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Dette extérieure et performance économique en Afrique subsaharienne.


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences économiques option Macroéconomie ouverte 2019
  

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CONCLUSION

Dans ce chapitre, nous avons analysé des déterminants de la croissance économique en nous focalisant sur la dimension monétaire appréhendée ici par la dette extérieure. À cet effet, nous avons montré que la qualité de gestion de la dette extérieure est une source importante d'attractivité qui vient renforcer les atouts économiques d'un pays. Elle se présente comme un bouclier, une sorte de garantie que des chocs autres qu'économiques ne viendront pas entraver le bon déroulement des activités des investisseurs (Henisz et Williamson, 1999 ; Henisz, 2000). Cette condition est importante parce que les agents disposent d'une meilleure information sur la situation économique et peuvent par conséquent faire des anticipations adéquates. En revanche, il est plus difficile de prévoir le comportement futur des dirigeants et la réaction des agents économiques face à ce changement. De ce fait, une bonne gestion de la solvabilité de la dette extérieure (maitrise du service et du stock de la dette extérieure) et une bonne gestion de la soutenabilité de la dette extérieure (évaluation des risques et viabilité de la dette extérieure) sont indispensables pour encourager l'accroissement des performances économiques. Toutefois, les nombreuses ambiguïtés soulevées tout au long de ce chapitre nous amènent à pousser cette analyse encore plus loin en cherchant à déterminer empiriquement lesquels des différents éléments développés théoriquement sont réellement adaptés au continent africain en sa partie subsaharienne: tel est l'objectif du chapitre suivant.

DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

CHAPITRE II :

ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTÉRIEURE

ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE

SUBSAHARIENNE

Mémoire PTCI 38

Mémoire PTCI 39

DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

INTRODUCTION

Dans le chapitre précédent, nous avons analysé le lien théorique entre la dette extérieure et la croissance économique. Malgré des ambiguïtés non moins pertinentes relevées, nous avons effectivement montré que l'influence de la dette extérieure et la croissance économique n'est pas une utopie. Toutefois, ses dimensions n'auraient pas les mêmes effets dans tous les contextes. Il est alors indispensable d'identifier parmi celles-ci, les plus pertinentes dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne. En ce sens, il existe déjà quelques travaux sur cette problématique avec des résultats assez mitigés. Pattillo, Poirson et Ricci (2002) ont montré par exemple, que la dette extérieure est efficace sur la croissance économique jusqu'à un seuil évalué à 40% du PIB ceci sur un panel de 17 pays à revenu intermédiaire. Un résultat similaire avait déjà été obtenu par Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu. Ces auteurs parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point. En revanche, Eichengreen et Portes (1985) et Kumar et Woo (2010) n'ont pas pu trouver de lien significatif entre l'endettement extérieur et la croissance économique. C'est donc cette absence de consensus qui nous amène à effectuer une nouvelle évaluation empirique en nous recentrant sur les pays d'Afrique Subsaharienne.

Pour ce faire, nous utiliserons principalement les données de la CNUCED pour les IDE, des World Development Indicators (WDI 2018) pour les variables macroéconomiques. Les données sur la dette extérieure sont disponibles de 1986 à 2017, mais ce n'est qu'à partir de 2002 qu'elles sont devenues presque continues. Compte tenu de cette contrainte, notre période d'étude s'étend de 2002 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre l'Afrique subsaharienne. Toutefois, à cause de la non-disponibilité des données pour certains pays, nous avons dû les retirer de notre échantillon. En fin de compte, celui-ci se compose de 32 pays et les pays ayant été retirés sont : le Djibouti, l'Érythrée, l'Eswatini, le Lesotho, le Libéria, Sao Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, la Zambie et le Zimbabwe.

L'objectif du présent chapitre étant d'identifier empiriquement les indicateurs de la dette extérieure qui améliorent la croissance économique en Afrique subsaharienne, il sera organisé tel qu'il suit : dans la première section, nous effectuerons une analyse descriptive; dans la

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seconde section, nous ferons recours aux méthodes économétriques pour déterminer les indicateurs de la dette extérieure pertinents pour les pays d'Afrique subsaharienne.

SECTION I : DETTE EXTÉRIEURE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE DESCRIPTIVE

L'évolution de la croissance économique en Afrique subsaharienne a connu une progression non moins négligeable même si celle-ci reste encore inférieure à celle des autres régions dans le monde. Si l'on se réfère aux 10 premiers forts10 et aux 10 derniers faibles11 taux de croissance, on notera qu'il existe cependant de grandes disparités entre ces deux sous-groupes. En effet, le premier groupe a 4,29 % par an au cours de la période 2002-2017 contre 0,50 % pour le second groupe. En outre, il semble exister une plus grande disparité dans la répartition des taux de croissance dans le second groupe comparativement au premier. À titre illustratif, pour une moyenne de 4,29 % par an, l'écart-type dans le premier groupe n'est que de 0,90, tandis que dans le second groupe, il est de 0,85 pour une moyenne de 0,50 %. Dans cette catégorie, la RCA a connu des taux de croissance négatifs au cours de 2002-2017, soit - 0,82 % contre 1,46 % pour la cote d'ivoire. Dans l'optique d'expliquer ces disparités, cette section présentera l'influence de la solvabilité de la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique Subsaharienne d'une part (I.1) et celle de la soutenabilité de la dette extérieure d'autre part d'autre part (I.2).

I.1/ L'influence de la solvabilité de la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique Subsaharienne

Afin de déterminer l'influence potentielle de la solvabilité de la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique Subsaharienne, nous nous focaliserons sur l'évolution de l'indicateur du service de la dette extérieure et sur celle du stock de la dette extérieure. À cet effet, nous distinguerons deux cas : celui des 10 plus forts taux de croissance et celui des 10 plus faibles taux de croissance en Afrique subsaharienne.

I.1.1. Solvabilité de la dette extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus forts taux de croissance

Le service de la dette extérieure est très élevé dans ce premier groupe de pays au cours de la période 2002-2017 puisqu'il a été en moyenne de 0,934 milliard de dollars. Pour être plus

10 L'Ethiopie, Le Rwanda, L'Angola, Le Nigéria, Le Ghana, Le Mozambique, L'Ile-Maurice, La Sierra Leone, La Tanzanie, Le Tchad.

11 La Cote d'ivoire, Le Mali, Le Benin, Le Niger, Le Togo, La RDC, La Gambie, Le Gabon, Le Burundi, La RCA.

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précis, on note que celui-ci a même augmenté pour l'ensemble de ces pays. En effet, cet indicateur est de 1,34 milliard de dollars ; 1,75 milliard de dollars et 1,63 milliard de dollars en 2015, 2016 et 2017 contre 0,37 milliard de dollars ; 0,41 milliard de dollars et 0,44 milliard de dollars pour les années 2002, 2003 et 2004 respectivement. Toutefois, notons qu'il existe des divergences assez non négligeables si l'on s'en tient aux performances des uns et des autres. Le service de la dette extérieure pour l'Ethiopie (pays ayant le plus fort taux de croissant en Afrique subsaharienne avec 6,37 % en moyenne) a été de 0,42 milliard de dollars contre 0,115 milliard de dollars pour le Tchad qui n'est que dixième destination avec 3,54 % de taux de croissance en moyenne. En outre, un seul des 10 pays semble avoir fait de grands efforts afin de réduire sa dette extérieure, il s'agit de l'Angola qui a obtenu une performance moyenne de 3,73 milliards de dollars. Toutefois, notons que ce pays n'a pas été constant puisqu'il a connu un relâchement au cours des dernières années. En effet, de 2002 à 2007, l'Angola a connu des notes croissantes en la matière et celles-ci sont devenues décroissantes depuis 2008.

Graphique 2.1 : Évolution de l'indicateur de service de la dette extérieure en fonction de la croissance économique (Groupe 1)

ETH

RWA

GHA

MOZ

MUS

SLE

TCDTZA

AGO

NGA

0 1.00e+09 2.00e+09 3.00e+09 4.00e+09

SEDEmean

PIBmean Fitted values

Source : Auteur, à partir des données de la Banque Mondiale (WDI 2018)

Le stock de la dette extérieure dans les 10 pays ayant le plus fort taux de croissance a été particulièrement élevé au cours de la période 2002-2017. Toutefois, ces pays ont été moins mauvais en la matière comparativement à la lutte contre la pauvreté puisque l'indicateur du stock de la dette extérieure y a été de 9,32 milliards de dollars contre 0,93 milliard de dollars pour le service de la dette extérieure. De même, si l'on note une baisse considérable du stock de la dette extérieure entre 2002 et 2012, celle-ci n'a cessé d'augmenter depuis 2013. En effet,

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pour la première sous-période, le stock de la dette extérieure a été de 11 milliards de dollars en moyenne contre 14,96 milliards de dollars pour la deuxième sous-période. En outre, la baisse du stock de la dette extérieure n'a pas connu la même tendance dans tous ces pays. Les pays tels que le Nigéria (23,9 milliards de dollars), l'Angola (19,14 milliards de dollars), le Ghana (11,51 milliards de dollars) ont été particulièrement mauvais tandis que les pays comme le Rwanda (1,5 milliard de dollars) et le Tchad (2,25 milliards de dollars) ont fait des efforts remarquables. Toutefois, la « palme d'or » revient à la Sierra Leone qui a obtenu une note moyenne de 1,3 milliard de dollars.

Graphique 2.2 : Évolution de l'indicateur stock de la dette extérieure en fonction de la croissance économique (Groupe 1)

ETH

RWA

GHA

MOZ

MUS

TZA

SLE

TCD

AGO

NGA

0 5.00e#177;09 1.00e#177;10 1.50e#177;10 2.00e#177;10 2.50e#177;10

STDEmean

PIBmean Fitted values

Source : Auteur, à partir des données de la Banque Mondiale (WDI 2018)

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle