La contribution de la coopération luxembourgeoise dans la mise en place d’un système national de transfusion sanguine au Burkina Faso de 1997 à 2016.par NathanaàƒÂ«l YAMEOGO Université Joseph Ki Zerbo Ouagadougou - Master 2 histoire économique 2020 |
CHAPITRE 3 : Problématique, les objectifs et hypothèses, et les raisons du choix du sujet de l'étude3.1. ProblématiqueA l'instar des autres pays de la sous - région Ouest africaine, le besoin de sang est grand au Burkina Faso. Le profil sanitaire de la population burkinabè explique cette forte demande de transfusion sanguine. Le paludisme devenu, un problème de santé publique au Burkina, est le premier facteur de TS. Cette maladie sévit gravement pendant la saison hivernale, depuis plusieurs années, il tient le record des consultations, des hospitalisations et des décès dans les structures sanitaires au Burkina Faso. Pour illustration en 2013 le nombre de cas de paludisme observé était de 8 278 463 ce chiffre est passé à 11 915 816 cas en 201751. Il est particulièrement virulent en milieu rural, avec une prédilection pour l'enfant et la femme enceinte. Environ 2% des accès palustres chez l'enfant sont graves et sévères et la létalité peut atteindre jusqu'à 40 %. Cette forme de paludisme entraine une anémie chez l'enfant d'où le recours à la TS dans 47% des cas52. Le deuxième facteur qui nécessite un recours à la TS est la complication lors des accouchements on parle alors d'anémie chez la mère. Les grossesses à risques et les accouchements compliqués engendrent ce besoin. Dans les complications il y a des cas obstétricaux et des cas gynécologiques. Pour illustration, la période allant du 1er aout 2011 au 30 novembre 2011, 3192 patientes ont été hospitalisées au service de gynécologie obstétrique du CHU-YO. Dans ce nombre 241 (soit 7, 55 %) patientes ont été transfusées pour des anémies liées à la grossesse, des saignements, des fibromes, des pâleurs et pour la 51 Paludisme au Burkina : un problème de santé publique, sur www.burkina24.bf consulté le jeudi 28.02.19 52Lux-Dev, Prodoc du BKF 020, LuxDev MEMOIRE DE MASTER Université Joseph KI-ZERBO *** Année Académique : 2019 - 2020 P a g e | 31 césarienne53. En gros Selon les chiffres du Ministère de la santé du Burkina les produits sanguins sont majoritairement utilisés chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes de 15 à 49 ans avec respectivement 33,29% et 34,88%, soit un total de 68,17% (couple mère-enfant)54. En dehors du paludisme et de l'anémie chez la femme enceinte, les autres besoin de transfusion sanguine dans notre pays sont les insuffisances rénales, les accidents de circulation, l'anémie aigue et la drépanocytose. Parmi les gros demandeurs de TS figurent, donc, en tête les femmes et les enfants : deux groupes vulnérables. De ce fait la question de la TS, en dehors de l'aspect clinique et médical, est un instrument de promotion de la santé de la mère et de l'enfant. C'est aussi un moyen de réduction de la mortalité causé par le paludisme et les maladies et infections sexuellement transmissibles. Enfin, indirectement la TS, est un instrument de lutte contre la pauvreté en ce sens qu'elle améliore les conditions sanitaires et de vie des populations en contribuant à la réduction de la mortalité maternelle et infantile, en plus, en réduisant les évacuations sanitaires, la pratique de la TS améliore les conditions économiques des population. Et dans un pays avec un taux de prévalence du Sida qui peut atteindre 2,5 % dans certaine région, et un taux de prévalence de l'hépatite qui avoisine 14% sur l'ensemble du pays55, une bonne pratique transfusionnelle est plus qu'une nécessité56. 53 Bonkougou, P., et ali, 2014, Indications de la transfusion et pronostic des femmes transfusées au département de Gynécologie Obstétrique du CHU -VO, sur www.saranf.net consulté le jeudi 28.02.19. 54 « Du sang » sur http://www.onsp-sante.bf/profilesinformation/index.php/BurkinaFaso:Dusang/fr 55Dabiré, R., « Dr Paulin K. Somda, à propos de l'hépatite au Burkina Faso « Son traitement est encore coûteux», sur https://www.leconomistedufaso.bf consulté le 23 mars 2019. 56 Ce pourcentage qui concerne seulement la région du Centre est de 2016, Source : Sidibe, A. L. G., 2017, « Taux de prévalence du SIDA au Burkina : La région du Centre en tête de liste avec 2,5% » sur www.lefaso.net consulté le jeudi 28.02.19. MEMOIRE DE MASTER Université Joseph KI-ZERBO *** Année Académique : 2019 - 2020 P a g e | 32 Le besoin de sang est donc important au Burkina Faso et les bénéficiaires sont connus, le défi pour le système sanitaire réside surtout dans la disponibilité et l'accessibilité des PSL57. Etant donné que les dons de sang sont volontaires et gratuits au Burkina Faso, il revient aux autorités sanitaires de mettre en place diverses stratégies pour collecter le sang sur l'ensemble du territoire, et sans l'existence d'une structure nationale dotée de l'expertise nécessaire cela ne peut être possible. Depuis sa création en fin 2000 le CNTS et ses structures annexes se battent face à une demande croissante pour faire face aux pénuries de sang dans les structures sanitaires. Pour la création du CNTS, par ricochet, pour la mise en place du système transfusionnelle dans notre pays l'Etat burkinabè a été appuyé par la coopération luxembourgeoise. Notre présente étude vise donc à analyser cette aide en se posant les questions suivantes : quelle évaluation pouvons-nous faire de l'apport de la coopération luxembourgeoise dans la mise en place du système national de transfusion sanguine au Burkina Faso ? Quelles sont les formes d'appui que la coopération luxembourgeoise a apporté pour la mise en place de l'appareil transfusionnel dans notre pays ? En dehors de ces questions principales, existent un certain nombre d'interrogation. Cette aide est à mettre sous le couvert des relations Nord-Sud, et de l'aide au développement on peut donc se poser la question suivante, quels sont les mécanismes de cette contribution ? Ce travail aussi sera l'occasion d'examiner l'impact de cette aide sur la pratique de la TS au Burkina Faso. 57 Le terme PSL, désigne un produit ou l'ensemble des produits sanguins. MEMOIRE DE MASTER Université Joseph KI-ZERBO *** Année Académique : 2019 - 2020 P a g e | 33 Bien avant d'avoir l'élan de répondre à ces différentes questions il convient d'établir les objectifs et les hypothèses de notre travail. 3.2. Les objectifs et les hypothèses visés par notre travail 3.2.1. Les objectifsA travers cette étude l'objectif principal est de fournir des renseignements sur la contribution de l'aide luxembourgeoise dans le sous-secteur de la transfusion sanguine au Burkina. Ce travail se veut comme une étude bilan des différentes formes d'appuis du Luxembourg reçu par le gouvernement du Burkina dans sa quête d'un appareil transfusionnel moderne et national. Cet objectif principal est soutenu par des objectifs spécifiques : - Décrire les formes d'appui de l'aide luxembourgeoise dans la transfusion sanguine au Burkina ; - Quantifier toutes les formes d'appui de l'aide luxembourgeoise dans la transfusion sanguine ; - Recenser les principales évolutions et les impacts de la pratique transfusionnelle dans notre pays depuis l'intervention luxembourgeoise. L'objectif principal est soutenu par une hypothèse principale qui est ceci : L'aide luxembourgeoise dans le domaine de la transfusion sanguine est un appui à la politique sanitaire des autorités burkinabè, aussi, elle participe à la promotion de la qualité des soins dans les centres médicaux. |
|