I.1.2. Impact de la soutenabilité de la dette
extérieure et volatilité de l'inflation
Il est communément admis que la soutenabilité
d'une économie est un facteur explicatif des performances
macroéconomiques d'un pays. En particulier, celle-ci a un effet
négatif sur l'inflation. Ainsi, la mise en oeuvre d'une cible
d'inflation repose sur l'hypothèse que des taux réels
élevés ralentissent l'inflation ; dans ce cas, un retour moyen
à la cible d'inflation est susceptible d'être un processus stable.
Mais si, pour une raison quelconque, des taux réels élevés
ne ralentissent pas l'inflation, la stabilité macroéconomique ne
peut être garantie. Car si le niveau élevé des taux
réels et l'alourdissement du fardeau du service de la dette qui s'ensuit
entrainent une hausse des craintes de défaut de paiement, des sorties de
capitaux et des pressions sur le taux de change, l'inflation pourrait bien
avoir un effet pervers sur elle. Si une politique de taux
d'intérêt active devait être maintenue de toute
façon, un tel effet pervers pourrait clairement devenir un
élément d'instabilité (Blanchard, 2005). Ainsi, une
analyse de l'impact potentiellement déstabilisateur de ces interactions
est donc particulièrement pertinente pour les économies où
la réputation de solidité budgétaire n'est pas bien
établie, qu'il s'agisse d'économies de marché
émergentes ou de pays plus matures au lendemain de la crise du
crédit.
À cet égard, la banque centrale devrait
réduire au minimum les fluctuations de l'inflation et de l'écart
de production, qui sont coûteuses en raison de l'existence de
rigidités de prix (Svensson, 2006). Ainsi, la poursuite de cibles
d'inflation est généralement associée à
l'utilisation de règles de rétroaction sur les taux
d'intérêt. L'idée est qu'une banque centrale devrait
ajuster les taux d'intérêt en réaction à une hausse
de l'inflation attendue de manière à réduire suffisamment
la demande globale pour stabiliser l'inflation autour de sa valeur cible. De
l'avis général, la stabilité macroéconomique sera
assurée tant que les taux d'intérêt seront fixés
selon le principe de Taylor, c'est-à-dire qu'ils réagiront
à l'inflation de plus d'un pour un (Woodford, 2003).
Dans cette première sous-section, il a
été question pour nous de mettre en évidence l'influence
de la dette extérieure sur l'inflation. Pour ce faire, nous avons dans
un premier temps montré la nécessité pour un Etat
d'être solvable notamment à travers la maitrise de son stock de la
dette extérieure et le paiement de son service de dette
extérieure. Dans un second temps,
Mémoire PTCI 69
DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
nous nous sommes intéressés à la
soutenabilité de la dette extérieure en mettant en exergue le
fait, que les gouvernements peuvent entreprendre de nouvelles réformes
économiques afin de s'arrimer à l'évolution
perpétuelle de l'économie mondiale. Dans la sous-section qui va
suivre, nous allons analyser de l'influence de la dette extérieure sur
le chômage.
|