CONCLUSION GENERALE
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Les Etats Unis d'Amérique et l'Iran ont longuement
entretenu des relations très cordiales qui permirent à l'Iran de
s'imposer dans la région du Golfe Persique, comme une puissance
économique et militaire. Mais lassée par un pouvoir
impérial et sanguinaire qui n'a que trop duré, avec son alliance
impopulaire voire indésirable avec l'Occident, mieux avec les
Américains, la population iranienne exprime son désir
d'alternance.
Sous le leadership de l'Ayatollah Khomeiny, une grande et
longue révolution met fin au pourvoir du Shah en 1979. Cette
révolution va marquer un tournant important dans la politique
américaine en Iran, justifiée par un gouvernement iranien devenu
plus fondamentaliste et anti occidental. C'est la naissance de la
République Islamique d'Iran.
On assiste d'abord à une montée du nationalisme
chez les iraniens et ensuite à la naissance de l'islam politique, avec
les Ayatollah au pouvoir, une théocratie ; un système dans lequel
le pouvoir est censé émaner de Dieu, réside dans les mains
du clergé. Dans ce système deux types d'institutions se dessinent
: une première catégorie fruit d'élection, moins
importante et l'autre non élue, mais de pouvoir presque divin.
Khomeiny réussit un grand coup : s'imposer comme leader
incontestable de la
République Islamique. Aussi, sa force a
été de pouvoir utiliser une
idéologie réactionnaire, d'inspiration divine, comme drapeau
d'une révolte populaire contre l'oppression, l'injustice et la tyrannie.
Khomeiny a également triomphé parce qu'il a apporté aux
pauvres un sentiment de revanche sociale.
Élevé dans la foi musulmane chiite, Khomeiny se
voit chargé d'une mission divine. Sa volonté de s'imposer dans le
Moyen-Orient est vue par les Américains comme une réelle menace
pour leurs intérêts dans la région. Déjà, la
perte de leur influence en Iran a été un regret historique, ainsi
aucune autre perte d'espace ne saura être envisagée par
Washington. La guerre Irak-Iran de 1980 à 1988, manifeste en quelque
sorte la colère contre Téhéran. La guerre prend fin en
1988 avec des centaines de milliers de morts, mais sans régler
efficacement le compte à Téhéran.
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Après la révolution de 1979, l'Iran de Khomeiny
a informé l'AIEA* de ses plans pour redémarrer son
programme nucléaire en utilisant du combustible produit nationalement,
et en 1983, l'AIEA avait même prévu d'aider l'Iran via son
programme d'assistance technique afin de produire de l'uranium enrichi.
Le but de l'AIEA en Iran était de contribuer à
la formation d'une expertise locale et de la main-d'oeuvre nécessaire
pour soutenir un programme ambitieux dans le domaine de la technologie des
réacteurs nucléaires et du cycle du combustible. Cependant,
l'AIEA a été forcée de terminer ce programme sous la
pression américaine qui pense que l'Iran n'a d'autre intention que de
fabriquer l'arme fatale.
L'accession de l'Iran au rang de puissance militaire
nucléaire est vue comme un cauchemar pour beaucoup en Occident et
surtout pour les américains et leurs alliés. Instabilité
au Moyen-Orient, prix du pétrole plus haut, risques terroristes
persistants : la crise nucléaire iranienne est un nouveau facteur de
tension, l'un des plus menaçants de notre siècle. Cette crise a
longuement dominé les échanges internationaux et apporter un plus
à l'étude des Relations internationales en tant que
discipline.
Le refus des Usa de voir l'Iran se doter d'armes
nucléaires, se justifie à plus d'un tire. La République
Islamique d'Iran est vue comme un Etat imprévisible et violent qui
pourrait dans un angle géostratégique déranger la
quiétude des Américains dans la zone. Déjà les
menaces iraniennes à l'endroit d'Israël, les prises de position des
leaders iraniens, ne laissent pas Washington indifférent. La crise
s'enlise, l'Iran fait preuve de résistance face aux embargos
imposés par les occidentaux.
En somme, de la révolution Islamique d'Iran à la
crise du nucléaire iranien, en passant par la guerre Iran-Irak, l'on eut
droit à une période très favorable à
l'appréciation et à l'étude des Relations Internationales
: non seulement comme discipline de l'histoire, mais aussi comme
réalité d'étude des faits qui lient deux nations.
Aujourd'hui encore, ces deux nations de par leur position
hégémonique et leur ambition diamétralement opposée
jouent un rôle de choix dans les relations internationales.
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En revanche notre étude comporte quelques
insuffisances. Une des difficultés majeures à laquelle nous avons
été admis est la fermeture pour réhabilitation de la
bibliothèque de l'université Felix Houphouët Boigny. Pour y
palier nous nous sommes oriente vers d'autre en dehors de l'Université.
Ensuite une autre difficulté que nous avons connue est la question des
sources iraniennes. Elles se font rares dans nos bibliothèques. D'autre
part, du côté occidental plusieurs ouvrages ont été
publié sur le sujet, laissant voir un réel
déséquilibre. De même nous n'avons pas trop eu de
références bibliographiques sur le nucléaire iranien, en
raison du manque de documents sur la question du a sa
spécificité.
Parlant toujours de difficultés, nous avons aussi
remarqué le grand manque de document imprimé sur la question
irano-américaine. Cet obstacle nous a amené à nous
référer aux bibliothèques électroniques (Lecture
d'ouvrage en ligne), souvent, à travers des amis étudiants
résidents hors du pays.
Par ailleurs, que pouvons-nous dire des résultats de cette
étude ?
Pour répondre à notre problématique nous
pouvons dire que la chute du Shah d'Iran en 1979 et l'instauration du pouvoir
révolutionnaire de l'Ayatollah Khomeiny dans une République
théologique ont constitué des facteurs essentiels de rupture
entre Washington et Téhéran. Par ailleurs, l'ambition
impérialiste de l'Iran dans la région du Golfe, grande zones
géostratégique des Américains a favorisé la
recomposition stratégique de la région avec des jeux
d'alliance.
Cette étude nous a permis de déduire que le
Golfe n'est pas seulement une route vitale pour le grand commerce
international, il est, depuis des siècles, un réservoir de
richesses de perles. Il est aujourd'hui le plus grand réservoir
énergétique de la planète qui concentre, à lui
seul, plus de 60 % des réserves mondiales de pétrole. En fait
celui qui contrôle le Golfe, contrôlent aussi le besoin
énergétique des pays industrialisés, les nations d'Europe
et le Japon, et de ceux qui sont en passe de le devenir, comme la Chine.
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Alors notre étude montre pleinement pourquoi la
relation politique entre les Etats Unis d'Amérique et
Téhéran est restée en tendue de 1979 à 2002. L'Iran
ne désarme pas de son projet de pays leader de la zone et affiche
constamment son mépris pour l'Israël qu'il ne reconnait même
pas comme pays, mieux qui devrait être « raillé » de la
carte du monde. Son soutien ouvert aux mouvements Chiite libanais, Hisboullah,
considéré comme organisation terroriste par Washington n'est pas
du gout de celui.
Nous sommes conscients que la réponse à notre
problématique va inéluctablement donner vie à plusieurs
autres aspects d'analyse. Notre sujet, lancé dans l'explication les
fondements de la dégradation des relations entre les Américains
et les Iraniens, pourrait s'étendre pour mieux appréhender les
questions liées à la résistance économique
iranienne durant cette période de rupture diplomatique avec son
corollaire de privation, d'embargo et de sanction.
Aussi pourrions-nous aborder dans une autre perspective la
question de la relation diplomatique et économique entre la
république Islamique d'Iran et l'Afrique durant cette période de
belligérance avec Washington.
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