas possible de travailler avec elles de
manière traditionnelle et avec des outils traditionnels comme les
entreprises y étaient habituées.
2. Les 5V du Big Data
Pour bien comprendre la technologie du Big Data il convient de
mettre en lumière les principes de base de son usage qui sont connus
sous le nom des 5V.
2.1 Le volume
Le volume correspond aux énormes quantités
d'informations produites chaque seconde, l'unité de mesure de la masse
de données générée n'est plus en gigabits ou en
même térabits qui sont des unités de mesure des disques
durs d'ordinateurs, mais en zettabits ou en brontobits,
40
aujourd'hui la quantité de données produite
chaque minute est aussi grande que toutes les données qui ont
été engendrées (livres, oeuvres d'art, musique) depuis
l'invention de l'écriture jusqu'à la fin de 2008 (Bourany
2018).
L'accroissement exponentiel de cette masse de données
remet en cause la capacité des outils « traditionnels »
à stocker et analyser cette quantité importante des
données ce qui nécessite d'innover de nouveaux outils de stockage
(cloud, systèmes distribués) et d'analyse statistique pour en
tirer profit et donner une nouvelle dimension à ce domaine (Vloet,
2016).
2.2 La vélocité
La vélocité est la vitesse de création,
de collecte et de déploiement de la nouvelle donnée, par exemple
les messages sur les réseaux sociaux peuvent devenir « viraux
» en quelques secondes ou les transactions financières à
haute fréquence (High Frequency Trading), où les actifs sont
achetés et vendus sur les marchés financiers du monde entier en
nanoseconde. La vélocité du Big Data permet d'analyser les
données en temps réel voire même dès qu'elles sont
générées sans avoir à les stocker dans une base de
données (Dasgupta 2018).
2.3 La variété
La variété fait référence à
la diversité des types de données, auparavant les entreprises se
sont appuyées sur des données structurées soigneusement
organisées et stockées dans des tables de base telles les
transactions de vente par clients ou région, aujourd'hui ce type ne
constitue que 20% de l'ensemble des données, les 80% qui reste sont des
données non-structurées (fichiers texte, photos, contenu
vidéo, discussions sur les réseaux sociaux ...etc.). Ce sont les
éléments reflétant ainsi la variété offerte
par le Big Data (Bourany 2018).
2.4 La véracité
La véracité concerne la fiabilité et la
crédibilité de la donnée, avec la grande quantité
et les différents types d'informations collectées, il semble
difficile de vérifier la qualité et l'authenticité des
contenus (les post Twitter, le langage familier, les hashtags, les fautes de
frappe, les abréviations ...), et ce problème est dû au
manque d'information sur les sources ainsi que la méthodologie de
collecte des données (Cointot et Eychenne 2014).
41
Toutefois les experts de l'informatique font des
énormes efforts pour développer des nouvelles techniques
permettant de mieux gérer ce type de données comme le
W3C17.
2.5 La valeur
La valeur est le V le plus important, elle correspond au
profit qu'on puisse tirer de la technologie Big Data, l'accès aux
grosses données ne peut être utile que lorsque nous sommes
capables de les transformer en valeur, et pour ce faire l'entreprise doit bien
définir les avantages des projets Big Data et leurs coût de mise
en oeuvre.
Actuellement les entreprises sont conscientes de la valeur
potentielle du Big Data, en effet, l'ensemble des revenus et profits
liés aux projets Big Data ont atteint 42 Milliard d'euros de revenu
mondial de marché en 2018, et selon les prévisions ce chiffre
augmentera à 100 Milliards à l'horizon de 2030. 18
(Bourany 2018).
3. Opportunités du Big Data pour le contrôle
de gestion
Il y a un consentement entre les universitaires et les
praticiens que le Big Data apporte plusieurs opportunités aux
entreprises et en particulier le contrôle de gestion, grâce
à l'ensemble des solutions proposées, les nombreuses fonctions et
ses fortes capacités.
Malgré les différents avantages issus du
progrès continu des ERP et des outils de business intelligence
notamment l'amélioration de la qualité des données et
la rapidité de leur traitement, ils présentent également
des limites, d'abord ces outils sont trop orientés vers les
données financières, ils sont également cloisonnés
dans la mesure où chaque outil dispose des données dans son coin,
ce manque est dû à l'inexistence de communication entre les
applications et en dernier point, les ERP proposent une analyse figée
dans le temps et se concentrent uniquement sur les données internes avec
des capacités intuitives et de stockages limitées (Ta,
Perray-Redslob, et Langevin 2018).
Ainsi le Big Data vient pour pallier à ces
insuffisances en offrant de nouvelles perspectives pour le traitement de la
donnée, à travers sa base très diversifiée
intégrant des données internes et externes à l'entreprise,
celle-ci pourra mieux prévoir son activité grâce aux
données complètes
17 Le W3C ou World Wide Web Consortium, est un
organisme international qui développe des standards pour le Web
18
https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2018-2-page-27.htm
42
sur le marché et les clients, le Big Data permet aussi
de réorienter le business et détecter des nouvelles
opportunités stratégiques (Ta, Perray-Redslob, et Langevin
2018).
Le Big Data donne une vision plus large sur la
réalité de l'entreprise à juste temps, et lui permet
également de suivre son activité d'une manière efficace et
efficiente grâce aux outils sophistiqués d'analyse de
données en temps réel, ces outils proposent d'autres
possibilités telles que l'analyse prédictive qui sert à
faire des simulations sur les périodes à venir ce qui
économise le temps déployé pour l'élaboration des
budgets (Boutgayout et El Ghazali 2020).
Pour la fonction contrôle de gestion, les outils de
Data Visualisation 19 aident à mettre en forme et en
valeur les données, de plus le Big Data répond au problème
lié au cloisonnement des données analysées en facilitant
l'intégration des informations produites dans les différentes
départements de l'entreprise. Et avec la production des données
en temps réel, le contrôle de gestion gagnera en rapidité
(Ta, Perray-Redslob, et Langevin 2018).
Nous pouvons dire que le Big Data représente de
nombreuses opportunités pour la modernisation des pratiques du
contrôle de gestion qui peuvent se résumer dans les
éléments suivants (Boutgayout et El Ghazali 2020) :
? Richesse des sources d'informations (internes/externes)
? Grande capacité de stockage et rapidité de
traitement
? Analyse en temps réel (efficacité/efficience)
? Simulations prédictives (économie du temps
consacré à l'élaboration des budgets)
? Aide à la prise de décision
4. Limites de la mise en oeuvre du Big Data dans le
contrôle de gestion
Bien que le Big Data représente un outil remarquable
apportant des opportunités significatives aux entreprises et en
particulier la fonction contrôle de gestion, il a quand même des
limites, pour présenter les limites de la mise en oeuvre du Big Data
dans les systèmes de contrôle de gestion nous utilisons les
leviers de contrôle de Simons (1997) :
19 La visualisation des données est un ensemble
de techniques permettant de représenter les données d'une
manière visuelle sous forme de graphiques ou diagrammes.
43
Figure 5. Les leviers de contrôle de
Simons
Source : Simons (1995)
- Le système de contrôle diagnostic
est utilisé afin de motiver, surveiller et récompenser
la réalisation des objectifs, parmi les limites de l'utilisation du Big
Data dans ce système nous citons l'ignorance des gestionnaires de la
mission de l'entreprise et des objectifs à atteindre lors de l'analyse
des données, il est évident que les données
collectées apportent les bonnes réponses, mais si les
responsables ne posent pas les bonnes questions le Big Data devient inutile, il
faut donc savoir quel est le problème et quelles sont les données
nécessaires à cette fin et comment les analyser. La
capacité à poser les bonnes questions revient aux qualités
personnelles des gestionnaires et de leur créativité (Daskalova
et Ivanova 2019).
- Le système de contraintes permet de
limiter les comportements de recherche d'opportunités, la limite de
l'utilisation du Big Data dans ce système peut se résumer dans la
perception erronée selon laquelle l'appui sur les données
conduira à prendre des décisions pertinentes et à la bonne
mesure de l'action de l'entreprise. Certains responsables recueillent
faussement des données et justifient leurs décisions et actions
par ces mêmes données (Daskalova et Ivanova 2019).
- Le système de croyances sert
à inspirer et à motiver la recherche de nouvelles
opportunités, il se base sur le côté émotionnel des
employés pour créer l'intégrité, les limites du Big
Data
44
dans ce système sont liés au fait que ces
grandes données rendent les tâches des managers plus difficiles et
les confrontent à des problèmes contradictoires, ils doivent
utiliser les rapports basés sur les données avec plus de prudence
dans la prise de décision en prenant en considération
l'équilibre entre l'effet à long terme et à court terme de
cette décision. Par exemple Par exemple, d'après les
données recueillies et analysées, l'entreprise doit augmenter ses
ventes pour la période donnée par le biais de promotions afin
d'atteindre l'objectif annuel. Cela pourrait être en contradiction avec
l'objectif à long terme de construction de la marque, cette
contradiction entre les objectifs à long et à court terme ne
pourrait pas être surmontée en utilisant une solution basée
sur les Big Data (Daskalova et Ivanova 2019).
- Le système de contrôle interactif
est utilisé pour stimuler l'invention de nouvelles
stratégies, l'adaptation aux changements de l'environnement constitue le
défi majeur de l'entreprise, ce système conduit à
l'élaboration de nouvelles stratégies rentables à l'avenir
et capables de relever ces défis environnementales. Les limites du Big
Data dans ce levier sont liés au fait que les décisions de
gestion fondées sur l'analyse des données doivent chiffrer chaque
idée, cette façon de faire supprime la créativité,
d'autre part, les responsables peuvent se tromper et de présenter des
interprétations erronées même si les données et les
statistiques sont correctes (Daskalova et Ivanova 2019).
5. Risques de la mise en oeuvre du Big Data dans le
contrôle de gestion
Ces risques peuvent se représenter en des risques
liés au manque de compétence par rapport aux technologies Big
Data et des risques apportés par l'avènement du data
scientist.
5.1 Risques liés à la non-maîtrise
des techniques du Big Data
Comme le Big Data apporte plusieurs opportunités aux
services financiers et plus particulièrement la fonction contrôle
de gestion, de l'autre côté il a des risques, en effet,
l'accroissement du volume des données et la diversité de leurs
types complique la prise de décision opérationnelle et la rend
plus difficile. Les contrôleurs de gestion se plongent dans un
excès d'informations dont ils ne sont pas encore capables de les traiter
et d'extraire les plus pertinentes, et suite à un manque de connaissance
des nouvelles données émergentes et de leur nature il y a un
risque d'élaborer des interprétations fausses en croisant un
ensemble de mauvaises données, donc le Big Data ne peut être utile
que lorsque les entreprises disposeront des compétences et des outils
nécessaires permettant de trier, analyser et exploiter ces
données, d'où l'émergence du data scientist (Ta,
Perray-Redslob, et Langevin 2018).
45
5.2 Risque lié à la dominance du Data
Scientist sur le contrôleur de gestion
Avec l'avènement du Big Data, la question qui se pose
souvent par les chercheurs et les praticiens concerne la possibilité de
remplacer le contrôleur de gestion par un data scientist
notamment dans le rôle de business partner.
Le data scientist (appelé parfois data
analyst) est un métier apparu la première fois dans les
GAFAM20 et s'est imposé dans la fintech21
et la banque-assurance, deux activités qui se basent sur les grandes
données. 22. C'est un professionnel spécialisé
dans la collecte et le traitement statistique d'informations massives et non
structurées (Davenport et Patil 2012).
Les initiateurs du Big Data affirment que les décisions
fondées sur des données ont tendance à être de
meilleures décisions, réduisant ainsi la capacité des
contrôleurs de gestion à fournir les informations pertinentes aux
managers pour la prise de décision (McAfee et Brynjolfsson 2012).
Dans ce même sens une étude
réalisée par PwC (2017) sous le titre « La transformation de
la fonction Finance est un impératif pour 2017 qui passera par une
double dimension digitale et humaine » a montré que les directeurs
financiers : « continuent à juger que leurs équipes passent
trop de temps à collecter les données, ce qui s'explique par des
reportings plus complexes et plus nombreux et un processus très
manuel23 ». Le problème est dû à des outils
et des processus obsolètes et par conséquent les données
produites sont insuffisantes et pas toujours fiables.
A la différence du contrôleur de gestion qui
maîtrise l'analyse des données structurées dans des bases
de données principalement internes pour résoudre un
problème donné, le data scientist est capable
d'exploiter des données non structurées (internes et externes) et
de les modéliser à travers des outils sophistiqués ce qui
permet d'identifier des tendances et d'en sortir avec des algorithmes
prédictifs auto-apprenants (Sponem 2018).
Pour représenter la position des contrôleurs de
gestion et des data scientist nous utilisons la matrice
élaborée par Richins et al.( 2017), qui classe les deux
métiers en fonction de deux critères : le type d'analyse et le
type de données.
20 Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft
21 La technologie financière ou fintech, est un
secteur dans lequel les start-up proposent de nouvelles technologies pour
l'amélioration des services financiers des entreprises.
22
https://blog.eulerhermes.fr/conseils/data-scientist-controleur-de-gestion/
23
https://www.pwc.fr/fr/espace-presse/communiques-de-presse/2016/decembre/priorites-2017-du-daf.html
46
Figure 6 : Domaines de compétence des
contrôleurs de gestion et des data scientist
Type de données
Structurées Non structurées
Basée sur des Problèmes
Exploratoire
Type d'analyse
Contrôleur de gestion ?
? Data scientist
Source : (Richins et al. 2017)
En revenant à la question principale : le data
scientist pourrait-il remplacer le contrôleur de gestion en tant que
business partner ? Le risque semble réduit voire inexistant
puisque les deux métiers ont des domaines d'expertise différents
et complémentaires, en effet, la connaissance de l'entreprise est
cruciale pour interpréter les données issues du Big Data d'une
manière efficace, le contrôleur de gestion est celui qui a cette
connaissance de l'organisation, il est aussi le garant de la fiabilité
de l'information (Sponem 2018). De l'autre côté le data scientist
participe à l'amélioration de la fonction du contrôle de
gestion via l'automatisation de la production des données, la
sécurisation de l'information financière et en tirant profit des
données autrement grâce à l'identification de nouvelles
corrélations que le statistique descriptive n'est capable de les
trouver.24
Conclusion
Nous pouvons conclure que grâce à la
digitalisation le contrôle de gestion a tellement évolué et
est devenu un acteur déterminant dans la prise de décision et
dans la réalisation de la performance de l'entreprise, le Big Data de
son côté offre de nouvelles opportunités au contrôle
de gestion permettant d'améliorer davantage sa position, mais aussi il
apporte des défis et des risques auxquels il faut faire face à
travers des compétences et des outils pertinents.
24
https://blog.eulerhermes.fr/conseils/data-scientist-controleur-de-gestion/
47
Conclusion de la partie I
La transformation digitale est un facteur déterminant
non seulement pour la survie des entreprises mais également pour leur
réussite sur le moyen et le long terme, pour réussir une
transformation digitale et bénéficier d'un privilège
concurrentiel il ne suffit pas d'intégrer de nouveaux outils et
technologies digitales au sein de l'entreprise, mais il faut se doter d'une
stratégie de transformation efficace et bien définie qui permet
de transformer en profondeur tous les processus de l'entreprise, de changer sa
culture et de réorienter son business model.
Le contrôle de gestion par son rôle informationnel
et de conseil a une position clé au sein de l'entreprise, il a
évolué ces dernières années grâce aux
innovations managériales qui ont apporté plusieurs solutions aux
insuffisances de ses outils traditionnels.
Les systèmes ERP ont facilité les tâches
du contrôle de gestion en lui permettant de gagner en efficacité
et en terme d'économie du temps, toutefois ils présentent
plusieurs limites ce qui poussent les spécialistes de l'informatique
à développer une nouvelle technologie plus puissante.
Le Big Data a apporté de nombreuses opportunités
aux entreprises en particulier le contrôle de gestion sur
différents niveaux, cependant sa mise en oeuvre a des limites et des
risques qu'il faut faire face en mettant à la disposition de
l'entreprise les compétences et les outils pertinents.
48
PARTIE II
ETUDE EMPIRIQUE SUR L'IMPACT DE LA
DIGITALISATION DES ENTREPRISES SUR
LE CONTROLE DE GESTION
49
Introduction de la partie II
Après avoir essayé de répondre à
la problématique par une revue de littérature qui traite en deux
chapitres l'impact de la digitalisation des entreprises sur le contrôle
de gestion dans un cadre théorique en mobilisant un ensemble de
concepts, cette deuxième partie aura pour objectif de tester cette
littérature au niveau pratique.
Pour ce faire il faut d'abord expliquer la position
épistémologique adoptée pour cette recherche, puis il est
nécessaire de se doter d'une panoplie de connaissances liées aux
démarches méthodologiques et la capacité de faire un choix
optimal entre les deux approches : qualitatives et quantitatives, avec
l'aptitude de choisir la méthode de collecte des données la plus
pertinente.
Dans cette deuxième partie intitulée : «
étude empirique sur l'impact de la digitalisation des entreprises sur le
contrôle de gestion », nous expliquerons en premier lieu notre
démarche méthodologique, par la suite nous présenterons
les résultats et les conclusions de l'enquête.
Dans le premier chapitre « méthodologie de
recherche », nous aborderons dans un premier temps les nouveaux
rôles et profils de compétences du contrôleur de gestion
à l'ère du digital, par la suite nous expliquerons nos choix
méthodologiques en commençant par identifier la position
épistémologique de notre recherche, la méthode de collecte
des données et l'échantillon ciblé.
Dans le deuxième chapitre « présentation et
interprétation des résultats d'enquête », nous
présenterons dans un premier lieu les résultats de
l'enquête avec des analyses et commentaires de chaque
élément de ces résultats, en dernier lieu nous discuterons
les résultats obtenus et nous proposerons nos recommandations tout en
mettant le point sur les limites et les perspectives de notre recherche.
50
CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Introduction
Notre objectif de recherche est d'apporter des réponses
claires et précises à la problématique initiale,
d'analyser le phénomène de digitalisation des entreprises et de
mettre en lumière ses différents impacts sur le contrôle de
gestion.
Après avoir présenté dans les deux
premiers chapitres une synthèse de revue de littérature relative
à la question principale de recherche, l'objectif de ce chapitre est de
présenter et d'expliquer la démarche méthodologique
adoptée.
Pour ce faire, ce présent chapitre comprendra deux
sections, dans la première section nous présenterons les nouveaux
rôles ainsi que les nouvelles compétences du contrôleur de
gestion à l'ère de la digitalisation.
La deuxième section sera consacrée aux choix
méthodologiques, dans laquelle nous expliquerons la démarche de
la recherche scientifique, les différents paradigmes
épistémologiques tout en précisant le paradigme
adopté pour notre approche de recherche et en dernier lieu nous mettrons
en lumière la méthode de collecte des données et
l'échantillon ciblé.
SECTION 1. CONTROLEUR DE GESTION 3.0 : NOUVEAUX ROLES
ET PROFILS DE COMPETENCES A L'ERE DE LA DIGITALISATION
Compte tenu du phénomène de la digitalisation
des entreprises, les rôles exercés auparavant par le
contrôleur de gestion assument divers changements ce qui lui impose de
s'adapter au nouveau contexte pour éviter le risque d'être
dépassé et d'être incapable d'accompagner le processus de
transformation de son entreprise, et pour ce faire il faut se doter d'une
panoplie de compétences nouvelles.
Dans cette section nous mettrons le point sur le passage des
rôles classiques aux nouveaux rôles exercés par le
contrôleur de gestion ainsi que nouveau profil de compétences
qu'il faut posséder.
1. Rôles classiques du contrôleur de gestion au
sein de l'entreprise
D'après la littérature le contrôleur de
gestion exerce trois rôles principaux dans l'entreprise : technicien
expert, business partner et informaticien.
51
1.1 Technicien expert (vérificateur /
surveillant)
Selon Bollecker (2007), la tâche classique du
contrôleur de gestion consiste à surveiller les activités
au sein de l'entreprise dans le cadre de la théorie d'agence, ce premier
rôle du contrôleur de gestion permet de s'assurer que les actions
des managers opérationnels sont conformes aux intérêts et
consignes des dirigeants et ont le même sens avec les objectifs
fixés par l'entreprise.
Malgré l'évolution des pratiques du
contrôle de gestion au fil du temps, cette mission ancienne existe
toujours et est masquée actuellement derrière un autre rôle
du contrôleur de gestion appelé « aide au pilotage » ou
« business partner ». (Bourguignon 2003).
1.2 Business partner
A l'opposé de la fonction de surveillance, le
contrôleur de gestion est associé au pilotage de l'entreprise
à travers sa force de proposition et le conseil des opérationnels
(Bourguignon 2003) et (Fornerino et Godener 2006). Les rôles de
surveillant et de business partner peuvent être exercés
par deux personnes afin d'assurer une pertinence des rôles via la
séparation des tâches (Sathe 1983).
Actuellement avec la décentralisation des
activités, une partie des contrôleurs de gestion sont mis aux
côté des opérationnels tandis qu'une partie de
l'équipe est centralisée. Les deux types de contrôleurs de
gestion ont des missions distinctes, les contrôleurs sont les conseillers
des managers assurant ainsi le rôle de business partner, et la fonction
centrale assure la surveillance à l'aide de son réseau de
contrôleurs, cette distinction existe dans le secteur industriel ou nous
parlons du contrôleur de gestion industriel opérationnel et le
contrôleur de gestion siège (Cavelius, Endenich, et Zicari
2018).
Cette distinction entre les rôles nécessite une
coordination d'information et uniformisation de langage, ce qui donne un
troisième rôle au contrôleur de gestion en tant qu'un homme
de liaison assurant la réconciliation entre le rôle du surveillant
et celui du conseiller (Dew et Gee 1973) et (Bollecker 2001).
(Bollecker 2007) met en évidence un troisième
rôle : la fonction de coordination et d'intégration verticale et
horizontale, la coordination horizontale sert à stimuler la
coopération entre les services de l'entreprise entre eux. La
coordination verticale a pour objet de s'assurer de la déclination de la
stratégie dans l'entreprise et de contrôle de sa mise en oeuvre
(Simons 1987).
52
Donc le contrôleur de gestion est au coeur de
l'échange de l'information (Bollecker et Niglis 2009), ce sont les
rôles du contrôleur de gestion tels quels sont
étudiés dans la littérature : le contrôleur de
gestion est celui qui surveille, conseille, coordonne, change et informe
(Bollecker 2007). Les développements technologiques et l'accroissement
de l'usage de l'informatique notamment dans les services financiers ont
contribué à l'émergence d'un autre rôle du
contrôleur de gestion, qui est celui de l'informaticien.
1.3 Informaticien (pourvoyeur d'informations)
Ce rôle est qualifié comme fondamental dans la
littérature, et apporte une grande utilité aux autres
rôles, le contrôleur de gestion est chargé de fournir
l'information dans tous les niveaux de l'entreprise. Ce rôle est
affirmé également par Antony (1993), qui assimile le rôle
du contrôleur de gestion à celui d'une « entreprise de
télécommunication qui garantit que les messages circulent
à travers le système de façon claire, exacte et rapide.
»
Ce rôle est réalisé grâce au
développement des outils informatiques en particulier les
systèmes d'informations ayant permis de raccourcir les délais de
sortie des résultats, selon Pigé (2005) , les nouvelles
technologies génèrent un accroissement des capacités de
collecte et de traitement de l'information. Ce ne sont donc plus a priori les
systèmes qui freinent la rapidité de mise à disposition
des informations du reporting.
Le contrôleur de gestion veille aussi à la
fiabilité et à la pertinence de l'information qui circule au sein
de l'entreprise, il est également responsable du bon choix des outils
informatiques utilisés et la bonne transmission de l'information entre
les différents services de l'entreprise. Cette fiabilité peut
être assurée par l'intermédiaire des reportings et à
travers l'intention des relations entretenues avec les opérationnels
(Bollecker et Niglis 2009).
Toutefois, il y a un accord dans les travaux de recherche
concernant le rôle le plus dominant des contrôleurs de gestion, ce
rôle s'articule autour : processus budgétaire - analyse des
écarts-reporting et mise au point de procédures au
détriment du rôle de « business partner »
compte tenu du temps que prend ces tâches et leur consistance (Boutgayout
et El Ghazali 2020).
C'est dans ce contexte que les nouvelles technologies
d'information viennent pour alléger ces rôles classiques du
contrôleur de gestion en orientant ses missions vers le conseil, la
créativité et l'aide à la décision dans l'objectif
de la réalisation de performance.
53
2. Nouveau rôles du contrôleur de gestion
à l'ère du digital
Aujourd'hui les contrôleurs de gestion sont
confrontés à des pressions fortes pour accompagner le
développement permanent des marchés, des business models et plus
particulièrement les nouvelles technologies. A cette fin les
contrôleurs de gestion jouent un rôle important dans le processus
de digitalisation de leurs entreprises à travers leur implication avec
les comités de direction qui traitent des questions liées aux
problématiques technologiques (Cavelius et al 2018).
l'émergence des outils prédictifs a donné
la possibilité au manager la possibilité d'avoir automatiquement
toutes les informations et analyses dont il a besoin telle que l'intelligence
artificielle, ainsi les rôles classiques du contrôleur de gestion
risques d'être disparus au profit du nouveau rôle de manager de la
performance et du conseiller (Boutgayout et El Ghazali 2020).
Ainsi dans ce nouvel ère digital, Les contrôleurs
de gestion assument de plus en plus des rôles très actifs en ce
qui concerne les décisions de business et essaient également
d'acquérir de nouvelles compétences en analyse de données
(Data analysis), l'informatique en nuage (cloud computing) et
l'apprentissage automatique (machine learning) pour devenir des
business partners « augmentés » des managers (Cavelius,
Endenich, et Zicari 2018) En effet la digitalisation a simplifié le
travail du contrôleur de gestion en lui retirant « le sale boulot
» pour lui donner assez de temps afin de jouer son rôle de conseil
du dirigeant permanent.
Dans les entreprises les plus digitalisées dans leurs
processus métier, le contrôleur de gestion passe moins de temps
dans les tâches récurrentes grâce aux nouveaux outils
digitaux (mise en place de reportings automatisés, abandon du budget
pour un système de rolling forecasts) afin de se consacrer au rôle
de business partner « expert » autrement dit un aide par les outils
digitaux (Cavelius, Endenich, et Zicari 2018).
Avec l'avènement du phénomène du Big
Data, les entreprises aujourd'hui font face à une multitude de
données structurées et non structurées, venant des sources
internes et externes qu'elles doivent gérer pour en tirer de la valeur,
dans ce contexte les contrôleurs de gestion font des énormes
efforts pour assurer la pertinence de ces informations pour qu'elles soient
utiles à la prise de décision, ces changements influencent la
position et les rôles des contrôleurs de gestion et
également les futurs profils recrutés qui vont devoir maitriser
le domaine des systèmes d'informations et l'analyse de données
massives (Möller, Schäffer, et Verbeeten 2020).
54
Au final, ces nouveaux rôles du contrôleur de
gestion peuvent être corrélés avec la technologie afin de
donner un technicien expert et conseiller en matière de technologie
d'informations, dans ce sens le contrôleur de gestion assure en amont le
bon choix de la technologie et les logiciels les plus adaptés à
l'activité de l'entreprise, et puis contrôler les données
produits par ces systèmes afin de vérifier leur
véracité et leur qualité, cette tâche entre dans le
cadre d'une nouvelle science qui s'appelle « connaître ses
données » ou « Know your data » dans le but
d'aboutir à des analyses plus pertinentes et plus précises en se
basant sur une variétés de sources d'information (Boutgayout et
El Ghazali 2020).
Il semble donc clair que la digitalisation a contribué
au développement des rôles du contrôleur de gestion au sein
de l'entreprise, mais il a également exigé un certain nombre de
compétences pour exercer ces nouveaux rôles d'une manière
efficace servant à réaliser la performance de l'entreprise.
3. Nouvelles compétences exigées au
contrôleur de gestion à l'ère du digital
Selon Barthelemy (2019), le contrôleur de gestion doit
développer cinq compétences fondamentales pour s'adapter à
cette révolution digitale et apporter de la valeur ajoutée
à son entreprise.
3.1 Expertise financière
Le contrôleur de gestion doit être capable
d'anticiper l'activité de l'entreprise par le billet de budgets et de
forecasts, et de structurer le business à travers les reportings afin de
supporter la croissance de l'activité de l'entreprise. Il doit montrer
également des aptitudes quant à la modélisation de
l'activité pour réaliser rapidement différents
scénarios sur quelques indicateurs clé de performance (KPI).
3.2 Compétences informatiques
Malgré que pour le contrôleur de gestion l'ERP
est le progiciel privilégié pour l'information financière,
cependant il est insuffisant et les sources de données sont devenues
accrues et les outils d'analyse sont actuellement nombreux et plus performants
(Tableaux de data visualisation, validation robotisée, outils de
business intelligence, Big Data ...) permettant de réduire les
retraitements manuelles des données, et d'offrir ainsi de nouvelles
perspectives.
Le contrôleur de gestion doit être technophile, il
doit aussi être curieux et doit pouvoir bien choisir les nouveaux outils
et suivre son évolution, les mettre en place et se former à leur
utilisation afin d'en tirer de la valeur.
55
3.3 Coordination / Coopération
Pour que le contrôleur de gestion soit toujours proche
des opérationnels, il doit se baser sur les datas, trier les
informations pertinentes et sortir avec de nouveaux KPI, et ne pas rester
prisonnier dans l'aspect financier.
En effet, avec l'évolution des métiers et la
transformation digitale des entreprises, le contrôleur de gestion est
obligé à travailler en équipes multifonctionnelles ainsi
les outils traditionnels deviennent obsolète d'où la
nécessité d'approfondir ses connaissances sur le business et
d'acquérir de nouvelles compétences qui sortent du domaine
financier.
3.4 Communication
La forte position du contrôleur de gestion s'articule
autour deux aspects fondamentaux : le regard objectif qu'il porte sur le
business et les analyses synthétiques qu'il produit et diffuse pour la
prise de décision. Toutefois sa responsabilité ne s'atteint pas
à la création et la diffusion des données, mais lorsqu'il
fait passer le message aux dirigeants sur la situation actuelle de l'entreprise
et les actions à entreprendre afin d'atteindre les objectifs.
A cette fin, le contrôleur de gestion doit soigner sa
communication et être capable de traduire les chiffres en langage
business, il doit développer sa capacité d'influence et
être une force de proposition auprès des parties prenantes.
3.5 Business advisory
Le contrôleur de gestion doit être proactif et non
pas réactif, garder toujours son optimisme, sa positivité et
avoir une vision constructive, il ne doit pas se contenter par informer les
managers mais aussi être capable de les influencer. Il doit
également proposer des solutions à court et à moyen
terme.
Le monde de la finance évolue et le contrôleur de
gestion doit se passer d'un simple supporteur à un acteur clé
dans l'entreprise comme le montre le tableau suivant :
56
Tableau 3 : Nouvelles aptitudes attendues du
contrôleur de gestion
Compétences financières Aptitudes
transverses
Fourni des rapports sur les performances
passées
|
Donne un aperçu du développement futur
|
Esprit analytique et pointu
|
Créatif et éloquent
|
Minimise le risque
|
Gère l'incertitude
|
Souci du détail
|
Garde une vue d'ensemble
|
Pragmatique
|
Flexible
|
Coopératif
|
Stimulant
|
Aime prendre en compte toutes les options
|
Mise sur l'action
|
Contrôle rigoureux
|
Capable de jouer de son influence
|
Répond avec réactivité
|
Prend des initiatives avec proactivité
|
Expertise comptable
|
Sens commercial aiguisé
|
Identifie les problèmes
|
Affronte les problèmes
|
Axé sur les leviers de rentabilité
|
Fourni des analyses décisionnelles
|
Source :
https://www.linkedin.com/pulse/le-contr%C3%B4leur-de-gestion-30-camille-
barthelemy/?originalSubdomain=fr
57
SECTION. 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE
Cette section est élaborée dans l'objectif de
présenter en détails notre démarche méthodologique
et d'expliquer nos choix méthodologiques, ainsi nous commencerons par un
aperçu sur la démarche de la recherche scientifique, puis nous
présenterons les paradigmes épistémologiques et nous
finirons par clarifier la méthode de collecte des données.
1. La démarche de la recherche scientifique
Selon Van Campenhoudt et Quivy (2011), la démarche de
recherche peut être définie comme la manière à
suivre pour répondre à un problème de recherche. Elle est
fondée sur trois actes principaux à savoir la rupture, la
construction et la constation, pour réaliser cette démarche il
faut passer par un ensemble d'étapes comme le montre la figure suivante
:
Figure 7 : Etapes de la démarche de recherche
scientifique
Source : (Van Campenhoudt et Quivy 2011)
Pour mener à bien une recherche scientifique et se
sortir avec des résultats pertinents et concrets, il est d'abord
nécessaire de comprendre la portée de chaque étape de la
démarche, puis respecter cette démarche avec rigueur.
58
2. Le cadre épistémologique de la
recherche
Avant de mettre la lumière sur la démarche
méthodologique adoptée il convient d'abord d'inscrire le projet
de recherche dans un cadre épistémologique.
2.1 Les différents paradigmes
épistémologiques
Selon Piaget (1967) « l'épistémologie est
l'étude de la constitution des connaissances valables. ».
L'épistémologie est une branche de la philosophie qui
s'intéresse à l'étude des théories de la
connaissance, elle est appelée également la philosophie des
sciences (Gavard-Perret et al. 2008).
T. Kuhn (1963), dans son ouvrage « La structure des
révolutions scientifiques » définit un paradigme
scientifique comme « une constellation de croyances, valeurs,
techniques...partagées par une communauté scientifique ».
Il existe plusieurs types de paradigmes
épistémologiques, le tableau ci-dessous représente les
différents paradigmes et ses caractéristiques
59
Tableau 4 : Paradigmes
épistémologiques
Source : (Thiétart 2014)
2.2 Notre position épistémologique
Pour notre recherche nous avons choisi d'adopter le paradigme
épistémologique positiviste avec un raisonnement déductif
en partant du général au particulier, le choix de ce paradigme
est dû à sa correspondance avec notre approche de recherche et les
objectifs que nous voulons y arriver à la fin de ce travail de
recherche.
En effet, le phénomène de la digitalisation
existe déjà dans la réalité, et les données
publiées à ce propos sont objectives, ainsi que nous sommes
totalement indépendants de l'objet de recherche car nous ne disposons
pas d'une expérience ou d'une connaissance préalable du sujet,
donc notre objectif de recherche consiste à observer la
réalité et de découvrir sa structure à travers
l'interrogation des événements.
60
En fin les hypothèses fondatrices du paradigme
épistémologique positiviste sont les mêmes que notre
recherche :
? Hypothèse 1 : déontologie
réaliste (l'indépendance entre le chercheur et l'objet de la
recherche)
? Hypothèse 2 : détermination
naturelle (nous ne cherchons pas les causes profondes « le pourquoi »
mais uniquement les lois des phénomènes « le comment
»)
? Hypothèse 3:
dépistémologie objectiviste dualiste (le chercheur prend des
précautions pour rester détaché et distant de son objet
d'étude)
3. La méthode de collecte des données
Pour répondre à nos objectifs de recherche nous
avons adopté une approche quantitative, et nous avons choisi le
questionnaire comme méthode de collecte des données. Notre choix
est justifié par le fait que cet instrument permet de répondre
aux questions de recherche et de recueillir un maximum de données, ce
qui assure la validité et la fiabilité des résultats
obtenus.
En outre, le questionnaire permet d'économiser le temps
pour le chercheur et d'exploiter plusieurs données. Pour avoir une base
de données assez riche, nous avons diffusé le questionnaire en
ligne sur Linkedin via le lien de Google Forms afin de collecter suffisamment
de données.
L'utilisation de cette méthode de l'enquête comme
moyen d'investigation auprès des contrôleurs de gestion se
justifie notamment par la possibilité qu'elle nous ouvre de recueillir
directement des informations sur leurs pensées et leurs opinions.
4. La composition du questionnaire
Le questionnaire comprend un paragraphe d'accueil informant le
répondant :
- L'objectif de l'enquête
- l'anonymat et de la confidentialité des réponses
données
Dans sa version finale, il est composé de 5 volets qui
ont été ordonnés selon les objectifs recherchés
:
? Informations générales sur l'entreprise ?
Transformation digitale de l'entreprise
? Implication du contrôleur de gestion dans les projets de
transformation digitale
? Avantages apportés par le Big Data au contrôle de
gestion
61
? Risques apportés par le Big Data au contrôle de
gestion
5. La formulation des questions
Les questions sont généralement formulées
de façon fermée pour orienter les contrôleurs de gestion
dans ses réponses et leur permettre un gain de temps. Quelques questions
comprennent un choix ouvert (autre) pour ajouter d'autres
éléments ou des remarques concernant l'impact du Big Data sur
l'entreprise et le contrôle de gestion.
Les questions figurant au sein du questionnaire prennent
différentes formes qui auront alors des objectifs et traitements
spécifiques :
? Les questions fermées à réponse unique
? Les questions à choix multiples à réponses
unique
? Les questions à choix multiples à réponses
multiples
La version définitive du questionnaire a fait l'objet
d'un test auprès de deux contrôleurs de gestion. Celui-ci nous a
conduits à reformuler de manière plus simple certaines questions
et de supprimer des autres faisant double emploi ou estimées trop
confidentielles.
6. L'échantillon ciblé
Nous avons ciblé dans notre enquête des
contrôleurs de gestion travaillant dans des entreprises de
différentes tailles et secteurs d'activité, le questionnaire a
été envoyé via le réseau professionnel Linkedin, le
nombre de réponses collectées est de 40 qui feront l'objet d'un
traitement informatique.
Conclusion
Ce chapitre a été élaboré dans
l'objectif d'éclaircir la méthodologie poursuivie dans notre
travail de recherche, ainsi, de la première section nous constatons que
les rôles du contrôleur de gestion ont subi de nombreuses mutations
à cause de la digitalisation, et que pour être un contrôleur
de gestion de demain il faut veiller à acquérir une panoplie de
compétences orientées essentiellement vers les nouvelles
technologies d'information.
A travers la deuxième section nous avons
précisé que notre travail s'inscrit dans un cadre
épistémologique positiviste, celui-ci correspond parfaitement
à notre approche de recherche, les tenants de ce courant affirment qu'il
n'existe qu'une seule réalité que le chercheur essaie d'expliquer
et de prédire de la manière la plus neutre et la plus objective.
Nous avons adopté un raisonnement déductif qui sert à
partir des notions générales pour aboutir à des
constats
62
particuliers, ensuite nous avons choisi une approche
quantitative en s'appuyant sur le questionnaire comme méthode de
collecte des données auprès d'un échantillon
composé de 40 contrôleurs de gestion.
63
CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS D'ENQUETE
Introduction
Ce chapitre constitue la partie cruciale de notre recherche en
ce sens qu'elle traite les données issues des observations empiriques
grâce au questionnaire d'enquête.
L'enquête que nous avons menée auprès des
contrôleurs de gestion nous a permis de collecter une panoplie
d'informations qui va nous servir à plus au moins comprendre leurs
réactions par rapport à la digitalisation au sein de leurs
entreprises.
Ce présent chapitre est divisé en deux sections,
la première consistera à présenter et à analyser
les résultats de l'enquête, la deuxième section sera
consacrée à la discussion des résultats obtenus, les
recommandations, les limites de recherche et en fin les prolongements possibles
de notre travail.
SECTION 1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
D'ENQUETE
Cette section va nous servir à présenter et
analyser les résultats de l'enquête pour savoir l'impact de la
digitalisation sur le contrôle de gestion.
Le cadre général de l'étude peut se
résumer dans les points suivants : la transformation digitale et le
contrôleur de gestion et l'impact du Big Data sur le contrôle de
gestion.
1. Taux de réponse
Sur les 100 questionnaires distribués, nous avons
reçu 40 réponses soit 40%, ce taux paraît relativement
faible et qui peut être expliqué par différentes raisons,
d'abord l'envoi du questionnaire était par le biais des e-mails et le
réseau professionnel Linkedin, donc la possibilité qu'un
professionnel répond à l'e-mail ou au message reste toujours
faible à cause du nombre d'e-mails et de messages qu'il reçoit
chaque jour.
Notre questionnaire a visé des contrôleurs de
gestion ayant différents niveaux de responsabilité (seniors,
responsables, directeurs ...), donc la charge du travail et le niveau de
préoccupation différent d'un professionnel à un autre et
par conséquent l'intéressement à notre questionnaire et
cela s'explique par le fait qu'un bon pourcentage de personnes ont vu le
questionnaire sans y répondre tandis que d'autres n'ont pas pu le
voir.
64
2. Traitement et analyse des données
reçues
Selon Zghal (1991) : « L'analyse consiste à
rassembler les informations recueillies puis à les traiter de
manière qu'elles soient mises sous une forme susceptible d'apporter des
réponses aux questions... Quant à l'interprétation, elle
représente en quelque sorte une synthèse rattachant les
réponses fournies par l'analyse aux connaissances dont dispose le
chercheur sur le plan théorique et sur le plan concret du milieu
étudié, et ce, en vue de donner un sens plus
général à ces réponses »
Notre première tâche consiste à rassembler
les différentes données que nous avons collectées afin de
les présenter par la suite sous une forme bien déterminée,
en outre l'interprétation constitue la lecture analytique de ces
données.
Les résultats de cette étude empirique sont
analysés par rubrique et par ordre d'apparition dans le questionnaire
pour simplifier le traitement et l'analyse.
Le traitement statistique est effectué par Google Forms
et l'analyse que nous allons entamer respectera la structure du
questionnaire.
1) Secteur d'activité des entreprises de
l'échantillon
35%
5%
20%
40%
Industrie Commerce Services Autres secteurs
Au début de notre questionnaire, nous avons posé
une question pour savoir les différents secteurs d'activité des
entreprises dans lesquelles travaillent les contrôleurs de gestion,
l'objectif est de traiter la problématique dans divers secteurs
économiques.
Ce graphique montre que le secteur d'industrie et de services
sont les secteurs dominants dans notre étude avec respectivement 40%
pour l'industrie et 35% pour les services, le secteur de commerce constitue 20%
et 5% pour les autres secteurs.
2) Effectif du personnel dans les entreprises de
l'échantillon
45% 43%
|
40%
|
|
|
|
|
|
30%
|
|
|
|
25%
|
|
|
20%
|
|
|
15% 13%
|
|
|
10%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0%
|
|
|
|
|
<50 Entre 50 et 500 Entre 500 et 999 >1000
|
|
Ce graphique montre que les contrôleurs de gestion
travaillent dans des entreprises de différentes tailles, cela est
confirmé par l'effectif du personnel que compte chaque entreprise, ainsi
les entreprises ayant un effectif entre 50 et 500 employés constituent
le grand pourcentage (43%) suivies par les entreprises employant plus de 1000
salariés (33%) tandis que les entreprises disposant d'un effectif entre
50 et 500 employés et celles qui ont moins de 50 ont le même
pourcentage (13%).
3) Importance de la transformation digitale dans
l'entreprise
53%
15% 0%
32%
Très important Important
Peu important Sans importance
65
66
Pour savoir si les entreprises sont conscientes de la
nécessité de se transformer, nous avons posé une question
aux contrôleurs de gestion « pour votre entreprise, la
transformation digitale se situe dans quel niveau d'importance ? ».
A partir du graphique, nous constatons que pour 32% des
entreprises la transformation digitale est très importante, tandis que
53% estiment qu'elle est importante, en outre 15% la donnent peu d'importance
et il n'existe aucune entreprise qui stipule que la transformation digitale
n'est pas importante.
4) Votre entreprise dispose-elle d'une stratégie
de transformation digitale ?
Je ne sais pas
|
|
20%
|
|
|
|
Non
|
27%
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
53%
|
|
|
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Nous avons posé la question aux contrôleurs de
gestion si leurs entreprises disposent d'une stratégie de
transformation, 53% répondent avec « oui » tandis que 27%
répondent avec « non », en outre 20% des contrôleurs
déclarent qu'ils ne savent pas si leurs entreprises disposent d'une
stratégie ou non.
5) 67
Participation du contrôleur de gestion dans les
projets de transformation digitale
14%
Non
86%
Oui
D'après le graphique, 86% des contrôleurs de
gestion confirment qu'ils sont sollicités dans les projets de
transformation digitale de leurs entreprises tandis que 14% des
contrôleurs ne le sont pas.
6) Statut d'implication du contrôleur de gestion
dans les projets de transformation digitale
78%
22%
Leader Contributeur
78% des contrôleurs de gestion sont des contributeurs
dans les projets de transformation digitale tandis que 22% des
contrôleurs ont une position de leader dans ces projets.
7)
68
Outils numériques avec lesquels travaillent les
contrôleurs de gestion
8)
|
9)
|
10)
|
11)
|
12)
|
13)
|
14)
|
15)
|
16)
|
17)
|
18)
|
19)
|
20)
|
21)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres outils
|
|
13%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ERP
|
|
8%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Business Intelligence, Big Data
|
|
28%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Big Data
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Business Intelligence
|
|
33%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%
|
|
Les données du graphique montrent que 33% des
contrôleurs de gestion travaillent uniquement avec des outils de business
intelligence et que 20% utilisent le Big data tandis que 28% ont
précisé qu'ils exploitent à la fois les outils de business
intelligence et le Big data. Les contrôleurs qui se contentent de
travailler avec des ERP sont de 8%, en outre 13% s'appuient sur d'autres
outils.
22) Changements d'outils de travail dans
l'entreprise
30%
70%
Oui Non
Les résultats nous montrent que 70% des
contrôleurs de gestion sont souvent confrontés à des
changements d'outils de travail dans leurs entreprises et que 30% ne font face
à aucun changement et se trouvent dans un état de stagnation.
9)
Oui Non
5%
95%
69
Avantages de l'utilisation du Big data dans
l'entreprise
45%
L'élimination des tâches routines
La réorientation du business model
Meilleure anticipation des résultats
L'amélioration des processus
de budgétisation
|
|
35%
|
|
|
|
|
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%
13%
8%
Nous avons demandé l'opinion des contrôleurs de
gestion sur les avantages que pourrait apporter le Big data à
l'entreprise, 45% (presque la moitié) se sont mis d'accord sur le fait
que le Big data permet une meilleure anticipation des résultats de
l'entreprise, et 35% des contrôleurs voient que le Big data participe
à l'amélioration des processus de budgétisation, pour 13%
des contrôleurs le Big data aide les opérationnels à se
débarrasser des tâches routines et en fin 8% des contrôleurs
pensent qu'il joue un rôle de réorientation business model de
l'entreprise.
10) Le Big data pourrait-il améliorer le
métier du contrôle de gestion ?
70
La majorité des contrôleurs de gestion (95%)
confirment que le Big data pourrait améliorer leur métier et que
5% uniquement ont une idée inverse.
11) Avantages apportés par le Big data au
contrôle de gestion
21%
Renforce le rôle du business partner du contrôleur de
gestion
32%
Accès à plus de données susceptibles
d'améliorer l'analyse
Améliore la capacité d'analyse en temps
réel
0% 5% 10%15%20%25%30%35%40%45%50%
47%
L'amélioration de la capacité d'analyse en temps
réel constitue le principal avantage apporté par le Big data au
contrôle de gestion et cela apparait dans le graphique puisque 47%
(presque la moitié) des contrôleurs de gestion ont mis le point
sur cet avantage, le deuxième avantage qui est l'amélioration de
l'analyse grâce à l'accès à plus de données
prend la confirmation de 32% contrôleurs, en dernier lieu 21% des
contrôleurs affirment que le Big data permet de renforcer leur rôle
de business partner auprès des managers.
12) 71
Considérez-vous que le Big Data met en
péril le métier du contrôleur de gestion au profit du data
scientist ?
15%
33%
17%
35%
Très probable Probable
Peu probable
Pas du tout probable
En posant la question aux contrôleurs de gestion sur la
probabilité que leur métier soit dévalorisé avec
l'émergence du data scientist à l'entreprise, ils ont
donné des niveaux de probabilités assez différents, en
effet si nous nous référons au graphique nous trouvons que 17%
des contrôleurs pensent que ce risque est « très probable
», et que 35% qualifient ce risque comme « probable », nous
constatons également que 33% des contrôleurs voient que ce risque
« peu probable », en fin 15% affirment qu'il n'existe aucun risque
sur leur métier à cause de l'arrivé du data analyst.
13)
Trop de données peuvent causer des retards et des
fausses informations
Il n'y a pas d'inconvéninents
Manque de compétence en techniques du
Big ata
Réduit les rôles du contrôleur de gestion
5%
5%
63%
28%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Inconvénients du Big data sur le contrôle de
gestion
72
D'après l'analyse du graphique nous remarquons que 63%
(plus de la moitié) associent l'inconvénient du Big data
vis-à-vis de leur métier au manque de compétence en ses
techniques tandis que 28% stipulent que le Big data réduit leur
rôle au sein de l'entreprises. En outre, 5% des contrôleurs
trouvent que trop de données peuvent causer des retards et des fausses
informations, en dernier il y a 5% des contrôleurs qui pensent qu'il n'y
a pas d'inconvénients.
14) Formation en Big data pour les contrôleurs de
gestion sous un aspect financier
Oui Non
5%
95%
Après la lecture du graphique nous constatons que la
majorité (95%) des contrôleurs de gestion confirment qu'une
formation en Big data devient indispensable pour eux et seulement 5% ont une
idée contraire.
73
SECTION.2 INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE
Cette section représente une synthèse de la
section précédente dans la mesure où elle va nous
permettre de discuter les résultats de l'enquête et de les
comparer avec les dispositions de la revue de littérature afin de sortir
avec des recommandations appréciables tout en présentant les
limites et les perspectives de notre recherche.
1. Discussion des résultats
La discussion des résultats représente en
quelque sorte une synthèse obtenue en comparant l'analyse des
réponses issues de l'étude empirique et les dispositions de la
revue de littérature afin de donner des réponses
cohérentes ayant le même sens à la problématique de
recherche.
La première constatation que nous pouvons tirer est que
la plupart des entreprises de l'enquête sont conscientes de la
nécessité de la transformation digitale, cela se manifeste par le
fait que 85% des entreprises ont confirmé cette nécessité
entre celles qui la voient comme « très importante » et celles
qui la caractérisent comme « importante ».
Toutefois il n'y a que 53% des entreprises qui ont
répondu à cette exigence par l'élaboration de
stratégies de transformation digitale, en outre nous constatons qu'il y
a un manque de communication et de circulation d'information au sein de 20% des
entreprises car certains contrôleurs de gestion ne savant même si
leurs entreprises disposent de stratégies de transformation digitale
.
Nous avons mentionné dans la littérature que le
contrôleur de gestion est un acteur clé dans la stimulation de
l'innovation ainsi que le déclenchement du changement au sein de
l'entreprise, les résultats d'enquête viennent de confirmer ces
idées puisque 86% des contrôleurs sont sollicités dans les
projets de transformation digitale de leurs entreprises. Cependant leur
degré d'implication reste réduit car 78% sont uniquement des
contributeurs dans ces projets.
D'après l'étude empirique, il semble qu'un grand
nombre d'entreprises (70%) changent souvent leurs outils de travail et par
conséquent les outils de travail des contrôleurs de gestion,
autrement dit, elles modernisent leurs outils technologiques afin de
répondre aux objectifs de performance.
Dans la littérature nous avons clarifié que les
ERP présentent plusieurs limites dans le contrôle de gestion
d'où la nécessité de s'orienter vers de nouveaux outils
tels que le Big data et les outils de business intelligence, cela se confirme
dans la pratique, car seulement 8% des contrôleurs qui travaillent encore
avec les ERP, tandis que 33% s'appuient sur des outils de
74
business intelligence et 20% utilisent le Big data et les
contrôleurs qui exploitent les deux à la fois sont de 28%.
Le Big data constitue l'une des technologies les plus
avantageuses pour les entreprises notamment par sa richesse de données
internes, externes, structurées et non structurées. Tous les
contrôleurs de gestion se sont mis d'accord sur les avantages de
l'utilisation du Big data dans leurs entreprises et les deux principaux
avantages pour eux sont l'anticipation des résultats d'une façon
plus meilleure et l'amélioration des processus de
budgétisation.
Comme le Big data améliore l'activité de
l'entreprise, la majorité des contrôleurs de gestion (95%) pensent
qu'il pourrait également améliorer leurs pratiques et fait
évoluer leur métier, en effet les résultats de
l'enquête nous montrent que tous les contrôleurs ont
sélectionné différents avantages du Big data sur le
contrôle de gestion telle que l'amélioration de l'analyse en temps
réel qui constitue pour eux la plus grande opportunité
apportée par le Big data.
Nous avons abordé dans la littérature que le Big
data apporte à la fois des opportunités et des risques au
contrôle de gestion, le premier risque est associé au data
scientist (analyst), un nouveau professionnel spécialisé
dans l'analyse de données qui pourra remplacer le contrôleur de
gestion dans son rôle de business partner, en revenant aux
résultats de l'enquête nous constatons que la plupart des
contrôleurs ont confirmé que ce risque existe en lui donnant des
niveaux de probabilités différents.
Le deuxième risque sont les inconvénients que
pourrait causer le Big data au contrôle de gestion, en se basant sur les
données empiriques nous constatons que 95% des contrôleurs de
gestion ont déclaré qu'il existe réellement des
inconvénients sur leur métier, l'inconvénient le plus
fréquent est le manque de compétence. C'est pour cela que la
majorité des contrôleurs ont mis le point sur la
nécessité de faire des formations en Big data.
2. Recommandations
Après avoir analysé et interprété
les résultats de l'étude empirique, nous sortons avec un ensemble
de recommandations qui constituent nos contributions managériales avec
ce travail de recherche.
D'après l'analyse des résultats il semble qu'il
y a des entreprises digitales et non digitalisées, il faut que les
entreprises ne se contentent pas d'utiliser les outils issus des technologies
digitales mais aussi élaborer des stratégies leur permettant de
transformer leurs processus.
75
L'implication des contrôleurs de gestion reste
limitée à une simple contribution malgré qu'ils soient des
acteurs clé de la performance de l'entreprise, il faut donc augmenter
leurs responsabilités dans ces projets à vocation digitale afin
de stimuler leur créativité.
Il y a un consentement entre tous les contrôleurs de
gestion enquêtés sur les avantages apportés par le Big data
à l'entreprise et au métier du contrôle de gestion,
à cet effet il faut penser à intégrer cette nouvelle
technologie dans l'entreprise pour en tirer de la valeur et pour
réaliser un avantage concurrentiel remarquable. L'intégration
doit également concerner le contrôle de gestion vu les axes
d'amélioration que peut générer le Big data dans cette
fonction.
Pour que cette intégration soit efficace il faut
assurer des formations approfondies en techniques du Big data au profit des
contrôleurs de gestion pour bénéficier de ses avantages et
pour éviter ses risques.
3. Limites de recherche et prolongements possibles
Malgré les efforts fournis dans cette recherche,
cependant elle présente quelques limites qui pourraient être des
pistes pour d'autres recherches constituant ainsi un complément à
notre travail, et à partir de l'analyse des résultats obtenus de
l'enquête réalisée il semble qu'il y a des prolongements
possibles à notre problématique.
3.1 Limites de recherche
Les limites de notre recherche relèvent de
différents types :
? Limites théoriques : dans la
littérature nous n'avons pas mis en évidence l'impact de d'autres
technologies de transformation digitale sur le contrôle de gestion telle
que l'intelligence artificielle et la Blockchain, et l'impact de la
digitalisation était sur le contrôle de gestion en
général et n'est pas sur un aspect particulier du contrôle
comme la comptabilité analytique ou les tableaux de bord. Ces limites
théoriques sont dues principalement à la rareté de la
documentation et de la littérature traitant notre sujet.
? Limites méthodologiques :
l'échantillon ciblé est réduit ce qui remet en question la
généralisation des résultats obtenu, ce nombre
réduit s'explique par le mode d'administration du questionnaire (via
Linkedin) et la difficulté de se déplacer aux entreprises pour
distribuer ce questionnaire.
76
3.2 Prolongements possibles
A partir des limites de recherche présentées, il
faut élargir l'échantillon et se baser sur d'autres outils
méthodologiques tels que les entretiens pour que les contrôleurs
de gestion s'expriment librement, il faut également identifier l'impact
des autres technologies sur un aspect plus particulier du contrôle de
gestion et au final il sera plus pertinent de délimiter la recherche sur
un secteur bien précis.
Conclusion
La transformation digitale constitue un défi majeur
pour toutes les entreprises, la plupart des entreprises de l'échantillon
travaillent avec des outils digitaux traversant ainsi la première
étape qui est celle de l'intégration des technologies, mais la
deuxième étape qui consiste à se transformer
présente certains problèmes car le nombre d'entreprises qui
pensent à se transformer reste réduit.
Les contrôleurs de gestion sont conscients des impacts
que le Big data pourrait avoir sur leur métier et sur leurs entreprises
d'une manière générale, même si les opinions et les
perceptions étaient diversifiées mais elles confirment d'une
manière significative les approches théoriques que nous avons
adopté dans la revue de littérature.
77
Conclusion de la partie II
Les entreprises de l'échantillon savent bien qu'elles
ont entré dans l'ère de la digitalisation, et elles sont
conscientes de la nécessité de se transformer pour garder leur
pérennité et rester concurrentielles, cette conscience se
manifeste par le changement de leurs outils de travail en intégrant des
outils digitaux plus sophistiqués permettant à l'entreprise de
gagner en efficience et en efficacité opérationnelle.
Cependant, il s'avère que la transformation digitale
reste mal comprise par certaines entreprises de l'échantillon parce
qu'elles se contentent d'utiliser des outils numériques sans penser
à transformer leurs processus à travers l'élaboration de
stratégies répondant à cette exigence.
L'implication de la plupart des contrôleurs de gestion
dans les projets de transformation digitale reste minime ce qui est
contradictoire avec leur position et leurs contributions dans la gestion de la
performance et très peu d'entreprises qui ont compris cette
réalité.
Cette digitalisation qu'on peut la résumer en Big data
comporte plusieurs impacts positifs et négatifs sur le contrôle de
gestion, le professionnel de ce métier doit être capable de faire
face à ces nouvelles évolutions digitales.
78
CONCLUSION GÉNÉRALE
A l'ère du digital les entreprises sont
confrontées par la rapidité des transformations et par un
environnement volatile du monde des affaires, pour faire face à cette
situation les entreprises doivent être capables de s'y adapter et
être agiles afin de maintenir leur existence. Cette
pérennité représente pour elles un enjeu majeur qu'il faut
atteindre.
Cet objectif ne peut se réaliser que si l'entreprise
met en place une stratégie de transformation digitale
révolutionnaire qui prend en compte toutes les composantes de cette
entreprise et qui permet de reconfigurer sa chaîne de valeur tout en
repensant ses modes de management et d'organisation, et pour que cette
transformation soit complète il est nécessaire d'impliquer le
corps social notamment le contrôleur de gestion.
En effet, le contrôleur de gestion doit être une
composante nécessaire dans ce processus de transformation vu ses
différentes compétences de tous les niveaux et sa connaissance
globale et profonde de l'activité de l'entreprise et de ses processus
internes.
Le Big Data constitue l'une des technologies de transformation
digitale qui a le grand impact sur le contrôle de gestion, cette
technologie lui apporte plusieurs opportunités et améliorations
qu'il faut en profiter, toutefois elle présente un ensemble de risques
que le contrôleur de gestion doit faire face surtout à travers la
formation et l'apprentissage continu.
Au final, le processus de transformation du contrôle de
gestion est en cours, les rôles du contrôleur de gestion ne cessent
pas de se modifier, cependant il demeure un acteur central dans la gestion de
performance de l'entreprise à travers son accompagnement dans la
refondation des systèmes d'information et surtout en terme d'appui
à la transformation digitale.
79
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84
LES ANNEXES :
QUESTIONNAIRE SUR L'IMPACT DE LA DIGITALISATION DES
ENTREPRISES SUR LE CONTROLE DE GESTION
Etudiant en Master GFCF à FSJES-Agdal
Ce questionnaire est réalisé dans le cadre de
notre mémoire de fin d'étude qui porte sur «
l'impact de la digitalisation des entreprises sur le contrôle de gestion
» Notre questionnaire est destiné aux professionnels du
métier que nous sollicitons de bien vouloir répondre aux
quelques questions suivantes. Il n'y a bien sûr pas de bonnes ou
de mauvaises réponses, seule votre opinion compte. Vos
réponses resteront bien entendu totalement anonymes. Nous vous
remercions vivement de votre participation.
1- Vous êtes ?
? Homme ? Femme
2- Dans quel secteur d'activité travailler-vous
en tant que contrôleur de gestion ?
? Industrie ? Commerce ? Services
? Autre (à préciser)
3- Combien de salariés compte l'entreprise dans
laquelle vous travaillez ?
? <50
? Entre 50 et 500 ? Entre 500 et 999
? >1 000
4- Pour votre entreprise la transformation digitale
se situe dans quel niveau d'importance ?
? Très important ? Important
? Peu important
? Sans importance
5 - Votre entreprise dispose-elle d'une stratégie
de transformation digitale
? Oui
? Non
? Je ne sais pas
6-
85
Si oui, êtes-vous sollicité dans les
projets de transformation digitale dans votre entreprise ?
? Oui ? Non
7- Si oui, êtes-vous principalement actif autant
que ?
? Leader
? Contributeur
8- Travaillez-vous avec des outils de Business
Intelligence ou Big Data dans votre entreprise ?
? Business intelligence ? Big Data
? Autre (à préciser)
9- Etes-vous souvent confrontés à des
changements d'outils dans votre entreprise ?
? Oui ? Non
10- Selon vous l'utilisation du Big Data dans
l'entreprise participe à :
? L'élimination des tâches routines
? L'amélioration des processus de budgétisation
? La réorientation du business model
? Meilleure anticipation des résultats
? Autre (à
préciser)
11- Pensez-vous que le Big Data pourrait
améliorer le métier du contrôle de gestion ?
? Oui ? Non
12- Si oui, Selon vous quels sont les avantages de
l'utilisation du Big Data sur le métier du contrôleur de gestion
?
? Améliore la capacité d'analyse en temps
réel
? Accès à plus de données susceptibles
d'améliorer l'analyse
? Renforce le rôle du Business Partner du contrôleur
de gestion dans l'entreprise
? Autre (préciser)
13- 86
Considérez-vous que le Big Data met en
péril le métier du contrôleur de gestion au profit du Data
scientist ?
? Très probable
? Probable
? Peu probable
? Pas du tout probable
14- Selon vous quels désavantages pourrait avoir
le Big data sur le rôle du contrôleur de gestion ?
? Manque de compétences en techniques du Big Data ?
Réduit le rôle du contrôleur de gestion
? Autre (à préciser)
15- Pensez-vous qu'une formation en Big Data sous un
aspect financier est indispensable pour les contrôleurs de gestion
?
? Oui ? Non
87
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GÉNÉRALE 9
? PARTIE I: LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES ET SES
IMPACTS
SUR LE CONTROLE DE GESTION 10
Introduction de la partie I 11
CHAPITRE 1 : LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES
12
SECTION 1. LES ENTREPRISES A L'ERE DE LA
DIGITALISATION 12
1. Notion de la digitalisation 12
2. La digitalisation n'est pas un choix, mais une
nécessité pour les entreprises 13
3. Dématérialisation, Numérisation,
Digitalisation 13
3.1 Dématérialisation 13
3.2 Numérisation 14
3.3 Digitalisation 14
4. Les outils exploités dans la digitalisation des
entreprises 15
4.1 Le site internet 15
4.2 Les réseaux sociaux 15
4.3 Les newsletters et les landing pages 15
4.4 Les logiciels métiers 15
4.5 Les applications mobiles 16
5. Avantages de la digitalisation : 16
5.1 Pour l'entreprise 16
5.2 Pour le client 16
6. Risques de la digitalisation 17 SECTION
2. LA TRANSFORMATION DIGITALE : MATURITÉ, IMPACTS
ET
TECHNOLOGIES 18
1. Définition de la transformation digitale 18
2. Digitalisation et transformation digitale 18
3. Les composantes de la transformation digitale 19
3.1 Portabilité 20
3.2 Dématérialisation 20
3.3 Automatisation 20
4. Le modèle de maturité digitale des entreprises
20
4.1 Digital beginners (débutants) 21
4.2 Digital Fashionistas (Imitateurs technologiques) 22
88
4.3 Conservatives (conservateurs) 22
4.4 Digirati (digitaliseur) 22
5. Impacts de la transformation digitale 23
5.1 Transformer l'expérience client 23
5.2 Transformer les opérations et les processus 24
5.2.1 Transformer les opérations 24
5.2.2 Transformer les processus 24
5.3 Transformer les business model 25
6. Les technologies de la transformation digitale 25
6.1 Big Data 25
6.2 Intelligence artificielle (IA) 26
6.3 Blockchain (chaînes de blocs) 27
6.4 Cloud Computing « l'informatique en nuage » 27
6.5 Les objets connectés (Internet Of Everything) 28
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DU CONTROLE DE GESTION A L'ERE
DE LA
DIGITALISATION 29
SECTION 1 : DEVELOPPEMENTS IMPORTANTS DANS LE DOMAINE
DU
CONTROLE DE GESTION 29
1. Cadre conceptuel du contrôle de gestion 29
1.1 Définition du contrôle de gestion 29
1.2 Processus du contrôle de gestion 30
1.3 Outils du contrôle de gestion 31
2. Contribution de l'innovation à la modernisation du
contrôle de gestion 32
2.1 Rôle du Contrôle de gestion dans la gestion du
changement 32
2.2 L'innovation managériale et le contrôle de
gestion 33
2.2.1 Définition de l'innovation managériale 33
2.2.2 Remise en cause des outils traditionnels du contrôle
de gestion 34
2.2.3 L'innovation managériale dans le contrôle de
gestion 35
2.3 Contrôle de gestion et changements technologiques 38
SECTION 2 : IMPACT DU BIG DATA SUR LE
CONTROLE DE GESTION 39
1. Définition du Big Data 39
2. Les 5V du Big Data 39
2.1 Le volume 39
2.2 La vélocité 40
2.3 La variété 40
2.4 La véracité 40
89
2.5 La valeur 41
3. Opportunités du Big Data pour le contrôle de
gestion 41
4. Limites de la mise en oeuvre du Big Data dans le
contrôle de gestion 42
5. Risques de la mise en oeuvre du Big Data dans le
contrôle de gestion 44
5.1 Risques liés à la non-maîtrise des
techniques du Big Data 44
5.2 Risque lié à la dominance du Data
Scientist sur le contrôleur de gestion 45
Conclusion de la partie I 47
? PARTI II: ETUDE EMPIRIQUE SUR L'IMPACT DE LA
DIGITALISATION
DES ENTREPRISES SUR LE CONTROLE DE GESTION 48
Introduction de la partie II 49
CHAPITRE 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE 50
SECTION 1. CONTROLEUR DE GESTION 3.0 : NOUVEAUX ROLES
ET
PROFILS DE COMPETENCES A L'ERE DE LA DIGITALISATION
50
1. Rôles classiques du contrôleur de gestion au sein
de l'entreprise 50
1.1 Technicien expert (vérificateur / surveillant) 51
1.2 Business partner 51
1.3 Informaticien (pourvoyeur d'informations) 52
2. Nouveau rôles du contrôleur de gestion à
l'ère du digital 53
3. Nouvelles compétences exigées au
contrôleur de gestion à l'ère du digital 54
3.1 Expertise financière 54
3.2 Compétences informatiques 54
3.3 Coordination / Coopération 55
3.4 Communication 55
3.5 Business advisory 55
SECTION. 2 : CHOIX METHODOLOGIQUE
57
1. La démarche de la recherche scientifique 57
2. Le cadre épistémologique de la recherche 58
2.1 Les différents paradigmes
épistémologiques 58
2.2 Notre position épistémologique 59
3. La méthode de collecte des données 60
4. La composition du questionnaire 60
5. La formulation des questions 61
6. L'échantillon ciblé 61 CHAPITRE 2 :
PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
D'ENQUETE 63
SECTION 1. PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS D'ENQUETE 63
1.
90
Taux de réponse 63
2. Traitement et analyse des données
reçues 64
SECTION.2 INTERPRETATION DES RESULTATS D'ENQUETE
73
1. Discussion des résultats 73
2. Recommandations 74
3. Limites de recherche et prolongements possibles 75
3.1 Limites de recherche 75
3.2 Prolongements possibles 76
Conclusion de la partie II 77
CONCLUSION GENERALE 78
BIBLIOGRAPHIE : 79
LES ANNEXES : 84
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